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Lun 9 Juil 2018 - 22:50

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Sweet Maker...What have we done


La route avait été fort agréable jusqu'à Halamshiral. Il faisait longtemps que je n'avais pas visité la ville de l'Impératrice Célène pour ses quartiers d'hiver. Et plus je m'en rapprochais, plus la faune devenait typique de ce lieu de villégiature. De plus en plus de belles demeures, des gens apprêté au mieux, et des masques, des masques un peu partout, même aux abords de la ville. Je souriais sur mon cheval, amusée par l'effet que je faisais. Je ne cachais en rien mon armure de Garde, mes cheveux d'un blanc pur souligné par mes yeux étranges de démon. Cette attention me plaisait, surtout pour ces gens qui s'effarouchaient d'un rien et criaient au loup. J'avais rendez-vous, et je ne pouvais trop tarder à amuser la galerie. Je devais aller pas n'importe où, pour rencontrer par n'importe qui. Je levais les yeux sur le début de la Haute-ville, là où les choses sérieuses allaient commencer. J'avais une entrevue avec une personne de haut lignage autant que de haut rang, et pas une brêle qui ne sait que parler. Je m'étais renseignée, et cette Béatrix était quelque chose. Chevalier, elle avait succédé à Michel de Chevin, qui était tombé en disgrâce pour d'obscures raisons. A mon avis, encore une histoire de fesses entre ces Orlésiens. Quelle idée d'accepter un poste aussi ingrat. Mais pour y accéder, il fallait le valoir. Son titre ne pouvait être obtenu sans avoir de sérieuses compétences, surtout quand on est une femme. J'étais heureuse et excitée à l'idée de rencontrer une personne talentueuse, du moins sur le même niveau que moi. Je vivais pour le combat, et avoir en face de moi quelqu'un qui devait être aussi doué ne pouvait qu'exciter mon sang. J'avais hâte de la rencontrer. Ses lettres étaient intéressantes, et elle montrait un pragmatisme intéressant. A voir si elle saurait gérer mon côté malicieux et joueur sans s'énerver. Mais c'est elle qui m'a sollicité et a voulu me rencontrer. Maintenant, elle devait assumer l'acte d'avoir fait venir le 6e Enclin dans sa si charmante ville. Je regardais dans la rue, ignorant les passants curieux et cherchant du regard l'enseigne de la taverne. Il y avait surtout des boutiques, mais je n'étais pas là pour faire des emplettes. Et puis, je n'avais pas les moyens, cela faisait un moment que je n'avais pas détroussé quelqu'un ou pouillé à la Grâce Perfide. Je descendais de cheval, arrivant devant une enseigne élégante qui proposait des bancs et des tables sur rue. Un endroit charmant. Je donnais mon cheval à un serviteur, lui aussi masqué et décontenancé par mon apparence. Autant l'uniforme que mon regard semblaient l'effrayer. J'allais vers ce qui semblait être le comptoir, ou plutôt un pupitre de réservation. Je vérifiais que c'était bien l'endroit adéquat, ne m'étant pas trompée d'adresse. Ce sera amusant... Le tavernier (si on peut l'appeler ainsi), était également un homme masqué, relativement raffiné dans ses vêtements. La tête plongé dans son livre, il ne me vit pas arriver. Devant lui, souriante et m'amusant d'avance de sa réaction, je l'interpellais de ma voix chantante d'Antivane tout en charme et en volupté.

"Bien le bonjour, Tavernier ! Une belle époque de l'année pour les affaires!"

Il releva la tête, manquant de trébucher en reculant vivement et en poussant un cri de peur. Quelques clients levèrent la tête, surpris et distraits dans leur moment de tranquillité. Le maître de taverne repris contenance, touchant à ses papiers avec nervosité et parlant tout aussi nerveusement. Il n'était clairement pas à l'aise, mais mon uniforme et la dignité de sa maison lui interdisait sans doute la moindre grossièreté. Une Garde, il n'en avait sans doute jamais vu de sa vie, mais saurait selon les légendes reconnaître le blason du griffon.

"Bonjour... Que puis je faire pour vous ? Avez-vous... réservé ?"

Je souriais un peu plus, m'amusant d'une telle réaction qui se voulait la plus polie possible mais plus creuse de courage qu'autre chose. J'avais tellement envie de continuer à le tourmenter. Et ce masque, si je pouvais lui arracher pour voir ce qu'il y avait en dessous... A part esquisser un sourire et un léger rire, je ne me moquais pas plus de lui. Cela ne servait à rien, il n'est pas plus intéressant que ça à mes yeux, vu qu'il ne porte pas d'uniforme de templier. Comme à mon habitude, et profitant de leur amour de la bienséance et de la hiérarchie, je posais mes couilles en or massif sur le comptoir en m'annonçant avec simplicité mais un culot sans faille.

"Pour ma part non, mais je suis attendue ici par l'une de vos résidentes temporaires. Dame Béatrix De Menil... Vous pouvez lui dire que le Garde-Commandeur d'Orlaïs , Tullia E. Von Raijer est arrivée. Et servez moi un verre de vin rouge en attendant, vous serez bien aimable ~..."

Je lui souriais de nouveau, alors qu'il semblait comprendre que je n'étais pas n'importe qui vu que je n'allais pas voir n'importe qui. Il se confondit en excuses, bredouilla je ne sais quoi qui me fatiguait déjà. En guise de salut, je lui fis un clin d'oeil et allait me trouvait une table et un siège. J'avançais tranquillement, d'une démarche de chat cherchant un bon coin pour monter sa garde de jugement passif. Je trouvais une table un peu à l'intérieur, avec une vue sur la rue encore calme. Il n'était qu'un milieu d'après-midi en fin de compte. Trop tard pour manger, et trop tôt pour l'apéro. Je m'asseyais, croisant les jambes et observant ces promeneurs passifs. J'espérais que cette Béatrix se montre à la hauteur de ma curiosité. Le vin arriva, et l'on me servit un verre tout en me laissant la bouteille. Je portais la coupe à mes lèvres, humant le parfum de ce vin raffiné. Bien différent de cette piquette que l'on a au campement. Mais plus facile également pour détecter l'odeur du poison. Pas de présence de la volupte douce-amère caractéristique de mon poison préféré. Dommage, il me faudra prendre ma dose aujourd'hui. J'attendais donc, pensive et observant comme un chat allongé paresseusement au bord d'une fenêtre le monde décadent passer.

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Mar 10 Juil 2018 - 4:33

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Sweet Maker ... What have we done


Cela faisait à peine deux jours que Béatix était arrivée à Halamshiral. Depuis l’obtention de son nouveau poste, elle voyait cet endroit d’un mauvais œil. Centre des plus grands dangers pour l’Impératrice, la Championne avait pris l’habitude de ne pas trop apprécier cette ville à l’histoire macabre, mais y être sans ce devoir constant était rafraichissant. Elle pouvait enfin profiter de toutes les beautés de l’endroit à leur juste valeur et cela lui faisait du bien. Toutefois, ce jour-là, elle ne pouvait pas profiter d’Halamshiral, au contraire.

Une nouvelle expérience pour la Dame allait alimenter sa troisième journée, la raison même de son voyage en réalité. Béatrix cherchait sans cesse de nouveaux moyens d’aider l’Impératrice et sa rencontre avec la Garde-Commandeur d’Orlaïs marquait un nouveau pas dans cette direction. N’ayant jamais préparé une rencontre diplomatique de toute sa vie, la Dame était stressée à l’idée de tout faire foirer. Heureusement, Tullia était une guerrière au même titre qu’elle, elles risquaient de s’entendre un minimum. En plus, Béatrix était curieuse face à son titre de « 6e Enclin », était-elle si impressionnante et dangereuse que ça ? Les histoires en disaient long, mais la Comtesse s’intéressait aux faits. La Garde-Commandeur semblait pour le moins intéressante, ses lettres criant la vivacité d’esprit, l’intelligence et une personnalité directe. Elle était définitivement moins coincée que Béatrix qui restait dans ses formules de politesse sans fin, même si c’était en partie contre son gré.

