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Dim 10 Mar 2019 - 21:24

Eleanore de Jader
Eleanore de Jader

– Inquisition –

Messages : 159

Complainte de la Détrousseuse


Nous étions enfin dans la petite cour, et nous nous arrêtions devant quelques arbres. Lathbora avait accepté mes mitaines, et c'était avec une certaine satisfaction que je voyais qu'elles lui allaient. Ses doigts étaient plus long, mais pour des mitaines ce n'est pas bien grave. a la fin de notre marche, il me demanda où étaient les elfes, s'il y avait des bas-cloîtres. J'en avais entendu parlé également, comme des endroits sales de terrible pauvreté, les pires endroits de la ville où des brigands et des elfes des cités s'entassaient. J'avais eu de la chance, en y repensant, d'être née comme nomade. Ainsi, je n'ai pas eu à vivre l'oppression de ces bas-cloître, même si en réalité en Orlaïs la pression sur les elfes est tout aussi intense, bien que non visible par des bâtiments crasseux et délabrés. J'essayais de réfléchir à comment lui expliquer comment cela marchais, avec des exemples pour montrer les différences et les similitudes. Des histoires, j'en avais à raconter. Entre ce que j'avais vu et entendu, ce n'était pas pour rien que j'étais devenue une Amie de Jenny. au passage, Lathbora me dit que je pouvais également lui poser des questions. Je lui jetais un regard pétillant de malice, souriant de contentement. Mais en le regardant, alors qu'il observait un arbre juste devant nous, je vis une ombre passer devant ses yeux. Il semblait d'un seul coup abattu, triste... Est ce que l'arbre lui rappelait sa forêt ? Son pays natal qui lui manquait tant, et qui était si loin d'ici. Cette tristesse soudaine me touchais, d'autant plus quand soudainement et avec une douce mélancolie il me demanda si je pouvais chanter pour lui. A le voir ainsi, comme s'il portait un terrible fardeau, je ne pouvais que m'attendrir. Je souriais et lui répondis avec douceur, mes yeux se posant sur lui avec compassion.

"Bien sûr...."

Je profitais de la présence d'un petit muret juste à côté pour me poser. Légère et agile, je grimpais dessus en un petit bond, pour m'y asseoir à moitié en tailleur. Une jambe restant suspendue dans le vide, basculant ma cithare devant moi pour commencer à jouer, je regardais le ciel et écoutais le vent pour trouver de l'inspiration. Je restais silencieuse pendant quelques secondes, entendant dans ma tête les premières notes d'une chanson orlésienne douce et mélancolique, mais légère comme une plume. Je commençais les premières notes en faisant glisser mes doigts sur les cordes, la musique emplissant la petite cour.

"Bruit de la pluie sur les feuilles, sous un ciel gris plombé.
Éclat de bleu renié. Mais il ne pouvait rester.

Il sentait son sang se troubler
Et ses rêves, presque à l'étouffer.
Dans son coeur résonnait l'appel.
Et plus qu'une route à prendre, si belle.

Bruit de la pluie sur les feuilles, sous un ciel gris plombé.
Éclat de bleu renié. Mais il ne pouvait rester.

"Tu vois comme la pluie a lavé
Les larmes que tu laissais couler ?
Les ténèbres ont beau m'appeler,
Nous mourons tous, ça tu le sais".

Bruit de la pluie sur les feuilles, sous un ciel gris plombé.
Éclat de bleu renié. Mais il ne pouvait rester.... "


Je continuais ainsi à chanter, d'une voix claire mais douce et légère comme une plume. Les notes rappelaient la pluie tombant par un soir d'hiver, petite pluie de mélancolie tombant sur les feuilles des forêts. C'était une chanson de nostalgie, celle qui calmait l'esprit et accompagnait ceux qui étaient loin de chez eux ou de leur coeur. La musique continuait, certains passant s'arrêtant pour m'écouter, avant de repartir ensuite. Je ne regardais pas Lathbora pendant tout la chanson, fermant les yeux ou regardant parfois la fontaine. Mon visage était non plus empreint de joie comme à la taverne, mais d'une triste douceur compassionnelle. Parfois un léger sourire, mais celui effacé de la douleur du souvenir. Quand je chantais mes chansons, je prenais toujours à coeur les paroles, et faisais autant que possible écho à mes propres expériences. Tout ce qui pouvait m'y rapprocher rendait mon interprétation d'autant plus vivante et prenante. D'autant plus intéressante pour mon public. Et pour cette chanson, L'Eclat de Bleu, je pensais à mon temps passé comme nomade avec la troupe de ma mère, dans ma jeunesse. Un temps de candeur passé, auquel je ne pouvais revenir. Elle me rendait à la fois heureuse et triste, je chérissais ce souvenir sans pouvoir m'empêcher de penser à ce qui m'empêchais d'y retourner. Tant de choses... j'avais choisis les fils du Tisserand il y a longtemps, et ne pouvais revenir en arrière. Je n'avais pas de regrets, simplement... une joie passée. Je prononçais les dernières paroles de la chanson, continuant pendant plusieurs longues secondes de jouer de la cithare. L'air se terminait sur des notes douces, comme une pluie fine qui se termine, la dernière goutte de pluie qui roule de sa feuille et tombe gracieusement au sol, dans un tintement de clochette. Je restais silencieuse quelques secondes, avant d'oser demander à Lathbora ce qui l'avait ainsi rendu triste. J'avais mon interprétation, et tentais de viser juste.

"Votre région vous manque ? "

Je regardais Lathbora à nouveau, observant ce que l'effet de ma chanson avait produit.


Dim 10 Mar 2019 - 22:54

Anonymous
Invité

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Complainte de la Détrousseuse



Elle bondit sur un muret avec grâce, révélant au passage plus sur elle-même qu'auraient pu le faire bien des mots. Elle était souple, dynamique et rapide, plus qu'une vie entre quatre murs ne le permettrait. Lathbora aimait ces informations non verbales. Peu de gens étaient capables de travestir cette réalité-là. S'ils y parvenaient, ils méritaient de le duper. Plus détendu, bien qu'encore troublé et triste, il s'appuya contre le muret même où elle venait de se hisser, regardant sa jambe pendre en battant le vide pendant qu'elle empoignait son instrument à cordes. Sans plus d'introduction elle se mit à jouer, ses doigts glissant doucement le long des arêtes, le long des cordes. Les accords enchaînés mimèrent le bruit de la pluie, et Lathbora se surprit à fermer ses yeux, abandonnant toute prudence l'espace d'un instant. Argonia entama le premier couplet de sa chanson, d'une voix passionnée et mélancolique. Ces paroles-là parlèrent à l'elfe dalatien. Il comprit leur beauté et leur tristesse. Il sentit l'honnêteté de la chanteuse et musicienne, la ressentit plutôt au travers des trémolos discrets de ses intonations, et cru presque pouvoir sentir l'odeur humide de la mousse de sa forêt. Ou bien peut-être n'était-ce que celle de la fontaine et de la terre des arbres de cette cour. Il n'aurait su le dire. Néanmoins, cet ajout olfactif ajoutait encore du charme à ce moment hors du temps, et il s'y laissa aller avec délice.
Mais la chanson s'arrêta, trop tôt, et Lathbora ouvrit de nouveau les yeux avec regret sur toute la laideur de cette civilisation humaine décadente. Il prit une profonde inspiration. Un chant c'était comme un conte. Un petit concentré d'histoire. Il était porteur de message.

