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Mar 30 Avr 2019 - 0:50

Anonymous
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Après la Tempête


Intérieurement rassurée de voir le Dalatien faire un mouvement de recul pour laisser son amie citadine parler, Béatrix était contente de voir ces elfes prôner la discussion pour le moment. Elle avait quelques stéréotypes envers eux, mais elle avait toujours douté de leur côté sauvage que leur attribuait la noblesse car, en effet, elle n’avait jamais vu un seul acte se rapprochant de la sauvagerie commit par un elfe. Dans les bals, par contre … Elle écouta attentivement la réplique de la rousse. Directe, éloquente et intelligente. Elle ferait des ravages à la Cour, ça, c’est certain.

“ Je ne parlais pas de mes privilèges d- „

Elle s’interrompit d’un coup lorsque le Dalatien lui sauta dessus pour lui arracher sa lame et passer derrière elle pour la menacer avec cette même lame. L’interruption dans sa réponse fut la seule marque de sa surprise, son expression ne changeant pas d’un poil et ne bougeant pas un seul membre. Elle resta là, les mains en l’air, sans bouger sous la prise d’otage surprise. Chose que beaucoup feraient par peur, mais elle, c’était par excès de confiance. Elle eut, pendant une légère seconde, l’envie de laisser glisser un sourire narquois, mais elle se retint. Ce genre de provocation n’avait pas lieu d’être et était beaucoup plus Béatrix que Jenifael. La Dame écouta les directives menaçantes que le Dalatien chuchotait à son oreille et dû réprimer un autre sourire.

“ Si je voulais vous faire du mal, je ne t’aurais pas laissé me désarmer. Si ça peut te rassurer, je te laisserai entre ton amie et moi, comme ça, ce sera facile pour toi de me tuer. „

Malgré toute sa confiance, le sourire qui dessina les lèvres de cet elfe en reculant fit froid dans le dos de Béatrix. Il était rare pour une noble de ne pas être en contact avec un seul assassin à son âge, surtout vu son rôle et elle devait admettre que c’était plutôt déstabilisant. Elle nota mentalement à quel point l’homme pouvait être dangereux avant de baisser lentement les bras.

“ Comme je disais, je ne parlais pas de mes avantages de barde. Je n’en ai pas vraiment et je ne les désire pas tant que ça. Je faisais plutôt référence à mes avantages d’humaine. Ce monde est raciste, vaut mieux l’utiliser à notre avantage, hm ? Et comment aider ? Un cerveau de plus aide toujours et vous êtes intelligente, je suis sûre que vous voyez déjà les bons points de vous trimballer une humaine qui est de votre côté. „


“ Haa.... Ce n'est pas la peine de compliquer la situation.... Venez, ne restons pas là. Et Lath, attention.... „

Ils commencèrent à s’éloigner, acceptant que Jenifael les suives. Pour être honnête, elle ne savait pas du tout si c’était la plus difficile ou la plus facile de sa mission. Leur petit duo était rapide, léger et surtout silencieux. Elle se félicita silencieusement d’avoir autant pratiqué sa démarche beaucoup plus discrète que chevaleresque. Tandis qu’elle mettait en pratique la mesure de sécurité qu’elle avait si gentiment offerte au Dalatien, la rousse continuait de questionner Béatrix, montrant clairement que sa confiance n’était pas du tout gagnée. Elle évoqua Michel de Chevin, un piège facile à tendre. Béatrix restant alerte, décida en un éclair que cette question resterait purement optionnelle.

“ Je ne peux pas faire plus en ce moment pour vous convaincre. Tout ce qui peut montrer ma bonne volonté son mes actes. Pour ce qui en est de Michel de Chevin, en quelque sorte … Il est comme mon idole. Il a tout sacrifié pour faire ce qui était juste et rester fidèle à ses principes. C’est en entendant qu’il avait participé à l’évènement en supportant les Elfes que j’ai trouvé le courage de faire comme lui. „

Elle laissa un court silence glisser sur leur trio, gardant un œil discret sur l’épée que lui avait dérobé le Dalatien. Comme elle l’avait dit, Béatrix avait épuisé les avantages que son éloquence pouvait lui offrir, avantage plutôt mince vu ses compétences orales limitées. Tout était entre leurs mains désormais, mais l’idée d’être complètement désarmée dans un bascloître où plusieurs factions pouvaient faire couler le sang entre elles ne lui plaisait pas du tout. N’importe qui n’oserait pas si aventurer sans arme.

“ Si je peux me le permettre, que se passera-t-il si jamais nous nous faisons attaquer ? J’aimerais avoir un moyen de me défendre au cas où. Je ne veux pas être un poids lourd pour vous. „

Mar 30 Avr 2019 - 10:19

Anonymous
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Après la tempête



La main qu'Argonia avait refermée sur son bras était ferme. Pleine de sous-entendus. Maître Varathorn avait eu le même genre d'accroche sur son épaule un jour où il c'était accidentellement brûlé lors du façonnage d'une pointe de flèche au cœur de l'atelier nomade de son clan. Ce genre d'éteinte transpirait le reproche et l'inquiétude. Qu'avait-il fait de mal ? S'était-il montré une nouvelle fois imprudent ? À bien y réfléchir, l'offre de la shemlen aurait pu être un piège. Piège dans lequel Lathbora s'était bêtement jeté. Heureusement, il ne lui était rien arrivé, et heureusement encore, il avait maintenant une épée supplémentaire pour protéger Argonia. Et la shemlen possédait une arme de moins. Avec un peu de chance elle n'en possédait même plus du tout. Mais cette idée semblait trop belle pour être sérieusement envisagée.

La barde rousse menait une nouvelle fois leurs déplacements. Elle semblait prudente, marchant plus lentement qu'à son habitude. Après tout, ils pataugeaient encore dans des flaques de sang. Un genre de message qui poussait toujours à redoubler d'attention. L'odeur de fer, omniprésente, rappelait au dalatien sa forge. Il n'avait jamais été dérangé par le sang. Il était impossible de suivre la voie des ombres sinon. N'empêche, même à ses yeux, ce qui s'était produit ici était une boucherie. Pas une rue ne semblait avoir été épargné lors du massage. Il repensa aux deux jeunes enfants croisés plus tôt. À leur peur encore vivace. Lathbora serra le poing autour de son épée nouvellement acquise. Argonia tourna encore à l'angle de rue suivante. Que cherchait-elle à atteindre ? Finalement, à cause de l'arrivée de la shemlen, les deux amis elfes n'avaient pas eu le temps de discuter de leur avancée. Lathbora n'avait pour le moment aucun moyen de connaître les intentions d'Argonia. Il cherchait à les découvrir, en écoutant d'une oreille discrète la conversation qu'elle entamait avec l'humaine. Cherchait-elle à gagner du temps ? Sur sa droite, une porte défoncée, une petite pièce éventrée et aucun de ses habitants. Lathbora pensa une nouvelle fois à son clan, à l'état pitoyable dans lequel il avait été, après l'attaque des loups-garous. Il pensa à sa forge. Il pensa à la forge. Peut-être en avaient-ils une dans ce bas-cloître ? Il sentit l'envie de s'y rendre, l'espoir d'y découvrir leur artisan, toujours vivant. Un elfe, tout citadin qu'il soit, avec qui il aurait un point commun. Il pourrait l'aider à relancer son feu, à forger de nouveaux gonds pour leurs portes, à tailler de nouvelles portes. Il pourrait aider concrètement ces elfes. Après tout, la politique ne l’intéressait toujours pas; Ce Michel de Chevin ne l'intéressait pas le moins du monde, et cette soit-disant barde humaine non plus.

