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Ven 1 Juin 2018 - 22:18

Anonymous
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A la recherche de bon goût

"If Corypheus ever starts burning masterworks of literature,
I'm sure some rebellious heretic archivist will pop up." --D. Pavus


Du cognac également .. elle avait du goût, tout de même. Je ricanai à son petit commentaire avant de trinquer. « La situation requiert quelque chose de fort », eh bien .. nous verrions tout cela. Finalement, la conversation débuta par son commencement.

Ce n’est rien. Alors … Félix, c’est un beau prénom. Un vieil ami ?


Et je sentis arriver le sujet incontournable, encore moins après un épisode comme celui dans la librairie. Uh .. par où commencer, avec lui ?

Un très bon ami .. aimable, honnête, gentil, avec un certain malice dans ses méthodes.


Je n’arrivais pas à réaliser que, finalement, je n’avais absolument pas réussi à faire son deuil. Pourtant, je m’y faisais à l’idée depuis des années, déjà. Je soufflai doucement du nez, un léger sourire aux lèvres, tandis que je me remémorai une vieille histoire. Toujours à prendre des risques, Félix.

Il ne possédait aucun don pour la magie, ou alors ils n’étaient pas assez forts pour s’être manifestés. Alors, il est parti étudier les mathématiques à Val Royeaux, à l’université.


Toutes ces fois où il me racontait ses formules et sa logique. Elles étaient très intéressantes, d’ailleurs : j’avais toujours lié les mathématiques à la thaumaturgie. A croire que les non-mages avaient développé leur propre compréhension du monde. Je finis mon verre, avant de m’en commander un autre.

Quand je suis devenu l’apprenti d’Alexius .. bon, avec les événements à Golefalois, ce nom doit tristement te dire quelque chose .. eh bien, j’ai fait sa connaissance. On se connaissait depuis très longtemps, quoi.


Je marquai une autre pause pour siroter mon nouveau verre. Ah, décidément, c’était vraiment une très bonne idée d’être venu boire ici. Je soupirai avant de reprendre.

C’était une sacrée famille, tout le monde aimait et soutenait tout le monde, mais ..


Mais cette histoire eut une fin terrible. Par moments, je me maudissais encore pour tant de choses sur le sujet. Je posai alors un semblant de regard sur les épaules de ma camarade de beuverie.

L’Enclin. Il n’a fait de présent à personne.


Et encore moins à cette petite famille aimante qui n’avait rien demandé. Sale histoire ; rien que d’y penser, une boule de frustration grandissait toujours plus dans ma gorge.

Alexius perdit sa femme et son petit Félix fut touché par la Souillure. Ils rentraient de Val Royeaux pour passer l’hiver en famille .. mais non ; pas de chance.


Ma voix eut un tremblement : je pus clairement l’entendre. Je finis mon verre d’un coup pour retrouver de la rigidité et de la confiance, avant de commencer à faire le savant.

Grâce à nos recherches, nous pûmes rallonger ses derniers jours sur plusieurs années. Impressionnant, n’est-ce pas ? Eh bien, c’était insuffisant ; en même temps, comment en vouloir à un père qui était en train de perdre tous ceux qu’il aimait ?


Je jouai avec le verre vide de manière distraite, le visage toujours autant fade d’émotion quelconque. Je devais conclure ce petit récit.

Félix était quelqu’un de bien .. L’Empire aurait eu grandement besoin de quelqu’un comme lui. Pour sûr, il était le meilleur d’entre nous ..


Jeu 7 Juin 2018 - 22:35

Anonymous
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L'elfe écouta en silence les réponses de Dorian. Elle se contenta d'hocher la tète à certaines phrases pour l'encourager à continuer.

"Quand je suis devenu l’apprenti d’Alexius .. bon, avec les événements à Golefalois, ce nom doit tristement te dire quelque chose .. eh bien, j’ai fait sa connaissance. On se connaissait depuis très longtemps, quoi."


Ainsi c'était des rapports des tristes événements de Redcliffe qu'elle tenait la connaissance de ce nom! En tant qu'espionne elle avait eu accès à certains rapports confidentiels afin d’être au courant de tout élément pouvant lui servir dans ses fonctions. Ceux relatant les étranges recherches du magister Gereon et le destin de son fils en faisaient partie. "Pauvre Félix" songea t-elle avant d'avaler la petite gorgée de cognac qu'elle gardait en bouche pour en tester la saveur sur son palais.
La voix du mage se faisait de plus en plus fragile, l'alcool amenuisait son masque d’espièglerie et laissait transparaître une triste amertume.

"Grâce à nos recherches, nous pûmes rallonger ses derniers jours sur plusieurs années. Impressionnant, n’est-ce pas ? Eh bien, c’était insuffisant ; en même temps, comment en vouloir à un père qui était en train de perdre tous ceux qu’il aimait ?"

Kaldenis émit un simple "Mmmh". Impressionnant oui, il était de notoriété publique que la souillure de l'Enclin était aussi foudroyante qu'hideuse. La partie froide de son être se demanda si Pavus avait partagé le résultat de ses recherches avec les chercheurs de l'Inquisition. La partie compatissante comprit que même s'il ne le mentionnait pas, il avait probablement ressentit le même désespoir qu'Alexius devant la lente mort de Felix.

"Félix était quelqu’un de bien .. L’Empire aurait eu grandement besoin de quelqu’un comme lui. Pour sûr, il était le meilleur d’entre nous .."