Votre région vous manque ?

Il se tourna de nouveau vers elle, cherchant à capter son regard, à se connecter. Bréciliane lui manquait-elle? Non, pas fondamentalement. Il était dalatien, un peuple sans terres, habitué à arpenter de larges parcelles de territoire. Non, Bréciliane ne lui manquait pas. Une forêt était une forêt après tout. Les arbres parlant, ça, peut-être : il n'en avait pas encore rencontré depuis son départ. C'était une histoire qu'il pouvait raconter, ça, non ? ou peut-être allait-il passer pour un fou ? Ou pire : pour un menteur.
Son clan non plus ne lui manquait pas : il avait choisi de s'en isoler très tôt, avait volontairement tourné le dos à ceux qui lui voulaient du bien. Non, son ancienne vie ne lui manquait pas, mais il comprenait pourquoi Argonia pouvait pensait ça. Il était visiblement déraciné. Un dalatien ne se promène pas seul, jamais. Ils sont un clan. Pourtant, lui, l'était. Vulnérable. il devait sembler vulnérable avec son accent et son manque de chaussure. Encore plus maintenant qu'il portait ses demi-gants en laine grise. de fille. Mais cette vulnérabilité visible, il l'acceptait. Elle pouvait même se révéler être une force au besoin. Pourtant, pour remercier Argonia de sa chanson, il prit la peine d'essayer d'expliquer son malaise :

Je suis mélancolique d'un temps que je n'ai pas connu. Du temps des elfes. Du temps où nous étions immortels et où la magie était plus naturelle que l'air lui-même.

Il soupira. Il en avait trop dit à présent pour ne pas continuer. Il ferma les yeux :

J'ai le sentiment que nous ne vivons plus en fait, depuis que tout ça nous a été enlevé. Nous ne faisons que survivre. Tu ne trouves pas ça injuste ? Comment pouvons-nous accepter une telle vie, alors que nos instincts nous dictent que ce n'est pas normal ?

Il chercha de nouveau à accrocher son regard. Il n'avait jamais pu exprimer ses pensées à voix haute. On lui avait expliqué, on lui avait appris, on lui avait au contraire dit de se taire. Jamais on ne lui avait demandé son avis sur la question. Pourtant, chaque nouvelle révélation sur le passé de son peuple avait eu un effet cataclysmique sur son intellect. Il c'était retrouvé brisé avant même d'avoir eu l'occasion de se construire. Courir après un meilleur futur tout en étant aveuglé par le passé était un exercice assez difficile.
Il commençait à en avoir conscience. Il cherchait du soutien auprès d'Argonia. Il lui fallait le mode d'emploi de ce monde. Une ligne de conduite claire à observer. Il lui fallait des alliés. Et de l'espoir. Au fond, c'était tout ce qu'il demandait.
Il baissa les yeux, impuissant.

Pardon. Je ne voulais pas dire ça. Bréciliane doit juste me manquer.

Il espérait que ce mensonge passerait, qu'elle aurait l'intelligence de le laisser couler. Il c'était montré stupide, c'était mis en danger et avait peut-être même mis en danger toute son entreprise par la même occasion. Il fit basculer son sac par-devant son épaule et glissa discrètement l'une de ses mains à l'intérieur. Ce serait vraiment trop bête d'avoir à la tuer.

Lun 11 Mar 2019 - 18:19

Eleanore de Jader
Eleanore de Jader

– Inquisition –

Messages : 159

Complainte de la Détrousseuse


L’elfe était un peu plus serein d’apparence, ses yeux rencontrant les miens après ma question. Il semblait… plus sérieux. Il n’avait pas l’air plus à l’aise pour autant, semblant chercher ses mots pour exprimer son malaise. Et quand il parla enfin, c’était sur un ton plein de déception et d’amertume, de recherche d’un espoir vain et de frustration. Il parlait de chose que je ne connaissais pas, et dont j’avais bien du mal à m’identifier. Parlait il des histoires que racontaient les Dalatiens entre eux ? Il me semblait avoir entendu de loin des histoires de dieux, de déchéance alors qu’ils étaient dans une ère glorieuse, et tout cela à cause de l’Empire Tévintide qui les avait vaincu, il y a bien bien longtemps de cela. Un passé si loin qu’il n’était plus que légende sans doute, et dans leur histoire il doit être bien difficile de savoir ce qui tiens de l’exagération romanesque des conteurs, de la vérité et de ce qui a été déforme par le temps et les multiples passation orales. Mais Lathbora en parlait comme s’il avait vécu lui-même cette époque, parlant d’injustice, comme s’ils étaient encore des victimes à présent de ce qu’il s’était passé il y a… plusieurs siècles au moins. Je le voyais me regarder avec espoir, comme si je pouvais également compatir à sa mélancolie. Mais ce n’était pas le cas. Au contraire, je sentais cette distance de ceux qui ne vivaient que par le passé, et ceux confrontés aux défis du présent. Je n’arrivais pas à comprendre, et mon regard reflétait cette recherche d’empathie. Mais j’avais du mal, triturant mon esprit et recherchant la moindre émotion pouvant me rapprocher de ce qu’il ressentait. Ma vie comme nomade dans ma jeunesse ? Ce n’était qu’une étape, non une finalité. Un rêve qui correspondait à un âge d’or, et que si je revivais maintenant je verrais sans nul doute les laideurs de cette vie que je ne voyais pas dans mes yeux de petite fille. Non, son cas à lui était encore différent, car il se référait à ce qu’il n’avait même pas vécu… Un passé si lointain, sans doute plus proche d’une fantaisie et de légende que d’une véritable réalité à cette époque. Lathbora semblait surpris par ses propres paroles, et se ravisait aussi vite pour parler finalement de sa région plutôt que de sa nostalgie toute culturelle. Mais le mal était déjà fait, car je réfléchissais à quoi lui répondre dans les nombreuses émotions et interrogations qui me traversaient. Je ne répondis pas de suite, mon regard se perdant vers la fontaine, sans vraiment la voir. Mon visage affichait une expression relativement neutre, où seul un léger froncement de sourcil montrait ma réflexion actuelle. Caressant machinalement ma cithare d’une main, ma jambe se balançant lentement dans le vide, je finis par lui répondre sur un ton empreint de réflexion, mais également d’un certain chagrin.

"J’ai entendu dire que les Dalatiens conservaient et protégeaient beaucoup l’histoire de nos ancêtres. Je trouve cela fascinant et digne du plus grand respect, mais à vous voir en parler ainsi, cela me rend véritablement triste."

Comme lui je poussais un léger soupire, mes yeux se posant de nouveau sur ce Dalatien étrange. Enfin, tout Dalatien était étrange pour moi, mais non moins intéressant. Pensant tout en parlant, j’essayais d’exprimer le conflit et la confusion dans mon esprit, qui essayait de comprendre ce qu’il voulait dire, mais se butant irrémédiablement à un choc des cultures et à une expérience non partagée.

"Cela fait sentir comme si… Vous ne vivez que par le passé, à ne regarder qu’en arrière sans voir ce qui pourrait être et à n’espérer que l’impossible par nostalgie. "

Je continuais sur ma lancée, sérieuse et en même temps essayant de ne pas paraitre impolie et trop audacieuse à avancer ouvertement mon opinion.

