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Il court il court le damné...
Hautecime était une ville Marchéenne peu remarquable, classique, peut être était-ce parce que Kaldenis l'avait déjà visitée à plusieurs reprises, mais le charme de l'endroit commençait à tarir.
Elle était là pour une mission d'importance que l'Inquisitrice Trevelyan lui avait confié.
Retrouver Antoine Falquet, un garde des ombres, mage de sang puissant et échappé de l'Inébranlable. Et ce avant qu'il ne fasse trop de grabuge.
Alors elle avait contacté une garde dont ses contacts lui avaient informé de la possible disponibilité. Bethany Hawke, et cette dernière avait été coopérative, lui proposant de venir la rejoindre à Hautecime.
Elle avait tout de suite emballées ses affaires et chevauché à bride abattue jusqu'à la ville.
Voilà qu'elle y était, installée dans une chambre d'auberge simplette, à rédiger un billet rapide pour informer la garde qu'elle était arrivée. Elle avait trouvé un garçon d'écurie prêt à toutes les courses pour gagner quelques piécettes. Hawke ne se cachait pas, il n'aurait aucun mal à la trouver, d'ailleurs l'arrivée d'une garde dans ce contexte était une curiosité pour le quartier.
Après lui avoir remis le billet elle fit une toilette rapide avant de se changer et de descendre à la salle commune, la soirée arrivait et elle ne doutait pas que la garde la rejoindrait bien vite. Son message avait été assez insistant sur la gravité de la situation après tout.
Cela dit elle était impatiente de rencontrer la sœur cadette de la fameuse Marian Hawke, héraut de Kirkwall, réputée pour savoir se sortir de toute les situations, et dernière adversaire du nécromancien Quentin.
La barde en elle frémissait face à cette rencontre.
Gardant sa capuche relevée pour dissimuler sa flamboyante chevelure et surtout ses oreilles pointues, l'espionne s'installa vers le fond de la salle, attendant patiemment, son arc était resté dans sa chambre et elle avait seulement conservé ses dagues. Un avertissement silencieux pour quiconque tenterait de lui chercher des noises.
Elle n'allait plus tarder assurément.
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~ Il court il court le damné ... ~
Je ne peux pas m’empêcher d’être inquiète face à cette mission dans laquelle je me suis embarquée. C’était évident que Wulf finirait par utiliser les atouts de ma position un jour ou l’autre, il faudrait que je m’y habitue : je recommence à servir la Garde. Le bon point est que je vais avoir mon premier contact avec l’Inquisition et en plus, je vais travailler avec une agente, pas un prêcheur de la bonne parole de cette organisation, je crois que je vais avoir un avis sincère de l’Inquisitrice grâce à ce travail.
Fidèle à moi-même, je suis restée trois jours à me ronger les ongles en sachant que cette Agente était en route. Lors de ces trois jours, je me suis préparée dès l’aube ou cas où elle se présenterait et je passais le reste de la journée à espérer que ce soit le lendemain, travaillant en même temps sur ma confiance en soi. Aujourd’hui, je décide de me changer les idées en prenant quelques verres en compagnie des habitants d’Hautecîme. Le griffon d’argent à mon épaule brille au soleil. Tu es fier de toi, hein ? Il a bien raison de vivre, depuis mon arrivée à Amaranthine, cette partie de moi reprenait vie, partie symbolisée par ce griffon. Je soupire longuement, doutant à nouveau de ce choix que je trouve de plus en plus regrettable de me rendre là-bas. Je veux vraiment être avec la Garde ? Depuis, je me sens mal, j’ai l’impression d’être restreinte comme avant … Je ferme les yeux en laissant mon visage s’inonder de la lumière du Créateur. Ses rayons réchauffent tendrement ma peau et réussissent à me calmer, beaucoup plus que n’importe quoi de terrestre. Mes pensées recommencent à être douces et organisées et je reprends progressivement le contrôle de mes sens et c’est grâce à cela que j’entends des petits pas pressés s’arrêter devant moi.
Complètement détendue, mes yeux laissent leur éclat ambré rencontrer les iris argentés d’un petit bonhomme tenant un tout petit rouleau de papier. Je pose un genou au sol pour être à son niveau et il réussit à livrer son message. Il me tend l’objet en parlant rapidement, d’un air gêné.
Je prends doucement le rouleau de parchemin que je déroule avec précaution, le papier révélant la douce écriture de Kaldenis. Quelle ironie, la femme m’attends à l’endroit où je me rends à ce moment même … Je range le petit rouleau et je sors quelques pièces d’argent pour le garçon.
Je lui offre un beau sourire et il n’en reste pas indifférent. Rouge comme une tomate, il s’enfuit en courant avec sa paie. Je ne peux pas m’empêcher de rigoler doucement. J’ai beau être sacrément innocente et timide, Isabela a tort en disant que je suis pire qu’un enfant. Bref, Kaldenis m’attend ! Je ne dois pas trainer, maintenant. J’accélère le pas vers notre lieu de rendez-vous, me glissant avec agilité entre les habitants.
Une fois à l’intérieur, je laisse mes yeux s’habituer à la lueur des bougies et des torches tout en balayant du regard l’endroit. Une bonne ambiance, plutôt tranquille vu l’heure, anime la taverne, mais ce n’est pas là-dessus que je dois m’attarder. Au-delà des conversations, des rires, et des chopes pleines, je croise une silhouette encapuchonnée dans le fond de la salle, immobile et qui semble attendre. Avec un peu plus de lumière, je pourrais sûrement voir un sourire m’étant destiné. Certaine d’avoir trouvé l’agente de l’Inquisition, je me glisse entre les nombreuses tables pour prendre place devant elle, laissant mon bâton appuyé sur notre table.
Je lui jette un sourire à moitié gentil et amusé, question de briser la glace. La neutralité émotionnelle dont elle faisait preuve avant mon arrivée me rends un peu inconfortable, mais j’ai l’habitude à force. Dans le pire des cas, ce sera une mission rapide et au bout de quelques heures cette histoire sera derrière moi.
Fidèle à moi-même, je suis restée trois jours à me ronger les ongles en sachant que cette Agente était en route. Lors de ces trois jours, je me suis préparée dès l’aube ou cas où elle se présenterait et je passais le reste de la journée à espérer que ce soit le lendemain, travaillant en même temps sur ma confiance en soi. Aujourd’hui, je décide de me changer les idées en prenant quelques verres en compagnie des habitants d’Hautecîme. Le griffon d’argent à mon épaule brille au soleil. Tu es fier de toi, hein ? Il a bien raison de vivre, depuis mon arrivée à Amaranthine, cette partie de moi reprenait vie, partie symbolisée par ce griffon. Je soupire longuement, doutant à nouveau de ce choix que je trouve de plus en plus regrettable de me rendre là-bas. Je veux vraiment être avec la Garde ? Depuis, je me sens mal, j’ai l’impression d’être restreinte comme avant … Je ferme les yeux en laissant mon visage s’inonder de la lumière du Créateur. Ses rayons réchauffent tendrement ma peau et réussissent à me calmer, beaucoup plus que n’importe quoi de terrestre. Mes pensées recommencent à être douces et organisées et je reprends progressivement le contrôle de mes sens et c’est grâce à cela que j’entends des petits pas pressés s’arrêter devant moi.
Complètement détendue, mes yeux laissent leur éclat ambré rencontrer les iris argentés d’un petit bonhomme tenant un tout petit rouleau de papier. Je pose un genou au sol pour être à son niveau et il réussit à livrer son message. Il me tend l’objet en parlant rapidement, d’un air gêné.
 | “ On m’a demandé de vous livrer ça ! „ |
Je prends doucement le rouleau de parchemin que je déroule avec précaution, le papier révélant la douce écriture de Kaldenis. Quelle ironie, la femme m’attends à l’endroit où je me rends à ce moment même … Je range le petit rouleau et je sors quelques pièces d’argent pour le garçon.
| “ Merci beaucoup, passe une belle journée ! „ |
Je lui offre un beau sourire et il n’en reste pas indifférent. Rouge comme une tomate, il s’enfuit en courant avec sa paie. Je ne peux pas m’empêcher de rigoler doucement. J’ai beau être sacrément innocente et timide, Isabela a tort en disant que je suis pire qu’un enfant. Bref, Kaldenis m’attend ! Je ne dois pas trainer, maintenant. J’accélère le pas vers notre lieu de rendez-vous, me glissant avec agilité entre les habitants.
