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Dim 14 Fév 2021 - 17:48

Sarie Vaharel
Sarie Vaharel

– Garde des Ombres –

Messages : 567
「17 Touchenuée 9:41 」

「 Pv : Aden」
「 Double-face 」
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Quelques notes inlassables. Un rythme entêtant. Une chanson immuable, qui joue en arrière-fond jusqu’à prendre le dessus, sournoise. Elle s’installe, s’enracine pour camper sur ses positions à jamais. Elle s’arroge le titre de compagne de vie. Elle accompagne le moindre instant de la journée comme de la nuit. Rien n’entache sa présence, son existence. Parfois, elle reflue, se montre plus discrète, telle une douce mélodie oubliable. Puis elle revient au grand galop, avec un air assourdissant, à fendre le crâne. Elle brise la barrière des lèvres pour être chantonnée dans l’inconscience d’un moment.

Cette chanson rendait fou Sarie. S’il fermait les yeux une poignée de secondes, elle s’imposait à tue-tête dans son esprit. Elle ne le lâchait pas. Même s’occuper ne suffisait plus à la chasser. Parfois, il se surprenait à la fredonner comme n’importe quel air qui restait dans la tête. Elle persistait, pire encore qu’un parasite qui aspirait la vie de son hôte. Rien ne paraissait l’affaiblir ; ni le temps, ni le sommeil, ni l’activité intense. Lorsqu’elle refluait, s’effaçait presque, il ne s’agissait que d’un faux espoir car elle ne tardait guère à réapparaître avec une vigueur nouvelle. Même les appels des démons de l’Immatériel semblaient fades en comparaison, une constante qui s’oubliait facilement une fois le rêve achevé. Un danger soudain lointain et pathétique, presque une plaisanterie.

L’Appel détrônait tout. Il raflait les horreurs et les tortures pour s’imposer en maître incontesté. Les mauvais rêves l’accompagnaient, pire encore que les cauchemars occasionnels. La corruption s’invitait dans son sommeil pour en troubler la sérénité, puis la chanson prenait le pas. Elle revenait à l’assaut, infatigable, tandis que ses nuits raccourcissaient. Sarie ne savait trop comment il tenait le coup face à l’épuisement, peut-être en grapillant quelques minutes de sommeil par-ci par-là, lorsqu’il succombait malgré lui à la fatigue, le nez au-dessus de parchemins récupérés. Dans ces moments, Arendel lui couvrait les épaules et veillait sur lui. Véritable sentinelle, il endossait cette responsabilité sans sourciller, ni rien demander en échange.

Arendel n’appartenait pas à la Garde des Ombres. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait, mais ne cherchait pas à comprendre. Il savait seulement que la situation actuelle découlait de l’ordre et de ses secrets réservés aux initiés. Sarie tâchait de les préserver, même s’il avait fui dès les prémices du grabuge. Il respectait ses promesses adressées à Chandelles après son Union, et il ne comptait pas les briser, même si cela ne facilitait pas ses échanges avec Arendel. Il ne fournissait guère d’explications quant à son état actuel. Son ami s’inquiétait, supposait sans doute une ou deux hypothèses, mais respectait son vœu de silence. Il constatait le plus important : Sarie devenait fou à cause d’une chanson lugubre, qu’importe son origine. Et tant que proche, il tentait d’agir pour le soutenir, ou pour lui servir de boussole mentale. Sa présence empêchait le jeune mage de perdre pied et d’oublier jusqu’à son identité. Sans lui, il ignorait ce qu’il serait devenu, et en toute honnêteté, il préférait ne pas se pencher sur la question.

Le plus souvent, Sarie tâchait de s’occuper au lieu de réfléchir. Avec Arendel, ils aidaient les elfes des Marches Libres. Ils récupéraient de la nourriture qu’ils acheminaient dans les bas-cloître, empêchaient parfois des humains de les violenter ou de les détrousser. Ce n’était pas grand-chose, rien de durable tout du moins, mais ils ne baissaient pas les bras. Changer les mentalités ne se réaliserait pas en un claquement de doigts. Les elfes ne s’imposeraient pas en tant qu’égaux des humains du jour au lendemain ; malheureusement. Leurs oreilles continueraient de les différencier, malgré leurs efforts et leurs tentatives de gagner un peu de reconnaissance. La révolte d’Halamshiral s’était terminée dans le sang, et leurs revendications avaient fini étouffées dans l’œuf.

Ou presque. Le mouvement des Felassan naquit à cette période, sous l’impulsion des deux Flèches. Sarie ne connaissait pas leur identité, quand bien même avait-il rejoint le réseau sitôt après sa création. Son soudain départ pour le Névarra, puis les Marches Libres, ne contribuait sans doute pas à lui octroyer une réputation au sein du groupe. Il louvoyait sur les bords, à la frontière pour certains, tant les récents évènements l’accablaient. Avec cette maudite chanson, il ne parvenait pas à se concentrer assez longtemps pour suivre une mission de longue haleine. Apporter une aide ponctuelle à son peuple lui convenait. Il ignorait s’il était capable de fournir davantage, et il ne comptait pas finir entre les mains de la garde civile. Avec Arendel, ils esquivaient les patrouilles, se glissaient dans les ombres pour infiltrer les bas-cloîtres et en réchapper. Parfois, ils essayaient de recruter de jeunes elfes au sein du mouvement, ou des adultes plus âgés qui désiraient battre le fer tant qu’il était encore chaud. Même dans les Marches Libres, les évènements d’Halamshiral se répandaient. Les faits se déformaient au gré des répétitions, mais l’idée restait la même : les elfes s’étaient révoltés contre leurs conditions de vie.

Un rythme entêtant. Il s’installe dans le creux des pensées, puis les pompe jusqu’à la dernière goutte. Aucune échappatoire. La chanson demeure, éternelle. Incompréhensible. Les fredonnements qui s’échappent d’entre les lèvres inconscientes n’ont aucun sens. Des mots qui n’en sont pas. Toute signification a disparu. Mais elle est là, de plus en plus sonore et persistance. Elle s’arroge tous les droits et prend le pas sur les paroles sensées. Elle brille dans l’obscurité, assombrit la lumière jusqu’à occuper tout l’espace possible. Elle ne tolère aucune concurrence. Elle règne en maîtresse absolue.

Sarie lâcha un soupir. Appuyé contre un mur, il tentait de reprendre ses esprits pour se concentrer sur ce qu’il entourait. La chanson obnubilait la moindre de ses pensées, si bien qu’il perdait de vue la raison de sa présence à Starkhaven. Cette fois, Arendel ne l’accompagnait pas, peu intéressé par des questions d’ordre magique. Il se consacrait plutôt à l’achat de provisions – et comme il était en pleine possession de ses moyens, il ne risquait de se faire arnaquer par un marchand peu scrupuleux. Néanmoins, cette absence se retournait contre le mage qui s’égarait sans s’en rendre compte, parfois absorbé par la chanson qui ne le lâchait pas d’une semelle.

