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Cullen Rutherford
– Inquisition –
Messages : 286
Ses Racines, son Epée
Pour Cullen, il lui semblait que l’Inquisition, l’organisation qu’il avait poussé depuis ses balbutiements, avançait à travers un marais semé d’embûches de plus en plus frustrantes. Encore, si leurs obstacles n’avaient été que des lignes de front… Il aurait pu en faire quelque chose. Il aurait pu mener ses hommes, et fracasser du Marteau de l’Inquisition les ennemis de Thédas en un seul mouvement fin. Mais là…
Ils empilaient ralentissement sur ralentissement… Au fur et à mesure que l’organisation grandissait, le temps semblait s’étirer à l’infini, et tout prenait tant de temps à s’accomplir… Même sous l’œil vigilant de Léliana, il fallait des semaines pour que des rapports d’activité des Vénatoris et des Templiers Rouges se matérialisent. Et quand, après d’autres semaines d’organisation, de planification cette menace s’avérait être minime et que la propre enquête de Cullen stagne comme l’eau qui croupissait dans les tours en ruines de Fort Céleste.
Alors, même si le refus de la Prêtresse faisait sens… Il ne pouvait s’empêcher de laisser la frustration prendre le dessus. L’Inquisition faisait tout pour tenter de stabiliser les terres alentours après l’apparition de la brèche. Cullen avait failli perdre sa propre vie de nombreuses fois, et il avait perdu plus d’escadrons qu’il n’avait de doigts sur les mains et sur les pieds. Si Joséphine ne faisait que lui répéter que ce genre de chose prenait du temps, qu’il fallait l’appui des nobles avant de faire quelque chose de réel, lui refusait de croire ce genre de chose. Peut-être était-ce son manque de Lyrium qui avait métamorphosé sa personnalité de la sorte, mais il ne pouvait plus attendre.
Il ne pouvait simplement plus.
Voyant la nuance de son regard, la Prêtresse emboîta vite sur un compromis. Arquant un sourcil, Cullen lui répondit sèchement :
« J’accepte votre proposition, même si je n’en attendais pas moins. J’étais là, vous savez. J’étais là lorsque le ciel crachait démons et esprits. J’étais là quand la Chantrie a abandonné ses fidèles et s’est repliée dans les précieux murs de Val Royeaux. J’étais là quand les nobles féreldiens se sont retrouvé submergé par quelque chose qu’ils ne pouvaient pas combattre. J’étais là quand le Héraut d’Andrasté, désormais Inquisitrice, a refermé la Brèche qui menaçait d’avaler le monde. »
Il regarda Lynne pour qu’elle soit sûre de la détermination de son commandant. Sans le montrer, il puisa en croisant son regard puissant la force nécessaire pour appuyer son discours.
« Que les médisants continuent de cracher leur venin sur l’Inquisition. Qu’ils continuent de penser que nous sommes des opportunistes, ou que nous ne servons à rien. Qu’ils continuent de se raccrocher, comme vous le faites Dame Edelweiss, aux institutions du vieux monde. Sachez que si les Agents du mal viennent au pas de votre porte, elles ne sauront pas vous protéger. Et sachez que, même si par une modestie louable vous mettiez votre vie au même niveau que celui d’un paysan, votre voix est essentielle pour la paix du pays. »
Il croisa les bras.
« L’Inquisition protègera ce village, comme elle protégera tout les autres en éliminant la menace de l’Immatériel. Si vous refusez de nous aider, alors transmettez au moins ce message : Ne nous ralentissez pas. »
Ils empilaient ralentissement sur ralentissement… Au fur et à mesure que l’organisation grandissait, le temps semblait s’étirer à l’infini, et tout prenait tant de temps à s’accomplir… Même sous l’œil vigilant de Léliana, il fallait des semaines pour que des rapports d’activité des Vénatoris et des Templiers Rouges se matérialisent. Et quand, après d’autres semaines d’organisation, de planification cette menace s’avérait être minime et que la propre enquête de Cullen stagne comme l’eau qui croupissait dans les tours en ruines de Fort Céleste.
