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L'elfe écouta en silence les réponses de Dorian. Elle se contenta d'hocher la tète à certaines phrases pour l'encourager à continuer.
"Quand je suis devenu l’apprenti d’Alexius .. bon, avec les événements à Golefalois, ce nom doit tristement te dire quelque chose .. eh bien, j’ai fait sa connaissance. On se connaissait depuis très longtemps, quoi."
Ainsi c'était des rapports des tristes événements de Redcliffe qu'elle tenait la connaissance de ce nom! En tant qu'espionne elle avait eu accès à certains rapports confidentiels afin d’être au courant de tout élément pouvant lui servir dans ses fonctions. Ceux relatant les étranges recherches du magister Gereon et le destin de son fils en faisaient partie. "Pauvre Félix" songea t-elle avant d'avaler la petite gorgée de cognac qu'elle gardait en bouche pour en tester la saveur sur son palais.
La voix du mage se faisait de plus en plus fragile, l'alcool amenuisait son masque d’espièglerie et laissait transparaître une triste amertume.
"Grâce à nos recherches, nous pûmes rallonger ses derniers jours sur plusieurs années. Impressionnant, n’est-ce pas ? Eh bien, c’était insuffisant ; en même temps, comment en vouloir à un père qui était en train de perdre tous ceux qu’il aimait ?"
Kaldenis émit un simple "Mmmh". Impressionnant oui, il était de notoriété publique que la souillure de l'Enclin était aussi foudroyante qu'hideuse. La partie froide de son être se demanda si Pavus avait partagé le résultat de ses recherches avec les chercheurs de l'Inquisition. La partie compatissante comprit que même s'il ne le mentionnait pas, il avait probablement ressentit le même désespoir qu'Alexius devant la lente mort de Felix.
"Félix était quelqu’un de bien .. L’Empire aurait eu grandement besoin de quelqu’un comme lui. Pour sûr, il était le meilleur d’entre nous .."
L'espionne observa une seconde son verre avant de prendre la parole à son tour:
"Je suis désolée Dorian. Perdre un ami si cher doit-être...insoutenable, et dans ces conditions...je ne puis qu'imaginer la douleur..." Elle avala une gorgée et ajouta: "Felix devait certainement être un homme d'une qualité rare. Mais je pense que vous n’êtes pas mal non plus, vous semblez faire de votre mieux pour honorer sa mémoire, c'est admirable"
Et elle le pensait sincèrement, elle avait apprit à reconnaître les qualités d’âme de Dorian, et l’honnêteté en faisait partie intégrante.
Elle leva son verre et proposa un toast:
"A ceux d'honneur"
"Quand je suis devenu l’apprenti d’Alexius .. bon, avec les événements à Golefalois, ce nom doit tristement te dire quelque chose .. eh bien, j’ai fait sa connaissance. On se connaissait depuis très longtemps, quoi."
Ainsi c'était des rapports des tristes événements de Redcliffe qu'elle tenait la connaissance de ce nom! En tant qu'espionne elle avait eu accès à certains rapports confidentiels afin d’être au courant de tout élément pouvant lui servir dans ses fonctions. Ceux relatant les étranges recherches du magister Gereon et le destin de son fils en faisaient partie. "Pauvre Félix" songea t-elle avant d'avaler la petite gorgée de cognac qu'elle gardait en bouche pour en tester la saveur sur son palais.
La voix du mage se faisait de plus en plus fragile, l'alcool amenuisait son masque d’espièglerie et laissait transparaître une triste amertume.
"Grâce à nos recherches, nous pûmes rallonger ses derniers jours sur plusieurs années. Impressionnant, n’est-ce pas ? Eh bien, c’était insuffisant ; en même temps, comment en vouloir à un père qui était en train de perdre tous ceux qu’il aimait ?"
Kaldenis émit un simple "Mmmh". Impressionnant oui, il était de notoriété publique que la souillure de l'Enclin était aussi foudroyante qu'hideuse. La partie froide de son être se demanda si Pavus avait partagé le résultat de ses recherches avec les chercheurs de l'Inquisition. La partie compatissante comprit que même s'il ne le mentionnait pas, il avait probablement ressentit le même désespoir qu'Alexius devant la lente mort de Felix.
