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Mar 19 Mar 2019 - 10:01

Anonymous
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Complainte de la Détrousseuse



Il faillit s'étouffer, tant son corps n'était pas habitué à ce genre d'exercice, au rire. Sa gorge, fatiguée, s'était brusquement tordue, le privant d'air suffisamment longtemps pour qu'il en tousse, ralentissant malgré lui le rythme de sa course. Mais Argonia, qui riait aussi à présent, ne le remarqua heureusement pas. Elle fuyait, légère comme une hahl, slalomant avec une aisance presque surnaturelle entre les ruelles complexes de cette ville si particulière. Il aurait facilement pu la perdre si elle ne s'était pas donné la peine de lui indiquer, à haute voix, le chemin à prendre. Loin d'être épuisé, Lathbora accéléra de nouveau sa course, sentant tout de même sa gorge le brûler à chaque respiration à cause de sa toux, et la plante de ses pieds frapper de plus en plus durement le sol irrégulier et non naturel des ruelles. Parfois, il se laissait surprendre par une dalle à l'arête tranchante, et déviait légèrement de sa course, maudissant une fois de plus la dureté des sols aussi bien que la mollesse de ses plantes de pieds, qui n'avaient pas encore accumulé suffisamment de corne pour le protéger de ses désagréments. Tout en courant, il pensa à l'éventualité de glisser ses pieds dans des chaussures. Il réprima un frisson. Il y a quelques jours de cela, peut-être une semaine, il en avait acheté une paire à un marchand aux oreilles pointues. Le froid avait fini par le convaincre à en arriver à une telle extrémité. Pourtant, il ne l'avait pas supporté. Deux pas. Oui, il avait fait deux pas en les portant, avant de les retirer et de les jeter au loin. De l'argent tout simplement gâché. Oh bien sûr, ça n'était pas son argent, mais tout de même.

Des éclats de voix ainsi que le bruit d'une course lourde et désordonnée attirèrent son attention vers l'arrière : les shemlens étaient parvenu, on ne sait comment à maintenir une certaine distance entre les elfes et eux. Pourtant Argonia et Lathbora avaient été très rapides, et ils avaient de nombreuses fois brouillées les pistes en changeant de ruelles. *Oh, c'est ça le problème!* Pensa alors Lathbora lorsqu'il réalisa leur erreur : à force de changer tant de fois de direction, de ruelles, Argonia avait tout simplement suivi un chemin rectiligne. Droite et gauche s'annulent. Le Dalatien s'était déjà, par le passé, retrouvé dans une situation plus critique : à force de bifurquer toujours dans le même sens, il s'était un jour retrouvé face à ses opposants. Face. ça avait été une boucherie. L'elfe accéléra de nouveau, puisant dans ses dernières ressources. Il se concentra sur les voix en arrière, remarquant enfin qu'elles ne provenaient plus exactement de la même localisation. Ils s'étaient séparés, cherchant à les débusquer plus efficacement. Bien. À un contre un, Lathbora aurait plus de chances. Et le shemlen, plus aucune. Son sourire nouveau s'effaça lorsqu'il réalisa qu'il avait finalement perdu Argonia. Au trot, il longea les murs, sa main en caressant la surface, comme pour se ralentir. Il dépassa un tas de caisses pourries par l'humidité. Elle n'était pas derrière. Il dépassa un chariot abandonné. Aucune trace d'elle. Plus loin, il passa devant un autre lot de caisses et un drap couvrant le mur. Il ne la cherchait plus, mais évaluait déjà la disposition des lieux en vue de son affrontement. Les ombres étaient minces, il ne pouvait pas se cacher. Il perdait là un énorme avantage. Les pas, en arrière, étaient tous proche.

Attention!

Il sentit une main accrocher le col de sa cape, en arrière de sa tête, et se mordit la langue sous l'effet de surprise. Il perdit l'équilibre un instant lorsque la main, avec une force incroyable, le tira en direction du mur. Il fit un pas précipité, puis un autre pas stabilisateur, et se retrouva avalé par les ombres, derrière le drap qu'il avait pourtant repéré. Sa tête heurta le montant de la caisse éventrée dans laquelle Argonia avait trouvé refuge, mais il n'eut pas l'occasion de pousser le moindre soupir car déjà une main s'était plaquée sur ses lèvres.
Un peu groggy et désorienté, Lathbora s'octroya un court instant pour fermer les yeux, pour écouter son cœur et pour se remettre les idées en place. Pendant ce court laps de temps, ses sens travaillèrent durement, le noyant sous un flot d'informations des plus diverses. Les doigts d'Argonia sentaient encore légèrement la viande qu'ils avaient partagée, plus tôt, ainsi que l'odeur moins âcre du pain. Le reste de la cache débordait également d'odeur. Celle du cuir de leurs tenues respectives, des fleurs et de la mousse. Il y avait aussi une odeur plus sucrée qui, à n'en pas douter, provenait d'Argonia, et non de lui-même. Il parvenait à distinguer sa propre odeur, comme en toile de fond, et remarqua alors une nouvelle fois à quel point il dénotait dans une ville telle que Val Royeaux. Bien sur, l'odeur de mousse et de terre provenait de lui. Tout comme celle, légère, de sueur. Il entendait son cœur battre à ses oreilles, tout comme il sentait celui d'Argonia, au travers de la pression qu'exerçaient ses doigts sur ses lèvres. Ils étaient proches, très proches. La cache devait certainement avoir été pensée pour une seule personne. Heureusement qu'ils étaient petits, l'un comme l'autre, et fins. Fin comme des elfes. Plus fin peut être encore.
Il ouvrit les yeux sur une dernière respiration calme. Les yeux d'Argonia, qui luisaient dans la faible lumière au travers des orifices de son masque, étaient braqués sur lui. Elle était encore plus proche qu'il ne l'avait imaginé, et il se sentit soudainement mal à l'aise. Il était un homme, elle une femme. Et généralement, ce genre de posture entre un homme et une femme conduisait à autre chose. Pas avec lui. Il n'avait jamais eu envie d'autre chose. Même à l'âge où ses hormones bouillonnaient, il n'avait jamais ressenti autre chose. L'odeur d'Argonia, la chaleur de son corps et la pression presque désagréable qu’exerçaient les doigts de son autre main sur son bras, comme pour le retenir. Lathbora pouvait discerner les cinq points de pressions séparément, il pouvait jauger leur force. Certains trouveraient ce contact agréable. Pour lui il était irritant. Il luttait contre l'envie de retirer son bras, de faire un pas en arrière. De fuir ? Mais il ne trouvait pas Argonia irritante pourtant, juste cette soudaine proximité. Il prit alors sur lui, et resta immobile. Ne se doutant certainement pas de son trouble, la barde se mis à pouffer une nouvelle fois légèrement. Les shemlens, au-dehors, les avaient dépassés. Elle retira son masque, son bras passant tout près du visage du dalatien, emplissant une nouvelle fois l'air de son odeur florale et de celle plus discrète, propre à sa transpiration.

Combien de temps devons-nous encore rester là?