Une fois à l’intérieur, je laisse mes yeux s’habituer à la lueur des bougies et des torches tout en balayant du regard l’endroit. Une bonne ambiance, plutôt tranquille vu l’heure, anime la taverne, mais ce n’est pas là-dessus que je dois m’attarder. Au-delà des conversations, des rires, et des chopes pleines, je croise une silhouette encapuchonnée dans le fond de la salle, immobile et qui semble attendre. Avec un peu plus de lumière, je pourrais sûrement voir un sourire m’étant destiné. Certaine d’avoir trouvé l’agente de l’Inquisition, je me glisse entre les nombreuses tables pour prendre place devant elle, laissant mon bâton appuyé sur notre table.
| “ Kaldenis, je suppose ? J’espère ne pas vous avoir fait trop attendre, je suis prête et impatiente de coopérer avec vous. Oh et merci d’avoir choisi un messager moins extravagant cette fois. „ |
Je lui jette un sourire à moitié gentil et amusé, question de briser la glace. La neutralité émotionnelle dont elle faisait preuve avant mon arrivée me rends un peu inconfortable, mais j’ai l’habitude à force. Dans le pire des cas, ce sera une mission rapide et au bout de quelques heures cette histoire sera derrière moi.
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Il court il court le damné...
Kaldenis aperçut vite la porte s'ouvrir. Une femme, brune, avec l'armure de la Garde. On ne pouvait s'y tromper, c'était Bethany Hawke.
L'espionne décida de la laisser la repérer d'elle même, curieuse de savoir si elle saurait la reconnaitre avec le peu d'informations qu'elle avait. Et ce fut une réussite, très vite elle s'installa à ses cotés et lui lança d'un ton calme et avenant:
Kaldenis, je suppose ? J’espère ne pas vous avoir fait trop attendre, je suis prête et impatiente de coopérer avec vous. Oh et merci d’avoir choisi un messager moins extravagant cette fois.
Oh en voilà une ravissante politesse, et accompagné d'un si joli sourire! Ça la changeait des rustres incapables d'aligner plus de trois mots courtois.
Elle fut tentée, rien qu'un instant, une intense tentation malicieuse qui lui murmurait de prétendre ne pas être l'intéressée. Mais son coté sérieux prit vite le dessus et elle répondit d'un sourire léger et sincère à la timide approche de Bethany. Et brisant son attitude froide d'un contraste surprenant elle répondit avec une grande amabilité:
Dame Hawke, c'est un plaisir de faire votre connaissance. Veuillez pardonner l'attitude tout à fait grossière de mon ancien messager, c'était sa première course et votre personne a dû le perturber, il nettoie les écuries de l'Inquisitrice aujourd'hui en attendant de savoir se tenir correctement
Elle eut un petit rire et continua:
Je vous remercie pour la rapidité de votre venue, c'est une affaire délicate dont nous allons nous occuper, et je constate avec plaisir que vous mesurez autant que moi la nécessaire efficacité dont nous allons devoir nous parer
L'espionne fit un signe de main à une serveuse qui leur déposa un pichet de vin, en servant les verres Kaldenis continua son discours ainsi:
J'imagine que vous devez être assez occupée avec la situation des gardes orlésiens, et peut être méfiante vis à vie de mes intentions, je vous en prie, posez moi toutes les questions que vous souhaitez
L'elfe avala une petite gorgée du vin en attendant la réponse de sa collaboratrice.
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~ Il court il court le damné ... ~
Je ne peux pas cacher ma surprise face au changement total de comportement de ma partenaire. Elle a passé d’une expression sans émotion à un joli sourire chaleureux. J’aime bien ce contraste, peu importe ce que Kaldenis fait, elle doit le faire très bien. Elle est discrète et j’ai l’impression qu’il est plutôt difficile de savoir ce qu’elle pense vraiment et encore plus difficile de savoir ce qu’elle va faire. Je rougis en entendant comment elle m’appelle. Il y a longtemps, dans une autre vie, je rêvais de me faire appeler ainsi, mais aujourd’hui je ne suis plus vraiment une Hawke, je n’ai rien à voir avec les exploits de ma sœur, je suis juste Bethany.
Je ne peux pas m’empêcher de baisser le regard, honteuse, lorsque l’agente évoque le premier messager à m’avoir approché. J’étais gênée par son empressement et tous les regards qu’ils ont suivis, mais le pauvre voulait simplement faire son travail …
Kaldenis rit un peu. Il est vrai que dans les milieux militaires, le comportement de tous et chacun est très important. J’ai moi-même vu quelques exemples avec la Garde et je ne pense pas que l’Inquisition peut se permettre d’avoir des membres qui font n’importe quoi. Je recommence à sourire lorsqu’elle me remercie pour ma rapidité. Je suis contente de voir que tout commence bien, l’Inquisitrice verra sûrement les rapports de notre mission et j’ai envie de me montrer sous mon meilleur jour !
Une serveuse arrive sous la demande de Kaldenis et pose un pichet de vin et deux coupes à notre table. Je la remercie du regard lorsqu’elle me tend ma coupe et je la porte à mes lèvres, je ne dis jamais non à un bon alcool féreldien.
Ça me fait mal de prononcer ces mots, mais il y a des réalités qui ne peuvent pas être ignorées. Depuis Kirkwall, j’ai dû abattre un camarade mage qui avait eu le malheur de tomber sous la coupe d’un démon. Quand la manipulation est impliquée dans ce genre de cas, la mort est souvent bien plus douce que toutes autres options … La voix de Kaldenis me rappelle à la réalité. Elle n’a sûrement pas dû être informée des implications de mon cas particulier, sinon elle saurait que je n’ai presque pas été impliquée avec la Garde, mais il est vrai que j’ai peut-être une ou deux questions.
Voilà, ma curiosité reprend le dessus. Mais est-ce réellement de la curiosité ? Je serais naïve de penser que ma présence ici était une simple accumulation de petits hasards. Je porte à nouveau la coupe à mes lèvres en fixant Kaldenis de mon regard ambré portant la bienveillance, la curiosité et la malice.
Je ne peux pas m’empêcher de baisser le regard, honteuse, lorsque l’agente évoque le premier messager à m’avoir approché. J’étais gênée par son empressement et tous les regards qu’ils ont suivis, mais le pauvre voulait simplement faire son travail …
| “ Vous n’auriez pas dû … C’était une petite erreur, je ne veux pas causer du mal parce que je n’aime pas être au centre de l’attention. „ |
Kaldenis rit un peu. Il est vrai que dans les milieux militaires, le comportement de tous et chacun est très important. J’ai moi-même vu quelques exemples avec la Garde et je ne pense pas que l’Inquisition peut se permettre d’avoir des membres qui font n’importe quoi. Je recommence à sourire lorsqu’elle me remercie pour ma rapidité. Je suis contente de voir que tout commence bien, l’Inquisitrice verra sûrement les rapports de notre mission et j’ai envie de me montrer sous mon meilleur jour !
Une serveuse arrive sous la demande de Kaldenis et pose un pichet de vin et deux coupes à notre table. Je la remercie du regard lorsqu’elle me tend ma coupe et je la porte à mes lèvres, je ne dis jamais non à un bon alcool féreldien.
| “ Nous ne devons pas prendre un Garde corrompu, fou ou tout ce que vous voulez à la légère. La corruption de Corypheus est inaltérable et les Gardes n’ont pas peur de la mort. Je ne sais pas comment la corruption fonctionne, mais malheureusement, je crois qu’il est préférable qu’on ne lui laisse pas une seule chance de s’échapper ou de nous convaincre de l’épargner. „ |
Ça me fait mal de prononcer ces mots, mais il y a des réalités qui ne peuvent pas être ignorées. Depuis Kirkwall, j’ai dû abattre un camarade mage qui avait eu le malheur de tomber sous la coupe d’un démon. Quand la manipulation est impliquée dans ce genre de cas, la mort est souvent bien plus douce que toutes autres options … La voix de Kaldenis me rappelle à la réalité. Elle n’a sûrement pas dû être informée des implications de mon cas particulier, sinon elle saurait que je n’ai presque pas été impliquée avec la Garde, mais il est vrai que j’ai peut-être une ou deux questions.
| “ À vrai dire, je ne me suis pas vraiment impliqué dans les affaires de la Garde ses dernières années, j’ai pris contact avec Wulf Cousland que très récemment. Et je ne vois aucune raison pour être méfiante à votre égard. Après tout, l’Inquisitrice a aidé la Garde d’Orlaïs et votre mission principale est d’arrêter Corypheus, notre collaboration est une heureuse coïncidence. Par contre, vous avez eu beaucoup de faciliter à prendre contact avec moi, donc, si je peux me le permettre, pourquoi m’avoir choisi ? Si vous souhaitiez collaborer avec la Garde des Ombres, vous ne seriez pas attablée avec moi en ce moment précis, je me trompe ? „ |
Voilà, ma curiosité reprend le dessus. Mais est-ce réellement de la curiosité ? Je serais naïve de penser que ma présence ici était une simple accumulation de petits hasards. Je porte à nouveau la coupe à mes lèvres en fixant Kaldenis de mon regard ambré portant la bienveillance, la curiosité et la malice.
