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Sam 1 Mai 2021 - 0:02

Dorian Pavus
Dorian Pavus

– Inquisition –

Messages : 322

Mal de mer et mal du pays




Chavandes, 9:41 du Dragon
Feat. Toubib
Herboriste - ■ ■ ■


Son insistance sur son sens de l’altruisme me fit rire légèrement. Il y tenait à cet aspect, hein .. En tout cas, je pouvais voir dans son regard tout le cheminement de réflexion vis-à-vis de ma question. Avais-je été trop subtil ? Après un instant j’eus ma réponse.

Rester accoudé au bastingage encourage la naupathie. L’endroit le plus stable est le centre du bateau, là où se trouve son centre de gravité.

Définitivement.

Je ravalai un rire, essentiellement compte tenu le manque de subtilité que j’avais d’habitude. Je tâcherais d’être plus explicite lors de ma prochaine tentative. Définitivement bien trop adorable. Malgré tout, j’ajoutai, sur un air pensif.

Ce serait peut-être un bon début, en effet ..
Ensuite… hé bien, le calme passe aussi par un sentiment de détente et de relaxation. Le stress et l’appréhension n’aident pas à surmonter la nausée. Depuis combien de temps personne n’a-t-il pris soin de vous ?

Fronçant finalement des sourcils, je croisai un regard rieur. Oh ? Je joignis son rire sans trop tarder, définitivement pris de court. S’il avait eu besoin d’un second temps pour comprendre, cela voulait dire que j’avais été bien trop subtil, ce qui était tout bonnement indigne de ma personne. Je fis mine de réfléchir, feignant la lassitude d’une vie de luxe qui me manquait tant – même si quelque part, c’était le cas.

Créateur, les mots me manquent pour décrire le vide immense causé par le manque de petits soins particuliers. Ma personne, entre les mains d’experts en la matière et aux doigts de fée ..

Quelle vision enchanteresse. Et me voilà, bien malheureux, coincé sur un bateau et loin de chez moi. Tristesse et désarroi, mais il n’y avait pas de quoi baisser les bras pour autant. Après tout, j’avais le charmant Toubib qui était aux petits soins avec moi. Adorable. Il poursuivit alors sur sa lancée, me faisant un listing purement factuel de la vie.

Un peu de compagnie est essentiel. On pense ainsi à autre chose, on se change les idées pendant un moment. Une activité permet aussi de penser à autre chose que la nausée. Le sentiment de participer à quelque chose de concret aide beaucoup. D’ordinaire, c’est participer à la marche du bateau, mais ce n’est qu’une possibilité.

Mon sourire se fit plus carnassier à la mention de « compagnie » et de « se changer les idées pendant un moment ». Il proposait quelque chose de classique, mentionnant bien que ce n’était qu’une possibilité. Mes idées devenaient de plus en plus claires dans mon esprit, et absolument rien ne pourrait m’empêcher de lui en parler sur le ton le plus calme et suave que je possédais. Ainsi, plantant mon regard dans le sien, je débutai mon petit manège pour éviter le moindre quiproquo qui ruinerait mon séjour.

Je crois avoir une proposition qui puit vous intéresser, Toubib.

Sur un pas mesuré, je m’approchai alors de lui, sans pour autant trop en faire : trop en faire le mettrait dans l’inconfort, ce qui n’était pas le but. Je me penchai ainsi un peu vers lui, sourire aux lèvres, avant de m’avancer davantage pour atteindre le creux de son oreille, pour y murmurer quelques mots.

Nous partons explorer ensemble ce navire afin d’y déceler la cachette idéale pour baiser sans être dérangés, qu’en dites-vous ?

Et je me reculai aussitôt, guettant sa réaction avec attention, et lui lançant un clin d’œil amical. Ou plus si affinité. Puis repris la conversation sur un ton plus normal.

Je pense que nos meilleures chances restent du côté des cales, si d’aventure vous êtes partant.

Mer 5 Mai 2021 - 8:28

Toubib
Toubib

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La subtilité ne nous réussissait pas. Tour à tour, nous croyons échouer à nous faire comprendre sur nos réelles intentions. Nos paroles flirtent, touchent du bout de doigt sans jamais atteindre leur cible. En un mot comme en cent, nous tournons autour du pot. Parler cru n’est guère à notre portée, car nous sommes cernés par des inconnus sur ce navire. Nous ne tenons pas à nous exposer de yeux de tous, encore moins à ceux de la Compagnie. Autrement, j’en entendrai parler pendant des siècles. Bismuth ne me lâcherait pas d’une semelle pour s’enquérir de détails plus croustillants les uns que les autres. Pilier ricanerait, er ressortirait l’affaire dès que j’essaierai de le charrier sur sa relation avec Mystique. Même le Capitaine rirait de mon manque de discrétion. Rien qu’à cette pensée, j’ai envie de lever les yeux au ciel et de soupirer.

Néanmoins, je préfère plutôt me concentrer sur la charmante compagnie que j’ai dégottée. Moustachu finit – heureusement – par saisir le sens de ses sous-entendus, et s’empresse de rejoindre la danse. Cette fois-ci, ses paroles sont sans équivoque, mais restent floues pour des oreilles indiscrètes. Le rire ponctue leurs échanges ; je m’amuse de la théâtralité des réponses de Moustachu. Il ne manque pas d’emphase pour souligner son mal-être, dans l’espoir sûrement que j’y remédie en tant qu’herboriste attentionné.

Enfin, nous nous comprenons. Nos intentions se rejoignent, au détour de quelques phrases subtiles ; je le lis dans son regard. Moustachu ne souhaite pas passer à côté d’une occasion où des « doigts de fée » comblent « le vide immense causé par le manque de petits soins particuliers ». L’allusion me fait d’ailleurs doucement rire ; lors de mon arrivée au sein de la Compagnie, Archer voulait me surnommer Doigts de fée. Seul le Capitaine l’en a empêché, décrétant qu’un tel nom était trop long. Intérieurement, je lui en étais reconnaissant. Toubib se veut plus discret, moins connoté aussi.

