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Plusieurs mois se sont passés depuis la révolte d'Halamshiral, le début de la guerre des Deux Lions, la disparition de Felassan, la création du mouvement à son nom... Depuis que j'ai eu la clef du réseau des eluvians. J'ai prospecté, le plus discrètement possible, auprès des universitaires et des mages, savoir si quelqu'un avait étudié ces traces de la civilisation antique des elfes. Si je les maîtrise, je ne les comprends pas. Existerait-il une carte des lieux d'entrée et de sortie ? Une carte des nombreux tombeaux à traverser pour atteindre sa destination ? Des informations sur ce qu'on peut emporter à l'intérieur ? Peut-on y dormir, y rester plusieurs jours, plusieurs semaines ? Que se passerait-il si des Qunari ou des nains l'empruntaient ? Tant de questions. Je n'ai eu que peu de résultats. Il y a bien cette elfe dalatienne, compagnon du Héraut de Kirkwall... Mais j'ai préféré m'abstenir, jusque là. Et puis il y a eu cette chance inespérée. Ce mage, resté à Hasmal malgré la rébellion, qui aurait des informations sur ces objets précieux dont j'ai récupéré le contrôle. Bien sûr, il ne connait pas mon lien aux eluvians. Je suis restée très évasive dans mes lettres. Je lui ai simplement exposé mon intérêt pour la culture de nos ancêtres. Un peu de baratin ne fait pas de mal. Nos lettres ont dû passer par des domestiques du Cercle, afin de ne pas être interceptées par des Templiers. Notre dernier échange n'était qu'une date, une heure et un lieu du Cercle. A moi de me débrouiller pour le rejoindre à l'intérieur.
Le soleil s'est couché sur la ville d'Hasmal il y a plusieurs heures déjà. Vêtue d'une armure légère de cuir noir, je me suis fondue dans la nuit pour surveiller la cour et les rondes des Templiers. Leur prochaine relève aura lieu dans quelques minutes. Quand les premiers auront le dos tourné pour entrer par la grande porte de la tour, et avant que les nouveaux prennent leur place, j'aurai une fenêtre de quelques dizaines de secondes pour courir de ma cachette au pied de la tour. Grimper jusqu'à la fenêtre la plus proche, à deux ou trois mètres de haut. Cela ne devrait pas poser de problème, la paroi de pierres offrant des prises faciles à qui sait les chercher. Tout est prêt. Je n'ai plus qu'à attendre que... Là. Ils se rejoignent. Encore quelques pas, et ils seront dos à moi... Maintenant.
Je parcours en courant le plus silencieusement possible les mètres qui me séparent de la tour. Je suis à découvert. J'atteins le pied du mur. Une première prise s'offre à moi. Puis une autre. Encore une autre. Bientôt, j'atteins la fenêtre. Je m'y accroche et m'y hisse lentement, observant si quelqu'un la garde. Personne, a priori. Un regard vers l'extérieur : la relève vient de sortir. Je me dépêche d'enjamber la fenêtre. Une fois à l'intérieur, je m'accroupis contre le rebord et observe autour de moi, à la recherche d'un abri. Le dessous d'un escalier, à l'autre bout du couloir. Je sors une dague en argentite, prête à me défendre, et me déplace, genoux fléchés, en sa direction. Une fois cachée, je pourrai repérer les lieux et trouver mon chemin jusqu'au mage qui m'attend. Une fois cachée... Un bruit. En provenance de l'escalier. Je n'ai pas le temps de me cacher. Une porte entrouverte, à ma droite. Pitié, qu'il n'y ait personne derrière. J'entre en vitesse, et referme le plus silencieusement possible. La porte claque, en dépit de mes efforts. Un regard dans la pièce. Un bureau, vide. Je me mets dos au mur, derrière la porte. Pitié, que personne ne m'ait entendue.
Le soleil s'est couché sur la ville d'Hasmal il y a plusieurs heures déjà. Vêtue d'une armure légère de cuir noir, je me suis fondue dans la nuit pour surveiller la cour et les rondes des Templiers. Leur prochaine relève aura lieu dans quelques minutes. Quand les premiers auront le dos tourné pour entrer par la grande porte de la tour, et avant que les nouveaux prennent leur place, j'aurai une fenêtre de quelques dizaines de secondes pour courir de ma cachette au pied de la tour. Grimper jusqu'à la fenêtre la plus proche, à deux ou trois mètres de haut. Cela ne devrait pas poser de problème, la paroi de pierres offrant des prises faciles à qui sait les chercher. Tout est prêt. Je n'ai plus qu'à attendre que... Là. Ils se rejoignent. Encore quelques pas, et ils seront dos à moi... Maintenant.