Pensant avoir encore de longues minutes devant elle, la Dame prenait tout son temps pour se coiffer. Même si elle était loin des genres extravagants niveau coiffure, elle aimait prendre le temps de les brosser et des les voir parfaitement lisse. En temps normal, elle porterait ses habits de repos, mais le 6e Enclin méritait que Béatrix se montre dans sa merveilleuse armure, montrant la noble guerrière qu’elle était. Le fil de ses pensées se fit t’interrompent par une série de coups à la porte. Béatrix se leva en laissant la brosse derrière elle.

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“ Entrez ! „

Sa voix calme fût suivie par l’entrée du tenancier qui ne semblait pas être dans le meilleur état. On aurait pu croire qu’il venait de voir un dragon-sire tellement le pauvre homme était décontenancé. Il s’empressa de faire la révérence et d’expliquer sa présence par sa voix légèrement tremblante.

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“ Noble Dame, votre invitée est arrivée à l’instant même, elle vous attend … „

Prise de cours, Béatrix prit une demi-seconde avant de répondre. Tullia était là un peu plus tôt que prévu et la Dame détestait être en retard.

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“ Très bien, assurez-vous que nous ayons de quoi à boire et à manger, je descends à l’instant. „

L’homme acquiesça dans une nouvelle forme de politesse avant de s’éclipser. Béatrix se dépêcha de fixer son épée à sa taille et de rejoindre son contact en s’assurant de bien verrouiller la porte derrière elle.

Une fois arrivée entre les quelques tables de l’endroit, Béatrix laissa son regard neutre parcourir la pièce à la recherche d’un visage hors de l’ordinaire. Ses pupilles grisâtres croisèrent rapidement la chevelure blanche de la Garde-Commandeur, Béatrix se dirigea vers elle avec une démarche assurée. Une fois devant sa table, elle procéda à une courte révérence.

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“ Garde-Commandeur Tullia von Raijer, c’est un honneur de vous rencontrer en personne. „

La Dame prit place en face de cette femme impressionnante. Elle ne put s’empêcher de plonger dans ces yeux si inhabituels pendant quelques instants avant de reprendre contenance. Elle trouvait les yeux de Tullia merveilleux, contrairement à la majorité sûrement. Quelqu’un vint rapidement mettre une nouvelle coupe sur la table ainsi que quelques fromages. Béatrix se versa une coupe, humant le parfum de son contenu tout en fixant Tullia.

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“ J’espère que vous avez fait bonne route et que le peu d’hospitalité que je peux offrir vous convient. „

En prenant une gorgée, Béatrix laissa le silence planer un petit moment, cherchant un point de démarrage à cette fameuse discussion. La Dame était toujours un peu malhabile dans les conversations, surtout pour en débuter une. Elle était bien meilleure pour écouter, prendre des notes et réagir. C’était plus sûr et plus efficace, néanmoins elle osa se lancer à l’eau, préférant prendre des nouvelles de cette femme comme si elles étaient des vieilles connaissances.

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“ Dites-moi, l’Inquisition traite la Garde comme il se doit ?  „
 

Ven 20 Juil 2018 - 23:57

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Le vin était servis, et bientôt un pas assuré mais à consonance légère vint sonner à mes oreilles. Un son féminin, dont la propriétaire ne tarda pas à arriver devant mes yeux et à s'installer. Une belle femme, mais à la démarche et aux manières aguerries. Son regard était également direct, une impression stricte se dégageant et en totale confrontation avec la lueur curieuse dans mes yeux. Elle fit une légère révérence, et me salua comme il convenait. Je ne prenais pas la peine de me lever, l'observant simplement et lui adressant un salut de la tête en réponse à sa révérence.

"Mes hommages, Dame De Ménil. Vous rencontrer est un plaisir tout égal ~..."

Ma voix chantante et conviviale s'était exprimée, un sourire franc et rayonnant sur les lèvre, ma coupe nonchalamment dans l'une de mes mains. Mon regard rencontra le sien, et elle osa le soutenir. Le contact ne dura que quelques secondes, mais elle n'avait pas cillé. Une femme de caractère, qui allait s'annoncer un minimum intéressante. Ma curiosité était piquée. Elle s'était assise, se versant également une coupe de vin. Je la laissais faire, puis la conversation repartit tranquillement, du badinage de bonne société. Elle me regardait de nouveau, avec plus de contenance cette fois-ci. A l'aise comme un poisson dans l'eau, je répondis sur un ton badin et désinvolte, parlant pourtant des horreurs que peuvent rencontrer les Gardes sur leurs routes.

"Ma foi la route fut agréable, bien plus que celle que l'on rencontre dans les Tréfonds. Et j'ai été charmée de voir que j'effraye toujours autant les âmes sensibles des grandes villes Orlésiennes, fu fu fu fu..."

Je riais, me rappelant de la tête de ces pauvres masqués face à mon étrange allure. Je buvais ma coupe, demandant également quelques mets en plus à grignoter. Il y avait un petit silence. De nature bavarde, j'aurais pu lancer les conversations à mon habitude, mais c'était elle qui m'avait quémandé. Je la laissais donc au malaise de prendre en main notre échange. Elle reprit de plus belle, trouvant comme meilleur élément la mention de mon ordre. Etait ce calculé ? Béatrix avait mentionné dans ses lettres son intérêt pour le positionnement politique des Gardes, notamment pour l'Impératrice Célène. J'avais clairement réfuté toute envie de montrer un quelconque intérêt pour la politique. Mettre le sujet sur la table, d'une façon détournée, me faisait presque penser qu'elle allait oser dire que l'Empire d'Orlaïs serait plus à même de prendre soin des Gardes. Une bonne plaisanterie. Je répondis en poussant un léger soupire, regardant le fond de mon verre vide.

"La Garde... Est traitée bien si l'on considère les derniers évènements, mais doit aspirer à reprendre son indépendance et mettre les voiles. Et puis, je pense que Fort Céleste ne supportera pas bien plus longtemps mes frasques, ha ha ha !"

Je riais en repensant à quel point cette séparation allait être bénéfique pour tous. Ne plus taquiner les membres de l'Inquisition allait me manquer, mais il fallait que je recrute et que je forme au mieux mes hommes. Et pour cela, il nous fallait goûter du terrain et nous retrouver entre nous. Je remplissais mon verre, posant sur la jeune femme un regard malicieux appuyé par une remarque non anodine.

"Mais... un tel chaos n'est que l'image de ce que l'on retrouve parmi les dirigeants, n'est il pas ? Cette guerre civile est un vrai drame, je me doute que l'Impératrice Célène et vous même avez beaucoup à faire pour se sortir de cette situation. Ce qui laisse champs libre aux charognards et à la peste pour s'installer..."

Une allusion facile à tous ces démons et autres opportunistes qui s'amusent pendant que l'armée d'Orlaïs s'occupe des affaires de chiffons de leurs dirigeants. Je continuais, inspirée et voulant titiller mon hôte. Après tout, je devais voir ce qu'elle avait dans le ventre. C'était la personne devant moi et non la politique qui m'intéressait. Le vin allait peut être délier la langue, mais la quantité risquait d'être trop juste. Bon, il fallait la jouer fine aux manières. C'était une guerrière, sans doute directe, mais il y avait bien des moyens de l'intéresser. En s'intéressant à elle, par exemple. D'une façon quelque peu désinvolte d'un premier abord, je l'interrogeais sur ses opinions.

"Que pensez-vous de la situation actuelle ? Et je ne parle pas uniquement de la guerre civile, mais de la position de l'Inquisition, les Vénatoris et les Templiers rouges, les Gardes déchus... Votre opinion, en tant que maîtresse guerrière et non politicienne."

Je la fixais d'un regard plus perçant, voulant découvrir ce qu'elle avait en tête et ses inspirations. En fonction de ce qu'elle me dira, elle pourra me donner satisfaction et divertissement dans la conversation.

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Sam 21 Juil 2018 - 4:42

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Sweet Maker ... What have we done


La voix joyeuse et le sourire que portait la Garde-Commandeur n’étaient pas ce à quoi Béatrix s’attendait en premier lieu. Elle avait bien décelé cette étincelle de vie particulière dans les missives de cette dernière, mais elle imaginait une certaine obscurité timbrer le fond de la voix des gardes, comme la lame de la fatalité qui attendait doucement son heure pour s’abattre sur ces nobles gardiens. De plus, ses mots étaient tout aussi surprenants. Béatrix haussa un sourcil pour ensuite laisser glisser l’ombre d’un sourire sur son visage de marbre. Tullia était une femme agréable, prenant le triste destin des gardes avec flegme et la vie à la légère. Ce dernier trait avait tendance à déplaire à la Dame, mais, venant d’une garde des ombres, elle trouvait ça charmant. Beaucoup auraient honte de porter des yeux aussi particuliers que cette guerrière, mais elle semblait en être fière.