Le mage franchit une étape supplémentaire. D’une voix suave, accompagné d’un regard perçant, il s’approche de moi, une proposition à offrir. Il me la susurre au creux de l’oreille, avide de créer une réaction chez moi. Un frisson d’anticipation me parcoure. Voilà longtemps qu’un homme ne m’a pas fait une proposition aussi directe, et aussi alléchante ; surtout. Moustachu est plutôt bel homme, je ne vais pas m’en cacher ; et je suis qu’il y a bien plus à découvrir sous ses robes.

Pour un mage tévintide toutefois, il paraît décomplexé sur sa sexualité. Ce détail attire ma curiosité, mais je ne compte pas enquêter sur la question ; pas maintenant. Peut-être plus tard. Pour l’instant, je garde ce détail en tête, mais je me consacre avant tout à ce qui m’attend d’ici peu. Je ne refuse pas cette escapade vers les cales qui s’annonce plus que prometteuse.

Tandis que le ton de la conversation recouvre sa mondanité première, j’esquisse un sourire appréciateur. Moustachu me sous-estime s’il pense que je vais décliner son offre. Je laisse le loisir à mes frères d’armes de jouer à la Grâce Perfide de tout leur soûl ; un autre jeu m’attend.

— Laissez-moi donc vous conduire à un endroit plus reposant.

Je lui intime de me suivre, tel que le ferait un patient avec son herboriste. Je tiens à préserver le secret, afin que le reste de la traversée se déroule sans encombre. Par chance, Férelden se montre plus conciliant avec l’homosexualité, tant que cela n’est pas crié sur les toits – c’est toujours mieux que Tévinter, et de loin.

En revanche, j’aurai dû me douter que tout se passait trop bien. Je contiens un rire tant nerveux que désabusé lorsque j’aperçois Epervier. A en juger sa dégaine, elle a trouvé un perchoir pour piquer un somme. La vigie, peut-être, ou l’un des mâts ? Depuis que je la connais, elle adore s’installer dans les hauteurs, là où elle peut contempler une foule sans se faire remarquer. Et dans mon malheur, elle me rejoint, méfiante. Je la connais assez pour savoir qu’elle se demande dans quel pétrin je me suis fourré. Sa méfiance envers les shems n’a guère d’égal.

— Qui est-ce ?

Le passage soudain à l’orlésien m’empêche de répondre aussitôt. J’apprends encore cette langue, mais je m’en sors mieux qu’avec l’antivan ou le rivénien.

— Un patient. Ne t’inquiète pas.

Je ne sais pas si elle me croit ou non. Elle n’a pas de raison de douter de ma parole – je ne mens pas, de toute façon. Seulement, sa méfiance est toujours plus forte qu’elle.

Je fouille alors ma besace pour attraper une fiole que je lui tends. Après un regard, elle l’accepte.

— Si jamais tu as besoin de détendre.

Elle hoche la tête sans mot dire, adresse un regard méfiant à Moustachu, puis se tourne vers moi, l’air de me signifier de faire attention. J’esquisse un sourire, tandis qu’elle s’éclipse.

Sans accorder plus d’attention à cette rencontre fortuite, je reprends ma route comme si de rien était. Je rassure Moustachu d’un regard, puis rejoins les cales. L’endroit paraît désert, quoi qu’un peu exigu. Je m’assois finalement sur un tonneau. Je préfère attendre, afin d’être certain que personne d’autre ne fréquente cet endroit, avant de tenter quelque chose.

— Pour une personne victime de mal de mer, vous êtes bien entreprenant.

Je me laisse porter par un léger rire.

— Ou la perspective d’une douce compagnie vous a redonné du poil de la bête ?

Jeu 6 Mai 2021 - 23:31

Dorian Pavus
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Naturellement, mon petit tour de charme faisait effet comme il devait. Je pouvais lire dans son regard qu’il ne réfléchit pas tant quant à sa réponse, réponse des plus réjouissantes.

Laissez-moi donc vous conduire à un endroit plus reposant.

Et il prit les devants. Rictus aux lèvres, je le suivis donc avec souplesse, sans me presser. Pourquoi se presser ? Nous avions tout le trajet jusqu’à notre arrivée à Férelden. Pourtant, quelqu’un s’approcha de nous, chose qui ne semblait pas réjouir Toubib. Ah, une elfe qui me lançait un regard noir. Naturellement, je venais de Tevinter et j’étais bien habillé. Je connaissais déjà ce stéréotype de l’Altus démesuré auprès du bas peuple tévintide, alors ce n’était pas le Sud qui allait me surprendre. Je restai silencieux, ne bougeant nullement, laissant Toubib lui parler dans une langue dans les sons me rappelaient Orlaïs.

Après un échange de fiole et de regards, l’elfe nous laissa. Toubib devait réellement s’amuser sur ce navire, à connaître tous ses passagers de la sorte. Mais j’étais mal placé pour le juger, après tout.

Il se sent obligé de me lancer un regard, comme pour me dire « c’est bon, nous n’allons pas être dérangés plus que ça », et c’était tant mieux. Nous arrivâmes donc dans la cale, aussi accueillante que bien rustique. A peine éclairée, remplies de caisses et de tonneaux, le cadre idéal pour se dissimuler en cas d’imprévus. Toubib s’assit sur un de ces barils, tandis que je lui faisais face, debout et le détaillant une fois de plus de l’œil.

Pour une personne victime de mal de mer, vous êtes bien entreprenant. Ou la perspective d’une douce compagnie vous a redonné du poil de la bête ?

Les bras croisés, avançant lentement vers lui, mon rictus s’élargit à une telle évocation.

Eh bien, j’imagine que vous allez me recommander du repos, de ne pas trop bouger .. le charabia habituel.

J’adorais prendre les devants, sans pour autant les mener là où mes partenaires le voulaient. La petite frustration facile. Et si Toubib pensait échapper à mon petit manège, il se trompait. Oh, Créateur s’il savait.