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Il court il court le damné...
Kaldenis se retint de déclarer à la garde que toute attention n'était pas obligatoire à supporter. Et surtout que dans le cas présent, la mission se devait de rester relativement secrète.
Mais elle ne dit rien, préférant lui adresser un petit haussement d'épaule vaguement désolé, ou amusé, il était difficile à déchiffrer.
Le visage, pourtant si innocent et tranquille de la garde se couvrit d'une ombre maussade lorsqu'elle annonça la triste, et probablement inévitable, issue de leur mission.
L'elfe songea qu'il devait être dur d'assister à la perte de frères d'armes, elle qui avait toujours travaillé seule ne connaissait pas le sentiment, mais elle se doutait qu'il devait être particulièrement ardu dans une organisation aussi soudée que la Garde. Rien que l'exemple du comportement de Wulf à l'égard de ses combattants était un témoignage du lien quasiment de sang qui les liait tous. Avait-elle été tentée de les rejoindre? Oui bien entendu, mais son esprit brisé n'avait pas été capable de s'y résoudre.
Selon ce qu'elle avait lu, la jeune Bethany avait rejoint la Garde non par choix mais par survie. Les informations qu'elle avait recueillies parlaient d'une expédition dans les Tréfonds, une expédition qui avait mal tournée. Que se serait-il passé si elle était restée une civile? Elle était une apostate à l'époque, elle aurait fini soit au cercle de Kirkwall, soit membre d'une bande de mages de sang.
À vrai dire, je ne me suis pas vraiment impliqué dans les affaires de la Garde ses dernières années, j’ai pris contact avec Wulf Cousland que très récemment. Et je ne vois aucune raison pour être méfiante à votre égard. Après tout, l’Inquisitrice a aidé la Garde d’Orlaïs et votre mission principale est d’arrêter Corypheus, notre collaboration est une heureuse coïncidence. Par contre, vous avez eu beaucoup de faciliter à prendre contact avec moi, donc, si je peux me le permettre, pourquoi m’avoir choisi ? Si vous souhaitiez collaborer avec la Garde des Ombres, vous ne seriez pas attablée avec moi en ce moment précis, je me trompe ?
Lui lança Hawke avec un regard malin.
L'espionne leva un sourcil roux d'un air amusé et sourit légèrement, elle avala prestement la gorgée qu'elle avait en bouche et lui répondit ainsi:
Peut être que je suis une affreuse menteuse ma dame, peut être que je ne cherche qu'à vous conquérir et à vous posséder d'un démon, comme vos frères et sœurs d'armes, qu'en pensez vous?
Son ton était délicieux, taquin, celui d'un chat tournant autour d'une souris. Mais les effets dramatiques et badinages se devaient de laisser place un jour au sérieux de la situation. A grands regrets, car elle appréciait s'amuser avec la garde, l'elfe reprit un ton plus posé et continua:
En fait, je n'ai tout simplement pas confiance en les autres gardes. Hormis Wulf Cousland bien entendu, mais il est bien trop haut placé hiérarchiquement pour pouvoir agir à notre niveau. Mon travail à l'Inquisition est... de savoir des choses. Et l'une d'entre elles était que vous étiez suffisamment isolée du reste des gardes d'Orlais pour n'avoir eu aucune chance d’être corrompue, mais que vous aviez suffisamment passé de temps avec vos camarades pour pouvoir potentiellement m'apporter votre aide et retrouver Falquet.
Elle jeta un oeil derrière l'épaule de la jeune femme, alertée par le bruit de la porte de la taverne claquant un peu trop fort, puis repris après avoir observé l'inconnu qui entrait avec des yeux plissés en suspicion:
En outre les rumeurs ne tarissent pas d'éloge sur vos habilités au combat
C'était un homme large d'épaules, la carrure gonflée d'un taureau même, et quelque chose dans son visage rougis et ses yeux furieux ne plaisaient que guère à Kaldenis. L'homme se mit à inspecter table après table les clients de la taverne, il était relativement lent mais il semblait avoir amené deux camarades tout aussi massifs qui gardaient la porte.
Espérons que nous n'aurons pas à le vérifier de si tôt
Marmonna t-elle en attrapant la main de Bethany et en l’entraînant rapidement et discrètement vers l'escalier de la taverne, heureusement celui-ci était à leur gauche et était plongé dans une semi obscurité.
Prestement les deux jeunes femmes montèrent et l'elfe poussa la garde dans sa chambre, qu'elle scella à double tour et bloqua à l'aide d'une chaise.
Elle attrapa son sac et son arc puis ouvrit la fenêtre de la petite pièce, elle faisait face à une masure qui lui était éloignée d'un mètre, un bond facile mais impressionnant.
L'espionne se hissa sur le rebord de la fenêtre. On entendait des bruits de course lourde dans les escaliers à présent, et les portes des chambres s'ouvraient une à une.
Elle détendit rapidement ses jambes et sauta en silence sur le toit d'en face, se retournant elle tendit sa main à la garde et lui fit signe de la suivre.
Sautez, faites moi confiance je vous rattraperai si vous glissez
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~ Il court il court le damné ... ~
Cette agente de l’Inquisition qui se tient devant moi m’intrigue de plus en plus. Chaque seconde qui passe me font penser qu’elle ressemble physiquement à Isabela et Merrill, sûrement à cause des oreilles. Son regard malin est exactement le même que la reine des pirates, mais il y a un éclat bien différent, quelque chose que je suis incapable de déchiffrer. Elle m’inspecte aussi, réfléchissant au passage, ça se voit, car son regard est moins intense. Elle semble s’amuser de ma dernière hypothèse, serait-ce parce que j’ai raison ou parce que j’ai complètement tort ? Malheureusement, sa réponse ne m’indique pas quelle est la bonne réponse, pire encore, elle mélange un sous-entendu gênant et un autre inquiétant. Ma foutue tête, incapable de réfléchir correctement, panique quelques secondes, faisant monter un léger rouge à mes joues et augmenter mon rythme cardiaque. Bravo Bethany, presque pas gênant tout ça ! Je détourne le regard quelques secondes pour reprendre ma contenance tandis qu’elle répond sérieusement. Son raisonnement est juste, mais à sa place, je ne me risquerais pas à demander les services d’une Garde qui avait frôlé – ou embrassé selon certain – le rôle de renégat pendant quelques années. Enfin bref, vaut mieux ne pas trop se demander pourquoi et simplement remercier Andrasté et se concentrer sur l’objectif de la mission.
J’ai beau me sentir choyée qu’une agente de l’Inquisition comme elle reconnaisse mes compétences au combat, j’aimerais tant que ce soit pour autre chose … Je baisse le regard, beaucoup trop modeste pour accepter ce compliment avec fierté.
La voix de Kaldenis se fait un peu plus pensive, un peu plus effacée. Curieuse d’en connaître la raison, je relève le menton, mais à peine je croise son regard qu’elle me prend la main et me tire je-ne-sais-où ! Prise par surprise, mon seul réflexe est de prendre mon bâton, toujours appuyé contre la table et courir à son rythme. On monte un escalier à pleine vitesse, passe quelques portes avant qu’elle en ouvre une en me poussant prestement à l’intérieur. Ses mouvements rapides m’empêchaient de comprendre ce qui se passait exactement, mais cela semblait important et dangereux puisqu’elle barricada la porte de son mieux. Pendant ce temps, je me contente de reprendre mes esprits et de me concentrer tout en malaxant l’énergie magique à l’intérieur de mon corps. Il n’était pas question que je me fasse prendre par surprise à nouveau, par quelqu’un de beaucoup moins bienveillant qu’elle.