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“ Je comprends pourquoi ces gens ont peur en vous voyant, ils sont si fragiles. À vrai dire, je trouve vos yeux passionnants, si je puis me le permettre. „

Béatrix écouta attentivement son invitée. Elle semblait lasse face à ses questions envers l’ordre et l’Inquisition. Il est vrai que c’était maladroit de sa part, peut-être même indiscret, mais la Comtesse n’avait pas de réelle envie de calculer chacun de ses mots, se considérant comme étant le parfait égal de Tullia ainsi qu’une guerrière parlant à une autre guerrière. Elle baignait définitivement trop dans cette foutue politique. Elle sentit la pique lancée par la Garde-Commandeur à la fin de son petit monologue. Loin d’être insultée, une lueur mystérieuse passa dans le fond des pupilles de Béatrix. Enfin quelqu’un qui s’attardait aux problèmes qui se cachaient dans l’ombre. Pensive, elle laissa son doigt glisser le long de sa coupe. Il valait mieux éteindre la fumée qu’elle venait d’engendrer avant qu’elle devienne un incendie.
 
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“ Je suis désolée si ma question vous gêne, c’est juste que je considère que votre confort et notre confiance en votre ordre devrait être optimale lorsqu’une seule engeance est capable de, en un seul assaut, porter un coup dur à la superpuissance du moment. Les gens oublient trop rapidement que lorsque le monde est sur le point de sombrer : c’est vous qui faites barrage en première ligne. „

Le ton de Béatrix se fit plus sombre sur la fin. Elle imaginait difficilement ce que c’était d’être renié par la majorité des peuples pour ensuite se faire appeler à l’aide à la moindre petite engeance. Si c’était en son pouvoir, elle essayerait bien d’y changer quelque chose. Par contre, elle ne s’attarda pas sur cette pensée, reprenant une certaine contenance pour terminer sa réponse.

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“ Vous avez raison pour les charognards. L’humain pense à court terme, il voit un problème et essaye de le régler sans s’inquiéter des autres problèmes sous-adjacents qui se créent, se disant qu’ils pourront les régler plus tard. Au final, il y a accumulation et celle-ci engendre une nouvelle catastrophe. J’aimerais bien faire quelque chose, mais de par ma position, je peux seulement regarder ces charognards agir, car si je leur donne un peu de mon attention, c’est Célène qui en paiera le prix. Et si on veut qu’Orlaïs garde un minimum d’honneur, de fierté et de légitimité, Célène doit survivre. „

La Comtesse lançait ces mots de manière parfaitement neutre. Elle ne cherchait pas à convaincre Tullia ou quoi que ce soit, elle répondait à sa question avec simplicité, ne cachant pas ce qu’elle pense, ni ses raisons. Après tout, la franchise était une base importante lors d’une rencontre entre deux guerriers. À défauts de pouvoir tester leur lame, elles testaient leurs convictions. Se sentant de plus en plus à l’aise en présence de la Garde, Béatrix s’installa un peu plus confortablement dans son siège, attendant que Tullia repose la bouteille de vin pour se servir un deuxième verre à son tour. Au final, cette rencontre représentait le moyen parfait de se relâcher pour la Dame : une discussion sérieuse et sans prise de tête, une bonne compagnie et un bon vin. Que demander de plus ? Le regard de Tullia devint alors plus perçant et sa voix, bien que toujours désinvolte, montrait que sa prochaine question était sérieuse. Elle voulait en apprendre plus sur les positions de Béatrix, la question était posée de manière à ce que la personne sous le masque réponde, parfait. Béatrix se relâcha encore un peu plus, abandonnant ses nobles apparences de neutralité émotionnelle et pouffa d’un rire jaune.

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“ Sincèrement ? C’est la merde. Je ne vais pas m’attarder sur la situation d’Orlaïs, tout le monde dans cette salle sait ce que je pense. La situation globale me dépasse, elle nous dépasse tous. Je pense que l’Inquisition est notre seul espoir, mais je redoute le moment où elle souhaitera régler les conflits de tout le monde. Les templiers rouges me déçoivent. Je n’ai pas d’avis clair vis-à-vis de la séparation de l’ordre et la Chantrie, mais que certains d’entre eux deviennent rouges est regrettable. Ils sont censés préserver l’ordre et, dès que l’occasion se présente, ils sèment le chaos. Et que dire d’une secte tévintide qui glorifie une engeance surpuissante ? Plus vite elle sera éradiquée et mieux ce sera. Finalement, comme je l’ai dit plus tôt, la garde n’aurait jamais dû être déchue, je suis heureuse de voir que vous pouvez toujours faire vos preuves et montrer à ces hypocrites qu’ils devraient faire confiance à ceux suffisamment courageux pour prendre une épée et plonger dans l’obscurité. „

Béatrix prit une gorgée de vin. Cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas montrée si honnête envers elle-même et ses propres sentiments. Bien que cela lui faisait du bien, son cœur vertueux se serrait en voyant l’abysse dans lequel le monde sombrait un plus chaque jour. Elle lâcha un soupir de découragement à son tour avant de conclure.


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“ Tout ce que je veux, c’est que toute cette merde se termine et qu’on puisse vivre dans un monde décent. Et toi Tullia, que penses-tu de tout ça ? Tu sembles être une femme qui a énormément vécu et tu as sûrement beaucoup plus voyagé que moi. Ta vision sur le monde m’intéresse. „

Cette dernière phrase glissa doucement entre les lèvres de Béatrix. Pendant son discours, elle fixait le vide à cause de sa concentration. Souhaitant être la plus sincère possible, elle essayait de se comprendre elle-même le plus possible, mais maintenant elle soutenait le regard de Tullia. Elle ne se sentait pas intimidée face à son regard perçant, surtout après s’être mise à nue comme cela. Elle n’essayait pas non plus de lui rendre ce regard, elle attendait simplement de voir la réaction de cette femme.

Sam 21 Juil 2018 - 21:35

Tullia E. Von Raijer
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J'étais intéressée par la réponse de mon interlocutrice, qui semblait attentive à ne pas heurter mes sentiments. Si elle savait ce que j'avais pu entendre, ou encore dire... Elle ne prendrait pas la peine de prendre des gants avec moi. J'appréciais cependant sa remarque sur mes yeux. Aimer le regard d'un démon, c'est peu commun. Mais je ne sentais pas que c'était flatterie lancée à la légère par badinage. Je sirotais mon verre, voyant arriver les quelques entremets attendus. Je rassurais Dame Béatrix sur la retenue de mes paroles. Il n'était pas question de gêne, mais tout simplement de prudence. Nous avions des secrets à garder, nous les Gardes, mais également une certaine fierté dans notre indépendance.

"Il n'y a pas de gêne, c'est simplement un fait. Nous les Gardes, devons bien garder nos secrets et notre indépendance, pour le bien de notre fameuse mission."

Elle même le soulignait dans ses paroles. Les Gardes étaient là comme dernier rempart en cas d'Enclin, ceux à même de résister à la corruption, quitte à en mourir plus tard dans d'atroces souffrances. Le Sacrifice réel des Gardes n'était connu que de très peu de personnes, et de façon caché. La première guerrière du royaume d'Orlaïs étalait son point de vue, répondant à ma question de façon assez directe et sans prendre de gant. Cela me plaisait. J'étais un peu piquée et amusée cependant quand elle dit aussi ouvertement que la solution à la paix et à l'ordre était son Impératrice chérie, mais comment lui en vouloir. C'était comme si on me demandait de prendre partit entre les Gardes d'Orlaïs et Wulf. Le choix était vite fait pour le moment. Je la laissais parler, ne commentant que de temps en temps d'une voix passive tout en retenant parfois des sourires.

"Intéressant... c'est un point de vue..."