Je parcours en courant le plus silencieusement possible les mètres qui me séparent de la tour. Je suis à découvert. J'atteins le pied du mur. Une première prise s'offre à moi. Puis une autre. Encore une autre. Bientôt, j'atteins la fenêtre. Je m'y accroche et m'y hisse lentement, observant si quelqu'un la garde. Personne, a priori. Un regard vers l'extérieur : la relève vient de sortir. Je me dépêche d'enjamber la fenêtre. Une fois à l'intérieur, je m'accroupis contre le rebord et observe autour de moi, à la recherche d'un abri. Le dessous d'un escalier, à l'autre bout du couloir. Je sors une dague en argentite, prête à me défendre, et me déplace, genoux fléchés, en sa direction. Une fois cachée, je pourrai repérer les lieux et trouver mon chemin jusqu'au mage qui m'attend. Une fois cachée... Un bruit. En provenance de l'escalier. Je n'ai pas le temps de me cacher. Une porte entrouverte, à ma droite. Pitié, qu'il n'y ait personne derrière. J'entre en vitesse, et referme le plus silencieusement possible. La porte claque, en dépit de mes efforts. Un regard dans la pièce. Un bureau, vide. Je me mets dos au mur, derrière la porte. Pitié, que personne ne m'ait entendue.
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Un mouton, deux moutons, trois moutons, le rapport de la dernière mission, quatre moutons, cinq moutons, la posture un peu trop fragile d'Evelyn quand elle donne un coup de taille, sept moutons, non, six…
Rita changea de position pour la énième fois et compta quelques moutons de plus, avant de pousser un soupir de frustration.
La chambre était une des meilleures de la tour du cercle. Le grade initial de la Chevalière-Caporal et ses initiatives fructueuses dans son service pour ce qui était essentiellement un mélange entre un cercle et un lieu de refuge avait fait prendre au Chevalier-Commandant Brycen la décision de bien lotir la Templière. Un geste honorant, et même flatteur dans un autre contexte, qui présentement servait plus à contrarier Rita d'être incapable de s'endormir dans un lit deux places, avec des couchages frais, assistée par des volets qui arrêtaient presque toute la lumière du clair de lune. Avec le luxe supplémentaire d'un bureau et d'une plume pour noter les derniers éléments qui lui trotteraient dans la tête avant d'aller se coucher, plus aucune excuse pour ne pas bien dormir, sinon serait-il bon de céder cette chambre à quelqu'un qui en aurait réellement l'utilité.
Rita alluma une bougie et sortit de son lit. La feuille de papier sur son bureau détaillait toutes les pensées qu'elle ressassait quand même depuis plusieurs heures, en plus d'une note salace sur le physique d'un de ses élèves. Elle gribouilla sur cette dernière partie, honteuse, se demandant ce qui lui avait pris de mettre à plat une pensée aussi indigne. Enfin, elle ajouta une dernière note - « Voir avec Brycen pour donner la chambre à quelqu'un d'autre. »
Plutôt que d'entreprendre une nouvelle tentative futile de repos, Rita décida d'aller tenir compagnie aux templiers tenant la garde en bas, peut-être leur remonter un peu le moral, voir même prendre une ronde, chose qu'elle avait déjà essayé de faire par le passé, sans succès face à la volonté de ses camarades de bien se répartir les tâches dans ces temps difficiles.
Elle prit son haut à manches courtes en tissu bleu nuit avec son pantalon noir assorti, enfila ses bottes en cuir marron et se mis en marche vers l'extérieur de la tour, ses bruits de pas audibles dans les couloirs de la tour mais pas assez forts pour réveiller le reste des membres du cercle - ni même alerter ceux dans les chambres qui prendraient du bon temps. Dans l'un des couloirs, un claquement de porte provenant d'une chambre non occupée attira son attention. S'attendant à y trouver quelque chose comme un animal perdu, elle entra dans la pièce.
Rita changea de position pour la énième fois et compta quelques moutons de plus, avant de pousser un soupir de frustration.