Plantant mon regard dans le sien avec un poil plus d’intensité, je savais déjà pour quelle position opter afin de démontrer mon art de la frustration à venir. Tout était une question de timing. Je m’avançai donc encore un peu, avant de m’installer à califourchon sur lui, glissant mes bras progressivement autour de son cou tels des serpents.

Ou alors .. peut-être que j’aurai droit à un diagnostic particulier ?

La voix roucoulante, je me mis ainsi à mon aise, contemplant de plus près les traits de son visage, le contour des yeux, des sourcils, du nez, des lèvres. Ah, si tentant déjà .. mais ce serait tuer le plaisir de trop se hâter, voyons. Et puis, j’étais un homme de manières. Pour m’assurer que ce cher Toubib était sur la même longueur d’onde que la mienne, j’enfouis une de mes mains dans sa tignasse rousse afin de tirer sa tête légèrement vers l’arrière. Là, je profitai pour me pencher un peu plus, frôlant ses lèvres, souriant légèrement avant de murmurer d’une voix mielleuse.

Allez-y, détendez-moi si vous l’osez. ~

Sam 15 Mai 2021 - 18:59

Toubib
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Moustachu ne perd pas une seconde. Il s’approche, le désir dans l’œil, se mouvant avec finesse. Il me rappelle un chat qui s’approche à pas de velours de sa proie, avant de fondre sur elle en un éclair. Ses gestes se veulent précis, calculés. Il ne laisse rien au hasard. Peut-être est-ce ce qu’il envisageait depuis les premiers instants de notre rencontre ? Un sourire amusé égaie mes lèvres à cette pensée. Voilà qui serait coquin de sa part, mais je sais aussi que cette hypothèse restera ce qu’elle est : une hypothèse. Tout au long de notre conversation, qui a commencé sur mon insistance d’herboriste, je n’ai décelé aucune ruse ou autre entourloupe. Moustachu n’a guère simulé ses nausées en avalant des mauvaises herbes. La discussion a seulement évolué vers des horizons plus plaisants, à force de sympathie et de sous-entendus de moins en moins subtils.

Je ne crache pas sur une telle opportunité. Les occasions sont rares au sein de la Compagnie ; pour ne pas dire inexistantes. Le capitaine et le lieutenant s’imposent comme des étrangetés inaccessibles, avec une aura de figures familiales. J’esquive toutes les avances féminines, n’en déplaise à Bismuth qui s’amuse à imaginer une relation entre Epervier et moi. L’elfe s’en contrefiche, mais elle m’a une fois suggéré que cette attitude cachait peut-être quelque chose. Je n’ai pas cherché à approfondir la question. Pilier et Mystique entretiennent la relation amoureuse la plus secrète au monde – ce pourquoi toute la Compagnie est au courant pour eux deux. Quant à Archer, je ne sais trop qu’en penser. Archer sort du lot, à tout point de vue. Tout ça pour dire que je n’ai jamais rien tenté avec Archer – l’idée ne m’a même jamais traversé l’esprit.

— Je pensais plutôt vous recommander un moment de détente pour chasser les pensées noires de votre esprit.

L’activité vers laquelle nous nous dirigeons sera tout sauf calme. Douce, à la rigueur, mais je ne parierai rien là-dessus. J’ignore ce que Moustachu a en tête, ni comment il est une fois les choses engagées. Entreprenant, selon toute vraisemblance, mais cette information ne suffit guère pour se projeter. Pour l’instant, le frisson de l’inconnu domine, accompagné par l’envie certaine d’en apprendre davantage. Je ne nierai pas être curieux des prochaines minutes, en particulier lorsque le tévintide s’installe à califourchon sur mes genoux. Le tonneau tient bon – heureusement.

Au début, je le laisse mener la danse. Je l’ai dit, je suis curieux. Curieux de voir jusqu’où il compte aller. Curieux d’assister à ses rapprochements et ses gestes habiles. Il sait où il va, je n’en doute pas une seule seconde. Je n’ai qu’à croiser son regard pour accroître ma certitude. Moustachu n’est pas à son premier coup d’un soir, loin de là. Il sait quoi faire pour susciter l’envie, et je parie sans peine qu’il sait tout autant causer la frustration. A cet instant précis, j’ai l’impression de lire en lui comme dans un livre ouvert. Ce n’est certes pas suffisant pour soudain connaître toute son existence, mais quel intérêt ? Pour le moment, notre attention est retenue ailleurs que les troubles du passé. Nous les oublions, tout comme nous mettons de côté les raisons qui nous ont poussés à monter à bord de ce navire en partance pour Férelden.

— Un diagnostic particulier ? Croyez-vous être en mesure de vous offrir un tel traitement ?

Un sourire amusé et tentateur prend place sur mes lèvres. Je le défie de m’exposer ses talents pour me convaincre. Quelques belles paroles ne suffiront pas s’il tient tant à un diagnostic particulier. Je ne compte pas céder aussi facilement ; ce ne serait pas drôle. Une main égarée dans mes cheveux vaut à peine le détour, même si je dois avouer que la proximité de ses lèvres a quelque chose d’aguicheur. De tentant, aussi.

Je ne résiste pas longtemps à cette proximité. J’initie le premier geste, tout autant désireux de lancer les hostilités que d’attiser la tension qui s’établit entre nous deux. Dans un geste chaste, nos lèvres se rencontrent, je reconnais le goût fugace du jus de gingembre qu’il a bu plus tôt. Mes mains ne restent pas immobiles non plus ; elles viennent enlacer la taille du tévintide, jouant au passage avec les hanches encore dissimulées par les vêtements. Je le taquine, le pousse à montrer son répondant.

— Ne vous a-t-on jamais appris à vous montrer aimable envers votre herboriste ? Un breuvage mal dosé, et vous voilà plié en deux pour le restant du voyage.

