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Mer 18 Juil 2018 - 19:11

Léah de Cautraux
Léah de Cautraux

– Nouvel Ordre –

Messages : 317

Bienvenue au pays des Merveilles


Léah gardait une haine profonde et à peine secrète pour les Templiers Rouges. Ils représentaient tout ce qu'elle refusait d'admettre, et en même temps, offrait une réalité qui l'emplissait de terreur. Ce n'était plus Dairsmuid, ce n'était plus Pierre. C'était le monde entier, chaque tête innocente menacé d'être coupée par l'épée traîtresse de cette ordre falacieux. Le Lyrium rouge était une abomination. Samson était une abomination. Et la Chantrie, toujours en désarroi après le Conclave et aussi désorganisée qu'un clan de dalatiens sans salade, ne faisait rien. Depuis son retour à Val Firmin, elle n'avait rien reçu. Rien. Aucun signe de vie d'autres Templiers, aucun ordres des supérieurs. Elle avait pourtant envoyé des lettres aux bureaucrates pour signaler sa présence, qu'elle n'était pas une traîtresse, qu'elle était prête à servir à nouveau la Chantrie. Mais rien n'était arrivé.

Ce manque de communication l'effrayait presque autant que les rumeurs de Templiers Rouges dans les Tombes Emeraudes. Les Tombes Emeraudes ! L'endroit le plus isolé d'Orlaïs. Léah préférait bien plus les déserts de l'Ouest plutôt que cette jungle qui s'étalait sur des kilomètres et des kilomètres. Mais, en tant que l'un des dernières Templières digne de ce nom, elle ne pouvait ignorer la menace d'une poignée de traîtres dans ces terres, aussi inhospitalières soit-elle. Le Créateur la protège, mais elle avait décidé de rallier quelques gardes assez pieux pour vouloir la suivre, et elle s'en été allé pour purger ces déchets.

Cette idée sonnait beaucoup mieux dans sa tête. Elle marchait à la tête d'une petite troupe de braves, à peine une dizaine de soldats aguerris, coupant les lianes et les plantes qui barraient le chemin grâce à son épée. Son bouclier de Templière était attaché dans son dos, mais à chaque instant pouvait être enfilé sur son bras pour la protéger d'une éventuelle embuscade de Templiers Rouges. Dans cette jungle, c'était presque la seule solution pour commencer un combat.

« Gardez les yeux ouverts et votre épée dénudée, ils sont proches. Je peux le sentir la puanteur du Lyrium Rouge ! »


Ce n'était qu'une façon de garder son équipe prête à se battre avec férocité. Elle ne croyait pas vraiment à ses paroles, mais peut être pourrait-elle entendre la douce chanson du lyrium à travers ces bois ? Une faim familière commençait à demander nutrition. Elle décrocha la fiole de lyrium qui était accrochée à son cou, et la vida d'un trait. Le Lyrium coula doucement dans sa gorge, et doucement, la puissance qui lui était désormais familière commença à s'éveiller. C'était la plus douce des sensations, comme si chacun de ses sens étaient aiguisés à la fois. Ce n'était bien sûr qu'une illusion, mais la force était là, elle était réelle. Mais elle voulait plus. Son corps demandait la dose qu'elle avait prise lors de l'Oblitération de Dairsmuid. C'était un combat à ne jamais perdre. Et-

C'était là que l’embuscade commença. Elle était retourné dans les coins sombres de son esprit, en ignorant ses propres conseils. Un peu comme une transe, elle avait continué à avancer sans vraiment faire attention à ses alentours. A sa gauche se trouvait une petite falaise, alors qu'en face d'elle coulait une rivière. Les arbres s'étaient éclaircis vers le précipice. C'était le lieu d'une embuscade parfaite. Elle ne pouvait pas rebrousser chemin, le chaos serait trop grand. Traverser la rivière en face prendrait trop de temps, et serait trop dangereux vu le courant qui se terminait en une chute d'eau dans la falaise. Il ne restait qu'une direction : Vers la troupe de Templiers Rouges qui s'avançait. L'un banda son arc, et décocha une flèche dans le soldat qui était derrière elle. Sa gorge fut percé dans un bruit mouillé, et il s'écroula au sol.

Mais apparemment, les Templiers Rouges ne voulaient pas s'amuser à éliminer sa force de loin sans s'amuser un peu eux-même. Ils chargèrent. Oh la la, ce n'était pas bon. Léah eut à peine le temps de remonter son bouclier pour parer le coup télégraphé du grand Templier Rouge qui l'avait chargé. Normalement, sa grande épée aurait du ricocher sur la surface du bouclier, tandis que la lame de Léah aurait terminé sa course dans la gorge du traître. Mais... quelle force ! Le poignet de Léah, celui qui tenait la hanse du bouclier, fut tordu sous le choc de la lame. Elle poussa un cri de douleur, et releva les yeux pour voir que l'épée s'était planté dans l'acier. Quel sorte de monstre pouvait faire ça ?! Une soudaine peur grignota sa place dans le cœur Juste de Léah. Elle avait survécu à Dairsmuid, mais jamais elle n'avait fait face à un monstre tel. Les mages, elle pouvait les combattre. Mais ce n'était pas un homme qu'elle combattait, c'était une bête enragé au lyrium rouge. Elle n'avait plus le temps de réfléchir. Le Templier Rouge rit de sa faiblesse, alors que ses collègues massacraient les soldats de Léah. Créateur... Il n'y avait qu'une chose à faire. Sacrifiant un peu son poignet en le tordant pour lâcher au plus vite le bouclier -la douleur était presque insoutenable, mais c'était la seule solution- elle fit siffler son épée et trancha la gorge de l'arrogant Templier Rouge. Il tomba lourdement à terre, son épée toujours plantée dans l'ancien bouclier ornée du symbole des Templiers de Léah.

Elle eut à peine le temps de souffler à travers son casque. Elle pivota un peu, et un autre Templier Rouge la chargea, cette fois-ci bouclier devant lui. Elle prit de plein fouet le choc, et sentit un os de son bras craquer. Mais ce n'était pas le plus important. L'inertie du choc l'envoya valser loin derrière elle. Par-dessus la falaise, et directement dans le gouffre. Plus bas se trouvait des arbres. Le temps semblait se dilater pour Léah, et elle vit clairement le rictus amusé du Templier Rouge qui l'avait renversé. Bâtard.

Ce fut sa dernier pensée avant qu'elle n'atteignit la première branche. Le Créateur soit loué que son armure soit solide, car elle absorba un peu le choc de la chute. La douleur ne disparût pas complètement, en revanche. Après quelque minute d'une chute à travers les arbres, elle atteignit finalement le dur sol. Du sang coulait d'un peu partout sur son corps, et finalement, elle perdit conscience.