Demanda Lathbora de la manière la plus clame possible. Le temps semblait suspendu dans cette cache. Et malgré son inconfort, il souhaitait y rester le plus longtemps possible. Leur sortie marquerait un terme à leur poursuite, et Lathbora n'aurait alors plus d'autre choix que d'admettre qu'il n'avait pas compris ce qu'Argonia avait souhaité lui montrer. Il avala sa salive avec difficulté s'empêchant de passer nerveusement la main dans es cheveux blonds.

Qui étaient ces hommes ?



Mer 20 Mar 2019 - 21:15

Eleanore de Jader
Eleanore de Jader

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Complainte de la Détrousseuse


Lathbora était .... tendu. Je remarquais qu'il était très mal à l'aise, et bien qu'au début j'étais assez distante et loin de penser que cette situation était plus que scandaleuse, je finis par le remarquer. Tout cela par la faute de cet elfe qui était si mal à l'aise, maintenant c'était moi qui me sentais trop à l'étroit. Je tournais la tête, sentant mes joues rosir d'embarras. Il est vrai que c'était la première fois que j'étais en contact si... rapproché avec un homme. Même par le passé, quand des hommes tentaient de me courtiser, ou bien avec ce barde dont j'étais tombée amoureuse, jamais... rien que d'y penser, je me sentais piquée et idiote d'avoir eu ce souvenir douloureux. Je fus sortis un moment de mon embarras par Lathbora qui demandait quand nous pouvions partir. Me raclant légèrement la gorge, et poussant légèrement le drap pour voir dehors, je lui répondis en un chuchotement.

"Juste le temps qu'ils se perdent, et qu'ils s'éloignent. Il vont appeler la milice de la ville, mais d'ici là nous nous serons changé et tout ira bien. Encore un peu de patience ~..."

J'écoutais et je regardais, attentive aux échos que me donnait la ruelle. En général, elles étaient sources de beaucoup d'information. On pouvait entendre encore des éclats de voix, des pas lourds et incertain... Mais en connaissant ces rues et comment les sons se comportaient, je pouvais estimer assez rapidement à quelle distance ils étaient, et si nous pouvions sortir. Nous n'en avions plus pour très longtemps. Lathbora posa une autre question, me demandant qui étaient ces hommes. L'air songeuse et fronçant légèrement des sourcils, je le regardais de nouveau, répondant par un léger soupire et dans un souffle.

"Ce sont ... des personnes qui ont oubliés que les gens ici à les servir ne sont pas des esclaves, et qu'ils ont droit à un minimum de respect."

Je regardais ce que j'avais toujours dans ma main gauche, à savoir la petite bourse un peu lourde. Je la serrais dans mon poing, pensant que tout n'était pas vain. Au moins avec cela, je pourrais réparer ce qui avait été fait et apporter un peu de joie aux délaissés. Je regardais au dehors, écoutant...

"C'est bon.... je crois qu'on peut y aller. Suit moi !"

Aussi doucement et furtivement qu'un chat, je sortais de la cachette, regardant à droite et à gauche. Personne. Puis aussi vivement qu'un félin, je filais dans une petite ruelle en face, reprenant mon chassé-croisé de chemin. Mais cette fois ci, j'allais plus lentement et avec plus de prudence, trottinant avec souplesse pour faire le moins de bruit possible. A chaque coin de rue, je marquais une pause pour écouter et regarder. Puis je filais dans une autre ruelle. Il ne fallut pas moins de 2 minutes pour nous retrouver dans un endroit familier, à savoir les caisses défoncées où j'avais caché ma cithare et mes affaires. Elles étaient toujours là, et sans perdre de temps je les sortais pour me changer. Tout en faisant cela, je me mis à parler, m'excusant du côté désagréable de notre dernière cache.

"Désolée si c'était inconfortable... A la base c'était prévu pour une personne, et je n'avais pas prévu que quelqu'un d'autre se fasse prendre en chasse avec moi... Pourquoi d'ailleurs n'es tu pas resté en retrait ? Maintenant ils t'ont vu, il te sera plus difficile de rester inaperçu. "

Je poussais un soupire de soulagement, secourant ma tête en sentant mes oreilles et mes cheveux enfin libérés. J'avais caché de nouveau l'ensemble dans la cache, les laissant là. J'avais également vidé la bourse pour mettre les éléments dans la mienne, à savoir trois pièces d'or, cinq d'argent et une dizaine de bronzes. Mais il y avait également un anneau en or gravé, sertis d'un petit éclat de diamant. Cette bague, je la rangeais dans une autre pochette, bien précautionneusement. Tout n'était pas fini après tout...


Mer 20 Mar 2019 - 23:01

Anonymous
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Complainte de la Détrousseuse



Il regarda Argonia sortir de la cache et s'attarda un instant sur son teint rosi. Pourquoi rougissait-elle ? La dernière fois que Lathbora avait été en présence d'une femme rougissante, ... Oui, c'était il y a de nombreuses années, dans l'Aravel consacré aux matériaux d'artisanats dans laquelle il avait choisi de voyager, pour se couper un moment des autres. Quel âge avait'il à cette époque ? Dix-sept ans? Peut-être seize ? Elle s'était glissé discrètement dans le même chariot en pleine nuit, profitant d'une halte sur leur trajet, et Lathbora l'avait découverte à demi nue, semblant l'attendre. C'est là qu'elle avait rougi. Puis crié. Parce qu'il n'avait pas su pourvoir à ses désirs. Parce qu'elle avait mal compris qui il était. Ses joues étaient devenues roses alors que ses yeux au contraire étaient noirs de colères. Ce qui n'était heureusement pas le cas d'Argonia. Elle évitait son regard, mal à l'aise. Aussi mal à l'aise que lui. Il sourit. C'était une bonne chose. Ses dix-sept ans étaient loin, mais son trouble était le même lorsqu'il était question de contact physique. Les choses semblaient plus simples, sans. Et elles l'étaient, à bien des égards. Seulement, parfois une situation demande des sacrifices, et Lathbora avait déjà été amené à se pousser dans ses derniers retranchements, à accomplir des actes qu'il ne désirait pas accomplir en premier lieu. La voie qu'il avait choisi d'emprunter n'était pas une voie facile, elle était même au contraire exigeante. Il l'avait choisi en connaissance de cause.
Cette cachette étroite en compagnie de la barde n'était pas l'épreuve la plus insurmontable qu'il avait dû s'infliger. Loin de là. Perdu dans ses pensées, il sourit gentiment pendant qu'Argonia écartait légèrement le drap pour épier l'extérieur. Elle chuchota : ils pourraient bientôt sortir. Le dalatien observa attentivement le front de la barde se plisser lorsqu'elle lui répondit. Lorsqu'elle évoqua à demi-mots l'injustice qui avait été commise. Celle qui, à défaut d'être réparée, venait d'être soulignée. Pas vengée, non, mais soulignée. Comme si ceux qui la commettaient n'en avaient même pas conscience. Il réfléchit un instant à ce luxe alors qu'Argonia se glissait à l'extérieur, toujours aussi agile. Il demeura un instant de plus dans la cache. Le temps pour le drap de retomber et d'oscillait doucement. Le temps de quelques battements de cœur supplémentaires. Le temps de sentir l'ombre rassurante et le silence l'avaler. Puis il puisa en lui la force nécessaire, et il émergea à son tour de la caisse. Sa nouvelle amie avait disparu : il promena un instant ses yeux sur la ruelle vide. La barde avait déjà filé et elle ne lui facilitait pas la tâche en se déplaçant furtivement. Mais il savait où la trouver : elle en avait elle-même fait mention. Il ferma les yeux et visualisa le trajet qu'ils avaient effectué depuis le début. Si l'on éliminait les nombreux changements de direction, il pouvait s'apparenter à un cercle. Un cercle incomplet qui prenait sa source au moment où Argonia s'était changé. Il voyait où se rendre, et compta sur son instinct pour l'y mener. Lentement, il avança, vérifiant constamment toute absence dans son dos. À pas mesurés il progressa sur son trajet, devinant quand tourner et dans quelle direction. Deux minutes plus tard, il déboucha sur une ruelle déjà foulée, et retrouva Argonia penchée sur la cache, occupée à en extraire ses affaires. Il sourit, fière de lui.
Elle s'excusa pour la cache étroite, bien qu'en réalité il était celui à blâmer pour l'inconfort de cette situation. Il réalisa d'ailleurs, lorsqu'elle le souligna, qu'il avait commis une autre erreur : celle de s'être fait repérer par les hommes, lorsqu'il s'était perdu sur la place, dans le brouillard artificiel. Il soupira.