La chambre était une des meilleures de la tour du cercle. Le grade initial de la Chevalière-Caporal et ses initiatives fructueuses dans son service pour ce qui était essentiellement un mélange entre un cercle et un lieu de refuge avait fait prendre au Chevalier-Commandant Brycen la décision de bien lotir la Templière. Un geste honorant, et même flatteur dans un autre contexte, qui présentement servait plus à contrarier Rita d'être incapable de s'endormir dans un lit deux places, avec des couchages frais, assistée par des volets qui arrêtaient presque toute la lumière du clair de lune. Avec le luxe supplémentaire d'un bureau et d'une plume pour noter les derniers éléments qui lui trotteraient dans la tête avant d'aller se coucher, plus aucune excuse pour ne pas bien dormir, sinon serait-il bon de céder cette chambre à quelqu'un qui en aurait réellement l'utilité.
Rita alluma une bougie et sortit de son lit. La feuille de papier sur son bureau détaillait toutes les pensées qu'elle ressassait quand même depuis plusieurs heures, en plus d'une note salace sur le physique d'un de ses élèves. Elle gribouilla sur cette dernière partie, honteuse, se demandant ce qui lui avait pris de mettre à plat une pensée aussi indigne. Enfin, elle ajouta une dernière note - « Voir avec Brycen pour donner la chambre à quelqu'un d'autre. »
Plutôt que d'entreprendre une nouvelle tentative futile de repos, Rita décida d'aller tenir compagnie aux templiers tenant la garde en bas, peut-être leur remonter un peu le moral, voir même prendre une ronde, chose qu'elle avait déjà essayé de faire par le passé, sans succès face à la volonté de ses camarades de bien se répartir les tâches dans ces temps difficiles.
Elle prit son haut à manches courtes en tissu bleu nuit avec son pantalon noir assorti, enfila ses bottes en cuir marron et se mis en marche vers l'extérieur de la tour, ses bruits de pas audibles dans les couloirs de la tour mais pas assez forts pour réveiller le reste des membres du cercle - ni même alerter ceux dans les chambres qui prendraient du bon temps. Dans l'un des couloirs, un claquement de porte provenant d'une chambre non occupée attira son attention. S'attendant à y trouver quelque chose comme un animal perdu, elle entra dans la pièce.
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Le mur de pierre comme seul soutien, la mâchoire douloureuse de serrer les dents aussi fort, le monde occulté par les pas dans le couloir et cette porte qui retient toute son attention... Ne rentre pas, ne rentre pas, ne rentre pas... La poignée tourne, et la lourde porte commence à bouger. Elle ressert sa main sur sa dague, bloque sa respiration. Le temps ralenti par l'adrénaline, elle regarde la Templière passer la porte et avancer dans la pièce. Trois... Deux... Un... L'elfe se glisse dans le dos de l'humaine, et d'un seul mouvement pose sa main libre sur sa bouche, et la lame de sa dague sur sa gorge. Elle recule, l'entraînant avec elle, jusqu'à sentir de nouveau le mur contre son dos. Son cœur bat cogne dans sa poitrine, mais elle garde la tête froide, et l'empêche d'accélérer trop. Elle contrôle la situation. Elle murmure à l'oreille de sa prisonnière dont les boucles brunes viennent lui chatouiller le visage.
« Tu vas faire exactement ce que je te dis de faire. »
C'est-à-dire... Quoi ? Briala ne s'est pas préparée à une telle éventualité. Elle doit réfléchir vite. Elle doit se débarrasser de la Templière pour rejoindre son lieu de rendez-vous. Mais elle refuse de tuer une personne, même humaine, qui n'a a priori pas commis de crime contre les siens. Son esprit tourne à toute vitesse, mais elle reste silencieuse un long moment. Peut-être un trop long moment.
« Tu vas faire exactement ce que je te dis de faire. »
C'est-à-dire... Quoi ? Briala ne s'est pas préparée à une telle éventualité. Elle doit réfléchir vite. Elle doit se débarrasser de la Templière pour rejoindre son lieu de rendez-vous. Mais elle refuse de tuer une personne, même humaine, qui n'a a priori pas commis de crime contre les siens. Son esprit tourne à toute vitesse, mais elle reste silencieuse un long moment. Peut-être un trop long moment.