Les Orlésiens et leur politique... Il n'y avait rien de tout blanc ou tout noir entre cette Célène et ce Gaspard. Devant être Garde-Commandeur d'Orlaïs, je m'étais renseignée en amont sur l'état politique et les personnes en jeu. de ce que j'entendais et de mes rapports, l'un et l'autre avait autant à se reprocher et n'était ni bon ni mauvais. tout n'était qu'une question de position d'actions et de décision sur une ligne de conduite globale. Les deux étaient différentes, mais pouvaient marcher. Cette discussion politique n'était cependant pas la raison de ma venue, et en rien ne m'intéressait. Je n'y connaissais pas assez pour pouvoir tourmenter à loisir une personne aussi impliquée que la première protectrice de l'Empire. Mais quand enfin elle aborda le sujet de son opinion, je manquais de m'étouffer en mangeant un morceau de fromage. Sa franchise, si peu orlésienne, m'avait faite rire et manquer de mourir comme le roi Alistair va sans doute mourir d'ici quelques décades. Je rougissais en cherchant de l'air, tout en finissant par rire ouvertement.

"Ha ha ha ha ! Voilà du pragmatisme qui me plait! "

Cette petite me plaisir décidément. Elle n'avait pas la langue dans sa poche quand elle décidait de parler, et c'était très agréable et rassurant à entendre. Elle avait sa propre opinion, ses idéaux et une vision relativement réaliste de la situation sur tout Thédas. Je comprenais sa détresse de voir autant de choses horribles arriver et ne pouvoir faire quelque chose. Elle croyait en l'Inquisition, ce qui pouvait être compréhensible. Mais il fallait soit avoir beaucoup d'information pour avoir une telle confiance, ou bien manquer de recul et de stratégie. Buvant un peu de vin et la resservant également, je commentais ce dernier point avec ma propre expérience sur le sujet.

"L'Inquisition est une solution facile et pratique, mais garde à la puissance qu'elle pourra engranger. J'ai moi même fait enquête en arrivant à Fort Céleste pour estimer la bête. Fallait il leur faire confiance, ou sauver mes Gardes ? Ma décision a été prise. Les Gardes ont été déchus pour une bonne raison, et il faut en retenir les leçons. Mais pas en les jetant dans la gueule d'un autre monstre en puissance."

Au début, beaucoup m'avaient critiqué à fort Céleste pour mettre mon nez partout et m'amuser au dépend des autres. Même ma Sénéchale, Emery, me le reprochaient. Mais ce qu'ils n'avaient pas vu, ou du moins que très peu, c'était que je faisais mes propres recherches de terrain pour apprendre à connaitre cette Inquisition. Les points forts, les points faibles, l'état d'esprit de leurs dirigeants et des troupes... Tout ce qui pouvait me permettre de juger de la sécurité de mes hommes et également des intentions de l'Inquisition envers les Gardes. L'Inquisitrice Cordélia avait fait honneur à sa parole et à sa morale, mais cela ne durera sans doute qu'un temps. Béatrix me demanda ce que j'en pensais. Ce que ce monde en plein tourment pouvait m'inspirer. Pendant quelques secondes, je restais silencieuse, regardant mon verre de façon pensive. Je pense beaucoup de choses, mais elles n'étaient pas compréhensible ni appréciable par tous. D'un esprit très pragmatique et machiavélique, je voyais le bon côté des choses même en pleine bataille dans la poussière et le sang. D'un ton sérieux mais agrémenté de la légèreté de l'accent antivan, je donnais mon point de vue. Mon regard était posé sur elle, laissant une lueur d'excitation briller dans mes yeux et parfois mes lèvres s'étirer en un sourire.

"Ce que je pense, c'est que ce chaos est source d'opportunité, pour tout le monde. Pas uniquement pour les charognards, mais également pour les institutions et les royaumes. C'est dans l'adversité que l'on se remet en question et que l'on est capable de s'améliorer. Ou du moins, on en a la chance. La Chantrie, les Mages, les Templiers, l'Empire d'Orlaïs, l'Empire Tévintide, les Gardes... C'est une période excitante, qui ne peut que m'inspirer."

Oui, tout ceci m'inspirait, m'amusait. Ma violence et mon goût du sang étaient pour quelque chose, mais également cette curiosité et cette envie d'affronter l'adversité. Une soif d'aller au devant des ennuis, de triompher et de s'améliorer. Le goût du défi et du changement, de l'instabilité créatrice de grandiose. Cette soif si caractéristique se voyait dans la moindre de mes paroles, à l'origine de toutes mes décisions. Quand on me connait, comme Wulf, on sait voir ces schémas si caractéristique dans mon comportement, qui pou beaucoup n'est qu'imprévisibilité et folie. C'était pour cette même raison que j'avais été envoyée à la tête des Gardes d'Orlaïs, car il faut avoir dans l'esprit une tempête pour affronter un ouragan tel que celui qui balaye Thédas et les Gardes. Je continuais, annonçant avec une certaine froideur détachée ce qui ferait "Penthagasper" beaucoup d'âmes sensibles.

"Certes, des gens meurent. Des gens innocents, on corrompt et modifie la face de la société. Mais les ères de changement on toujours été ainsi. A nous de réduire cette période le plus possible et à limiter les dégâts. La Mort est partout et impartiale, c'est juste ceux qui la sèment qui la rendent horrible à nos yeux."

La mort est une délivrance, plus souvent qu'on ne le croit. La seule chose dont on a peur, c'est d'affronter le regard du Créateur et de sa femme une fois de l'autre côté. Pour moi, je n'avais pas peur de cette mort. A la côtoyer depuis si longtemps, elle était une vieille amie que je rencontrerais en temps voulu avec un verre à la main. Ce n'était pas la mort qui m'effrayait le plus, non... Des choses plus personnelles, comme s'en prendre à ce qui m'est cher. Les Gardes en faisaient parti. Ils étaient ma famille depuis une dizaine d'année, ma vraie famille. Même ceux d'Orlaïs, que je ne connaissais que depuis quelques mois, avaient une place à part entière dans mon coeur. Les voir disparaitre et malmené était ce qui me faisait le plus peur, et faisait monter le sang du meurtre à ma bouche. Posant mon verre, je continuais à expliquer mon point de vue qui n'était pas habituel et demandait une certaine... agilité et ouverture d'esprit.

"Deux choses m'inquiètent le plus... Le sort des Gardes, et cette engeance toute puissante. Elle remet en question beaucoup de chose, et nous force à nous regarder et à nous penser sous un autre jour. Il faut s'adapter et tirer leçon de nos échecs, comme l'Inébranlable. Même si pour cela il faut faire des sacrifices et bousculer les traditions."

J'étais clairement l'incarnation de la contre tradition chez les Gardes. Il suffit de voir la réaction d'Emery, qui était une Anderfel pure souche des plus traditionnelle, pour comprendre que j'étais hors du moule. Blackwall également n'était pas d'accord sur mon manque apparent d'honneur et de respect de l'uniforme. J'avais ce respect, mais pas de la même façon qu'un templier cire et lustre chaque jour les 50 balais de son fondement. Je ne correspondait pas à ce que l'on attend de la Garde, mais j'étais une solution à une situation donnée. Une exception à la règle que l'on regarde avec défiance et qui pourtant s'avère nécessaire parfois. Et ce parfois, c'était maintenant. J'haussais des épaules, concluant sur ce long exposé de mon point de vue.

"Ma nature me fait voir les opportunités et les bons côtés des choses. Mon pragmatisme m'impose les choix durs à faire de draconiens. Le tableau actuel des choses à Thédas est sombre, mais il faut savoir en observer les nuances et la beauté qui permet d'avancer. "

Je picorais encore quelques morceaux de fromage, et observais plus attentivement Béatrix. Souriant avec malice, j'étais curieuse de savoir ce qu'elle pensait de mes mots quelque peu provocateurs et étranges.

"J'espère ne pas vous avoir indigné ni heurté votre sensibilité avec ma vision... peu orthodoxe des choses..."

Elle état pragmatique certes, mais semblait avoir une certaine rigidité de principe et d'esprit. Ces faits étaient à vérifier, mais une incompréhension mutuelle risquait de couper court à la conversation. Ou bien transformer Béatrix en une cible de choix pour mes pics et traits d'esprits pour échauffer ses humeurs. Mon petit plaisir innocent, si on peut dire...