L'espionne observa une seconde son verre avant de prendre la parole à son tour:

"Je suis désolée Dorian. Perdre un ami si cher doit-être...insoutenable, et dans ces conditions...je ne puis qu'imaginer la douleur..." Elle avala une gorgée et ajouta: "Felix devait certainement être un homme d'une qualité rare. Mais je pense que vous n’êtes pas mal non plus, vous semblez faire de votre mieux pour honorer sa mémoire, c'est admirable"

Et elle le pensait sincèrement, elle avait apprit à reconnaître les qualités d’âme de Dorian, et l’honnêteté en faisait partie intégrante.
Elle leva son verre et proposa un toast:

"A ceux d'honneur"

Dim 10 Juin 2018 - 13:18

Anonymous
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A la recherche de bon goût

"If Corypheus ever starts burning masterworks of literature,
I'm sure some rebellious heretic archivist will pop up." --D. Pavus


Dès que j’eus fini mon petit monologue explicatif, un soupir franchit mes lèvres. Félix était un sujet très sensible, surtout car je n’avais jamais vraiment eu l’opportunité d’en discuter. Félix était mort. C’était un sujet dont je ne voulais pas en parler avec Alexius, et pour dire .. j’avais dû lui montrer cette lettre et lui expliquer. Jamais, ô grand jamais, je ne voudrais refaire quelque chose de ce style. Kaldenis prit la parole à son tour, ce qui me tira de mes songes.

Je suis désolée Dorian. Perdre un ami si cher doit-être...insoutenable, et dans ces conditions...je ne puis qu'imaginer la douleur... Felix devait certainement être un homme d'une qualité rare. Mais je pense que vous n’êtes pas mal non plus, vous semblez faire de votre mieux pour honorer sa mémoire, c'est admirable.

Ha, ce n’est pas grand-chose. Je ne suis pas le plus touché par tout ça, loin de là.


Kaldenis leva son verre, ce qui me fit un peu relever la tête vers elle. J’attrapai le mien et trinquai avec elle.

A ceux d'honneur.

Aux vrais sages de ce monde.


Je n’étais clairement pas celui le plus à plaindre dans cette histoire. J’avais perdu un ami, certes, mais Alexius avait perdu la seule personne qui restait de sa famille, de cette famille qu’il avait bâti avec amour et qui, l’espace d’un jour, était partie en fumée. Je me souvenais encore de cette douleur dans ses yeux, quand je lui tendis la lettre en lui annonçant les couleurs de ce que je devais lui dire.

J’ai mis une bonne journée et une bonne nuit sans dormir pour me décider à en parler à Alexius. Il devait le savoir, et il n’y avait que moi qui pouvais le lui annoncer. Mais Kaldenis, je n’avais tellement pas envie de .. de revoir cette souffrance dans son regard, de le voir décomposé et détruit à nouveau …


Et pourtant, je l’avais fait, je lui en avais parlé. J’espérais sincèrement qu’il réussirait à aller de l’avant, à continuer à vivre malgré tout. Il avait tout perdu, et en partie c’était dû aux Venatoris .. enfin, c’était ce que j’essayais de me dire. J’avalai le fond de mon verre avant de le poser sur le comptoir, encore plus dépité qu’avant.

Si j’étais resté avec lui, si je n’avais pas filé après cette dispute .. j’aurais dû l’aider, le soutenir, le .. Il n’aurait sans doute jamais sombré dans tout ça .. les Venatoris, la magie du sang, tout ça lui fit perdre la raison ..


Je m’emmêlais pas mal les pinceaux, mais je pensais chaque mot. Si j’étais resté auprès d’Alexius, même s’il m’ignorait .. il avait besoin de moi. Il avait terriblement besoin de moi, et je l’avais abandonné à son triste sort. J’avais pris ma tête à deux mains, accoudé au bar. Je me mordais avec force l’intérieur de ma joue pour éviter ce qui se produisait sans doute déjà. J’étais soudainement tellement mal, .. l’alcool n’aidait absolument pas .. Mais d’un côté, je n’avais personne avec qui parler de cela sans me ramasser des moqueries ou des insultes au sujet d’Alexius, je le savais pertinemment. Pour les sudistes simples d’esprit, Alexius était une raclure qui travaillait pour Corypheus et qui a rejoint l’Inquisition de manière forcée pour une raison obscure. Je ne bougeai plus vraiment, laissant un silence s’installer entre la jeune elfe et moi. Mes yeux étaient clos, la tête inclinée vers le comptoir en bois.

Alexius était un grand homme, savant et sage. Il m’a transmis sa passion pour la thaumaturgie, et quelque part, il avait donné du sens à ce que je voulais faire dans la vie. J’étais jeune, très impulsif .. il m’a formé, a été patient avec moi, m’a aidé à me relever, a .. a cru en moi et en mes capacités ..


Je me redressai soudainement, laissant mes mains lourdement retomber sur le comptoir. Un sourire en coin essayait de se vouloir sarcastique pour détendre l’atmosphère ; difficile, quand de vilains sillons de larmes brûlantes venaient gâcher le tableau.

Et moi ? Comment je l’ai remercié ? Je l’ai laissé tomber alors qu’il avait besoin de moi .. Tu parles d’un bon apprenti …


A croire que dans le fond, cette histoire me tenait vraiment à cœur. Mais je n’étais pas un Pavus pour rien : le paon, un animal fier, n’admettrait jamais ses tourments, et encore moins face à la personne concernée. Je me voyais très mal expliquer tout cela à Alexius, en tout cas. Cela dit, je continuais de prendre indirectement de ses nouvelles. J’avais besoin de savoir comment il se remettait de tout ça. Cela faisait un petit moment déjà, mais les plaies de ce genre mettaient toujours longtemps à cicatriser.

J’entamai le verre suivant avec plus de lenteur. Ainsi arrivait donc le moment où je voulais plus parler et me plaindre que boire. Je soupirai longuement, avant de me pencher vers la sacoche et de ressortir ce fameux recueil. Je le posai sur le comptoir, du côté de Kaldenis. J’avais encore ça sur le feu, en plus.

Aussi, j’ai .. j’ai trouvé .. ce livre, dans la librairie.


