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Ven 20 Juil 2018 - 20:49

Anonymous
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Siha se tourna sur le côté pour la énième fois cette nuit-là, ne parvenant toujours pas à se rendormir. Il restait pourtant une bonne heure avant le lever du soleil et les étoiles brillaient encore dans le ciel pâle, dans cette espèce d'étrange entre-deux, moment singulier entre la nuit et le jour. Une fois encore ses rêves avaient été agités malgré la prise de son thé et l'utilisation d'une relique magique disposée de sorte à repousser les démons. Rien n'y faisait, depuis sa visite dans le domaine de De Guivre il y a deux nuits de cela, il lui était impossible de trouver le repos peu importe la méthode.
De fait son seul réconfort était de savoir que les horreurs qu'il voyait dans ses songes n'étaient rien en comparaison de ce qu'il faisait subir au Marquis chaque fois que ce dernier fermait les yeux. Ce n'était finalement qu'un maigre retour de bâton pour ce qu'il avait fait, et si faire une chose pareille allait à l'encontre de l'éthique qu'il s'imposait en tant que Rêveur, Siha n'était pas sûr qu'il le regretterait un jour. Dans quelques mois peut-être en aurait-il le luxe, lorsqu'il aurait enfin vengé tous les noms gardés dans des boîtes.

Passant une main dans ses cheveux tressés il se redressa finalement et repoussa les peaux avec lesquelles il s'était recouvert. Depuis la veille il était rentré auprès des siens dans un avant-poste temporaire, destiné à servir de relais entre les Aravels principales et les grandes villes Orlésiennes. Une demi journée de marche ce n'était pas bien long pour les dalatiens habitués à ces pérégrinations, d'autant qu'il n'était pas question d'alerter les autorités de leur présence. Techniquement il aurait pu rester dans le cabanon qu'on lui avait désigné afin d'organiser la suite de ses plans, seulement l'oppression urbaine avait eu le dessus. Toujours un peu chamboulé par cette mission peu ordinaire il avait préféré rentrer pour se ressourcer, reprendre son souffle après avoir été un poisson tiré de l'eau trop longtemps.

Retrouver le poids de ses obligations envers le clan ne lui paraissait plus si lourd tout à coup, et dormir à la belle étoile avait fait un bien fou à sa claustrophobie grandissante. Néanmoins le sommeil était une denrée rare, et son esprit ne cessait de vagabonder à mille et un endroits différents. Quittant le feu près duquel il s'était allongé, Siha  retourna dans le silence de sa tente afin de prendre son almanach et continuer de dessiner au charbon, comme il avait si souvent l'habitude de le faire pour se changer les idées. Certes il n'avait pas avec lui les pigments naturels avec lesquels il aimait colorer ses esquisses, mais au moins il pouvait se concentrer sur quelque chose de vaguement constructif.
Les minutes passèrent et bientôt il fut absorbé par la tâche, donnant vie à un croquis de hahl dont les bois s'étendaient comme mille ramifications complexes, à mi chemin entre les branches d'un arbre et les zébrures d'un éclair déchirant le ciel. Pointilleux, il penchait la tête en quête d'un jeu d'ombres satisfaisant lorsqu'une voix familière l'appela depuis l'extérieur.

« Archiviste, Jillian est rentrée et elle vous demande. Apparemment notre patrouille a trouvé un intrus suspect qui rôdait non loin du camp. »
« Un humain? Est-il seul ? » Posant son ouvrage sur son bureau de fortune il se leva d'un bond, les sens en alerte.
« Non, l'un des nôtres. Et oui, il est seul. »

Ironiquement cette perspective était bien plus bizarre, après tout un ami du clan n'aurait pas besoin de les suivre, il aurait simplement pu les trouver en annonçant sa visite au préalable. Ce n'était donc ni un Felassan ni un membre des clans alliés aux Bellanaris. Inquiétant.

Siha dodelina de la tête, les sourcils froncés par la préoccupation. Il ferait mieux de se lever et rejoindre son bras droit avant que cette dernière n'applique ses zélées méthodes sur leur invité. Jillian était une éclaireuse hors pair et une guerrière émérite, capable de prendre le relais de leur Maître chasseur en son absence, comme c'était présentement le cas. Néanmoins elle prenait sa tâche un peu trop à cœur, tenant à respecter les consignes reçues à la virgule près. Et si Sehariel avait formé une disciple aussi capable que lui, celle-ci avait aussi hérité de sa légendaire intransigeance en matière de sécurité.

L'aube se levait à peine dans le dos de Siha lorsqu'il se dirigea vers l'entrée de la clairière qui leur servait de rempart naturel, bâton en main. Prêt à renvoyer chez lui le citadin égaré qui s'était montré trop curieux, il marcha le pas leste, cachant sa fatigue derrière son habituel masque de solennité.


Dim 22 Juil 2018 - 1:39

Anonymous
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Garas quenathra, mir yeran ?


Zevran avait toujours été d’un naturel remuant mais là s’en était trop. Mathilde l’écoutait depuis deux jours lui rabattre les oreilles à propos de la mission avec le dalatien et elle avait parfaitement saisi que c’était une des missions les plus intéressantes que l’assassin avait eut depuis longtemps. Elle avait fait l’erreur en le voyant revenir de lui demander comment cela s’était passé et l’elfe en avait presque oublié de lui faire l’amour. Il était parti dans une explication voilée - il ne lui expliquait bien sûr jamais les objectifs ou le nom des cibles ou des clients – de ses péripéties nocturnes. Non pas que Mathilde ne sache apprécier une bonne histoire, mais elle était nue devant un homme habituellement fou de désir, qui était à présent assis sur le bord du lui raconter une histoire sordide…

Le premier soir elle laissa passer. Une fois n’étant pas coutume elle se contenta d’une étreinte rapide et passionnée mais peu satisfaisante. Zevran ne l’avait pas habituée à ça, elle avait assez de ses clients habituels pour la laisser insatisfaite sur le lit de sa chambre. Elle contempla le visage hâlé de l’Antivan pendant son sommeil et roula des yeux. Personne ne pouvait être parfait après tout, elle lui demanderai de se faire pardonner au matin.

Mais le matin arriva et Zevran avait à faire en ville. Il la laissa donc là, sans se rendre compte qu’elle était en colère. Il partit vaquer à ses occupations, essentiellement se rendre chez l’herboriste afin d’assembler de nouveaux poisons et lorsqu’il revint le soir, rebelote. Il n’avait que le nom de l’archiviste à la bouche. Au moins ce soir là fit-il honneur à sa partenaire de façon convenable.

Le jour suivant ne fut pas différent. L’Antivan sortit pour se renseigner sur de possibles esclavagistes en ville avec peu de succès, ce qui était parfaitement normal quand on considérait l’échec mais beaucoup moins quand on considérait qu’il n’était pas sensé travailler pour Siha à ce moment là. Il revint à la maison de passe et lorsqu’il prononça le nom de Siha pour la première foi de la soirée, Mathilde se mit hors d’elle, jeta ses affaires dans sons sac et le lui lança à la figure.

- «  Mais s’il te fascine tellement ton Dalatien, prends tes affaires et va le retrouver ! Aller ouste ! Je ne veux plus te voir !»

