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Le monde est un théâtre, mais la pièce est mal distribuée.
9:37 du Dragon
Servis observa, impuissant, son ami tâtonner les nombreuses poches de sa redingote à la recherche de ses clés. Rassuré, il claqua alors violemment la porte conduisant à ses appartements. Dans le couloir, les deux amis se dévisagèrent un instant. Ils s'étaient connus au cercle et, bien que les occasions s'étaient faites plus rare depuis la fin de leur formation, ils continuaient d'apprécier leur compagnie mutuelle. Ulio, légèrement plus âgé que Crassius, avait naturellement pris la tête de leur duo, imposant souvent à son comparse de nombreuses sorties mondaines, qui d'habitude suffisaient à l'enchanter. Pourtant cette fois-ci, quelque chose semblait ternir l’enthousiasme du cadet. Le visage soudainement sombre, Ulio s'écarta de la porte et exécuta un rapide tour sur lui-même, les bras écartés :
Ulio soupira et dépassa son cadet en secouant la tête. Oui, Crassius doutait que la tenue complexe et tape à l’œil revêtue par son ami ne soit particulièrement adapté à leur destination. Ses couleurs particulièrement : mauve et pourpre, qui semblaient bien trop guillerets. Enfin, il pouvait aisément se tromper : il n'avait que très rarement mit les pieds aux arènes. Encore plus rarement depuis qu'il était adulte, et presque jamais sobre. Les cheveux noirs et fins d'Ulio effleurèrent ses épaules alors qu'il descendît rapidement les marches le conduisant finalement à la rue, Crassius sur ses talons. Une fois dans une atrière plus large et passante, ils arrêtèrent un coche et se hissèrent à l'intérieur. Une partie de leur trajet s'effectua dans le silence le plus complet. Crassius, les deux mains bien à plat sur ses cuisses, caressant de ses doigts distraits le velours bleu roi de sa veste longue, observait les rues défiler au travers de la vitre souillée du véhicule.
Tout en restant focalisé sur la rapide progression du paysage, Crassius acquiesça. Il ne pouvait pas le nier, l'un des combats ayant lieu ce soir à la grande arène de Minrathie avait occupé bon nombre de conversations mondaines de la dernière semaine. Seulement, bien que l'expérience ait pu être plaisante, elle tombait également au plus mauvais moment : quelque part de l'autre côté de la ville, dans un salon décoré avec goût, une conférence était sur le point de commencer. Une conférence donnée par l'un des plus grands érudits de tout l'empire. Rien qu'en y pensant, Crassius mordit sa lèvre inférieure et serra ses poings. Enfin, tout n'était pas tout à fait perdu. Bien que les plus passionnés se rendraient effectivement à la conférence, bon nombre de la haute société de la ville se dirigerait plutôt en direction des arènes.
La mains en visière devant ses yeux et sa veste déboutonnée, Crassius Servis détaillait le lieu avec attention avant de se rasseoir sur les marches de pierre, dans un soupir.
Effectivement : autour d'eux quelques visages lui étaient familiers. Mais enfin, il s'agissait plutôt de "fils de" et de simples parvenus assoiffés de grandeur, à l'image d'Ulio et dans une moindre mesure à l'image de Crassius. Tout de même, certains de ces hommes et de ces femmes marquaient subtilement leur supériorité sur le reste de la population en étant perchés sur de somptueux coussins, et non pas à même les marches de cet amphithéâtre. Le froid de la pierre passant déjà au travers de ses différentes couches de vêtements, Crassius n'eut d'autres choix que d'envier ces élites. Plus bas, les premiers combattants avaient fait leur entrée sous les applaudissements modérés de la foule.