Avais-je vraiment envie d’en parler ? Pas vraiment. Mais c’était un bon moyen de faire sortir cette histoire de mon esprit et de ma conscience. Peut-être même de mon cœur aussi, qui sait ? Enfin, cela dit, je ne savais par où commencer, pour bien introduire le sujet. Je ne parlais pas de ressentis autant .. ainsi .. avec n’importe qui. Mais j’avais ça sur la conscience, et dans mon état actuel, je savais que ça ne me quitterait pas de la soirée. Vishante kaffas, j’avais l’impression de n’avoir que des problèmes. Mais comment parler d’un tel lointain souvenir ?

Ce recueil m’a rappelé une .. vieille histoire .. que j’avais pourtant laissé derrière moi, enfin .. c’était ce que je croyais. Enfin je ne sais pas.


Confus et pensif, mon regard fixait l’ouvrage. J’avais calé mon front dans une main encore accoudée, l’œil soudainement lourd, le cœur soudainement serré.

J’ai .. il y a longtemps .. j’ai aimé quelqu’un qui a préféré la mer.


A l’origine, je détestais la mer, la pluie, ou tout élément qui mouillait ou rendait malade. Quand il était là, auprès de moi, j’avais commencé à les apprécier, de loin seulement .. en tout cas pour la mer. Mais dès qu’elle me le reprenait .. je le maudissais de tous les noms, démon qui m’apporta l’amour pour me le reprendre subitement et sans prévenir. Je soufflai du nez, laissant planer un silence avant de reprendre. Je prenais grand soin de bien choisir mes mots pour parler de lui : je ne savais que moyennement si l’amour entre hommes ou entre femmes à Férelden était bien perçu ou pas du tout .. ou alors comme à Tevinter : officiellement, tout était possible, mais officieusement, c’était un enfer à vivre.

I .. Cette personne .. m’avait fait découvrir ce qu’était d’aimer et d’être aimé également .. et cette personne est partie. Cette personne s’est jouée de moi et m’a abandonné. Et j’ai vu cet ouvrage, qui parle de la mer avec la même passion que lui le faisait ..


Wulf .. Même après autant d’années, avec un simple livre, tu arrivais à semer le chaos en moi. Mais j’étais suffisamment ivre pour me demander si c’était la pire chose que tu pouvais faire, ou la meilleure. Pourquoi, tu saurais me le dire ? Pourquoi, alors que tu m’avais abandonné à Minrathie, sans un adieu, sans un reste, sans la moindre lettre, et avec tout ce qu’on m’avait dit sur toi, pourquoi .. Je recentrai mon regard vers le comptoir, me tenant à nouveau la tête à deux mains, avant de fermer les yeux et de me sentir submergé par un sentiment qui n’avait plus refait surface depuis une quinzaine d’années. Sanglotant légèrement et en silence, je n’avais qu’une seule question, qui franchit mes lèvres en tremblant et drapé dans un murmure.

Pourquoi tu me hantes comme ça, enfoiré ? ..


Ven 15 Juin 2018 - 14:10

Anonymous
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C'était le moment où Dorian lâchait prise sur ces émotions. Son discours était beaucoup moins contrôlé et composé que lorsqu'il était sobre. Sa douleur à peine effleurée semblait si à vif que Kaldenis se sentit le cœur lourd en l'écoutant.
Son ton était si grave, et si mélancolique, son âme de musicienne lui chuchota qu'on l'aurait traduit d'un air de violon s'ils étaient dans un opéra.
Qu'elle culpabilité le mage se traînait, et depuis des années en plus! La vie était décidément bien injuste avec les bonnes âmes.

"Et moi ? Comment je l’ai remercié ? Je l’ai laissé tomber alors qu’il avait besoin de moi .. Tu parles d’un bon apprenti …" Fit-il dans un murmure apitoyé.

"Le rôle d'un apprenti n'est pas celui d'un gardien Dorian" Répondit l'elfe d'un ton doux. "Et pour se tourner vers les venatoris juste par désespoir il aurait vraiment fallu une intervention diabolique. De ce que j'ai pu lire il était assez convaincu des dires de Corypheus, peut être aurait-il quand même finit par sombrer si tu étais resté à ses cotés, mais là tu aurait surement voulu l'en empêcher, et tu n'y aurait pas survécu".

Elle avait essayé d'amener cette théorie de la manière la plus douce possible, mais une petite voix derrière son crane lui intimait qu'elle avait peut-être été trop directe encore une fois. Au moins elle avait essayé.

"Aussi, j’ai .. j’ai trouvé .. ce livre, dans la librairie"

Dorian sorti un livre et le déposa près d'elle, intriguée elle haussa un sourcil et prit l'ouvrage et le parcouru légèrement tandis qu'il ajoutait:

"Ce recueil m’a rappelé une .. vieille histoire .. que j’avais pourtant laissé derrière moi, enfin .. c’était ce que je croyais. Enfin je ne sais pas." Un instant tendu passa et il ajouta "J’ai .. il y a longtemps .. j’ai aimé quelqu’un qui a préféré la mer".

L'heure était grave. Kaldenis fit signe au barman de les resservir et hocha la tète en direction de Pavus, lui intimant de continuer.

"I .. Cette personne .. m’avait fait découvrir ce qu’était d’aimer et d’être aimé également .. et cette personne est partie. Cette personne s’est jouée de moi et m’a abandonné. Et j’ai vu cet ouvrage, qui parle de la mer avec la même passion que lui le faisait .."

Il en parlait avec déception, tristesse, mais surtout colère. Les émotions se mêlaient en un ballet torturé sur son beau visage, une expression qui ne lui était guère habituelle et qui étonnait grandement l'espionne. Surprise qui grandit encore plus en apercevant les larmes et en décelant un sanglot dans sa dernière phrase:

"Pourquoi tu me hantes comme ça, enfoiré ? .."