"De ce que j’entends, et pardon si cela peut paraitre présomptueux mais… Tu es triste de ce que tu n’as pas connu, d’une gloire et d’un style de vie qui sans doute maintenant n’existe que dans nos rêves les plus fous… Vous dites ne plus vivre mais survivre… N’est ce pas normal d’avoir ce sentiment, étant donné que vous ne vivez que par procuration d’une gloire passée et jamais vécue par nos pairs ? Cette Injustice… Elle mérite son nom pour nos ancêtres, mais pour vous Dalatiens qui en êtes les présents descendants, elle me semble plus ressembler à une frustration amère."

Pensive de nouveau, j’essayais de voir ce qu’ils y voyaient dans cette injustice. Une gloire et un niveau de vie qu’on leur a volé ? La difficulté émotionnelle de voir que leur grandeur n’était plus que ruine à présent, et leur culture si prospère aujourd’hui réduite aujourd’hui à une peau de chagrin comme nomades en Aravels ? L’Injustice que je voyais était toute autre, celle de l’abus des plus puissants envers les plus humbles, du mépris des autres pour leur propre gain. Les Dalatiens pouvaient rentrer dans cette catégorie, car après tout on les méprisait, voir on les chassait de leurs terres comme des bêtes sauvages, à obtenir comme trophées ou esclaves. Profiter de leur faiblesse actuelle et se moquer de leur grandeur d’antan… Ils étaient également des victimes, mais d’un point de vue beaucoup plus moderne que ce qu’ils clamaient. Eux proclamaient être privés de leur gloire passées, alors que je voyais surtout l’abus actuel de leur mode de vie et de leur territoire. Pensive, je regardais de nouveau mes pieds, essayant d’expliquer que je ne pouvais malheureusement pas comprendre ce qu’il ressentait complètement, car n’étant pas de son monde.

"Je ne connais pas l’Injustice du passé, car je suis ignorante de notre Histoire. Je n’ai pas baigné dedans depuis ma plus tendre enfance, ni été guidée par elle pour mes moindres faits et gestes. En revanche, je vis l’injustice du présent, celle que je vois et qui m’entoure chaque jour. Elle concerne les Dalatiens, les elfes des cités… mais également des humains. Cette injustice que je connais, j’ai décidé par moi-même de la combattre, avec mes maigres moyens bien entendu... mais au moins, j’ai l’impression d’être utile et d’avancer. "

C’était l’avantage d’être une Amie de Jenny. Je me sentais utile, et avait un but dans la vie. Et au lieu de juste me plaindre de l’Injustice que je pouvais voir et le subir, au moins je pouvais avec fierté combattre pour arriver à cet idéal de vie plus juste. C’était bien entendu dérisoire, mais quand on sait ce que les petites actions peuvent faire sur le long terme… Et surtout, le soulagement et le bonheur dans les yeux de ceux que j’aidaient. Voir qu’ils ne se sentaient enfin plus seuls, qu’ils étaient écoutés dans leur besoin de justice. Je souriais un peu, repensant aux visages de ceux que j’avais aidé. Cela mettait toujours du baume au cœur, et me confortait dans l’idée que ce que je faisais était bien, et que je ne trahissais pas mon idéal. Je tournais soudainement mon regard vers l’elfe, une question piquant mon esprit.

"Mais vous…. Pourquoi chercher à revivre ce qui s’est perdu depuis tant d’années ? Alors que vous ne l’avez jamais vécu depuis des générations et des générations ? Pourquoi cette obstination pour ce qui ne semble qu’être le rêve d’un âge d’or ? J’ai du mal à comprendre… "

Je fis une moue sceptique, appuyant ainsi mes interrogations et mal de comprendre. Il y avait tant de choses que je voulais savoir, comprendre leur motivation, voir pourquoi nous étions si différents, elfes des cités et Dalatien. Je voulais comparer, voir ce qui était transposable ou non. Soudain, j’écarquillais les yeux et le fixais avec stupeur, rougissant. Je venais de me rendre compte de toutes ces questions et ces inepties qui pouvaient paraitre bien insultante pour un membre des Dalatiens, si fiers de leur culture et de leur passé. Cette erreur de ne pas avoir été plus attentionnée et délicate dans mes mots me fis mal, car je ne voulais pas le blesser. Je mordis légèrement mes lèvres, comme maudissant ces mots qui dépassaient mes pensés sans aucun filtre, et détournais le regard de façon très gênée. Je fixais mes pieds comme si d’un coup ils devenaient la chose la plus intéressante au monde, et bredouillais des excuses.

"Ha… Désolée si je m’emporte un peu… Je pense parfois sans réfléchir à ce que je dis. Je sais que ce n’est pas ma place de parler ainsi des Dalatiens, vu que je ne connais rien de votre style de vie ni de vos croyances, mais il n’empêche que cela me rend triste de vous entendre ainsi parler. C’est comme si vous étiez enfermé à regarder en arrière, à pleurer nos aïeux et la gloire passée sans penser à vivre pour le présent et l’avenir. Une prison pour l’esprit et le cœur pleine d’amertume, faite de ressentiment contre des gens qui n’existent plus depuis bien longtemps et une aspiration d’être comme les fantômes du passé... "

Je poussais un léger soupire de lassitude, mon regard redevenant triste. A l’entendre, on ne voudrait pas devenir Dalatien pour se morfondre jour et nuit sur le passé tout en maudissant la moitié de Thédas pour quelque chose dont les responsables sont morts depuis des lustres. Je n’arrivais pas à comprendre, et je trouvais cela dommage. D’autant plus qu’avec ma maudite langue qui traduisait trop fidèlement mes pensés, je risquais de perdre le peu d’estime ou du moins d’écoute qu’un Dalatien m’avait donné.



Lun 11 Mar 2019 - 21:15

Anonymous
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Complainte de la Détrousseuse



Il trouva enfin la poignée de sa dague après avoir tâtonné un court instant dans le ventre sombre de son sac. Ses doigts se resserrèrent fermement sur le manche d'alliage recouvert d'une bandelette de cuir épais lorsque les premiers mots d'Argonia s'élevèrent. Il jeta un rapide coup d’œil dans sa direction : avait-elle vu sa main s'enfoncer dans son sac ? Se doutait-elle de quelque chose ? Mais la barde regardait la fontaine. Ou plutôt : elle regardait en direction de la fontaine, sans réellement s'attarder dessus, absorbée par les paroles qui sortaient à présent en véritable flot de ses lèvres.
Il l'écouta distraitement un court instant, déçu de ce qu'il entendait. Les mots qu'il avait eus n'avaient pas fait naître en Argonia le feu de la vengeance. Elle ne semblait pas non plus reconnaître l'importance de la mémoire, des souvenirs. Il retient un soupir. Ces paroles étaient normales en un sens, il aurait dû s'y attendre. Elle n'avait pas à vivre au milieu des reliques de leur ancien peuple. Elle n'avait jamais ressenti la frustration découlant d'heures passées à essayer de recréer une technique de l'époque. Lui l'avait vécu. Ce qu'elle prenait certainement pour du folklore n'était ni plus ni moins que la prolongation du style de vie de leurs ancêtres. Les contes et les chants qu'elle aimerait tant entendre : l'histoire véridique de merveilles et de massacres rendus possibles par leur simple existence.
*Hahren avait raison. Ils se sont détournés sans le savoir. Ils ne sont plus vraiment des elfes.*
C'était à eux, aux dalatiens, que revenait la charge de maintenir leur héritage en vie. Jusqu'au jour où les elfes seraient de nouveau prêts à revendiquer leur place dans le monde. C'était une charge lourde, étouffante. Lathbora l'avait ressenti tel quel en vivant parmi les siens. Il avait senti l'application de chacun d'entre eux, leur volonté de vouloir faire revenir la gloire. Mais naïvement, il aurait pensé que les autres elfes leur en seraient reconnaissants. Le travail des dalatiens allait profiter à chacun d'entre eux. Sans exception.
Il chercha alors à dégager sa dague, à la glisser hors du sac. Cela ne l'amusait pas de devoir en arriver là. Mais personne ne devait savoir. Personne ne devait connaître ses pensées. Personne ne devait pouvoir remonter jusqu'à lui, jusqu'à ses aspirations, et se mettre en travers de ses espérances. S'il le faisait, ce n'était pas pour lui. Il devait le faire pour les elfes. Tous les elfes. Même les Citadins, même s'ils semblaient aveugles à la situation.