S'amusa Ulio tout en applaudissant mollement avant de sortir d'une autre de ses poches une belle poignée de pièces neuves. Autour d'eux, les paris avaient déjà commencé. Mais là encore, ils ne concernaient pas le combat ayant cours au même moment. Ni même celui qui devait lui suivre. Là encore, tous n'avaient qu'un nom sur les lèvres. Crassius sourit. La soirée se promettait finalement d'être intéressante. Il se repositionna, trouvant enfin une position plus confortable, et soupesa sa propre bourse de cuir. Mentalement il réserva une proportion plutôt honnête des pièces qu'elle contenait à sa consommation de vin pour la soirée, qu'il espérait soutenue. Le reste, il pouvait se permettre de le dilapider en paris inconsidérés : c'était de l'argent facile, qu'il avait récolté des mois plus tôt en revendant des antiquités prélevées sur le terrain d'une fouille à laquelle il avait participé. Il regarda distraitement le combat, suivant en même temps les conversations l'environnant. Enfin, lorsque le premier combat fut terminé sans qu'il n'ait pu dire qui l'avait gagné, une petite vendeuse fit son apparition à leur étage, portant sur son épaule un lourd plateau. Crassius lui fit signe et commanda deux verres d'un vin plutôt correct : un pour lui et un pour son ami. Voilà qui lançait enfin officiellement le début des hostilités.
“Ulio ! Sommes-nous réellement obligés de nous y rendre ce soir ?„
Servis observa, impuissant, son ami tâtonner les nombreuses poches de sa redingote à la recherche de ses clés. Rassuré, il claqua alors violemment la porte conduisant à ses appartements. Dans le couloir, les deux amis se dévisagèrent un instant. Ils s'étaient connus au cercle et, bien que les occasions s'étaient faites plus rare depuis la fin de leur formation, ils continuaient d'apprécier leur compagnie mutuelle. Ulio, légèrement plus âgé que Crassius, avait naturellement pris la tête de leur duo, imposant souvent à son comparse de nombreuses sorties mondaines, qui d'habitude suffisaient à l'enchanter. Pourtant cette fois-ci, quelque chose semblait ternir l’enthousiasme du cadet. Le visage soudainement sombre, Ulio s'écarta de la porte et exécuta un rapide tour sur lui-même, les bras écartés :
“Comment me trouves-tu ?„
“Très élégant j'imagine, comme toujours. Voir peut-être même légèrement trop habillé pour la sortie de ce soir, non ?„
“Très élégant j'imagine, comme toujours. Voir peut-être même légèrement trop habillé pour la sortie de ce soir, non ?„
Ulio soupira et dépassa son cadet en secouant la tête. Oui, Crassius doutait que la tenue complexe et tape à l’œil revêtue par son ami ne soit particulièrement adapté à leur destination. Ses couleurs particulièrement : mauve et pourpre, qui semblaient bien trop guillerets. Enfin, il pouvait aisément se tromper : il n'avait que très rarement mit les pieds aux arènes. Encore plus rarement depuis qu'il était adulte, et presque jamais sobre. Les cheveux noirs et fins d'Ulio effleurèrent ses épaules alors qu'il descendît rapidement les marches le conduisant finalement à la rue, Crassius sur ses talons. Une fois dans une atrière plus large et passante, ils arrêtèrent un coche et se hissèrent à l'intérieur. Une partie de leur trajet s'effectua dans le silence le plus complet. Crassius, les deux mains bien à plat sur ses cuisses, caressant de ses doigts distraits le velours bleu roi de sa veste longue, observait les rues défiler au travers de la vitre souillée du véhicule.
“Crassius, je ne comprends pas pourquoi tu rechignes autant ! Sais-tu seulement à quel point il m'a été difficile d'obtenir de telles places pour ce soir ?„
Tout en restant focalisé sur la rapide progression du paysage, Crassius acquiesça. Il ne pouvait pas le nier, l'un des combats ayant lieu ce soir à la grande arène de Minrathie avait occupé bon nombre de conversations mondaines de la dernière semaine. Seulement, bien que l'expérience ait pu être plaisante, elle tombait également au plus mauvais moment : quelque part de l'autre côté de la ville, dans un salon décoré avec goût, une conférence était sur le point de commencer. Une conférence donnée par l'un des plus grands érudits de tout l'empire. Rien qu'en y pensant, Crassius mordit sa lèvre inférieure et serra ses poings. Enfin, tout n'était pas tout à fait perdu. Bien que les plus passionnés se rendraient effectivement à la conférence, bon nombre de la haute société de la ville se dirigerait plutôt en direction des arènes.