"Félix était quelqu’un de bien .. L’Empire aurait eu grandement besoin de quelqu’un comme lui. Pour sûr, il était le meilleur d’entre nous .."
L'espionne observa une seconde son verre avant de prendre la parole à son tour:
"Je suis désolée Dorian. Perdre un ami si cher doit-être...insoutenable, et dans ces conditions...je ne puis qu'imaginer la douleur..." Elle avala une gorgée et ajouta: "Felix devait certainement être un homme d'une qualité rare. Mais je pense que vous n’êtes pas mal non plus, vous semblez faire de votre mieux pour honorer sa mémoire, c'est admirable"
Et elle le pensait sincèrement, elle avait apprit à reconnaître les qualités d’âme de Dorian, et l’honnêteté en faisait partie intégrante.
Elle leva son verre et proposa un toast:
"A ceux d'honneur"
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C'était le moment où Dorian lâchait prise sur ces émotions. Son discours était beaucoup moins contrôlé et composé que lorsqu'il était sobre. Sa douleur à peine effleurée semblait si à vif que Kaldenis se sentit le cœur lourd en l'écoutant.
Son ton était si grave, et si mélancolique, son âme de musicienne lui chuchota qu'on l'aurait traduit d'un air de violon s'ils étaient dans un opéra.
Qu'elle culpabilité le mage se traînait, et depuis des années en plus! La vie était décidément bien injuste avec les bonnes âmes.
"Et moi ? Comment je l’ai remercié ? Je l’ai laissé tomber alors qu’il avait besoin de moi .. Tu parles d’un bon apprenti …" Fit-il dans un murmure apitoyé.
"Le rôle d'un apprenti n'est pas celui d'un gardien Dorian" Répondit l'elfe d'un ton doux. "Et pour se tourner vers les venatoris juste par désespoir il aurait vraiment fallu une intervention diabolique. De ce que j'ai pu lire il était assez convaincu des dires de Corypheus, peut être aurait-il quand même finit par sombrer si tu étais resté à ses cotés, mais là tu aurait surement voulu l'en empêcher, et tu n'y aurait pas survécu".
Elle avait essayé d'amener cette théorie de la manière la plus douce possible, mais une petite voix derrière son crane lui intimait qu'elle avait peut-être été trop directe encore une fois. Au moins elle avait essayé.
"Aussi, j’ai .. j’ai trouvé .. ce livre, dans la librairie"
Dorian sorti un livre et le déposa près d'elle, intriguée elle haussa un sourcil et prit l'ouvrage et le parcouru légèrement tandis qu'il ajoutait:
"Ce recueil m’a rappelé une .. vieille histoire .. que j’avais pourtant laissé derrière moi, enfin .. c’était ce que je croyais. Enfin je ne sais pas." Un instant tendu passa et il ajouta "J’ai .. il y a longtemps .. j’ai aimé quelqu’un qui a préféré la mer".
L'heure était grave. Kaldenis fit signe au barman de les resservir et hocha la tète en direction de Pavus, lui intimant de continuer.
"I .. Cette personne .. m’avait fait découvrir ce qu’était d’aimer et d’être aimé également .. et cette personne est partie. Cette personne s’est jouée de moi et m’a abandonné. Et j’ai vu cet ouvrage, qui parle de la mer avec la même passion que lui le faisait .."
Il en parlait avec déception, tristesse, mais surtout colère. Les émotions se mêlaient en un ballet torturé sur son beau visage, une expression qui ne lui était guère habituelle et qui étonnait grandement l'espionne. Surprise qui grandit encore plus en apercevant les larmes et en décelant un sanglot dans sa dernière phrase:
"Pourquoi tu me hantes comme ça, enfoiré ? .."
Elle ne savait que faire devant un spectacle aussi déroutant.
Sa propre tendance à ensevelir ses émotions l'avait quelque peu laissée sans défenses devant les démonstrations sentimentales inopinées. Elle reposa le livre et approcha son tabouret du mage, se surprenant elle-même, décidément l'alcool faisait son petit effet chez elle aussi.
"En parler peut aider..." Avança t-elle avec prudence, "Qui était-il?".
Son ton était si grave, et si mélancolique, son âme de musicienne lui chuchota qu'on l'aurait traduit d'un air de violon s'ils étaient dans un opéra.