Elle ne savait que faire devant un spectacle aussi déroutant.
Sa propre tendance à ensevelir ses émotions l'avait quelque peu laissée sans défenses devant les démonstrations sentimentales inopinées. Elle reposa le livre et approcha son tabouret du mage, se surprenant elle-même, décidément l'alcool faisait son petit effet chez elle aussi.

"En parler peut aider..."
Avança t-elle avec prudence, "Qui était-il?".

Lun 18 Juin 2018 - 0:20

Anonymous
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A la recherche de bon goût

"If Corypheus ever starts burning masterworks of literature,
I'm sure some rebellious heretic archivist will pop up." --D. Pavus


Le rôle d'un apprenti n'est pas celui d'un gardien Dorian. Et pour se tourner vers les venatoris juste par désespoir il aurait vraiment fallu une intervention diabolique.

Tu insinues qu..

De ce que j'ai pu lire il était assez convaincu des dires de Corypheus, peut être aurait-il quand même finit par sombrer si tu étais resté à ses cotés, ..

JE T’INTERDIS DE ..

Mais là tu aurait surement voulu l'en empêcher, et tu n'y aurait pas survécu.


Et je me tus. Etonnamment, je me tus. Je m’étais relevé de mon siège, je la fixais avec colère, mais je finis par ne pas rétorquer. Je m’assis à nouveau, pensif ; je n’avais pas envie de m’énerver sur ce sujet précis, car je savais d’emblée que personne ne me suivrait dans mon raisonnement : j’étais le seul à l’avoir connu sous ce rayon de soleil. J’allais parler à un mur. Je m’affaissai un peu, confus, avant de me saisir de ce livre.

Ce livre, qui allait, je le sentais, me pousser complètement à bout. Je l’avais tendu à Kaldenis, qui le regardait d’un œil relativement surpris et attentif. Elle écouta ma triste amorce, avant de finalement faire ce que je redoutais le plus comme question.

En parler peut aider... Qui était-il ?

Qui était-il .. Eh bien ..


C’était une si vaste question. Wulf, c’était le protecteur de mes secrets les plus inavoués, c’était ma liberté dans cette cage dorée ; c’était cette muraille qui me protégeait de toutes tempêtes, tout en apaisant celles qui fleurissaient en leur sein. Wulf, c’était mes jours, c’était mes nuits, c’était mes rêves ..

Il vient de Férelden. Je l’ai rencontré à Minrathie, dans un .. bar. Grand, blême comme la neige, rouquin comme un renard, le regard vert et perçant ..


Et je me perdis ainsi dans mes songes. Je pourrais parler de toutes ses tâches de rousseurs, de la forme de son nez, de l’angle de sa mâchoire, de la largeur de ses épaules, de sa robustesse, de ses courbes, .. Réalisant que j’étais à la dérive, je me sentis blêmir, puis rougir légèrement, avant que je ne me racle la gorge pour me reprendre.

Oui. Enfin bref.


Je soupirai un instant, je ne savais si c’était de lassitude ou de léger bonheur rien que de repenser à ces lointains souvenirs, qui, dans le fond, ne m’avaient jamais quittés.

Il s’appelait Wulf. Ha .. Si j’avais vraiment la tête à cela, je serais parti à sa recherche en arrivant ici, mais .. Mine de rien, Férelden reste si grand .. Essaie de retrouver une personne parmi des milliers.  


Mar 26 Juin 2018 - 16:44

Anonymous
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Elle avait évidemment fortement agacé le mage, peut être aurait-elle dû faire preuve de moins d’honnêteté. Enfin c'était fait, et le sujet passa vite sans plus d'attente.
Un autre bien plus sensible, si cela était possible, était apparu sur la table, celui d'un homme, et pas n'importe lequel à constater l'embarras de Dorian lorsque Kaldenis lui proposa de développer.

"Il vient de Férelden. Je l’ai rencontré à Minrathie, dans un .. bar. Grand, blême comme la neige, rouquin comme un renard, le regard vert et perçant .."

Ah le charme de la rousseur fereldienne, qui n'y avait jamais succombé? Les peintures et livres romanesques en faisaient grand cas. Aucune Geste ne pouvait s'estimer complète sans son guerrier à la chevelure de feu. Et aucun tableau avec pour thème l'amour à 3 ne pouvait se passer d'un sombre prétendant roux venu perturber le ménage orlésien parfait.

"Oui. Enfin bref. Il s’appelait Wulf. Ha .. Si j’avais vraiment la tête à cela, je serais parti à sa recherche en arrivant ici, mais .. Mine de rien, Férelden reste si grand .. Essaie de retrouver une personne parmi des milliers. "

A ses mots, l'espionne fronça les sourcils et écarquilla ses grands yeux vert foret. Cela ne se pouvait...Wulf? Non la coincidence était trop énorme, est-ce que Wulf était un nom courant chez les fereldiens? Elle n'en savait rien, et puis la description physique correspondait vraiment trop...
Elle prit la parole d'un ton hésitant et quelques peu empli d'émotion. C'est qu'elle aimait le garde comme un père, et il lui manquait terriblement.

"J'ai...je connais un Wulf...Roux, les yeux verts et la peau pale, fereldien. Il m'a prise sous son aile"


Puis elle affermit sa voix et plongea son regard perçant dans celui du mage:

"C'est le Commandeur-garde Cousland, Dorian, le héro de Ferelden lui même...Se pourrait-ce...?"

Elle ne termina pas sa phrase, laissant l'espoir de cette possibilité flotter entre eux deux, s'installant avec douceur dans leur existence.

"Dis m'en plus"

Mar 26 Juin 2018 - 17:44

Anonymous
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A la recherche de bon goût

"If Corypheus ever starts burning masterworks of literature,
I'm sure some rebellious heretic archivist will pop up." --D. Pavus


Le regard de Kaldenis changea, ce qui était loin de me conforter ; quelque chose me disait que, comme toujours, les coïncidences seraient foireuses et bricolées. Sa voix était hésitante, comme bouleversée : avais-je dit quelque chose de travers ?