Ces shemlens m'ont seulement vu détaler. Si c'est tout ce qu'il leur faut pour s'en prendre à moi, ils méritaient bien pire qu'une simple petite frayeur.

Un bruit métallique attira son attention. Argonia, portant de nouveau sa tenue initiale, comptait avec attention un butin nouvellement acquis. La voyant sortir les pièces d'une petite bourse de cuir, il sourit et ajouta :

Pire qu'une simple frayeur et un léger allègement de leurs finances.

Il récupéra son sac et le glissa sur son épaule, sans prendre gare à l'attache de son manteau de laine, qui menaçait de se défaire. Il réajusta les mitaines autour de chacun de ses doigts et se pencha pour resserrer l'attache de ses jambières ornementées. *De toute manière, ce n'est qu'une question de temps avant que l'on ne s'en prenne à moi. Je suis un étranger ici, c'est inscrit sur la peau de mon visage. Comment disent-ils déjà ? Ah oui, une oreille en lame de couteau. Une proie facile pour ces prédateurs dégénérés.* Il observa Argonia à la dérobée. Elle glissait avec précaution un petit anneau dans une autre de ses bourses. Il se sentit soudainement coupable de s'être associé à elle. Elle lui avait gentiment offert de la compagnie et un repas. Et on risquait de s'en prendre à elle parce qu'elle avait passé l'après-midi avec un sauvage. Lui ne tarderait pas à quitter la ville, mais elle ? Sa gorge se serra, son cœur s'accéléra. Elle était parvenue, en l'espace de seulement quelques heures, à lui faire oublier son absence de vallaslin. À lui faire oublier, pendant leur course-poursuite, la colère qui le rongeait. Il allait s'abandonner de nouveau à elle, à cette colère. Mais il ne voulait pas pour autant en oublier Argonia. La dualité de ses sentiments le troubla. Il se redressa brusquement, ce qui acheva de détacher sa cape, sans qu'il ne s'en rende compte. Un pan était toujours coincé sous la bretelle de son sac, l'autre vint traîner au niveau du sol. Il s'y prit les pieds lorsqu'il chercha à faire un pas en avant, et s'écoula au sol. Le choc de ses genoux sur la pierre lui arracha un juron plus fort qu'il ne l'aurait voulu :

Fenedhis !

Son exclamation ricocha contre les parois de la ruelle, les consonances étranges de la langue elfique en étant accentuées. Il y eut un moment hors du temps où Lathbora pu voir, littéralement voir, son juron s'envoler, s'élever dans la ruelle. Ses yeux s'agrandirent, il se releva et redressa la tête. Au-dessus d'eux, une fenêtre aux battants de bois pourris s'ouvrit et une tête apparue. Puis une seconde et une troisième. On les observait, d'abord avec curiosité, puis avec colère. Lathbora ramassa précipitamment l'une de ses dagues, qui avait glissé de sa cachette, et la rangea. Des cris, depuis l'autre côté du mur, retentirent. Les pas précipités reprirent. Ses entrailles lui hurlaient de fuir, son instinct acquiesçait.
Il prit appui sur les caisses éventrées et s'éleva, cherchant à attendre les toits, avant de se retourner vers Argonia et de lui tendre la main :

Vite !


Dim 31 Mar 2019 - 22:53

Eleanore de Jader
Eleanore de Jader

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Complainte de la Détrousseuse


L'elfe me répondit simplement qu'ils l'avaient vu détaler. Mais je restais sceptique, poussant un léger soupire. Après tout, s'il était resté caché, ça ne se serait pas produit. Normalement, il aurait du être assez loin pour que même en prenant un autre chemin il ne le voit pas. Qu'avait il fait ? En tout cas, il n'était clairement pas heureux d'avoir été pourchassé. Je ne sais pas pourquoi, mais sa manière bien qu'en colère de dire qu'il mérite de mourir pour cela me faisait... un peu froid dans le dos. Quand même, c'est un peu exagéré. Leur voler leur or et jouer ce petit tour était bien suffisant ! D'ailleurs, je me mis à rire avec malice quand il le mentionna.

"Avec ce que je leur ai balancé comme bombe puante... Ils vont sentir l'oeuf pourri pendant des jours et des jours même s'ils changent de vêtements. Ils ne pourront plus sortir, et très bientôt un sonnet sur leur compte sortira pour faire rire les tavernes. Pour les Orlésiens, la mort semble presque plus charitable qu'une telle humiliation publique, ha ha ha ! "

Sentir les oeufs pourris... aucun noble ou bourgeois ne voudra les recevoir, et les serviteurs seront sûrs d'avoir de bon ragots à colporter. Nul doute que dans quelques jours la nouvelle se répandra, et que des chansons et autres surnoms peu flatteurs viendront à leur oreilles. Bien fait pour eux. Nous étions prêts à partir, et alors que Lathbora finissait la touche finale, il se prit dans sa cape et tomba sur les genoux. Le bruit me fit frémir, tout comme le juron qu'il laissa éclater dans toute la ruelle. Inquiète de ce qu'il pouvait s'être blessé vu le bruit, et le peu d'habitude qu'il semble avoir avec la ville, je me rapprochais pour voir s'il avait besoin d'aide.