Qu'elle culpabilité le mage se traînait, et depuis des années en plus! La vie était décidément bien injuste avec les bonnes âmes.
"Et moi ? Comment je l’ai remercié ? Je l’ai laissé tomber alors qu’il avait besoin de moi .. Tu parles d’un bon apprenti …" Fit-il dans un murmure apitoyé.
"Le rôle d'un apprenti n'est pas celui d'un gardien Dorian" Répondit l'elfe d'un ton doux. "Et pour se tourner vers les venatoris juste par désespoir il aurait vraiment fallu une intervention diabolique. De ce que j'ai pu lire il était assez convaincu des dires de Corypheus, peut être aurait-il quand même finit par sombrer si tu étais resté à ses cotés, mais là tu aurait surement voulu l'en empêcher, et tu n'y aurait pas survécu".
Elle avait essayé d'amener cette théorie de la manière la plus douce possible, mais une petite voix derrière son crane lui intimait qu'elle avait peut-être été trop directe encore une fois. Au moins elle avait essayé.
"Aussi, j’ai .. j’ai trouvé .. ce livre, dans la librairie"
Dorian sorti un livre et le déposa près d'elle, intriguée elle haussa un sourcil et prit l'ouvrage et le parcouru légèrement tandis qu'il ajoutait:
"Ce recueil m’a rappelé une .. vieille histoire .. que j’avais pourtant laissé derrière moi, enfin .. c’était ce que je croyais. Enfin je ne sais pas." Un instant tendu passa et il ajouta "J’ai .. il y a longtemps .. j’ai aimé quelqu’un qui a préféré la mer".
L'heure était grave. Kaldenis fit signe au barman de les resservir et hocha la tète en direction de Pavus, lui intimant de continuer.
"I .. Cette personne .. m’avait fait découvrir ce qu’était d’aimer et d’être aimé également .. et cette personne est partie. Cette personne s’est jouée de moi et m’a abandonné. Et j’ai vu cet ouvrage, qui parle de la mer avec la même passion que lui le faisait .."
Il en parlait avec déception, tristesse, mais surtout colère. Les émotions se mêlaient en un ballet torturé sur son beau visage, une expression qui ne lui était guère habituelle et qui étonnait grandement l'espionne. Surprise qui grandit encore plus en apercevant les larmes et en décelant un sanglot dans sa dernière phrase:
"Pourquoi tu me hantes comme ça, enfoiré ? .."
Elle ne savait que faire devant un spectacle aussi déroutant.
Sa propre tendance à ensevelir ses émotions l'avait quelque peu laissée sans défenses devant les démonstrations sentimentales inopinées. Elle reposa le livre et approcha son tabouret du mage, se surprenant elle-même, décidément l'alcool faisait son petit effet chez elle aussi.
"En parler peut aider..." Avança t-elle avec prudence, "Qui était-il?".
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Elle avait évidemment fortement agacé le mage, peut être aurait-elle dû faire preuve de moins d’honnêteté. Enfin c'était fait, et le sujet passa vite sans plus d'attente.
Un autre bien plus sensible, si cela était possible, était apparu sur la table, celui d'un homme, et pas n'importe lequel à constater l'embarras de Dorian lorsque Kaldenis lui proposa de développer.
"Il vient de Férelden. Je l’ai rencontré à Minrathie, dans un .. bar. Grand, blême comme la neige, rouquin comme un renard, le regard vert et perçant .."
Ah le charme de la rousseur fereldienne, qui n'y avait jamais succombé? Les peintures et livres romanesques en faisaient grand cas. Aucune Geste ne pouvait s'estimer complète sans son guerrier à la chevelure de feu. Et aucun tableau avec pour thème l'amour à 3 ne pouvait se passer d'un sombre prétendant roux venu perturber le ménage orlésien parfait.
"Oui. Enfin bref. Il s’appelait Wulf. Ha .. Si j’avais vraiment la tête à cela, je serais parti à sa recherche en arrivant ici, mais .. Mine de rien, Férelden reste si grand .. Essaie de retrouver une personne parmi des milliers. "
A ses mots, l'espionne fronça les sourcils et écarquilla ses grands yeux vert foret. Cela ne se pouvait...Wulf? Non la coincidence était trop énorme, est-ce que Wulf était un nom courant chez les fereldiens? Elle n'en savait rien, et puis la description physique correspondait vraiment trop...