Je ne reste pas sur cette soi-disant menace. Mes mains se faufilent sous les robes de mage, elles en connaissent le chemin ; mais je ne dirai pas pourquoi. Fût un temps où je me montrais moins lent, plus désireux de passer aussitôt au cœur du sujet. Mais c’était un autre temps ; différents lieux, autre personne, autre contexte. A présent, les choses s’avèrent différentes à bien des égards, et mon partenaire du jour est bien décidé à joueur sur la frustration. Pas besoin d’être medium pour le deviner.

Mes doigts caressent la peau nue, et s’installent dans le bas du dos de Moustachu pour le titiller.

— Êtes-vous comme l’un de ces roquets féreldiens ? Vous aboyez beaucoup, mais ne faites pas grand-chose ?

Fréquenter Bismuth et Pilier est un chaos explosif. La provocation devient une seconde nature, un réflexe lorsque la Grâce Perfide s’invite à la table. Les piques s’échangent plus vite que les cartes ne sont posées. Puisque Moustachu souhaite jouer, jouons.

Mar 18 Mai 2021 - 23:34

Dorian Pavus
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Fort heureusement pour moi, Toubib accueillit mes innocentes provocation avec joie ; il se permit même d’y répondre.

Je pensais plutôt vous recommander un moment de détente pour chasser les pensées noires de votre esprit.

Un moment de détente, hein ? M’approchant toujours plus près, je guettai l’ouverture et m’installai comme il me plaisait. Cela ne dérangeait pas le rouquin, qui se montrait quelque peu résistant face à mes propositions. Mon sourire s’élargit de satisfaction, content de ma prise en un enfer pareil.

Un diagnostic particulier ? Croyez-vous être en mesure de vous offrir un tel traitement ?
Je peux me mettre à genoux et vous supplier, s'il faut en arriver là.

Son sourire s’agrandit à son tour dans une forme que j’appréciais particulièrement. On n’apprenait jamais mieux un homme qu’à travers quelque chose de plus physique.

Il ne fallut pas si longtemps avant de sentir ses lèvres se fondre dans les miennes, d’abord avec cette timidité que l’on avait lorsque l’on goûtait à l’inconnu, puis avec davantage d’intensité. Le sentir soudainement enlacer ma taille et me maintenir contre lui me bloqua le souffle un instant sous l’effet de la surprise, avant de soupirer contre ses lèvres. Mais avant même d’avoir pu m’en emparer à nouveau, elle bougèrent pour former quelques sons.

Ne vous a-t-on jamais appris à vous montrer aimable envers votre herboriste ? Un breuvage mal dosé, et vous voilà plié en deux pour le restant du voyage.

Au même moment, je sentis ses mains froides parcourir ma peau. Un frisson parcourut mon échine, tandis que la chair de poule se répandit comme elle le souhaitait. Toubib avait décidé de jouer la carte de la provocation, ce qui me confirmait une chose : nous entamions un duel de dominance, et ces soirées-là étaient mes favorites. Mon sourire s’accentua.

Que de menace, Créateur ! Nous sommes loin de Minrathie, pourtant.

Toubib était loin d’être idiot, c’était tout ce que me révélait cette entrevue. Il cachait très bien son jeu. Sous les traits de ce charmant et gentil herboriste se cachait un mystérieux personnage, qu’il me tardait de rencontrer. Et je savais précisément comment atteindre ce but. Il voulait jouer la carte de la provocation ? Il aurait sa réponse.

Êtes-vous comme l’un de ces roquets féreldiens ? Vous aboyez beaucoup, mais ne faites pas grand-chose ?
L’idée que je sois votre chien vous excite, n’est-ce pas ?

Ce fut à mon tour d’avancer mes pions dans cette partie. Frôlant toujours ses lèvres, je lâchai sa chevelure pour m’intéresser à une fioriture qui avait mon attention depuis avant : son charmant foulard. Ainsi, je défis sa cape avec soin, avant de m’occuper de cette fameuse pièce de tissu. Puis, dans un mouvement souple, je m’éloignai quelque peu, le temps de lui bander les yeux avec, et d’attacher assez solidement.

Là, je m’approchai à nouveau de son visage, mon nez caressant le sien par inadvertance, avant de murmurer de façon suave.

Je doute que vous ayez besoin de ce sens-là pour le moment.

Et sans me faire prier, je repris le baiser avec nettement plus d’intensité que le précédent. Déterminé à découvrir le corps qui se trouvait contre le mien, je laissai ma langue faire connaissance avec la sienne, l’enlacer, l’effleurer, et savourant chaque parcelle qui m’était offerte.

Mon torse s’était pressé contre le sien, tandis que ma bouche s’égara finalement au coin de ses lèvres, puis le long de sa joue, de sa mâchoire, pour atteindre le coin idéal : le creux de son cou. J’attrapai une fois de plus ses cheveux pour incliner sa tête sur le côté, de sorte à avoir plus de place pour m’amuser. Je commençai avec quelques baisers, avant de laisser mes dents mordre gentiment la chair. Il fallait savoir commencer en douceur, après tout, la première impression était toujours essentielle.

Ven 11 Juin 2021 - 17:30

Toubib
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— Je crains que vous ne fassiez fausse route.

Moustachu se prend au jeu. Sous ses sourires, je devine les pensées qui tournoient, les réflexions qui s’entrechoquent pour déceler mes attendes. Il envisage, suppose, et décide de suivre une voie qu’il espère la bonne. Il savoure ce semblant de rivalité qui s’établit entre nous, tandis que nous poursuivons notre chemin vers des instants partagés et torrides. Il ne fait nul doute que nous avançons d’un commun accord, et pourtant, je ne peux guère m’empêcher de continuer de le taquiner. Je laisse planer le doute, alors que ma réplique s’accompagne d’un soudain sérieux. A quel sujet le mage s’est-il trompé ? A-t-il fait quelque chose de dommageable, qui lui portera préjudice ? Je joue avec ses nerfs, titille ses réactions pour le conduire là où je le souhaite. Il essaie de répondre, mais sans grand succès. Telle une araignée, je tends ma toile, et il plonge tête la première dans les fils invisibles.