J'ai...je connais un Wulf...Roux, les yeux verts et la peau pale, fereldien. Il m'a prise sous son aile.

.. Vishante kaffas.


Et voilà. Sujet sensible, et tout le monde connaissait tout le monde. Bon, venant d’un endroit comme Férelden, j’étais à moitié surpris .. enfin quand même .. Je tâchai de ne pas trop l’interrompre, car on aurait dit qu’elle aurait des choses à poser sur la table. Je finis mon verre avant de gentiment me commander un cidre. Kaldenis regagna en solidité, ce qui me rassura un peu quand même.

C'est le Commandeur-garde Cousland, Dorian, le héro de Ferelden lui même...Se pourrait-ce...?


.. Oh ? Le héros de Férelden ? J’en avais entendu parler. Il avait arrêté l’enclin, était un modèle pour tous, une référence en cas de crise, etc. Mais quelque chose me disait qu’il n’existait pas deux Wulf sur cette terre Féreldien et roux aux yeux verts. Ce serait beaucoup trop de chance, dans un monde aussi grand.

Dis m'en plus.

H-hum ..


Sérieusement, je commençai à y réfléchir. Quelque chose qui définirait vraiment Wulf sans que l’on risque à le confondre. J’avalai un peu de mon cidre, pensif, énumérant de tête toutes sortes de petites caractéristiques physiques, .. avant de soupirer. C’était vrai, quatorze ans avaient passés.

Mince, c’est vrai que ce dont je me souviens de lui remonte à longtemps … Bon, je vais quand même essayer avec ce que j’ai, avec un peu de chance, il n’a pas tant changé que cela.


Cousland. Maintenant évoqué, cela sonnait familier. Vous savez, ce genre de mot que l’on a le sentiment qu’il vous disait quelque chose, sans pour autant s’en rappeler parfaitement. A croire qu’à l’époque, ce nom n’avait pas tant d’importance. Enfin. Je posai mon grand verre avant de recroiser le regard de Kaldenis, alors que je me plongeais complètement dans mes souvenirs les plus lointains avec lui. Cela picotait le cœur, tout de même.

Il adorait la mer .. Il voguait à bord d’un navire, .. ah, c’était quoi son nom déjà ? .. Attends, ça va me .. ! Le Téméraire ! Voilà, le Téméraire. C’était ça. Bon, à l’époque il avait à peine la vingtaine, donc sans doute qu’il a changé un peu physiquement par rapport à ce dont je me souviens. Mais j’imagine qu’il a toujours les mêmes petites manies, les mêmes petites habitudes.


Je marquai une pause, songeur, avant de rire légèrement. C’était fou, même après autant de temps, rien que de penser à tous ces instants, mon cœur se sentait si léger, mais si lourd également. Quelle drôle de sensation. Enfin bon. Je gardai mon regard attristé sur mon verre, le sourire niais et en coin, tout léger.

Il adorait la cartographie, raconter des histoires qu’il bricolait dans son coin, et était incroyablement têtu aussi .. Oh, il était de la noblesse aussi, et je me rappelle qu’il détestait ce fait, cette vie, et abandonnerait tout pour voguer en mer avec un baril de bière brune à bord .. peut-être plusieurs, tout compte fait .. ..


Je me tins la tête d’une main contre mon front, la gorge soudainement serrée. Je restais interdit, confus. Tout allait si bien, alors pourquoi était-il parti ? Je parvins à conserver mon calme, mais pas à retenir quelques larmes de tomber. Las, je me contentai de souffler par miracle, avec un fond de voix tremblante.

Je ne comprends pas ..


Et en effet, je ne comprenais pas. Son départ pour Férelden n’avait pas de sens. Nous étions si bien, il m’aurait prévenu d’un quelconque imprévu ; il m’aurait réveillé, il m’aurait écrit au pire, mais .. mais rien. C’était louche, et c’était ma pensée depuis le début, seulement, avec l’ouragan d’après, je doutais un peu. Aussi, je ne comprenais pas en quoi cette histoire vieille de quatorze ans pouvait me mettre encore dans cet état : je pensais avoir tourné la page, laissé de côté, continué de l’avant, même si mes autres aventures ne furent point autant palpitantes et incroyables que celle avec Wulf.

Il .. il est parti du jour au lendemain, sans explication, sans un baiser pour me réveiller, sans rien .. Plus aucune nouvelle … mais qu'avais-je bien pu faire de travers pour qu'il m'abandonne comme ça ..?


Enfin, ce n’était pas totalement vrai : sa meilleure amie m’avait fait un petit résumé sympathique. J’avalai ma salive, retrouvant une certaine rigidité à la seule pensée de son nom. Je lâchai ma tête et garda les yeux braqués devant moi, cette fois-ci ombré de colère.

Je sais seulement qu’il est retourné à Férelden. Et je te jure, si je le retrouve, ce saligaud, ..


J’essuyai d’une main une traînée de larmes, avant de soupirer. Je ne savais où me mettre là-dedans. Wulf m’avait terriblement manqué, mais d’un autre côté, je le tenais pour responsable. Soit quelque chose s’était effectivement tramé, soit j’étais effectivement le roi des imbéciles et des naïfs. Je posai un regard indescriptible sur Kaldenis, un mélange de tristesse, de colère, et de frustration s’y reflétant.

Je ne suis certain de rien par rapport à ce qu’il s’est passé cette nuit-là, et je lui en veux de ne pas m’avoir donné de nouvelles : quitte à retrouver sa trace, j’espère juste enfin comprendre ce qu’il s’est passé. Savoir la vraie version de cette histoire. Qu’il m’ait vraiment aimé ou non. Je crois qu’à ce stade, je m’en fiche.