Kaldenis se dirige vers la fenêtre et observe à l’extérieur quelques secondes avant de monter sur le rebord. Alors là, s’en est trop.
Elle ne m’écoute pas et s’élance avec une agilité phénoménale de l’autre côté, sur un toit qui semble dangereusement instable. Je n’en reviens pas, Kaldenis vient de faire un bond d’un ou deux mètres sans problème et sans faire de bruit ? Elle est plus agile qu’un chat …
Non. J’ai gagné du muscle en tapant des engeances, mais sauter ? Non. Bon, ok, relaxe Bethany. Tu peux y arriver et au pire, tu soignes ta jambe cassée. Malheureusement, je n’ai pas le temps de me donner plus de courage, des coups de plus en plus puissants se font entendre sur la porte derrière moi. Lâchant un juron, j’accroche mon bâton dans mon dos et monte sur le rebord. … Pourquoi je n’ai pas appris un sort de lévitation déjà ?
Dis-je en sautant vers ma propre mort. Heureusement, la corruption dans mon sang semble aussi fonctionner pour les bonds, car après une demie seconde où l’air me fouette le visage, je sens une main ferme et rassurante serrer la mienne et je heurte le mur. Le choc était léger et, grâce à Kaldenis et un peu de magie de Force, je me retrouve sur le toit en moins de deux. Sans perdre une seconde, je prends les devant de notre fuite, tenant toujours la main de l’agente. Je me rends de l’autre côté du toit et glisse prudemment jusqu’au sol, réceptionnant Kaldenis au passage. Bon, mon aide est comme « c’est la participation qui compte » puisque son habileté frôle la perfection. Prise dans le feu de l’action, je la tire dans un dédale de ruelles avant d’arrêter ma course au bout de cinq minutes.
Je me plaque dos contre le mur, reprenant ma respiration du mieux que je peux. Cette course effrénée dans la taverne et les ruelles me rappellent le temps où j’étais à Kirkwall, avant la Garde, où je suivais mon aîné et Isabela dans les pires coups et où on se retrouvait toujours dans ce genre de situation, quel bon souvenir … Prise dans l’instant présent et ayant beaucoup plus apprécié tout ça que prévu, je jette un regard complice à Kaldenis avant de rire. Je reprends rapidement mon sérieux, replaçant une mèche rebelle derrière mon oreille.
Ce n’était sûrement pas lui, ma prescience à corruption est trop puissante, il faudrait que je ne sois pas du tout concentrée pour ne pas la sentir tandis qu’elle est si proche et il est impossible que Kaldenis me trouble tant que ça. … Si ?
J’ai beau me sentir choyée qu’une agente de l’Inquisition comme elle reconnaisse mes compétences au combat, j’aimerais tant que ce soit pour autre chose … Je baisse le regard, beaucoup trop modeste pour accepter ce compliment avec fierté.
| “ Merci Kaldenis, mais je doute que mes aptitudes soient équivalentes aux vôtres, si je me suis si bien défendue face aux engeances, aux apostats et aux démons c’est uniquement grâce à mon intelligence … „ |
La voix de Kaldenis se fait un peu plus pensive, un peu plus effacée. Curieuse d’en connaître la raison, je relève le menton, mais à peine je croise son regard qu’elle me prend la main et me tire je-ne-sais-où ! Prise par surprise, mon seul réflexe est de prendre mon bâton, toujours appuyé contre la table et courir à son rythme. On monte un escalier à pleine vitesse, passe quelques portes avant qu’elle en ouvre une en me poussant prestement à l’intérieur. Ses mouvements rapides m’empêchaient de comprendre ce qui se passait exactement, mais cela semblait important et dangereux puisqu’elle barricada la porte de son mieux. Pendant ce temps, je me contente de reprendre mes esprits et de me concentrer tout en malaxant l’énergie magique à l’intérieur de mon corps. Il n’était pas question que je me fasse prendre par surprise à nouveau, par quelqu’un de beaucoup moins bienveillant qu’elle.
Kaldenis se dirige vers la fenêtre et observe à l’extérieur quelques secondes avant de monter sur le rebord. Alors là, s’en est trop.
| “ Kaldenis et si tu me disais ce qu’il se passe et ce qu’on fait, là ? „ |
Elle ne m’écoute pas et s’élance avec une agilité phénoménale de l’autre côté, sur un toit qui semble dangereusement instable. Je n’en reviens pas, Kaldenis vient de faire un bond d’un ou deux mètres sans problème et sans faire de bruit ? Elle est plus agile qu’un chat …
 | “ Sautez, faites-moi confiance je vous rattraperai si vous glissez „ |
Non. J’ai gagné du muscle en tapant des engeances, mais sauter ? Non. Bon, ok, relaxe Bethany. Tu peux y arriver et au pire, tu soignes ta jambe cassée. Malheureusement, je n’ai pas le temps de me donner plus de courage, des coups de plus en plus puissants se font entendre sur la porte derrière moi. Lâchant un juron, j’accroche mon bâton dans mon dos et monte sur le rebord. … Pourquoi je n’ai pas appris un sort de lévitation déjà ?
 | “ Je n’ai pas signé pour ça Kalde !!! „ |
Dis-je en sautant vers ma propre mort. Heureusement, la corruption dans mon sang semble aussi fonctionner pour les bonds, car après une demie seconde où l’air me fouette le visage, je sens une main ferme et rassurante serrer la mienne et je heurte le mur. Le choc était léger et, grâce à Kaldenis et un peu de magie de Force, je me retrouve sur le toit en moins de deux. Sans perdre une seconde, je prends les devant de notre fuite, tenant toujours la main de l’agente. Je me rends de l’autre côté du toit et glisse prudemment jusqu’au sol, réceptionnant Kaldenis au passage. Bon, mon aide est comme « c’est la participation qui compte » puisque son habileté frôle la perfection. Prise dans le feu de l’action, je la tire dans un dédale de ruelles avant d’arrêter ma course au bout de cinq minutes.
Je me plaque dos contre le mur, reprenant ma respiration du mieux que je peux. Cette course effrénée dans la taverne et les ruelles me rappellent le temps où j’étais à Kirkwall, avant la Garde, où je suivais mon aîné et Isabela dans les pires coups et où on se retrouvait toujours dans ce genre de situation, quel bon souvenir … Prise dans l’instant présent et ayant beaucoup plus apprécié tout ça que prévu, je jette un regard complice à Kaldenis avant de rire. Je reprends rapidement mon sérieux, replaçant une mèche rebelle derrière mon oreille.
| “ Qu’est-ce qui s’est passé pour que tu t’enflammes comme ça ? Si c’était Falquet, on aurait dû lui sauter dessus, non ? „ |
Ce n’était sûrement pas lui, ma prescience à corruption est trop puissante, il faudrait que je ne sois pas du tout concentrée pour ne pas la sentir tandis qu’elle est si proche et il est impossible que Kaldenis me trouble tant que ça. … Si ?
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Le couinement indigné de la jeune mage aurait fait rire Kaldenis si elle n'avait pas tout ses nerfs entièrement dédiés à leur survie. Elle fut impressionnée de son bond, il n'était pas aussi gracieux et maîtrisé que nécessaire mais il démontrait une sacrée force se cachant dans ses jolies jambes.
Elle rattrapa d'une main Bethany, grimaça en l'entendant heurter le mur et la souleva, avec moins de difficulté que prévu, la magie devait être à l'oeuvre, pour la hisser sur le toit.
La Garde prit aussitôt l'initiative à la grande surprise de l'elfe et les guida à toute allure sur les toits, prenant des tours et des détours rappelant les méandres complexes des Tréfonds et impressionnant Kaldenis. Et pour couronner le tout elle avait les mains étonnamment douces pour une combattante. Décidément, il y avait plus d'une Hawke miraculeuse, et celle-ci lui faisait l'effet d'un mystère des plus alléchants.
Enfin, la Garde sauta au bas d'un mur et lui offrit son aide pour faire de même, jamais la dernière pour les manières, elle obligea élégamment avec un hochement de tète reconnaissant.
Ah comme la courtoisie la séduisait, son cœur rougissait devant tant de savoir vivre.
La brusque immersion dans la ruelle la fit sortir de ses songes royaux et elle se colla contre le mur aux cotés de Bethany. Cette dernière était essoufflée, l'elfe la laissa se reprendre patiemment et jeta un coup d’œil autour d'elles.