— Si vous comptez supplier ou aboyer, vous devriez vous rhabiller.

J’esquisse un sourire. Je ne peux qu’imaginer les pensées qui s’affolent dans la tête de Moustachu. La surprise, la confusion, l’intérêt, l’intrigue. L’envie d’en découvrir davantage, au risque de se brûler quelques plumes au passage. L’idée d’un danger qui plane au-dessus des têtes fascine et excite ; le désir de briser l’interdit. Mes paroles dressent des limites qui sèment le doute et suscitent la curiosité, ou mieux encore ; l’action. Car c’est bien là ce que je recherche : pousser le tévintide à agir, lui qui reste depuis le début sagement assis sur mes genoux. A part quelques paroles, il ne se mouille pas, et ce n’est pas ce que je recherche.

Et quand on connaît les rouages de la pensée humaine, il devient aisé de l’orienter là où on le souhaite. Moustachu ne fait pas exception. J’ai souhaité le titiller pour le pousser à l’action, et voilà qu’il se précipite pour exaucer mon souhait. Je le laisse mener sa barque, désireux de découvrir ce qu’il a derrière la tête. C’est aussi tout l’intérêt de se laisser porter par des aventures imprévues, qui surviennent en des occasions anodines la plupart du temps. Je ne connais pas grand-chose du mage, alors il a tout loisir de me surprendre, voire de me prendre de court.

Cela ne manque pas. Après s’être emparé de mon foulard, voilà qu’il me bande les yeux avec. Il manque de me faire rire ; je suis certain qu’il adore ménager son petit effet. Je l’imagine un air satisfait sur le visage, prêt à poursuivre sur cette voie. Il a toutefois de la chance de tomber sur une personne qui ne craint pas d’être soudain aveuglé ; avec d’autres, il risquerait une réaction épidermique qui détruirait toute la tension sexuelle installée. Par chance, je n’appartiens pas à cette catégorie. J’ai suffisamment foi en mes compétences pour ne pas me sentir en danger. Mes mains et mes jambes encore libres de leurs mouvements, je ne crains pas un mage. Je sais comment agir pour le plaquer contre le plancher de la cale, pour l’assommer, ou même le tuer.  Je n’ai pas oublié mes vieux réflexes, même s’ils me servent bien moins depuis que j’ai intégré la Compagnie. Cela dit, je les entretiens ; je m’entraîne avec Épervier, Bismuth ou encore Mystique. Nous sommes une troupe de mercenaires ; il est hors de question que je me repose sur mes lauriers.

Toutefois, là n’est pas la question aujourd’hui. Moustachu ne se montre pas menaçant, il agit seulement de la façon qui lui paraît la plus adaptée pour mener à bien leur petite affaire.

Il continue d’ailleurs de prendre son temps. Il profite que je sois plongé dans le noir pour appuyer ses gestes – quelques baisers le long de mon cou – avant de mordiller. Ne rien voir accentue les sensations, à cause de cette attente dans laquelle je baigne. Incapable de voir ce qui m’attend, je guette les mouvements, les courants d’air qui indiquent un geste. Ma concentration délaisse la vue pour mes autres sens. Et je ne parle même pas de ce baiser envoûtant, qui emporte mes pensées dans le lointain un instant.

— Peut-être que je garderai finalement loin de vous mes décoctions mal dosées.

En revanche, croire que me bander les yeux me rendra innocent serait bien mal me connaître. Placées sous les robes du mage, elles s’agitent, profitent de l’instant pour défaire les boucles gênantes. Je sais quel lacet tirer en premier, lequel laisser intact par commodité, et ce sans voir quoi que ce soit.

Il n’était pas mage, mais on savait s’amuser, même lorsque la situation ne le permettait pas.

Petit à petit, les robes tombent sur les hanches du tévintide. Je regrette un bref instant de ne pas pouvoir contempler cette vue, que je devine très plaisante. Un sourire en coin égaie toutefois mes lèvres. Même privé de mes yeux, je ne perds pas la manche face à Moustachu. J’abats mes cartes, une à une.

Lun 21 Juin 2021 - 10:36

Dorian Pavus
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Ft. Toubib – Compagnon de voyage ☆☆


Mal de mer et mal du pays
10 Chavandes 9:41



Toubib avait bon espoir de me déstabiliser au mieux, mais était-ce réellement efficace ? Pas le moins du monde. Je restais fier et imposant, sans le moindre instant de doute ou de panique. En tout cas, une chose était certaine : Toubib cherchait à mener la danse. Pas de chance pour lui, j’adorais les combats de coqs. L’herboriste poursuivit ainsi dans sa provocation, testant mes limites.


"Si vous comptez supplier ou aboyer, vous devriez vous rhabiller."



"C’est que princesse Toubib a ses standards. Soit, votre majesté."



Puis, repérant son foulard, je le lui dérobai avec soin, avant de lui bander les yeux avec. L’amusement peut se lire sur ses lèvres, curieux quant aux prochaines étapes. Parfait. Je m’attelai ainsi à ma première petite mise en bouche, tandis que mes mains s’affairaient une fois de plus avec ses vêtements. Il en faisait tout autant, et me surprenait à défaire mes diverses lanières et boucles avec autant d’aisance. Oh, un connaisseur ? Rares étaient ce genre d’experts hors de l’imperium, il fallait dire, et mon long voyage me l’avait prouvé à plusieurs reprises.


"Peut-être que je garderai finalement loin de vous mes décoctions mal dosées."



Je sentis alors ma tenue glisser le long de ma peau, ainsi que l’air frais et humide laisser des frissons là où il pouvait. Foutu froid sudiste. Mais bon ; par chance, j’avais quelqu’un pour me réchauffer coincé entre mes cuisses.