Elle prit la parole d'un ton hésitant et quelques peu empli d'émotion. C'est qu'elle aimait le garde comme un père, et il lui manquait terriblement.
"J'ai...je connais un Wulf...Roux, les yeux verts et la peau pale, fereldien. Il m'a prise sous son aile"
Puis elle affermit sa voix et plongea son regard perçant dans celui du mage:
"C'est le Commandeur-garde Cousland, Dorian, le héro de Ferelden lui même...Se pourrait-ce...?"
Elle ne termina pas sa phrase, laissant l'espoir de cette possibilité flotter entre eux deux, s'installant avec douceur dans leur existence.
"Dis m'en plus"
Un autre bien plus sensible, si cela était possible, était apparu sur la table, celui d'un homme, et pas n'importe lequel à constater l'embarras de Dorian lorsque Kaldenis lui proposa de développer.
"Il vient de Férelden. Je l’ai rencontré à Minrathie, dans un .. bar. Grand, blême comme la neige, rouquin comme un renard, le regard vert et perçant .."
Ah le charme de la rousseur fereldienne, qui n'y avait jamais succombé? Les peintures et livres romanesques en faisaient grand cas. Aucune Geste ne pouvait s'estimer complète sans son guerrier à la chevelure de feu. Et aucun tableau avec pour thème l'amour à 3 ne pouvait se passer d'un sombre prétendant roux venu perturber le ménage orlésien parfait.
"Oui. Enfin bref. Il s’appelait Wulf. Ha .. Si j’avais vraiment la tête à cela, je serais parti à sa recherche en arrivant ici, mais .. Mine de rien, Férelden reste si grand .. Essaie de retrouver une personne parmi des milliers. "
A ses mots, l'espionne fronça les sourcils et écarquilla ses grands yeux vert foret. Cela ne se pouvait...Wulf? Non la coincidence était trop énorme, est-ce que Wulf était un nom courant chez les fereldiens? Elle n'en savait rien, et puis la description physique correspondait vraiment trop...
Elle prit la parole d'un ton hésitant et quelques peu empli d'émotion. C'est qu'elle aimait le garde comme un père, et il lui manquait terriblement.
"J'ai...je connais un Wulf...Roux, les yeux verts et la peau pale, fereldien. Il m'a prise sous son aile"
Puis elle affermit sa voix et plongea son regard perçant dans celui du mage:
"C'est le Commandeur-garde Cousland, Dorian, le héro de Ferelden lui même...Se pourrait-ce...?"
Elle ne termina pas sa phrase, laissant l'espoir de cette possibilité flotter entre eux deux, s'installant avec douceur dans leur existence.
"Dis m'en plus"
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Elle écouta le mage avec grande attention, les sourcils fronçés d'un air grave.
Elle reconnaissait des habitudes de son mentor dans le discours de Dorian, d'autres qu'elles ne connaissaient pas, ainsi Wulf était féru de cartographie? Il ne lui avait jamais parlé de celà.
Quand il mentionna son amour des histoires elle ne put retenir un sourire ému, elle se souvenait des soirées passées à échanger des contes, des légendes de marins, de ses remarques sur les ballades qu'elle essayait de composer.
"Wulf aurait fait un grand barde si il avait souhaité suivre cette voie" Murmura t-elle avec une admiration à peine contenue.
Trop de détails pour que ce soit une coïncidence, elle reconnaissait l'homme dont Dorian parlait, elle sentait que c'était lui.
Mais le récit de leur séparation, l'idée que Wulf ai pu lui faire autant de mal...elle n'arrivait pas à l'envisager, elle ne savait pas comment y réagir. Et comme souvent quand elle n'arrivait pas à comprendre, elle se sentit monter en pression:
"Non...non Wulf n'aurait jamais fait ça, c'est...c'est un homme bon, un homme de principes, il a dû se passer quelque chose...je ne peux y croire" Fit-elle incrédule, et avec un peu plus de véhémence que ce qu'elle avait anticipé.
Elle respira un grand coup et fit avec plus de douceur:
"Pardon...C'est qu'il est très important pour moi. J'avais 16 ans, et sur le point de mourir de mes blessures..."
Elle ne s'étendit pas sur leur origine.