Mer 18 Juil 2018 - 22:00

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Toutes blessent la dernière tue

Tombes émeraudes, soleil au zénith


L'on vient de siffler dehors. Immédiatement, la mage accoudée à ce petit bureau de fortune lève le nez de ses papiers en pagaille, prêtant une oreille attentive à ce signal si particulier. Ici, ce cri que l'on pourrait penser être une simple alerte venant d'un oiseau au reste des siens, est en réalité l'oeuvre de l'humain. Un humain affolé, qui manque de peu sa note et semble rapidement, au bout de quelques minutes, atteindre les plateformes des abris.
« Templiers rouges au sud de la rivière !!! »
Les papiers s'étalent sur le bois et se froissent comme tous les autres sous le pas ferme de leur propriétaire, perdant toute importance face à cette annonce pour le moins déplaisante. On peut d'ailleurs dénoter les signes d'un profond agacement poindre sur les traits que Quellcrist, lorsque celle-ci vient s'ajouter au reste de la communauté, venu écouter le récit de leur compatriote. Un groupe armé, composé de deux ombres, trois archers, deux templiers et un chevalier. Cette image ne plaît guère à Quellcrist. Bien qu'elle ait un semblant de compassion pour le groupe les réfugiés sans doute pistés par ces gueux rougeoyants, le besoin de dégager ces intrus si proches de leur position est primordial.
« Il faut les attirer ailleurs. Deux personnes devront assister les éventuels blessés. M'est avis qu'ils pistent quelqu'un. Espérons que ce ne soit pas notre groupe. »

Ils s'acharnent, décharnent, rient ou crient devant ces corps qu'ils ont apprécié planter et torturer, avant que leur dernier souffle ne s'estompe. Des créatures sanguinaires, des combattants viciés. Voilà tout ce qu'il reste de ces templiers ayant juré de protéger la population de la menace mage. Encore quatre survivants, trois qui combattent et commencent à plier genou face à leurs assauts répétés. Le chevalier est le premier à donner l'assaut final, suivi d'une salve de coups tous plus violents les uns que les autres afin de sentir la peur et l'horreur s'instiller dans ces corps trop purs. Mais l'une des victimes s'échappe, cherche refuge dans les hauteurs après le massacre d'un des soldats du sanguinaire chef. Pour ne finir qu'écrasée au sol et être prête à subir son châtiment. Il allait tuer ce qu'il a été un jour, un templier. Comme les autres. À vaquer à ses occupations, à vivre dans un Cercle et surveiller des mages, des dangers. Maintenant, il n'est plus qu'une machine à tuer imprégnée de lyrium rouge.

Tout aurait été, tout aurait dû être. Mais n'a jamais été. Il a suffit d'une levée d'épée, d'une autre tentative, et tout s'est mis à basculer. D'abord, le silence et deux âmes encore vivantes suppliant le Créateur de leur venir en aide. Ensuite, le cri strident d'une des ombres qui subitement, se met à agiter ses bras coupants de manière désordonnée avant qu'un templier ne se mette à geler sur place, puis éclater. L'assaut était donné. Tel est pris qui croyait prendre.
Finalement, ils sont trois à avoir survécu aux templiers rouges. Un quatrième gravement blessé à l'aine a succombé, alors qu'une mage de soins l'aidait à recouvrer ses forces. Elle a d'ailleurs fini traumatisée après qu'une giclée de sang et d'organes soit venu s'étaler sur sa figure. L'horreur de la guerre, que même la plus pure des âmes imprégnée de magie ne peut faire disparaître. Du côté de Quellcrist, elle pousse de sa botte les cadavres qu'ils soient templiers rouges ou combattants pour attester de la corruption. Elle se garde de montrer son empathie car il est préférable de juger les atrocités de haut, pour mieux fondre sur elles en cas de besoin.
« Prenez tout ce qui vous semble utile. Argent, armures, armes. Potions. Ils n'en auront plus besoin. »
La mage de soins reste là à regarder ses mains, alors que ses compagnons s'affairent. Elle a envie de pleurer, de hurler, mais rien ne vient. C'est comme si sa voix avait éclaté en même temps que son corps. Dans son délire et sa tristesse, elle ne remarque pas la présence se tenant à ses côtés. Une Quellcrist croisant les bras, regardant l'horizon et serrant chair contre chair bras et poitrine pour éviter de vomir sa compassion.
« Nous verrons si les survivants avaient vent d'une quelconque famille. »
Sa consoeur tente de la regarder, encore secouée car peu habituée à voir des gens mourir sous ses bons soins. Et, elle remarque à quel point celle qui les a mené ici, aux Tombes Émeraudes est souillée, par ce sang. Du visage, aux épaules, et même ses cuisses dégoulinent de ce liquide rouge à l'odeur de fer. C'est dans cette scène déchirante que la soigneuse se rappelle d'une phrase
Vaut-il mieux subir et être enfermé, pieds et poings liés, ou subir en se sachant libre de choisir ?

Soigner les survivants fut chose plus aisée, une fois arrivés au camp. Les potions, comme les décoctions sont foison depuis que leurs cultures ont commencé à prendre fermement leurs racines. C'est d'ailleurs un émerveillement pour chacun des membres de la communauté, de voir des elfidées ou bien des viveracines, ou encore des champignons des tréfonds, s'éparpiller sur leurs toits, leurs bois creusés, ou bien leurs locaux alimentés en terreau riche. L'endroit, si nu et si humain auparavant commence à devenir ce hameau caché dont tous avaient rêvé.
Quellcrist a dégagé son lit pour accueillir l'une des blessées. Une femme, brune, au visage fin, presque angelin, maintenant débarrassée de son épaisse armure dort, bandée à la tête, au buste et aux hanches suite à ses diverses et variées blessures. La mage soupire, déjà bien occupée par le rangement de ses papiers et l'organisation de la prochaine expédition hors Tombes. Et voilà qu'il fallait rajouter des blessés qui n'ont rien de réfugiés, et faire l'inventaire des objets récupérés.
« Qu'il est éreintant d'être une bonne âme parfois ... »
Complainte monocorde, papiers froissés récupérés avec molesse. Décidément, ce combat avec le chevalier l'avait éreintée. Aussi fatiguant qu'un enfant hurlant tel un cochard et pleurant lorsque celui-ci se fait rattraper par son manque de force.

Sam 21 Juil 2018 - 22:11

Léah de Cautraux
Léah de Cautraux

– Nouvel Ordre –

Messages : 317

Bienvenue au Pays des Merveilles


Etre inconscient était une nouveauté pour Léah. Elle avait déjà combattu jusqu'à tomber de fatigue, et durant Dairsmuid elle avait cru mourir. Mais inconscient, jamais. Elle flottait dans ce doux mélange de paix et d'ignorance, entre les portes de la mort. Elle ne pouvait sentir le sang couler de ses blessures, ou la douleur de son bras brisé. Elle ne pouvait s'inquiéter de l'air qui se raréfiait dans ses poumons. Elle ne pouvait avoir le remord de l'échec, ni le regret d'avoir mené une poigné d'homme au massacre.