Terminant enfin de défaire son haut, je fis glisser le tissu contre son corps pour en révéler le contenu. Il était svelte, mais costaud, cela ressortait davantage une fois nettement moins vêtu. Toubib devait avoir une sacrée histoire ; j’espérais qu’il m’en conterait les périples un jour, mais quelque part, je ne me faisais pas trop d’illusions non plus. Toubib était très clairement un pseudonyme, et ce n’était sûrement pas que pour faire joli.

Contemplant un instant cette belle trouvaille, je finis par laisser mes mains glisser le long de ses flancs enfin nus, avant de les saisir, de me coller une fois de plus contre lui et de m’emparer de ses lèvres, ainsi que de sa langue. Tout disparaissait autour de moi, comme si la seule chose qui restait de ce monde étaient l’humidité de ses lèvres et la chaleur de sa douce peau. Puis, sourire aux lèvres, je décidai de lancer les hostilités. Quittant donc ses lèvres si tentantes et confortables, je me levai enfin de lui. Avec souplesse, je m’agenouillai devant lui, écartant un peu ses jambes pour me frayer un chemin, avant de défaire un à un les boutons de son pantalon. Il fallait bien commencer quelque part, et ce en douceur. Et puis, profiter qu’il soit encore privé de sa vision me semblait des plus optimaux pour débuter avec classe.

Ainsi, je dégageai suffisamment les tissus pour que sa masculinité puisse jaillir et enfin pleinement s’exprimer. J’observai un temps ma trouvaille, sourire aux lèvres, avant de laisser s’envoler un commentaire qu’il n’avait pas volé.


"Eh bien eh bien, monsieur est bien bâti .."



J’attendis encore un peu, avant de titiller ses sens. Je laissai ainsi ma langue le parcourir sur toute sa longueur, avant de m’arrêter sur le bout et de m’en emparer avec les lèvres. Je savourai ma trouvaille tranquillement, tandis qu’une main prudente s’empara de ses bourses pour jouer avec, les mastiquer un peu. Rien de bien méchant, mais suffisamment pour le stimuler. Et bien entendu, je me délectai d’avance de ses petites réactions.

Mer 4 Aoû 2021 - 10:21

Toubib
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Moustachu n’a rien d’un débutant. Ses gestes ne démontrent aucune hésitation, il mène la danse comme il l’entend – même si mes petites piques orientent parfois certaines de ses décisions. Ou peut-être qu’il prévoyait déjà d’agir de la sorte, mais mes provocations n’ont fait que les précipiter. Je ne sais pas. Si une chose est sûre, c’est qu’il sait ce qu’il fait, et qu’il se délecte de la situation présente. Je n’ai pas besoin de le voir pour le savoir. Je ressens cette évidence sans la moindre peine, j’entends le sourire satisfait qui se dessine sur ses lèvres. Il apprécie chaque instant de cette rencontre, et a hâte de poursuivre sur sa lancée. A présent qu’il m’a à sa merci – ou presque –, il compte bien s’amuser à sa guise.

Tandis qu’il termine d’ôter mon haut, il profite de la vue, se délecte de ce qu’il voit, et s’empresse de découvrir la peau nue. Ses doigts explorent, et je frémis sous leur contact. L’obscurité qui m’entoure découple les sensations ; ce qui constitue tout l’intérêt de cette pratique. Ainsi plongé dans le noir, j’ignore ce qui m’attend, et je ne peux que me reposer sur mes autres sens pour essayer d’anticiper. Parfois, le silence s’installe, et l’attente m’intrigue, mais Moustachu ne paraît pas assez patient pour s’amuser à me faire languir. Il ne se précipite certes pas, mais il ne lambine pas non plus. L’envie l’étreint et le pousse à l’acte ; depuis combien ne s’est-il pas adonné à un autre corps ? A moins que ma présence le fascine assez pour l’inciter à accélérer le pas. Qui sait ? Je ne peux que supposer moult possibilités, toutes aux débouchés envoûtants et des plus diversifiés.

En parallèle de ses mains aventureuses, il conquiert mes lèvres d’un baiser ardent. Il m’entraîne dans un ballet intense, auquel je prends part sans l’once d’une hésitation. Mes doigts n’hésitent pas non plus à arpenter son torse, déterminés à en déceler les moindres imperfections. Ils caressant la peau nue, exposée au grand jour, et passent des flancs au ventre, pour remonter vers le torse, puis pour redescendre par son dos. Le contact doux me plaît à tous points de vue ; je pourrai continuer de la sorte pendant des heures. Sans même parler de la suite qui s’annonce des plus excitantes, je pourrai seulement l’étreindre et caresser son ventre sans jamais m’arrêter.    

Toutefois, ce programme ne paraît guère au goût de Moustachu qui se lasse de cette tranquillité. Il abandonne baiser et caresses pour s’attaquer à mes chausses. Il défait les boutons, et j’avoue attendre avec une certaine impatience ce qu’il me réserve. Plusieurs hypothèses me viennent en tête, mais je n’en privilégie aucune afin de préserver le suspense et la surprise. Je me plais plutôt à l’imaginer ainsi, placé entre mes jambes, un sourire amusé sur les lèvres car il se délecte de mon aveuglement temporaire pour prendre l’ascendant. Je retiens d’ailleurs un rire à sa remarque, et je réfléchis à quoi lui rétorquer lorsqu’il décide d’enfin passer à l’acte. Voilà qui est des plus intéressants, et audacieux aussi. Ce mage a vraiment tout pour plaire.

— Et j’espère être à votre goût.

Je souris, tandis que je me profite de l’instant. Les yeux bandés, les sensations décuplées m’envoûtent. Moustachu se montre habile, pour ne pas dire un expert avec ses lèvres et ses mains qui ne restent pas immobiles. Il sait quoi faire pour susciter l’envie autant que le plaisir, même s’il prend son temps. Il ne se presse pas. Il fait durer l’instant, au lieu de l’expédier. J’apprécie, même si, pour être honnête, je ne dirai pas non à une plus grande intensité. A trop perdre son temps, le moment perd de son éclat ; et il serait dommage qu’une telle rencontre devienne banale.