La mains en visière devant ses yeux et sa veste déboutonnée, Crassius Servis détaillait le lieu avec attention avant de se rasseoir sur les marches de pierre, dans un soupir.
“Nous sommes effroyablement haut..„
“Certes, mais regarde autour de nous ! Nous voilà entouré de la plus belle de toutes les sociétés : Altus, Magistères et autres hommes d'influence ! Je te l'ai dit ! Avoir ces places s'est révélé être un enfer. Mais cela valait le coup ! „
“Certes, mais regarde autour de nous ! Nous voilà entouré de la plus belle de toutes les sociétés : Altus, Magistères et autres hommes d'influence ! Je te l'ai dit ! Avoir ces places s'est révélé être un enfer. Mais cela valait le coup ! „
Effectivement : autour d'eux quelques visages lui étaient familiers. Mais enfin, il s'agissait plutôt de "fils de" et de simples parvenus assoiffés de grandeur, à l'image d'Ulio et dans une moindre mesure à l'image de Crassius. Tout de même, certains de ces hommes et de ces femmes marquaient subtilement leur supériorité sur le reste de la population en étant perchés sur de somptueux coussins, et non pas à même les marches de cet amphithéâtre. Le froid de la pierre passant déjà au travers de ses différentes couches de vêtements, Crassius n'eut d'autres choix que d'envier ces élites. Plus bas, les premiers combattants avaient fait leur entrée sous les applaudissements modérés de la foule.
“Ils se réservent pour la suite !„
S'amusa Ulio tout en applaudissant mollement avant de sortir d'une autre de ses poches une belle poignée de pièces neuves. Autour d'eux, les paris avaient déjà commencé. Mais là encore, ils ne concernaient pas le combat ayant cours au même moment. Ni même celui qui devait lui suivre. Là encore, tous n'avaient qu'un nom sur les lèvres. Crassius sourit. La soirée se promettait finalement d'être intéressante. Il se repositionna, trouvant enfin une position plus confortable, et soupesa sa propre bourse de cuir. Mentalement il réserva une proportion plutôt honnête des pièces qu'elle contenait à sa consommation de vin pour la soirée, qu'il espérait soutenue. Le reste, il pouvait se permettre de le dilapider en paris inconsidérés : c'était de l'argent facile, qu'il avait récolté des mois plus tôt en revendant des antiquités prélevées sur le terrain d'une fouille à laquelle il avait participé. Il regarda distraitement le combat, suivant en même temps les conversations l'environnant. Enfin, lorsque le premier combat fut terminé sans qu'il n'ait pu dire qui l'avait gagné, une petite vendeuse fit son apparition à leur étage, portant sur son épaule un lourd plateau. Crassius lui fit signe et commanda deux verres d'un vin plutôt correct : un pour lui et un pour son ami. Voilà qui lançait enfin officiellement le début des hostilités.
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Le monde est un théâtre, mais la pièce est mal distribuée
Albucius n’avait pas pris la peine de s’installer dans les gradins pour les premiers tours, cela ne l’intéressait pas de voir quel genre de menu fretin se faisait éliminer. Après quelques tours de pistes de gladiateurs mineurs se faisant mettre une correction par des gladiateurs plus expérimentés et plus puissants qu’eux, il suivit ses amis jusqu’aux places qui leur étaient réservées dans la tribune officielle. Darian et lui s’assirent de chaque côté de Sargas avec un sourire, sur les places ornées de coussins juste à derrière Servis et Ulio.