"Lath... "

Mais je fus interrompue par un bruit qui ne disait rien de bon. Une alerte. Mince, quelle tuile... Maintenant il fallait fuir, et nous n'avions pas d'autres apparence sous laquelle nous cacher ! Amener Lathbora avec moi avait été une erreur, maintenant je m'en rendais compte. Cela m'apprendra à vouloir trop partager les choses et mes expériences... Mais le temps n'était pas aux regrets, mais au courage de la fuite ! A ce niveau là, le dalatien s'était montré plus rapide que moi, et montant sur des caisses il prenait de la hauteur. Un peu surprise, je le regardais faire. Mais ce n'était pas une si mauvaise idée que ça. Il me tendit une main, m'enjoignant de le rejoindre au plus vite. Pendant quelques secondes je le regardais avec étonnement, peu habituée à le voir ainsi dans l'initiative. Mais rapidement je bondissais pour saisir sa main et monter avec lui. Il m'était arriver de prendre le chemin des toits, mais plutôt de nuit que de jours, car nous étions alors moins visible si on lève la tête. Mais là, nous n'avions pas beaucoup de choix. Agile et rapide, je m'adaptais avec une remarquable facilité à ce nouvel environnement urbain, prenant appuis sur les tuiles quelques peu glissantes et rejoignant les crêtes des toits comme une funambules experte. Je me mis à sourire et à rire, jetant un regard très amusé et pétillant à Lathbora. Je m'amusais beaucoup. Courant sur les toits, je voyais le chemin le plus rapide, sautant de toit plat en toit plus pentu, faisant attention de ne pas sauter par dessus des gens qui pourraient nous voir. Je riais comme une enfant, exultant comme un chat sur son terrain de chasse. De nouveau de bonne humeur et oubliant presque que nous étions à la base poursuivis, je me remis à discuter avec un certain entrain et facétie avec le dalatien.

"Pour un Dalatien, vous êtes bien maladroit, ha ha ha !"

Je souriais avec malice, lui rappelant un peu moqueusement qu'il avait trébuché sur sa cape. J'espère que personne de son clan ne le saura, sinon il aura bien du mal à se remettre de cette réputation. Une petite chanson à ce sujet, peut être ~ ?



Lun 1 Avr 2019 - 22:39

Anonymous
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Complainte de la Détrousseuse



Elle glissa sa main dans la sienne, chaude et sûre, et se laissa tirer vers le toit avec légèreté. Mais à peine avait elle posé son pied leste sur les tuiles noires qu'elle reprit l'initiative, filant a toute vitesse en avant. Le dalatien la suivit, un léger sourire aux lèvres, ignorant les battements de son cœur qu'il entendait à ses oreilles, et ses joues de nouveau empourprées. Était-ce parce qu'il était tombé ? Ou bien à cause de la façon dont elle l'avait appelée ? Lath. Un simple diminutif certainement, une coupe brusque et affective dans son patronyme. En vérité, quelles étaient les chances pour que cette elfe barde, élevée si loin de leur culture, connaissent du vocabulaire elfique. Savait-elle seulement ce que Lath voulait dire ? Non, bien sûr que non. Elle ne l'appellerait pas ainsi avec autant de facilité, en aussi peu de temps, si elle connaissait la langue. Amour. Prononcé par une personne étrangère, adressé à lui, ce mot revêtait une toute nouvelle connotation. Il n'était pas à l'aise avec cette idée. Troublé. Mais n'était-il pas troublé dès que la question des sentiments était abordée ? Il avait été relativement isolé, tout au long de sa vie. Suffisamment isolé pour que ces "sentiments" ne lui viennent pas naturellement. Qu'il complique tout, jusqu'à leur simple définition. Qu'il panique à l'idée même qu'un jour il puisse en ressentir. Plus il y songeait, plus il avait l'impression qu'il s'agissait en réalité d'une maladie. De quelque chose dont on devait guérir, ou à quoi on était supposés succomber. Oui, le domaine des sentiments était un domaine bien étrange à ses yeux.

Celui de la traque, ou à défaut de la fuite en revanche lui était plus que familier. Il jeta un coup d’œil furtif au ciel. Un véritable ciel d'hiver : d'un gris presque blanc, littéralement aveuglant. Leurs silhouettes ne se découperaient que très peu des bâtiments, visibles seulement en clair obscur depuis la rue. De plus, les coutumes ridicules de ce peuple jouaient en leur faveur : leurs masques, et leurs toutes petites fentes pratiquées pour les yeux, ne devaient pas permettre aux gardes de voir grand-chose, surtout en hauteur. Oui, les toits étaient définitivement la meilleure option qui puisse être. Mais où le conduisait Argonia ? Elle sautait agilement de toits en toits, par-dessus les ruelles, cherchant visiblement à ne pas longer les plus animées d'entre elles. Encore un avantage à connaitre le terrain. Lathbora la suivait, tout aussi agile, parvenant sans mal à conserver le peu de distances qui les séparaient. Elle semblait si à l'aise, riant encore, et faisant la conversation, l'air de rien. Il fronça les sourcils, soudainement piqué :

Être dalatien n'a rien à voir avec cela. Et puis je ne suis pas maladroit. Seulement peu habitué à porter ce genre de pièce.

Il rejeta avec rage le pan de son manteau de laine vers l'arrière, faisant défiler mentalement toutes les tenues qui étaient portées dans son clan. Oui, personne ne portait jamais ce genre de vêtement, flottant et capricieux. Ils étaient adeptes de sangles, d'armure ou de tuniques ajustées. Leur vie d’errance le nécessitait. Des vêtements plus larges auraient pu se prendre dans les poulies des aravels, dans les branches basses ou dans les ronces. Et les conséquences pouvaient être bien plus graves qu'une simple fuite par les toits et deux genoux écorchés. Dans son énervement soudain, concentré sur sa fierté blessée, il ne vit pas Argonia subtilement changer de direction pour éviter d'avoir à marcher sur une poutre visiblement attaquée par l'humidité. Lui ne prit pas cette peine. La poutre se désagrégea sous ses pieds, les tuiles coulèrent dans la brèche qui se créa, et il sombra avec elles, réussissant à ralentir sa chute en s'accrochant au rebord encore solide. Les jambes dans le vide, honteux encore une fois, il observa la pièce où il était destiné à atterrir. Le sol en bois était maculé de taches blanches laiteuses. Des oiseaux couvraient le reste, levant leurs petites têtes aux yeux vides dans sa direction. Il lâcha le rebord de la brèche et se réceptionna sur le plancher crasseux avec adresse. L'odeur d'ammoniac lui brûla les yeux, et une quinte de toux le prit brusquement. C'était un pigeonnier, il était tombé en plein milieu d'un pigeonnier, où corbeaux et oiseaux de grandes lignées aux bagues rutilantes se côtoyaient sans honte. Il prit un instant pour observer ses oiseaux étranges avec une curiosité mal dissimulée. Jamais il n'avait vu de plumes si blanches et... Bouclées. Un magnifique costume d'apparat, à n'en pas douter, mais en rien pratique. Ne manquait plus qu'un petit masque serti d'or pour compléter le tout. En réponse, l'oiseau blanc inclina la tête, puis se retourna en roucoulant, exhibant ses ailes courtes impuissantes. Cette ville était folle, définitivement folle. Ou bien était-ce ses habitants qui l'étaient ? Il ne le savait plus. Il toussa, regarda vers le trou qu'il avait pratiqué, malgré lui, dans le toit de ce pigeonnier.

Je crois que nous pouvons attendre ici que les choses se tassent.


Lança-t-il en direction de l'ouverture, sans pour autant être certain de la présence de sa barde de l'autre côté. Mais vite le visage encadré de cheveux roux d'Argonia apparu, et elle lui sourit une nouvelle fois. Il la regarda se glisser doucement à travers l'ouverture et prendre ses aises parmi les oiseaux. Tout en faisant, la barde continuait de porter distraitement la main à sa petite bourse pour en effleurer les cordelettes et en soupeser son contenu. Alors, Lathbora compris.