Il respira lentement et tira. Mais un poids retenait la dague, l'empêchant de la sortir. Lathbora se souvint alors du linge dans lequel il avait pris soin d'enrouler ses armes, pour les empêcher de tinter. Il jura mentalement et enfonça de nouveau sa main en direction du fond, cherchant à dénouer le plus adroitement possible ce lien qui entravait ses armes.
Il l'écouta encore, car Argonia n'avait pas encore terminé sa tirade. Il serra les dents, écoutant jusqu'au bout son point de vue, sentant un océan de ressentiment se réveiller en lui.
Mais l'injustice n'était pas valable que du point de vue historique ! Elle continuait de sévir, insidieuse, aux yeux de tous. La barde, qui se targuait de voyager, n'en avait-elle pas été témoin ? Les bas-cloîtres étaient peut-être absents d'Orlais, mais ne pouvaient pas être reniés. Y avait-il des bas-cloîtres humains ? Étaient ils garder jour et nuit ? Encerclé de murailles et fermés par une grille ? Existait-il des serviteurs nains? Ou des esclaves ? Aucun autre peuple n'était plus dénigré, plus insulté jour après jours que les elfes. Et ce n'était pas gratuit. C'était en réponse à leur potentiel. Lathbora en était certain. Thédas tout entier se liguait contre eux pour les empêcher de redevenir ce qu'ils étaient vraiment. L'injustice était là. Vibrante, brûlante, aux yeux de tous les dalatiens. Comment les autres elfes pouvaient-ils ne pas s'en apercevoir. Comment pouvaient ils accepter de vivre auprès des hommes ?

Il avait dénoué le tissu et libéré ses dagues. Sa main était de retour sur la poignée de son arme, ses doigts certainement blanchis à force de serrer. Au fond, il ne voulait pas faire ça. Mais il le devait. Sa rencontre avec Argonia n'avait fait que renforcer ses certitudes. Il ne trouverait rien pour lui ici. Il devait passer à autre chose. Et ne pas laisser de traces.

Il ferma les yeux et étudia son mouvement. Il se tenait sous elle. En un seul mouvement, il pouvait sortir son arme et entailler la cuisse de la jeune elfe. Cette même cuisse qui pendait juste à bonne distance de lui. Il savait où se situait l'artère, il savait qu'en peu de temps, elle ne vivrait plus. Depuis cette petite cour en hauteur, il pouvait se hisser sur les toits et fuir la ville sans se retourner. Oui, bien sûr, son plan n'était pas parfait : la place n'était pas tout à fait déserte. Mais enfin, s'il pouvait se montrer à la fois rapide et discret, il pouvait s'en sortir. Si bien sûr aucun mage ne se trouvait par là. Les mages compliquaient toujours tout. Heureusement, on les gardait enfermés, dans le monde des hommes.

Il ouvrit alors grand les yeux, et tira de nouveau, rapidement, avec force, forçant la bonne courbe à son bras.

Mais rien ne se passa comme prévu. La lame ne sortit pas du sac, pas plus que sa main. Sa main était immobilisée, une maille de sa mitaine grise prise dans la fermeture en fer de son sac. Paniqué, il lâcha tout, et sa main nue émergea du sac.
*Dirthara-ma* Se souhaita-t-il à lui-même, blasé de sa propre infortune.
Cette maudite mitaine venait d'anéantir tous ses plans. Mais était-ce réellement un mal ? Car cet assemblage de laines était aussi un symbole. La représentation de l'âme d'Argonia. Ne lui avait-elle pas donné de bonté de cœur ? N'avait elle pas réagi à sa peine, alors qu'ils ne se connaissaient que depuis quelques heures ? Il avait mal à l'estomac, réalisant jusqu'à quelles extrémités il pouvait aller. Pour sa cause. Pour ne pas avoir tort.

Ar lasa mala revas, je te souhaite d'avoir raison.

Il dégagea la mitaine de son accroche et la repassa sur sa main, caressant un instant distraitement la laine. Ses yeux évitèrent Argonia. Il se concentra sur la cour et sur ses quelques occupants distraits. La femme en robe blanche et rouge c'était mis à réciter des paroles vides de sens.
Il ne devait plus se tromper d'ennemis. Il n'était plus dans sa forêt, à défendre les frontières de son clan. Ici les choses étaient plus complexes. Il était l'intrus.
Mais grâce à Argonia, il n'était pas seul. Peut-être pouvait-il l'aider, de quelque manière que ce soit, avant qu'il ne quitte définitivement cette ville de malheur. Il se mis à chanter doucement :

Melava inan enansal
ir su aravel tu elvaral
u na emma abelas
in elgar sa vir mana
in tu setheneran din emma na
lath sulevin
lath araval ena
arla ven tu vir mahvir
melana ‘nehn
enasal ir sa lethalin


Lun 11 Mar 2019 - 22:34

Eleanore de Jader
Eleanore de Jader

– Inquisition –

Messages : 159

Complainte de la Détrousseuse


Ma tirade fut accueillie de façon aigre-douce, un mouvement soudain de Lathbora m'interpelant. Il avait fouillé dans son sac, ce dont je n'avais pas fait attention pendant que je parlais, et avait manqué de décrocher la mitaine que je lui avais prêté plus tôt. Ou plutôt, elle était restée accrochée à l'intérieure, lui laissant main nue. Il semblait frustré, et la seule réponse que j'eus à mes longues réflexions déplacées fut quelques mots en dalatiens, dis presque froidement. Comment lui en vouloir... Je poussais un léger soupire, regardant les toits au loin, se détachant du ciel gris clair prenant des teintes glaciales.