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Et là, sans prévenir, Rita eu tout juste le temps de comprendre que la dague était à deux doigts de s'enfoncer dans sa gorge pour se retenir de faire quoi que ce soit. Les questions défilaient à toute vitesse. Qui ? Aucune idée. Pourquoi ? Encore moins. Comment ? Son exécution semblait parfaite. Méthodiquement rangée contre le mur. Un bâillon improvisé d'une main, rendu crédible par la dague dans l'autre. Et puis l'ordre. Sussuré à son oreille, il envoya un frisson chargé d'émotions conflictuelles ricocher dans le corps de la templière. Rita ferma les yeux, cherchant désespérément à se retrouver. À reprendre contact avec la réalité. Elle n'avait pas pris de lyrium depuis maintenant presque une journée, elle n'allait pas réussir à se recentrer à temps.
Et puis finalement si. Presque. Le moment flotta plus longtemps que prévu et Rita fini par tomber sur quelque chose de réel auquel elle s'accrocha sans y penser : les battements de cœur de son assaillante qui tambourinaient contre son dos. Inconsciemment, elle apprivoisa et imita ce rythme. Est-ce que l'intrue l'avait fait exprès ? Elle était maintenant la source de calme et de conflit de Rita, exerçant un contrôle dur comme fer sur la templière.
Alors, elle attendit.
Et puis finalement si. Presque. Le moment flotta plus longtemps que prévu et Rita fini par tomber sur quelque chose de réel auquel elle s'accrocha sans y penser : les battements de cœur de son assaillante qui tambourinaient contre son dos. Inconsciemment, elle apprivoisa et imita ce rythme. Est-ce que l'intrue l'avait fait exprès ? Elle était maintenant la source de calme et de conflit de Rita, exerçant un contrôle dur comme fer sur la templière.
Alors, elle attendit.
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Une respiration. Puis deux. La Templière ne semble pas se débattre. Ne semble pas tenter de se retourner contre elle, de s'échapper. L'elfe n'est pas à l'abri d'une ruse, elle le sait. Mais elle n'a pas d'autre choix que de tenter le tout pour le tout, son esprit n'est arrivé qu'à cette unique conclusion. Elle va devoir atteindre son lieu de rendez-vous avec la Templière, et elle verra une fois arrivée que faire d'elle pour ne pas mettre en danger le mage qui a accepté de la rencontrer. Elle approche de nouveau sa bouche de l'oreille de l'humaine, et lui donne ses ordres dans un murmure.
« Je vais retirer ma main de ta bouche, mais je t'interdis de faire le moindre bruit. »
Pour appuyer ses mots, elle enfonce légèrement la lame de sa dague dans la peau de sa captive. Un seul geste, de l'une ou de l'autre, et la lame percera la gorge pour faire perler son sang. Comme elle l'a annoncé, elle éloigne lentement la main de la bouche de l'humaine. Un ange passe, quelques secondes durant lesquelles l'elfe attend une réaction, son souffle chaud venant caresser l'oreille mâte de la Templière. De sa main à présent libre, elle descend le long du corps de sa captive, parcourt ses hanches et sa ceinture à la recherche d'une arme. Elle ne trouve rien d'autre que du tissu et de la peau, douce et chaude au bout de ses doigts glacés. Elle tend le bras pour pousser lentement la porte à leur gauche, pour empêcher leurs voix d'être entendues à l'extérieur de la pièce. Enfin, elle ramène sa main et glisse sur le bras nu de l'humaine pour saisir son poignet gauche, ses lèvres toujours collées à son oreille, sa dague toujours fermement posée sur sa gorge exposée.
« Dis moi, combien de gardes sont postés entre l'endroit où nous sommes et la bibliothèque ? Et quel chemin prendre pour les éviter ? »
Elle sait à quel point il est dangereux de lui révéler le lieu qu'elle cible, mais elle sera une source d'informations sans pareille.
« Si tu essayes de me piéger, je n'aurai aucune pitié pour toi, ni pour les autres Templiers que je croiserai. »
« Je vais retirer ma main de ta bouche, mais je t'interdis de faire le moindre bruit. »
Pour appuyer ses mots, elle enfonce légèrement la lame de sa dague dans la peau de sa captive. Un seul geste, de l'une ou de l'autre, et la lame percera la gorge pour faire perler son sang. Comme elle l'a annoncé, elle éloigne lentement la main de la bouche de l'humaine. Un ange passe, quelques secondes durant lesquelles l'elfe attend une réaction, son souffle chaud venant caresser l'oreille mâte de la Templière. De sa main à présent libre, elle descend le long du corps de sa captive, parcourt ses hanches et sa ceinture à la recherche d'une arme. Elle ne trouve rien d'autre que du tissu et de la peau, douce et chaude au bout de ses doigts glacés. Elle tend le bras pour pousser lentement la porte à leur gauche, pour empêcher leurs voix d'être entendues à l'extérieur de la pièce. Enfin, elle ramène sa main et glisse sur le bras nu de l'humaine pour saisir son poignet gauche, ses lèvres toujours collées à son oreille, sa dague toujours fermement posée sur sa gorge exposée.