"...il était là, et il m'a sauvée, sans lui je ne serais pas en vie. Et si j'avais survécu, je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui"
"Ecoute, Kaldenis. Si c’est bel et bien la même personne .. dont on parle .. je voudrais bien que tu me mènes à lui. Enfin, si tu sais .. J’aurais quelques mots à lui toucher, et j’aimerais bien que tu viennes avec moi." Termina Dorian.
L'elfe hocha la tète avec gravité et laissa reposer son menton sur sa main:
"Je pourrais lui écrire à notre retour de Fort-Celeste, afin de savoir où il se trouve. Je ne l'ai pas vu depuis...des années. Je t'accompagnerais Dorian. Je sais que c'est lui"
Puis avec un air doux et mélancolique, qui ne pouvait ètre induit que par le taux d'alcoolémie dans son sang, elle ajouta simplement:
"L'amour, l'amour est beau, et mérite qu'on le traite avec gentillesse. Je suis une amoureuse de l'amour Dorian, et tu mérite une explication"
Et enfin, plus amèrement:
"Il ne faut jamais laisser passer sa chance, même infime"
L'espionne laissa son regard hagard un peu vagabonder sur la taverne, cette conversation lui rappelait ses propres moments de faiblesse, une blessure adolescente qui résonnait cruellement avec sa chute. Les larmes de Dorian semblaient l'a toucher beaucoup trop, son masque de sérénité s'était par trop morcelé pour pouvoir encore tenir.
Elle reconnaissait des habitudes de son mentor dans le discours de Dorian, d'autres qu'elles ne connaissaient pas, ainsi Wulf était féru de cartographie? Il ne lui avait jamais parlé de celà.
Quand il mentionna son amour des histoires elle ne put retenir un sourire ému, elle se souvenait des soirées passées à échanger des contes, des légendes de marins, de ses remarques sur les ballades qu'elle essayait de composer.
"Wulf aurait fait un grand barde si il avait souhaité suivre cette voie" Murmura t-elle avec une admiration à peine contenue.
Trop de détails pour que ce soit une coïncidence, elle reconnaissait l'homme dont Dorian parlait, elle sentait que c'était lui.
Mais le récit de leur séparation, l'idée que Wulf ai pu lui faire autant de mal...elle n'arrivait pas à l'envisager, elle ne savait pas comment y réagir. Et comme souvent quand elle n'arrivait pas à comprendre, elle se sentit monter en pression:
"Non...non Wulf n'aurait jamais fait ça, c'est...c'est un homme bon, un homme de principes, il a dû se passer quelque chose...je ne peux y croire" Fit-elle incrédule, et avec un peu plus de véhémence que ce qu'elle avait anticipé.
Elle respira un grand coup et fit avec plus de douceur:
"Pardon...C'est qu'il est très important pour moi. J'avais 16 ans, et sur le point de mourir de mes blessures..."
Elle ne s'étendit pas sur leur origine.
"...il était là, et il m'a sauvée, sans lui je ne serais pas en vie. Et si j'avais survécu, je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui"
"Ecoute, Kaldenis. Si c’est bel et bien la même personne .. dont on parle .. je voudrais bien que tu me mènes à lui. Enfin, si tu sais .. J’aurais quelques mots à lui toucher, et j’aimerais bien que tu viennes avec moi." Termina Dorian.
L'elfe hocha la tète avec gravité et laissa reposer son menton sur sa main:
"Je pourrais lui écrire à notre retour de Fort-Celeste, afin de savoir où il se trouve. Je ne l'ai pas vu depuis...des années. Je t'accompagnerais Dorian. Je sais que c'est lui"
Puis avec un air doux et mélancolique, qui ne pouvait ètre induit que par le taux d'alcoolémie dans son sang, elle ajouta simplement:
"L'amour, l'amour est beau, et mérite qu'on le traite avec gentillesse. Je suis une amoureuse de l'amour Dorian, et tu mérite une explication"
Et enfin, plus amèrement:
"Il ne faut jamais laisser passer sa chance, même infime"
L'espionne laissa son regard hagard un peu vagabonder sur la taverne, cette conversation lui rappelait ses propres moments de faiblesse, une blessure adolescente qui résonnait cruellement avec sa chute. Les larmes de Dorian semblaient l'a toucher beaucoup trop, son masque de sérénité s'était par trop morcelé pour pouvoir encore tenir.