Alors, même si le refus de la Prêtresse faisait sens… Il ne pouvait s’empêcher de laisser la frustration prendre le dessus. L’Inquisition faisait tout pour tenter de stabiliser les terres alentours après l’apparition de la brèche. Cullen avait failli perdre sa propre vie de nombreuses fois, et il avait perdu plus d’escadrons qu’il n’avait de doigts sur les mains et sur les pieds. Si Joséphine ne faisait que lui répéter que ce genre de chose prenait du temps, qu’il fallait l’appui des nobles avant de faire quelque chose de réel, lui refusait de croire ce genre de chose. Peut-être était-ce son manque de Lyrium qui avait métamorphosé sa personnalité de la sorte, mais il ne pouvait plus attendre.
Il ne pouvait simplement plus.
Voyant la nuance de son regard, la Prêtresse emboîta vite sur un compromis. Arquant un sourcil, Cullen lui répondit sèchement :
« J’accepte votre proposition, même si je n’en attendais pas moins. J’étais là, vous savez. J’étais là lorsque le ciel crachait démons et esprits. J’étais là quand la Chantrie a abandonné ses fidèles et s’est repliée dans les précieux murs de Val Royeaux. J’étais là quand les nobles féreldiens se sont retrouvé submergé par quelque chose qu’ils ne pouvaient pas combattre. J’étais là quand le Héraut d’Andrasté, désormais Inquisitrice, a refermé la Brèche qui menaçait d’avaler le monde. »
Il regarda Lynne pour qu’elle soit sûre de la détermination de son commandant. Sans le montrer, il puisa en croisant son regard puissant la force nécessaire pour appuyer son discours.
« Que les médisants continuent de cracher leur venin sur l’Inquisition. Qu’ils continuent de penser que nous sommes des opportunistes, ou que nous ne servons à rien. Qu’ils continuent de se raccrocher, comme vous le faites Dame Edelweiss, aux institutions du vieux monde. Sachez que si les Agents du mal viennent au pas de votre porte, elles ne sauront pas vous protéger. Et sachez que, même si par une modestie louable vous mettiez votre vie au même niveau que celui d’un paysan, votre voix est essentielle pour la paix du pays. »
Il croisa les bras.
« L’Inquisition protègera ce village, comme elle protégera tout les autres en éliminant la menace de l’Immatériel. Si vous refusez de nous aider, alors transmettez au moins ce message : Ne nous ralentissez pas. »
Invité
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Ses Racines, son Épée
Le sanctuaire offrait une douce atmosphère de sérénité que Lynne accueillait avec plaisir Même si elle ne se considérait plus comme une disciple du Créateur, elle admettait qu’elle appréciait le calme qui entourait ses lieux de culte.
Ce calme ne dura toutefois bien longtemps, à son plus grand regret. La discussion entre Cullen et la prêtresse ne prenait pas une direction des plus paisible ; visiblement, la proposition du commandant ne l’enchantait guère et n’était disposée à l’accepter si elle n’englobait pas les petites gens du village ; un traitement préférentiel lui semblait inadéquat. A ces paroles s’ajoutaient des vérités assez déplaisantes, notamment la manière dont l’Inquisition était envisagée par des personnes extérieures comme les gardes du bann … mais ce fut le sous-entendu qu’elle mêla à ces paroles qui agaça la mage. A entendre la prêtresse, l’Inquisition se croyait seule dans ces affrontements.
Fidèle à son tempérament, Cullen répliqua assez sèchement face aux propos de la jeune femme. La brune observa l’échange, ses prunelles sombres posées sur son commandant. Il arriva à un moment que leurs regards se croisent ; au fond de ses iris dont elle ne se détacha pas, elle y lu la résolution qu’il exprimait déjà avec ses mots. Puis l’attention du blond revint sur la prêtresse, continuant sur sa lancée qui visait à défendre l’Inquisition et ses buts. La guérisseuse ne pouvait que se mettre derrière ses paroles, qu’elle jugeait justifié.
Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de craindre que les paroles et l’intonation un brin agressives de son supérieur ne viennent troubler trop sévèrement la prêtresse.
« Si je peux me permettre d’ajouter ... »
Lorsqu’elle éleva la voix, ils tournèrent tous les deux leur attention vers elle. Prenant le léger silence qui suivit pour une invitation à s’exprimer, elle parcouru les quelques pas qui les séparait avant de s’adresser à la prêtresse :
« Vous l’avez dis vous-même, nous poursuivons les mêmes buts. Mais comme vous l’avez constaté à l’extérieur, une division s’est opérée d’elle-même. Vous dites que mon commandant a blessé la fierté de ces soldats, mais la notre n’avait-elle pas été froissée en étant traité en intrus, et non comme alliés ? Je comprend la vision des hommes du bann – ils veulent eux aussi vous protéger, avec ou sans nous, et notre venue a dû sonner comme une remise en question de leur propres capacités, voire de leur autorité. »
C’était la seule raison possible face à autant d’hostilité, à moins qu’ils soient simplement trop pieux pour leur bien ou que quelque chose de plus grave se tramait. Mais pour l’instant Lynne préférait s’en tenir à une explication plus logique et terre à terre.
« Mais nous ne sommes pas là pour cela, et vous le savez déjà. Nous n’avons pas vocation à remplacer quiconque, mais simplement de rassembler un maximum de personne pour faire face à l’Ancien et de l'en protéger. Les temps que nous vivons sont troubles, et nous sommes confrontés à des menaces auxquelles nombre de vos fidèles n’ont jamais rencontré, ou auxquelles ils ne sont pas habitués. La réponse à ce genre de menaces ne réside pas dans la zizanie.»
La mage conclut enfin avec douceur mais détermination, son regard intense posé sur la jeune prêtresse.
« Là où je veux en venir, ma dame, c’est que vous ne devez sous-estimez pas le pouvoir de votre parole. Des personnes comme vous peuvent nous unir ; et cela, l’Ancien et ses alliés le savent parfaitement. Rappelez-vous ce à quoi vous avez échappé lors du naufrage. »
Qui sait qui avait envoyé les Corbeaux qui avaient attenté à sa vie. C’était une chance que l’elfe et l’alvar aient été là pour la protéger, sans quoi … Mais Kiara n’aurait pas toujours cette chance, et ils ne seraient sans doute pas ses seuls ennemis.
Ce calme ne dura toutefois bien longtemps, à son plus grand regret. La discussion entre Cullen et la prêtresse ne prenait pas une direction des plus paisible ; visiblement, la proposition du commandant ne l’enchantait guère et n’était disposée à l’accepter si elle n’englobait pas les petites gens du village ; un traitement préférentiel lui semblait inadéquat. A ces paroles s’ajoutaient des vérités assez déplaisantes, notamment la manière dont l’Inquisition était envisagée par des personnes extérieures comme les gardes du bann … mais ce fut le sous-entendu qu’elle mêla à ces paroles qui agaça la mage. A entendre la prêtresse, l’Inquisition se croyait seule dans ces affrontements.
Fidèle à son tempérament, Cullen répliqua assez sèchement face aux propos de la jeune femme. La brune observa l’échange, ses prunelles sombres posées sur son commandant. Il arriva à un moment que leurs regards se croisent ; au fond de ses iris dont elle ne se détacha pas, elle y lu la résolution qu’il exprimait déjà avec ses mots. Puis l’attention du blond revint sur la prêtresse, continuant sur sa lancée qui visait à défendre l’Inquisition et ses buts. La guérisseuse ne pouvait que se mettre derrière ses paroles, qu’elle jugeait justifié.
Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de craindre que les paroles et l’intonation un brin agressives de son supérieur ne viennent troubler trop sévèrement la prêtresse.