Non, elle ne pouvait faire qu'une chose, c'était de continuer de flotter dans ce vide béni du Créateur, jusqu'à ce que quelqu'un la découvre, où qu'elle meurt. C'était simple. Elle ne put savoir combien de temps s'écoula avant que la bande de Quellcrist vinrent la sauver. Et elle n'a put sentir les mains attentionnés des guérisseurs qui l'entourèrent de bandages, la gavèrent de potions, et la douleur froide de la guérison magique de son bras brisé.

Elle s'éveilla soudainement. Elle se trouvait dans un lit étranger, dans un endroit étrange, et une personne étrange s'affairait à côté d'elle, qui lui tournait le dos et qui semblait s'occuper de paperasse. Le premier réflexe de Léah fut de bouger son bras droit afin de saisir la fiole de Lyrium qui devrait pendre à son cou. Elle n'y était pas. Un pique de panique étouffa la douleur de son corps, avant qu'elle ne se rappelle qu'elle l'avait bu avant de partir au combat. Elle pouvait toujours sentir le Lyrium couler dans ses veines. C'était rassurant, mais la fiole était perdu. Probablement, elle était tombé de la chaîne pour aller se briser quelque part. C'était dommage. Pierre lui avait donné cette fiole.

Elle tourna la tête doucement, en tentant de faire taire le bruissements des bandages. Des bandages. Elle en était recouverte de la tête aux pieds. Etait-elle si mal en point que ça ? Il vallait mieux ne pas alerter la femme maintenant. Garder possession de ses moyens. Ne pas rester dans un désavantage trop grand. Il y avait une fenêtre dans les murs de bois. Etrangement, des feuilles se balayaient sous le soleil, mais à une hauteur qui ne signifiait qu'une chose : Léah se trouvait dans un abri en hauteur, potentiellement dans un arbre. Elle devait se tenir prête. Mais elle n'avait pas d'armes dans les environs. Oh, Créateur.

Mais après tout... ces gens là l'avait soigné non ? Il était un peu triste que la première pensée de Léah soit la suspicion, mais Thédas était un endroit de conflits. Elle ne pouvait avoir la bonté du Créateur. Elle n'était qu'une femme, après tout. Sa tête pivota pour examiner la personne qui s'était mise au boulot. Léah sursauta un peu quand elle vit que la femme, aux cheveux noir et aux yeux perçants, l'examinait de plus belle. Peut être que Léah n'était pas si discrète que ça, après tout. Cette femme n'avait pas l'air d'une bienfaitrice. Elle n'avait pas l'air d'être une guérisseuse, non plus. Elle avait les traits durcis d'une personne habitué au fardeau du commandement. Léah avait déjà vu des Chercheurs de la Vérité avec la même expression. Elle s'exclama rapidement, pour tenter de couper court à l’embarras Les questions se bousculaient à ses lèvres.

« Qui êtes vous ? Où suis-je ? Comment m'avez vous trouvé ? »


Elle n'avait pas terminé de finir de poser ses questions qu'elles pensat qu'il n'était peut être pas très juste de bombarder cette femme, potentiellement sa bienfaitrice, de questions sans se présenter. Elle poussa un soupir.

« Veuillez m'excuser pour ces questions hâtives. Je viens de me réveiller dans ce.. » Elle pointa les alentours. « ...cabanon, alors que je me pensait morte. Je suis Léah de Cautraux. »


Elle força un sourire fatigué à la femme qui était devant elle. Les formalité était faite, elle espérait maintenant que la femme allait répondre à ses questions.*.

Sam 21 Juil 2018 - 23:49

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Toutes blessent la dernière tue


La réaction de la blessée a tôt fait de faire sourciller grandement la libertaire. Ah les fameux regard croisés, qui en disent long sur l'appréciation de votre interlocuteur. L'on croirait presque faire face à un condamné hésitant entre deux évictions toutes deux violentes, et douloureuses. Il ne faut pas non plus jeter la pierre aux gens, en cette période. La guerre bat son plein, les templiers s'envolent et voient rouge, littéralement. Les gens s'affolent en imaginant un autre Enclin, et en pensant leur voisin à la botte des mages. Les mages sont coursés tels des wyvernes par des venatori convoitant leur pouvoir. Quoi de plus naturel que se diviser encore plus pour espérer survivre. Et, de surcroit, espérer que le meilleur cadeau dont puisse se départir votre interlocuteur "reconnaissant", soit celui de ne plus jamais le revoir.
« Ce cabanon comme vous dites si bien, est ma modeste demeure. »
Une légère moue vient rehausser les pommettes de Quellcrist. Serait-elle en train de critiquer ce qui lui sert de sanctuaire ? Qu'à cela ne tienne, elle ne se gênera pas pour souligner quelques aspects contraignants de sa condition.
« Si la taille vous indispose, je peux faire en sorte de demander plus large. Mais je ne suis pas sûre que vos compagnons restants soient en état d'être ... manipulés. Ni ... vous, d'ailleurs. »
Pointe-t-elle en fait avéré. La jeune femme en vient même à frôler les bandages pour illustrer d'autant plus son propos.

Le sarcasme est omniprésent dans ses propos. Mais était-ce réellement la faute de la blessée. Que nenni. C'est une blessée, dans un lieu inconnu, une combattante se retrouvant clouée dans un lit sentant le vieux papier et la lavande séchée. Comment pourrait-on être lucide et avenant dans une telle situation. Quellcrist s'en masse les tempes, avant de lâcher un long et triste soupir. Ce templier énorme, au visage hideux comme celui d'une engeance a failli occire l'un de ses compagnons. Et de ce fait, utiliser ses capacités après un tel élan de terreur la mettait à fleur de peau. Finalement, elle se décide à s'installer plus loin et maudire ses papiers, plutôt que son interlocutrice.
« Veuillez excuser mes humeurs. Votre sauvetage a été laborieux.  Je me nomme Quellcrist. »
Ses mains se lèvent et ses index pointent le plafond, dans un geste visant à faire taire la jeune brune encore un moment.
« Je tiens à préciser dès à présent, que oui, nous vous soignons, que non, nous n'allons pas vous obliger à rester. De plus, si vous êtes croyante, je n'ai que faire de vos litanies car vous allez comprendre tôt ou tard que vous êtes soignée par des mages. »
Oui, des mages. Horreur et stupéfaction. Que font des mages avec de telles personnes innocentes ! Ces monstres aux pouvoirs magiques qui pullulent à présent librement comme tout être innocent. Nombre de rumeurs circulent sur leurs agissements. L'on pouvait d'ailleurs facilement croire qu'ils appartenaient aux venatoris. Ce qui n'empêche pas les gens du dit petit peuple innocent de venir leur poser quelque requête.