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Elle était à bout en fait, et c'est lorsqu'elle se retrouva soudainement le visage enfoui dans l'épaule du mage qu'elle le comprit.
"Ça va aller, Kaldenis. Si t’as besoin, je suis là." Lui murmura t-il avec gentillesse.
Quelque chose en elle voulait s'enfuir, ou disparaître. Un tiraillement incessant au cœur qui l'usait depuis des années et qu'elle avait d'abord essayer d'ignorer, puis de ménager, mais sans jamais réussir à l'affronter yeux dans les yeux.
Revoir Joséphine, parler de Wulf, goûter les souvenirs douloureux de Dorian, tout cela l'avait petit à petit forcée à regarder ses pas.
Elle entoura légèrement de ses bras le torse du mage, acceptant avec difficulté l'offre de réconfort. Elle était bienvenue, simplement... elle ne parvenait pas à mettre le doigt sur le mot.
Dorian pris les reines et décida qu'ils passeraient la nuit dans l'établissement, cela lui convenait.
Le bordel était bruyant ce soir là, c'est que la guerre motivait. Même les soldats les plus frustres craignaient de mourir avant d'avoir pu mouiller à bon port, cela faisait du chiffre d'affaire pour les gargotes de ce genre.
La serveuse les mena à la chambre, Kaldenis ne prêta que peu attention à la discussion des deux, préférant se concentrer avec intensité sur un nœud du bois de la porte qui lui rappelait un je ne sais quoi tragique.
Ils entrèrent, Dorian lança d'un air guilleret:
"Tomber sur un puceau alors qu’on se raconte notre vie serait en effet une mauvaise surprise, pour nous comme pour lui."
L'espionne gloussa, imaginant la scène, un jeune individu éméché titubant à l'entrée, cherchant la damoiselle lui ayant intimé de le rejoindre et tombant nez à nez avec une elfe et un moustachu. Elle gloussa de plus belle en imaginant un revirement de situation dans lequel le client hausserait les épaules, ne voyant rien à redire au change.
Ça déclencherait une bonne bagarre. Ce qui lui ferait du bien, en fait.
Elle secoua la tète, se battre pour éviter ses émotions, ça faisait longtemps qu'elle avait arreté.
Elle jeta un coup d’œil à Dorian, allongé comme un pacha sur le lit et lui faisant signe de le rejoindre:
"Allez viens, il me semble que toi aussi, tu as une histoire à raconter. Et j’avais pas envie que n’importe qui puisse entendre."
Tehvenan haussa les épaules et escalada avec difficulté le lit, l'alcool lui faisait voir des montagnes. Des montagnes qui bougeaient.
"Ne va pas dire le contraire, j’ai très bien vu que tu n’allais pas bien. Et crois-moi, en parler, ça fait du bien, ça soulage .." Ajouta son ami, car il l'était à présent, après avoir soupiré.
Peut être qu'il était encore temps de descendre et de déclencher une rixe? L'idée de parler de ses sentiments lui faisait l'impression de fixer une abîme.
Les jambes repliées sous son postérieur elle tacha d'avoir l'air digne, elle était consciente de son ébriété après tout. Elle se racla un peu la gorge et commença ainsi:
"Wulf, il m'a accordé sa confiance, alors que tout le monde m'avait abandonnée...J'ai vécu à Antiva pendant la plupart de mon existence, dans une famille humaine, bourgeoise à l'époque, nobles maintenant. Pendant longtemps on m'a crû elfe qu'à moitié, mais la génétique étant ce qu'elle est, ça n'était pas possible. Quand ça s'est avéré, j'ai perdu mon avenir, et ma famille m'a tourné le dos. Enfin presque, il restait ma tante...et aussi Sylvia, mais bon"
Son discours était un peu mélangé, mais elle avait du mal à allonger ses phrases correctement.
"Et puis dame Montilyet, je ne pense pas qu'elle m'aurait ignorée, mais on venait de se rencontrer, j'avais trop honte tu comprends Dorian? On devait se revoir, faire plus ample connaissance, et le lendemain j'étais rayée de la liste des personnes fréquentables".