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Lun 23 Juil 2018 - 22:03

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Sweet Maker ... What have we done


La réaction de Tullia suite au monologue de Béatrix la prit de court. Elle s’attendait à tout, vraiment à tout, mais à un éclat de rire – qui passa proche de tuer la Garde-Commandeur – était la seule chose qu’elle n’aurait pu imaginer. Elle présentait sa vision, plutôt sombre il faut l’admettre, du monde et la Garde en riait ? C’était évident que c’était un rire sincère et dénué de moquerie, mais cela resait remarquable. Une fois qu’elle réussit à se calmer, elle put finalement expliquer la raison de son état. Le pragmatisme de la Championne était suffisamment surprenant pour engendrer une réaction si puissante ? Ressemblait-elle tant que ça à une idéaliste fragile remplie d’idées qui ne se produiront jamais ? La Comtesse n’était pas fâchée, juste déconcertée. Sur le cul, même, comme dirait un Féreldien !

Néanmoins, la femme à la chevelure argentée montra l’intelligence à laquelle s’attendait la Comtesse. Oui, la puissance de l’Inquisition était effroyable, mais avec Férelden qui se reconstruisait lentement, les marches-libres qui enchaînaient les désastres et l’Empire divisé, personne d’autre pouvait faire face à l’Engeance de l’heure.


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“ Oui, l’Inquisition me fait peur. Je redoute le moment où cette Inquisitrice tournera son regard vers notre Empire. Ou n’importe où ailleurs d’ailleurs. Elle devrait nous débarrasser de ce trou dans le ciel et rengainer son épée. Et si je peux me le permettre, la garde était manipulée, Clarel voulait la sauver coûte que coûte. Je ne suis pas placée pour dire si la magie du sang est bonne ou mauvaise, mais cette femme a fait ce qu’elle pensait être la seule solution et je le respecte. Vos Gardes ne devraient pas en souffrir autant. „

Béatrix ne voyait pas ce qui pourrait mal tourner pour la Garde. Est-ce que ces événements ont fait en sorte que l’Inquisition pouvait se permettre de leur faire faire tout ce qu’elle veut ? Si c’était le cas, ce serait vraiment horrible. Sa curiosité était mise à rude épreuve, sa langue tournait souvent dans sa bouche pour retenir l’idée d’approfondir ses questions sur ce qui se passe à Fort Céleste. Elle se contenta de grignoter tout en écoutant Tullia donner son avis personnel, comme Béatrix l’avait fait juste avant. La Garde-Commandeur faisait preuve d’une certaine appréciation du chaos que Béatrix n’appréciait pas du tout. C’est peut-être parce qu’elle avait tout fait dans sa vie de manière droite et honorable, mais elle pensait qu’il était préférable d’écraser les graines de la discorde plutôt que les laisser fleurir pour voir où elles nous mèneraient. C’était plus sûr, mais d’un autre côté, il y avait des cas pour lesquels la discorde en valait la peine. Célène avait bien commis un acte horrible dans la ville où la Championne et la Garde se trouvaient. Cet acte était clairement une incitation au chaos, mais sans ce dernier Gaspard serait déjà sur le trône impérial. Finalement, de manière détournée, elle n’était pas mieux que Tullia sur ce point.

La suite de son discours plaisait déjà plus à Béatrix. Elle se retenait d’intervenir, sentant que son invitée appréciait avoir la parole. Se contentant donc de boire ses paroles, elle était heureuse de voir le pragmatisme de Tullia. Elle possédait une vision réaliste et réfléchie sur les événements et la mort et montrait également de l’inquiétude face à ses frères et sœurs Gardes. La Comtesse de Ménil se disait de plus en plus que la Commandeur-Garde était une bonne chef et cela lui réchauffait le cœur. Elle termina son monologue par une drôle de phrase qui créa un léger rire de la part de Béatrix. Deux petits sons à peine perceptibles glissant entre ses lèvres, mais très évocateurs.

"J'espère ne pas vous avoir indigné ni heurté votre sensibilité avec ma vision... peu orthodoxe des choses..."

Si seulement elle savait. Il en fallait bien plus pour heurter la sensibilité, peu existante à travers ces kilomètres de glaces, de Béatrix.

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“ Non, non. Vous êtes loin de heurter ma sensibilité. Pour être la femme que je suis aujourd’hui, j’ai dû tuer trois elfes innocents qui comprirent avec impuissance ce qui était sur le point de leur arriver. J’ai ensuite passé des années sur le front à commettre des actes qui donneraient des cauchemars a beaucoup de personnes et pourtant j’en suis que très peu affectée. J’apprécie énormément votre vision du monde, Tullia. Bon, il est vrai qu’il y a une certaine passion que vous nourrissez envers le chaos qui me déplaît, mais même moi je supporte certains de ces actes. J’ai une vision plus réaliste, déterminée par mon devoir envers l’Empire. Où vous voyez une occasion, je vois un risque possible. Lorsque j’ai un choix à faire, je pense à l’Empire. J’observe les possibilités et je choisis ce qui sera le mieux pour Célène, le "bon" choix moral n’a que peu d’importance pour moi, c’est du ressort de l’Impératrice. „

Un léger silence flotta lors duquel Béatrix jaugeait la réaction de Tullia. Cette femme intéressante, au comportement tout aussi insaisissable que ses réactions, l’intriguait de plus en plus. Malgré quelques divergences d’opinions, elle se sentait PROCHE de la Commandeur-Garde.

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“ Dites-moi, Tullia, d’où venez-vous ? Je suis curieuse de voir le parcours d’une femme telle que vous qui, j’en suis sûre, doit être très différent de celui d’une noble aux idéaux guerriers. „

Laissant le temps à cette dernière de réagir, Béatrix rempli à nouveau leur coupe respective. Voyant la bouteille se vider rapidement, elle espérait que la Commandeur-Garde n’en demande pas une autre, sinon elle finirait par perdre le contrôle.

Sam 28 Juil 2018 - 13:46

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Dame Béatrix m'avait écouté, mais rien dans son attitude n'exprimais la peur, le dégoût ou l'indignation. Très calme, elle semblait au contraire amusée et divertie par ce que j'avais à raconter. Je crus voir un petit rictus sur ce visage de marbre, et rapidement elle expliqua en quoi elle ne pouvait être choquée par ce que j'ai dit. J'étais moi même étonnée et agréablement surprise de voir à quel point elle annonçait avec calme et franchise des choses horribles qu'elle avait put commettre. Peut être parce que je n'étais justement pas un de ces nobles ou guerriers d'Orlaïs, et que clairement j'étais du genre aimer le sang et la mort. Entendre qu'elle avait vécu des choses pouvant qualifié ses mains de salie par le sang d'innocent, cela me plaisait. Elle connaissait la part sombre du guerrier, et je ne le rejetais pas. Ou plutôt, elle le justifiait par "la fin justifie les moyens pour l'Empire et l'Impératrice". Cela me fit rire un peu, de voir ce paradoxe où elle annonçait avoir les mains rouges, mais le justifiait sur ce qui est nécessaire pour autrui. Un bon chien d'attaque, fidèle et ne réfléchissant pas. Ou plutôt n'assumant pas pour lui même. Ironique, en un sens. Mais j'étais amusée de voir que nous étions comme des miroirs. Une même base, le même résultats, mais des raisons différentes pour agir.

"Fu fu fu ~.... Disons que pour combattre le mal il faut parfois l'embrasser. Je me suis adaptée, rien de plus. Nous ne nous sommes pas adaptées de la même manière, mais nous avons sans doute vécu les mêmes expériences. Bon, vous avez pour maître votre Impératrice, et moi que ma conscience douteuse. "

Oui, je ne faisais les choses que pour mon plaisir et pour moi-même. Bien entendu, c'était pour défendre ma famille de Garde, mais si cela ne m'amusait pas alors j'en perdais l'intérêt. Et si je faisais quelque chose, je me mettais toujours en première responsable, que ce soit pour le meilleur ou le pire. Je finissais mon verre, encore, et remplissais. Encore. La bouteille allait bientôt se terminer, mais c'était à prévoir connaissant ma descente légendaire. Les amuses-bouches n'étaient pas suffisant, je devrais penser à faire un vrai repas copieux ensuite. Mon ventre n'allait pas tarder à crier famine, noyé sous ce délicieux vin du sud d'Orlaïs. Il y eut quelques secondes de silence, ce qui était parfait pour moi pour penser à mon prochain repas. Et là, Béatrix me surprit en me demandant par curiosité d'où je venais. Ha, nous y voilà... Une question qui revenait souvent, et comme du papier à musique je savais quoi répondre. Je devais rester dans mon histoire d'amnésie, et ne pas raconter mon passé de Corbeau. Ce que je disais en général n'était pas un mensonge, et je n'essayais pas de passer pour autre chose que ce que j'étais. Simplement, de nombreux détails sont à omettre. Je souriais donc légèrement, la regardant avec amusement.