Il fit un moulinet supplémentaire avec sa nouvelle épée, par habitude. La lame était bien équilibrée, le poids agréable pour ses petites mains. Mais ça n'en restait pas moins une lame humaine, marquée de toutes leurs richesses. Lathbora n'avait que faire d'une telle arme. Si un combat devait éclater de nouveau dans ce bas-cloître, un combat opposant les shemlens et les elfes, Lathbora ne l'utiliserait pas. Les hommes qu'il devait tuer ne devaient pas tomber avec honneur. Non, il devait les surprendre, leur arracher un cri étouffé de surprise, avant de les poignarder à de nombreuses reprises dans leur dos, lacérant leurs peaux et leurs muscles. Ils devaient souffrir avant de disparaître dans la douleur. Cette épée l’encombrait trop dans son projet. Elle entraverait ses mouvements. Il tâcha de la fixer dans son dos, entre son plastron et sa tunique, mais la lame n'y rentrait pas. Il n'avait pas de ceinture pouvant la supporter non plus. Il fit un autre moulinet, tachant de trouver une solution, lorsque l'humaine parla de nouveau.

Vous voulez votre arme ? Allez la chercher !

Il visa, et lança l'arme comme un javelot, passant loin au-dessus des toits qui bordaient la rue. Cette femme était un fardeau. Il n'y avait pas à pinailler là-dessus. L'arme atterrit dans un bruit sourd dans la rue voisine. Un bruit de boue. Il profita de l'occasion pour se mettre en arrière du groupe. De là, il pourrait trouver le meilleur moment pour s'éclipser, et pour chercher la forge. Il devait, lui aussi, prouver ses intentions aux survivants. Il chercha à croiser le regard d'Argonia. À la rassurer. Il n'allait plus lui causer la moindre inquiétude, et faire les choses bien pour une fois. Et lui n'avait aucune crainte. Il savait son amie parfaitement capable de se défendre par elle-même. Elle n'avait pas besoin de lui pour ça. Il n'avait plus qu'à attendre le bon moment pour s'éclipser.

Mer 8 Mai 2019 - 20:58

Eleanore de Jader
Eleanore de Jader

– Inquisition –

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Après la Tempête


Nous avancions dans les ruelles, et j'écoutais d'une oreille l'humaine tout en gardant un oeil sur Lathbora. Il était amusant à regarder, car il semblait très content d'avoir une épée, sans pour autant vraiment savoir quoi en faire et où la mettre. Je ne savais si je devais pouffer de rire ou bien m'attrister de son comportement aussi agressif. Quant à Jenifaël... J'avais du mal à croire qu'une simple admiration allait la lancer sur les traces de son héro, alors qu'il était dans une telle affaire macabre. Je soupirais intérieurement, ne pouvant m'empêcher de continuer à fermement (mais gracieusement) lui faire comprendre que je n'étais pas encore convaincue.

"Vos intentions sont bien héroïques et romanesques, mais permettez moi tout de même d'être quelque peu sceptique. Vous n'êtes pas elfe, et c'est un terrain miné que le bas-cloître pour un humain. A moins qu'il soit votre mentor, un ami important ou votre amant je vois difficilement une raison personnelle de plonger là-dedans. "

Nous marchions d'un bon pas, je savais à peu près où aller. Il était étrange de voir ces rues aussi vides, et ces tâches de sang... On pouvait vraiment qualifier cela de massacre. Je me concentrais pour contenir ma peine et mon horreur, mon coeur se pressant en voyant cette injustice et mes oreilles écoutant à peine l'humaine qui suppliait presque qu'on lui rende son épée. Mais la réaction de Lath, encore une fois, me prit de cours et me sortit de mon état un peu ailleurs. Avec stupéfaction, je le vis lancer rageusement et pourtant avec précision l'épée au loin. Je le fixais avec de grands yeux, le regardant se mettre derrière nous avec humeur. Mon regard faisait le chemin entre Lathbora, Jenifaël et le toit derrière lequel l'épée avait disparu.

"Lath.... Sérieusement ? "

Ca commençait bien.... Quelque chose me disait que cette mission des "amis" n'allait vraiment pas être facile. Pas avec un elfe ronchon et hypersensible de la dague et une humaine aussi étrange que suspecte. Je poussais un soupire, me massant un instant les tempes... tout allait bien se passer, il faut rester positive ! Je regardais de nouveau l'humaine, affichant un air gêné et embarrassé.

"Haa..... Il faut l'excuser, il est très méfiant envers les humains. Mais bon, il ne vous a pas tué alors on va dire que c'est déjà un progrès, non ~ ? "

Je me tournais vers Lathbora, espérant obtenir de lui une quelconque explication ou (très peu probablement) des excuses. Mais il avait disparu. Je regardais de façon encore surprise l'endroit où il s'était trouvé quelques instants plus tôt, avant de me tourner vers l'humaine. Lathbora faisait ce genre de chose parfois, quand nous étions ensemble sur les routes. J'avais appris à comprendre qu'il faisait cela quand il était gêné, dans une situation embarrassante ou qu'il avait besoin de s'éloigner d'humain en raison de sa colère. Mais je ne m'attendait pas à ce qu'il m'abandonne maintenant. J'étais déçue, un peu peinée mais... Je devais avancer. J'avais une mission, et bien que cela me blesse je devais aller de l'avant. Je retenais un énième soupire, et me rapprochais de l'humaine. Si nous n'étions plus que deux maintenant, il fallait qu'elle puisse se défendre.