Il cherchait une aiguille dans une botte de foin. Il ne connaissait pas Starkhaven, si bien qu’il ignorait où chercher le Collectif des Mages, ni même où il se trouvait. A ses yeux, toutes les rues se ressemblaient les unes aux autres, et il avait parfois l’impression de repasser devant le même angle de rue plusieurs fois. Il s’abstenait aussi de rejoindre une auberge, peu désireux de tenter la bonne fortune qui le fuyait comme la peste. Entre ses oreilles et son manque de concentration du jour, il finirait le nez dans les ennuis en une poignée de secondes. Chose qu’il préférait éviter. Même s’il savait se défendre, et qu’il ne se séparait pas de son bâton-lance, il tenait à éviter d’être pourchassé par la garde civile. Une cavalcade dans les rues inconnues de Starkhaven ne l’intéressait guère.

Peut-être pourrait-il demander de l’aide ? Il aurait dû commencer par chercher le bas-cloître de la ville. Il aurait pu sympathiser avec quelques elfes qui l’auraient ainsi guidé jusqu’au Collectif. Au lieu de ça, il devait se débrouiller par lui-même, ce qui était loin d’être évident. Vers qui se tourner ? Combien tenterait de l’extorquer parce que son regard s’égarait parfois ? Il retint un soupir à cette seule pensée.

Finalement, son regard accrocha la silhouette d’une personne qui passait dans la rue. Ses traits androgynes le surprirent, et pour cette raison futile, Sarie décida de l’approcher. Il se fiait à son instinct, même si cela ne se reposait sur trois fois rien. Lui-même dupait parfois la foule en détachant ses cheveux pour flouer son genre ; il décida d’ailleurs de jouer cette carte à fond. Peut-être que le sentiment de similarité repousserait tous les ennuis possibles.

Sarie retira donc le lacet qui nouait ses cheveux et passa sa main entre ses mèches pour les remettre en place. Il espérait que son instinct ne le trompait pas.

Il s’avança donc vers la personne, plus jeune qu’il ne l’avait d’abord pensé. Il esquissa un sourire sincère.

— Excuse-moi, est-ce que tu pourrais m’aider ?

Il gardait ses mains visibles ; une habitude prise pour ne pas causer la suspicion des personnes qu’il abordait. En Tévinter, il détestait de ne pas voir les mains des mages, car il y avait de grandes chances qu’une discussion tournât mal.

— Est-ce que tu connaîtrais la ville ? Je cherche quelqu’un, mais impossible de trouver où il se trouve.

Il jaugeait la situation pour commencer. Il ne tenait pas à révéler de but en blanc qu’il s’était perdu, et qu’il cherchait à rencontrer le Collectif des Mages. C’était le meilleur moyen de dire aux ennuis de rappliquer s’il s’adressait à la mauvaise personne.

Dim 14 Fév 2021 - 19:30

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Ft. Sarie Vaharel


- « Aden est revenue !! »

Murmurait la petite Daisy, penchée à sa fenêtre au cœur de la nuit. Bientôt, d’autres têtes blondes émergeaient de l’étage, leurs grands yeux fixant le contrebas. Avec une certaine souplesse, une large silhouette grimpait le long des rebords et des reliefs qu’offrait l’orphelinat. Les petits reculèrent pour laisser apparaître à la fenêtre un visage familier et chaleureux, de par la douceur de son sourire et l’éclat de ses yeux.

- « J’ai de chouettes trouvailles pour vous les enfants. »
- « Oh ouiiiiiiii ! »
- « Chhhhhhht, pas si fort. »

Michael surveillait près de la porte. Le noiraud fixait, sous ses petits sourcils froncés, ce qui se passait à l’opposé du dortoir, mais son regard s’agrandit de surprise à la vue d’un petit cheval en bois, que la blonde avait déposé aux creux des mains d’une petite rouquine émerveillée. Aden remonta ainsi un petit sac abîmé pour le déposer avec douceur contre le vieux parquet.

- « Il y en a pleins des comme ça dans le sac, suffisamment pour tout le monde. »
- « Y’a aussi des princesses dedans ? »
- « Oui Milie, tout comme de courageux chevaliers pour les sauver. »
- « Trop cool !! »

Observant la scène avec une certaine tendresse, la grande sœur aurait aimé pouvoir rester davantage. Cependant, elle ne pouvait se permettre de risquer la santé des petits, déjà qu’elle ne pouvait guère voler bien haut.

- « Il faut déjà que j’y aille .. »
- « Tu reviendras hein ? »
- « Evidemment que je reviendrai. »
- « Et pour jouer ? »

Les dents serrées, la gorge nouée, il fallut un certain temps à notre colosse pour répondre à cette douloureuse question. Elle posa sa grande main sur la tête de Milie et lui ébouriffa les cheveux.

- « Un jour, on pourra jouer tous ensemble, c’est promis. Maintenant, retournez tous vous coucher, et cachez bien le sac là où vous savez, hein ! »
- « Ça marche ! Reviens vite, okay ? »
- « J’y veillerai, ne t’en fais pas. »

Il ne fallut qu’un battement de cils pour que la large silhouette disparaisse de la fenêtre. Si elle consacrait autant de temps à les choyer, c’était essentiellement car elle savait ce qui les attendrait : ils commençaient à être dans la bonne tranche d’âge pour disparaître. Peut-être qu’elle ne les reverrait pas demain.

Quelle frustration. Mais c’était tout ce qu’elle pouvait présentement faire pour eux.

Le lendemain fut ainsi morose, à imaginer la pauvre Milie vendue elle ne savait où, pour elle ne savait qui. Exploiter des enfants .. dans quel but ? Elle ignorait tant de choses du monde. Aden n’avait jamais quitté Starkhaven, occupé à se battre pour survivre, pour gagner son pain, de quoi casser la croûte. Et il ne se ménageait rarement.

Ce fut le pas pressé qu’il quitta une ruelle. S’essuyant rapidement le coin de la lèvre, il plongea dans la foule. Ses longs cheveux flottaient au vent, et son regard charbon errait sans but. Encore batailler pour quelques maigres pièces .. mais au moins, il pourrait s’enfiler un bol de soupe ce soir. Inspirant en silence, il soupira pour lui-même, cherchant le positif dans ce constat. Il pourrait manger ce soir, c’était déjà beaucoup.

Pourtant, sa journée ne cesserait de le surprendre. Quelqu’un s’approcha de lui, quelqu’un de très petite taille.

- « Excuse-moi, est-ce que tu pourrais m’aider ? »

Aden posa sur l’être un regard surpris, avant de se pencher vers lui, surtout pour mieux l’entendre au cœur de cette rue assez agitée.

- « Oh, bien sûr ! De quoi as-tu besoin ? »
- « Est-ce que tu connaîtrais la ville ? Je cherche quelqu’un, mais impossible de trouver où il se trouve. »

Lui adressant un sourire plus doux, Aden se redressa un peu, parlant sur un ton bienveillant, mais portant.