Pourquoi t'es-tu dirigé dans cette direction ? Nous pouvions quitter la ville plus rapidement en prenant par le Sud, les portes n'étaient qu'à quelques rues.

Il s'approcha d'elle, cherchant à voir son visage, à accrocher son regard. Il était lassé des masques. Sa main se porta à son sac, qu'il avait de nouveau fait basculer. Argonia était rapide, mais il se sentait de taille à l'affronter au besoin.

Qui t'a engagé pour prendre des mesures contre ces shemlens ?


Au fond de lui, il savait cette précaution inutile. Des deux, il était le plus hostile, encore plus maintenant que sa main avait trouvé la garde de l'une de ses dagues. Il soupira et lâcha prise, laissant son sac tomber au sol, comme pour prévenir une prochaine poussée de méfiance. Faire confiance, c'était décidément un exercice compliqué pour lui.

Je veux savoir qui tu es, réellement. Il est évident que tu n'es pas uniquement barde. Il est aussi évident que tu ne travailles pas seule.


Il avala sa salive, sera son poing. Il s'apprêtait à aborder le sujet le plus difficile à présent :

Pourquoi ne m'as-tu toujours pas abandonné à mon sort ? Tu aurais pu me livrer pour sauver ta peau.

*Et plus d'une fois* Pensa-t-il a regret en passant la main dans ses cheveux blonds, les ébouriffant un instant avant de laisser de nouveau retomber ses bras le long de son corps. *ça aurait été facile. Je suis l'étranger, l'ennemi, c'est inscrit sur mon visage.* Nerveux, il se mit à arracher distraitement les poils blonds, rares et fins de son bras droit, qui dépassaient de sa manchette de protection et du début de cette mitaine grise empruntée.

Dim 14 Avr 2019 - 14:58

Eleanore de Jader
Eleanore de Jader

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Complainte de la Détrousseuse


Mes petites piques ne semblaient pas lui plaire, mais je riais d'autant plus de l'entendre ronchonner sur sa maladresse. Sans doute qu'il n'était pas si malhabile que ça, et que pour ma part je ne ferais pas autant la fanfaronne si je me retrouvais en pleine forêt. De toute façon, je serais bien trop distraite par la beauté des feuilles et des animaux pour faire attention à quoi que ce soit. Notre course poursuite continua, et les portes de la ville s'approchaient. Mais je faisais un détour, sachant où je devais aller. Les choses n'étaient pas encore terminées... Je courais sur les toits avec aisance, quand d'un coup j'entendis un craquement et le bruit de tuiles cassées, suivis du murmure de volatiles agités. Je m'arrêtais et me retournais, pour ne plus voir Lathbora. Où est ce qu'il était passé à présent ? Je me rapprochais du trou, entendant la voix du Dalatien et pour le voir dans un vieux pigeonnier sentant for la fiente et la poussière. Je souriais et me mis à rire, descendant avec grâce pour le rejoindre. Il y avait quelques oiseaux, allant du simple pigeon au bel oiseau d'ornement. Je regardais tout autour, mes yeux pétillants trouvant toujours de belles choses même dans un trou qui sent la fiente. Instinctivement, je portais ma main à la petite bourse, comme pour m'assurer que je ne l'avais pas perdu en route. Mais elle était toujours là, lourde de la précieuse petite bague. Lathbora me demanda alors pourquoi nous n'étions pas allé vers les portes. C'était simple, le mieux pour s'échapper. Je souriais, restant cependant occupée à approcher et caresser l'un des oiseaux. Je répondis néanmoins, d'une voix douce et légèrement triste.

"Il nous reste encore une chose à faire avant de partir. Sinon, tout cela aura été en vain."

Je devais rapporter la bague à son véritable propriétaire, pour qu'une certaine justice puisse se faire. C'était là mon rôle. Mon rôle en tant qu'Amie de Jenny. Lathbora continuait de poser des questions, et je le sentis se rapprocher de moi. Je tournais enfin la tête pour le fixer, plongeant mes yeux piqués d'or dans ceux noisette du Dalatien. De près, je pouvais mieux voir ses fameux tatouages. Je me demandais ce que cela pouvait bien signifier pour lui. Mais mes pensés furent vite remises à la réalité par les questions plus que sensible que posait Lathbora. Il avait compris que je n'étais pas qu'une simple Barde, et ses questions ainsi que son attitude trahissaient un certain malaise. J'avais du mal à lire ses intentions. C'est un Dalatien après tout, je n'ai pas appris à déchiffrer leurs expressions et attitudes. En attendant, devais je lui répondre ? Je me mis à sourire un peu plus, répondant dans un premier temps avec malice et bonne humeur, comme pour me donner le temps de mieux peser le pour et le contre.

"Beaucoup de questions et d'incertitudes à ce que je vois ~..."

Lathbora était un Dalatien, et clairement il ne voulait pas s'approcher des humains et faire affaire avec eux. Ne serait ce que leur parler semblait être une épreuve. Si je lui parlais de ce que j'étais, il y avait de fortes chances qu'ils ne disent rien. Je me rapprochais de lui, m'asseyant sur une caisse tout en balançant mécaniquement mes jambes. Je lui devais bien quelques réponses, et j'avais envie depuis le début de partager ces choses. Si je lui avais proposé de me suivre, c'était bien pour qu'il comprenne que j'étais une Jenny après tout. Je parlais avec un peu plus de sérieux, mes yeux fixant les oiseaux tout en essayant d'expliquer du mieux que je pouvais en quoi consistait mon.... hobby.

"Tout d'abord, on ne m'a pas engagé, on a simplement demandé mon aide. Je suis ce que l'on appelle ici une "Amie de Jenny la Rousse", je viens en aide aux gens modestes qui subissent des injustices de la part des nobles et des puissants. Qu'ils soient elfes ou bien humains, cela n'a pas d'importance quand on est en bas de l'échelle sociale. Nous sommes tous dans le même bateau...."

Je poussais un léger soupire. Le même bateau... J'exagérais un peu, car j'avais eu la chance d'avoir pu obtenir une certaine éducation et vivre à l'abri du besoin. Mais cela ne m'empêchais pas de ressentir de la compassion pour ceux qui n'avaient pas réussis à se protéger, et qu'il fallait aider. J'en avais la possibilité et la volonté, alors pourquoi ne pas le faire ? Que Lathbora comprenne mon envie d'aider était une chose, mais je craignais qu'il ne comprenne pas pourquoi j'aide également les humains. J'acceptais d'avance cet échec quant à mes explications. C'est une Dalatien qui ne semble pas porter les humains dans son coeur, après tout. Je lui jetais un coup d'oeil, continuant d'expliquer ce que j'étais. Il disait vouloir me connaitre, savoir qui je suis. Cette simple intention me faisait plaisir, et je savais que le concept de Barde n'était pas compris par tout le monde. Surtout si les Dalatiens n'en ont pas chez eux.

"Je suis Barde, et les bardes sont beaucoup de choses. J'utilise simplement mes talents pour aider les autres. C'est... Ma manière de faire bouger le monde, je suppose ? Mon instinct me pousse à le faire, même si je n'aime pas la violence. D'où le fait que j'évite de tuer autant que possible."