"Allons chercher votre épée... Je ne suis pas à l'aise de vous laisser sans rien, surtout si Lath n'est pas là pour assurer nos arrières. "

Je ne lui faisais pas confiance, mais cela ne servait à rien d'avoir un poids mort avec soi. Je devrais tout simplement faire plus attention à mes arrières et à ses mouvements, c'est tout. Pas comme si cela changeait quelque chose au quotidien des Bardes. Je changeais de chemin, faisant un détour pour récupérer l'épée avec elle. Nous allions dans des ruelles plus petites, le bâtiment que nous devions contourner étant un amas de petites maisons imbriquées les unes dans les autres et difficile à passer au travers. Un vrai labyrinthe. Tout en marchant, et espérant que cet acte de charité envers son épée ait un quelconque effet, je lui demandais ce qu'elle pouvait bien savoir sur cette affaire.

"Bon, admettons que vous êtes là sur les traces de votre héro... Qu'avez-vous appris d'utile jusqu'à présent sur cet incident ? "

Je la regardais de mes yeux perçants, espérant qu'elle allait pouvoir me donner des indices supplémentaires. On en sait jamais tout peut arriver.


Jeu 9 Mai 2019 - 0:57

Anonymous
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Après la Tempête


Béatrix gardait un œil sur le Dalatien qui s’amusait avec SON épée. Comment ce petit bout d’homme pouvait avoir la voix et le regard glacial d’un assassin et ensuite s’amuser ainsi, avec tant d’innocence ? Bon, il était évident qu’il gardait un œil sérieux et discret sur la supposée barde, mais le contraste était quand même présent. Béatrix remarqua également les quelques regards amusés et attendris de la rousse, c’était évident qu’ils étaient bien plus que des compagnons de mission. Quoi exactement ? Elle ne pouvait pas le dire, mais il y avait de l’amitié dans le mélange. Ça expliquait la personnalité agressive et protectrice des deux elfes. La barde manifestait toujours de manière bien évidente son avis par rapport à l’image qu’offrait Jenifaël. Elle était à la fois intelligente et méfiante, une épine à laquelle elle aurait dû s’attendre. Profitant toujours de la capuche cachant la majorité de ses traits, Béatrix afficha un léger sourire rêveur.

“ Il n’était rien de tout ça. Un héro dont j’ai souvent entendu les louanges. Je pèse mes mots lorsque je dis que c’est un idole. Tout ça me terrifie, j’aimerais pouvoir partir, mais le voir agir ainsi me motive à me battre pour mes idéaux, à sortir de ma zone de confort ! Je vois tout ce sang et … Et je comprends que c’est lâche de simplement vouloir ma petite vie dans mon coin. Je peux tellement faire pour vous aider et, grâce à Michel, je crois sincèrement que ça en vaut la peine. J'espère qu'un jour tu trouveras quelqu'un qui te pousseras à courir après tes rêves comme ça. „

Une pointe d’énergie dans la voix, un geste du bras pour désigner leur environnement et surtout, surtout, une émotion étouffée. Quelqu’un qui osait se confier à des inconnus, partager ce qui tenait le plus à cœur pour Jenifaël, ce qui la faisait respirer. Jamais ça n’allait convaincre la rousse, mais ça restait la meilleure solution. De plus, à force d’essayer de convaincre, Béatrix allait se vendre. Elle se prêtait donc au jeu en approfondissant avec passion et prudence les idées de Jenifaël. « Plus jamais. » Se répéta la Championne intérieurement. Elle avait l’impression de bien faire ça et ça la dégoûtait encore plus. Béatrix serait incapable de décrire la surprise et la colère qu’elle ressentit en voyant le geste du Dalatien. Un grand nombre d’insulte passa dans ses pensées tandis qu’elle regardait l’épée disparaitre au loin. Elle sera les poings une demi seconde pour contenir sa colère et elle pinça l’arrête de son nez en relâchant un soupir exaspéré qui trahissait l’étendue de son irritation.

“ T’étais obligé de faire ça ?! „

“ Haa..... Il faut l'excuser, il est très méfiant envers les humains. Mais bon, il ne vous a pas tué alors on va dire que c'est déjà un progrès, non ~ ? „

“ On va jamais réussir à faire coopérer nos deux peuples si on continue à se ridiculiser comme ça ! „

La voix de Béatrix se durcit sous la frustration tandis qu’elle se tournait vers l’elfe à l’air gêné. Elles se tournèrent à l’unisson vers le Dalatien, l’une souhaitant sûrement le défendre et l’autre souhaitant faire valoir son point, mais il avait disparu.

“ Oh, génial ! On fait quoi maintenant ? „

Il était hors de question que Béatrix manifeste son intérêt de retrouver son arme. Bien que cela soit douteux, elle devait prouver son point à la barde. Elle devait être prête à prouver sa bonne volonté et s’offrir ainsi était l’un des premiers actes importants pour offrir un rapport de force différent. Elle remarqua la tristesse de la rousse et, malgré la situation, Béatrix sentit son cœur se serrer. Elle ne s’était que très rarement liée d’amitié et elle n’avait jamais ressenti un sentiment de trahison comme celui-là.

“ Allons chercher votre épée... Je ne suis pas à l'aise de vous laisser sans rien, surtout si Lath n'est pas là pour assurer nos arrières. „

“ Merci … „

Béatrix souffla cette réponse dans un soupir en baissant la tête, une partie d’elle s’en voulant de son éclat précédent. Cela devait être très difficile pour eux. Tout ça. Tandis que la Championne offrait toute sa confiance à l’elfe pour la guider dans le labyrinthe, notant au passage que le nom du Dalatien était Lath, elle écouta la question de la barde. Elle relâcha un soupir las.

“ J’ai grandement sous-estimé la haine que portent les elfes envers les humains. Je ne sais pas si c’est par innocence ou idéalisme, mais je pensais que la simple idée d’une humaine voulant aider serait suffisant. J’ai essayé d’offrir un peu d’or, des sommes qui aident à se nourrir pour plusieurs jours, mais tout ce que j’ai eu, c’était un témoignage dénonçant un Chevalier suivant la mère d’un pauvre petit jusqu’à leur domicile pour l’empaler … Quel monstre … Ensuite, je vous ai trouvé. „

C’était réellement tout ce qu’elle savait, malheureusement. Ils arrivèrent finalement sur la rue où reposait l’épée légèrement abîmée. Béatrix jeta un regard à son acolyte pour être sûre qu’elle la laissait la prendre et elle s’exécuta calmement. En se relevant, elle tendit doucement le manche vers la rousse.