" Mh.... J'aimerais parfois que non... "

J'aurais préféré ne pas pouvoir voir ce qui est négatif, parfois. Bien que je me focalise à embellir ce qui est beau dans ce qui m'entoure, je ne suis pas aveugle face à la laideur de ce qui m'entoure. Ou de ce que je peux faire ou dire. Il y eut un léger silence gêné, puis Lathbora se mit à... chanter. Avec surprise je le regardais, entendant dans ce chant simple des mots et des mélodies que je ne connaissais pas. Je comprenais que c'était du Dalatien, mais n'en comprenais pas un traitre mot, pas la moindre signification. Et pourtant... pas la peine d'être savant pour ressentir la mélancolie dans cette sérénade. Je souriais légèrement, appréciant ce partage. Quand il eut finis, j'étais reconnaissante qu'il ait ainsi partagé cette chanson des siens, alors qu'apparemment ils n'étaient pas de grands fervents de chants. Il y avait cette sensation de plénitude, et le silence n'était que plus agréable ensuite. Il y avait une chantriste qui répétait son cantique plus loin, et son chant pourtant si local à ce lieux semblai dissonant en cet instant. Regardant de nouveau Lathbora, avec un regard bien plus pétillant et vivant, je prononçais quelques mots, voulant en savoir plus et satisfaire une curiosité plus positive.

" C'est... beau. Que raconte cette chanson ? Ce que... vous ressentez ? "

Mais je ne pus en savoir plus, que des éclats de voix masculine se firent entendre plus loin. Mon regard devant alors un moment absent, et discrètement je regardais par dessus mon épaule, plus attentive. L'homme à l'habit gris perle était là, traversant plus loin une allée, entouré par deux autres compagnons. Des bourgeois sans doute... Je les fixais, mais ils ne nous voyaient pas. Ils marchaient tranquillement, riant derrière leurs masques. Je souriais un peu, mais ce sourire n'avait rien d'heureux. Il était temps... Sans détacher mon regard de ces hommes, bougeant à peine comme pour rester invisible, je répondais machinalement à Lathbora, le regardant à peine.

" Ha.... il est l'heure pour moi de me mettre en route contre cette Injustice dont je parlais... Mais... "

Ils avaient disparu dans une allée principale, et à ce moment là je regardais de nouveau l'elfe. Mes yeux ne reflétaient plus cette innocence candide et joyeuse de plus tôt, mais une détermination, celle d'une chasseuse allant se mettre en quête de sa proie. Je regardais Lathbora, le jaugeant, pesant le pour du contre. Et si... je lui montrais ? Après tout, peut être qu'il comprendrait un peu plus, à son tour... Bien qu'étant Dalatien, il avait l'air débrouillard, même en étant dans cette ville. Il avait bien réussi à venir jusqu'ici sans se faire prendre ou maltraiter après tout. Je souriais un peu plus, ma malice revenant.

" Peut être que vous pourriez m'aider. Venez, je vais vous montrer. Vite ! "

très guillerette d'un coup, et bondissant de mon muret comme un chat, je luis fis signe de me suivre. Je trottinais vite, sortant de la cour pour rejoindre une plus petite allée, puis une autre rue derrière une échoppe, de grandes caisses. J'étais comme un chat se déplaçant entre les ombres, par delà, les poubelles et les filets abandonnés. Un lutin préparant son prochain coup, une Jenny qui se change dans ses atours de scène. Je regardais à peine si Lathbora me suivait. Si sa curiosité le voulait, il me trouverait. Soudainement, entre deux ruelles plus petites et à l'arrière, je m'arrêtais. Là, sortant de derrière une cache un sac, j'en sortais diverses affaires. Une veste marron et beige, un masque de la même couleur, un foulard, un pantalon couvrant le reste... devant moi se trouvait Lathbora, et tout en souriant je commençais à parler et à m'habiller... Je m'attachais les cheveux, les nattant rapidement et me faisant un chignon plat, pour ensuite les recouvrir d'un châle et plaquer mes oreilles contre ma tête. Je mettais la veste, des gants, le pantalon par dessus le mien, changeais mes chausses... Et je parlais, bien évidemment, avec beaucoup de joie et d'entrain.

" Il y a une chose qui est importante en Orlaïs, et ce sont les masques... Ne pas se montrer sous son vrai jour, ou bien endosser un rôle... Se dissimuler pour mieux se protéger ou tromper l'autre... C'est une âme essentielle des nobles et des bourgeois. Il faut donc jouer avec pour arriver à ses fins... Vous êtes prêts ? "

Pour finir, j'avais mis sur mon visage un de ces masques d'orlésien couvrant tout mon visage, et posais ma cithare et mes autres affaires dans l'autre cache. Sur mes reins se trouvaient de petites dagues et des couteaux de volées, ainsi que trois fioles. La petite Barde venait d'arborer ses atours de Jenny. Et pour quel tour à jouer... Ca, tout dépendra de Lathbora.


Lun 11 Mar 2019 - 23:45

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Complainte de la Détrousseuse



Il prit une grande inspiration. Sa dernière. Étrangement, sa voix n'avait pas tremblé. Sa langue n'avait pas buté sur les sonorités. Ses cordes vocales avaient supporté les notes. Les paroles lui étaient revenues, naturellement. Il l'avait entendu parfois, chanté entre les ombres des aravels. Une femme à son mari, un père à sa fille. Jamais cette chanson ne lui fut pourtant chantée directement. Lathbora, comme beaucoup d'autres enfants dalatiens, avait été élevé collectivement par le clan. Il n'était pas proche de ses parents. Il n'était proche de personne en réalité. C'était la première fois qu'il chantait pour quelqu'un. Une chanson courte, donnant courage. Parlant d'espoir. Une chanson de circonstance.
Cette chanson eut bien plus d'effet qu'il ne l'aurait cru. Il se détendit, s'accrochant à ses paroles, à son message, reprenant un peu confiance. Mais Argonia aussi y sembla réceptive. Elle ne parlait pourtant pas la langue : il l'avait compris en la voyant réagir à ses précédents mots. Mais la rythmique, les intonations du langage elfique étaient réputées compréhensibles par tous les elfes. Un héritage inconscient de cette histoire commune, que pourtant Argonia semblait réfuter.
Lathbora hésita à lui en expliquer le sens. Ce serait ruiner son effet, non . Mais il se proposa en revanche de la lui apprendre, s'ils en avaient le temps. La barde ne répondit pas. Elle n'était, en un sens, plus là. Lathbora pouvait le voir à travers les minuscules changements qui s'étaient opérés dans sa posture. Plusieurs shemlens avaient captivé son attention.
Elle regarda par-dessus son épaule, confirmant les doutes du dalatien, para son visage d'un sourire triste, presque mécanique, et se mit à bouger à la manière d'un chasseur, presque imperceptiblement. Elle s'adressa ensuite à Lathbora. Mais ce dernier ne comprit rien du tout à ce qu'elle essayait de lui dire. Il était trop impressionné par ce brusque changement de ton, et sentait en lui une excitation monter. Celle de la traque, de la chasse. l'appel des ombres, qui se soldait invariablement par l'odeur de la mort.
Ainsi, la jeune barde et lui avaient plus de points communs qui n'y semblaient. Ils ne s'entendaient pas sur leurs causes, voilà tout.
Elle lui demanda de la suivre. Une invitation bienvenue, mais non nécessaire car Lathbora, porté par des habitudes vieilles d'une décennie, c'était lui aussi redressé et tendu comme une bête. Il aurait suivi sa trace, qu'elle lui propose ou non. Mais il était agréable de se faire inviter, cela, il le réalisait. Elle bondit de son muret et se lança à la suite des shemlens. Le dalatien jura. Il avait été incapable de retenir le visage de ces hommes. pour lui, ils étaient tous les mêmes, surtout avec leurs masques stupides et leurs tenues tapageuses. Il n'avait pas non plus pu retenir leurs odeurs : ils étaient trop loin. Ils devaient, de toute manière, porter du parfum. Ici tout le monde semblait le faire. Ces odeurs fortes, artificielles, agressaient presque autant Lathbora que la vue des arbres en souffrance. Il ne pourrait donc pas devancer Argonia, il ne pouvait que la suivre. Et déjà elle s'était élancée, animale elle aussi, joyeuse.
Rapide. Vive. Trop vive. Lathbora dérapait sur ce sol dur et froid. Il ne trouvait pas l'accroche qui lui permettait de ne pas se brûler la plante de ses pieds à chaque impulsion. Alors il décida de suivre son plan originel et s'élança vers les toits plutôt que de suivre Argonia dans les ruelles. Les mitaines qu'il portait encore adhérèrent correctement à la margelle, et il éleva facilement son corps léger au-dessus de la cour. Il avait confiance en son équilibre, d'autant plus qu'il n'y avait aucun obstacle pouvant gêner sa progression. Sa respiration était rapide mais contrôlée, ses pas longs et sûrs. Il ne lâchait pas des yeux la petite silhouette en contrebas, si agile pour un elfe des villes. Il ne l'aurait jamais cru. Il sauta sans mal par-dessus la ruelle, atteignant le toit suivant lorsqu'elle changea de direction. Elle était impressionnante, ne perdait pas ses cibles de vue. La traque, dans les rues, n'avait rien à voir avec celle que pratiquait habituellement Lathbora. Les obstacles à la vue étaient nombreux, les distractions également, si bien qu'il fallait être plus vif qu'attentif, plus instinctif que réfléchi. Cela lui plaisait.