Je fronçais légèrement des sourcils, ma mine s'assombrissant quelque peu. Je n'aime pas tuer. Quand il faut le faire je m'exécute, mais c'est à grand regret et je mets toujours du temps à m'en remettre. Le regret, penser que j'aurais pus trouver une autre solution, tout cela me pesait et peinait mon coeur pendant quelques jours. Puis mon esprit s'envole vers de nouveaux horizons, d'autres priorités... Je repensais aux dagues de Lathbora, qu'il semblait si prompt à sortir. Il devait avoir l'habitude de tuer, et ne pas avoir de remord lui. Cela me faisait presque penser à un échec en tant que Barde. En suis je vraiment une après tout ? Si je ne suis pas capable d'endurcir mon coeur, je ne survivrais peut être pas longtemps dans ce rôle. Je broyais un peu de noir, mais je me rappelais rapidement autre chose qu'avait Lath, et qui semblait presque comme un appel à l'aide. Je le regardais de nouveau, mon visage s'illuminant d'un sourire et mes yeux se posant sur lui avec douceur.

"Et pour ce qui est de t'abandonner, pourquoi le ferais je ? C'est de ma faute si tu es dans cette situation, c'est normal que je t'aide, non ? "

Je considérais que j'étais responsable de lui, mon empathie et ma compassion m'interdisant de le laisser simplement pour sauver ma peau. L'erreur était mienne, je n'aurais pas du l'amener avec moi. Mais ce qui est fait est fait, et je dois à présent aller de l'avant, avec lui. Du moins, jusqu'à ce que nous soyons hors de danger. J'avais également une autre raison de vouloir l'aider. Je souriais avec plus de malice, ne pouvant cacher que l'une de ces raisons était ma curiosité envers les gens de son peuple.

"Et puis, tu es le premier Dalatien qui accepte de me parler librement, sans juger. La dernière fois que j'ai essayé, ils m'ont presque traité de Shem et m'ont dédaigné car je posais trop de question. Mais toi tu as écouté, et répondu comme tu le pouvais. Je t'en suis reconnaissante. Merci Lath ... "

Je lui souriais, pensant vraiment ce que je disais. J'avais conscience de ma chance, et j'étais reconnaissante de sa patience. Après tout, il faut aussi me supporter. Mais le temps filait, et un Dalatien en ville est facilement reconnaissable. Il me paraissait juste de l'aider un peu plus, tout comme je pourrais en même temps assouvir ma curiosité. Je le regardais soudainement avec des étoiles dans les yeux, lui parlant avec plus d'animation.

"Après ça, est ce que l'on peut rester ami ? On peut voyager un peu ensemble, juste le temps qu'ils oublient qu'un Dalatien a attaqué un humain. Je connais bien le coin et j'ai des contacts, je pourrais t'aider à trouver ce que tu cherches peut être. "

Si notre collaboration pouvait être donnant-donnant, c'était au mieux pour tout le monde. Mais bon, faut il encore qu'il accepte de rester en ma compagnie plus longtemps, et dans une région où il y a des humains.


Dim 14 Avr 2019 - 20:14

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Complainte de la Détrousseuse



Une Amie de Jenny. Cela sonnait comme un titre. Ou bien cette Jenny existait-elle vraiment? Peut-être était elle une figure connue dans cette partie du monde. Jenny était sans doute un terme faisant référence à une fonction tout autant qu'à une personne donnée, comme le hahren ou l'impératrice, quoique ce dernier exemple ne restât qu'une certaine idée floue dans l'esprit de Lathbora... Un ami de Jenny serait donc... Quoi ? Un subalterne ? Oui, il devait être question de cela. Argonia était une subalterne de Jenny, elle œuvrait en son nom. Pour faire le bien, corriger une injustice. Lathbora souri malgré lui alors qu'Argonia prolongeait ses explications. Il avait baissé son bras oubliant pour un temps sa trichotillomanie nerveuse. Plusieurs indices lui faisaient accepter la bonté manifeste de l'elfe rousse. Une impression qui ne fera que de se renforcer par la suite. Déjà, elle répondait spontanément à un appel à l'aide. Il n'était donc question d'aucune rémunération en fin de contrat, contrairement à ce qu'avait semblé indiquer la petite bourse qu'elle avait fini par ranger. Ensuite, son action ne se limitait pas aux elfes. Elle aidait aussi les Hommes. Les shemlens. Nous sommes tous dans le même bateau. En ce point-là, la barde et le dalatien différaient grandement. Mais leur combat global semblait lui aussi différent. L'injustice que ciblait Lathbora était vieille de plusieurs siècles. Elle allait être longue à corriger. Elle allait demander de nombreux sacrifices, sur plusieurs générations. C'était un combat de long allène. Le genre de combat qui ne permettait aucune perte de temps. Car pour Lathbora, aider les hommes semblait être une perte de temps. De manière statistique, l'espèce entière était à rayer de la carte. Il voulait bien entendre que certains parmi les shemlens n'étaient pas si mauvais. Mais c'était une donnée dont il ne savait que faire. Argonia, elle, cherchait à changer les choses dans un lieu précis, à un moment précis. Oui, leurs combats n'avaient définitivement pas à la même échelle.
Le sourire du dalatien s'effaça doucement, balayé par une nouvelle vague de pensée. *C'est injuste, en un sens* Lathbora déglutis. il avait la gorge sèche, la soif le tiraillait, il s'en rendait compte à présent. Il reconnaissait la bonté en Argonia, la bonté de son entreprise. Mais pourtant, il trouvait sa quête injustement simple face à la sienne. S'en rendait-elle compte ? Tout le poids du monde pesait lourd sur ses épaules. Ce poids était partagé par les dalatiens. Ils avaient pour mission de se souvenir pour les autres elfes. Ils étaient les gardiens des anciennes coutumes, des anciens savoirs. Ils devaient vivres au jour le jour avec leur perte. Pour que les autres elfes puissent vivre libres, et qu'un jour, tous, retrouvent leur place. Oui, c'était un poids lourd, qu'ils portaient seuls. Et c'était injuste. La candeur d'Argonia en était la preuve. Elle était en train de caresser les plumes douces des oiseaux, en souriant. Peut-être même composait-elle en ce moment une nouvelle mélodie, de nouvelles paroles. Face à elle Lathbora avait la désagréable sensation d'être un vieil homme aigri. Pourtant, il fut un temps où il avait été heureux. Au début de son apprentissage, lorsque le maître Varathorn lui avait appris les enseignements de June. Lorsqu'il avait taillé, puis mis en forme ses premiers objets du quotidien, ses premières armes. Puis ses joies simples s'étaient taris, et les mots du conteur du clan avaient de nouveau raisonné à ses oreilles. Les paroles de son archiviste également. Et l'injustice datant de plusieurs siècles devint subitement trop lourde à porter pour le garçon trop appliqué qu'il était. Dans le pigeonnier, il releva la tête, quittant un instant ses poings serrés des yeux. Le sourire d'Argonia s'était également effacé de son joli minoi. Le cœur de Lathbora se serra. Cette brusque sensation l’inquiéta un moment, avant qu'il n'en comprenne la cause. Il ressentait de l'empathie pour cette fille. Lui qui n'avait jusqu'alors agi que par devoir, il semblait brusquement découvrir les pouvoirs de son propre cœur. Il fit un pas en avant, comme porté par l'envie de déposer sa main sur l'épaule de la barde, sans pour autant comprendre quelles pensées pouvaient lui assombrir l'humeur. Tuer, ne pas tuer, ce n'était après tout pas bien important, si . Lathbora n'avait pas eu le choix. Il ne l'avait jamais vraiment eu. Pourtant, tuer était parfois la solution la plus facile à prendre. Tuer les hommes qui les pourchassaient en ce moment même aurait été plus simple que de se cacher, changer de tenue, repérer les lieux en premier lieu. Mais là encore, qu'auraient appris ces hommes? Rien, ils ne seraient simplement morts. Là encore, les façons d'Argonia et celles de Lathbora n'étaient pas comparables. Il sourit à son dos, et effaça rapidement cette marque d'affection flagrante alors qu'elle se retourna de nouveau pour planter son regard dans le sien.