Leurs poursuivants semblaient les avoir perdus, grâce à la ruse de sa nouvelle collègue.
Un coup d’œil lumineux de cette dernière dans sa direction, et les deux se mirent à pouffer de rire, les nerfs se relâchaient, et le comique du début de la poursuite les rattrapaient.
Ce faisant la barde eu la fugace impulsion de remettre en place la chevelure de la brunette. Elle se maîtrisa aussitôt, se mordant les lèvres d'embarassement. Ce n'était pas le moment de se laisser avoir un faible pour sa camarade.
Qu’est-ce qui s’est passé pour que tu t’enflammes comme ça ? Si c’était Falquet, on aurait dû lui sauter dessus, non ?
Lui fit-elle après qu'elles se furent calmées.L'elfe haussa un sourcil et, avec toujours l'ombre fugitive du sourire hilare qu'elle affichait quelques secondes plus tôt, lui répondit:
Ce n'était pas Falquet, mais maintenant on sait qu'il n'est pas tout seul. Et je ne doute pas de nos capacités mais je n'ai pas envie de prendre le risque que l'une d'entre nous soit blessée dans un combat évitable
Elle prit une moue songeuse et ajouta:
Il veut nous trouver avant qu'on le trouve. Ce qui nous serait...néfaste. Dis moi, Bethany, comment cela fonctionne ce... cette carte mentale...émotionnelle... Ce lien, que les Gardes partagent?
Wulf ne lui avait jamais expliqué en détail les tenants et aboutissants de l'Union, juste qu'il les liaient, point à la ligne. Mais là il lui fallait entrer dans le secret des Dieux pour enquêter. Elle espérait que Bethany n'y verrait pas d'objection. Et que sa question ne lui déplairait pas trop.
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~ Il court il court le damné ... ~
Après cette course étonnement revigorante, je reprends doucement un rythme cardiaque normal en savourant le nouveau moment de calme avec Kaldenis. Je ne sais pas ce qui lui passe par la tête en ce moment, mais elle détourne le regard en se mordant la lèvre. Par Andrasté. Même si mon regard semble avoir apprécié, je détourne immédiatement le regard. J’espère qu’elle va confondre le vermeil de mes joues à l’effort physique plutôt qu’à cette gêne qui me colle à la peau. Le moment passe rapidement et heureusement, Kaldenis et moi nous reprenons peu à peu notre sérieux et elle me dit ce qu’elle a vu à la taverne. Au moins, je ne suis pas amorphe au point de ne plus sentir la moindre once de corruption autour de moi, quoi que j’aimerais bien … Par contre, Falquet à des hommes à son service et plusieurs si je comprends bien ma compagne de mission. Avec ma magie, combattre dans les chemins d’une ville n’est pas très recommandé, une simple flamme et j’offre beaucoup de soucis à Wulf et l’Inquisitrice. Les guérillas risquent donc d’être difficile, mais si Kaldenis est aussi bonne que je l’espère à l’arc, on va s’en sortir.
Vu que je vais limiter mon utilisation des flammes, on va sûrement avoir Falquet et ses hommes sur la durée. C’est dans ce genre de moments que j’apprécie mon entraînement de Garde : je vais pouvoir attaquer les brutes au corps tandis qu’elle se positionne pour laisser filer ses tirs meurtriers.
Pendant que je réfléchis, elle me pose une question plus que pertinente. Ma prescience, oui. C’est pour ça que je suis là, plus vite nous trouvons Falquet et le mieux ce sera. Il me faut un endroit calme pour le rechercher, donc je reprends une marche rapide et je commence à expliquer à Kaldenis à demie-voix comment cette chose fonctionne tout en cherchant un endroit où nous ne serons pas dérangées.
Oui, le calme m’aide à mieux identifier les traces énergétiques, mais c’est surtout pour éviter que ce moment de vulnérabilité nous porte préjudice. On se faufile discrètement au travers de la foule, quelques regards curieux se tournent vers le griffon d’argent sur mon épaule, mais rien d’indiscret. Enfin, je crois. Je fais confiance à Kaldenis pour repérer le danger pendant que je tente de remplir ma tâche.
Nous avons déambulé une petite vingtaine de minutes jusqu’à ce que je voie un vieil entrepôt. Vu le gros cadenas sur la porte en bois, il est sûrement encore utilisé, mais il ne semble pas gardé. C’est notre jour de chance, on dirait ! Je m’approche rapidement de la porte en regardant autour de moi avant de lâcher un long soupir.
L’elfe acquiesce et s’accroupit devant le cadenas nous barrant le passage. Pour ne pas attirer l’attention plus que nécessaire, je me mets devant son dos pour la cacher aux quelques passants, en profitant pour être sûre que personne ne nous attaque.
Je n’ai pas vraiment porté attention au temps qui passait, ma nature patiente offrant tout le temps nécessaire à Kaldenis de nous ouvrir le passage, mais j’ai quand même été surprise par sa rapidité. Elle me laisse passer en première avec un grand sourire que je lui rends. Je n’appréciais pas vraiment ce genre de talents au départ, mais grâce à Varric et Isabela, j’ai fini par apprendre qu’un outil de crochetage n’était qu’un simple outil et que c’était son utilisateur qui faisait le bien ou le mal avec ce dernier.
L’intérieur est poussiéreux, rempli de caisses et de toiles d’araignée laissant beaucoup d’angle morts où on pouvait se cacher facilement. J’entends la porte se fermer derrière et je me retourne, voyant Kaldenis baignant dans un rayon de soleil qui se fraye un chemin à travers un trou dans le toit mal entretenu. Cette lumière dorée met les reflets roux de sa chevelure en valeur, de même pour ses iris verdâtres. Même les cernes marquant le dessous de ses yeux ajoutent de la beauté au portrait. Je reste là quelques secondes à m’imaginer parfaitement ce à quoi ressemblerait une peinture de cette scène. Je suis donc là, immobile, à regarder cette personne avec qui je suis supposée coopérer, à rien faire. Je finis par me secouer la tête et me retourner prestement. J’espère que je n’avais pas trop l’air conne, il ne faudrait pas qu’elle pense que je suis une mauvaise coéquipière …
Je détache le bâton que mon frère m’a offert et le pose au sol devant moi avant de m’asseoir en croisant les jambes. Fermant les yeux, je me concentre pendant de longues secondes pour tout chasser de mon esprit. Le vide se fait lentement et, paradoxalement, mon entourage devient plus lumineux, plus vivant. J’étends mes sens lentement, recherchant dans l’obscurité du monde qui m’entoure à la recherche de la présence viciée de Falquet. Je finis par le repérer, mais impossible de dire combien de temps cela m’a pris. Il est ici, mais plutôt loin. Il n’a pas l’air de fuir la ville pour l’instant, mais il est en mouvement, sûrement à notre recherche. J’entends le chant pervers de l’Appel, horrible présent de Corypheus, qui flotte dans l’air. Il est très faible dans ce coin du monde, mais j’entends son chuchotement …
Je m’assure de bien reconnaître l’énergie de Falquet avant d’émerger lentement de mon état méditatif. Bien, maintenant, je ne vais pas pouvoir le perdre. Je croise le regard de Kaldenis et fait un mouvement affirmatif de la tête.
Je caresse la lame à l’extrémité de mon bâton pour lui montrer que je ne suis pas complètement sans défense dans un combat au corps-à-corps. Bon, deuxième partie du plan … Ça ne va pas lui plaire et ça ne me plaît pas non plus … Je me mords inconsciemment la lèvre en pensant aux risques que cette idée comporte, mais elle représente aussi nos meilleures chances. Je prends une grande inspiration pour me donner du courage et exposer l’idée à Kaldenis.
Personnellement, je ne suis pas totalement à l’aise à cette idée. Je ne connais pas Falquet, je ne sais pas comment il se bat. Puisqu’il est Garde, il est au moins aussi rapide que moi autant physiquement que mentalement et si c’est un guerrier, il aura facilement le dessus. Je ne peux pas non plus jouer à chat, puisque ses hommes sont plus nombreux, ce qui veut dire qu’il faudra que je tienne ma position … Pourtant, quelque chose en Kaldenis me pousse à lui faire suffisamment confiance pour mettre cette idée à exécution. Je tente de calmer au mieux mes appréhensions avant de me relever.
| “ Ne t’inquiète pas Kaldenis. Je soigne depuis que je suis haute comme trois pommes, si l’un des combats qui se présentent devant nous ne se termine pas aussi bien que souhaité, je vais nous remettre sur pied. „ |
Vu que je vais limiter mon utilisation des flammes, on va sûrement avoir Falquet et ses hommes sur la durée. C’est dans ce genre de moments que j’apprécie mon entraînement de Garde : je vais pouvoir attaquer les brutes au corps tandis qu’elle se positionne pour laisser filer ses tirs meurtriers.