“ J’étais sérieuse. Tout ce que je veux, c’est un couteau. Si tu me laisses mon arme, je te jure que je vais te protéger de ma vie. „

Ça, c’était très facile pour Béatrix. L’entièreté de son apprentissage – ainsi que de son perfectionnement – était basée sur la protection d’autrui. Elle n’allait pas se gêner d’utiliser les points forts de la Championne pour solidifier l’image de Jenifaël.

Jeu 9 Mai 2019 - 9:45

Anonymous
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Après la tempête



Lathbora se carapatait le plus vite possible, aussi silencieusement qu'un chat. Plus il s'éloignait plus un sourire s'étendait sur ses lèvres, il se félicitait lui-même d'être parvenu, enfin, à s'éloigner de l'humaine. Elle ne lui inspirait pas confiance. Mais alors là, vraiment pas. Toute cette gentillesse, cette politesse et cette vilaine manie de tout pouvoir justifier... Lathbora était plus à l'aise avec les shemlens franc, ceux qui lui crachaient leur haine ou leur salive directement au visage. Et encore, même avec ceux-là, ... Les choses n'étaient pas non plus naturelles. Oui, Lathbora n'était pas à l'aise avec les shemlens. Et ce désamour avait commencé très tôt, avant même d'en rencontrer un, en personne. Autour du feu de camp de leur clan, Lathbora était toujours l'enfant le plus terrorisé par les histoires exagérées de leur compteur. Toutes les nuits, il rêvait de géants rustres aux oreilles difformes, pénétrant dans leur camp pour leur voler leurs biens les plus précieux, pour enlever la grande majorité d'entre eux. "Ta peur ne te sert à rien." Lui avait dit un jour Zathrian, alors qu'il s'était une nouvelle fois réveillé en pleurs. "Tu dois la convertir en colère. Car c'est de la colère que tu devrais ressentir lorsque quiconque s'empare de tes biens, ou de la vie des tiens."

Dans le bas-cloître de Val Royeaux, son sourire fini par s'estomper progressivement et ses pas ralentirent. En tournant ainsi les talons, il prenait le risque de laisser l'humaine en compagnie d'Argonia. Et si cette humaine s'en prenait à Elle ? Il n'espérait qu'une chose : que son amie ait saisi sa volonté, ait vu clair dans son stratagème. Alors, elle aurait fui comme lui, se détachant de l'humaine pour le bien de leur mission. Ce jet d'épée n'était, au final, qu'une diversion. Il espérait qu'elle n'était pas resté auprès d'elle, pire, qu'elle n'allait pas l'aider à retrouver son arme...

Argonia, elle, n'a peur de rien.

Annonça Lathbora à haute voix, une légère pointe de fierté transparaissant dans l'inflexion qu'il soufflait aux mots. Mais sa fierté recouvrait avec peine l'inquiétude grandissante qui finirait par le submerger. Quelle inconscience ! Il l'avait abandonné. Il l'avait laissé avec une humaine passablement énervée, par ses propres soins. Il avait fui. Il s'était montré lâche. Lathbora lutta contre l'envie de rebrousser chemin, de s'excuser platement, et de suivre sagement. Des excuses, il devrait en formuler plus tard, et des sincères, aux deux parties. En attendant, il devait se reprendre : il avait une mission à accomplir.
Le dalatien avait à présent visité suffisamment de bas-cloître pour savoir précisément où chercher l'échoppe voulue. Il fila dans cette artère qui s'élargissait, déboucha sur une placette en désordre. Il entrevit l'arbre sacré, dont il choisit d'ignorer les stigmates, et sut qu'il était arrivé au bon endroit. Mais ici aussi, il ne subsistait aucune trace apparente de vie. Après une nouvelle hésitation, il traversa la place et pénétra dans un bâtiment à la façade largement ouverte.

Il y a quelqu'un ?

Demanda-t-il sans obtenir la moindre réponse, écartant du pieds une grande partie des décombres. Il laissa s'écouler deux nouvelles secondes, avant de se mettre finalement au travail. Comme il s'y était attendue, la forge était désormais éteinte. Par chance, des braises faméliques subsistaient dans son âtre. Lathbora fit rapidement le tour de la petite pièce de travail, constatant les dégâts qu'elle avait subis. Il ignora les sillons creusés au sol, les traces plus sombres là où le sang avait imbibé la terre. Il jura entre ses dents lorsque son pied nu s'enfonça sur un objet métallique perdu dans la poussière. Évidemment, en considérant les événements, cet endroit n'était pas aussi bien tenu que sa forge nomade. C'était à lui de prendre garde où il mettait les pieds, lui qui n'avait pas le luxe de porter des chaussures. Il continua son tour, sentant le fourmillement familier de l'anticipation envahir l'extrémité de ses doigts. Il avait hâte de frapper le fer, de forger quelque chose, n'importe quoi. Mais il lui fallait d'abord remettre le local en état de fonctionnement. Il redressa la table de travail en tremblant sous son poids, y rassembla les outils éparpillés ça et là, les alignant pour mieux les observer. Certains manquaient à l'appel, c'était indubitable. Il s'intéressa ensuite au feu de la forge : muni d'un soufflet abîmé, il chercha à attiser les braises. Lorsqu'elles repartirent, il y balança les restes de bois explosés qui maculaient le sol. Au bout de maintes efforts, les flemmes montèrent des débris, nourries et vivaces. La forge reprit vie. Le dalatien recula, la couvant du regard. Il allait falloir un certain temps avant qu'elle n’atteigne une température digne pour le travail du fer. Mais au moins, il avait insufflé un peu de vie sur cette place. Il s'agita de nouveau, mettant encore un peu plus d'ordre dans le local. Il réorganisa les plans de travail, entassa les matières premières, et finit par se laisser tomber sur un siège crasseux, mains tendues devant lui en direction des flammes.
La vie était étrange. Ne venait-il pas de reproduire, très exactement, un événement de son propre passé ? N'avait-il pas dû faire repartir sa propre forge après le massacre subit par son clan ? Et ce retour brusque à la réalité n'avait-il pas été le premier déclencheur de sa colère ? Il croisa les bras, perdant son regard dans les flammes. Il ne lui restait plus qu'à espérer que son acte ne serait pas pris tels quel par les elfes citadins. Eux, au moins, avaient le choix. Cette forge pouvait servir à leurs besoins, et non à ceux de la guerre, comme il en avait été le cas pour Lathbora. Son clan, amoindrit, s'était retrouvé en première ligne de la guerre contre l'enclin. Il n'avait pas eu le temps de se reconstruire. Ces elfes-là, le pouvaient.