"D'où je viens...mh... C'est une grande question, moi même je ne sais pas."

Je posais mon verre, commençant par le début. Et rien de mieux comme entrée en matière que de raconter ce que certains Gardes aimaient colporter à mon sujet, pour ajouter à la gloire et à l'horreur du portrait que l'on peignait de ma personne.

"Selon la Légende du 6e Enclin, je serais née d'un tas de cadavre d'engeances dans les Tréfonds, à quelques jours d'Orzammar. Une furie aux yeux de démons, s'abreuvant du sang des engeances et les tuant sans vergogne..."

Personnellement, j'aimais beaucoup de portrait, il me semblait assez proche de ma personnalité. Que l'on ait peur de moi en même temps que l'on n'arrive pas à me cerner, c'était une petite friandise qui ne pouvait que me donner le sourire aux lèvres. C'était l'un des plus beaux compliment que l'on pouvait me faire. Mais cette histoire fantasque n'était que pour amuser la galerie, et il fallait discerner la vérité en dessous. Ne voulant pas que mon hôte ne pense que je me moque d'elle, je lui contais la part de réalité dans cette histoire.

"Mais ce n'est qu'une légende pour faire peur aux recrues, ha ha ha ! Non, la vérité c'est que je ne m'en souviens pas. Le Garde-Commandeur Wulf m'a retrouvé dans les Tréfonds, rongée par la folie de l'Enclin qui m'avait contaminé, tuant des engeances et errant dans les tunnels. Il m'a sortit de là et m'a fait devenir Garde. Suite à cela et à quelques années de bon services, je suis devenue Sénéchale de Férelden, puis aujourd'hui Garde-Commandeur de Férelden. "

Je buvais quelques gorgées de vin, continuant mes explications.

"Toute légende a son fond de vérité, après tout ! Après, tout ce qui peut me rapprocher de mon passé, c'est ma manière de combattre qui est assez proche de celle des voleurs et assassins. Donc, je ne pense pas qu'avant mon passage dans les Tréfonds j'étais une personne douce et amène, pleine de délicatesse et de compassion pour le monde du Créateur. Mais c'est le passé, et le passé ne compte pas chez les Gardes, et n'existe plus. "

C'était un fait. Que l'on soit un malandrin, un assassin, un pecno, un noble, un templier ou un Chevalier, tout cela ne comptait plus une fois rentré dans la Garde. C'était le même destin pour tous, la même mission, la même souffrance et la même fin tragique. C'était ce qui nous soudait, en fait. Les gens respectaient la Garde pour ce qu'ils pouvaient faire contre l'Enclin, mais s'ils connaissaient les conséquences cruelles d'une telle dévotion, plus personne ne souhaiterait faire partie de la Garde, à part des condamnés à mort. Or, nous ne prenions que des fines lames, des mages d'exception et des personnes fortes pour affronter l'horreur du Créateur. Mais cela devait rester un secret. Mon regard se posa sur la femme fière et stoïc en face de moi. Sa position était également impressionnante, sans doute la deuxième personne d'importance dans tout Orlaïs après le Général des Armées. En tant que femme, ce n'était pas rien. J'étais curieuse de savoir ce qu'elle avait fait pour en arriver là.

"De votre côté, l'histoire doit également être passionnante. Arriver à cette place d'honneur et de responsabilité, encore plus quand on est une femme dans cette société si stricte qu'est Orlaïs... Vous devez avoir un parcourt impressionnant ! "

Je souriais avec malice, ouvertement curieuse sur ce dont elle était capable. Pour avoir en plus du sang d'innocent sur les mains, l'histoire promet !

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Lun 30 Juil 2018 - 21:13

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Sweet Maker ... What have we done


Béatrix avait l’impression que Tullia commençait à l’apprécier, cette rencontre se passait vraiment mieux que prévue. Elle pouvait voir dans le visage de la commandeur-Garde que ce qu’elle pensait de ses manières, ainsi que la façon dont Béatrix présentait les choses, lui faisait plaisir. Par contre, il y avait toujours ce léger air amusé qui marquait ses yeux et que Béatrix était incapable de déchiffrer. Là, se tenait l’un des seuls gouffres qui séparait les deux femmes. Bien que Tullia pouvait être d’un sérieux tout aussi extrême que la Dame, elle restait une femme remplie d’une légèreté qui lui était méconnue.

En plus, la Garde dit tout haut ce que la Comtesse pensait tout bas depuis quelques minutes. Elles étaient la représentation d’une base avec des évènements semblables et une évolution tout à fait différente. Tullia semblait contente de pouvoir raconter son histoire – de ce qu’elle se souvenait -. Plaidant l’amnésie, elle commença son discours de manière Théâtrale. L’image que la Garde donnait d’elle-même, le 6e Enclin, passionnait Béatrix. En effet, ce titre lui allait comme un gant. Un jour, les jeunes enfants orlésiens verront peut-être le « 6e Enclin » comme étant une légende pleine d’héroïsme et de force plutôt qu’une menace à venir. Tullia revint ensuite aux faits, expliquant encore une fois que ses souvenirs ne remontaient pas avant son errance dans les tréfonds, était-ce un malheur ou une bénédiction ? Pour beaucoup, oublier leur passer serait une occasion sur laquelle ils sauteraient les bras ouverts. Un peu comme la comtesse, Tullia monta rapidement en grade par mérite jusqu’à devenir la femme qui discutait de tout et rien avec la Championne de l’Impératrice. En soi, une belle vie marquée par la corruption, corruption que la Commandeur-Garde avait embrassé et maté. Ne laissant pas cette malédiction affliger son esprit. Béatrix aimait cela, elle respectait de plus en plus cette femme qui a réussi – tout comme elle – à surmonter tous les défis qui se sont posés devant elle.

Tandis que la curiosité qui animait cette conversation jetait à présent son dévolu sur la Championne, un serveur vint rajouter de l’alcool et de la nourriture qui se raréfiait sur leur table. Tullia était intéressée par la condition de femme de Béatrix. Le regard pâle et réservé de cette dernière se posa sur la Garde, prête à démonter ses attentes.

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“ Aujourd’hui, bien que ce soit plus difficile pour nous, ce n’est pas un exploit qu’une femme atteigne des hauts rangs militaires, grâce à Dame Aveline. „

Cette femme avait traversé les épreuves jusqu’à y perdre littéralement la tête lorsque sa vraie identité fut révélée. Malgré tout, elle avait réussi à en charmer plus d’un. Donc, Aveline était morte pour que des femmes comme Béatrix puissent être des Dame. Soupirant, Béatrix chercha pour où commencer. Elle n’aimait pas trop raconter son histoire, mais elle ne pouvait pas refuser, ce serait ingrat de sa part.


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“ Je suis née dans la famille Ménil, qui possède un domaine au nord de Val Royeaux. Je me suis rapidement démarqué comme étant le mouton noir de la famille à cause de mes aspirations. Mon père accepta que je rejoigne l’école de chevalerie, à condition que je sois une femme respectable. J’ai donc passé de longues années à avoir des cours intensifs sur les bonnes manières, le Noble Jeu et j’en passe. Je détestais ça, mais je n’allais pas laisser un cours de diction m’empêcher de devenir Dame. „

C’était un vrai souci de Noble, devoir faire quelque chose de simple et réservé à l’Élite, tandis que leur survie était amplement assurée et trouver un moyen de s’en plaindre, elle en était consciente. La Championne imaginait déjà la femme devant elle bâiller d’ennui.