Elle le rassura, et il tenta de rester impassible à ses paroles. Elle n'avait pourtant pas tout à fait raison : il était la propre cause de son embarras. C'était lui qui, le premier, et sans aucune préparation, avait candidement mis les pieds dans cette ville inconnue. Elle ne lui laissa pas le temps d'argumenter, enchaînant sur un autre sujet, souriant de plus belle et emplissant la pièce de son merveilleux aura. Les pigeons et autres volailles se rendaient-ils compte de leur chance ?

Je ne suis peut-être pas le dalatien le plus représentatif des miens.

Répondit Lathbora et regardant dans le vide. Il était surtout seul, et cela rentrait forcément en ligne de compte. Argonia avait certainement dû rencontrer des chasseurs, armés jusqu'aux dents et défendant leurs frontières ou leurs proies. Ou bien avait-elle rencontré des bannis, au cœur sombre et amer. Il était hautement probable qu'elle soit entrée en contact avec un clan entier. Les âmes ouvertes et charitables ne rencontrée que peu de monde de l'extérieur. Elles étaient bien trop rares pour être partagées. Il ressentit soudainement le besoin d'en dire bien plus à Argonia. Il voulait lui expliquer tant de choses, maintenant que l'amertume avait quitté son cœur et allégé sa langue. Il voulait la questionner sur ses croyances, sur sa connaissance des Dieux. il voulait lui expliquer son vallaslin et tout ce qu'il impliquait. Il voulut partager avec elle son ressenti sur une vie nomade, puisqu'elle aussi en avait fait les frais. Mais il n'en fit rien. Au contraire, sa main avait recommencé à tirer sur les poils rares de son bras. Il avait fait une promesse. Celle du silence. Celle d'abandonner derrière lui toutes ces choses. Son clan, leurs coutumes et ses habitudes. Il avait fait le vœu de suivre le Vir Banal 'ras. La voie des ombres. Il n'était plus que l'instrument de la vengeance. Il ne respirait plus que pour rembourser cette dette de sang qu'avaient contractée les shemlens envers son peuple. Son engagement envers sa cause devait être total. Mais dans l'ombre de ce pigeonnier, dans l'ombre d'Argonia, il n'en avait plus la force. Puis, comme si elle avait pris conscience de son vacillement : elle l'acheva.

Il prit son temps avant de lui répondre. Extérieurement, il pouvait sembler fermé, ses yeux fixés dans le vide, sa petite ride de concentration séparant ses deux sourcils légèrement froncés. Ses deux bras sagement alignés le long de son corps. Il respira profondément, soulevant ses épaules de quelques centimètres. Puis, calmement, il se dirigea vers le centre du pigeonnier où un abreuvoir circulaire était suspendu aux poutres les plus hautes. Il l'inclina, faisant couler son eau limpide dans sa main en cloche, et bu. L'eau était plus propre et plus fraîche que celle disponible dans la plupart des bas-cloîtres qu'il avait visité jusqu'alors. Ces oiseaux étaient mieux logés et mieux nourris dans cette ville que les elfes, enfin, ce n'était pas encore le sujet. Il but et cela lui fit du bien, cela lui permit d'avoir les idées plus claires. Il prit un instant de plus pour écouter le silence relatif du pigeonnier, pour sentir les centaines de regards posés sur lui, attentifs. Parmi ces regards, il y avait Argonia. Il ne parvint plus à se retenir plus longtemps, laissant éclater un sourire radieux qui lui déchira les zygomatiques. Un sourire qui changea totalement la physionomie de son visage, le rajeunissant encore.

Tu ne peux pas savoir à quel point cela me touche que tu me considères présentement comme un ami. Si nous survivons à cette ville, je t'accompagnerais avec plaisir pendant un temps.

Peut-être avait-elle vraiment les moyens de l'aider à trouver ceux qu'il cherchait. Cette fois-ci, la culpabilité ne le rattrapa pas. Le Vir Banal'ras était bien loin. Il s'avança de nouveau vers elle, effleurant légèrement la tête crêtée d'un des oiseaux perchés non loin, qui roucoula de surprise. Une nouvelle fois le besoin de la toucher se réveilla en lui. Comme pour éprouver sa réalité. Il parvint à se retenir et goûta de nouveau au silence relatif.

Je crois que nous pouvons nous aventurer de nouveau à l'extérieur. Conduis-moi jusqu'à la fin de ta mission.

Il caressa de nouveau le crâne du même oiseau, soulevant ses plumes courtes du bout de son doigt sale. Son sourire ne s'était toujours pas évanoui, bien au contraire.

Je te promets cette fois-ci que je m'efforcerais de ne pas me laisser surprendre par de la fumée, de ne pas me prendre les pieds dans ma cape et de ne pas passer au travers du toit d'un pigeonnier.

D'humeur toujours légère, il conclut finalement, riant presque aux éclats :

Je serais sage.


Mar 16 Avr 2019 - 22:30

Eleanore de Jader
Eleanore de Jader

– Inquisition –

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Complainte de la Détrousseuse


HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!! TROP LUMINEUX !! TROP LUMINEUUUUUUUUUUUUUUUUX !!!!! Je me mettais violemment à rougir, détournant un instant les yeux. Mais pourquoi souriait il comme ça soudainement ?! Je n'étais CLAIREMENT pas préparée... Lui qui était si sombre, d'un coup qu'il illumine la pièce par son sourire et sa fraicheur d'être... Son sourire et son regard changeaient tellement. Et pour quoi ? Parce que je lui avais demandé d'être son... amie ? Il s'était rapproché, et j'avais du mal à contenir mon étonnement et ma gêne. Par parce qu'il souriait ainsi, mais parce que soudainement il était si... radieux ? J'étais sensible aux belles choses, et en cet instant il était beau, presque féérique. J'en avais des frissons, et un noeud étrange dans la gorge et l'estomac. J'essayais de cacher cela en me focalisant sur sa réponse, plus que positive. Non seulement il acceptait de devenir mon ami, mais en plus il voulait bien m'accompagner. Je ne pouvais que faire éclater ma joie. Au début timidement, puis de façon plus intese par l'expression de mon visage et mon rire cristallin.

"Ha ... C'est vrai ? Tu le penses vraiment ?! Je suis trop heureuse ! Ha ha ha ha !"