- « Tu as de la chance, je vis dans cette ville, et elle a très peu de secrets pour moi ! »

Il avait raison, en somme. A force d’errance, il avait autant fréquenté les hauts et les bas quartiers, la vieille ville et la partie plus moderne, donc le petit frappait à la bonne porte.

Aden réfléchit cependant à comment faire pour bien faire. Devraient-ils se mettre à l’écart pour discuter calmement ? Rester ici avec trop d’oreilles indiscrètes ? Mmh .. Autant ne pas tenter de démon : le blondin lui indiqua du pouce une rue avoisinante et nettement moins peuplée.

- « Si tu préfères, nous pouvons en discuter plus loin, dans le calme. »


Dim 14 Fév 2021 - 22:10

Sarie Vaharel
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Un altruiste. La silhouette androgyne ne chercha même pas à en savoir davantage qu’elle acceptait d’ores et déjà de l’aider. Un sourire bienveillant sur les lèvres, elle lui tendait la main sans s’enquérir de la nature de l’aide à fournir. Cette générosité marqua Sarie bien plus qu’il ne l’admettait. Des années plus tôt, il n’aurait pas sourcillé. Il aurait souri en retour et poursuivi sans se questionner. Comme si tout était naturel. Comme si l’honnêteté coulait de source. Seulement, sa vie avait depuis connu de nombreux remous, souvent violents et sanglants, et Arendel l’épaulait désormais. Son ami tâchait de chasser sa naïveté, ou tout du moins, de l’atténuer pour qu’il ne subît pas de nouvelles désillusions. Il en portait encore les stigmates, ainsi qu’un souvenir indélébile qui ne quittait plus son esprit. A travers cette aide providentielle qui se tenait en face de lui, il se revoyait des années plus jeune, avant que la trahison ne surgît des ombres.

Pendant un instant, ou peut-être deux, il dévisagea ainsi le jeune homme – sa voix comme sa démarche sonnaient masculines. Il se perdit dans cette contemplation, tandis que les souvenirs fleurissaient dans le creux de ses pensées.

Obsédantes, les notes retentissent. Elles vibrent et se répètent, chanson inlassable des ténèbres qui corrode l’hôte de l’intérieur. Elle s’impose en seule maîtresse et érige ses lois. Nul ne l’ignore, car les sons lugubres hantent l’esprit. Ils gagnent en puissance, se propagent et dansent la farandole pour signifier leur présence. Ils occupent la plus infime pensée. Parfois de manière assourdissante, parfois de manière subtile ; si bien que l’on se surprend à fredonner cet air macabre entre ses lèvres sèches. Quand on croit l’oublier, la chanson revient, plus forte encore que la fois précédente. Les ténèbres viennent toujours.

Sarie secoua brièvement la tête alors que le mal de crâne pointait le bout de son nez. Foutue chanson… Dès qu’il baissait sa garde, elle remontait à l’assaut, plus insistante encore, plus obstinée. Il ne parvenait pas à s’en débarrasser, pas même pour plusieurs heures. Tôt ou tard, il cédait à l’étonnement ou à la panique, et elle reprenait cette place qu’elle s’arrogeait. Rien ni personne ne l’empêchait de sévir. Même la magie ne suffisait pas à l’atténuer, même pour une poignée de secondes. Il n’était certes pas guérisseurs, mais il avait essayé, avec les quelques lointaines bases qu’il connaissait de son temps au sein du clan Vaharel. En vain. Il était voué à vivre avec cette chanson des ténèbres qui nourrissait en lui une angoisse dévorante.

Il refusait de rejoindre les Tréfonds. Il refusait de croire qu’il s’agissait bel et bien de l’Appel. Il n’avait rejoint la Garde que depuis deux ans à peine, et Chandelles parlait d’une bonne dizaine d’années, au plus tôt, avant que l’Appel ne retentît pour sonner la fin de la vie d’un Garde. Pourquoi son mentor lui aurait-il menti ? Cela n’avait pas de sens. Chandelles manifestait trop de cynisme pour mentir aussi effrontément. Depuis le début, il lui présentait la vérité sous son véritable jour, sans rien lui cacher. Il n’édulcorait pas les faits, même s’il choquait avec ses propos. Sarie s’était habitué à cette attitude particulière du Garde-Recruteur, qui malmenait sa sensibilité, parce qu’il savait alors à quoi s’attendre.

Peut-être que cela rajoutait à son incompréhension. Jusqu’alors, il se fiait à Chandelles, et soudain, tout s’effondrait, comme si un mensonge insidieux s’était glissé dans l’engrenage. Ce constat l’effrayait. Une part de lui redoutait une nouvelle trahison, à croire qu’il n’avait rien appris de ces dernières années. Malgré les conseils de ses proches, les avertissements de son entourage, il continuait d’accorder sa confiance au premier venu sans jamais rien questionner.

Et voilà qu’il s’apprêtait à poursuivre sur cette voie avec le marchéen. Ce dernier pouvait le mener en bateau comme il le désirait. Sarie ne connaissait rien à Starkhaven, ce pourquoi il demandait de l’aide. Le jeune homme pouvait tout à fait le conduire tout droit dans un traquenard qu’il n’en saurait rien. Son ventre se serrait à l’idée de ces seules possibilités, d’autant plus qu’il n’avait aucun moyen pour les confirmer ou les infirmer. Il n’était pas fin observateur, il se fiait à son instinct la plupart du temps. Il ignorait si cela suffirait à lui assurer la sécurité pour cette fois.

Pourtant, son instinct lui soufflait de se fier à ses yeux et à ses oreilles. Aucune fausse note ne trahissait les intentions du marchéen. Son sourire bienveillant ne dévoilait aucune ironie mordante. Une aide sincère, dénuée de tout intérêt. Une honnêteté sans équivoque.

Sarie esquissa un léger sourire, un brin hésitant. Il accepta de le suivre dans la ruelle voisine, qui connaissait moins de passage. Il ne comptait pas discuter de secrets d’état – faudrait-il déjà qu’il en connût – mais parler du Collectif des Mages en pleine rue ne paraissait guère être une brillante idée, il le reconnaissait. Et de toute façon, si jamais le danger pointait le bout de son nez, il disposait de son bâton-lance pour se défendre, sans parler de sa magie. Il préférait la conserver comme un atout de dernière chance, mais il n’hésiterait pas à s’en servir si la situation l’exigeait.

Dans la ruelle, il se plaça dos au mur afin de rester vigilant et d’éviter d’être trop à découvert. Par automatisme, ses doigts vinrent s’entortiller autour de ses mèches sombres, un geste qu’il adoptait parfois pour chasser la tension qui l’envahissait. Il finit toutefois par l’arrêter, conscient du regard qui peser sur lui.

— Je cherche le Collectif des Mages, si tu connais. Ils ont un comptoir en ville, de ce que j’ai entendu.

Malgré ses premières réticences, Sarie décida de jeter le pavé dans la mare afin d’être fixé. Trop tourner autour du pot risquait de se retourner contre lui à un moment ou à un autre, alors autant aborder le vif du sujet.