Il eut juste le temps d’entendre la porte claquer derrière lui avant de réaliser qu’elle venait de le mettre dehors pour de vrai…. Ah les femmes, des créatures tellement émotives.  Un sourire se dessina cependant sur son visage…. Ce n’était pas une si mauvaise idée. Cela lui donnerait en plus l’occasion de se rendre compte de la nature de la cause que défendait Siha avec les Felassan. Pas qu’il se sente concerné par les droits des elfes particulièrement, après tout, il était selon lui toujours possible d’être libre quand on le voulait vraiment. Mais cela pourrait s’avérer utilise de se faire une idée, même si ce n’était que pour définir quel type de service il pourrait leur proposer à l’avenir. Oui décidément, Mathilde était une femme de bons conseils. Il allait retrouver Siha et faire un peu le tour du propriétaire.

***

L’aube se levait à peine lorsqu’il atteignit la vue de la lisère des arbres il chercha un point élevé pour observer la forêt. Il y avait une colline non loin, il prit le chemin de son sommet en rajustant son bardas sur son dos. L’emprise du lion… quelle idée de descendre plus au sud que le SUD… il ne neigeait pas encore à cette époque de l’année mais le froid restait glacial, spécialement pour un nordiste comme Zevran. Il ressera son cache nez autour de son visage en observant la cime des arbres. Un peu à l’est de sa position on pouvait distinguer la fumée d’un feu de camp. Si ses indications étaient bonnes ça devait être le camps des Felassan. Il allait falloir qu’il parvienne à croiser des chasseurs avant de trouver le camps à présent.

Il errait dans les bois de façon désordonnée mais toujours en direction de l’est, maximisant ses chances de tomber sur une patrouille ou quelque chose y ressemblant. Il lui fallut plusieurs heures avant de se retrouver cerné au milieu de nul part par des archers aux visages tatoués. Immédiatement il leva les mains en l’air et leur sourit.

- «  C’est un crime de faire marcher un homme dans ce froid pendant si longtemps, j’ai du mal à croire que vous ne m’aviez pas repéré plus tôt. »

- « Oh nous t’avions repéré, tu fais plus de bruit qu’un bronto quand tu marches. Mais tu te rapproches un peu trop de notre campement, décline tes intentions. »

- « Je viens voir Siha Bellanaris, C’est un arch... »

- «  Nous savons qui c’est. Qu’est ce que tu lui veux ? »

- « C’est …. je ne dirai pas un ami, mais nous avons eu des rapports assez forts ces derniers jours et j’espérai pouvoir le rencontrer à nouveau. »

Il laissa le double sens faire son effet…. Cela eut juste le mérite de faire grimacer la blonde qui s’adressait à lui. Ne comprenant pas la langue des elfes, il ne put pas suivre la conversation qu’elle eut avec ses chasseurs. Elle revint à lui, dubitative, il lui adressa un sourire charmeur.

- «  Tu fais partie des Felassan ? »

- « Non. »

- « Et tu n’es pas Dalatien ? »

- « Je pense que je serai au courant si c’était le cas. »

- « Remets moi tes armes et tu pourras entrer dans le camps, je ne garantis pas que Siha accepte de te voir. »


- « Vos désirs sont des ordres, Hermosa. »

Il entreprit d’enlever lentement les dagues de sa ceinture et de ses bottes, il les donna à la blonde qui n’avait pas l’air de s’émouvoir de son flirt. Mais peut-être n’avait elle aucune idée de ce que cela voulait dire. Il laissa les chasseurs fouiller son sac de voyage et n’y trouver rien de particulièrement suspect en dehors de ses fioles. Le groupe se mit ensuite en marche vers le camps et Zevran poussa la chance.

- «  Si Siha refusait de me voir, me permettrez vous de pleurer dans votre décolleté ? »

***

Du coup le chemin vers le camps se fit enserré par des cordes douloureuses et avec un sac de toile sur la tête. Lorsqu’il sentit qu’on tirait à nouveau sur le sac et que la lumière du jour l’éblouit, ce fut après avoir été jeté à terre sans ménagement sur un sol froid. Levant la tête il découvrit le visage de Siha. S’armant de son sourire le plus séduisant il tenta d’avoir l’air parfaitement à l’aise dans sa situation.

- «  Diletto ! Vous ici, quelle bonne surprise ! »

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Mar 24 Juil 2018 - 19:10

Anonymous
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Á peine avait-il eu le loisir de marcher vers l'entrée de leur sommaire campement que ses yeux se posèrent sur la silhouette fine balancée à genoux à ses pieds, sans grand ménagement. Inquiet il étudia le visage fermé de Jillian, qui haussa des épaules en ronchonnant, comme pour protester face à son regard désapprobateur. Secondée par un éclaireur aux cheveux d'un extravaguant auburn, elle finit par sortir de son mutisme afin de faire un rapport succinct et pragmatique. Toujours droit au but et d'une franchise presque brutale, la jeune femme ne s'exprimait pas pour ne rien dire.

« Je n'y suis pour rien, il l'a cherché. »

Ce fut sa seule explication en dalatien, ce qui le fit rouler des yeux. Si leur étrange visiteur était encore en vie c'est qu'il s'était rendu sans opposer de résistance, et que comme on lui avait déjà annoncé, il ne s'agissait pas d'un humain. Intrigué, l'archiviste s'avança tout en gardant une distance de sécurité, sait-on jamais que l'énergumène change d'avis, sentant cinq paires d'yeux prêts à agir observer attentivement sa réaction. Pourtant lorsque le bout de toile fut levé sur l'identité du mystérieux intrus, Siha eut toutes les peines du monde à ne pas heurter son front de sa paume. Un long soupir quitta ses lèvres serrés, et il refréna son rire en se pinça l'arrête du nez.

« Oh tiens, qui voilà... »

Jillian qui interpréta son expression ambiguë comme une rare marque de colère posa une main impérieuse sur le menton de l'antivan, pencha sa tête en arrière et lui mit un couteau aiguisé sous la gorge, prête à l'exécuter sur le champ. Ce ne fut que lorsqu'elle en reçut l'ordre direct qu'elle relâcha prise, bien qu'il soit clair que cela ne l'enchantait pas.

« Inutile d'aller aussi loin, Jillian. Aide-le à se relever. C'est un homme fiable... pour l'instant. » Réajustant la maigre tunique qui le recouvrait, Siha n'ébaucha pas un seul geste pour le faire détacher, néanmoins. Pourquoi gâcherait-il une vue si plaisante, alors qu'il pouvait en profiter un peu ? « Et le connaissant je crains qu'il méprenne ta coercition pour un jeu douteux. »

Elle ne sembla pas comprendre de quel type de jeu il était question mais s'exécuta, puis fit docilement un pas en arrière, surveillant de loin. Passant sa mauvaise humeur sur le reste des éclaireurs, elle leur ordonna de retourner à leurs postes d'un ton sec. Aucun d'entre eux n'osa discuter, mais plusieurs d'entre eux avaient un sourire entendu au coin des lèvres, trop habitués à son tempérament pour s'offusquer.
Siha s'avança pour faire face à l'ancien Corbeau, se gaussant ouvertement de la position inconfortable dans laquelle il se trouvait actuellement. Combien de temps mettrait-il à ruser pour essayer de se libérer de lui-même, il se le demandait. Quoi qu'il en soit il le regarda de la tête aux pieds, bien plus ouvertement qu'il ne l'avait fait lors de leur première rencontre dans les jardins. À en juger l'état de son attirail, Zevran n'était pas si préparé à vadrouiller dans la nature...