- « J’imagine qu’ils ont gardé Katari pour les derniers rounds, Albucius ? » dit un homme blond aux cheveux raides tombant gracieusement sur sa poitrine
- « Il a gagné le grand tournoi de Vyrantium, on ne lui oppose plus l’ivraie des arènes. » Annonça Albucius, un homme sur la fin de sa cinquantaine, les cheveux poivre et sel et le visage strié par les rides. Une barbe taillée à la règle ornait sa mâchoire carrée. « Et puis s’ils montrent un Qunari dès les premiers rounds, le public ne sera plus impressionné d’aucun gladiateur à venir. »
Le troisième homme eut un petit rire. Il était brun, dans la trentaine et arborait un bouc impressionnant sur le menton. Les trois hommes étaient très clairement des magisters. Ils arboraient tous des toilettes sobres, dans des tons foncés mais lourdement brodées d’or ou d’argent. Sur leurs plastrons trônaient fièrement l’amulette de leur droit de naissance, à leurs mains brillaient des joyaux.
- « Il semblerait que les tribunes ne soient plus si bien fréquentées que fut un temps. « ricana à voix basse le troisième homme en cachant son sourire derrière un éventail de bois précieux.
- « Il suffit, Sargas. » lui intima Albucius.
Jusqu’ici les combats s’étaient enchaînés sans vraiment d’annonces, les quelques vainqueurs de la première lice s’étaient alignés pour saluer le public. Ils sortirent ensuite par de lourdes portes et un homme entra dans la tribune officielle. Son accoutrement était relativement modeste, surtout en comparaison de la belle société qui l’entourait. Il se posta sur un petit carré de pierre blanc et sa voix résonna dans le stade.
- « Dominae, Domini ! Bienvenue au magna torneamentum de Minerathie. Le comité espère que les premiers tours vous ont diverti. Place maintenant à nos gladiateurs! Premier combat! Erik Poings d’Acier contre Ramio la Dague.»
Le public applaudit avec nettement plus d’enthousiasme alors qu’un nain en armure lourde armé d’un marteau de guerre rentrait dans l’arène du côté droit et qu’un elfe au visage peint, en vêtements de cuir léger, portant deux dagues longues dans les mais et un air confiant.
----- Dans les vestiaires -----
Dans l’antichambre, Katari se livrait à sn rituel habituel. Debout devant la porte qui devait s’ouvrir pour le laisser entrer en lice au prochain tour, il se tenait droit, les yeux fermés, sa hache plantée dans le sol, ses mains posées à son sommet avec calme. Ce tournoi était aussi prestigieux que celui de vyrantium et il savait qu’il ne devait pas sous-estimer ses adversaires, son corps était toujours prêt au combat, maison esprit demandait un petit temps de calme pour aborder sa mission. Il devait faire honneur à son maître, parvenir à gagner le combat sans blesser mortellement son adversaire.
Telles étaient les règles des duels de gladiature professionnels. Dans les arènes illégales et les établissements de bas étages, la mort était courante, mais dans les hautes sphères, les comabattants rapportaient des milliers de souverains à leurs mécènes ou leurs maîtres. Ils étaient beaucoup trop precieux pour être sacrifiés. De plus à force de combattre les uns contre les autres, Katari se retrouvait souvent à combattre des gens qu’il appréciait profondément. Des amis.
Ses oreilles captaient les bruits de la mêlée de l’autre côté de la porte. Les sons métaliques du choc des dagues contre le métal de l’armure du nain. Les cris de la foule à chaque belle action. Le spectacle avait l’air de satisfaire grandement la foule, bien au delà des combtas préliminaires.
Il avait fait parti de ces gladiateurs il y avait quelques années de cela. Envoyés pour chauffer la foule car trop peu connus pour être annoncés convenablement. Certains avaient des maîtres, d’autres étaient des hommes libres cherchant un mécène et voulant se faire remarquer. Une fois que Katari avait cessé de lutter contre sa condition, il était rapidement sorti de cette condition pour rejoindre les rangs de ceux dont les spectateurs attendaient la venue.
---- Dans les Gradins ----
Albucius applaudit gracieusement la victoire de l’elfe qui était parvenu à défaire son adversaire d’une partie de son armure et qui l’avait handicapé de son bras en lui plantant une dague dans l’épaule, le rendant incapable de soulever son marteau. Le perdant se faisait conduire vers les mages guerisseurs tandis que le vainqueur restait se faire acclamer quelques minutes. L’annonceur revint prendre place sur sa dalle et fit à nouveau retentir sa voix dans le stade.