Lathbora se leva brusquement, faisant chuter la chaise derrière son dos. Il devait s'occuper les mains, fuir ses souvenirs douloureux. Mais que faire ? La forge n'était pas encore prête pour le gros oeuvre, mais elle était en revanche à présent dans un état acceptable. Après un nouveau tour inconscient, il se saisit d'un bout de bois assez solide, probablement le restant d'une porte, et se mit à le tailler distraitement à l'aide de sa propre dague : les outils pouvant servir d'arme avaient depuis longtemps disparu de la forge. Un nouveau marqueur subtil de la violence qu'avait dûe atteindre le conflit. Il tailla distraitement le manche d'une flèche, tout en se positionnant, fier et droit, à l'entrée de la forge. Dans son dos, le feu continuait de chauffer, crépitant et chuintant. Il prit une profonde inspiration, ouvrit les pans de son manteau sur son armure dalatienne pour crier haut et fort son appartenance. Puis, il cria d'une voix forte, profonde :

Je veux aider !


Le son résonna un moment contre les murs délabrés des habitations environnantes. Peut-être y avait-il encore quelqu'un dans ce bas-cloître. Peut-être allait-on répondre à son appel.

Jeu 9 Mai 2019 - 11:34

Eleanore de Jader
Eleanore de Jader

– Inquisition –

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Après la Tempête


La réaction de l'humaine était compréhensible. Pleine de colère et d'incompréhension, mais malheureusement ce n'était pas la meilleure des réactions face à Lathbora. Sans doute ce dont il avait l'habitude, mais pas le mieux pour éviter de le braquer. Sa disparition n'aida pas non plus à calmer Jenifaël, et ce n'est que mon excuse et l'intention d'aller chercher cette épée qui semblait la rasséréner. J'espérais ne pas le regretter... sur le chemin, l'humaine s'étonna de la haine des elfes envers les humains. Elle ne s'attendait pas à autant de réaction, mais en un sens elle n'avait sans doute jamais vraiment rencontré d'elfe qui oserait parler à coeur ouvert de ce qu'ils ressentent envers leur situation et les humains. Aucun elfe sain d'esprit ne se risquerait à provoquer la colère des Shems pour ensuite qu'elle retombe sur eux. Ou pire, sur leur famille, et tout la communauté. Le silence des elfes suite au massacre était un très bel exemple de cette réaction de protection. Assez naturellement, j'expliquais que cette réaction bien que peu visible chez les elfes en général n'était pas une émotion anodine pour autant, et plus généralisée qu'on puisse le croire.

"Vu ce que les elfes des cités subissent, je suis même étonnée que vous puissiez penser que le moindre elfe puisse bien penser des humains. Mais Lathbora est un Dalatien, et son cas est... particulier. Tous les elfes et Dalatiens ne sont pas comme ça, mais vu les circonstances comprenez note méfiance encore plus exacerbée. "

Je souriais en coin, pensant à tous ces préjudices que les humains affligeaient aux elfes, mais également à leur propre espèce de plus basse extraction sociale. Mais est ce que les elfes seraient meilleurs si les rôles étaient inversés ? Je n'en étais pas si certaine... Je préférais en vouloir au système plutôt qu'à toute une espère, et cela me convenait bien ainsi. Comment vivre sinon avec un coeur aussi noirci de douleur et de ressentiment ? Je ne pouvais le faire, pas comme Lathbora qui semblait tant en souffrir. L'humaine elle, semblait quelque peu détachée et inconsciente de cela. Sans aucun doute une personne qui n'était pas de basse extraction, à minima bourgeoise. Les elfes n'allaient pas lui faire confiance ainsi, et le peu d'information qu'elle m'avait donné en était la preuve. Cependant, cela montrait la violence et la cruauté de ce massacre. C'était insensé. Ces humains sont ils devenus fous de rage et ivres de puissance ? Nous arrivions enfin devant l'épée, que je laissais à Jenifaël le soin de ramasser. Elle me tendit le manche, comme nouvelle preuve de sa bonne volonté. Je la regardais avec un léger étonnement, finissant par esquisser un petit sourire et poser sur elle des yeux quelque peu amusés.

"Ce n'est pas mon type d'arme, elle me gênera plus qu'autre chose. Je préfère que vous l'ayez pour vous défendre vous même. Qui sait quelle autre personne est sur cette piste. Ne me le faites pas regretter... "

J'étais un peu moins réticente à l'idée de travailler avec elle. Bien que son histoire ne tienne pas trop la route, je sentais en elle un bon fond et une envie de bien faire. Dans quel but ? Ca je ne le saurais jamais. Mais il était bien rare dans les bas-cloitres de trouver des humains souhaitant aider avec autant d'humilité. Je pouvais sentir qu'elle prenait beaucoup sur elle, qu'elle devait avoir une fierté qu'elle devait sans aucun doute ravaler devant les inepties et les démonstrations agressives de Lathbora. Maintenant que nous étions ensemble, il fallait travailler ensemble. Avoir une humaine dans l'équipe était un handicap, mais il n'est pas dit que cela m'empêchera de faire mon travail. Je regardais autour de nous, voyant que nous n'étions pas vu ni vraiment observés. Il n'y avait pas de fenêtre, c'était déjà ça. Me rapprochant et parlant un peu plus bas, je me décidais enfin à dévoiler mes maigres cartes.

"Bon, pour résumer vous n'avez pas beaucoup de substance, à part confirmer que c'étaient bien des Chevaliers. De mon côté, j'ai entendu que cette attaque là était particulière, car une personne spécifique était visée... Il faut chercher pourquoi. "

Je me mis à dévisager Jenifaël, pensant rapidement. Il fallait trouver quelque chose de mieux qu'une Barde humaine qui veut aider comme alibi pour délier les langues des elfes. Surtout que l'or, bien qu'alléchant, montrait qu'elle n'était pas de basse extraction comme les gens d'ici. Et donc une potentielle ennemie. Mon imagination fit son travail, et tout en trouvant un peu de pragmatisme tout bardesque je lui intimais une nouvelle couverture. Je parlais toujours doucement, mais il y avait dans mon ton quelque chose de légèrement... impérieux et qui ne tolèrerait pas de refus.

"Mais avant tout, nous allons revoir un peu votre présentation sinon personne ne voudra nous parler. Et ce n'est pas l'or qui vous rendra plus justice. Si on vous demande, vous êtes une demi-elfe élevée par une mère elfe et vous revenez tout juste des Plaines Exaltées où vous avez fui la guerre civile, votre village ravagé par ces humains. Vous êtes venu ici prêter main forte aux "Amis" pour comprendre ce qu'il s'est passé ici. Ne retirez pas votre capuche, et évitez d'utiliser votre ton complaisant et fier, sauf pour dire du mal des humains. Compris ~ ? "

Je la regardais de mes yeux pétillant, souriant avec innocence en espérant que le message était passé. Inutile de lui expliquer ce qu'étaient les amis de Jenny mais emprunter pendant quelques instants leur nom ne devrait pas poser de soucis. De toute façon, c'est sans doute moi qui en priorité prendrais la parole. Même si je la faisais passer pour une semi-elfe, sa stature d'humaine était tout de même là. Je lui fis signe de me suivre pour reprendre la route.