« Ceci dit, nous pouvons parler de vos blessures. Votre chute a déboîté votre bras à bouclier, et fait saigner votre tête. Vos séquelles seront minimes ... par rapport à l'un de vos compagnons. »
Malgré leur science, il était impossible pour les mages de solidariser un membre perdu. en l'occurence ici une jambe tranchée de façon nette et précise. La seule solution à leur portée a été de réparer les chairs et arrêter les saignements bien trop important. Tous appréhendent d'ailleurs le réveil de cet homme. Peut-être aurait-il été préférable de réparer sa jambe et le voir mourir. Que la guerre pouvait être une sale enfant de démon du désir.
« D'autres questions ? »

Dim 22 Juil 2018 - 0:55

Léah de Cautraux
Léah de Cautraux

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Bienvenue au Pays des Merveilles


Léah s'était trompé. La femme n'avait pas les traits dur. C'était un bloc de glace. Non, un bloc de marbre. Le froid qui accompagnait ses paroles était si palpable que Léah en frissonna. Ce n'était pas courant de voir des personnes d'une telle sorte. Une fois, la Templière avait vu une mère révérende crier sur un elfe qui avait fait tomber une bougie par terre. Le résultat était le même spectacle que cette « Quellcrist » donnait à Léah en ce moment. Mais Léah, en tant que bonne Templière, regarda les bons côtés : Cette femme l'avait sauvé, et elle avait probablement annihilé la troupes de Templiers Rouges qui avait défait Léah. Cela voulait forcément dire quelque chose, non ? Est ce que la femme était frigide car elle savait quelque chose ?

Léah frissonna de douleur quand Quellcrist frôla les bandages de la Templière. Elle était encore sensible. Créateur... Elle avait bien faillis mourir dans cette embuscade. Elle ne s'était pas vraiment rendu compte, mais la réalité enfonçait son clou macabre dans les pensées de Léah. Elle s'écroula à nouveau dans le lit. Il était à peine plus confortable que dormir par terre. C'était bien. Cela garderait les sens de la templière aiguisés.

Puis Quellcrist avoua, d'une façon très abrupte, que c'était des mages qui avait soigné Léah. Un vide d'anxiété se forma sur les émotions de la Templière. Oh Créateur... Qu'allaient-ils lui faire ? Léah secoua vivement la tête pour oublier cette idée noire. Ils l'avaient sauvé. Il n'y avait que deux options donc : Ils savaient qu'elle était Templière, et avait décidé de la sauver quand même. Ce qui serait honorable et bienfaisant. Ou, ils ne savaient pas qu'elle était Templière et pensait juste qu'ils avaient sauvé un soldat.

Il n'empêchait... la façon dont Quellcrist avait révélé la situation était très... provocatrice. Elle devait se douter de quelque chose. Et Léah n'allait pas laisser ça sans répondre. La mage parla de ces compagnons et étrangement... la Templière ne ressentit plus de culpabilité à avoir envoyé ces soldats mourir. Ils avaient fait leur travail. Le Créateur les accueilleraient avec le sourire. Elle laissa flotter un instant, après que Quellcrist lui demande si elle avait d'autre questions à poser, avant de se redresser pour regarder la mages dans les yeux. Elle récita.

« La Magie existe pour servir l'Homme, et non pour le diriger.
Damnés et corrompu sont ceux,
Qui ont pris Son Don
Pour nuire à Ses enfants.
Ils seront nommés Maleficar, les damnés,
Et ne trouveront plus aucun repos dans ce monde,
Ou dans l'autre. »

Léah sourit à pleine dents à la mage.

« Je vous remercie humblement pour m'avoir sauvé la vie, mage. Puisse le Créateur faire écho à votre bonté, et vous amener fortune et Salut sur votre chemin. »

Elle pensait réellement ce qu'elle disait. Mais... des mages, en cet endroit ? C'était étrange.

« J'ai bien une question, si vous voulez bien y répondre. Si vous m'avez sauvé, vous avez du combattre cette bande de Templiers Rouges. Faites-vous partie de cette fameuse Inquisition ? J'ai entendu dire qu'ils ont recrutés bon nombres de mages rebelles. »

Les paroles de Léah la trahissait elle même. Un Templier dirait bien mage rebelle. Mais elle avait une dernière carte dans sa manche. Elle avait suffisament de force, et de lyrium, pour couper le contact à la magie de cette mage et s'en servir comme otage. Oui, peut être que ça fonctionnerais. Si seulement elle avait une arme ! 

Dim 22 Juil 2018 - 16:25

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Il n'a pas fallu bien longtemps, avant que ne soit confirmé aux oreilles de la mage la "condition" de l'alitée. Voilà donc en leur village improvisé une templière. Qui bien évidement, ne se gêne pas pour sortir les textes que certains connaissent malheureusement, de manière contrainte et forcée, du Cantique de la Lumière. Quellcrist joint ses mains et appose ses coudes sur ses cuisses, observant avec un certain froid coulant dans ses iris bleu violacé, l'ingénue. Cela rappelle en son coeur de biens tristes souvenirs, où, dans un espoir vain, elle aussi se complaisait dans ces paroles chaleureuses, et priait pour que l'on la sorte de ses malheurs. Soupir.

Nouveau. Soupir. Plus long, plus profond. Le Créateur, cet objet de foi illusoire créé par la Chantrie la laisse de marbre à présent. Cela ne l'empêche pas de sourire à sa consoeur de sexe, un sourire pourtant empreint de pitié qui pourrait en dire long sur les pensées sombres de la libertaire. Pour finir, à l'évocation de l'Inquisition dans un éclat de rire peu contrôlé.
« Oh, chère dame de Cautraux ... je préfère donner à vos superbes yeux empreints d'une naïveté attendrissante, la bonne fortune que vous me cédez avec élégance et douceur. »
Traiter les mages de rebelles, alors que ceux-ci, comme nombre d'elfes de cité ou bien serfs de nobles orgueilleux, ne font que réclamer leur liberté et leur droit de vie. Le cri de Scylla vient alors sortir sa maîtresse de sa torpeur. Le faucon arrive à la fenêtre même que Leah fixait, battant des ailes frénétiquement à la vue de cette inconnue dans son lieu de repos. Quellcrist se lève alors, se parant de son gant et de quelques morceaux de viande pour apaiser son compagnon. D'un revers de main, d'une caresse envers cet animal sauvage et aux aguets, la femme mage semble plus douce et moins distante.
« Nous ne faisons pas partie de l'Inquisition. Je vous remercie d'ailleurs de ne pas avoir utilisé le verbe appartenir à. »
Malgré le stress occasionné par l'intruse, Scylla semble peu à peu détourner son attention de ce monceau de chair vivante et poser ses serres sur l'avant bras de sa maîtresse.
« Ceux de Golefalois ont eu quelque contraignant problème ... qui d'ailleurs nous rendent anxieux. »
Les rapports concernant la magie temporelle, passés par les libertaires de Fort Céleste sont inquiétants. Et le fait de savoir le créateur encore en vie, laisse Quellcrist sur la défensive.
« À mon tour, si vous le permettez. »
Scylla saute sur le bureau et s'empiffre allègrement de son repas, tandis que sa maîtresse, aux cheveux de jais et altière dans sa posture, vient s'asseoir aux côtés de son interlocutrice.