Il vit alors Argonia se stopper et fouiller dans des caisses, sortant une à une des affaires diverses. Il en profita pour la rejoindre, se suspendant d'abord à bout de bras avant de cette laisse tombée au sol, amortissant sa chute en pliant ses genoux. Une manœuvre maintes fois répétées, mais jamais sur un sol aussi dur. Mais elle était trop occupée pour voir son visage se déformer sous le coup de la surprise, puis de la douleur. Il se reprit rapidement et l'observa passer de nouveaux vêtements, dissimuler son apparence, ses cheveux, sous des atours shemlens.
Alors tout cela avait été planifié? Argonia avait attendu la venue de ces hommes? Pour quoi faire? Régler une injustice? Les tuer? Avaient elle elle-même préparé ces affaires ou ne travaillaient elle pas seule, Un grand nombre de questions assaillirent le dalatien alors qu'Argonia finissait de se travestir. Elle avait en main un masque. Elle tenta même de lui expliquer l'importance d'un tel accessoire dans une ville comme celle-ci, mais Lathbora restait butté : pour lui c'était une hérésie. Lui ne portait jamais de capuche, ni rien qui pourrait couvrir son visage. il avait toujours chassé ainsi, préférant se faire oublier par ses mouvements, par son aptitude plutôt que par de simples vêtements. Que voulaient dire tous ces masques, à la fin?
Il promena inconsciemment son regard sur le reste de sa tenue, la jaugeant avec soin. La tenue semblait pratique et souple, à sa taille, et ses cheveux ainsi dissimulés ne risquaient pas de poser de problèmes. Il s'attarda plus longtemps sur la ceinture qui entourait sa taille et plus précisément sur les couteaux et les dagues qu'elle renfermait. Encore un point commun même si, bien sûr, les ruelles étaient peu adaptées aux épées longues et aux arcs. Oui, finalement, couteaux et dagues étaient le choix le plus judicieux dans ce cas de figure.

Vous êtes prêts ?

Il hocha la tête, fermement. Il fit glisser sa cape en laine de ses épaules, révélant son armure typiquement dalatiennes usée et jeta son sac de côté après avoir pris soin d'en sortir ses deux longues dagues effilées. Il les installa avec soin dans les étuis camouflés dans son dos. Les garder en main dès maintenant n'aurait fait que de le gêner pour la suite. Ses muscles se tendirent, il était véritablement prêt. Le sang devait couler.


Mer 13 Mar 2019 - 18:41

Eleanore de Jader
Eleanore de Jader

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Complainte de la Détrousseuse


Je voyais devant moi un Lathbora prêt et décidé, ayant sorti des dagues de nulle part (enfin sans doute de son sac) et sur le point de me suivre à la moindre injonction. Je le dévisageai un instant, voyant dans son regard une lueur que je connaissais que trop pour l’avoir vu dans celui de certains nobles peu amènes quand ils s’apprêtaient à malmener des serviteurs. Cela me donna quelques frissons dans le dos, voyant cet elfe sous un autre jour moins sympathique et me laissant présager de mauvaises choses. Mais en même temps, à le voir sans sa cape et encore plus « dalatien » dans cet univers d’Orlésien, il était comme un cheveu dans la soupe, ou plutôt une grosse tâche de mousse verte et pleine de terre sur un pan immaculé de craie blanche. Cela me fit pouffer de rire, oubliant un instant son regard peu amène. Je reprenais sa cape pour la lui redonner, essayant de retrouver un semblant de sérieux.

"Ha… Non non, vous observez juste… Et puis, il est préférable que vous gardiez votre cape et que vous cachiez votre visage. Si on voit que vous êtes un Dalatien, cela risque de vous poser problème par la suite…"


Il est vrai que tant que j’étais seule et avec ce déguisement de bourgeois Orlésien, il me serait facile ensuite de passer inaperçue en reprenant mon apparence d’elfe barde. Mais lui, il était un dalatien, et on savait que ça ne courait pas les rues par ici. Si on le voyait, on le reconnaitrait de suite et disparaitre dans la foule ensuite sera beaucoup plus difficile. Il avait l’air d’être prêt à utiliser ses dagues, mais ce n’était pas mon mode opératoire, ni dans mes préférences. Je voulais juste qu’il observe, et qu’il comprenne ce que j’entendais plus tôt par « ma manière d’agir contre l’injustice ». Je le regardais derrière mon masque, qui n’exprimait qu’un visage plein d’indifférence, mes yeux exprimant cependant tout le sérieux de la situation.

"Restez hors de vue et n’intervenez pas. Regardez et… essayez de comprendre."