A ses mots des larmes perlèrent à ses cils, elle ne put les retenir et émit un petit gémissement de frustration, essuyant rageusement ses joues.
"Parbleu! Désolée...Enfin, plus personne... Et alors que je me refaisais une réputation, pour assurer au moins mon avenir comme barde, j'ai tué un noble qui battait un enfant elfe, et il fallait que ce soit un orlésien bien sûr. Et me voilà condamnée à mort à même pas 16 ans, tu te rends compte?
Alors j'ai pu m'enfuir, et il a pas fallu longtemps pour que des assassins me récupèrent et fassent de moi leur jouet personnel. C'est là qu'est apparu Wulf, je ne l'oublierais jamais."
Ses yeux se perdirent un instant dans le souvenir, les silhouettes s'affaissant une par une, une ombre l'a récupérant et l'emmenant au loin, son réveil avec ses blessures pansées. Puis le visage aux mèches rousses et aux cicatrices épaisses.
"Il était impressionnant et il m'a instruite dans les armes à son tour, et surtout il m'a soignée, pas seulement physiquement, mais mentalement il m'a permit de ne pas sombrer dans la folie. Grâce à lui...oui. Je lui dois tout"
Elle s'allongea sur le coté et installa son visage dans sa main, jouant pensivement avec un bout d'oreiller.
"En parler ça m'a ramenée à cette époque. Comme quand j'ai revu Jos...Dame Montilyet...il y a quelques semaines... Par Andraste elle est toujours aussi belle..." Fit-elle en soupirant puis en se reprenant tout à coup.
"Et surtout elle est très intelligente et charismatique et...et...et ce n'est pas que j'ai tendance à penser à elle dès que je vois une beau papillon, mais on l'oublie difficilement. Et je me demande toujours comment ça se serait déroulé si j'avais été humaine, si on avait pu finalement se revoir..."
L'elfe laissa sa tète choir dans l'oreiller et expira bruyamment, les poignets sur les yeux. D'un ton geignard qui ne lui ressemblait pas du tout elle s'exclama:
"Pourquoi est-ce que tout est aussi compliqué Dorian? Pourquoi tu ne peux pas être tranquillement avec Wulf, pourquoi je pouvais pas vivre ma vie sans...sans toutes ces histoires de politique? Tout est confus, je n'y comprend plus rien"
"Ça va aller, Kaldenis. Si t’as besoin, je suis là." Lui murmura t-il avec gentillesse.
Quelque chose en elle voulait s'enfuir, ou disparaître. Un tiraillement incessant au cœur qui l'usait depuis des années et qu'elle avait d'abord essayer d'ignorer, puis de ménager, mais sans jamais réussir à l'affronter yeux dans les yeux.
Revoir Joséphine, parler de Wulf, goûter les souvenirs douloureux de Dorian, tout cela l'avait petit à petit forcée à regarder ses pas.
Elle entoura légèrement de ses bras le torse du mage, acceptant avec difficulté l'offre de réconfort. Elle était bienvenue, simplement... elle ne parvenait pas à mettre le doigt sur le mot.
Dorian pris les reines et décida qu'ils passeraient la nuit dans l'établissement, cela lui convenait.
Le bordel était bruyant ce soir là, c'est que la guerre motivait. Même les soldats les plus frustres craignaient de mourir avant d'avoir pu mouiller à bon port, cela faisait du chiffre d'affaire pour les gargotes de ce genre.
La serveuse les mena à la chambre, Kaldenis ne prêta que peu attention à la discussion des deux, préférant se concentrer avec intensité sur un nœud du bois de la porte qui lui rappelait un je ne sais quoi tragique.
Ils entrèrent, Dorian lança d'un air guilleret:
"Tomber sur un puceau alors qu’on se raconte notre vie serait en effet une mauvaise surprise, pour nous comme pour lui."
L'espionne gloussa, imaginant la scène, un jeune individu éméché titubant à l'entrée, cherchant la damoiselle lui ayant intimé de le rejoindre et tombant nez à nez avec une elfe et un moustachu. Elle gloussa de plus belle en imaginant un revirement de situation dans lequel le client hausserait les épaules, ne voyant rien à redire au change.
Ça déclencherait une bonne bagarre. Ce qui lui ferait du bien, en fait.