Ou alors peut-être pas. Mais je voulais un point final, ou alors une virgule, mais quelque chose pour me dire si tout cela était fini ou non. Après quatorze ans, j’avais l’impression de faire mon enfant capricieux et immature, à demander des comptes au sujet d’une histoire aussi vieille. J’inspirai lentement pour essayer de réguler mon souffle, puis expirai sur le même rythme.

Ecoute, Kaldenis. Si c’est bel et bien la même personne .. dont on parle .. je voudrais bien que tu me mènes à lui. Enfin, si tu sais .. J’aurais quelques mots à lui toucher, et j’aimerais bien que tu viennes avec moi.


Sam 14 Juil 2018 - 14:10

Anonymous
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Elle écouta le mage avec grande attention, les sourcils fronçés d'un air grave.
Elle reconnaissait des habitudes de son mentor dans le discours de Dorian, d'autres qu'elles ne connaissaient pas, ainsi Wulf était féru de cartographie? Il ne lui avait jamais parlé de celà.
Quand il mentionna son amour des histoires elle ne put retenir un sourire ému, elle se souvenait des soirées passées à échanger des contes, des légendes de marins, de ses remarques sur les ballades qu'elle essayait de composer.

"Wulf aurait fait un grand barde si il avait souhaité suivre cette voie" Murmura t-elle avec une admiration à peine contenue.

Trop de détails pour que ce soit une coïncidence, elle reconnaissait l'homme dont Dorian parlait, elle sentait que c'était lui.
Mais le récit de leur séparation, l'idée que Wulf ai pu lui faire autant de mal...elle n'arrivait pas à l'envisager, elle ne savait pas comment y réagir. Et comme souvent quand elle n'arrivait pas à comprendre, elle se sentit monter en pression:

"Non...non Wulf n'aurait jamais fait ça, c'est...c'est un homme bon, un homme de principes, il a dû se passer quelque chose...je ne peux y croire" Fit-elle incrédule, et avec un peu plus de véhémence que ce qu'elle avait anticipé.

Elle respira un grand coup et fit avec plus de douceur:

"Pardon...C'est qu'il est très important pour moi. J'avais 16 ans, et sur le point de mourir de mes blessures..."

Elle ne s'étendit pas sur leur origine.

"...il était là, et il m'a sauvée, sans lui je ne serais pas en vie. Et si j'avais survécu, je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui"

"Ecoute, Kaldenis. Si c’est bel et bien la même personne .. dont on parle .. je voudrais bien que tu me mènes à lui. Enfin, si tu sais .. J’aurais quelques mots à lui toucher, et j’aimerais bien que tu viennes avec moi." Termina Dorian.

L'elfe hocha la tète avec gravité et laissa reposer son menton sur sa main:

"Je pourrais lui écrire à notre retour de Fort-Celeste, afin de savoir où il se trouve. Je ne l'ai pas vu depuis...des années. Je t'accompagnerais Dorian. Je sais que c'est lui"

Puis avec un air doux et mélancolique, qui ne pouvait ètre induit que par le taux d'alcoolémie dans son sang, elle ajouta simplement:

"L'amour, l'amour est beau, et mérite qu'on le traite avec gentillesse. Je suis une amoureuse de l'amour Dorian, et tu mérite une explication"

Et enfin, plus amèrement:

"Il ne faut jamais laisser passer sa chance, même infime"

L'espionne laissa son regard hagard un peu vagabonder sur la taverne, cette conversation lui rappelait ses propres moments de faiblesse, une blessure adolescente qui résonnait cruellement avec sa chute. Les larmes de Dorian semblaient l'a toucher beaucoup trop, son masque de sérénité s'était par trop morcelé pour pouvoir encore tenir.

Dim 15 Juil 2018 - 16:27

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A la recherche de bon goût

"If Corypheus ever starts burning masterworks of literature,
I'm sure some rebellious heretic archivist will pop up." --D. Pavus


A en croire ce que je voyais, Kaldenis prêtait très grande attention à ce que je disais, mais plus important : elle se sentait vraiment concernée dans mes mots. J’ignorais encore quel genre de lien elle entretenait avec lui, mais ça devait être profond.

Wulf aurait fait un grand barde si il avait souhaité suivre cette voie.

Sans aucun doute, il chantait tellement bien ..


Je m’en souvenais vaguement encore, mais je m’en souvenais. Il avait toujours dit qu’il adorait l’ambiance dans les tavernes, y raconter des histoires, y chanter de temps à autre. Parfois, je lui demandais de me raconter quelque chose quand nous étions seuls, entre nous, et il s’y donnait à cœur joie. Mais même ce passage émouvant autant qu’important à ses yeux n’empêcha pas son visage de s’assombrir à nouveau.

Non...non Wulf n'aurait jamais fait ça, c'est...c'est un homme bon, un homme de principes, il a dû se passer quelque chose...je ne peux y croire.


Et je pensais la même chose. Le problème était que je n’avais aucune trace, et qu’à l’époque, je n’étais sûr de rien car il y avait Leïla qui y avait mis son grain de sel. Mais pourquoi s’amuser à avoir raconter tout ça, alors ? Mais elle se reprit bien vite, avant que je ne pus ajouter quoi que ce soit.

Pardon...C'est qu'il est très important pour moi. J'avais 16 ans, et sur le point de mourir de mes blessures...


Sa propre douleur se rajouta au tableau, je ne doutais pas que c’était sans doute dû à l’alcool. On parlait tellement plus facilement de nos tracas avec tout ça dans les veines. J’écoutai alors patiemment ; si elle voulait en parler, j’étais là.

...il était là, et il m'a sauvée, sans lui je ne serais pas en vie. Et si j'avais survécu, je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui.

Je n’en doute absolument pas, et je pense que je ne serais pas le même non plus, s’il n’avait pas débarqué ainsi dans ma vie.