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“ Lorsque j’obtenus enfin le feu vert, je me suis dirigée vers Val Royeaux. J’avais la détermination et la persévérance pour être une excellente élève. J’ai, bien sûr, vécu les âneries des autres jeunes hommes. J’ai ressenti beaucoup de plaisir à les mettre au tapis pour leur apprendre le respect ! „

Elle laissa libre cours à son sourire fier, repensant à ce pauvre fils de Seigneur qui s’était prit un coup de bouclier au visage parce qu’il ne pensait pas utile de garder une garde haute face à une fille.

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“ Bref, ce n’était pas tout rose. À un moment, j’ai bien cru ne pas y arriver. C’est en pensant à Aveline et en parlant à Andrasté que j’ai réussi à tenir le coup jusqu’au diplôme. J’étais surprise en apprenant que le test final était de tuer trois elfes au hasard dans le Bascloìtre, mais, encore une fois, ce n’était pas ça qui m’empêcherait d’être Dame. „

Le plus dur était passé. Béatrix n’était pas vraiment fière de cet acte, mais c’était une nécessité. Si on lui redonnait ce choix aujourd’hui, elle ferait le même, et ce, sans hésitation.

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“ Ensuite, il y a la Guerre Civile. J’ai passé beaucoup de temps sur le front et j’y serais encore si je n’avais pas eu l’occasion de devenir Championne. Il y a eu des tests d’aptitude. Je ne suis pas sûre si j’ai été choisie à cause de mes compétences ou de ma fidélité envers le trône Impérial, mais l’important est que j’ai obtenu le poste. „

Voilà, tout était sur la table. L’histoire de Béatrix n’était pas tout aussi impressionnante et il était fort probable que Tullia fut déçue, mais la Championne n’était pas du tout du genre théâtral. Prenant une autre gorgée de ce merveilleux vin, le regard de la Comtesse redevint sérieux.

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“ Maintenant que nous nous connaissons mieux et que nous sommes capables de nous comprendre, je cois qu’il serait intéressant de revenir sur un sujet qui nous a guidé jusqu’à cette rencontre. Ce Corypheus, cette engeance hors du commun, y a-t-il des informations que vous pouvez partager à son sujet ? „

Malgré tout, Béatrix se sentait mal à l’aise de parler d’elle comme cela, elle se sentait beaucoup plus assurée dans des sujets professionnels, d’où son changement de sujet pour le moins radical.

Ven 24 Aoû 2018 - 13:24

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Sweet Maker, what have we done…

La réponse de la championne fut à la hauteur de mes espérances. Non pas par la grandiloquence de ses paroles, mais par le sérieux et le regard froid qu'elle me jetait. Impassible et droite, elle relatait avec une certaine froideur et rigidité son cas. Je n'y voyait pas ici les manières pompeuses des nobles orlésiens, ni leur dédain, mais simplement ce qu'il semblait être un trait de caractère. Bien différent du mien, je me demandais comment nous pourrions nous entendre et si cela ferait des étincelles ou non. J'écoutais donc son récit, elle qui restait humble en tant que femme et ne voyait pas son acte comme extraordinaire. J'avais entendu parlé de cette légende d'Aveline, une femme à l'honneur glorieux mais qui en a payé le prix fort pour sa tête. Je sentais dans le regard de Béatrix toute l'admiration qu'elle portait à cette femme du passé. Sans doute un modèle, cela ne m'étonnerait guère. Il y eut un petit silence, alors qu'elle cherchait ses mots. J'en profitais pour penser à ce qui moi m'avait amené à prendre ma voie de Corbeau. Je n'avais pas vraiment eu le choix, mais pour arriver à leurs attentes et survivre, il fallait bien une raison. Je ne me souvenais pas de modèle de personne en particulier, j'aimais simplement qu'on me félicite pour ce que je faisais, qu'on me donne un but et une raison d'agir. Le seul modèle que je pourrais vraiment parler est Wulf, qui m'inspire par la confiance et la compréhension qu'il m'a accordé. Mais cela allait sans doute au delà du "modèle" à suivre, ou alors c'était tout autre chose. Je n'arrivais pas à mettre de mot dessus, si ce n'est l'image d'un mabari fidèle aux bottes de son maitre. Je fus sortie de mes pensés par l'histoire de mon interlocutrice, qui avait enfin retrouvé ses propres mots. Elle raconta ce qu'elle avait du vivre, les impératifs pour entrer dans l'ordre. Cela ne m'étonnait pas à moitié, surtout venant d'une famille Orlésienne. Je les trouvais même relativement laxiste à ce sujet. Les femmes étant de bons atouts pour placer des pions et des alliances politiques, je m'étonne qu'elle ait été laissée aussi facilement. Je prenais le verre de vin devant moi, buvant quelques rasades en attendant une partie plus intéressante. Cela ne tarda pas à arriver, quand elle parla de sa formation à proprement dit dans l'Ordre. Tout comme elle, je me mis à sourire et même à rire quand elle parla des leçons données à ces cul-terreux de mâles.

"Ha ha ha ! Vous m’en direz tant ! Il est toujours divertissant et jouissif de les remettre à leur place. Peu importe leur origine d’ailleurs. "

Qu'ils soient peigne-culs ou bien cuillère-d'argent, ces présomptueux devaient être remis à leur juste place. C'est la loi du plus fort après tout, les questions de sexe n'ont pas lieu d'être. Elle revint sur cette histoire d'Aveline, que grand bien lui en fasse, avant d'arquer un sourcil à la mention de l'épreuve finale. J'en avais entendu parlé, mais pensais que ce n'était qu'une rumeur. Mais cela semblait vrai. C'état injuste que ce soit des elfes, sans doute des innocents. Mais ainsi va la vie, et comment pourrais je lui réfuter ça ? Moi je tuais pour être payée, peu importe la race, l'origine ou le sexe. Seuls les enfants je me refusais à tuer. Quelque chose me disait qu'il y avait plus que de tuer de simples elfes. Une confiance aveugle en leur ordre sans doute, pour montrer qu'ils sont capables du meilleur comme du pire sans se poser de question. Méditant sur le sujet, je commentais d'un ton neutre ce fait, pour montrer à Béatrix que je n'étais pas plus choquée que cela.

"Mhh… Je me demande ce que l’Ordre des Chevaliers a à gagner à tuer des elfes innocents, mais il y avait sûrement plus que cela. C’est la vie, ou plutôt la mort en l’occurrence fu fu fu ~ …. "

Je riais légèrement, finissant mon verre et grignotant un peu. Certains survivent et d'autres meurent, c'est comme ça. Bien que cela me touche quelque peu que ce soient des elfes, je n'avais pas plus de pitié pour autant. S'ils voulaient y remédier, qu'ils s'en défendent ou se révoltent, il n'en tient qu'à eux. En revanche, l'idée qu'il fallait se tâcher les mains de sang pour devenir une Dame me fit bien sourire. Une ironie qui seyait bien au Noble Jeu d'Orlaïs. Bien qu'elle semble abhorrer cette notion, elle en avait accepté les règles tout de même. Quelle ironie. Elle même semblait en avoir conscience, car elle ne paraissait pas très à l'aise suite à cet aveu. Je l'observai de mon regard perçant, portant encore une fois la coupe à mes lèvres. La suite se fit plus intéressante et un sujet plus opportun pour elle. Mentionnant son expérience au front, cela lui avait valu le titre de Championne. Elle était donc expérimenté malgré son jeune âge, comme moi. Une redoutable adversaire en perspective, qui n'aura aucune pitié et sera sans doute capable du pire pour l'honneur de sa patrie, comme on lui a enseigné dans l'Ordre. La comtesse m'avait donné de précieuses informations pour la cerner. Ses choix de mots, mais surtout son attitude me fournirent de nombreux éléments pour me faire une idée de la personne en face. Jugeant son tour terminé, Béatrix changea de sujet en me passant la balle et en se débarrassant sans doute de ce qu'elle n'appréciait guère comme conversation. Allant droit au but, elle mentionna la raison même de cette conversation. Je posais mon verre et souriais avec malice, pensant avec amusement comment elle faisait comprendre que c'était une raison commune et non unilatérale. C'était elle qui voulait avoir des informations sur la situation. Moi, je voulais juste me renseigner sur elle et ses intentions. La collaboration n'était pas forcément mon objectif. Mais cela, je ne le relevais pas, répondant simplement d'une voix où transpirait ruse et excitation.