"Allons demander notre chemin, il nous faut trouver cette personne et lui demander le comment du pourquoi... "

Le Hahren se trouvait normalement facilement, généralement près de la place centrale où l'arbre sacré se trouvait. Mais si l'attaque avait visé spécifiquement le sage de la communauté, sans nul doute qu'il était à présent caché. Convaincre les elfes de nous dire où il se trouve à présent ne sera pas aisé, et Jenifaël me compliquait la tâche. Bon, il fallait quand même tenter. Je reprenais la route, décidant d'aller là où normalement il y a du monde. Je devais trouver la chance de pouvoir trouver une maison avec des gens dedans, et réceptif. Je marchais ainsi, observant les portes et les fenêtres, écoutant le moindre murmure ou craquement de bois qui pourrait me donner un indice. Je finis par trouver. Sous un porche, au détour d'une ruelle, le son d'une porte que l'on venait de claquer et des chuchotements anxieux. Je souriais. Je me rapprochais de la dite porte, et mettait sur mon visage toute la douceur et l'innocence dont j'étais capable, parlant d'une voix claire mais légère comme une plume.

"Andaran atish'an... Nous sommes des "Amis" envoyés pour découvrir ce qu'il s'est passé et nous aurions besoin de votre aide pour parler à votre Hahren. Il semble savoir pourquoi cette attaque a été aussi... Ir abelas... "

Ma voix s'était légèrement étranglée, pensant au massacre des elfes, au sang, aux gens empalés. J'étais réellement touchée par toute cette tragédie, et laisser ainsi mes émotions transparaitre dans ma voix était ici un avantage pour les convaincre. Ce n'était pas feint, mais bien réel. Je crus entendre quelques murmures, et discerner derrière une fente entre deux planches un oeil brillant mais méfiant. Parlant toujours avec douceur et émotion, j'essayais de les convaincre, encore une fois de notre bonne foi.

"Il est notre seule piste, et nous voulons aider. Ces humains ne feront aucune justice pour nous, il faut trouver les coupables et faire quelque chose. Pour ceux disparu et éviter les prochains."

Toujours le silence... quelques bruits de bois qui se craquèle, des chuchotements au loin, et je vis au travers des planches des regards se poser sur Jenifaël. Je comprenais leur méfiance, et tentais bien que mal de les rassurer.

"N'ayez crainte, c'est une demi-elfe et elle revient des villages ravagées des Plaines exaltées. Son village a été anéantis par cette guerre civile entre ces shems, et elle vient nous prêter main forte."

Allaient ils accepter cette version de son histoire ? Sa capuche cachait ses oreilles et son visage, mais tout le monde savait que les semi-elfes étaient plus proches physiquement des humains que des elfes. L'histoire d'un massacre proche du leur devrait pouvoir éveiller en eux une certaine connexion, une empathie... Il ne restait plus qu'à croiser les doigts, ou bien à aller chercher fortune ailleurs. Que le Tisserand me vienne en aide...


Jeu 9 Mai 2019 - 18:06

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Lathbora

Le cri de l'elfe résonne, et des oiseaux dérangés s'envolent. Il attend, mais il n'entend que l'écho de sa voix, puis le lourd silence, seulement rompu par les crépitements du feu. Les secondes passent. Les minutes. Soudain, derrière Lathbora, un craquement. Une branche de bois, brisée sous le pied d'une adolescente qui cache son visage derrière ses cheveux blonds. Elle recule quand le dalatien la voit, s'apprête à partir en courant. Mais elle observe l'elfe en face d'elle, et finit par avancer de quelques pas vers lui. Son corps se détend quand la chaleur du feu vient courir sur sa peau. Elle laisse entrevoir un de ses yeux de jade à travers son rideau de blé. « Vous avez rallumé la forge... Elle était éteinte depuis la mort de mon père. » Elle s'approche de l'âtre, du dalatien dont elle détaille les vallaslin d'un regard. Elle touche un des outils remis à sa place par l'elfe. « Vous savez utiliser tout ça ? » Ses cheveux tombent sur le côté de son visage, tandis qu'elle plonge ses yeux remplis d'espoir dans ceux de l'elfe.

Argonia & Béatrix

Derrière la porte, des mouvements se font entendre. En tendant l'oreille, les deux femmes entendent une voix grave et puissante ordonner aux autres de le laisser passer. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvre et un homme de la cinquantaine, plutôt fort et les cheveux grisonnant, sort de la maison, refermant derrière lui. Dans sa main, un couteau de cuisine, qu'il tient prêt à être brandi. Sa voix est éprise de colère quand il s'adresse aux deux inconnues. « Qu'es' vous lui voulez, au hahren ? Le coupable, l'a été emmené loin d'là. Et vous f'riez mieux d'partir vous aussi. J'sais pas d'qui vous êtes les amies, mais on veut juste êt' tranquilles nous ! »

Jeu 9 Mai 2019 - 21:52

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Après la Tempête


La barde avait des mots plus que justes. Béatrix n’apprenait rien de nouveau et elle trouvait, en toute honnêteté, qu’elle y allait doucement. Restant dans son rôle de jeune idéaliste, elle soupira en baissant légèrement la tête.

“ Je comprends maintenant, oui … „

Elle ne poussa pas le bouchon plus loin, il n’y avait rien de plus à ajouter et, vu ses compétences sociales, elle risquait d’empirer la situation qui s’améliorait de plus en plus pour elle. La barde refusa de prendre l’épée courte que lui tendait la Comtesse et Béatrix hocha de la tête, laissant la lame glisser dans son fourreau.

“ Merci encore. „

Elle remarqua l’elfe observer avec attention et elle laissa son œil guerrier scruter les environs également. Devinant silencieusement qu’elle et la rousse en étaient venues à la même conclusion, leur solitude presque assurée en cet endroit, une certaine pression se relâchait. L’elfe mettait enfin ses cartes sur la table, ne manquant pas de mettre une certaine emphase sur les recherches infructueuses de Béatrix. La suite la prit de court et elle dut employer tous ses efforts pour cacher toute l’étendue de sa surprise. Elle venait de donner à la Championne une bien meilleure image que tout ce qu’elle aurait put trouver. Se félicitant intérieurement, elle se jura toutefois de ne pas baisser sa garde. Elle avait travaillé très fort pour en arriver jusque-là et elle n’allait pas se laisser planter un couteau dans le dos. En plus, elle avait une image parfaite pour laisser couler la frustration qu’elle avait accumulée grâce au Dalatien qui leur avait fait faux bond. Un mouvement sec de la tête fut sa seule réponse, assurant à l’elfe qu’elle avait bien compris et elles se remirent en marche, cette dernière toujours en tête. Béatrix nota intérieurement son appartenance aux amis de Jenny la Rousse. Cela pourrait être utile pour plus tard.