J’inspirai lentement pour soupirer en silence, avant de poser ma main sur son épaule, le regard brillant.

Honnêtement, moi non plus, je ne peux y croire, Kaldenis. Notre relation, quoiqu’adolescente, était bien trop sincère pour ce scénario. Mais j’étais pas mal perdu, et je devais assurer mes études auprès d’Alexius .. Si je n’avais rien qui me retenait, je serais sans doute venu moi-même à Férelden pour lui botter les fesses.


Chose que je pouvais faire aujourd’hui ; c’était une chance à saisir, une bien belle chance. Aussi, je lui proposai de venir avec moi quand je retrouverais sa location précise. Le héros de Férelden ne devait pas être si dur à retrouver, après tout. C’était en tout cas plus simple qu’un marin sans cesse sur le fil de l’eau. Tout portait à penser qu’elle viendrait.

Je pourrais lui écrire à notre retour de Fort-Celeste, afin de savoir où il se trouve. Je ne l'ai pas vu depuis...des années. Je t'accompagnerais Dorian. Je sais que c'est lui.

Pas certain que ce soit nécessaire .. Par contre, demander à Joséphine ou à Léliana .. Avec le réseau de la maître-espionne, on aurait plus de chance, non ? Ou bien ..


Ou bien le réseau des Gardes. Or, il se trouvait que les Gardes d’Orlaïs se trouvaient encore à Fort-Céleste, ce serait l’occasion de discutailler un peu avec eux. Puis je soupirai en reposant mon verre vide contre le comptoir.

Au pire, tu sais quoi ? Je propose qu’on en rediscute une fois sobres.

L'amour, l'amour est beau, et mérite qu'on le traite avec gentillesse. Je suis une amoureuse de l'amour Dorian, et tu mérite une explication.


Mon regard quelque peu surpris se posa alors sur elle. Kaldenis semblait si fermée avant, là, elle s’était complètement ouverte à toutes les fantaisies de sa pensée, et ça me plaisait. Je lui répliquai un sourire léger mais sincère, avant de disparaître sous la fin de son discours.

Il ne faut jamais laisser passer sa chance, même infime.


Mes sourcils se froncèrent légèrement à ses propos ; elle n’allait pas bien. Alors, dans un réflexe que j’avais avec toutes les personnes que j’avais de très proches, je m’approchai d’elle pour la prendre dans mes bras. Ça faisait un petit moment que je l’avais vue se fracturer, et j’avais envie qu’elle parle pour évacuer sa peine. Enfin, c’était une mauvaise idée de le faire en plein milieu d’une taverne ; il n’y avait rien de pire que les ragots fantômes qui s’amusaient à nous hanter encore bien après. Mais en attendant, je la gardai contre moi, perdant mon nez dans ses cheveux.

Ça va aller, Kaldenis. Si t’as besoin, je suis là.


A vrai dire, je lui laissai l’illusion du choix ; mais la soirée commençait à s’étirer, et la limite d’alcool avant de rester inerte contre le comptoir à atteindre la saturation. Je desserrai l’étreinte et me tournai donc vers le tenancier pour lui demander si nous pourrions emprunter une chambre pour la nuit ; les bordels avaient des chambres, donc s’il comptait me berner, j’étais prêt à riposter. Il me répondait qu’il préférait des clients de galipettes dans lesdites chambres ; je posai un souverain sur le comptoir en haussant les sourcils. Il analysa la pièce un instant, tiraillé entre les deux options, puis soupira et ramassa la pièce. Il donna une clé à une ribaude sans doute qui nous fit donc signe de la suivre. Je descendis de mon siège, attendis un instant le temps de m’habituer à l’espèce de tournis, puis attrapai Kaldenis par le poignet pour la prendre avec moi. Nous suivîmes tant bien que mal, ce qui devait amuser notre guide. Nous montâmes des escaliers en bois et atteignîmes le quartier chaud du bâtiment. On entendait que c’était la première fois de certains, ici. Pitoyable. Enfin, on commençait tous quelque part.

Elle s’arrêta devant une porte qu’elle ouvrit, avant de me donner la clé.

C’est pour éviter les mauvaises surprises .. Généralement, on entre sans frapper, sans forcément être seule, si vous voyez ce que je veux dire.

C’est très aimable, merci bien.


Elle hocha de la tête avant de repartir, tandis que j’entrai en entraînant Kaldenis avec moi dans la pièce. A peine entré, je fermai la porte à clé, pour être certains d’éviter les fameuses mauvaises surprises.

Tomber sur un puceau alors qu’on se raconte notre vie serait en effet une mauvaise surprise, pour nous comme pour lui.


Je m’assis sur le lit, jetant lentement ma tête en arrière pour craquer de la nuque. Puis je tapotai à côté de moi pour inviter Kaldy à s’asseoir à côté de moi.

Allez viens, il me semble que toi aussi, tu as une histoire à raconter. Et j’avais pas envie que n’importe qui puisse entendre.


Puis je fermai les yeux un instant avant de souffler par le nez, car je sentais déjà venir ce qu’elle me lancerait.

Ne va pas dire le contraire, j’ai très bien vu que tu n’allais pas bien. Et crois-moi, en parler, ça fait du bien, ça soulage ..



Lun 16 Juil 2018 - 16:46

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Elle était à bout en fait, et c'est lorsqu'elle se retrouva soudainement le visage enfoui dans l'épaule du mage qu'elle le comprit.

"Ça va aller, Kaldenis. Si t’as besoin, je suis là." Lui murmura t-il avec gentillesse.