- “Le Pourfendeur contre Katari, celui qui amène la mort!”
Les portes s’ouvrirent à nouveau sur un humain de grande stature avec un bouclier, une lance et un filet, dan sune armure souple... Et sur un gigantesque Qunari aux cornes recourbées comme celles d’un bélier, la peau d’un gris foncé qui paraissait presque bleue, un air sévère, les cheveux longs et noirs tombant sur ses épaules. Il portait à la main une lourde hache à deux mains qui semblait presque aussi grande que lui.
Albucius ayant remarqué que les jeunes hommes devant lui avaient pris part aux paris se pencha.
- “J’espère pour vous que vous avez parié sur Katari, sinon vous allez perdre gros. Le pourfendeur n’a encore jamais gagné aucun combat contre lui, le pauvre garçon.”
Il se permit un petit rire joyeux alors que l’énorme homme cornu s’avançait jusqu’au centre de l’arène et s’agenouillait face à la tribune. Il semblait attendre quelque chose. Son maître fit un geste de la main et Katari se releva, faisant face à son adversaire. L’humain frappa sa lance sur son bouclier, Katari, répondant à la provocation fit tournoyer sa hache en hurlant quelque chose en ce qui était vraissemblablement du Qunlat.
- “Je l’ai acheté après sa capture à Seheron. J’ai cru comprendre qu’il était ... Saatari? Je crois que c’est le mot dans leur langue barbare pour désigner les premières lignes lourdement armées.” Continua-t-il alors que le combat s’engageait mal pour le pourfendeur qui devait esuiver des frappes violentes à la mesure de la taille de son adversaire. “Il m’a fallut quelques temps pour le soumettre mais comme vous le voyez, ces bêtes là savent obéir une fois qu’elles ont reconnu leur maître.”
Il y eut quelques passes supplémentaires et la hache se planta dans la cuisse du pauvre humain , puis le manche de l’arme heurta sa tempe et il s’écroula à terre. Katari posa théatralement le pied dessus et se tourna à nouveau vers la tribune, sa hache levée, prête à tuer. Un geste négatif de la part de son maître et le Qunari vint faire tournoyer sa hache sous les gradins pour déchainer les acclamations de la foule.
- “Je vous l’avais bien dit.”
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Le monde est un théâtre, mais la pièce est mal distribuée.
La petite vendeuse au lourd plateau était à présent hors de vue. Elle avait parcouru le restant de la tribune, collectant au passage d'autres demandes, puis s'était hâté de rejoindre les coulisses. L'endroit magique où, selon l'imagination débridée de Servis, une armée de petites mains invisibles devait œuvrer dans une cadence insoutenable, soucieux d'accéder au moindre désir du peuple des gradins. Il soupira d'aise et s'étendit quelque peu vers l'arrière, jusqu'à ce que ses lombaires viennent se caler contre la marche supérieure. Sans qu'aune cérémonie n'ait été prononcée, un nouveau combat s'était engagé. Deux hommes manquant terriblement de panache et de personnalité se donnaient des coups de glaives dans des gestes outrageusement chorégraphiés. Le spectacle manquait décidément d'intérêt. Servis passa la main dans ses cheveux courts, défaisant au passage quelques-unes de ses boucles serrées. L'une des griffes retenant l'émeraude de la bague qu'il portait à l'index se pris dans une de ses mèches. Il tira avec précaution. Sa crinière noire était l'une de ses plus grandes fiertés. Il aimait lorsque ses boucles soyeuses tombaient sur son front. Il aimait lorsque ses conquêtes y passaient leurs doigts fins, le complimentant de leur voix la plus suave. Mais bientôt il devrait les couper de nouveau, et au plus court. Il en allait ainsi à chaque fois qu'il repartait sur le terrain. C'était un sacrifice qu'il faisait sans aucun regret tant il aimait son métier. Il fit pivoter son émeraude autour de son index, tout en observant distraitement le combat qui ne semblait pas vouloir s'engager réellement.