« Le ruban est un peu rustique et le nœud sûrement un peu trop serré, mais mon... luxueux cadeau ne devrait pas avoir trop souffert. Bizarre, je n'ai pas souvenir que ce soit déjà mon anniversaire. » Passant les bras de part et d'autre dans le dos de l'assassin il semblait presque l'enlacer. Murmurant contre son oreille, Siha s'amusa de le voir gêné par le froid et lui transmit momentanément sa propre chaleur corporelle. « En quel honneur ai-je droit à une visite surprise ? »

Prenant son temps, le rêveur canalisa la magie pour créer un épieu de pierre affûtée et défaire les liens, qui tombèrent finalement à terre, sans un bruit. Son regard félin était chargé d'espièglerie, mais aussi d'une profonde curiosité.

« Je vous ai manqué tant que ça ? »
Son sourcil se haussa, comme s'il ne doutait pas un seul instant de la réponse à venir.

Sam 28 Juil 2018 - 13:05

Anonymous
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Garas quenathra, mir yeran ?


Si Siha eut visiblement envie de rire, ce n’était pas le cas de l’éclaireuse qui lui passa immédiatement une dague sous la gorge. Il n’eut cependant pas le temps de rétorquer une quelconque réponse douteuse, Siha l’avait bien cerné. Il éclata d’un rire chaud et envoya un clin d’oeil à l’archiviste.

- «  Et voilà Diletto, en une phrase vous avez chassé ma partenaire de jeu. Je devrais vous en vouloir, j’ai toujours aimé jouer avec des couteaux. »

La position était en effet inconfortable, cela était plus dû aux cordes qu’à la position elle-même. La chasseuse savait ce qu’elle faisait, elle avait serré les nœuds assez fort pour lui faire mal mais pas assez pour lui couper la circulation et elle les avait placés aux points de contacts des nerfs afin de le faire souffrir quand il tentait de bouger. Ce n’était pas très sécuritaire mais en même temps la dite Jillian n’avait pas l’air de savoir qu’on pouvait se servir des cordes de façon récréative. Cela n’avait pas particulièrement l’air de déranger l’Antivan de se retrouver dans une telle situation cependant, car aussi inconfortable soit elle il avait l’air plus intéressé par la présence de Siha que par la possibilité d’être libéré de ses liens.

Ce dernier avait d’ailleurs l’air d’apprécier la vue, il ne se pressait pas pour le détacher et Zevran trouvait une certaine satisfaction à l’appréciation dans le regard de l’archiviste. Les yeux dorés parcoururent toute sa silhouette avec une intensité qui n’existait pas jusque là pas dans leurs interactions. Curieux de ce changement, il détailla le visage pale de l’autre elfe, alors comme ça il était un luxueux cadeau ? Non pas qu’il se plaigne mais les perspectives avaient l’air de s’ouvrir devant lui. Il n’était peut-être pas le seul à avoir espéré une nouvelle rencontre.

- «  Il se trouve que la personne qui m’a emballé était très consciencieuse, elle avait peur que je m’échappe avant la fête. J’avais pourtant été très clair quant à mon intention de venir vous rejoindre. Ou peut-être a-t-elle juste pris du plaisir à me saucissonner, allez savoir avec les jeune filles de nos jours. »

Il observa Siha se placer dans son dos alors qu’il était parvenu à s’asseoir. La chaleur de son torse frôlant le dos de l’assassin soulagea la morsure du froid quelques instants, il était tenté de se laisser aller contre lui mais les cordes rendaient tout mouvement hasardeux, il ne se risqua pas à bouger du tout.

- « Et bien je me suis dit que puisque nous allions travailler ensemble à nouveau il serait intéressant de venir observer mon nouvel employeur, il se trouve que j’ai appris beaucoup de choses en peu de temps sur toi Diletto, les gens parlent dans la basse ville, je suis venu vérifier par moi-même. »

Les cordes se relâchèrent et il joua des épaules pour se soulager de leur pression. Zevran était un homme qui connaissait ses limites et il préférait ne pas rester trop longtemps avec un nœud collé à son nerf radial. Certes c’était efficace pour immobiliser une victime mais il avait besoin de ses mains pour travailler et avoir les doigts paralysés n’était pas vraiment quelque chose de souhaitable dans sa ligne de métier. A la dernière question il se tourna vers Siha avec un sourire charmeur.

- « Est ce si étonnant ? J’ai toujours eu un faible pour les personnes au physique avantageux qui veulent me traîner dans des histoires impossibles. De plus, ma curiosité est presque maladive et il y a nombre de mes interrogations qui sont restées sans réponse, Diletto. » S’approchant encore un peu plus, leurs visages se frôlant sans se toucher il ajouta. « Et cette histoire de change forme m’a fait me réveiller couvert de sueur et animé d’un désir ardent... »

Il passa évidemment sur le fait qu’il s’était fait mettre dehors par Mathilde, ça n’avait aucune importance, après tout ce n’était pas comme s’il manquait d’option quand il s’agissait de se loger et la raison pour laquelle il n’avait pas exploré ces options était tout à fait anodine.

Trop absorbé par sa petite tentative de flirt avec Siha il ne remarqua pas Jillian de loin qui faisait les gros yeux. D’une façon générale il n’était pas très attentif à ce qui se passait autour d’eux dans le camp. Repenser aux rêves de ces dernières nuits chassait la sensation de froid de son corps. Il essaya d’oublier que Siha ne portait qu’une tunique légère en guise de vêtements car rien que l’idée lui donnait des frissons.. De froid ou de désir rien n’était moins sûr.

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Mar 31 Juil 2018 - 18:14

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« Dans ce cas j'aimerais que vous choisissiez des jeux moins sanglants, et surtout des partenaires plus conscients des vos intentions. »

Si ses paroles pouvaient passer pour un reproche, le ton de sa voix et son regard n'étaient pas empreints d'un grand sérieux. Pas encore tout du moins, et si possible il préférerait que cela ne change pas. L'archiviste avait suffisamment été aspiré par ce qui s'était passé au manoir de De Guivre il y a deux nuits déjà, et les souvenirs doux-amers ne l'avaient pas quitté depuis lors. Cela dit le résultat de cette petite visite était tristement prévisible, sa mémoire d'une précision presque encyclopédique et ses obligations ne lui laissant pas de répit.

Pour cette raison et d'autres encore, la présence de Zevran lui semblait au mieux une agréable surprise, au pire une distraction bien méritée. D'autre part ce charmant minois et le souvenir d'un baiser volé n'effaçaient pas le revers de cette complexe médaille. Avant tout l'Antivan restait un assassin doté d'un incroyable sang froid ; sûrement capable de retourner sa veste sans hésitation si les circonstances l'exigeaient, ou si une offre plus alléchante se profilait ailleurs. Certains diraient que Siha était une personne si méthodique qu'il frisait la compulsion, mais en lumière de ce qu'il avait pu voir, il aimait simplement se décrire comme quelqu'un de prudent. Il faudrait davantage qu'une aventure nocturne et un flirt pour endormir sa méfiance... et seule Mythal savait ce qui pourrait enfin gagner sa confiance.