“ D’ailleurs, ce serait peut-être bien d’avoir ton nom. Sauf si tu veux que je t’appelle « Amie » ? „

C’était par soucis de perfectionnisme et, surtout, pour la retracer dans le futur. Béatrix se compromettait énormément et si elle pouvait obtenir le nom de l’elfe, elle aurait un coup d’avance si jamais elle la voyait sur une liste ou quoi que ce soit. Elle commença alors à réfléchir à ses questions. Maintenant qu’elle approchait très rapidement du but, elle devait se préparer. Michel de Chevin qui serait douteux, l’apprenti disparu qui sera le plus difficile et la grosse disparition d’elfes. La troisième option était très facile, mais c’était fort probable que l’info soit de faible importance. L’apprenti disparu était beaucoup trop précis et compromettant et, pour ce qui en est de Michel, un souvenir se reforma dans la mémoire de Béatrix. Cette simple pensée rendait toute la situation beaucoup, beaucoup, plus douteuse. Comment n’y avait-elle pas pensé plus tôt ?!

Suivant toujours cette Amie qui souhaitait demander son chemin, Béatrix restait silencieuse. Elle gardait un œil sur leur environnement. Plus elles s’enfonçaient dans le bascloître et plus cela devenait dangereux. Surtout avec le Dalatien qui pourrait les retrouver et s’énerver en voyant Béatrix avec son arme. Elle ne lui faisait absolument pas confiance, il était bien trop instable. Elles finirent par s’arrêter devant une porte, La Championne devait l’admettre, la barde avait une très bonne oreille. Pendant qu’elle se présentait, Béatrix se retourna pour être sûre de ne pas se faire prendre par surprise tout en écoutant attentivement les mots elfiques donnés par la rousse. Des salutations, un certain Hahren et … Du regret ? Une attaque si regrettable, sûrement. Par contre, Béatrix s’insulta intérieurement pour son manque de connaissances. Hahren était sûrement un terme ou un titre très important. La Comtesse se reconnaît un peu en l’entendant insister pour les convaincre et finalement un homme à la voix grave sort de la maison en les apostrophant. En voyant le couteau dans la main de l’elfe, Béatrix pousse gentiment son acolyte derrière elle pour la protéger d’un acte colérique. Elle écoute ensuite attentivement ce que l’homme dit. Le responsable … L’apprenti ? Donc … Il est mort ? Merde. Au moins, Béatrix avait l’info en sa possession.

Elle réfléchit en un éclair. Elles devaient convaincre cet homme et elle s’était, par malheur, mise en avant par instinct … Elle avait des excellentes cartes en main et elle pouvait en faire un jeu de maître. Mais les conséquences pouvaient être désastreuses. Désastreuses pour Célène. Est-ce que ces informations valaient la peine ? Est-ce que risquer de faire foirer sa couverture aux yeux de la barde en valait la peine ?



« Célène, pardonne-moi, je t’en prie … ». Béatrix laissa retomber ses épaules en lâchant un soupir déchirant.

“ Laissez-moi vous expliquer ce qui va se passer … „

Béatrix s’éloigna de quelques pas d’une démarche lente et lourde d’émotion réelles qu’en apparence.  

“ Ça arrivait là-bas aussi. Des Chevaliers qui venaient s’amuser en tuant dix des nôtres et repartir aussi vite qu’ils étaient venus. Si quelqu’un osait contester, il disparaissait au bout de quelques jours. Ensuite … „

Béatrix serra des poings jusqu’au sang, tendant l’entièreté de son corps et projetant tout son être sur Gaspard et les choses horribles qu’il avait fait pour nourrir sa colère noire.

“ Leur guerre est arrivée. Ils ne voulaient pas qu’on intervienne, donc ils ont utilisé leurs armes de siège contre notre village. Dans le feu, la panique et le sang, l’infanterie est arrivée et a tué tout le monde. J’ai décidé de fuir. Je ne pouvais pas laisser ces monstres impunis ! Ils doivent payer ! Ils vont vouloir faire la même chose ici ! Nous utiliser comme bouclier dans cette guerre qui ne nous concerne pas ! On doit se battre ! Nos Amis ont des contacts partout, ils peuvent même faire entrer des armes dans notre Bascloître ! Ensemble, nous pouvons faire comprendre à ces Shems que nous ne nous laisserons plus faire comme ça ! „

Béatrix se retourna vers eux et inspira grandement. En partie pour se calmer et en partie pour se redonner du courage. Malgré sa capuche, c’était évident qu’ils voyaient les larmes couler abondamment sur ses joues. Ils prendraient ça pour de la tristesse et de la haine, mais ce n’était que de l’amertume. Envers elle-même. Mais qu’est-ce qu’elle était en train de faire ?!

“ Mais pour ça … Il faut qu’on sache ce qui s’est passé ici. Il faut qu’on comprenne pourquoi notre nombre est soudainement si faible. Car plus nous serons nombreux et plus nous pourrons nous défendre contre cet oppresseur … Dis-nous où trouver le Hahren et nous vengerons nos frères et sœurs tombés au combat. „