« Dis moi, combien de gardes sont postés entre l'endroit où nous sommes et la bibliothèque ? Et quel chemin prendre pour les éviter ? »
Elle sait à quel point il est dangereux de lui révéler le lieu qu'elle cible, mais elle sera une source d'informations sans pareille.
« Si tu essayes de me piéger, je n'aurai aucune pitié pour toi, ni pour les autres Templiers que je croiserai. »
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Deuxième ordre. Nouvelle décharge. Elle ne sait pas comment réagir dans cette situation, si éloignée de toutes les leçons qu'on a pu lui donner, de tous les adversaires qu'elle a pu affronter. Était-ce même un adversaire ? Ce mélange pervers de fermeté et de douceur propre à l'assassine avait fait plonger Rita au plus profond d'un torrent de sensations nouvelles, et elle nageait à contre-courant pour remonter à la surface.
En vain. Chaque souffle, chaque geste changeait violemment le court de l'eau, faisait replonger Rita dans les ténèbres, la privant de tout équilibre, étouffant ses pensées. Puis vint la fouille. Des doigts délicats inspectaient son corps et réinitialisaient sans cesse ses battements de cœur à des intervalles imprévisibles. Elle poussa un soupir rauque et saccadé. Lorsque l'intrue s'empara de son poignet, Rita ne réussit à offrir de résistance qu'un quart de seconde symbolique. Pour tout autre chose que l'intention, Rita était à elle.
Troisième ordre. La bouffée qu'elle inspira en réponse se bloqua dans sa trachée contractée. Des gardes ? La bibliothèque ? Qu'est-ce que cela voulait dire ? Impossible de se concentrer alors que la respiration chaude de la femme, ricochant dans son oreille, venait parasiter tous ses sens. Une seule question brûlait ses lèvres. Puis, encore un murmure. Une menace ? Une contrainte. Des chaînes d'onyx. Rita se noyait. Par miracle, dans un souffle, elle réussit à répondre.
« Qui es-tu ? »
En vain. Chaque souffle, chaque geste changeait violemment le court de l'eau, faisait replonger Rita dans les ténèbres, la privant de tout équilibre, étouffant ses pensées. Puis vint la fouille. Des doigts délicats inspectaient son corps et réinitialisaient sans cesse ses battements de cœur à des intervalles imprévisibles. Elle poussa un soupir rauque et saccadé. Lorsque l'intrue s'empara de son poignet, Rita ne réussit à offrir de résistance qu'un quart de seconde symbolique. Pour tout autre chose que l'intention, Rita était à elle.
Troisième ordre. La bouffée qu'elle inspira en réponse se bloqua dans sa trachée contractée. Des gardes ? La bibliothèque ? Qu'est-ce que cela voulait dire ? Impossible de se concentrer alors que la respiration chaude de la femme, ricochant dans son oreille, venait parasiter tous ses sens. Une seule question brûlait ses lèvres. Puis, encore un murmure. Une menace ? Une contrainte. Des chaînes d'onyx. Rita se noyait. Par miracle, dans un souffle, elle réussit à répondre.
« Qui es-tu ? »
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La question la désarçonne, elle ne l'attendait pas. La voix de la Templière, qu'elle entend pour la première fois, glisse sur sa peau comme une caresse, lui arrache un frisson. Elle réagit impulsivement, et en un mouvement rapide, une danse qu'elle contrôle, soulève son bras, retirant la dague de la gorge de sa captive, tire son poignet, et se retourne avec elle pour venir la plaquer contre le mur, reposant sa dague sur sa gorge, pressant son corps contre le sien. Son esprit s'attarde sur le visage de la Templière, ses tâches de rousseur, ses yeux, ses lèvres. Son corps réagit contre le sien, embrouillant ses pensées. Mais elle ne perd pas de vue son objectif.