La voix, venant de l'arrière, le fit se redresser, mal à l'aise. Servis, qui en aucun cas ne prit la remarque pour lui, jeta un rapide coup d’œil par-dessus son épaule. Son œil ne parvint à capter que quelques insignifiants détails : les coussins sur lesquels les hommes étaient assis ainsi que leurs tenues sombres et richement décorées. Il chercha ensuite discrètement à évaluer l'attitude de son camarade, tout en espérant qu'il n'ait rien entendu des propos précédents. Ulio était plus susceptible que Servis, moins patient. Et contrairement à lui, il faisait encore grand cas de l'avis des puissants sur sa personne. Aux yeux de Servis, tout le monde avait un rôle à jouer dans la grande pièce qu'était la vie. Les faibles comme les puissants. Seul comptait le bénéfice que l'on pouvait tirer de ces différents rôles. Ainsi, peu lui importait d'être considéré comme un être inférieur par un Altus. Tant qu'il reconnaissait ses talents. Ulio avait toujours possédé un ego plus grand que le sien. Mais pour l'heure, il ne semblait pas avoir entendu les propos du dénommé Sargas. Bien, Servis éviterait donc la longue litanie plaintive et revancharde qu'il aurait été forcé d'écouter à la fin des combats, lorsqu'ils se seraient suffisamment éloignés pour ne plus être entendus.
Riposta Servis tout en présentant, dans sa paume ouverte, une bonne partie de ses pièces. Ulio se pencha en avant et certains de ses longs cheveux raides roulèrent de ses épaules pour venir pendre devant son visage, alourdis par les ornementations qu'il y portait. Il allégea la paume de Servis et plaça son pari pour lui. De savoir s'ils allaient gagner ou perdre importait peu aux deux jeunes hommes. Seul le frisson du jeu et le prestige d'un tel pari en public motivaient leurs décisions. Le Laetan rangea le restant de ses pièces et se surprit à guetter de nouveau l'apparition de la petite vendeuse.
En bas des gradins, sur le terrain, le combat c'était enfin clos dans l'indifférence quasi générale. Un homme vêtu modestement se faufila entre les rangs jusqu'à se trouver au centre exact de la tribune. Là il se percha sur un petit carré de pierres blanches, que Servis n'avait jusque-là pas remarqué, et s'adressa à l'ensemble du stade :
Des applaudissements suivirent cette allocution claire, et Servis les suivit mécaniquement. Ses yeux bleus étaient maintenant fixés sur la terre battue de l'arène, où la petite silhouette trapue d'un nain muni d'un marteau s'avançait. Face à lui, un elfe fin et souple, une dague dans chaque main.
Répondit Ulio le plus sérieusement du monde, trop absorbé par le combat pour saisir le sarcasme de son camarade. Servis leva malgré lui les yeux au ciel et se cala de nouveau au fond de son assise. À cette heure-ci, la conférence devait avoir terminée son introduction. Il raccrocha le combat, juste à temps pour voir le marteau du nain frapper le sol de l'arène, ayant manqué l'elfe qui déjà tentait de le contourner. Servis réfléchit alors aux paroles d'Ulio. Les choses étaient-elles toujours aussi simples ? lui-même était très grand, ses bras pouvaient atteindre une bonne allonge. Pourtant sa taille avantageuse lui conférait également une certaine lenteur, lenteur dont Ulio par exemple, ne se privait pas de tirer avantage lors de leurs duels réguliers. Taille, allonge, puissance, tactique et technique, tout cela n'avait au final que peu à voir avec la nature même de l'espèce de l'individu. Ou peut-être que Servis était simplement un combattant médiocre. Il sourit à cette pensée des plus justifiées tout en observant l'elfe embrocher le bras du nain et mettre ainsi fin au combat.
Regretta Ulio alors que l'annonceur prenait de nouveau place au centre de la tribune.