— Si tu ne sais pas, ce n’est pas grave. Je me contenterai de la bibliothèque…

Peut-être qu’il trouverait des ouvrages intéressants à la bibliothèque de Starkhaven ? S’il dénichait quelque traité de magie, il parviendrait peut-être à avancer sur ses recherches sans bénéficier de l’aide du Collectif.

Dim 14 Fév 2021 - 23:41

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L’individu semblait surpris qu’Aden lui réponde de façon si spontanée, ce qui laissa ce dernier épris de la même émotion. Il demandait de l’aide, c’était normal de lui en fournir, non ? Mais le blondin ne voulait pas se montrer trop brusque : après tout, le pauvre ne semblait pas au top de sa forme. Ses sourcils discrets se froncèrent, tandis que ses instincts reprenaient le pas sur elle, inévitablement. Constatant le silence de son interlocuteur lié à la surprise avec patience, ce manque de réponse se mua en quelque chose de morose, qui pouvait se lire avec clarté dans ses traits ; il était soudainement tendu, le regard pendu dans le vide. Ses yeux se plissèrent, comme pour contrer un mal, avant qu’il ne secoue son crâne.

Le premier réflexe d’Aden fut de s’avancer et de poser une main calme sur son épaule.

- « Tout va bien ? »

Il fallait dire que la foule s’était intensifié autour d’eux : peut-être que cela le bloquait ? Sans prendre le temps de réfléchir plus loin, la blondine encadra ses épaules d’un bras ferme et les conduisit dans la ruelle précédemment indiquée. Il avait besoin d’air, le pauvre.

- « Viens, ne restons pas ici.  »

Et la brave les dirigea dans la ruelle, suite à quoi elle s’éloigna quelque peu pour le laisser respirer. Il en avait grand besoin, cela se sentait. Son interlocuteur s’adossa au mur et semblait reprendre un peu ses esprits.

Malgré tout, le silence perdurait, mais Aden avait tout le temps du monde, et ne voulait pas brusquer son pauvre interlocuteur et son état moyen. Finalement, il sortit du silence après un autre temps.

- « Je cherche le Collectif des Mages, si tu connais. Ils ont un comptoir en ville, de ce que j’ai entendu. »
- « Le Collectif des Mages .. »

Aden se trouvait donc face à un mage ? Son espèce de lance faisait sens finalement. Malgré tout, une certaine fascination et peur grandirent en elle : la jeune n’avait alors jamais rencontré le moindre mage, du moins pas de si près, et on disait de tout et de n’importe quoi à leur sujet. Pensive, elle réfléchissait, car ce nom lui disait quelque chose, mais la voix hésitante reprit.

- « Si tu ne sais pas, ce n’est pas grave. Je me contenterai de la bibliothèque… »
- « Attends attends, ça me dit quelque chose .. »

Réfléchissant avec plus d’intensité, elle se rappela de rumeurs à son sujet, attrapés en plein marché. Certains les redoutaient comme la peste, d’autres, plus ouverts ou pragmatiques, ne s’en souciaient pas vraiment.

- « Oui, il me semble que c’était en vieille ville ! »

Ah, la vieille ville, débordant d’une Histoire qu’Aden ne connaissait absolument pas. Mais cela lui convenait, peut-être qu’un jour futur il aurait l’opportunité de s’y intéresser ? A voir. Pour l’heure, ce n’était pas pressant : elle devait aider cet inconnu à trouver ses mages. Elle lança une petite tape sur l’épaule de son interlocuteur, avant de reprendre la route vers la plus grande rue.

- « Suis-moi, je vais t’y conduire. On pourra demandé notre chemin facilement depuis là ! »


Mar 16 Fév 2021 - 23:47

Sarie Vaharel
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「 Pv : Aden」
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La chanson l’avait-elle propulsé dans un rêve éveillé sans qu’il ne s’en rendît compte ? Cette soudaine sollicitude le prenait de court, et il peinait à saisir la réalité de l’instant. Comme si une telle bienveillance n’existait que dans les songes les plus fous, emplis d’un optimisme naïf qui n’existait guère. Comme si les sourires affables ne cachaient, en vérité, que des couteaux affutés à la lame tachée de sang. Le cynisme teinté de pessimisme de Chandelles déteignait sur lui, même s’il ne l’avait pas vu depuis des mois. Il n’oubliait pas ses remarques empreintes d’un sarcasme à toute épreuve, sa façon d’observer la noirceur de l’âme de toute personne, humain comme elfe, voire nain. Arendel ne s’avérait pas aussi extrême dans ses paroles, mais il manifestait des réserves quant à la bienveillance. Il se laissait porter par sa méfiance, et n’accordait guère sa confiance au premier venu. A force de les fréquenter, ces idées s’invitaient dans l’esprit de Sarie, si bien que son étonnement s’en trouvait décuplé. Le cul entre deux chaises, il ignorait s’il devait se fier à ses deux amis, et se méfier de l’altruisme de l’androgyne, ou au contraire, suivre son instinct.

Le jeune homme était d’ailleurs devenu femme. Sa voix s’était adoucie, comme les traits de son visage qui avaient perdu leur fermeté. La sollicitude accompagnait ses gestes, tandis qu’un éclat de compassion brillait dans ses yeux noirs. Elle l’avait guidé et soutenu jusqu’à la ruelle ; à croire qu’il s’agissait de la chose la plus normale au monde.

Peut-être que la chanson affaiblissait Sarie, ce pourquoi il s’étonnait de telles banalités. Il n’avait plus les idées en place lorsqu’elle prenait le pas sur ses pensées. Un flou constant brouillait ses perceptions et lui donnait l’impression de nager en eaux troubles. Sans Arendel, il se serait perdu depuis belle lurette, dans des contrées où il ne faisait pas vraiment bon vivre.

Il retint un soupir, reporta son attention sur l’humaine. A peine avait-il mentionné le Collectif des Mages qu’elle s’échinait à fouiller sa mémoire en quête de ce nom et d’informations. Elle ne tiquait pas quant au lien établi avec des mages, malgré les conflits qui sévissaient ces derniers temps, notamment en Férelden. D’ordinaire, les gens du commun craignaient les mages et les fuyaient comme la peste. Ils appelaient les Templiers à la moindre menace, même seulement sous-entendue. La jeune femme s’en moquait, ou elle n’avait pas conscience de ce « danger ». Peut-être qu’elle préférait observer avant d’émettre le moindre avis sur la question. Tant d’hypothèses s’avançaient dans le champ des possibles, sans que Sarie ne pût se décider sur l’une d’elles. A moins de jeter un nouveau pavé dans la mare, ce dont il s’abstenait, il n’en saurait rien.

— La vieille ville ? répéta-t-il, un brin intrigué.