« Savoir qui je suis ne t'apportera rien. »
De sa main libre, elle glisse les doigts dans les boucles brunes de sa captive, se perd dans leur douceur. Soudain, elle attrape une poignée de cheveux, qu'elle tient suffisamment fermement pour empêcher la Templière de bouger, et abaisse la pression de la dague sur sa gorge.
« Mon objectif est simple : accéder à la bibliothèque. Coopère, et tu auras la vie sauve. »
Elle approche son visage du sien, effaçant le peu de distance qu'il restait entre elles, appuyant sa poitrine contre la sienne. Elle souffle, à quelques centimètres de ses lèvres, les yeux plongés dans les siens.
« Coopère, et je repartirai aussi vite que je suis venue. »
« Savoir qui je suis ne t'apportera rien. »
De sa main libre, elle glisse les doigts dans les boucles brunes de sa captive, se perd dans leur douceur. Soudain, elle attrape une poignée de cheveux, qu'elle tient suffisamment fermement pour empêcher la Templière de bouger, et abaisse la pression de la dague sur sa gorge.
« Mon objectif est simple : accéder à la bibliothèque. Coopère, et tu auras la vie sauve. »
Elle approche son visage du sien, effaçant le peu de distance qu'il restait entre elles, appuyant sa poitrine contre la sienne. Elle souffle, à quelques centimètres de ses lèvres, les yeux plongés dans les siens.
« Coopère, et je repartirai aussi vite que je suis venue. »
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L'assaillante provoque un nouveau remous dans son fleuve de sensations hypnotisantes, et Rita se laisse emporter par le courant.
Elle avait desserré ses liens sur Rita pour mieux la faire tournoyer à sa guise, et la templière sentait encore trop bien la présence du rôle que l'intrue lui avait imposée, caressant sa peau et immobilisant son corps, une membrane douce et résistante. La dague glacée, baguette de la chef d'orchestre, revint se poser sur sa peau bouillonnante, apportant son réconfort pervers.
Elle avait répondu à sa question. Rita voyait en face d'elle l'elfe, ses contours, son visage, sa précision, sa puissance. Rita sentait l'elfe, son corps appuyé contre le sien, continuant la discussion physique qui avait commencé dès leur première interaction. Ses mots démentaient ses actes, mais n'étaient que souffles de velours venant caresser les joues de la templière. Puis, les cheveux. Tendrement, d'abord. La captive laissa un soupir s'échapper…
Enfin, réaffirmant l'autorité de la ravisseuse et rappelant à Rita son rôle, la douce caresse se transforma à nouveau en liens paralysants. Mais ce coup soudain sur la chaîne de la chevalière s'accompagna d'une nouvelle réplique charnelle paradoxale. Elle émit de nouveaux ordres. Elle était si proche. Rita pouvait boire son souffle. Ça y est. Qu'attendait-elle ?
Son regard interrogatif rencontra celui de sa ravisseuse. Ses yeux noisette, son regard, un torrent de flammes, de volonté. Si elle ne s'y résolvait pas, alors Rita allait le faire.
D'un seul mouvement de la main droite, elle poussa la tête de l'elfe vers elle, comblant la distance restante, et l'embrassa avec passion.
Elle avait desserré ses liens sur Rita pour mieux la faire tournoyer à sa guise, et la templière sentait encore trop bien la présence du rôle que l'intrue lui avait imposée, caressant sa peau et immobilisant son corps, une membrane douce et résistante. La dague glacée, baguette de la chef d'orchestre, revint se poser sur sa peau bouillonnante, apportant son réconfort pervers.
Elle avait répondu à sa question. Rita voyait en face d'elle l'elfe, ses contours, son visage, sa précision, sa puissance. Rita sentait l'elfe, son corps appuyé contre le sien, continuant la discussion physique qui avait commencé dès leur première interaction. Ses mots démentaient ses actes, mais n'étaient que souffles de velours venant caresser les joues de la templière. Puis, les cheveux. Tendrement, d'abord. La captive laissa un soupir s'échapper…
Enfin, réaffirmant l'autorité de la ravisseuse et rappelant à Rita son rôle, la douce caresse se transforma à nouveau en liens paralysants. Mais ce coup soudain sur la chaîne de la chevalière s'accompagna d'une nouvelle réplique charnelle paradoxale. Elle émit de nouveaux ordres. Elle était si proche. Rita pouvait boire son souffle. Ça y est. Qu'attendait-elle ?