« Ah oui ? » Dit-il sans se montrer inquiet le moins du monde, sachant pertinemment que les elfes des villes avaient la fâcheuse tendance à soit le diaboliser, soit le mettre sur un piédestal. Il n'y avait pas grand espace pour un entre-deux, seuls ceux l'ayant rencontré en personne ayant une idée plus réaliste de qui il était vraiment. « Et que raconte-t-ils de si intéressant, qui me vaille une visite en personne ? »

Du coin de l’œil il repéra le regard noir que lançait Jillian à cet homme qui prenait la liberté de tutoyer Siha comme s'ils avaient grandi ensemble. Les bras croisés sur la poitrine il toisa son aventureux invité, notant avec amusement l'esquive à sa dernière question. Il aurait été clairement plus surpris par une réponse que par l'absence de cette dernière, mais il lui paraissait hilarant que son vis-à-vis ne prenne pas non plus le temps de nier. Et puis voulait-il sincèrement lui faire croire qu'il avait bravé ses habitudes de citadin pour patauger dans la froide cambrousse juste pour confirmer des rumeurs ? Dans quelques heures il ferait peine à voir, à grelotter perdu au milieu de nulle part, sans un feu où se réchauffer.

« Tu sais ce qu'on dit sur le chat et sa curiosité, non ? »

Se penchant pour le libérer des cordages, Siha prit son temps afin de savourer cette étreinte à la saveur un peu particulière. Son souffle se perdit sur le lobe du mercenaire en un toucher éphémère qui aurait aisément pu passer pour un accident, si le dernier commentaire empli de provocation n'avait pas secrètement rallumé un feu qu'il pensait éteint.

« Oh ? » dit-il avec fausse incrédulité, plus sceptique d'avoir laissé une forte impression que de l'attrait accordé à ce don peu habituel. Après tout Zevran n'était ni le premier ni le dernier à porter un regard lascif là-dessus. « Pourtant vous ne semblez pas manquer de compagnie en ville, et je suis sûr que nombre de vos... colocataires sont impatientes de vous faire oublier un humble dalatien. »

S'humectant les lèvres gercées par l'air froid de l'aube encore à venir, Siha posa une main sur l'épaule du blond et dodelina de la tête, l'invitant d'un signe de tête à se joindre à lui près du feu. Le campement était minimaliste et seule une Aravel solitaire sortait d'entre la semi-obscurité, ses voiles blanches tremblant silencieusement sous la brise du matin.

« Allez venez vous réchauffer avec moi, vous devez avoir froid après avoir marché tout seul. »

Étendant les peaux qui retenaient sa chaleur afin qu'ils puissent s'asseoir confortablement, Siha remit de l'eau chaude sur le feu afin de préparer un thé et s'installa en tailleur tout en faisant une place à sa droite. Fouillant dans sa besace il en saisit aussi une gourde qu'il posa à portée, l'air un peu hésitant.

« Cela ne vaut pas le confort auquel tu es habitué, mais c'est tout ce que j'ai à offrir dans un campement comme celui-ci. » Les mains posées sur les cuisses il avait un petit sourire désolé sur les lèvres, mais ne montrait pas de honte pour autant. « Si tu n'aimes pas le thé, j'ai de la liqueur dalatienne à te proposer. Par contre fais gaffe, c'est très fort. »

Le feu se remit à crépiter doucement, donnant une jolie teinte cannelle à la peau de l'ancien Corbeau, qui semblait encore plus attrayant dans cet environnement si différent de celui où ils s'étaient croisés la première fois. Comme pour briser le charme, Siha expira profondément puis l'interrogea enfin, le regardant dans les yeux.

« Tu as des choses à me raconter, de nouvelles découvertes peut-être ? Ou bien as-tu si hâte que je fasse usage de la faveur que tu m'as concédée ? »

Sam 4 Aoû 2018 - 0:27

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Garas quenathra, mir yeran ?


- « Là, là Diletto, pas une goutte de sang n’a coulé, si ? Quand à mes partenaires, je ne prends jamais rien qu’ils ou elles ne veuillent donner, c’est un genre de credo. »

Il avait conscience que Siha le taquinait mais il lui semblait important de faire le point là dessus. Autant pour qu’il se sente libre de refuser ses avances si elles l’offensaient que pour l’assurer que Jillian n’avait jamais risqué aucun affront autre que ses flirts éhontés. Il savait que son attitude était généralement perçue comme empreinte d’un intérêt vivace pour la sexualité, et il ne pouvait nier que cette impression était tout à fait justifiée. Il avait également conscience que tout le monde n’était pas sensible à la sensualité qu’il avait tendance à mettre en avant dans ses interactions avec autrui. Certains s’en offensaient même, s’en agaçaient ou s’en embarrassaient. La vérité était que sans réponse positive de la part de la personne à qui l’Antivan s’adressait, ce dernier n’avait aucunement l’intention d’agir. Ses plaisanteries étaient creuses, ses invitations étaient vides. « Trouve tes plaisirs là où ils te trouvent, lorsque la vie te les présente » lui avait dit Jézabel, et ce conseil ne lui avait jamais fait défaut.

- « Oh j’ai entendu toutes sortes de choses, toutes tellement différentes qu’on pourrait croire que vous êtres plusieurs derrière ces jolis yeux dorés. Selon certains tu serais un sauvage dalatien venu pour enlever des enfants, selon d’autres tu serai un héro défenseur des elfes, selon d’autres encore tu chercherai des adeptes pour danser nu sous la lumière de la lune. Avoue que c’est très intrigant. J’ai également entendu des rumeurs qui portent un autre nom, les felassan… C’est peut-être un peu tiré par les cheveux mais j’ai la vague impression que des liens se tissent dans le noir entre les histoires qui les concerne et celles qui parlent de l’archiviste qui est venu me chercher pour sauver de simples servantes... » Il laissa échapper un petit rire « la curiosità uccise il gatto, nous avons la même à Antiva. Mais c’est malheureusement dans mon caractère d’être incorrigiblement curieux. »

La patience de Siha face à la tâche qu’il accomplissait, la proximité qu’il établissait entre eux ne laissait pas Zevran indifférent. Le souffle de l’archiviste sur la peau sensible de son oreille aurait pu lui arracher un soupir de satisfaction s’il n’avait pas senti que cela aurait fait trop plaisir à son « tortionnaire ». L’incrédulité contrefaite de Siha arracha un rire sonore.

-« J’apprécie grandement la compagnie de mes … contacts… mais c’est le genre de compagnie que je connais depuis bien trop longtemps, je suis né dans une maison de passe après tout, je connaissais ce monde avant d’en comprendre les attraits et crois le ou non, les filles de joie sont les mêmes partout à Thédas…. Quoi que plus libérées dans le nord, mais c’est la chaleur qui veut ça. »

Il regarda la langue du dalatien passer sur ses lèvres et l’envie de les ravir à nouveau lui pris les reins. Mais il n’en fit rien. Il se contenta de suivre Siha près du feu et d’accepter de le thé avec gratitude, il n’aurait normalement pas dit non à de l’alcool mais il avait eut l’occasion de goûter des liqueurs dalatiennes par le passé, le goût en était hasardeux et la teneur en alcool pouvait tuer un cheval. Il avait fait un bon voyage, ce n’était pas une bonne idée.

- «  Tu ne sembles pas en savoir long sur ce à quoi je suis habitué, Diletto. » dit-il avec un clin d’oeil. « Je voyage beaucoup, en de bien différentes compagnies. Bien que j’apprécie le confort des villes ce n’est pas mon quotidien. J’ai vécu sur les routes plus que dans les villes ces dix dernières années, avec parfois des ombres dans mon dos qui me forçaient à me cacher dans des endroits bien moins accueillants que ce campement. Ton hospitalitée est très appréciée. »

Il marqua une pause, puis, ne pouvant s’en empêcher il se dessina un sourire espiègle.