Il ne connaissait rien à Starkhaven. La vieille ville lui évoquait un quartier ancien, paré de bâtiments historiques et au passé fort, mais rien de plus. Il ignorait comment s’y rendre, ou même s’il avait déjà mis les pieds dans ce secteur au fil de ses errances. Il réfléchissait aussi à la véracité du renseignement, par peur qu’un mensonge se glissât dans les douces paroles bienveillantes. Ce n’était pas dans ses habitudes de douter autant. Ce n’était pas lui. La chanson le rendait paranoïaque. Elle l’obnubilait, et il ne parvenait pas à s’en défaire. A s’en débarrasser une bonne fois pour toutes.

Chandelles entendait-il lui aussi l’Appel ? Comment réagirait-il dans pareille situation ? Il ne s’agissait guère d’un sujet plaisant, alors ils n’avaient pas échangé pendant des heures sur la question. Le Garde-Recruteur s’était contenté de lui présenter les faits avec détachement avant de passer à une discussion plus réjouissante.

— Hm, oui, je te suis.

Sarie s’efforça de chasser toutes ses interrogations afin de se concentrer sur l’instant présent. S’il perdait sa guide, il serait loin d’être tiré d’affaire, ce qu’il ne souhaitait pas. Sans aide bienveillante, il ne retrouverait sans doute pas son chemin dans la Cité-Libre, et Arendel s’inquièterait à coup sûr. En outre, il doutait de dénicher une autre personne aussi volontaire qui n’exigeait aucune contrepartie. D’autres se montreraient bien plus malintentionnés ; des personnes qu’il tenait éviter de croiser.

Tandis qu’il suivait sa guide dans les rues de Starkhaven, il chercha à briser le silence qui s’installait entre eux et qui l’angoissait plus qu’autre chose. Parler chassait la chanson et la paranoïa.

— Tu t’appelles ?

La jeune femme lui semblait plus jeune que lui, mais de quelques années à peine. Elle resplendissait de douceur, et sa tendresse écartait les doutes qui l’assaillaient par instants. Son sourire sincère lui rappelait celui de Tahriel, une comparaison qui réveillait la douleur et la tristesse de certains rêves et souvenirs.

Dim 28 Fév 2021 - 19:48

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Le pauvre elfe semblait complètement déboussolé. Peut-être était-il fatigué ? Aden ne saurait dire. A la mention de la vieille ville, son regard ambré sembla s’illuminer de surprise, transmis sans peine chez la jeune femme : pour elle, parler de vieille ville était si évident, mais elle oubliait que ce n’était peut-être pas le cas de tout le monde, particulièrement des étrangers.

Elle haussa des épaules, complétant d’explications ses propos sans que cela la dérange pour autant, et sans prendre non plus son interlocuteur pour un imbécile.

- « Il s’agit d’une partie de la ville, la plus ancienne. Elle a traversé les âges, et sûrement des guerres ou des trucs du style.»

Une fois la parenthèse fermée, Aden se mit joyeusement en route. Tréfouillant sans peine dans son esprit pour retrouver son chemin, elle ne perdit pas tant de temps que cela, marchant sur un bon rythme ; après tout, elle ne voulait pas que son interlocuteur perde du temps par sa faute.

Il avança ainsi dans la grande rue retrouvée, avant de bifurquer sur sa gauche pour prendre une autre rue, qui descendait légèrement.

- « Tu t’appelles ? »

La surprise l’assaillit aussitôt, mais ne demeura sur son pâle visage qu’un battement de cils. Il sourit à son interlocuteur, un sourire franc et affirmé.

- « Aden. Et toi, c’est quoi ton nom ? »

Il n’avait pas franchement l’habitude de tant faire la conversation que cela, aussi, il n’avait pas immédiatement réalisé qu’il ignorait même le prénom de la personne qu’il aidait en ce moment, et ce, jusqu’à ce que l’elfe demande. Décidément, il n’était pas doué .. mais il comptait se rattraper.

Un autre silence glissa entre les deux individus, comme si faire la conversation n’était dans les cordes d’aucun d’entre eux. Aden fixait les bâtiments, cherchant quoi dire. Il passa une main dans ses longs cheveux d’or, se demandant à quel degré il pouvait être familier avec un inconnu.

- « Et donc .. le voyage n’était pas trop difficile ? Tu viens de loin ? »

Il sentait une réponse brève de la part de son bref compagnon de route. Et encore un autre malaise. Aden ne savait pas tant comment lancer une réelle conversation sans paraître trop intrusif, ou alors trop brusque. Il ne le connaissait pas, et il allait sûrement ne plus le revoir une fois auprès de ces mages, donc il était évident que les conversations qui en sortiraient ne seraient pas celles animées de ses frères et sœurs de l’orphelinat. Pas les mêmes étincelles dans les yeux, pas les mêmes sujets qui partaient dans tous les sens, avec toutes les questions les plus étranges du monde ..

Le duo arriva donc dans une place de la vieille ville. On pouvait apercevoir une fontaine en son centre, ainsi qu’un marché. Oh, c’était le jour du marché, c’était vrai ! A chaque fois, il s’y trouvait d’étranges et fascinantes babioles qu’il ne pouvait pas s’offrir, mais c’était joli à voir de loin. Mais Aden se rappela qu’il n’avait pas le temps de s’éparpiller : il posa à nouveau son attention sur son binôme, pour s’assurer qu’il aille bien.

- « Alors, ça va toujours ? Tu n’avais pas l’air trop en forme là-haut .. E-enfin c’est .. je veux dire .. c’était l’impression que j’avais, et .. »

Rapidement, tandis qu’il s’emmêlait toujours plus les pinceaux, son visage changea de couleur dû à la confusion et à l’embarras. Il avait toujours été ainsi, ne sachant réellement comment parler aux gens. Sa vie en solitaire ne devait pas tant l’avoir aidé, et puis, avec sa rude vie à l’orphelinat, n’être qu’un enfant silencieux était tout ce qu’il connaissait. Alors, lui demander d’être un adulte bavard ..

- « Désolé, c’était maladroit .. »


Lun 26 Avr 2021 - 11:52

Sarie Vaharel
Sarie Vaharel

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Les explications autour de la vieille ville lui tirèrent un sourire. Sarie appréciait déambuler dans les rues pavées sans autre but que d’observer la devanture des bâtiments. Il étudiait la pierre, les motifs gravés, et retraçait ensuite l’histoire avec ses quelques connaissances. Il ignorait beaucoup de choses sur les grands évènements des ères précédentes, mais ses lacunes ne l’empêchaient pas de se poser dans un coin et de sortir son carnet et un morceau de fusain. Il dessinait alors les détails architecturaux, capturait une scène qui se déroulait sous ses yeux. Lorsqu’il griffonnait quelques traits sur la page blanche, il s’égarait dans ses pensées, dans un autre monde loin des tourments qui l’habitaient.

Peut-être devrait-il faire ça. Gagner la vieille ville, dénicher une place paisible pour dessiner un peu. Concentré sur ses esquisses, la chanson s’estomperait peu à peu, et il récupérerait ses esprits pour un moment ou deux. Il prendrait du retard sur le programme qu’il prévoyait, mais c’était mieux que rien. Tant qu’il rentrait avant la nuit tombée, Arendel ne s’inquièterait pas.