Ces derniers mots furent dits avec une certaine malice enfantine, souriant sans qu’il puisse le voir derrière mon masque. Même si mon attitude changeait quand je prenais mon rôle de Barde ou d’Amie de Jenny, je restais fondamentalement la même après tout. Je me détournais pour prendre le petit trot, empruntant une autre ruelle détournée. Je savais où j’allais, et pour cause… Rien n’était dû au hasard. Ces trois hommes, je savais quelles étaient leur habitude en ce jour du mois, allant après la taverne du côté du lac, passant par quelques ruelles plus petites de jonction pour aller des grandes places vers les bords piétons. Ces informations, je ne les avais pas eu en les suivant car je n’étais dans ce coin de Val Royeaux que depuis 3 jours. Non, ces informations je les avais eu d’un certain « Ami », mais également par la personne qui avait demandé notre aide. Elles étaient plutôt fiables, même si j’étais en général assez prudente et prévoyais toujours des plans B. Je ralentissais, regardant à droite en entendant les éclats de voix de ces trois hommes, qui semblaient commenter une soirée passée chez un autre de leurs pairs. Sachant, où ils étaient, aussi silencieuse et invisible qu’une ombre je me glissais dans une autre ruelle pour les devancer, et tendre mon embuscade. J’avais repéré les lieux une fois, en me baladant sous ma forme la plus simple d’elfe et non sous ce déguisement masculin. Il y avait une ruelle qui, avant de finir vers l’artère principale, débouchait sur une petite cour pouvant contenir une dizaine de personnes, mais surtout qui était peu fréquentée et proposait de nombreuses échappatoires. J’arrivais par une autre artère, attendant d’entendre leur voix pour passer à l’action. Je ne savais même pas où était Lathbora, ne le voyant pas dans mon champ de vision et me trouvant trop concentrée pour le chercher. Dans la cour, il y avait deux autres personnes qui discutaient, semblant être également de la petite bourgeoisie. Je me préparais, concentrée et restant dans l’ombre. J’avais décroché de la ceinture une fiole, ou plutôt une petite bombe en verre de couleur grisâtre. J’entendis les pas, reconnaissant les voix. Ma ruelle était en biais de la leur, aussi quand ils entrèrent dans la cour et dans mon champ de vision, ils étaient de dos. Raison supplémentaire pour laquelle j’avais choisis cette rue. Tendant mon bras, le lançais avec précision la petite bombe, qui s’éclata au pied de ces hommes avec fracas, libérant une fumée abondante, opaque et âcre. Je bondissais en avant, profitant de les voir ainsi diminué visuellement et surpris pour agir. La fumée ne me gênait pas, car je savais d’avance ce que j’avais à faire. Je m’étais ruée sur l’homme au pourpoint gris pour le bousculer et lui tacler le genou, le faisant ainsi tomber au sol. Il s’écria de surprise, appelant à ses confrères qui n’étaient pas plus avancés.

"Mais, qu’est ce que…. Aux arm… urgh !"

Ne voulant pas l’entendre parler plus, je lui avais donné un coup de pied dans le visage, ou plutôt dans son masque, faisant gicler un peu de sang. Sans doute son nez cassé ou une dent en moins… Je ne le ménageais pas, ayant sortie une de mes dagues pour arracher à sa ceinture sa petite bourse en vert criard. La fumée se dissipait, et l’un de ses comparses m’avait saisi par les épaules pour me tenir. Ni une ni deux, je me défendais par un coup de tête en arrière suivis d’un coup de coude dans les côtes, et d’une taillade de dague en direction de son visage. A entendre son cri de douleur et sa main qui se portait à son visage, j’avais visé juste. Le troisième larron lui s’était écarté de la fumée, ayant sorti son épée pour m’affronter. Mais j’étais déjà en train de courir dans une autre ruelle, sous les yeux de ma victime qui se relevait tout juste.

"Attrapez le ! Ne le laiss…. Haaaaa !! Mais quelle horreur !! Koff koff…"

Une nouvelle fiole s’était écrasée à leur pied, m’étant retournée pour leur balancer mon cadeau d’adieux. C’était également une bombe à fumée, mais celle-ci était jaunâtre, et sentait terriblement l’œuf pourri. Vu comment ils s’étaient retrouvé en plein dans ce nuage, je pouvais garantir une odeur pestilentielle à en faire fuir des Druffalos sur 100 mètres aux alentours. Je courais dans les dédales de ruelles avec mon larcin, sachant parfaitement ou aller, je souriais sous mon masque, bien contente de mon coup. Soudain, je vis Lathbora apparaitre devant moi. Sans ralentir et lui faisant signe de me suivre, je l’incitais en riant à m’accompagner.

"Ha ha ha ! Maintenant il faut courir ! "

C’est vrai. Maintenant, il était temps de bien les semer. Mais vu l’odeur qu’ils dégageaient, il serait bien facile de les repérer avant même qu’ils ne soient à notre vue.



Mer 13 Mar 2019 - 20:52

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Argonia le dévisagea un court instant, son doux visage se déformant sous le coup d'une désagréable surprise. Lathbora trembla très légèrement dans sa position de combat, surpris lui aussi d'avoir déclenché une telle réaction : il lui avait fait peur. Pourtant, n'était-ce pas justement elle qui lui avait demandé de se tenir prêt ?
Mais de se tenir prêt à quoi? Voilà en réalité la question à laquelle Lathbora aurait dû en premier lieu répondre. En en arrivant à cette conclusion, l'elfe se sentit mortifié. Il se détendit, se tenant à présent normalement au milieu de cette ruelle. Mais déjà Argonia semblait penser à autre chose, riant sous cape et ramassant justement le manteau du dalatien. Elle le lui tendit et il le garda, bras tendu, devant lui sans réellement comprendre ce qu'elle voulait qu'il en fasse. Il hésita entre le ranger mieux, par exemple dans la cache de la barde, ou bien alors le remettre. Il l'écarta, s'apprêtant à le ranger mieux, lorsque Argonia lui simplifia la tâche en étant plus claire.
Il remit alors son manteau en réprimant un soupire. La fabrique grossière s'accrocha aux sangles de son plastron pendant que les manches des dagues dans son dos déformaient sa silhouette. Cacher son visage. N'était-ce pas justement ce qu'il répugnait le plus de faire ? Il y avait bien une capuche sur ce manteau pourtant sommaire mais il ne l'avait encore jamais passé. Cela n'allait-il pas gêner ses oreilles, ses mouvements ? Il l'essaya à contre cœur, pensant fort pour lui-même au mot existant dans sa langue pour souligner leur dignité. *Solas, la tête haute.* Il essaya justement de garder la tête haute alors qu'il se sentait enfermé dans cette maudite capuche. Il devait l'aider. Si pour cela il devait se contenter de se tenir hors de la vue tout en portant une ridicule capuche qui forçait ses oreilles à prendre une courbe inédite, et bien soit. Il allait s'en tenir à son plan.
Il devait essayer de comprendre. Alors Lathbora se mis à réfléchir, cherchant à appréhender l'utilité de ce déguisement, et de celle de se fondre dans la masse par ces artifices. Mais Argonia s'était mise de nouveau en marche, au trot même, et l'arracha à ses pensées forcées. Instinctivement, il la suivit de nouveau, se calquant sur son allure. Elle lui fit prendre dans un premier temps une allée détournée. Il n'était cette fois-ci plus question de courir car Argonia ne semblait plus chercher à suivre les hommes, mais plutôt à les rejoindre. Elle donnait l'impression de connaître toutes les ruelles, ce qui impressionna fortement le dalatien qui, s'il devait retrouver son chemin seul dans le dédale compliqué de Val-Royeaux, finirait certainement par escalader de nouveau les murs tout en cherchant le point de vue le plus élevé pour espérer s'en sortir en moins d'une semaine.