- « Bien qu’il y ait des façons plus agréables encore que le thé pour se réchauffer. »

Le feu était néanmoins une bénédiction, il laissa son regard se perdre dans les flammes pendant un moment. L’odeur du thé mêlée à celle du bois se consumant lentement et de la terre humide et fraîche autour d’eux, cela lui rappelait les campement à l’époque où il voyageait avec Wulf. Le thé de Wynne avait un parfum plus sucré et il arrivait rarement que l’air ne soit pas empreint des odeurs d’une journée de marche en armure, mais cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas vraiment senti…. Un blanc s’imposa à lui, ne trouvant pas les mots pour formuler ce sentiment il le rangea quelque part dans sa tête où il ne pourrait pas le déranger à nouveau. La voix de Siha le ramena de ses péroraisons.Il tourna le regard vers lui.

- « Et bien j’ai quelques noms d’acheteurs en ville, si tu veux localiser les gens qui achètent des esclaves mais c’est une perte de temps, les effrayer pourrait déplacer le réseau. » Soudain quelque chose le frappa,Siha avait l’air de penser qu’il était là pour le travail. « J’étais sérieux quant à mes raisons de te rejoindre ici, Diletto, je ne suis pas venu parler affaire, mais pour mieux te connaître toi, et la cause que tu défends et pour laquelle tu vas utiliser mon bras. »

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Lun 6 Aoû 2018 - 2:26

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La consigne implicite ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, bien que Siha ait choisi de ne pas manifester de réaction particulière. Il y avait encore bien des choses qu'il ignorait au sujet de son hôte, et si leur première journée et soirée ensemble avaient su lui montrer des facettes très singulières de sa personnalité, il était clair que c'était insuffisant pour se faire une idée définitive. Zevran était-il un homme sensuel au sang chaud, un impitoyable assassin au versatile jeu d'acteurs ; ou finalement était-il tel que le suspectait Siha, une étrange tonalité de gris entre les deux ?
Balayant ses interrogations d'une couche d'humour, Siha apprécia la distance qu'avait prise Jillian pour les laisser discuter en paix. Sa tente étant légèrement à l'écart des autres, au moins n'aurait-il pas à se soucier des oreilles indiscrètes.

« Peut-être somme-nous plusieurs, en effet.
Son sourire cacha l'amertume ambiguë de son genre, avant qu'il ne poursuivre plus légèrement. Mais si je dois danser nu sous la lune je le fais seul... ou en compagnie restreinte. » Ne put-il s'empêcher d'ajouter avec espièglerie.

Le temps que le blond continue d'exposer les folles rumeurs qui couraient sur lui, il avait pu s'affairer sur diverses autres tâches tout en continuant de l'écouter, ponctuant ses paroles de quelques expressions confuses. Ensuite il aborda le sujet des Felassan, ce qui eut pour effet de le rendre plus pensif et prudent. S'il n'était pas opposé à l'idée d'admettre son lien envers le mouvement, il n'en restait pas moins une introduction abrupte à ce genre de conversation. Or ce n'était pas vraiment la direction qu'il avait espérée, à en juger les prémices de leurs retrouvailles. Néanmoins comme aucune question directe n'avait encore été posée Siha se contenta de hausser les épaules en s'installant confortablement sur les peaux, imperturbable.

« Je... suis entré dans ce genre d'établissement pour la première fois lorsque j'ai cherché à te contacter. C'était une expérience très étrange pour moi. Deux filles et un homme ont cherché à m'approcher et j'ai bien compris qu'ils voulaient m'offrir leurs... services, mais je n'en sais pas beaucoup plus. Ce genre de métier n'existe pas dans ma culture, même si la procréation est fortement encouragée au sein des clans. Mais dois-je en déduire que tu t'en lasses parfois ? »

Préparant les herbes avec la méthode d'un habitué, il versa l'eau chaude dans deux verres en bois et y trempa une feuille solitaire, qui petit à petit colora le liquide d'une teinte rosée. Un subtile parfum floral envahit l'air, lui rappelant les senteurs de son enfance. À bien y réfléchir et ce malgré les intriguants tatouages de Zevran, si différents des vallaslin traditionnels dans ce coin de Thédas, ils avaient sûrement vécu dans des milieux opposés en tous points. De fait il venait de lui confier avoir grandi dans les villes, mais cela n'expliquait toujours pas l'origine des traces sur son visage. Curieux, il n'osa lui poser directement la question, surtout parce que le sujet dérivait naturellement vers d'autres horizons.

« Je t'en prie. » Dit-il simplement en tendant un verre vers lui, à la recherche de ses mots. « C'est vrai que tes manières et ton accent ne sont pas celles d'un dalatien, et si tu faisais partie d'un clan, je pense que je le saurais. Par conséquent j'ai peut-être pris des conclusions hâtives, j'en suis navré. »

Les apparences étaient souvent trompeuses et plus que quiconque Zevran semblait défier les stéréotypes dont il se jouait sûrement à son avantage. Mais n'était-ce pas l'apanage de tous ceux qui devaient se protéger pour survivre ?
Posant son verre, Siha ne le toucha pas immédiatement afin de le laisser refroidir. Sa langue de chat ne lui permettait hélas pas de savourer le breuvage alors qu'il était encore bouillant de saveur...

« Et ces ombres dans ton dos, elles continuent de te suivre encore aujourd'hui ? »

Si la réponse l'intéressait sincèrement, la raison de sa formulation était diverse. D'une part il était toujours bon de savoir où l'on met les pieds pour pouvoir prendre les mesures qui s'imposent. De l'autre le mage était curieux de ce passé tumultueux que Zevran n'avait pas entièrement pris la peine de cacher. C'était à la fois honnête et... inquiétant à la fois. Pour la sécurité du clan bien sûr.

« Les noms sont toujours les bienvenus, je ne pense pas que ce soit avisé de donner un autre coup de pied dans la fourmilière dans l'immédiat, mais je peux toujours les surveiller pour être sûr que rien de majeur de se produira. »

Les aller et retours entre les sujets personnels et professionnels commençaient à lui donner le tournis, brouillant les pistes sur le fond de ce qu'ils discutaient vraiment. D'abord l'Antivan avait accepté de brièvement parler de son enfance et son mode de vie, pour finalement en revenir à la sordide affaire dans laquelle ils étaient maintenant plongés jusqu'au cou. C'était... déstabilisant, faute de meilleur mot.

Prenant son verre entre ses mains, Siha observait son interlocuteur sans se cacher, réchauffant ses doigts tout en soufflant doucement, exhalant un petit nuage de fumée parfumée. Innocemment il lui sourit d'un air presque las par ce qui allait suivre, venant tout juste de réaliser qu'il avait instinctivement servi son habituelle tisane de rêveur... ce qui était un choix tout à fait sain et relaxant, si ce n'est peut-être pour ses effets secondaires légèrement aphrodisiaques chez les non habitués. Un peu coupable, il décida toutefois de laisser de la marge de manœuvre à Zevran. Dans le pire des cas, l'archiviste aurait toujours l'occasion de choisir ce qu'il était prêt à lui confier...