« D'après vous. Est-on rebelle quand on se sait enfermé, mortifié et incapable de faire ses propres choix ? Quand on est brimé et utilisé, dans un sens ou dans un autre, alors que l'on inspire simplement à vivre en paix. Et apprécier les choses en ce monde. »
Quellcrist lève le menton.
« Voyez votre état actuel. Cette envie de vous défendre malgré vos bandages et une absence significative d'arme à portée de vos mains. De cette chose, qui coule en vos veines, comme la magie. Mais qui ne peut être utilisée sans graves conséquences. Mort, fouet, torture. Enfermement dans le noir. Nous l'avons tous vécu. Est-ce de la rébellion que de ne plus vouloir subir ces traitements infâmes ? »
Le regard de la femme se fait plus dur, tranchant. Un regard qui en dit long pour qui connaît un peu son passé sordide, qui pourtant devait la mener vers les bras tendres et sacrés du Créateur. Soudain, quelqu'un frappe à la porte, suit une voix étouffée par l'épaisseur du bois.
« Quellcrist. La blessée est-elle éveillée ? Je t'entends parler toute seule depuis un moment.  
- Elle l'est. Tu veux t'en occuper ? »
La porte s'ouvre, laissant apparaître une jeune femme aux longs cheveux roux bouclés et a l'air endormi fait une timide apparition dans l'entrebâillement de la porte.
« Bonjour. »
L'immense touffe bouclée entre dans la modeste bâtisse, pour ensuite fermer rapidement la porte. Dos à ses interlocutrices, elle finit par avouer ce qui semble la perturber.
« Je ne comprenais pas pourquoi tu récitais le Cantique. J'ai eu peur.  
- De ?
- Eh-eh bien ... De te retrouver pendue ou possédée. Que sais-je. »
Quellcrist passe une main le long de son visage. Par les ancêtres, cette fille a de ces idées par moments.
« Je vous présente Ninon. C'est elle qui a fait en sorte de vous maintenir en vie.
- Je viens aux nouvelles. Et ... voir si vous arrivez à vous redresser convenablement. Ou assise, si ma magie a fait son effet ... convenablement.
- Voulez-vous tenter, Leah ? Je vous rassure de suite, une femme bandée et dans le plus simple appareil ne nous choque guère. Nous disions ... Ah oui.»
Quellcrist s'empare à nouveau de ses fichus papiers, cherchant à se rappeler où diable elle avait commencé à les trier.
« Qu'est-ce qui nous définit en tant que rebelles. Ne pensez-vous pas qu'il s'agit plutôt d'un mot peu reluisant, visant à nous dénigrer, nous qui ne voulons pas nous conformer aux besoins de la Chantrie ? »

Dim 22 Juil 2018 - 19:16

Léah de Cautraux
Léah de Cautraux

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Messages : 317

Bienvenue au Pays des Merveilles


La templière fut frappé de l'entière puissance du mépris de la mage. Un choc indigné éclata dans les émotions de Léah, et sa main trembla un peu. Ce n'était pas bon. Elle devait se calmer. Quellcrist prendrait heureusement ce tremblement de colère pour un tremblement de douleur. Créateur. Elle se trouvait la tête sur l'échafaud. Les morts de Dairsmuid l'avait enfin rattrapé, et se manifestait à travers cette femme de pierre pour appeler à la douce vengeance. Un souffle de panique balaya l'indignation en une tempête de sueur froide.

Un illustre inconnu vint interrompre la crise de panique dans l’œuf. Léah remercia le Créateur pour cette distraction. C'était un rapace, probablement utilisé par Quellcrist comme messager. Ou peut être pas ? La femme, regardant l'oiseau avec une note de tendresse qui semblait être impossible, caressa l'animal et lui donna à manger. Léah étudia l'expression de la mage avec intention. Ainsi, elle n'était pas un bloc d'obsidienne. Non, la femme était une forteresse qui ne laissaient pas ses portes d'acier s'ouvrir pour tout le monde. La templière finit de se calmer. Si la mage était la rétribution de ses actes à Dairsmuid, pourrait-elle montrer telle émotion face à un être vivant ? Toute son éducation disait que les démons et les esprits ne pouvait ressentir que l'émotion qu'ils représentait. Quellcrist n'était pas possédé par un esprit de protecteur d'animal, non ? C'était une idée ridicule.

Mais, enfin, Quellcrist décida de répondre à la question maladroite de Léah. Elle ne faisait pas partie de l'Inquisition, ce qui était probablement logique. Mais au moins, maintenant, Léah savait que la petite bande de Quellcrist était vraiment des mages rebelles, dans la forme la plus exacte. Et la femme en était convaincu ! Après avoir goutté à la dissidence, elle ne voulait plus lâcher le morceau. Léah ouvra la bouche pour rétorquer à la longue tirade de la mage rebelle, répliquant au regard de glace de Quellcrist par un débordant d'une chaleur déterminée, mais quelqu'un toqua à la porte. Une rouquine passa la tête dans la porte ouverte. Léah lui jeta un regard étonné. Venait-elle d'être surprise d'entendre le cantique de la lumière dans la chambre. Dans quel endroit la Lumière de Cantique pouvait être ignoré, ou pire, détestée ?

Mais à entendre les paroles de la rouquine, elle semblait un peu idiote. Peut-être souffrait-elle de quelque maladie mentale ? C'était bien possible. En tout cas, il semblait que c'était elle qui avait soigné Léah. Elle se devait d'être respectable. Peut être serait-elle plus aimable que Quellcrist ? Le fait de préférer parler à quelqu'un d'idiot rendit triste Léah. Mais Quellcrist était trop froide. Trop... blessée ? L'idée sonna drôle à l'esprit de la Templière. Elle avait déjà vu des chiens se comporter comme Quellcrist. Ils avaient trop été battus par leur ancien maître, et ne faisait plus confiance à personne. Quand quelqu'un approchait la main tendu pour les nourrir , ils les mordaient. Cela semblaient bien être l'état d'esprit de la mage. Et étrangement... Léah ressentit de la pitié pour la femme qui n'était qu'un bloc de glace, insensible à toute chaleur humaine.

La templière obtempéra, et tenta non seulement de se redresser assise sur le lit, mais de se relever tout court. Des points chauds de douleur explosèrent un peu partout sur son corps, tandis qu'elle tentait de réunir toute la détermination dont elle était capable pour terminer son mouvement. Le fait de se trouver pratiquement nue devant deux inconnues ne la dérangeait nullement. Elle avait vu, et fait, pire. Mais malheureusement, la douleur était trop grande pour qu'elle arrive à finir son mouvement, et elle retomba lourdement, fesses la première, sur le dur matelas. Si on pouvait appeler ça un matelas, bien sûr.