En attendant de suivre ce plan imprévu, Sarie suivait sa guide dans les rues de Starkhaven. Il ne reconnaissait rien, et se demanda un bref instant combien de temps aurait-il tourné en rond sans bénéficier d’aide ? Peut-être même était-il passé à proximité du lieu de ses convoitises sans le savoir. Cela ne l’étonnerait même pas. Il se repérait plus facilement en forêt qu’au beau milieu d’une ville, et la chanson n’arrangeait rien à sa situation. Elle embrouillait ses pensées, et il passait plus de temps à réfléchir à sa présence qu’à se concentrer sur ce qui l’entourait. Si Chandelles l’apercevait agir de la sorte, le Garde-Recruteur le réprimanderait à tous les coups. Il ne l’avait pas pris sous son aile pour en faire une proie facile.

— Sarie, du clan Vaharel.

Devant lui, la jeune femme était redevenue homme. Ces changements rapides le surprenaient quelque peu, mais il ne s’en formalisait pas. Il s’adaptait, par respect pour la personne qui lui tendait la main. C’était le moindre des remerciements. Il n’avait pas d’argent, alors se montrer poli lui apparaissait comme crucial. Il ne comptait pas passer pour un rustre intolérant ; il avait quitté Tévinter depuis des mois, et ce n’était pas pour reproduire les mêmes travers dans le sud de Thédas.

Sarie chassa toutefois ses souvenirs pour se focaliser sur la situation présente. Mentionner le clan Vaharel lui tirait parfois un pincement au cœur, alors que la mort avait emporté les siens dans son sillage. Il avait été le seul à s’en sortir, et lors de ses moments d’introspection teintés de douleur, il s’interrogeait sur les desseins des Faiseurs. Pourquoi était-il le seul à en avoir réchappé ? Qu’avait-il fait pour s’attirer les foudres de Fen’Harel, qui s’amusait à le pousser d’une situation périlleuse à une autre ? Il ne comprenait pas. Le sens de sa propre vie continuait de lui échapper.

Il retint un soupir, et son regard se perdit à nouveau sur les bâtiments alentour. La chanson le taraudait, mais il s’efforçait de ne pas l’écouter. Il en avait assez de l’entendre à longueur de journée. Toutes les occupations qu’il imaginait pour garder son esprit alerte ne suffisait pas à rompre cette malédiction. Tous ses efforts se démarquaient par leur inutilité ; qui savait si son étude de la magie des failles n’aboutirait à ce même résultat vain ? Si seulement Arendel l’avait accompagné… il n’aurait pas manqué de perdre pied.

Par chance, la maladresse de l’homme qui le guidait donnait le change. Il essayait de meubler la conversation, avec une hésitation presque touchante. Sarie esquissa un sourire ; il avait l’impression de se revoir des années plus tôt, lorsqu’il découvrait le clan Vaharel. Les coutumes dalatiennes sortaient de son quotidien, et différaient de tout ce qu’il connaissait. Il se sentait aussi illégitime, après des années à avoir été rabaissé dans le cadre de sa formation pour devenir Corbeau. L’Archiviste lui avait alors tendu la main, l’avait rassuré à de nombreuses reprises, jusqu’à ce qu’il prît confiance en lui.

— Orlaïs. Ce n’est pas vraiment la porte à côté.

Ses doutes précédents s’effaçaient face à la maladresse de l’humain. Il lui trouvait un certain côté touchant, qui l’empêchait de se perdre dans une méfiance exacerbée. Il décidait donc de répondre à ses interrogations qui n’engageaient pas grand-chose ; tant qu’il ne mentionnait pas Tévinter, il éviterait le plus gros des ennuis, même si sa magie risquait de compliquer la donne. Heureusement, son bâton ressemblait davantage à une lance qu’autre chose, ce qui esquivait une bonne partie des questions gênantes.

L’arrivée sur une place occupée par un marché coloré lui tira un sourire et des yeux presque émerveillés. Il observa les étals bariolés, découvrit certaines marchandises, et oublia un instant la raison de sa présence à Starkhaven. L’envie de se poser dans un coin pour sortir son carnet à dessin le prit d’assaut. Il s’imaginait déjà griffonner les premiers traits au fusain, puis glisser quelques notes de couleur pour rendre hommage à ce marché. Il changerait aussi de position, afin de capturer cet instant sous différents angles.  Il dessinerait sans doute une vue large, avant de se concentrer sur un étal ou deux, et peut-être aussi les commerçants. Tant de possibilités s’offraient à lui.

Seulement, quelqu’un l’accompagnait en cet instant précis. Une personne qui s’inquiétait d’ailleurs pour son état. Sarie papillonna une poignée de secondes face à cette sollicitude inattendue. Il se fendit ensuite d’un sourire un brin gêné. Il ne pouvait pas parler de l’Appel avec des civils, il s’agissait d’un secret farouchement gardé par la Garde des Ombres. Et même s’il avait fui Chandelles après les évènements d’Halamshiral, il ne comptait pas trahir son mentor.

— C’est la fatigue, je… je vis une période délicate, et je dors assez peu. Mais ça va aller, merci.

Il lui offrit un sourire pour le rassurer, tandis qu’il avait formulé sa situation de manière très vague. Il s’agissait d’une part de la vérité, même s’il ne pouvait guère l’expliquer davantage. Alors, plutôt que d’épiloguer sur la question, il changea vite de sujet.

— C’est possible de se faire un tour par le marché ? Je… j’aimerai dessiner un peu, mais je ne voudrais pas te retenir.

Mer 5 Mai 2021 - 12:00

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La réponse de Sarie donc laissa Aden quelque peu bouche bée.

- « Un clan ? C’est trop cool ça ! J’ai aussi un clan, avec ceux de la Dernière Chance ! »

Evidemment, Aden ne connaissait rien aux elfes Dalatiens, alors lui expliquer ce qu’était un « clan » prendrait un petit temps. Mais cette seule mention lui rappela Milie, ce qui l’interrompit net dans son émerveillement. Elle allait bientôt partir, comme les autres. Son visage blêmit un instant, avant qu’il ne se reprenne en un battement de cils.

Toutefois, il nota qu’il n’était pas le seul à avoir eu son visage ombré par le passé. Quelque chose avait traversé les traits de Sarie un bref instant, mais tout comme il ne voulait pas trop parler de ces disparitions d’orphelins, il ne tenait pas à demander ce qui n’allait pas par respect pour lui.

Mince, avait-il dit un truc de travers ? Le blondin priait pour qu’il ne le prenne pas trop personnellement.

Mais la conversation se poursuivit sans trop d’accrocs, et Sarie mentionna Orlaïs. Orlaïs .. oh ! Comme certains marchands ! Ils débarquaient toujours avec des tas de babioles richement décorés, des vases, des tableaux, des masques aussi .. Aden se demandait encore pour quelle fête ils servaient. Mais bon.