« Que veux-tu donc savoir, mir yeran ? »

Mar 7 Aoû 2018 - 15:18

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Garas quenathra, mir yeran ?



Zevran cru déceler un éclair de détresse dans les yeux de Siha mais ne le releva pas. Le dalatien lui était encore trop inconnu pour savoir si poser des question serait bien reçu. Il nota cependant cette réaction pour plus tard et se concentra sur une réponse légère qui le distrairait de quelque pensées négatives  qui aurait pu obscurcir son humeur.

- « Ca je demande à voir, ce doit être une vue merveilleuse, ce corps l’albâtre sous la lumière de la lune. Je suis certain que j’en garderai un souvenir impérissable. »


Une fois le dalatien installé près de lui sur les peaux il sourit d’avantage, se penchant imperceptiblement vers lui en écoutant son récit de sa première expérience dans une maison de passe. Zevran n’avait jamais eu à découvrir cet univers, il était né dedans. Il chercha comment expliquer le fonctionnement à quelqu’un d’étranger à cette partie de la culture citadine.

- « Le monde des maisons de passes est un peu particulier. Les personnes qui y travaillent ont tendance à être vues comme des objets, et sont traitées comme tel dans les établissements de basse réputation ou de petits moyens… C’est une guerre incessante entre des clients qui pensent que leur argent peuvent tout acheter et les prostituées qui gardent cette illusion vivante tout en méprisant leurs partenaires. Beaucoup d’entre elles et eux ne sont pas là par choix, il ou elles ont tout perdu, ont été vendus, ou sont nés là.  La plupart des enfants qui naissent dans cet environnement n’ont rien pour le quitter, ceux qui le font vivent dans la rue et tournent mal pour la plupart… Je ne sais pas si je peux me considérer chanceux d’avoir eu l’occasion de sortir du système, les Corbeaux ne prennent pas plus en considération leurs recrues que les maquereaux qui vendent leurs prostitués…. Mais au moins j’ai appris des choses utiles qui m’ont permis de devenir qui je suis. »
Il émit un petit rire « C’est un monde doux amer et j’ai grandi dedans, la plupart des gens qui vont dans ses maisons ont en tête le mystère de ces femmes et ces hommes avec qui ils se sentent puissants et compétents quoi qu’il arrive. Pour ma part je connais trop bien ce monde pour en apprécier les attraits. Entendons nous bien, je profite pleinement de leur compagnie, mais je ne les considère pas autrement que mes conquêtes hors des murs de ces maisons, et je ne suis pas naif au point de leur faire confiance. Mes relations avec elles et eux sont donc …. superficielles… et la lassitude arrive donc bien rapidement. »

Son passé n’avait jamais été un sujet sacré pour Zevran, mais raconter cela à Siha, dans ce coin du camps, au coin du feu, avec sa tasse de thé à la main… Cela avait presque quelque chose d’intime. Il continua malgré tout à répondre aux questions voilées de Siha, qui ne demandait rien mais soulevait les points de la conversation qui manifestement l’intriguaient les un après les autres. Il porta le verre à ses lèvres et en but une gorgée. Il aurait probablement dû attendre que Siha boive le premier mais au diable la prudence pour une fois.

- « Mes manières, si j’en ai.. » il fut secoué d’un rire « Elles m’ont été données par mon maître chez les Corbeaux, à coup de pieds au cul. Quant à être Dalatien, les seuls liens que j’ai avec les clans de ton peuple sont ma mère et mon opportunisme. Ma mère était d’un clan Dalatien de passage à Antiva, elle est tombée amoureuse d’un elfe de la ville, a quitté son clan et lorsque le pauvre homme est mort de maladie, elle s’est retrouvée seule et criblée de dette. c’est comme cela qu’elle en est venue à la prostitution. Pour le reste, à Antiva les Dalatiens sont extrêmement agressifs envers les étrangers, du genre ‘’on tire d’abord, on pose des questions s’il y a des survivants’’ du coup les Corbeaux restent loin d’eux par principe partout dans Thedas. J’ai pris l’habitude de me cacher parmi eux lorsqu’ils acceptent de me prendre sous leur protection. J’en connais juste assez pour ne pas être une nuisance dans un clan…. Et je sais saluer et insulter dans votre langue. »

Il envoya un clin d’oeil à Siha avant de noter qu’il se réchauffait assez rapidement, mais pas de la manière dont il aurait pensé. Pour le moment il décida de ne rien dire…. Mais il était presque sûr que la situation n’avait rien d’excitant en soit.

- « Les Corbeaux sont toujours plus ou moins derrière moi, mais dans l’immédiat ils n’ont pas l’air de me poursuivre avec trop d’assiduité. Ils n’aiment pas trop qu’on démissionne, vois-tu. Un ex-Corbeau est un Corbeau mort. Comme je le disais, tu n’as rien à craindre de ma présence, les Corbeaux n’ont jamais essayé d’entrer un clan dalatien en onze ans de temps, ils ne commenceront pas aujourd’hui. »


Avec un petit sourire espiègle il se rapprocha de Siha, la chaleur lui montant aux reins doucement.

- « Assez parlé de moi, je te donnerai les noms si tu le désire mais maintenant parle moi de toi Diletto. Qu’est ce qui amène un archiviste Dalatien à défendre la veuve et l’orphelin en vile et à chercher la compagnie de mercenaires pour l’aider ? Comment as tu appris à te mêler à la société des villes ? Et pourquoi est ce que tu mets des aphrodisiaques dans mon thé plutot que de me demander d’enlever mes habits clairement ? Est ce une petite vengeance pour le baiser que je t’ai volé ? »

La dernière phrase était dite comme une plaisanterie mais si Siha le désirait, il n’avait vraiment qu’à le faire savoir. Après tout qui était-il pour refuser une invitation d’un être aussi alléchant, surement le créateur le punirait de ne pas profiter de l’occasion qu’il lui offrirait.

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Mer 8 Aoû 2018 - 4:50

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Assis en tailleur au coin du feu, accompagné d'un Zevran dont les yeux mordorés semblaient étudier chacun de ses mouvements, Siha se tenait relativement immobile. Une proie farouche qui attendait le moindre geste brusque pour détaler, ou bien un chasseur ne désirant pas aller plus vite que la musique, on ne saurait le dire. En tout cas si son corps semblait aux aguets, son visage ne trahissait pas de nervosité particulière, acquiesçant simplement à cette longue explication qui en dévoilait pas mal sur la vie passée de l'assassin. Franchement ébahi que ce dernier accepte de se livrer de la sorte, comme si c'était tout à fait naturel, Siha ne sut se départager entre le plaisir d'en apprendre plus et la triste comparaison avec sa propre inaptitude à se livrer en retour.

Les mots lui manquaient pour exprimer ce qu'il ressentait, d'autant plus qu'il avait la sensation que manifester de la peine pour Zevran aurait l'effet inverse à celui escompté. L'archiviste ignorait encore quelles motivations le poussaient vraiment à se confier, mais une chose était certaine, il ne semblait pas du genre à vouloir s'attirer la pitié d'autrui. Néanmoins la mention au peu de considération accordée autant à ses sulfureuses colocataires qu'à ses conquêtes extérieures dessina un rictus sarcastique sur ses lèvres plissées. Il y avait bien des façons de relativiser le baiser qu'ils avaient échangé il y a deux jours, mais ça c'était un peu mesquin. Enfin qu'importe, le message était passé.