Pendant que je réfléchis, elle me pose une question plus que pertinente. Ma prescience, oui. C’est pour ça que je suis là, plus vite nous trouvons Falquet et le mieux ce sera. Il me faut un endroit calme pour le rechercher, donc je reprends une marche rapide et je commence à expliquer à Kaldenis à demie-voix comment cette chose fonctionne tout en cherchant un endroit où nous ne serons pas dérangées.
 | “ Il n’y a pas vraiment de nom, mais j’appelle ça la « Prescience ». Tous les Gardes des ombres ont une certaine sensibilité face à la corruption. C’est ce qui nous permet de repérer les engeances et les Archidémons. Dans mon cas, elle est très puissante. Ce n’est pas vraiment plaisant, les nuits tranquilles sans cauchemars sont rares, mais c’est bien utile. C’est comme si tu pouvais voir ou ressentir une énergie. Ce n’est pas une carte, car on ne voit pas à proprement parler. C’est comme … Comme des étoiles qui illuminent le ciel. Sauf que les étoiles sont belles contrairement aux engeances. Depuis la renaissance de Corypheus, je me ferme le plus possible, les gens sensibles comme moi sont plus à risque. Bref … Il me faut un endroit calme pour que je puisse me concentrer. „ |
Oui, le calme m’aide à mieux identifier les traces énergétiques, mais c’est surtout pour éviter que ce moment de vulnérabilité nous porte préjudice. On se faufile discrètement au travers de la foule, quelques regards curieux se tournent vers le griffon d’argent sur mon épaule, mais rien d’indiscret. Enfin, je crois. Je fais confiance à Kaldenis pour repérer le danger pendant que je tente de remplir ma tâche.
Nous avons déambulé une petite vingtaine de minutes jusqu’à ce que je voie un vieil entrepôt. Vu le gros cadenas sur la porte en bois, il est sûrement encore utilisé, mais il ne semble pas gardé. C’est notre jour de chance, on dirait ! Je m’approche rapidement de la porte en regardant autour de moi avant de lâcher un long soupir.
| “ Kaldenis, tu crois pouvoir crocheter ça ? Je pourrais ouvrir à ma manière, mais ce ne serait pas très … Discret. „ |
L’elfe acquiesce et s’accroupit devant le cadenas nous barrant le passage. Pour ne pas attirer l’attention plus que nécessaire, je me mets devant son dos pour la cacher aux quelques passants, en profitant pour être sûre que personne ne nous attaque.
Je n’ai pas vraiment porté attention au temps qui passait, ma nature patiente offrant tout le temps nécessaire à Kaldenis de nous ouvrir le passage, mais j’ai quand même été surprise par sa rapidité. Elle me laisse passer en première avec un grand sourire que je lui rends. Je n’appréciais pas vraiment ce genre de talents au départ, mais grâce à Varric et Isabela, j’ai fini par apprendre qu’un outil de crochetage n’était qu’un simple outil et que c’était son utilisateur qui faisait le bien ou le mal avec ce dernier.
L’intérieur est poussiéreux, rempli de caisses et de toiles d’araignée laissant beaucoup d’angle morts où on pouvait se cacher facilement. J’entends la porte se fermer derrière et je me retourne, voyant Kaldenis baignant dans un rayon de soleil qui se fraye un chemin à travers un trou dans le toit mal entretenu. Cette lumière dorée met les reflets roux de sa chevelure en valeur, de même pour ses iris verdâtres. Même les cernes marquant le dessous de ses yeux ajoutent de la beauté au portrait. Je reste là quelques secondes à m’imaginer parfaitement ce à quoi ressemblerait une peinture de cette scène. Je suis donc là, immobile, à regarder cette personne avec qui je suis supposée coopérer, à rien faire. Je finis par me secouer la tête et me retourner prestement. J’espère que je n’avais pas trop l’air conne, il ne faudrait pas qu’elle pense que je suis une mauvaise coéquipière …
| “ Euh, merci ! Ça risque de prendre un peu de temps donc … Je vais faire au plus vite ! „ |
Je détache le bâton que mon frère m’a offert et le pose au sol devant moi avant de m’asseoir en croisant les jambes. Fermant les yeux, je me concentre pendant de longues secondes pour tout chasser de mon esprit. Le vide se fait lentement et, paradoxalement, mon entourage devient plus lumineux, plus vivant. J’étends mes sens lentement, recherchant dans l’obscurité du monde qui m’entoure à la recherche de la présence viciée de Falquet. Je finis par le repérer, mais impossible de dire combien de temps cela m’a pris. Il est ici, mais plutôt loin. Il n’a pas l’air de fuir la ville pour l’instant, mais il est en mouvement, sûrement à notre recherche. J’entends le chant pervers de l’Appel, horrible présent de Corypheus, qui flotte dans l’air. Il est très faible dans ce coin du monde, mais j’entends son chuchotement …
Je m’assure de bien reconnaître l’énergie de Falquet avant d’émerger lentement de mon état méditatif. Bien, maintenant, je ne vais pas pouvoir le perdre. Je croise le regard de Kaldenis et fait un mouvement affirmatif de la tête.
| “ Je sais à peu près il est où. Il faudra peut-être fouiller un peu, mais je vais savoir lorsqu’on va se rapprocher ou s’éloigner. Avant qu’on se remette en route, on doit parler stratégie. Mes flammes sont trop dangereuses en milieu civil, donc je vais faire de mon mieux pour les retenir au contact tout en te donnant des angles de tir, ça te va ? „ |
Je caresse la lame à l’extrémité de mon bâton pour lui montrer que je ne suis pas complètement sans défense dans un combat au corps-à-corps. Bon, deuxième partie du plan … Ça ne va pas lui plaire et ça ne me plaît pas non plus … Je me mords inconsciemment la lèvre en pensant aux risques que cette idée comporte, mais elle représente aussi nos meilleures chances. Je prends une grande inspiration pour me donner du courage et exposer l’idée à Kaldenis.
| “ Si je peux savoir quand on est proche de Falquet, ça veut dire qu’il peut savoir quand je suis proche. Ça pourrait être un avantage pour nous, mais je devrais servir d’appât tandis que tu le contournes ou autre … „ |
Personnellement, je ne suis pas totalement à l’aise à cette idée. Je ne connais pas Falquet, je ne sais pas comment il se bat. Puisqu’il est Garde, il est au moins aussi rapide que moi autant physiquement que mentalement et si c’est un guerrier, il aura facilement le dessus. Je ne peux pas non plus jouer à chat, puisque ses hommes sont plus nombreux, ce qui veut dire qu’il faudra que je tienne ma position … Pourtant, quelque chose en Kaldenis me pousse à lui faire suffisamment confiance pour mettre cette idée à exécution. Je tente de calmer au mieux mes appréhensions avant de me relever.
| “ Quand tu veux, Kaldenis. „ |
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Il court il court le damné...
Avec douceur la Garde lui assura ses talents de guérisseuse. Kaldenis sentit quelque chose fondre en elle en entendant le ton tout à fait adorable de son interlocutrice. Que de prévenance de sa part! Sans doute n'ignorait-elle pas qu'elle était elle même une combattante chevronnée qu'un bobo ou deux ne saurait effrayer? Quand bien même, l'elfe ne put s’empêcher de sourire avec reconnaissance devant tant de bonne volonté.
La mine pensive qu'afficha ensuite Bethany, ses petits sourcils froncés, la façon dont son front se ridait avec la concentration et son regard sérieux achevèrent de convaincre l'espionne qu'elle avait décidément un type: les brunettes sages.