Elle secoua la tète, se battre pour éviter ses émotions, ça faisait longtemps qu'elle avait arreté.
Elle jeta un coup d’œil à Dorian, allongé comme un pacha sur le lit et lui faisant signe de le rejoindre:
"Allez viens, il me semble que toi aussi, tu as une histoire à raconter. Et j’avais pas envie que n’importe qui puisse entendre."
Tehvenan haussa les épaules et escalada avec difficulté le lit, l'alcool lui faisait voir des montagnes. Des montagnes qui bougeaient.
"Ne va pas dire le contraire, j’ai très bien vu que tu n’allais pas bien. Et crois-moi, en parler, ça fait du bien, ça soulage .." Ajouta son ami, car il l'était à présent, après avoir soupiré.
Peut être qu'il était encore temps de descendre et de déclencher une rixe? L'idée de parler de ses sentiments lui faisait l'impression de fixer une abîme.
Les jambes repliées sous son postérieur elle tacha d'avoir l'air digne, elle était consciente de son ébriété après tout. Elle se racla un peu la gorge et commença ainsi:
"Wulf, il m'a accordé sa confiance, alors que tout le monde m'avait abandonnée...J'ai vécu à Antiva pendant la plupart de mon existence, dans une famille humaine, bourgeoise à l'époque, nobles maintenant. Pendant longtemps on m'a crû elfe qu'à moitié, mais la génétique étant ce qu'elle est, ça n'était pas possible. Quand ça s'est avéré, j'ai perdu mon avenir, et ma famille m'a tourné le dos. Enfin presque, il restait ma tante...et aussi Sylvia, mais bon"
Son discours était un peu mélangé, mais elle avait du mal à allonger ses phrases correctement.
"Et puis dame Montilyet, je ne pense pas qu'elle m'aurait ignorée, mais on venait de se rencontrer, j'avais trop honte tu comprends Dorian? On devait se revoir, faire plus ample connaissance, et le lendemain j'étais rayée de la liste des personnes fréquentables".
A ses mots des larmes perlèrent à ses cils, elle ne put les retenir et émit un petit gémissement de frustration, essuyant rageusement ses joues.
"Parbleu! Désolée...Enfin, plus personne... Et alors que je me refaisais une réputation, pour assurer au moins mon avenir comme barde, j'ai tué un noble qui battait un enfant elfe, et il fallait que ce soit un orlésien bien sûr. Et me voilà condamnée à mort à même pas 16 ans, tu te rends compte?
Alors j'ai pu m'enfuir, et il a pas fallu longtemps pour que des assassins me récupèrent et fassent de moi leur jouet personnel. C'est là qu'est apparu Wulf, je ne l'oublierais jamais."
Ses yeux se perdirent un instant dans le souvenir, les silhouettes s'affaissant une par une, une ombre l'a récupérant et l'emmenant au loin, son réveil avec ses blessures pansées. Puis le visage aux mèches rousses et aux cicatrices épaisses.
"Il était impressionnant et il m'a instruite dans les armes à son tour, et surtout il m'a soignée, pas seulement physiquement, mais mentalement il m'a permit de ne pas sombrer dans la folie. Grâce à lui...oui. Je lui dois tout"
Elle s'allongea sur le coté et installa son visage dans sa main, jouant pensivement avec un bout d'oreiller.
"En parler ça m'a ramenée à cette époque. Comme quand j'ai revu Jos...Dame Montilyet...il y a quelques semaines... Par Andraste elle est toujours aussi belle..." Fit-elle en soupirant puis en se reprenant tout à coup.
"Et surtout elle est très intelligente et charismatique et...et...et ce n'est pas que j'ai tendance à penser à elle dès que je vois une beau papillon, mais on l'oublie difficilement. Et je me demande toujours comment ça se serait déroulé si j'avais été humaine, si on avait pu finalement se revoir..."
L'elfe laissa sa tète choir dans l'oreiller et expira bruyamment, les poignets sur les yeux. D'un ton geignard qui ne lui ressemblait pas du tout elle s'exclama:
"Pourquoi est-ce que tout est aussi compliqué Dorian? Pourquoi tu ne peux pas être tranquillement avec Wulf, pourquoi je pouvais pas vivre ma vie sans...sans toutes ces histoires de politique? Tout est confus, je n'y comprend plus rien"
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