Cependant, cette intention n’est guère au goût de tout le monde. Je regrette parfois de ne pas être mage afin de dresser des barrières protectrices autour de moi afin de ne pas être dérangé.

— Une infidélité à Epervier ? Toubib, quelle honte !

La voix graveleuse de Bismuth me fait bondir. Je ne retiens pas les jurons qui me passent par la tête.

Putain ! Tu pouvais pas aller voir ailleurs !

Le tévène me revient aussitôt, sans ambages, et j’ôte le foulard qui recouvre mes yeux. Oubliant Moustachu, je me redresse et me rhabille sans tarder. Bismuth a intérêt d’avoir une bonne raison d’être là, si elle ne tient pas à attraper la colique pour le restant de ses jours. Mais elle ne me fournit aucune raison pour l’instant ; elle se contente de ricaner.

— Pour rater un tel spectacle ? Hors de question ! La pauvre Epervier, que va-t-elle dire ?

Elle poursuit en tévène. Elle me sort par les yeux.

— C’est urgent, Toubib.

Le lieutenant. J’aperçois sa silhouette dans l’ombre des escaliers. Il respecte un tant soit peu ma vie privée. Je chasse mon agacement, et ignore Bismuth.

— Un abruti a pris Pilier pour cible, il a besoin de soins urgents. J’ai fait le nécessaire, mais je n’ai pas ton expertise. Et il n’a pas très envie que je le charcute.  

J’hoche la tête. Toute envie salace a disparu. La Compagnie passe avant tout, peu importe les circonstances.

J’offre un sourire contrit à Moustachu, mais je ne lui fournis pas d’explications supplémentaires. Les paroles du lieutenant suffisent pour comprendre. Je retournerai vers lui pour m’excuser de cette interruption une fois l’urgence traitée.

Dans la foulée, je m’éclipse. Bismuth tente une nouvelle remarque salace, mais le lieutenant l’en empêche avec une tape sur l’arrière du crâne. Nous nous hâtons pour retrouver le reste de la Compagnie.

۩๑๑۩

Lorsque je retourne arpenter le pont, la nuit tombe sur les eaux sombres. Réparer les dégâts m’a pris plus de temps que prévu ; Pilier n’a pas cessé de s’agiter. J’ai dû l’endormir avec du lait de pavot pour qu’il arrête de m’emmerder alors que j’essayais de le soigner. Quel crétin. Le repos ne soigne pas. J’ai beau le lui répéter depuis des années, il ne l’intègre toujours pas.

Après quelques minutes de recherche, j’aperçois Moustachu accoudé au bastingage. Je retiens un soupir. Ils ont tous décidé de me rendre chèvre aujourd’hui.

— Ne vous avais-je pas dit que rester accoudé au bastingage favorise la naupathie ?

J’esquisse un sourire. Je m’approche.

— Navré pour tout à l’heure. Une urgence d’herboriste.


Le lieutenant parle en Gold

Bismuth parle en LightSkyBlue

Dim 5 Sep 2021 - 1:12

Dorian Pavus
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Mal de mer et mal du pays
10 Chavandes 9:41



Les choses se passaient bien, les soupirs de Toubib commençaient à pointer le bout de leur nez, personne n’était là pour nous emm ..


"Une infidélité à Epervier ? Toubib, quelle honte !"



Je sursautai, lâchant évidemment tout ce que je faisais pour croiser un regard amusé, très amusé. Ce n’était pas l’imperium, me répétai-je constamment, tandis que je finis par lui sourire. Que pouvais-je faire d’autre, après tout ? Être pris la main dans le sac de la sorte, il n’y avait pas mille issues.

Cela dit, Epervier ? Toubib était avec quelqu’un ? De par sa réaction, c’était difficile à déterminer, mais si je n’oubliais pas, je lui demanderais plus tard. Je me relevai avec mon habituelle prestance, remettant mon haut en place tandis que Toubib avait – logiquement – perdu un peu pied.


"Putain ! Tu pouvais pas aller voir ailleurs !"



L’emploi du tevene me frappa également. Oh, il venait de là-haut aussi ? Je privilégiai la non-réaction, mais l’agressivité dans sa voix ne pouvait que me faire rire. Cependant, dans cet élan, je remarquai une autre personne plus loin, tandis que les deux continuaient de se prendre un peu la tête dans leur coin, toujours dans ma langue.


"Pour rater un tel spectacle ? Hors de question ! La pauvre Epervier, que va-t-elle dire ?"



J’ignorais leur relation, et elle ne me regardait pas, mais la nouvelle arrivante se tapait la barre de sa vie. Cependant, son accent me rappelait l’est, ce qui était loin de me rassurer. Des Tévintides, si loin de l’imperium ? Et qui en plus, à tout hasard, prenaient le même navire que moi ? Il y avait sûrement anguille sous roche. Il me faudrait enquêter discrètement, pour m’assurer qu’ils étaient de confiance, ou pas du tout. Mon père engageait un peu n’importe qui pour mettre la main sur moi. Oh .. savait-il que j’étais parti pour le sud ? Trop de questions envahirent mon crâne, issues d’une si bête conversation.

Mes réflexions furent coupées par cette autre personne qui prit la parole.


"C’est urgent, Toubib. Un abruti a pris Pilier pour cible, il a besoin de soins urgents. J’ai fait le nécessaire, mais je n’ai pas ton expertise. Et il n’a pas très envie que je le charcute."



En un mot ou deux, et voilà Toubib déjà parti, avec un petit sourire pour s’excuser, et me voilà à nouveau seul dans la cale. Le ton avait changé si rapidement, mais j’en avais quelque part l’habitude. Par contre, je n’allais pas faire long dans la cale non plus, j’avais pas mal de mauvais souvenirs qui en découlaient.