Il n’y a pas vraiment de nom, mais j’appelle ça la « Prescience ». Tous les Gardes des ombres ont une certaine sensibilité face à la corruption. C’est ce qui nous permet de repérer les engeances et les Archidémons. Dans mon cas, elle est très puissante. Ce n’est pas vraiment plaisant, les nuits tranquilles sans cauchemars sont rares, mais c’est bien utile. C’est comme si tu pouvais voir ou ressentir une énergie. Ce n’est pas une carte, car on ne voit pas à proprement parler. C’est comme … Comme des étoiles qui illuminent le ciel. Sauf que les étoiles sont belles contrairement aux engeances. Depuis la renaissance de Corypheus, je me ferme le plus possible, les gens sensibles comme moi sont plus à risque. Bref … Il me faut un endroit calme pour que je puisse me concentrer.
Kaldenis hocha la tète et les deux s'engagèrent dans les rues de la ville bondée. Elle fit bien attention à tout les éléments susceptibles d'indiquer qu'elles étaient suivies, pour l'instant elles semblaient hors de portée.
Elles finirent par arriver à un entrepôt et lorsque Bethany lui demanda de crocheter la porte elle s’exécuta aussitôt. Fit-elle preuve de zèle pour impressionner la jeune femme? Peut être bien.
Elle s'écarta courtoisement pour lui offrir la première foulée dans leur abris de fortune.
L'elfe contempla l'endroit, il ferait l'affaire, ce n'était pas un fort mais il ne serait pas compliqué de le protéger, la plupart des issues étaient condamnées.
La Garde se hatta de se mettre en position en murmurant quelques excuses
Prends tout le temps qu'il te faut, je veille au grain
Lui assura t-elle en armant son arc calmement.
Ainsi quelques longues minutes passèrent pendant lesquelles elle alterna entre la surveillance intensive des issues et la contemplation du visage paisible de sa camarade.
Kaldenis n'était pas stupide au point de penser qu'elle pouvait éviter de s'enticher à jamais, elle appréciait les passions.
Courtes.
Peut être auraient-elles le temps de faire plus ample connaissance une fois cette mission terminée?
Je sais à peu près il est où. Il faudra peut-être fouiller un peu, mais je vais savoir lorsqu’on va se rapprocher ou s’éloigner. Avant qu’on se remette en route, on doit parler stratégie. Mes flammes sont trop dangereuses en milieu civil, donc je vais faire de mon mieux pour les retenir au contact tout en te donnant des angles de tir, ça te va ?
Et comme pour lui montrer sa férocité, elle caressa la lame de son bâton.
Fort bien, j'ai confiance en tes capacités, tu ne serait pas encore en vie si tu n'était pas bonne guerrière en plus d’être une mage douée...
Mais la Garde prit une inspiration, quelque chose d'autre s'ajoutait au plan, quelque chose qui fit grimacer légèrement Kaldenis à son écoute.
Je vais être honnête...je n'aime pas ça...Mais je ne pense pas que tu proposerais cela si il y avait une autre possibilité...Alors faisons ainsi, et qu'Andraste nous garde
Sur ces paroles elle hocha la tète et ajouta:
Je ne laisserais pas un seul d'entre eux te blesser Bethany, tu peux me faire confiance
D'où lui venait une telle confiance? Elle n'en savait rien, mais elle se savait au mieux de sa forme et qu'elle avait l'esprit clair.
Tandis qu'elle suivait la Garde au dehors de l’entrepôt sur les traces de Falquet, elle eu la certitude intime que ce combat serait sacrément éprouvant pour elles deux.
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~ Il court il court le damné ... ~
À mon grand plaisir, Kaldenis ne semble pas avoir relevé le court moment où j’ai détaillé son visage. Autrement, j’aurais trouvé ça extrêmement gênant … Son calme et son assurance me mettent en confiance et m’aide beaucoup à rechercher l’énergie viciée de Falquet. À mon retour à la réalité, elle ne semble pas être impatiente ou autre, veillant toujours sur moi en me laissant tout le temps du monde. Comme c’est confortable d’avoir une partenaire aussi compréhensive !
Je lui partage rapidement ma stratégie et elle fait preuve d’une confiance en mes compétences qui me réchauffent le cœur. Un voile de regret couvre mes yeux un court moment lorsqu’elle évoque ma survie, mais le moment ne se prête pas à mon fatalisme. J’éloigne rapidement le souvenir de la maladie de mon esprit et me concentre sur la moue inquiète de l’agente face à l’idée que je serve d’appât. L’entendre évoquer Andrasté me surprend légèrement. Je n’ai pas connu beaucoup d’elfes dans ma vie, mais entre Merill qui prononçait le nom de Mythal dès qu’elle en avait l’occasion et Fenris qui … N’avait pas trop la foi, j’ignorais qu’ils pouvaient être andrastiens. Un point commun plus que plaisant ! Après tout ça, j’espère pouvoir parler de ça avec elle. Je comprends son hésitation, je ressens la même. De plus, je n’imagine même pas la pression qu’elle doit ressentir, je suis en train de littéralement mettre ma vie entre ses mains. Et pourtant …
Dit-elle d’un air solennel avec une certaine intensité dans les yeux. Sur le coup, je me retrouve bouche-bée. Bien sûr que je lui fais confiance ! Je viens de la laisser veiller sur moi pendant que je n’étais pas vraiment présente dans mon corps ! Mais là n’est pas la source de ce que je ressens, je ressens mon cœur fondre, littéralement. Est-ce donc de cela qu’Isabela m’avait déjà parlé ?
Je bredouille ces mots en me prenant l’avant-bras et en détournant le regard. Je suis tellement gênée que je n’ai même pas la volonté de m’insulter d’un tel enfantillage. Heureusement, on recommence rapidement à parler de stratégie. Oui ! Je préfère grandement ! On se met d’accord pour éviter les hommes de Falquet pour foncer directement sur le serpent pour lui trancher la tête. Ça peut être risqué, on pourrait être pris en tenaille, mais au moins on aurait encore toutes nos forces pour l’abattre.
Ayant notre plan d’attaque bien dessiné dans nos esprits, on sort finalement de l’entrepôt. À l’extérieur, sous le soleil brillant, ne se trouve personne qui nous attend, parfait ! Si on est passée inaperçue jusqu’à maintenant, on a des excellentes chances de se faufiler jusqu’à Falquet. J’ouvre la marche, me laissant guider par l’énergie corrompue qu’il dégage pour nous rapprocher de plus en plus de lui, Kaldenis veillant à ce qu’on ne se fasse pas prendre par surprise. Nous faisons preuve d’un travail d’équipe surprenant. La majorité du temps, l’agente ma plaque contre un mur le temps de laisser passer quelques mercenaires payés par l’homme qu’on recherche, mais à quelques reprises, c’est à mon tour de les voir dans la foule et de lui saisir la main pour changer de rue en étant plus ou moins discrète.
Finalement, nous arrivons sur un coin de rue et je fais signe à Kaldenis de s’arrêter. On se plaque contre le mur d’une maison et je me rapproche d’elle pour lui chuchoter à l’oreille tout en essayant d’ignorer l’odeur de son parfum.
Cette dernière phrase, je la dis surtout pour moi. J’essaye de lui offrir un sourire confiant avant de prendre une grande inspiration et de m’engager dans la rue tout en prenant mon bâton. Je ne dois pas m’inquiéter, Kaldenis est expérimentée et elle n’en fera qu’une bouchée. Tout ce que j’ai à faire, c’est survivre … Je suis forte là-dedans … Par contre, je dois également m’assurer qu’il n’essaye pas de s’échapper. Je me suis dit que je ne dois pas utiliser mon feu en milieu civil, mais je crois qu’il n’y a pas de risques à prendre. Brûler une ou deux maisons pour s’assurer que Falquet se fasse arrêter, je trouve cela raisonnable. Au pire, je dédommagerai les familles. Lorsque je suis suffisamment rapprochée de ma cible, je fais glisser le bourdon de mon bâton sur le sol en ligne droite, créant un mur de flammes stoppant Falquet dans sa marche. Il se retourne en rigolant tandis que les civils fuient la rue en hurlant. Je me mets en posture de combat.