« On dirait que votre magie a bien fonctionné, Ninon. Je vous dois probablement ma vie. »

En réalité, Léah ne savait pas du tout comment elle allait repayer cette dette. Pour l'instant, elle préférait se taire, et voir si une occasion de la repayer facilement se présentait. Elle garderait son honneur sans handicaper son futur. Elle n'allait certainement pas rester ici, dans ce cloaque. Plutôt mourir. Quellcrist, pendant ce temps, était retourné à ses papiers. Mais elle semblait déterminé à parler à Léah. Soit.

« Je vous appelle rebelle, comme j'appelle les Templiers Rouges des traîtres. Ils se sont éloigné de la Grâce du Créateur, avalant ce poison alors que les chercheurs ont manipulé notre devoir sacré afin de satisfaire leur ambition personnelle. Cela me dégoûte. Mais... A travers vos paroles, je sens un grand trouble. Quoi qu'il se soit passé dans votre vie, dans toutes vos vie, je cherche à le réparer, moi aussi. »

Elle porta une main à son cœur. Réparation, pour elle et les mages. Etait-ce possible ?

« Regardez le schisme de l'ordre du bon côté : Nous ne sommes que très peu de Templiers fidèle à la Chantrie. Ces bêtes de Templiers Rouges étaient des enragés, les plus extrémiste de notre ordre. Je connais quelque fidèle de mon ordre, ils partagent mes idées sur les Cercles. Imaginez : Les Mages, unis dans leur artisanat et leur savoir. Les cercles, endroits sacré pour la science des arcanes, protégés de la menace des abominations, des maleficarums, et des autres humains par notre ordre, les Templiers. »

Elle leva le menton, emporté par un élan de passion et de détermination.

« Regardez autour de vous, pensez vous que votre communauté durera longtemps ? Les templiers rouges sont une menace pour tout le monde. L'Inquisition, qui est la seule a faire ce qu'il faut faire en ce moment, ne pourra pas protéger tout le monde. La Chantrie ne devrait pas être pour vous symbole de désespoir. Elle devrait être le symbole d'une unité dont l'Humanité toute entière a besoin pour combattre les ténèbres. »

Bien sûr, en ce moment la Chantrie était aussi organisé que la petite bande de Quellcrist. Si ce n'est moins. Léah était convaincu qu'elle avait raison. Elle se demandait si son discours pouvait commencer à craqueler la surface du lac gelé qu'était Quellcrist.

Dim 29 Juil 2018 - 12:06

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Toutes blessent la dernière tue


Les paroles de la templière ne semblent faire guère d'effet auprès de la mage. Même Ninon semble déroutée et désolée face à un tel discours. Peut-être n'aurait-il pas fallu amener cette jeune femme jusque dans la bâtisse de Quellcrist. Peut-être, peut-être. Mais ce qui est fait est fait. La rousse soupire avant de se relever et remettre en place sa robe à jupons convenablement, en signe de prise de congés.
« Ne vous écharpez pas... »
Lâche-t-elle avec faiblesse. Elle est consciente que ses paroles seront vaines et que si son aîné se sentait en danger, l'alitée verrait sa condition empirer d'un tour de poignet. C'est pour cela que Ninon jette un dernier regard à Quellcrist, cette fois-ci suppliant. Suppliant cette femme froide et à tout jamais imperméable aux principes chantristes de se montrer compatissante à l'égard de la blessée. Et ce regard atteint Quellcrist, à tel point que les dents qui se serraient, crissaient et rendaient l'expression de son visage dure, arrêtent immédiatement leur process. La mage ferme les yeux et soupire longuement pour toute réponse. Et Ninon s'en va bien plus guillerette.
« À plus tard demoiselle des Coteaux ! »

La porte claque. Quellcrist la regarde un moment, en souriant en coin, en pensant à ce que vient de dire son aide farfelue et comme à son habitude facilement perturbable.
« Ne lui en voulez pas. Elle a mal prononcé votre nom sous le coup du stress. »
Une première pile trouve enfin un ordre de rangement, pour finir sa triste course entre des plaques de cuirs resserrées par des lacets. Malgré l'apparent fatras régnant dans le lieu d'habitation et l'état de certains papiers, piétinés volontairement ou froissés, cette pile semble être encore en parfait état. Comme si, il s'agissait de la chose la plus précieuse qui soit en termes d'écrits.
« Votre attitude est noble, en soi, Leah. Mais votre naïveté et votre loyauté auront tôt fait de vous perdre. Comme un jour elles m'ont perdues. »
Croire en la Chantrie n'est pas que l'apanage des templiers. Il peut aussi être celui de mages, touchés par une foi conséquente et irrévocable ... jusqu'à ce qu'un aléa ne contrarie grandement ce lien ténu, dans le sang, la douleur et l'indifférence d'autrui.
« Je ne sais ce qu'ont vécu ces templiers rouges. Mais aussi ignobles soient-ils, m'est avis qu'ils n'ont pas tous été comme cela. Comme les mages. Nous n'avons pas tous eu cette ... rébellion, en tête. »
Non la rébellion vient de la trahison. On s'insurge contre une façon de penser, universelle et présentée comme vertueuse.
« Nous sommes des humains, Leah. Si nous avons détourné nos yeux de principes, c'est bien que ces principes nous oblitéraient, nous empêchaient de vivre. Un Cercle ne peut pas être un cercle. Imaginez seulement que ce cercle soit fait d'un unique miroir. Vous êtes dedans avec nous. Obligés de regarder ce qui se passe à l'extérieur, de voir des proches regarder ceux enfermés, avec regret, culpabilité dégout. Débarrassés de poids. Templiers comme Mages. »

Quellcrist arrête son rangement pour prendre une autre pile de papiers, tâchés pour certains de sangs ou gondolés par ce qui semble être une coulée d'eau. Au nombre de dix, gardés dans un coin secret dont elle semble garder la clé sur son ras de cou. La mage aux cheveux noirs et au parfum de lavande vient s'asseoir à côté de la templière, et sort chaque papier, lettre ou rapports du Cercle de Ghislain faisant part de faits réprouvés, d'insultes, de pleurs et de détresse, de culpabilité et d'indifférence.
« Et voilà ce qu'apporte ce Cercle. Kirkwall n'est pas le seul à avoir maltraité des mages, ou laissé des templiers devenir fous. Là où je veux en venir, chère Leah ... »
Soupir. Cette fois sa main se tend dans un geste maternel. Doux, caressant, sur cette joue blessée et ce nez si parfait, malgré les aléas d'une vie de templière.
« C'est que le Cercle doit s'ouvrir à tous. Nous possédons tous une magie plus ou moins puissante dans nos veines, pour peu que nous la cherchions. L'Immatériel fait partie de chaque être. Et nous devons avoir cette chance, que nous soyons nains, elfes, humains, qunari. Sans égalité, sans connaissance, nous resterons dans l'ignorance. Et l'ignorance alimente la plus vindicative des haines. »
Une chose qu'elle ressent à l'égard de nombre de gens alliés à la Chantrie. Pourtant, elle est là, à ressentir une certaine nostalgie et affection pour cette femme, qui lui ressemble étrangement. Quand l'innocence et la loyauté gagnaient encore son coeur.
« La liberté, c'est de pouvoir vivre comme n'importe qui en Thédas. Refuser la liberté à un peuple, parce qu'il ne saurait pas en jouir, c'est prononcer qu'il sera toujours esclave, car c'est par l'exercice de la liberté que les hommes s'initient aux vertus qu'elle réclame... Vous avez bien de la chance, Leah. Profitez encore de ces bons moments ... »
De cette insouciance et cette joie, qu'elle aurait tant voulu garder. Pour servir elle aussi la Chantrie. Pour servir cette foi qui se veut soi disant unitaire, au détriment de la parole d'autrui.