« Si je peux me permettre d’ajouter ... »
Lorsqu’elle éleva la voix, ils tournèrent tous les deux leur attention vers elle. Prenant le léger silence qui suivit pour une invitation à s’exprimer, elle parcouru les quelques pas qui les séparait avant de s’adresser à la prêtresse :
« Vous l’avez dis vous-même, nous poursuivons les mêmes buts. Mais comme vous l’avez constaté à l’extérieur, une division s’est opérée d’elle-même. Vous dites que mon commandant a blessé la fierté de ces soldats, mais la notre n’avait-elle pas été froissée en étant traité en intrus, et non comme alliés ? Je comprend la vision des hommes du bann – ils veulent eux aussi vous protéger, avec ou sans nous, et notre venue a dû sonner comme une remise en question de leur propres capacités, voire de leur autorité. »
C’était la seule raison possible face à autant d’hostilité, à moins qu’ils soient simplement trop pieux pour leur bien ou que quelque chose de plus grave se tramait. Mais pour l’instant Lynne préférait s’en tenir à une explication plus logique et terre à terre.
« Mais nous ne sommes pas là pour cela, et vous le savez déjà. Nous n’avons pas vocation à remplacer quiconque, mais simplement de rassembler un maximum de personne pour faire face à l’Ancien et de l'en protéger. Les temps que nous vivons sont troubles, et nous sommes confrontés à des menaces auxquelles nombre de vos fidèles n’ont jamais rencontré, ou auxquelles ils ne sont pas habitués. La réponse à ce genre de menaces ne réside pas dans la zizanie.»
La mage conclut enfin avec douceur mais détermination, son regard intense posé sur la jeune prêtresse.
« Là où je veux en venir, ma dame, c’est que vous ne devez sous-estimez pas le pouvoir de votre parole. Des personnes comme vous peuvent nous unir ; et cela, l’Ancien et ses alliés le savent parfaitement. Rappelez-vous ce à quoi vous avez échappé lors du naufrage. »
Qui sait qui avait envoyé les Corbeaux qui avaient attenté à sa vie. C’était une chance que l’elfe et l’alvar aient été là pour la protéger, sans quoi … Mais Kiara n’aurait pas toujours cette chance, et ils ne seraient sans doute pas ses seuls ennemis.
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L'Intendant
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La prêtresse écoutait vos arguments. En silence. Le discours tranché du commandant semblait quelque peu l’agacer, tandis que celui plus mesuré de Lynne semblait avoir plus d’effet sur la prêtresse.
« Lynne, je… »
« Hum… excusez-moi Sœur Kiara. »
La jeune novice était d’un rouge pivoine. Elle ne voulait pas vous déranger. Mais quelque chose semblait urgent, aux yeux de la novice. Suffisamment, pour que la jeune fille débarque dans une réunion
« C’est donc l’heure ? »
La novice, le regard vers le sol secouait la tête pour confirmer. Kiara lui sourit et se tourna vers le commandant et la mage.
« J’ai bien peur de devoir vous laisser. Mes obligations au sein des vieilles institutions, voyez-vous… Je vous remercie sincèrement de défendre ce modeste village, Commandant. »
Elle fit un signe au vieil homme. Ce dernier s’approcha de vous, malgré son âge, il était évident qu’il avait subi un entraînement militaire. L’épée à sa ceinture pouvait rappeler celle d’un templier. Sans doute un vétéran, à la retraite, ayant repris du service après la fin de l’accord du Nevarra.
« Ser Alfrey ? Pouvez-vous raccompagner le Commandant et Lynne à la sortie du village, je vous prie. »
« Oui, votre sainteté. »
Le templier vous accompagna dehors. L’ambiante était pesante. La plupart des villageois semblaient réellement en colère contre l’Inquisition. On put même apercevoir un villageois faire tomber une pierre sur le sol, il la destinait sans doute aux membres de l’Inquisition, mais la présence du vieux templier, assez proche de la prêtresse Kiara, l’en avait dissuadée.
Une fois ayant atteint vos chevaux, l’ancien templier s’inclina légèrement en signe de respect et repartit en direction de la Chantrie.
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