Sur leur gauche, des voix retentirent, en pleine conversation. *C'est certainement eux.* pensa malgré lui Lathbora tout en observant la barde disparaître dans la rue suivante avec la délicatesse d'une feuille portée par le vent. Il la suivit, de plus en plus nerveux malgré son entraînement. Suivre n'était pas dans ses habitudes. Regarder et se faire oublier non plus. Il avait passé dix longues années à n'écouter que son instinct. Et son instinct était des plus mal adaptées à une ville aussi complexe que celle-ci. Docilement, il s'arrêta après elle, à l'embouchure d'une petite placette, dissimulé par la pénombre. Il se tenait suffisamment en arrière pour laisser à Argonia tout l'espace nécessaire à ses actions. Elle ne semblait plus le voir, concentrée. La dalatien admira distraitement les couteaux qui étaient retenus à sa ceinture lorsque justement les doigts de la rousse s'en approchèrent, les effleurèrent, pour finalement se saisir d'une petite fiole en verre transparent. Les yeux de Lathbora brillèrent, littéralement, lorsqu'ils suivirent la trajectoire de cette fiole, qui alla se briser aux pieds des hommes engagés sur la placette. Une fumée dense et peu naturelle envahissait tout, poussant depuis les débris de la fiole. Argonia avait disparu.
Sans plus réfléchir (jet de dé : 5), Lathbora s'avança sur la place, se faisant à son tour avalé par la brume opaque. Il abaissa sa capuche, toussa, mais rien n'y faisait, il se sentait tout à fait perdu. Il y eut des bruits de lutte près de lui et sa main vint chercher sans le vouloir le manche de sa dague. Ses doigts touchèrent à la place le tissu de son manteau et ce contact décevant lui remit les idées en place. Il ne devait qu'observer. Il devait comprendre. Mais pour l'instant, il restait aveugle, dans tous les sens du terme. Il eut finalement la présence d'esprit de reculer, jusqu'à rentrer de nouveau dans la ruelle qu'il avait quittée. La brume s'y était légèrement étendue mais après quelques pas, il en émergea subitement.
Sans plus attendre il se hissa sur le mur le plus proche (jet de destin : réussite), s'aidant pour cela des caisses de marchandises éventrées qui traînaient encore au sol, et marcha d'un pas sûr et rapide sur la margelle. Il contourna la petite place, cherchant à comprendre ce qu'il s'y passait. La fumée se dissipait enfin, et les trois hommes étaient visibles. L'un était au sol, le second avait sorti son épée pendant que le dernier était tourné dans la mauvaise direction, vers un mur vide. Au loin, une silhouette vive attira son regard. Toute vêtue de brun, elle disparut dans la direction opposée. Lathbora s'élançait de nouveau à sa suite lorsqu'il y eut un nouveau bruit de verre brisé. Craignant de se trouver un nouvelle fois bloqué par de la brume, il ferma les yeux et accéléra le temps de plusieurs battements de cœur, avant d'oser ouvrir les yeux de nouveau. Argonia courait toujours sous lui, riant aux éclats.
Pourtant il n'y avait pas de quoi rire, si? Les trois hommes étaient toujours en vie. Argonia n'avait fait que de les surprendre, avant de s'échapper. Il se laissa tomber dans la ruelle, faisant à présent face à cette barde bien étrange, dont la logique lui échappait toujours. Heureuse, elle l'invita encore à courir. Il ne se fit pas prier. ça, au moins, il le comprenait.
En plus, il le sentait maintenant, cette partie de la ville dégageait une odeur des plus désagréables, identique à celle des vieux œufs tombés d'un nid et restés trop longtemps au soleil. Une odeur d'accident et de regrets. Quelque chose lui échappait, mais il ne parvenait pas à mettre la main dessus. Tout en courant, et pour faire plaisir à la barde rousse, il fit l'effort de recouvrir son visage de sa capuche. Ses oreilles reprirent cette courbe étrange, et il ne put réprimer le rire qui lui vint alors. Il le laissa alors éclater, tout comme sa joie de ne finalement pas être seul, dans cette ville de fou.



Mer 13 Mar 2019 - 20:52

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#1 'Jeu de dé' :
Complainte de la Détrousseuse (PV Lathbora) - Page 2 Dea510

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#2 'Destin' :
Complainte de la Détrousseuse (PV Lathbora) - Page 2 Reauss11

Lun 18 Mar 2019 - 21:27

Eleanore de Jader
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Complainte de la Détrousseuse


Je courais, riant légèrement et sentant Lathbora sur mes talons. Je l'entendis rire aussi, un rire frais et bien différent de ce que j'aurais pu croire de lui. Une certaine inconscience, quelque chose que je n'aurais pas crû plus tôt de son air soucieux, mélancolique voir bougon. Je courais, lestement, entendant au loin les hommes nous poursuivre. Je souriais derrière mon masque, jonglant de droite à gauche avec les ruelles, donnant d'une voix légère comme un murmure des indications à Lathbora.

"Par ici .... Par là ! "

Je disparaissais au coin d'une ruelle, puis apparaissait à une autre, faisant signe à Lathbora. Comme un de ces esprits farceurs, je m'amusais du manque d'orientation de mon confrère elfe en ville et de l'hésitation de ces hommes. Ils s'étaient séparés pour couvrir plus de surface, mais j'avais bien préparé le terrain en amont. J'arrivais dans une petite ruelle, qui comportait une cache au creux d'un mur dissimulée par un vieux voir de tissu et un bas de caisse éventré. Je m'y cachais, les voix se rapprochant. Je vis Lathbora qui venait enfin de débouler dans ma ruelle. Vive comme un serpent, je sortais un bras de la cache pour le saisir au vol et le tirer vers moi.

"Attention !!!"

Le tirant vers la cache, et manquant au passage de le faire tomber, je me serrais un peu plus au fond du creux. Nous étions debout, mais cet espace étant plutôt fait pour une personne que pour deux nous devions malheureusement nous serrer. Contre lui, mon attention était cependant totalement tournée vers ce qu'il se passait au dehors. Par réflexe, j'avais mis une main sur sa bouche pour qu'il ne pipe un seul mot. Les éclats de voix s'étaient rapprochés, les hommes pestant et appelant à l'aide, vociférant des insultes. Par contre, ce qui était gênant, c'est qu'ils mentionnaient maintenant 2 personnes au lieu d'une. Il ne m'avait pas écouté ? Voilà que nous allions être dans de beaux draps... cela va rendre plus difficile la suite, et il faudra s'armer de patience... Heureusement cette cache n'était pas très loin de l'endroit où j'avais laissé mes affaires. Les voix s'éloignèrent, ainsi que les bruits de pas sur le pavé. Un peu plus détendue, je poussais un léger soupire, faisant un peu plus attention à ce qui m'entourait. En l'occurrence, le dalatien. Je remarquais qu'il émanait de lui une odeur de terre et de bois, de sous-forêt et de feu de camps... Un peu de sueur mâle aussi, il ne devait pas s'être lavé depuis un moment. Enfin, bien moins pire que ces nobles qui ne se lavent jamais et mettent poudre sur parfums entêtants et étouffants. Quoi qu'il en soit, n'entendant plus que nos respirations encore un peu court par cette course, je me mis à pouffer doucement de rire.

"pff... C'était amusant, non ? Il ne reste plus qu'à attendre un peu..."

D'un geste j'enlevais le large masque qui m'empêchait quelque peu de bien respirer, laissant ainsi mon visage respirer. Mes yeux malicieux se posèrent sur le visage de Lathbora, remarquant à quel point il avait des tâches de rousseur. Je souriais, amusée et me demandant ce qu'il pouvait bien penser de tout cela.


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