« Je suppose qu'il faut bien combler la solitude parfois, d'une façon ou d'une autre. »

Il aurait voulu dire quelque chose de plus plaisant ou manifester son admiration face à la teneur de cette discussion personnelle, mais finalement c'était cette réplique un peu piquante qui avait pris le dessus, sans trop qu'il puisse s'en empêcher. Se mordant l'intérieur de la joue, Siha se demanda ce qui le prenait, mais bien assez vite haussa les épaules et fut de l'avant comme si de rien n'était. Pourquoi devrait-il s'offusquer de ce qu'il savait déjà ? C'était stupide.

« Ah des racines dalatiennes, je comprends mieux. Je savais que tu ne faisais pas partie d'un clan, tu... es bien trop à l'aise en milieu urbain pour ça. D'un autre côté je ne sentais pas non plus le comportement et les mimiques d'un Orlésien, heureusement. » Sa main libre se dressa vers les tatouages sur le visage de l'antivan, mais se suspendit en milieu de course sans qu'il le touche. Finalement après avoir hésité il formula sa question quand même, sa dextre reposée sur sa cuisse. « J'étais curieux de ces arabesques, je n'ai jamais vu ça avant. »

Laissant à son invité le loisir de répondre à son indiscrétion ou l'envoyer sur les roses, Siha sirota paresseusement son thé, notant quand même le danger que pourrait représenter son alliance avec un ancien Corbeau. Certes il lui assurait que les chances d'une attaque étaient minimes, néanmoins le mage n'était pas prêt à l'ignorer. C'était important de le savoir à l'avenir, et créerait certainement une réserve si jamais il devait le recevoir au sein de l'Aravel principale. Et puis c'était encore un élément qui le mettrait sur la liste noire de Jillian et Sehariel, à n'en pas douter. Quoi qu'il en soit Siha lui répondit avec légèreté et un brin d'amusement, qui cachaient à peine une assurance belliqueuse envers quiconque porterait atteinte à la sécurité du clan.

« Ils ne commenceront ni aujourd'hui ni demain, car je ferais passer l'hospitalité des clans d'Antiva pour celle des tavernes féreldiennes. Si les Bellanaris ne sont pas gratuitement hostiles envers les étrangers, je ne peux pas dire que j'hésiterais longtemps face à une menace directe. »

Sa voix avait momentanément pris la froideur du métal, comme à chaque fois que son rôle prenait le dessus sur son individualité. Néanmoins il ne désirait pas s'emporter ou se lancer sur cette pente, aussi il prit une longue gorgée de sa boisson, expirant lentement le bien-être apporté par ses bienfaits. C'était une herbe assez rare qui l'aidait beaucoup à gérer la puissance de ses rêves, le garde-fou qui l'empêchait d'être absorbé par la finesse du Voile. Cela dit la substance à laquelle il était si habitué était très peu commune pour les non Rêveurs, ce qui expliquait sans doute la soudaine proximité de Zevran, qui semblait le dévorer du regard.

« Je commence par répondre à quoi en premier ? » Dit-il en déglutissant, ne reculant pas par pur refus de céder du terrain. Toutefois la dernière accusation lui fit monter le rouge aux joues,  et lever un index de protestation maladroite. « Alors c'est pas ce que tu crois. C'est ce que je bois tous les soirs... Ça m'aide à... dormir. »

Il disait la vérité, alors pourquoi fallait-il qu'il se sente si coupable d'être pris sur le fait ? Et puis comment avait-il deviné les effets du thé, alors que rien d'étrange n'y avait été glissé ? Confus, Siha se résigna à ce qu'il prenne ses propres conclusions. Par défi, il y fut quand même de sa propre couche, parce qu'il détestait perdre.

« Si je voulais enlever tes vêtements, j'aurais probablement sauté la partie où je demande l'autorisation... Mais c'est vrai que des justes représailles n'auraient pas été de trop. »

Toussotant pour se reprendre, il zieuta rapidement en direction des arbres où Jillian tenait toujours le guet. Heureusement elle ne pouvait rien entendre à cette distance, les dieux soient bénis. Soulagé il poursuivit finalement, l'air sérieux mais encore un peu gauche.

« Cela fait hum six ans, alors que je n'étais pas encore archiviste, que je fais le tous des quartiers pauvres occupés par les elfes sur mon temps libre. Une semaine par an par grande ville, s'il n'y a pas d'imprévus. Je suis aussi passé quelques fois à Férelden, mais ces dernières années c'est Orlais qui monopolise mon attention, car c'est là que les conditions de vie sont les plus dures. » Il prit une pause et se concentra sur la lueur dansante des flammes pendant quelques minutes, se remémorant des centaines de visages. « J'agis comme un précepteur pour ceux souhaitant renouer avec leurs racines et leur culture, un orateur venu leur apporter le réconfort et les conseiller, leur montrer que dans les villes ou dans les plaines, nous ne sommes pas si différents. Leur prouver que les dalatiens se soucient de leur sort, au fond. »

Son sourire était un peu amer. Clairement il n'avait pas été accepté de tous du jour au lendemain, et d'ailleurs il ne l'était toujours pas. Certains bas cloîtres le soutenaient ouvertement, d'autres le toléraient à peine... c'était une bataille constante contre la distance qui s'était creusée entre les elfes.

« J'enseigne souvent mais j'apprends tout autant chaque jour. À parler comme un citadin et me fondre dans une foule, à plier l'échine et ravaler ma fierté, à ne pas attirer les regards malgré mes vallaslin, à les faire disparaître quand c'est nécessaire. »
Il leva fiévreusement le regard vers Zevran. « Mais ce que je suis ne change pas, et ma vocation de protecteur demeure où que je sois. Alors par la force des choses j'ai aussi appris à rendre les coups, à répondre à ceux qui ont besoin d'aide quand je le peux, à leur répéter que nous sommes un roseau qui plie mais ne se brise pas. À incarner une Flèche Lente qui frappe sans siffler. »

Ses doigts se courbèrent plus fort autour de son verre, alors qu'il réalisa qu'il venait de confirmer son appartenance au mouvement Felassan, juste comme ça... comme si c'était la chose la plus normale du monde. D'un œil presque rancunier Siha le dévisagea intensément, de son front volontaire à ses lèvres entrouvertes. Ses yeux fuirent à nouveau vers le feu. Zevran n'était peut-être mage... mais il était certainement capable de quelques tours pour le faire parler autant.

Mer 8 Aoû 2018 - 14:19

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Garas quenathra, mir yeran ?



Son histoire n’avait jamais été un grand tabou, personne dans les Corbeaux n’ignorait qui il était et d’où il venait, porter son histoire en étendard lui permettait non seulement de ne pas souffrir que l’on tente de découvrir ses secrets derrière son dos et de donner à ses interlocuteurs l’impression qu’ils le connaissaient. Les gens de toutes races avaient tendance à penser que plus d’informations ils possèdent sur une personne et plus ils la connaissent, ce qui n’était pas faux en soi mais pouvait aisément servir à dissimuler sa nature. Les maisons de passes ? Il avait fait la paix avec le fait que sa mère ait été une prostituée et qu’il ait faillit vivre la même chose. Les Corbeaux ? Ils avaient fait de lui l’homme qu’il était aujourd’hui. De plus exposer des faits était tellement facile comparer à livrer des sentiments réels et présents. C’est ainsi qu’il laissait mariner certaines querelles pendant des années, pour la simple raison que parler lui faisait trop peur.