Quelque chose en elle voulait s'enfuir, ou disparaître. Un tiraillement incessant au cœur qui l'usait depuis des années et qu'elle avait d'abord essayer d'ignorer, puis de ménager, mais sans jamais réussir à l'affronter yeux dans les yeux.
Revoir Joséphine, parler de Wulf, goûter les souvenirs douloureux de Dorian, tout cela l'avait petit à petit forcée à regarder ses pas.
Elle entoura légèrement de ses bras le torse du mage, acceptant avec difficulté l'offre de réconfort. Elle était bienvenue, simplement... elle ne parvenait pas à mettre le doigt sur le mot.

Dorian pris les reines et décida qu'ils passeraient la nuit dans l'établissement, cela lui convenait.
Le bordel était bruyant ce soir là, c'est que la guerre motivait. Même les soldats les plus frustres craignaient de mourir avant d'avoir pu mouiller à bon port, cela faisait du chiffre d'affaire pour les gargotes de ce genre.
La serveuse les mena à la chambre, Kaldenis ne prêta que peu attention à la discussion des deux, préférant se concentrer avec intensité sur un nœud du bois de la porte qui lui rappelait un je ne sais quoi tragique.

Ils entrèrent, Dorian lança d'un air guilleret:

"Tomber sur un puceau alors qu’on se raconte notre vie serait en effet une mauvaise surprise, pour nous comme pour lui."

L'espionne gloussa, imaginant la scène, un jeune individu éméché titubant à l'entrée, cherchant la damoiselle lui ayant intimé de le rejoindre et tombant nez à nez avec une elfe et un moustachu. Elle gloussa de plus belle en imaginant un revirement de situation dans lequel le client hausserait les épaules, ne voyant rien à redire au change.
Ça déclencherait une bonne bagarre. Ce qui lui ferait du bien, en fait.
Elle secoua la tète, se battre pour éviter ses émotions, ça faisait longtemps qu'elle avait arreté.
Elle jeta un coup d’œil à Dorian, allongé comme un pacha sur le lit et lui faisant signe de le rejoindre:

"Allez viens, il me semble que toi aussi, tu as une histoire à raconter. Et j’avais pas envie que n’importe qui puisse entendre."

Tehvenan haussa les épaules et escalada avec difficulté le lit, l'alcool lui faisait voir des montagnes. Des montagnes qui bougeaient.

"Ne va pas dire le contraire, j’ai très bien vu que tu n’allais pas bien. Et crois-moi, en parler, ça fait du bien, ça soulage .." Ajouta son ami, car il l'était à présent, après avoir soupiré.

Peut être qu'il était encore temps de descendre et de déclencher une rixe? L'idée de parler de ses sentiments lui faisait l'impression de fixer une abîme.
Les jambes repliées sous son postérieur elle tacha d'avoir l'air digne, elle était consciente de son ébriété après tout. Elle se racla un peu la gorge et commença ainsi:

"Wulf, il m'a accordé sa confiance, alors que tout le monde m'avait abandonnée...J'ai vécu à Antiva pendant la plupart de mon existence, dans une famille humaine, bourgeoise à l'époque, nobles maintenant. Pendant longtemps on m'a crû elfe qu'à moitié, mais la génétique étant ce qu'elle est, ça n'était pas possible. Quand ça s'est avéré, j'ai perdu mon avenir, et ma famille m'a tourné le dos. Enfin presque, il restait ma tante...et aussi Sylvia, mais bon"

Son discours était un peu mélangé, mais elle avait du mal à allonger ses phrases correctement.

"Et puis dame Montilyet, je ne pense pas qu'elle m'aurait ignorée, mais on venait de se rencontrer, j'avais trop honte tu comprends Dorian? On devait se revoir, faire plus ample connaissance, et le lendemain j'étais rayée de la liste des personnes fréquentables".

A ses mots des larmes perlèrent à ses cils, elle ne put les retenir et émit un petit gémissement de frustration, essuyant rageusement ses joues.

"Parbleu! Désolée...Enfin, plus personne... Et alors que je me refaisais une réputation, pour assurer au moins mon avenir comme barde, j'ai tué un noble qui battait un enfant elfe, et il fallait que ce soit un orlésien bien sûr. Et me voilà condamnée à mort à même pas 16 ans, tu te rends compte?
Alors j'ai pu m'enfuir, et il a pas fallu longtemps pour que des assassins me récupèrent et fassent de moi leur jouet personnel. C'est là qu'est apparu Wulf, je ne l'oublierais jamais."


Ses yeux se perdirent un instant dans le souvenir, les silhouettes s'affaissant une par une, une ombre l'a récupérant et l'emmenant au loin, son réveil avec ses blessures pansées. Puis le visage aux mèches rousses et aux cicatrices épaisses.

"Il était impressionnant et il m'a instruite dans les armes à son tour, et surtout il m'a soignée, pas seulement physiquement, mais mentalement il m'a permit de ne pas sombrer dans la folie. Grâce à lui...oui. Je lui dois tout"


Elle s'allongea sur le coté et installa son visage dans sa main, jouant pensivement avec un bout d'oreiller.

"En parler ça m'a ramenée à cette époque. Comme quand j'ai revu Jos...Dame Montilyet...il  y a quelques semaines... Par Andraste elle est toujours aussi belle..."
Fit-elle en soupirant puis en se reprenant tout à coup.

"Et surtout elle est très intelligente et charismatique et...et...et ce n'est pas que j'ai tendance à penser à elle dès que je vois une beau papillon, mais on l'oublie difficilement. Et je me demande toujours comment ça se serait déroulé si j'avais été humaine, si on avait pu finalement se revoir..."

L'elfe laissa sa tète choir dans l'oreiller et expira bruyamment, les poignets sur les yeux. D'un ton geignard qui ne lui ressemblait pas du tout elle s'exclama:

"Pourquoi est-ce que tout est aussi compliqué Dorian? Pourquoi tu ne peux pas être tranquillement avec Wulf, pourquoi je pouvais pas vivre ma vie sans...sans toutes ces histoires de politique? Tout est confus, je n'y comprend plus rien"
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