C'était comme si d'un coup il y avait des fleurs et des papillons de partout, que le monde était baigné d'une lumière dorée et joyeuse, même dans ce pigeonnier crasseux. Je regardais le dalatien avec des yeux pétillants, riant même alors qu'il plaisantait sur sa maladresse. Je me relevais, regardant toujours l'elfe et ne pouvant quitter des yeux son expression si fraiche et charmante. Il disait qu'il allait être sage, comme un enfant. Et c'était sans doute ce que nous étions tous les deux, des enfants juste pétillants et inconscients en ce moment. Prise au jeux, je levais une main pour lui ébouriffer rapidement ses courts cheveux, riant toujours.

"Hé hé hé, je n'en ai aucun doute Lath !"

J'entendis alors un bruit dehors, arrêtant mon geste et me figeant. Ce n'était que le bruit de la rue qui reprenait le cour de sa vie, les gens qui discutaient tranquillement, un brouhaha familier et rassurant. Je souriais, m'éloignant du dalatien.

"Je crois que nous pouvons y aller. Ce n'est plus très loin."

Je me remettais des mes émotions, mais irradiais toujours de joie. En observant rapidement autour de nous, il fut facile de retrouver des poutres non pourries, et de remonter avec un peu d'agilité. De retour sur les toits, je prenais un autre chemin, nous rapprochant des maisons plus modestes. Nous redescendions dans les rues, et cette fois au détour d'un chemin je fis bien comprendre à Lathbora de rester caché là où il était. Sans bouger, sans se montrer. J'allais vers une maison, toquais à la porte et attendis. Une elfe d'un âge mur en sorti, me regardant avec suspicion. souriante, je lui disais que des "Amis" m'avaient dit qu'elle avait perdu un objet de valeur. Je lui donnais la petite bourse, qu'elle ouvrit avec curiosité. Il y avait quelques pièces mais surtout... une bague. en voyant la bague, elle se mit à pleurer, mêlant remerciements et soupires mélancoliques de son mari tué par des Shems. Je repartais de mon côté, souriant et sans avoir demandé la moindre récompense. Je retour auprès de ALthbora, je lui décochais un nouveau regard plein de malice. Ma tâche était enfin terminée.

"Alors Lath ? Prêt à sortir de cette ville ?"


Mer 17 Avr 2019 - 9:20

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Complainte de la Détrousseuse



La bonne humeur de Lathbora eut l'effet d'une torche lâchée négligemment dans une flaque d'huile. L'incendie ainsi provoqué était toujours plus brûlant, aveuglant et sauvage. Argonia était ce nouveau feu, si dangereux. Car, même si sa nature souriante et joyeuse était indéniable, ses yeux n'avaient encore jamais autant pétillais. En acceptant de ne pas en rester là, de ne pas disjoindre leur route dès à présent, Lathbora prenait le risque de retarder sa recherche. Il prenait surtout le risque de ressentir plus de... sentiments. Lui qui avait passé sa vie à se couper des autres, volontairement ou non. Lui qui avait toujours ressenti une paroi de verre invisible, comme un champ de forces, le séparant des autres. Ce visage exotique, nu de toute expression de foi, ne cessait pourtant de l'intriguer. Était-ce ces yeux rieurs ? Ou alors le mystère intact qui entourait toute sa personne ? Le frisson de la découverte ? Lathbora se sentait tout aussi troublé qu'il y a des années où, une dague en main, il avait tué pour la première fois. Mais dans ce pigeonnier, il avait bien moins peur.
Argonia brisa définitivement le mur de verre métaphorique qui courait encore autour de Lathbora : elle fit un pas en avant, le dernier pas qui les séparait, et ébouriffa les cheveux du dalatien. À ce nouveau contact, Lathbora ne recula pas. Il contrôla le spasme de ces muscles, décidant consciemment d'accepter ce geste qui, il le décréta, devait être une démonstration d'affection. Il ressentit tout de même un peu de gêne, et son sourire se ternit quelque peu. Son corps entier s'était refermé, et il sentait comme une brûlure, là où elle avait posé la main. Encore ce feu et ses dangers. En dedans, sous le couvert de son crâne, des questions tournaient sans cesses. Des questions qu'il se refusait d'écouter. Personne ne savait de quoi demain serait fait. Lui non plus.

Comme lui, elle écouta le silence. Ils avaient assez abusé de l'hospitalité des oiseaux. Découvrant une poutre solide, ils se hissèrent hors de la pièce, et reprirent leurs marche. Libéré de toute crainte, de toute pensée, Lathbora se laissa docilement guider par Argonia sur ces toits infinis. Mais comme annoncé, leur cheminement prit très vite fin et ils retournèrent enfin dans la rue. Argonia lui demanda clairement de rester caché, à l'ombre de cette statue. Elle se glissa à l'angle de la rue, disparaissant de la vue du dalatien. Il regarda le ciel entre la cime des habitations, sa couleur grise appelant le froid. Il regarda ses mitaines, tout aussi grises. Puis il se mit à longer le mur, aussi plat qu'une feuille, son manteau de laine s'accrochant aux aspérités de la surface, rendant sa progression oins aisée. Il arriva juste à temps pour voir la porte d'une petite maison délabrée s'ouvrir, et une elfe apparaître. La vue de ces oreilles en pointes, transparaissant entre les mèches d'une tresse à moitié défaite, fit du bien au dalatien. Il n'était pas encore tout à fait prêt à voir sa nouvelle amie, la barde, interagir positivement avec des shemlens. Il était encore trop fragile. Lorsque la petite bourse passa de main en main, Lathbora retourna contre la statue, levant brièvement les yeux sur son visage pétrifié, aplani par les intempéries. Il avait vu tout ce dont il avait besoin. Il avait vu Argonia aider.

Elle le rejoignit finalement dans l'ombre de cette figure shemlen. Il était temps pour eux de quitter cette ville. Calmement, la tête haute, mais la capuche rabattue sur son visage et sur ses tatouages, Lathbora passa dans le dos des gardes, soulagé. Les portes de la ville furent enfin en vue. Des grilles de fer forgées, recouvertes d'or. Ouverte, heureusement. Une nouvelle fois les gardes ne les stoppèrent pas. La cithare d'Argonia, bien en vue sur son épaule, suffisait à lui assigner une fonction. Suffisait à justifier ses déplacements. La bosse dans le dos de Lathbora aussi, certainement. Ils longèrent un long couloir à ciel ouvert, bordé de nouvelles statues immaculées. Leurs yeux vides les suivirent alors qu'ils s'éloignaient.

Lathbora espérait ne plus jamais revenir dans cette ville de fou. Il souhaitait mettre le plus de distance entre lui et ces petits masques ridicules. Il souhaitait prendre congé des shemlens, du moins un temps.

Il était à la recherche de ceux qui venaient en aide aux elfes. À la place, il avait rencontré Argonia. Il avait fait la connaissance de celle qui venait en aide.
*Bien, c'est déjà un début. Un bon début*

Il sourit au vide, soulagé. Il sourit au vide et creusa sa mémoire, à la recherche de quelque chose de précis. Trouvant enfin, il se mit à chanter, frappant sur son plastron au travers de son manteau, pour donner le rythme exact :

Camarade, retiens ta voix, j'implore ta pitié.
A tout mon corps tu le vois, je suis à tes pieds.



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