Troisième lettre en morceaux en grande, partie perdue (+18):

Quellcrist se lève, et détourne le regard en voyant cette lettre apparaître de nouveau. Ses yeux bleu violacé se portent vers ses gants, qu'elle enlève ensuite doucement, par peur de voir apparaître de nouveau ses anciennes blessures. Mais, il n'y a que les cicatrices, que les marques de cordes qui ont modelé sous une autre forme sa peau. Mais cette femme, cette touchée par la grâce de la Chantrie doit savoir. Elle doit connaître la vérité. Perdue dans ses pensées, elle finit par dire d'un ton monocorde à la blessée.
« Voulez-vous ... une tisane ... ? Ou ... que je vous apporte vos armes ? Peut-être vous sentirez vous plus en sécurité en les ayant à vos côtés. »
Bienvenue au pays des merveilles, Leah de Cautraux.

Dim 29 Juil 2018 - 21:18

Léah de Cautraux
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– Nouvel Ordre –

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Bienvenue au Pays des Merveilles


Ninon ne semblait en effet pas être la plus brillante des femmes. Après le discours de Léah, qu'elle qualifierais d'enflammé, il n'y a pas eu de réaction. Juste un long silence, un peu gêné, tandis que Ninon regardait Quellcrist avait un regard un peu... suppliant ? Tout en lui murmurant -pensant peut être que Léah ne l'entendrait pas-  qu'il ne fallait pas que Quellcrist se batte avec Léah. Quelle idée saugrenue ! Est ce que la Vérité qui sortait des lèvres de Léah pouvait énerver quelqu'un à ce point ? La templière n'était vraiment pas sûre. Elle regarda, et écouta à peine, la mage qui l'avait soigné repartir. Léah l'avait remercié, mais ne voulait pas discourir avec cette idiote qui avait le culot d'écorcher son nom familial !

Léah roula des yeux quand Quellcrist suggéra que c'était sous le coup du stress. Certaines personnes n'était pas digne du temps de la Templière. Mais la mage semblait... un peu plus accessible depuis l'intervention de cette Ninon, ou alors... est ce que les paroles de Léah avait enfin atteint la dame de glace ? La réalisation coula sur Léah comme une cascade : Quellcrist avait été une fidèle. Elle avait fait partie des Justes. Qu'est ce qu'il avait bien pu lui arriver pour qu'elle s'écarte du droit chemin ? La femme était de plus en plus intéressante. Elle arrivait même à excuser les Templiers Rouges !

« Nous sommes des humains, Leah. Si nous avons détourné nos yeux de principes, c'est bien que ces principes nous oblitéraient, nous empêchaient de vivre. Un Cercle ne peut pas être un cercle. Imaginez seulement que ce cercle soit fait d'un unique miroir. Vous êtes dedans avec nous. Obligés de regarder ce qui se passe à l'extérieur, de voir des proches regarder ceux enfermés, avec regret, culpabilité dégout. Débarrassés de poids. Templiers comme Mages. »

Le choc noya toute autre émotion. Comment pouvait-elle dire ça des Templiers Rouges ?

« Je... Quellcrist. Ne dites pas ça sur les Templiers Rouges. Vous ne pouvez pas les excuser. Vous n'avez pas été témoin de ce que j'ai vu. Quand je suis allé à Dairs..- » La Templière coupa sa phrase immédiatement, avant d'avoir soudainement mal au cœur. Ce n'était pas une blessure physique. Elle avait enfoui ce souvenir au plus profond de son âme et ne voulait pas -ne pouvait pas-, le ressortir maintenant. « J'ai vu celui que je pensais être mon âme sœur lentement se transformer en monstre. Le Lyrium Rouge a juste été la chose qui m'a permis d'ouvrir les yeux. » Des larmes refoulées, indiquant clairement qu'elle ne devrait pas parler de ça, perlèrent au coin de ses  yeux. Avec un effort de volonté, elle put repousser ses larmes dans le miroir de son âme. « Croyez moi. Les Templiers Rouges, à part quelques pauvres âmes qui n'ont pas eu d'autre choix que de suivre, sont damnés. Au même titre que les maleficars. Par le Créateur, Quellcrist... ce sont des sauvages qui ne peuvent suivre que leur plus bas instinct ! Ne me dites plus que nous devrions pardonner les Templiers Rouges.  Plus jamais. »

Elle réussit à garder sa tristesse, et surtout sa colère ardente,  sous contrôle. A temps pour entendre le plan « génial » de Quellcrist. Ouvrir les cercles... C'était une idée originale. Dans tout le brouhaha de la rebéllion, Léah ne l'avait jamais entendu, celle là. Elle devait réfléchir à l'idée. Elle ne savait pas quoi dire pour l'instant.

Et alors que la main de Quellcrist, en un geste maternel et totalement incompréhensible, qui surprit beaucoup Léah, se posa sur la joue de la Templière, elle remarqua quelque chose. La femme portait un parfum de lavande. Cette odeur que Léah aimait tant. Se complaisant dans l'odeur, et la douce main de Quellcrist, elle ferma les yeux un instant, et une larme unique coula sur la joue de l'Orlésienne. Elle se resaisit, avant de regarder la mage dans les yeux.

« Andrasté avait en beaucoup de façon la tâche facile, hein ? La magie doit servir l'homme et non le dominer...  C'est à nous d'interpréter Ses paroles. »

Peut-être que Léah rappelait quelque chose à Quellcrist ? Elle ne pouvait savoir. Un petit silence s'installa, et Quellcrist alla chercher un paquet, et le remit entre les mains de Léah, d'un air solennel et... blessé.

Le contenu des lettres fit sauter un battement au cœur de Léah. C'était donc ça. C'était... horrible. Il n'y avait pas d'autre mot. O Créateur...

« Oh, Quellcrist... » d'un air chagriné, elle récita un poème à la mage.