- « Ooh, j’en ai entendu parler ! Beaucoup disent que c’est un très bel endroit. »

N’ayant jamais pu quitter Starkhaven la pieuse, Starkhaven la brave, Aden ne pouvait qu’imaginer. Quel genre de ville était-ce ? Ou peut-être c’était plus qu’une seule ville, comme .. un groupe de villes ? Difficile de visualiser. Aden ne connaissait pas grand-chose au monde extérieur, mais il avait souvent entendu ce nom, notamment au marché.

Mais le silence revint presque aussitôt, et le blondin avait du mal avec ce qu’il interprétait comme une perpétuelle gêne. Il resta cependant silencieux, se disant que peut-être le jeune homme en avait déjà marre de lui. Après tout, ils ne se connaissaient pas.

Le marché s’ouvrit devant eux, débordant de voix fortes et de bibelots agités dans tous les sens. En termes de couleurs, ils mettaient toujours le paquet. Aden adorait le marché, car il pouvait en apprendre plus sur le monde au-delà de cette ville, à écouter les petites histoires, observer certaines étrangetés qui s’y vendaient, tout cela avait le don de l’émerveiller. Seulement, cette fois il était en train d’aider quelqu’un, et il ne voulait pas lui faire perdre le moindre temps précieux.

- « C’est la fatigue, je… je vis une période délicate, et je dors assez peu. Mais ça va aller, merci. »
- « Sûr ? On peut faire une pause quelque part si vraiment .. »

Il semblait insister d’un sourire que le blondin trouva radieux. Frottant sa nuque d’une main inconsciente, il porta son regard ailleurs, le sourire gêné. Et bien rapidement, la personne qu’il guidait posa une question assez discrète.

- « C’est possible de se faire un tour par le marché ? Je… j’aimerai dessiner un peu, mais je ne voudrais pas te retenir. »
- « Oh, tu dessines ? C’est super ça !! »

Il n’avait jamais rencontré d’artistes, à part à la volée dans les rues, mais jamais réellement parlé avec un. On pouvait voir une certaine palpitation dans son noir regard, avant qu’il ne pointe le marché du pouce avec un grand sourire.

- « Le marché regorge de choses plus étranges les unes des autres ! Tu vas adorer, j’en suis sûr. »

Sans non plus l’attraper par le bras de peur d’être trop brusque, Aden invita Sarie à le suivre vers le marché, toujours aussi bruyant et fourmillant d’activités dans tous les sens. Des acheteurs armés de leur panier d’un côté, des vendeurs criant tous plus fort les uns sur les autres pour se faire entendre, il n’y avait pas à dire : c’était un endroit particulier.

La blondinet s’approcha d’un stand vers lequel il aimait s’attarder, qui vendait pleins de bijoux et autres babioles dont le sens lui échappait encore. Certains étaient pour être plus joli, mais le reste ? Mystère. Le marchand reconnut aussitôt l’orphelin, et l’accueillit de sa grande braillée habituelle.

- « Aden !! Alors qu’est-ce qui t’amène cette fois ? »
- « Oh je me demandais .. mon ami Sarie ici veut dessiner un peu, tu aurais quelques objets à lui montrer ? »
- « Ooooh, un ami, hein ? Je regarde ce que j’ai dans mon inventaire, bouge pas. »

Frottant son imposante barbe, il regardait dans quelques sacs de jute éparpillés çà et là. C’était la fin de la journée de vente pour lui, il ne restait plus grand-chose à vendre, après tout. Il sortit finalement quelques bijoux qui avaient demeurés de côté car invendus, avant de les étaler sur la table. On pouvait notamment trouver des colliers, des bracelets, des bagues .. Soigneusement décorés, et dont les pierres qui ornaient le tout vibraient d’éclat. Il sortit également un vase aux motifs fleuris, une boîte à musique aux dorures très fines, et deux-trois petites choses, des petites boîtes vides mais richement décorées.

- « Je n’ai plus grand-chose vu que c’est la fin de matinée, mais peut-être que ton ami artiste ici peut y trouver son bonheur ! »
- « Merci beaucoup Carlos ! »
- « Mais eheh, pas de quoi mon p’tit ! »

Aden, le regard plein d’étoiles, le posa dans celui de Sarie, attendant une réaction éventuelle. Peut-être que ça l’aiderait ?


Sam 15 Mai 2021 - 16:40

Sarie Vaharel
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La Dernière Chance. Qui nommait donc un orphelinat de la sorte ? Ce seul nom sonnait bien trop définitif, comme s’il s’agissait de la dernière étape entre la vie et la mort de ces enfants abandonnés. Rien qu’à y penser, Sarie frissonnait d’effroi. Qui pouvait bien nourrir de telles pensées funestes à l’égard d’enfants qui avaient connu la solitude dès les premières années de leur vie ? Un nom dansait dans son esprit, un rappel glaçant d’une vie qu’il avait depuis longtemps laissée derrière lui. Pendant un bref instant, son regard s’égara sur Aden, incertain. Fabulait-il, avec son esprit malade et fou, désemparé depuis des mois à cause de l’Appel ? Ou son expérience lui avait-elle fait mettre le doigt sur un engrenage crasseux qui le dégoûtait à cette unique pensée. Une part de lui souhaitait taire ses doutes, les ignorer d’une force incommensurable ; tandis que le plus gros de ses pensées le poussait à faire quelque chose. Il ne savait pas quoi exactement, mais quelque chose. Ce serait toujours mieux que rien, et que de fermer les yeux face à cette horreur du sort.

Pourtant, il n’avait pas réagi quelques heures plus tôt, lorsqu’il avait aperçu la devanture de l’orphelinat. Le nom lui avait retourné les tripes, et il avait aussitôt repris sa route. Il fuyait de lointains fantômes, des spectres qu’il ignorait depuis tant d’années. Il n’avait jamais fait front une bonne fois pour toutes ; il se contentait d’enterrer ses souvenirs. Il se répétait alors que cette existence était derrière lui, et qu’il ne recroiserait pas son chemin. Il essayait vraiment de croire à cette litanie.

Jusqu’à quand Fen’Harel continuerait de se jouer de lui ? Ces derniers temps, il sautait de déconvenue en déconvenue, sans le moindre temps de répit. La chanson le privait de tout repos, de toute détente. Dès qu’il fermait les yeux, il l’entendait distinctement ; et même lorsqu’il essayait de l’ignorer, elle rejaillissait. Elle se glissait entre ses lèvres et il la fredonnait sans s’en rendre compte. Perverse, elle ne le lâchait plus. Elle se cramponnait, les griffes enfoncées dans ses chairs. S’il tendait l’oreille, Sarie était certain d’écouter un rire sarcastique, mais il savait aussi que son imagination et la fatigue lui jouaient des tours.