Mais ses sentiments pour le moment étaient une mer tranquille, exception faite de la chaleur de l’aphrodisiaque dans ses reins. Cela avait au moins le mérite de le réchauffer et il n’allait certainement pas s’en plaindre. De plus les effets ne semblaient pas s’amplifier plus que de raison, donc ce n’était pas un produit très puissant. Observant toujours les expressions de Siha il remarqua la tension qui habita le Dalatien avant que sa morsure ne se fasse sentir par ses mots. Feignant de ne pas être affecté par ce nouveau venin il sourit presque tristement, tout en gardant un ton léger.

- « Les prostituées sont des personnes comme les autres, elles méritent d’être traitées avec les mêmes égards que n’importe quelle autre conquête. Mais je ne pense pas qu’on comble la solitude de façon durable avec quelqu’un que l’on paie pour nous faire croire qu’elle apprécie notre compagnie. Tu as rencontré Mathilde, elle est toujours très enthousiaste à l’idée de me voir et elle s’offre à moi avec entrain. Mais je la paie pour être mon intermédiaire bien plus que ce qu’elle n’obtiendra jamais d’un autre client. Je l’ai choisie parce que je l’apprécie, elle est drôle, intelligente, discrète à propos de ses clients. Mais je sais aussi qu’elle me donnera si on la menace pour qu’elle révèle ce qu’elle sait – je lui ai moi même conseillé de le faire car je ne veux pas qu’il lui arrive malheur - et je ne saurai jamais si elle m’apprécie ou si elle fait simplement du service client. Il en est ainsi avec toutes les autres qui ont le même arrangement avec moi. La confiance est exclue, car elle est monnayée. »

Il revint à des sentiments plus légers et échappa un petit rire aux nouvelles présomptions de Siha. Il prit un petit moment pour reflechir à l’influence de ses « racines » mais en vérité il ne s’était jamais vu comme d’origine dalatienne, malgré son lignage.

- «  Ma mère est morte en me donnant la vie, ma première victime si on veut le voir comme cela. La seule part de culture Dalatienne que j’ai eu avant mes treize ans ce fut une paire de gants ouvragés. Je suis surement mal placé pour me rendre compte de l’influence de mes ‘’racines’’ mais j’ai grandi dans les rues d’Antiva, mon accent et mes manières viennent selon moi plutôt de là que de mes racines ou de mes contacts avec les Dalatiens. J’ai toujours été fasciné par votre monde, pour être honnête. Mais je n’ai jamais senti que j’y avais ma place. J’ai l’esprit trop libre pour remplir les attentes d’une communauté aussi soudée et je n’ai jamais réussi à …. disons à ressentir une connexion quelconque avec les dieux que vous révérez. Au final, je n’ai jamais vu l’intérêt de quitter une cage dorée pour en rejoindre une autre. »

Il prit la main de Siha et la guida à son visage en guise de permission.

- « J’ai de nombreux tatouages, il y en a que je peux expliquer, d’autres qui appartiennent aux Corbeaux et qui gagnent à ne pas être connus. D’autres sont uniquement esthétique…. Celui ci …. celui ci est un tatouage plus personnel. Il représente la seule chose que je protège, mais je ne peux pas t’en dire plus. »

La fougue de Siha lui arracha un sourire, il aimait le contraste entre l’archiviste charmeur et placide qu’il avait rencontré lors de leur tout premier rendez vous professionnel et la personne passionnée et determinée qu’il découvrait petit à petit. Il ne répondit cependant pas à ses affirmations, il n’y avait rien à répondre, après tout les Archivistes faisaient ce qu’ils considéraient juste pour leur clan et ce n’était pas la place de Zevran de donner des leçons de sécurité. Il n’avait jamais imposé sa présence à un clan et n’avait jamais demandé à ce qu’on se batte pour le défendre. Lorsque les Corbeaux se trouvaient trop près des clans nomades, il partait de lui même en laissant des traces. Jusque là aucun des clans chez qui il avait pris refuge n’avait subi de représailles.

Le trouble de Siha, la rougeur exquise qui lui monta aux joues ne le laissa pas indifférent. Il écouta sa justification avec amusement mais ne put s’empêcher de recommencer immédiatement à flirter.

- « Oh mais tu as toutes les permissions du monde, qui suis-je pour te nier le plaisir de profiter de ma personne ? » il échappa un petit rire. « Intéressant ce choix de plantes…. Mais je peux voir comment les effets récréatifs peuvent aider à trouver le sommeil. »

Le haussement de sourcils qu’il envoya à l’Archiviste était tellement pornographique en soi qu’il en était parfaitement ridicule. Il en avait conscience, et c’était précisément le but. Il espérait déclencher le rire de son interlocuteur, détendre à nouveau l’atmosphère et lui signifier qu’il n’avait aucun problème avec la tentative , volontaire ou pas, de le rendre plus charnellement disponible qu’il ne l’était déjà. Encore qu’il espérait vaguement que Siha ne le prenne pas au mot. Il appréciait leur conversation et n’avait pas particulièrement envie d’y couper court.

L’histoire de Siha confirmait les doutes de l’antivan quant à ses activités en ville, à travers les contes rapportés par les citadins il s’était fait une idée de ce qu’était la mission de Siha. Pour connaître un peu leur culture il savait que les elfes nomades avaient pour but de trouver une terre où s’établir et où reconstruire leur peuple. Les différents clans avaient leur propre posture à ce sujet ? Certains refusaient tout contact autre qu’avec d’autres dalatiens, d’autres se tenaient ouverts mais n’allaient pas chercher plus loin…. Siha faisait partie de ceux qui allaient activement porter assistance et conseil aux Citadins. Il admirait cette position mais ne se sentait pas concerné. Il avait été suffisamment chanceux pour ne pas vivre dans la fange des Bascloitre et n’avait pas été bercé par les contes d’une future Dalatie. Il avait peu vécu le racisme envers les elfes car les Corbeaux ne faisaient pas de différence. Il n’avait donc jamais attendu aucun sauveur pour le libérer de sa condition en tant qu’elfe.

Le coup d’oeil rancunier qu’il reçu lui arracha un nouveau sourire. Il se redressa un peu pour réfléchir, quittant l’espace personnel de Siha sans émettre de rejet. Il leva les yeux vers le couvert des arbres et prit un moment pour formuler sa réponse.

- « Mon instinct ne m’avait donc pas trahis, il est bon se voir avoir raison de temps à autres. Mais ce soir, et malgré l’intérêt que je peux porter à la Flèche… Je t’avoue que ce sont tes capacités à te fondre dans la foule qui m’impressionnent le plus. Quant à plier l’échine, tant que l’esprit ne plie pas le corps peut bien faire ce qu’il veut. Tu me rappelles un peu une vieille connaissance. Elle voyageait avec nous lors de l’enclin. Sa mère l’a élevée dans la foret, lui avait appris à se métamorphoser en animal. Elle avait observé les humains vivre dans les villages sous ses différentes formes pour pouvoir s’adapter à la société. La ressemblance s’arrête là elle avait surtout appris à manipuler les gens, et surtout les hommes pour les mettre à sa botte. » Il rit. « Une sacrée langue de vipère nommée Morrigan, et je ne crois pas qu’elle fut jamais capable de se transformer en un autre être humain ou même de modifier son apparence…. Est ce plus difficile ? »

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