« Sous la ferme poigne des circonstances,
Je n'ai ni gémi ni pleuré,
Sous les martellement de la chance,
Je suis debout bien que blessé.

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme. »


La diction de ce poème était une manière indirecte de dire « Je suis désolé ». Elle jeta un regard plein de pitié aux marques sur les poignets de Quellcrist, avec aussi un sourire car elle n'avait pas cité le Cantique de la Lumière à cette pauvre femme. La vérité de la nature de Quellcrist était désormais ancré dans l'esprit de Léah.

Elle s'en rappelerais, le moment venu.

Repliant la lettre d'un air solennel, elle la posa sur la petite table à côté du lit. Quellcrist lui proposa si elle voulait une tisane,  et son arme.

« Oh. Je ne pensais pas que vous me proposerais vous même de m'apporter ma lame. C'est une épée de famille, voyez-vous. Je serais bien heureuse de l'avoir à mes côté, et je vous jure de ne pas mettre en danger quelqu'un si ma propre vie, ou celle d'un autre, ne l'est pas. Et je ne dirais pas non à la tisane non plus. Vous direz à Ninon que je la soupçonne de s'être permis de se venger un peu sur moi en me donnant une soif pareille, sous couvert de m'avoir soigné. »

Elle sourit à pleine dent, presque un sourire de gamine.

« Oh. Et je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que vous utilisiez un parfum de lavande. Très bon choix. » Son sourire de gamine s'étendit en un sourire timide, comme si elle avouait un secret d'enfance à une parfaite inconnue. Ce qui était totalement le cas. Mais, redevenant sérieuse, Léah se risqua à une question.

« Mais... Quellcrist. Je suis curieuse. Qu'avait-vous fait durant la rebéllion ? Je sais que vous n'aimez pas ce mot, et sachez que je l'utilise spécialement pour vous faire parler. » »

Le sourire de gamine revint, le sérieux de la tristesse presque déjà oublié. Plutôt, enfoui quelque part dans sa mémoire. Son meilleur méchanisme d'auto-défense.



Sam 4 Aoû 2018 - 17:30

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Toutes blessent la dernière tue


Le tintement sempiternel d'une cloche se fait entendre, dans le coeur de Quellcrist. Un tintement faible car lointain. Un tintement survenant chaque matin, et ouvrant son esprit sur la nouvelle journée. Puis, de fil en aiguille, de sang coulant en larmes chutant, il est remplacé par celui d'une armure. Les paroles de Leah de Cautraux ont une consonance forte, pieuse et délicate, pour celui en quête d'amour, amour du Créateur. Mais pour la mage, il ne s'agit que de frappes supplémentaires, lui rappelant combien les mensonges et les regards fuyants l'ont assassinée, un jour. Ou plutôt comment ils ont assassiné C'reen. D'ailleurs, jamais elle ne s'est retournée. Elle est restée là, à fixer le bois de cette porte en espérant ne pas vaciller sous cet incommodant poids de remords et de terreurs secrètes.
« Ce que j'ai fait ? J'ai fait en sorte de survivre, Leah. J'ai fait en sorte de garder la foi, alors que peu à peu, elle me faisait défaut. J'ai appris à combattre pour des choses moins factices à mes yeux. Je ne me bats plus pour ce que la Chantrie déclame haut et fort, pour ne s'adonner qu'à de bien bas instincts. Je me bats pour des gens comme vous, qui ont la lucidité de vouloir changer toute cette hiérarchie établie, dans laquelle nous avons vécu en subissant sans cesse. Sans vraiment comprendre les tenants et les aboutissants.  »
Sa main vient entourer la poignée et l'enserrer fermement. Survivre. Devenir libertaire. Retrouver foi, protéger et croire en ces gens qui ont décidé avec elle de remonter jusqu'aux Tombes, alors que nombre se sont jetés dans la gueule du loup, à Golefalois. Se donner l'idée de créer des mages, ayant cette fois toutes les cartes en main, dans ce qui aurait dû être la vertu.
La porte s'ouvre sur un paysage enchanteur, vu de haut. Arbres immenses, feuillages laissant passer quelques superbes rayons de soleil. Et bruit de cascade, venant rafraîchir avec le concours du vent les bâtisses suspendues. Quellcrist croise les bras, contemplant avec douceur et quelque peu de fierté ce paysage unique, façonné par une trentaine de mains.
« Après tout ... une foi qui n'agit point, peut-on la qualifier de sincère ? »

Scylla vient de terminer son repas et, sans crier gare, passe au dessus de Leah pour prendre congé de son sanctuaire. Il regarde cependant une dernière fois la templière, de ce regard qu'ont les oiseaux de proie. Alerte et méfiant. La libertaire se tourne enfin, se montrant un peu plus encline à sourire devant son invitée, si l'on puit dire.
« Je reviens avec vos effets, ainsi que de quoi boire et vous sustenter. Ninon a dû tout préparer, mais tout oublier, comme à son habitude. »
Hochement de tête pour la saluer une dernière fois.
« Reposez vous, Leah. »
La porte se ferme. Alors que la marche semblait toute tracée et l'esprit de la mage moins assombris par de tristes constations, l'un de ses comparses accoure en manquant de prendre ses pieds dans les cordages reliant son habitation à celle de la plateforme où se rendait Quell.
« Le soldat. Le soldat est mort. »  
Quellcrist s'arrête derechef. Figée. Mal. Une autre âme perdue, alors que celui-ci semblait sorti d'affaire.
« Les templiers rouges sont à notre recherche. Il y a au moins deux patrouilles dans le secteur. On ne peut pas faire de sépulture ou ...  
- Dans ce cas, on le brûle. Préparez la plateforme et une décoction explosive. Cela les attirera droit vers la faille. »
D'habitude cette plateforme leur sert à se rendre de manière fluide jusqu'à cette faille de l'immatériel, dont ils étudient les aspects et les mouvements. Mais aujourd'hui, elle servira à leur survie. De manière radicale et efficace.

Imaginez maintenant un cadavre volant, volant jusqu'à la dernière étape de son destin tragique, armé d'une grenade sur sa hanche, et allongé sur le côté tel un nourrisson à peine sorti du ventre de sa mère. Il ne peut plus entendre ce vent qui siffle autour de lui, ni sentir cette odeur de mousse et de feuilles galvanisée par la chaleur ambiante. La plateforme bute, et le cadavre tombe. Il tombe jusqu'à ce sol herbu, brillant de vert sous les effets de cette faille de l'Immatériel. Que c'est beau. Mais ça aussi il ne peut le voir. Un craquement se fait entendre. Un autre, plus ... terreux. Et tout explose. Le cadavre aussi, en mille morceaux. De leur côté, les mages actionnent le système de retour, pour cacher leur présence aux templiers rouges abrutis, et attirés par ce bruit immense. Eux vont sans doute mourir. Mais les mages encore aujourd'hui, survivront.

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