"Haaa…. Nous y voilà donc. Moi qui pensais que vous alliez mettre sur le tapis de nouveau le soutient des Gardes pour l’Impératrice. Choix judicieux, hé hé hé… "

Je riais légèrement, prenant quelques amuses-bouche avant de continuer. Si elle m'avait demandé directement que les Gardes s'allient à l'impératrice Célène pour être un poids face à la guerre civile, je lui aurais de suite coupé l'herbe sous le pied en lui donnant un non négatif. Mais par cette pirouette, je lui autorisais un répit. Cependant, ces informations n'étaient pas gagnées. Trop sensible comme sujet, je restais toujours sur mes gardes et ne pouvais lui accorder ma confiance pour quelques palabres autour d'un verre. Croisant les jambes et caressant du bout des doigts le rebord de mon verre vide, je regardais la Championne avec un légère froideur, alors que j'abordais comme elle le souhaitait ce sujet des plus sérieux.

"Ce que je sais, je le tiens d’élucubrations des Gardes ayant survécus à l’Inébranlable, ainsi que des constatations empiriques de l’Inquisition via leur réseau d’éclaireurs, leurs rapports de patrouilles et autres. Comprenez que Corypheus est une véritable épine dans le pied, autant pour les Gardes, l’Inquisition, que pour tout Thédas à mon humble avis. Aussi, toute information est à divulguer avec… une certaine parcimonie."

Je me redressais légèrement, haussant des épaules et poussant un léger soupire.

"Il serait dommageable que le peu que je sache tombe entre de mauvaises mains, et ne compromette ce qui doit être fait pour régler la situation. Que cela soit vous directement, ou bien par un de vos supérieurs fort mal avisé et ayant les dents un peu trop longues. Mais je suis certaine que vous pouvez par vous-même faire quelques conclusions intéressantes sur la situation."

Piquée par l'envie de m'amuser un peu, je pensais soudainement à une manière distrayante de lui fournir des informations, ou du moins des pistes à creuser. Il ne serait pas dit que je donne mes morceaux de choix avec facilité. Pour cela, il fallait le mériter un minimum. Fouillant un instant dans la petite sacoche qui m'accompagnait, j'en sortis un jeu de carte usé, mais dont les couleurs anciennement chatoyantes ne pouvaient que montrer une origine antivane. Posant les cartes sur les tables, je me mis avec doigté et rapidité à mélanger les cartes, avec tout le savoir faire d'une experte en Grâce Perfide.Mon regard s'était posé sur Béatrix avec malice et amusement, ne pouvant m'empêcher de sourire et de parler avec plus de chaleur et d'animation.

"Dites moi, Dame Béatrix… Est-ce que vous pariez souvent ? La moindre chance aux jeux ? Ou bien l’art de la Divination ? Dites moi ce que vous préférez ~…"

Les cartes dansaient entre mes mains, continuant de se mélanger en un balai hypnotique alors que j'attendais le choix de ma partenaire de jeu. Elle voulait des informations ? Il faudra alors qu'elle me montre discernement, ruse, mais surtout chance... Enfin, si elle accepte ce petit défi.

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Sam 25 Aoû 2018 - 20:19

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Tullia appréciait le récit, ça se voyait. Béatrix se doutait bien que sa simple curiosité, comme la sienne d’ailleurs, cachait quelque chose. Cela n’influença pourtant pas son discours, la Comtesse se voulant franche et fidèle envers elle-même. Voir la Garde s’amuser de ses petites anecdotes à l’académie lui allégea le cœur, d’habitude, c’était des hommes qui écoutaient ces anecdotes et ils trouvaient le comportement de Béatrix puéril, sûrement blessés dans leur orgueil tant masculin.

Le test final intéressa l’interlocutrice de Béatrix, évidemment. Tout le monde était surpris et intéressé d’une manière ou d’une autre face à cette révélation. Par contre, contrairement à la masse qui regardait les Chevaliers avec horreur en prenant connaissance de cela, Tullia s’interrogea à voix haute, se posant des questions justes et intelligentes. Béatrix haussa les épaules, l’air pensif.

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“ Bien sûr que le but n’est pas de tuer des elfes. C’est peut-être un test de loyauté ou simplement pour voir si on a les tripes de faire ce qui doit être fait. Ça pourrait même être un plaisir sadique du Noble Jeu pour montrer aux elfes qu’ils sont inférieurs, qui sait. „

Habituée par ce genre de comportement venant des nobles orlésiens, Béatrix sortit ces derniers mots comme si elle parlait de la température. La conversation continua de bon train jusqu’à ce que la Comtesse puisse à nouveau prendre un minimum le contrôle sur la direction de cette dernière. C’était peut-être malhabile de sauter ainsi du coq à l’âne, mais la causette n’était pas du tout sa tasse de thé. Elle roula des yeux lorsque Tullia remua le couteau dans la plaie. Oui, la Comtesse avait oublié cette tradition de la Garde à ne pas s’impliquer politiquement, mais elle n’était pas stupide non plus. Cela ne servirait à rien de forcer la main du Garde-Commandeur comme un Seigneur qui se croit tout permis. La Garde s’exprimait de manière évasive, c’était tellement évident qu’elle devait le faire exprès. Une femme comme elle ne resterait pas si peu informée sur ce type de danger, un autre secret qui se rajoute à la très longue liste des secrets de la garde des ombres. Bien que cela l’agaçait, Béatrix se devait d’être objective. Oui, c’était tout à fait normal de protéger ce genre d’informations, surtout qu’elle ne sait pas jusqu’où cette histoire de Corypheus s’étends.

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“ Tullia, si certaines de ces informations peuvent m’aider à protéger l’Empire, vous devriez me le dire. Ma seule supérieure est l’Impératrice et je suis parfaitement capable d’entreprendre certaines actions sans tout lui révéler. Après tout, je suis bien ici en mon nom et non en représentant le sien. Vous ne souhaitez pas que ce que vous pouvez me révéler s’ébruite ? Très bien, je ne dirai rien ! Tout ce dont j’ai de besoin, c’est savoir si l’Empire est face à un danger imminent, d’où il pourrait provenir et comment je pourrais m’en défendre pour le bien de tous, le reste est le problème des gardes et, même si dans le fond j’aimerais bien pouvoir aider, je n’ai rien à voir dans ces histoires. „

Béatrix abordait tant bien que mal un air compréhensif. Ne souhaitant pas acculer Tullia dans un coin, elle avait tout de même besoin du peu d’informations qu’elle pourrait lui offrir, le strict minimum lui conviendrait parfaitement. Le 6e Enclin sortit un paquet de cartes de sa sacoche et commença à jouer avec ce dernier d’une manière parfaitement harmonieuse. Le regard de la Comtesse était naturellement attiré par les mouvements fluides des cartes entre les mains de son interlocutrice. Elle reconnut le style Antivan sur le dos de ces cartes, une information sans doute anecdotique, mais elle la garda dans un coin de sa tête. Tullia souhaitait s’amuser, mais également parier, ce qui mit Béatrix dans une situation légèrement inconfortable. Elle n’avait jamais jouée à des jeux de cartes comme la Grâce Perfide et la Garde s’y connaissait sûrement parfaitement bien dans ce jeu. Par contre, l’évocation de la Divination l’intéressa. Loin d’être superstitieuse, Béatrix s’était toujours demandé comment cela marchait. Ce n’était pas de la magie, mais c’était supposé prédire l’avenir. Son esprit critique lui disait que c’était une partie de hasard et de croyance, mais sa curiosité était piquée.

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“ Parier n’a jamais fait partie de ma vie, faute de temps, et disons que je me passerais bien de demander une bourse à mon aîné, mais qui sait ? Si vous vous montrez convaincante, je pourrai peut-être me lancer. La Divination m’intrigue par contre, vous êtes capable de lire dans les cartes ? Faites-moi une démonstration, si je dois poser une question : qu’est-ce que l’avenir me réserve ? Au sens large, je veux dire. „

Une partie, habituellement parfaitement silencieuse, de Béatrix espérait voir dans les cartes quelque chose d’exotique. Une Qunari, la découverte d’une autre contrée qu’Orlaïs ? Ce serait bien beau, mais elle allait sûrement mourir, épée à la main, défendant l’Impératrice contre les vils et les corrompus. Malgré tout, elle avait hâte d’entendre Tullia lui lire son avenir.

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