Jeu 9 Mai 2019 - 22:56

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Après la tempête



Il y eut un bruit dans son dos. Il se raidit, résista à l'envie de lancer sa dague avant de se retourner, en prévention. Le craquement de bois avait été provoqué par un pas léger, mais cela ne voulait pas nécessairement dire qu'on essayait de le surprendre. Ce bas-cloître abritait des enfants, il ne devait pas l'oublier. Courageusement, il se retourna calmement. La personne qu'il découvrit alors, débarquant des entrailles de la maison attenante à la forge, n'était plus tout à fait une enfant. Mais pas encore une femme non plus. La jeune fille, dissimulée derrière ses cheveux blonds, recula alors qu'il finissait de se retourner. Elle hésita alors, entre la fuite et la confrontation, et Lathbora intercepta un regard appuyé en direction de sa tenue dalatienne. Il fit un pas lent en arrière, se plaçant plus à la lumière, lui laissant la possibilité d'observer ses tatouages. Elle devait pouvoir formellement l'identifier comme appartenant au peuple nomade. Patiemment, il attendit qu'elle reprenne la main sur leur face à face.
Elle restait silencieuse, et s'approcha de nouveau. *C'est une silencieuse.* Pensa Lathbora tout en se reconnaissant dans la prudence et le mutisme de la jeune adolescente. Il l'observa écarter un instant le voile de ses cheveux blonds, observa son œil vert se fixer sur les flammes de la forge. Alors, elle s'adressa enfin à lui. Sa voix fluette remplie soudainement tout l'espace de l'atelier. Plus rien ne comptait plus aux yeux de Lathbora, à part ses mots. Peut-être se reconnaissait-il trop en elle ?
Un instant, et peut-être à cause de son jeune âge, Lathbora sembla oublier leurs différences. Elle était un elfe citadin, il était dalatien. Mais tous deux étaient endeuillés, comme l'adolescente le confirma pudiquement. Lathbora regarda malgré lui en direction des flammes. Il sentait le poids de l'hommage qu'il avait, malgré lui, porté à cet homme dont il ignorait tout. Il s'approcha de l'âtre, fit danser ses mains au-dessus des flammes. Elles commençaient à chauffer suffisamment pour la suite. L'adolescente exécuta un rapide tour de l'atelier, laissant courir ses doigts sur certains outils. Le dalatien garda volontairement le silence, respectant cet instant de recueillement solennel.
Elle s'immobilisa derrière la table, ses doigts parcourant encore l'outillage distraitement. Ses yeux, à présent dégagés, parcoururent lentement le vallaslin qui courait sur la peau bronzée de Lathbora. En connaissait-elle la signification ? Il réprima un mouvement de recul instinctif. Elle parla de nouveau. Lorsqu'elle eut fini, il toucha du doigt son propre visage. Parcourant de mémoire les courbes de son tatouage.

Je porte le Vallaslin du Dieu June. C’est lui qui a appris à notre peuple à plier les branches des arbres pour fabriquer nos arcs et à recouvrir nos vêtements de fourrure et d'écorce de fer. J'étais l'artisan de mon clan. J'exerçais la même fonction que ton père.

Lathbora récita ses paroles machinalement. C'était le mantra des dalatiens, un extrait de la légende. La petite avait quitté la table, délaissé les outils, pour venir se planter devant lui. Ses cheveux glissés derrière ses oreilles libérèrent son regard, qu'elle planta dans les yeux de Lathbora. Il ne pouvait plus reculer.


Je veux aider. Je peux t'apprendre à utiliser ces outils. Tu peux reprendre la position de ton père.

Il recula : cette proximité était trop intense pour lui. Il s'engageait émotionnellement, il avait pour cela besoin de son espace. Sa promesse l'engageait bien assez envers l'adolescente. Il soupira, coula un rapide regard en direction de l'extérieur, en direction des ruines, de la pauvreté et du peuple qui s'y terrait comme des rats.


Vous pourrez avancer. Vous libérer. Dis-moi de quoi vous avez besoin, en premier. Nous le fabriquerons ensemble.

Il était sincère. Mal à l'aise, mais sincère. Il avait définitivement quitté sa forêt, sa solitude, sa rancœur. Il appliquait concrètement les conseils avisés d'Argonia. Peut-être qu'elle lui pardonnerait son mauvais comportement s'il parvenait à aider sincèrement ceux qui lui étaient différents ? Sentant l'adolescente rassurée, il tenta :


En échange, j'aimerais que tu me racontes ce qui s'est passé. La vérité doit être connue de tous.


Ven 10 Mai 2019 - 14:01

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Argonia & Béatrix

Enhardi par le discours de celle qu'il prend pour une demi-elfe partageant son sort et son deuil, sa colère s'éloigne des deux femmes pour se tourner vers les humains et leurs terribles actions. « Tu parl' bien, pour une oreilles aplaties. Mais sèch' tes larmes, ma jolie, elle s'ront pas utiles. » Il jette un coup d’œil à la porte derrière lui, hésitant. « J'vais vous montrer où s'trouve le hahren, mais z'avez pas intérêt à l'toucher, ou j'vous transpercerai d'mon couteau ! » Il montre le couteau de cuisine dans sa main, qu'il garde bien serré, prêt à être utilisé. « V'nez avec moi. » Il leur fait signe de le suivre, et prend un chemin entre deux maisons. Il les guide dans le labyrinthe des rues du bascloître, pendant dix bonnes minutes, jusqu'à un petit bâtiment sur deux étages, devant lequel il s'arrête. « Bougez pas, j'vais le prévenir. » Il les laisse là, devant l'entrée, tandis qu'il toque sur la porte puis entre sans attendre. Il disparaît derrière la porte en bois qu'il referme derrière lui.

Lathbora

L'adolescente écouta, silencieusement, l'explication de l'elfe. Elle a déjà entendu parler des vallaslin, notamment par le biais de dalatiens de passage dans le bascloître, mais jamais de celui-là. Elle ne se reconnaît pas quand l'homme parle de son peuple, mais elle ne dit rien. Elle écoute. Et quand il lui propose d'aider son peuple à elle, quand il lui propose de lui enseigner l'art de la forge, les larmes lui montent aux yeux. Larmes de tristesse, en pensant à son père, passionné par son travail, mais aussi larmes de joie, joie d'avoir trouvé quelqu'un qui puisse lui transmettre ce qu'elle n'a pas eu le temps d'apprendre. Il recule, mais elle ne bouge pas. Quand il parle de libération, elle pense à d'autres personnes qui sont parties, qu'elle n'a pas suivies, pour aider ici, là où les siens ont besoin d'elle. Elle lui offre un sourire, un sourire faible mais doux, reconnaissant. « Il y a des serrures... Plein de serrures, qui ont été forcées, cassées. Les maisons ne sont plus fermées. Les gens auraient moins peur, si leurs portes se fermaient. Savez-vous faire des serrures ? » Peut-être que l'elfe attendait qu'elle lui parle d'armes, mais c'est une adolescente. Elle pense d'abord à protéger les siens, plutôt qu'à les armer. D'autant que la loi leur interdit d'utiliser des lames plus longues que leur main.

La demande du dalatien l'étonne, elle le montre. Mais rapidement, elle se reprend. Son visage est sérieux quand elle hoche la tête. « Je vous dirai tout ce que je sais. Mais... Vous devez me promettre en échange de ne pas donner ces informations à des personnes en qui vous n'auriez pas confiance. A des personnes qui pourraient causer du tort aux elfes. » Au fond d'elle, elle a envie de faire confiance à cet homme, mais elle a peur de mettre en danger ceux qui se battent pour elle, pour eux tous.

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