Par chance, l’arrivée au marché lui offrait l’occasion de se changer les idées. Son guide s’empressa d’ailleurs de satisfaire sa demande, sans rien demander en retour. Cette bonté étonnait toujours Sarie, qui se laissa entraîner sans piper mot. Aden… que cachait-il derrière ses sourires bienveillants ? Avait-il seulement conscience de la dure réalité derrière le nom de son orphelinat ? Le dalatien ne possédait certes pas de certitude absolue à ce sujet, mais ses doutes ne le lâchaient pas. L’angoisse demeurait, par peur de heurter de plein fouet un fantôme qu’il fuyait depuis des années.

Toutefois, l’activité fourmillante du marché ne tarda pas à accaparer son attention. Les marchands alpaguaient les habitués avec le sourire, appâtaient les nouvelles têtes dans l’espoir de vendre quelque marchandise. Les conversations allaient bon train, les rires égayaient l’atmosphère tandis que les paniers se remplissaient au fil des minutes. Là, des cabas remplis de provisions fraîches, là un sac contenant des curiosités et autres bibelots. Tandis qu’il découvrait les lieux, Sarie ne savait trop où poser les yeux ; tout allait trop vite pour son esprit à la fois fatigué et fasciné. Tant d’éléments retenaient son attention, mais devant lui, Bougie continuait d’avancer. Il le conduisit jusqu’à un étal couvert de bijoux et autres babioles rutilantes, tenu par un homme assez fort, au visage mangé par une barbe drue.

Un peu gêné d’accaparer ainsi le temps du marchand alors qu’il ne comptait rien acheter, Sarie entortilla ses doigts autour d’une mèche de cheveux ; une occasion aussi pour s’assurer que ses oreilles ne ressortaient pas. S’il pouvait éviter d’attirer l’attention sur lui parce qu’il était un elfe, il apprécierait grandement.

Finalement, tandis que le marchand étalait sa marchandise, il attrapa son carnet et un morceau de fusain sans lâcher des yeux les bijoux. Il les détaillait, observait la possible perle rare qui égaierait son esprit en cette fin de matinée. La joaillerie humaine ne trouvait cependant pas grâce à ses yeux, préférant plutôt l’artisanat dalatien. En revanche, une boîte à musique finement ouvragée retint son regard.  Il la contempla un instant, pensif, puis l’ouvrit et remonta le mécanisme. Les notes discrètes s’élèvent autour de l’étal, un écrin de douceur dans l’agitation du marché. L’instant d’après, il commença à griffonner sur la feuille blanche. En quelques coups de fusain, il dessina l’étal, avec la silhouette du marchand en arrière-plan. Il s’attarda ensuite sur les colifichets et autres breloques exposées pour détailler l’étal, puis consacra le plus de son temps à représenter la boîte de musique. Absorbé dans son dessin, il en oublia ce qui l’entourait jusqu’à ce qu’il traçât le dernier coup de fusain. Seulement alors, il redressa la tête et reprit pied dans la réalité. Il manqua de s’empourprer, gêné par sa propre attitude.

— Désolé, j’ai été… absorbé.

Sarie se gratta la nuque, le regard distrait, puis posa son dessin sur l’étal pour farfouiller dans son sac. Il dénicha quelques piécettes, qu’il tendit au marchand.

— Tenez, pour le dédommagement. Je ne sais pas si c’est assez pour la boîte à musique.

Il esquissa un sourire contrit à l’homme barbu, avant de se tourner vers Bougie. Le jeune homme lui avait donné son prénom cinq minutes plus tôt, et il l’avait déjà oublié. Il était désespérant.

— Merci, hm…

Hésitant, son pied frotta un instant les pavés de la place. Il jeta un œil à la page ouverte de son carnet. Il pensait au départ dessiner quelques morceaux d’architecture de la vielle ville, mais une autre idée lui avait traversé la tête.

— Est-ce que je… je pourrai dessiner ton portrait ?

Mar 15 Juin 2021 - 23:57

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Ft. Sarie Vaharel – Sympathique rencontre ☆☆☆


Double-face
Touchenuée 9:41



Le jeune garçon pouvait voir que son compagnon du jour était content d’avoir pu faire un arrêt au marché : son regard balayait chaque détail qui lui fut présenté, tandis qu’Aden attendait un peu en retrait.

L’œil surattentif de Sarie fut finalement attiré par la petite boîte à musique, que le noiraud attrapa avec précaution avant de s’amuser un peu avec. Puis, l’espace d’un éclair, le voilà avec son matériel à gribouiller. Aden comme Carlos regardaient avec attention ce qu’il faisait – le marchand, sûrement pour éviter qu’on ne lui vole quoi que ce soit – : ce spectacle était quelque peu inédit pour eux deux. Le marchand, surtout impressionné par autant de concentration au cœur même d’une foule, poussa un rire clair. Le blondin ne pouvait s’empêcher de le regarder avec une certaine admiration : il n’avait jamais vraiment rencontré d’artistes avant. Décidément, Sarie devenait toujours plus fascinant à ses yeux, ce n’était pas bon pour sa curiosité.

Le noiraud fut alors soudainement gêné quand il revint parmi eux. Face à ses maigres et confuses excuses, le marchand rit à nouveau, ne prenant pas une telle passion autant à cœur. En revanche, tandis que Sarie cherchait sa monnaie, Carlos profita pour regarder le dessin posé sur son stand.


"Tenez, pour le dédommagement. Je ne sais pas si c’est assez pour la boîte à musique."



"Par la sainte barbe d’Andrasté, c’est splendide !"



Il attrapa malgré tout l’argent, observa les pièces, avant de hausser des épaules et de poser la boîte à musique sur le carnet, avant que Sarie n’ait eu le temps de reprendre.


"Allez, un p’tit souvenir, et j’insiste, garde-le !"



Suite à cet échange, l’attention du noiraud aux yeux clairs se posa une fois de plus sur le blondin, resté très silencieux, mais surtout très ébahi devant ce qui venait de se dérouler devant ses yeux.


"Merci, hm…"



Il semblait réfléchir. Que cherchait-il, son prénom ? Aden ne voulait pas le bousculer, et puis de toute façon il n’était que de passage, donc il ne prenait pas mal qu’un voyageur ne se souvienne pas de lui, bien au contraire.


"Oh, c’est pas grand-chose !"



Cela dit, le regard fuyard de son interlocuteur interpela le blondin, mais il comprit bien rapidement les raisons.


"Est-ce que je… je pourrai dessiner ton portrait ?"



".. o-oh."



Ce fut à son tour de tourner au rouge. Un portrait de lui ??? Mais d’habitude, c’étaient les Grands du monde qui avaient leur portrait fait, pas un point dans la foule comme lui. Tortillant ses doigts en cherchant une réponse à formuler sans bégayer, son sombre regard peinait à croiser celui de l’artiste en face de lui. Il ne pouvait pas refuser, ce serait impoli. Mais il ne pouvait pas accepter non plus, ce serait abuser de son temps et être égoïste.

Après quelques essais ratés de la bouche, Aden se frotta la nuque avant d’enfin répondre.


"Je ne veux pas déranger, tu sais .. "



Il eut malgré tout le réflexe de s’assurer que ses cheveux pas brossés ressemblent à quelque chose, en y glissant ses mains au mieux.

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