L’excitation de son camarade finit par contaminer Servis. Son regard se fixa sur la créature qui venait de faire son entrée, sous une véritable ovation de la part du public. La main en visière devant les yeux, Servis plissa pour essayer de voir au-delà de la vague figure bleutée qu'il était capable d'observer. Un Qunari, à n'en pas douter. *“Le titre est un peu pompeux„* ne put-il s'empêcher de noter, en laissant retomber sa main, déçue de ne pas parvenir à discerner correctement les traits de cette bête. L'énorme hache qu'il tenait était néanmoins impressionnante. Servis se mis à s'imaginer, lui aussi, chargé d'une arme aussi intimidante. Un bâton en forme de lance, peut-être ? Il ne lui manquerait alors plus que les cornes pour rivaliser avec cette figure lointaine, floue et bleuté, qui faisait à présent face à un homme muni d'une lance et d'un bouclier. Servis fut alors surpris par la voix qui s'éleva alors dans son dos. Cette voix qu'il avait distraitement entendu converser quelques instants plus tôt avec deux autres hommes. À présent il était évident qu'il s'adressait à eux :
Servis se retourna et, de trois quarts, il observa l'homme qui s'était adressé à lui. Le visage strié de rides profondes, il semblait incroyablement sûr de ses faits. Servis sourit à l'Altus, mais ne répondit rien. Il ne savait même pas sur qui Ulio avait misé leur argent. Il se retourna rapidement, passant nerveusement son doigt de long de l'arrête busquée de son nez et alors qu'Ulio commentait l'action pour lui-même, la mâchoire serrée, Servis se pencha :
Lâcha Ulio entre deux exclamations de surprises crachées au gré des mouvements des combattants. Servis sourit, sachant bien que l'injonction de son camarade ne se limitait pas uniquement à la situation suivante. Dans son cas, c'était même presque devenu un mantra. Dans l'arène, le monstre était tourné vers eux. Dans la direction exacte où ils se trouvaient. Servis en eut la chair de poule. Heureusement qu'il n'était pas soldat. Il ne se sentait pas de taille pour affronter ce genre de créatures, même pour le bien de l'Empire. L'Altus émis un petite rire et Servis se tourna de nouveau vers lui, alors qu'en bas le Qunari avait poussé un cri de guerre des plus menaçant.
Impressionné, Servis suivit de nouveau le combat. Il était évident, même à ses yeux de profanes, que le monstre avait le dessus. D'ailleurs, en un mouvement plutôt fluide, le Qunari planta sa hache dans la cuisse de l'humain et l'assomma à l'aide de son manche. En un battement de cœur, le combat était joué. Satisfait, Ulio fit éclater sa joie en levant le poing lorsque le Qunari appliqua son pied sur le torse du perdant. Son cri se mêla à ceux s'élevant de toutes les tribunes. Servis, silencieux, ne quittait plus Albucius des yeux. Il fut alors l'un des seuls à le voir signer par la négative. Et répondant à cet ordre muet, le Quinari laissa aller sa victime, sans l'abattre.
Servis eut un léger rictus involontaire. Il desserra les poings et tendit la main en direction de l'homme :
En entendant les paroles de Servis, Ulio se retourna à son tour. Il prit seulement alors conscience de la présence de l'Altus, et de la main tendue de son camarade. Un sourire s'étendit à son tour sur ses lèvres lorsqu'il reconnut l'homme en question : Albucius.