J’aurais tant préféré évoquer la clémence, une peine plus juste, mais comme je l’avais dit à Kaldenis … On ne pouvait pas se permettre ça avec ceux-là …
Il poussa un rire fou avant de porter la main à ses lèvres et siffla très fort. J’entends immédiatement les bruits de bottes frappant le sol rapidement derrière moi et je me retourne à moitié pour faire face à Falquet et ceux se trouvant derrière. Trois mercenaires, armés de haches et de masses, s’approchant de moi. Je suis prise entre deux feux … Merde ! J’aurais dû lui sauter dessus et l’achever avant qu’il comprenne quoi que ce soit ! Je ne peux pas me permettre de combattre sur deux fronts en même temps, si sa force est le nombre, je dois l’isoler. Pendant une fraction de seconde, je me tourne vers les mercenaires en faisant le même mouvement de bâton pour créer un mur de flammes qui va les empêcher de m’atteindre. Ainsi, toutes personnes au sol ne pourront pas me causer de problèmes. Malheureusement, la seule seconde où je fais dos à Falquet me porte préjudice. Je n’ai pas le temps de me retourner vers ma cible qu’un éclair fulgurant me frappe entre les omoplates. Je tombe à genoux en lâchant un cri de douleur, sentant mon dos brûler atrocement. Un mage, évidemment ! J’aurais dû m’en douter en le voyant vêtu si léger et en ne portant pas d’armes ! Je suis idiote … Je serre la mâchoire pour tenir face à la douleur tout en me relevant. Je fais finalement face à Falquet en me repositionnant en posture de combat, mais en tant que mage cette fois. Je sens l’énergie magique circuler partout dans mon corps et les flammes tourbillonner le long de mon bras gauche et se concentrer au bout de mon bâton. Falquet, quant à lui, se tient parfaitement droit, la foudre courant sur son corps et des petites pierres tournant autour de lui. Si ce Garde veut m’impressionner, il a du boulot à faire.
Aller Kaldenis … C’est à toi de jouer !
Je lui partage rapidement ma stratégie et elle fait preuve d’une confiance en mes compétences qui me réchauffent le cœur. Un voile de regret couvre mes yeux un court moment lorsqu’elle évoque ma survie, mais le moment ne se prête pas à mon fatalisme. J’éloigne rapidement le souvenir de la maladie de mon esprit et me concentre sur la moue inquiète de l’agente face à l’idée que je serve d’appât. L’entendre évoquer Andrasté me surprend légèrement. Je n’ai pas connu beaucoup d’elfes dans ma vie, mais entre Merill qui prononçait le nom de Mythal dès qu’elle en avait l’occasion et Fenris qui … N’avait pas trop la foi, j’ignorais qu’ils pouvaient être andrastiens. Un point commun plus que plaisant ! Après tout ça, j’espère pouvoir parler de ça avec elle. Je comprends son hésitation, je ressens la même. De plus, je n’imagine même pas la pression qu’elle doit ressentir, je suis en train de littéralement mettre ma vie entre ses mains. Et pourtant …
 | “ Je ne laisserais pas un seul d'entre eux te blesser Bethany, tu peux me faire confiance „ |
Dit-elle d’un air solennel avec une certaine intensité dans les yeux. Sur le coup, je me retrouve bouche-bée. Bien sûr que je lui fais confiance ! Je viens de la laisser veiller sur moi pendant que je n’étais pas vraiment présente dans mon corps ! Mais là n’est pas la source de ce que je ressens, je ressens mon cœur fondre, littéralement. Est-ce donc de cela qu’Isabela m’avait déjà parlé ?
 | “ Je … Je ferai pareil pour toi … Kaldenis … „ |
Je bredouille ces mots en me prenant l’avant-bras et en détournant le regard. Je suis tellement gênée que je n’ai même pas la volonté de m’insulter d’un tel enfantillage. Heureusement, on recommence rapidement à parler de stratégie. Oui ! Je préfère grandement ! On se met d’accord pour éviter les hommes de Falquet pour foncer directement sur le serpent pour lui trancher la tête. Ça peut être risqué, on pourrait être pris en tenaille, mais au moins on aurait encore toutes nos forces pour l’abattre.
Ayant notre plan d’attaque bien dessiné dans nos esprits, on sort finalement de l’entrepôt. À l’extérieur, sous le soleil brillant, ne se trouve personne qui nous attend, parfait ! Si on est passée inaperçue jusqu’à maintenant, on a des excellentes chances de se faufiler jusqu’à Falquet. J’ouvre la marche, me laissant guider par l’énergie corrompue qu’il dégage pour nous rapprocher de plus en plus de lui, Kaldenis veillant à ce qu’on ne se fasse pas prendre par surprise. Nous faisons preuve d’un travail d’équipe surprenant. La majorité du temps, l’agente ma plaque contre un mur le temps de laisser passer quelques mercenaires payés par l’homme qu’on recherche, mais à quelques reprises, c’est à mon tour de les voir dans la foule et de lui saisir la main pour changer de rue en étant plus ou moins discrète.
Finalement, nous arrivons sur un coin de rue et je fais signe à Kaldenis de s’arrêter. On se plaque contre le mur d’une maison et je me rapproche d’elle pour lui chuchoter à l’oreille tout en essayant d’ignorer l’odeur de son parfum.
| “ Il est là. On fait comme on l’a dit, je me présente devant lui en attirant son attention tandis que tu le prends à revers … Il ne faut pas hésiter. „ |
Cette dernière phrase, je la dis surtout pour moi. J’essaye de lui offrir un sourire confiant avant de prendre une grande inspiration et de m’engager dans la rue tout en prenant mon bâton. Je ne dois pas m’inquiéter, Kaldenis est expérimentée et elle n’en fera qu’une bouchée. Tout ce que j’ai à faire, c’est survivre … Je suis forte là-dedans … Par contre, je dois également m’assurer qu’il n’essaye pas de s’échapper. Je me suis dit que je ne dois pas utiliser mon feu en milieu civil, mais je crois qu’il n’y a pas de risques à prendre. Brûler une ou deux maisons pour s’assurer que Falquet se fasse arrêter, je trouve cela raisonnable. Au pire, je dédommagerai les familles. Lorsque je suis suffisamment rapprochée de ma cible, je fais glisser le bourdon de mon bâton sur le sol en ligne droite, créant un mur de flammes stoppant Falquet dans sa marche. Il se retourne en rigolant tandis que les civils fuient la rue en hurlant. Je me mets en posture de combat.
 | “ Je me demandais quand tu allais m’atteindre. Bien jouer pour avoir esquivé mes hommes ! „ |
 | “ Falquet, rendez-vous et je vais m’assurer que votre mort soit rapide et sans douleur. „ |
J’aurais tant préféré évoquer la clémence, une peine plus juste, mais comme je l’avais dit à Kaldenis … On ne pouvait pas se permettre ça avec ceux-là …
| “ Hahaha ! Dis-moi, où est ton amie ? „ |
| “ Plus là. Après avoir fui tes hommes à la taverne, je lui ai dit de quitter la ville. „ |
| “ Quel dommage … Tu es seule ! „ |
Il poussa un rire fou avant de porter la main à ses lèvres et siffla très fort. J’entends immédiatement les bruits de bottes frappant le sol rapidement derrière moi et je me retourne à moitié pour faire face à Falquet et ceux se trouvant derrière. Trois mercenaires, armés de haches et de masses, s’approchant de moi. Je suis prise entre deux feux … Merde ! J’aurais dû lui sauter dessus et l’achever avant qu’il comprenne quoi que ce soit ! Je ne peux pas me permettre de combattre sur deux fronts en même temps, si sa force est le nombre, je dois l’isoler. Pendant une fraction de seconde, je me tourne vers les mercenaires en faisant le même mouvement de bâton pour créer un mur de flammes qui va les empêcher de m’atteindre. Ainsi, toutes personnes au sol ne pourront pas me causer de problèmes. Malheureusement, la seule seconde où je fais dos à Falquet me porte préjudice. Je n’ai pas le temps de me retourner vers ma cible qu’un éclair fulgurant me frappe entre les omoplates. Je tombe à genoux en lâchant un cri de douleur, sentant mon dos brûler atrocement. Un mage, évidemment ! J’aurais dû m’en douter en le voyant vêtu si léger et en ne portant pas d’armes ! Je suis idiote … Je serre la mâchoire pour tenir face à la douleur tout en me relevant. Je fais finalement face à Falquet en me repositionnant en posture de combat, mais en tant que mage cette fois. Je sens l’énergie magique circuler partout dans mon corps et les flammes tourbillonner le long de mon bras gauche et se concentrer au bout de mon bâton. Falquet, quant à lui, se tient parfaitement droit, la foudre courant sur son corps et des petites pierres tournant autour de lui. Si ce Garde veut m’impressionner, il a du boulot à faire.
Aller Kaldenis … C’est à toi de jouer !
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