Me voilà donc retourné sur le pont, à profiter de l’air froid. Je n’avais pas vraiment songé au fait que possiblement, mon père me traquerait jusqu’au fin fond du sud. En serait-il capable ? Très certainement. Comment n’y avais-je naïvement pas pensé ? En plus d’être secoué par le voyage, me voilà à nouveau paranoïaque.


"Ne vous avais-je pas dit que rester accoudé au bastingage favorise la naupathie ?"



Je sursautai, sorti de mes pensées, avant de poser mon regard sur Toubib. Un rire silencieux franchit le souffle de mon nez, avant que mon regard ne regagne l’horizon.


"Il faut croire que la distraction que subit mon esprit ne me réussit pas."



"Navré pour tout à l’heure. Une urgence d’herboriste."



"Oh ne vous en faites pas pour ça, je comprends parfaitement .. même si vous me devez toujours ce petit quelque chose."



Puis, je lançai un clin d’œil malicieux, l’air de rien, avant de changer de sujet.


"Mais tout de même, vous pourriez dire à votre amie qu’elle a une curiosité un peu malsaine, de venir si proche de nous."



Sam 2 Oct 2021 - 0:11

Toubib
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Si Moustachu se laisse porter par le rire, ses yeux ne se prêtent pas au jeu. Des fantômes dansent dans ses prunelles et le hantent. Le doute et l’inquiétude se fraient un chemin dans son esprit, perturbent ses pensées. Ce que je vois m’intrigue, même si je ne pose aucune question. Comme depuis le début de notre rencontre, je ne me perds pas dans la curiosité mal placée et gênante – je laisse ce privilège à Bismuth qui n’a jamais appris le simple concept d’intimité. Je me contente de me tenir à ses côtés, sans mot dire. S’il souhaite me dévoiler quelques renseignements, je saurai l’écouter ; autrement, je me concentre sur d’autres sujets.

Pour l’heure, je m’appuie au bastingage, le regard perdu sur l’horizon. Les températures sont fraîches, mais supportables – et je préfère encore m’attarder sur le point plutôt que de croiser Bismuth. Je fomente ma vengeance à son égard. Même si elle avait une raison de me déranger, elle a dépassé les bornes, et je refuse qu’elle s’en tire à si bon compte. Elle ne s’est pas contentée de me prévenir de l’agression de Pilier – plus exactement, le lieutenant m’a prévenu –, elle a surtout profité de la situation pour rire à mes dépens et fantasmer au sujet d’une hypothétique relation entre Epervier et moi.

Qu’elle rit autant qu’elle peut. Je compte bien lui en passer l’envie. A la réflexion, je trouve même que lui refiler la colique est une punition trop gentillette. Je suis certain de pouvoir concocter un combo plus explosif qui la dissuadera de s’amuser de la sorte. Tant que le capitaine n’entend pas parler de mes intentions, je n’ai guère de problème à me faire pour l’application de mes plans. Autrement, je perdrai l’avantage de la surprise. Pas que le capitaine me rabrouera et m’empêchera de poursuivre, mais il me mettra des bâtons dans les roues pour pimenter l’affrontement. Un sacré numéro également.

Néanmoins, je délaisse mes projets de vengeance pour offrir mon attention à Moustachu. La naupathie ne paraît guère lui retourner l’estomac, alors que je suppose que son passé le rattrape dans le secret de ses pensées. Peut-être a-t-il désiré oublier pendant un instant les raisons de sa présence à bord, ce pourquoi il a joué la carte de la séduction. L’hypothèse ne me semble guère improbable. Dommage que nos plans communs aient été mis en échec par un incident hors de notre portée.

— Je n’oublie pas, rassurez-vous.

J’ignore seulement quand nous pourrons honorer cet engagement tacite. Jusqu’à notre arrivée à Dénérim, je compte veiller Pilier afin de me s’assurer que la plaie ne s’infecte – et aussi que ce crétin reste en place. A tous les coups, il serait capable de courir partout à travers le navire, sous prétexte que le repos l’a guéri. Ce nain stupide ne voit pas plus loin que le bout de son nez, déjà aplati. Peut-être que j’aurais dû l’attacher ? Je m’interroge. Avec un peu de chance, Mystique saura le contraindre à rester alité jusqu’à notre arrivée.

— Bismuth a toujours la fâcheuse manie de mettre son nez dans ce qui ne la regarde pas.

Je soupire un instant, avant d’esquisser un sourire mesquin. Je compte bien m’assurer qu’elle l’apprenne par la manière forte, que cela lui plaise ou non.

— Elle cherchera sans doute à vous importuner d’ailleurs, si elle vous aperçoit. Pour dégotter des détails croustillants.

Je me tourne vers Moustachu, confiant.

— N’hésitez pas à lui rentrer dans le lard pour la faire taire. Elle est un peu têtue.

Et encore, têtue est un mot faible. Obstinée convient mieux, peut-être, ou encore acharnée. Dans ce genre de moments, elle ressemble à un chien qui refuse de lâcher son os et qui cramponne ses dents tout en grognant. Pourtant, en dépit de tous ces défauts que je lui pointe à longueur de journée, Bismuth n’est pas méchante. Elle est une alliée fiable sur laquelle je peux compter en toutes circonstances, malgré nos quelques oppositions ; tout comme le reste de la Compagnie. Nous nous soutenons, envers et contre tous.

— Mais peut-être que je pourrai vous proposer de nous accompagner, après notre arrivée à Dénérim ?

Je lui offre un sourire un brin aguicheur. Une petite compensation pour nos réjouissances interrompues par Bismuth.

— Naturellement, ce n’est pas gratuit, nous sommes des mercenaires, mais vos talents de mage suffiront à profiter de la Compagnie.

Autrement dit, c’est peu cher payé. Moustachu n’a qu’à participer aux tours de guet et à la défense de leur groupe afin de payer la protection de la Compagnie. Cela signifie aussi supporter les remarques graveleuses de Bismuth, mais je compte bien l’en dissuader. Et elle s’y pliera, si elle ne tient pas à finir sa vie entre deux buissons, en proie à une colique infernale.


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