Son regard interrogatif rencontra celui de sa ravisseuse. Ses yeux noisette, son regard, un torrent de flammes, de volonté. Si elle ne s'y résolvait pas, alors Rita allait le faire.
D'un seul mouvement de la main droite, elle poussa la tête de l'elfe vers elle, comblant la distance restante, et l'embrassa avec passion.
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Elle ne s'y attendait pas. A moins qu'elle l'ait désiré de tout son être. Son esprit est loin, elle perd de vue son objectif en même temps que son souffle. Ses lèvres rencontrent celles de la Templière, et elle se fond dans leur baiser sans même hésiter le moindre instant. Très vite, elle presse un peu plus sa bouche contre la sienne, ses dents rencontrent ses lèvres, sa langue rencontre la sienne. Son bras figé sur la dague, elle la laisse appuyée entre leurs deux gorges, mais de son autre bras, elle perd sa poigne, sa main se perdant à son tour dans les vagues que forment les boucles de sa captive, l'invitant à prolonger ce baiser, encore et encore. Son corps se presse contre le sien, collant le dos de la Templière contre le mur. Une vague de chaleur naît dans son bas ventre et la renverse, lui faisant oublier un peu plus la raison de sa venue. Quand leurs lèvres se séparent, elle reprend son souffle, plongeant son regard dans celui de sa captive, à moins qu'elle soit la captive à présent, enivrée par un désir qu'elle n'a pas ressenti depuis... elle. Cette pensée la ramène brusquement dans son corps, dans sa rébellion, dans sa colère contre les shems. La colère et l'envie se confrontent, cherchent un compromis, s'imaginent sur la Templière attachée à un lit... Mais la colère finit par emporter le duel.
« La bibliothèque... Maintenant. »
« La bibliothèque... Maintenant. »
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Rita était encore à sa merci, sous son contrôle, la dague sous la gorge, immobilisée contre le mur par ce corps enivrant que la ravisseuse avait imposé contre le sien. Mais au milieu de toutes les prises que l'elfe avait sur la templière, une ouverture était enfin apparue. Un point de liaison, de compréhension mutuelle, délicieusement sensuel et délivrant. Et lorsque leurs regards se rencontrèrent une nouvelle fois, la vision de Rita n'était plus embrumée comme avant. Et les rouages se mirent enfin à tourner.
Il était peu probable que la bibliothèque d'Hasmal contienne quelque chose de rare. Non, cette personne avait un rendez-vous. Mais qui au cercle aurait envie de le rendre secret ? Et pourquoi cette elfe était si bien préparée ? Y aurait-il un moyen de la faire parler…?
« D'accord, je vais t'emmener à la bibliothèque. Je te laisse changer notre position pour permettre ça. » Le désir bouillonnant pour l'elfe n'avait pas quitté Rita. Elle regardait toujours l'intrue dans les yeux, sans lui offrir autre chose qu'un regard ardant décoré d'une expression neutre. Alors qu'elle tentait une nouvelle approche, sa main droite descendit lentement de la tête de la femme armée, glissant sur sa nuque, son dos, s'arrêtant aux hanches.
« Tu sais, s'il m'avait simplement demandé mon avis sur le rendez-vous, j'y aurais probablement été favorable. Est-ce que ça valait vraiment toute cette discrétion ? »
Il était peu probable que la bibliothèque d'Hasmal contienne quelque chose de rare. Non, cette personne avait un rendez-vous. Mais qui au cercle aurait envie de le rendre secret ? Et pourquoi cette elfe était si bien préparée ? Y aurait-il un moyen de la faire parler…?
« D'accord, je vais t'emmener à la bibliothèque. Je te laisse changer notre position pour permettre ça. » Le désir bouillonnant pour l'elfe n'avait pas quitté Rita. Elle regardait toujours l'intrue dans les yeux, sans lui offrir autre chose qu'un regard ardant décoré d'une expression neutre. Alors qu'elle tentait une nouvelle approche, sa main droite descendit lentement de la tête de la femme armée, glissant sur sa nuque, son dos, s'arrêtant aux hanches.
« Tu sais, s'il m'avait simplement demandé mon avis sur le rendez-vous, j'y aurais probablement été favorable. Est-ce que ça valait vraiment toute cette discrétion ? »
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