“Il semblerait que les tribunes ne soient plus si bien fréquentées que fut un temps.„
La voix, venant de l'arrière, le fit se redresser, mal à l'aise. Servis, qui en aucun cas ne prit la remarque pour lui, jeta un rapide coup d’œil par-dessus son épaule. Son œil ne parvint à capter que quelques insignifiants détails : les coussins sur lesquels les hommes étaient assis ainsi que leurs tenues sombres et richement décorées. Il chercha ensuite discrètement à évaluer l'attitude de son camarade, tout en espérant qu'il n'ait rien entendu des propos précédents. Ulio était plus susceptible que Servis, moins patient. Et contrairement à lui, il faisait encore grand cas de l'avis des puissants sur sa personne. Aux yeux de Servis, tout le monde avait un rôle à jouer dans la grande pièce qu'était la vie. Les faibles comme les puissants. Seul comptait le bénéfice que l'on pouvait tirer de ces différents rôles. Ainsi, peu lui importait d'être considéré comme un être inférieur par un Altus. Tant qu'il reconnaissait ses talents. Ulio avait toujours possédé un ego plus grand que le sien. Mais pour l'heure, il ne semblait pas avoir entendu les propos du dénommé Sargas. Bien, Servis éviterait donc la longue litanie plaintive et revancharde qu'il aurait été forcé d'écouter à la fin des combats, lorsqu'ils se seraient suffisamment éloignés pour ne plus être entendus.
“Combien as-tu parié ?„
“Voyons, entre gentlemen cela ne se demande pas !„
“Alors pioche simplement de quoi m'aligner à ta propre mise.„
“Voyons, entre gentlemen cela ne se demande pas !„
“Alors pioche simplement de quoi m'aligner à ta propre mise.„
Riposta Servis tout en présentant, dans sa paume ouverte, une bonne partie de ses pièces. Ulio se pencha en avant et certains de ses longs cheveux raides roulèrent de ses épaules pour venir pendre devant son visage, alourdis par les ornementations qu'il y portait. Il allégea la paume de Servis et plaça son pari pour lui. De savoir s'ils allaient gagner ou perdre importait peu aux deux jeunes hommes. Seul le frisson du jeu et le prestige d'un tel pari en public motivaient leurs décisions. Le Laetan rangea le restant de ses pièces et se surprit à guetter de nouveau l'apparition de la petite vendeuse.
En bas des gradins, sur le terrain, le combat c'était enfin clos dans l'indifférence quasi générale. Un homme vêtu modestement se faufila entre les rangs jusqu'à se trouver au centre exact de la tribune. Là il se percha sur un petit carré de pierres blanches, que Servis n'avait jusque-là pas remarqué, et s'adressa à l'ensemble du stade :
“Dominae, Domini ! Bienvenue au magna torneamentum de Minerathie. Le comité espère que les premiers tours vous ont diverti. Place maintenant à nos gladiateurs! Premier combat! Erik Poings d’Acier contre Ramio la Dague.„
Des applaudissements suivirent cette allocution claire, et Servis les suivit mécaniquement. Ses yeux bleus étaient maintenant fixés sur la terre battue de l'arène, où la petite silhouette trapue d'un nain muni d'un marteau s'avançait. Face à lui, un elfe fin et souple, une dague dans chaque main.
“Pourquoi les nains ont-ils toujours un marteau et les elfes des dagues ? C'est d'un cliché tu ne trouves pas ?„
“Les nains ont des membres courts mais des muscles développés. Ils sont lourds et ne peuvent pas rivaliser en matière de rapidité face à n'importe quelle autre race. Leur seule chance est d'user à leur avantage de leur force et leur puissance. Quant aux elfes ils sont au contraire dénué de muscles solides mais compensent avec leur souplesse. Des armes légères sont plus adaptées. De plus ils sont généralement lâches et ne rechignent pas à attaquer dans le dos de leur adversaire.„
“Les nains ont des membres courts mais des muscles développés. Ils sont lourds et ne peuvent pas rivaliser en matière de rapidité face à n'importe quelle autre race. Leur seule chance est d'user à leur avantage de leur force et leur puissance. Quant aux elfes ils sont au contraire dénué de muscles solides mais compensent avec leur souplesse. Des armes légères sont plus adaptées. De plus ils sont généralement lâches et ne rechignent pas à attaquer dans le dos de leur adversaire.„
Répondit Ulio le plus sérieusement du monde, trop absorbé par le combat pour saisir le sarcasme de son camarade. Servis leva malgré lui les yeux au ciel et se cala de nouveau au fond de son assise. À cette heure-ci, la conférence devait avoir terminée son introduction. Il raccrocha le combat, juste à temps pour voir le marteau du nain frapper le sol de l'arène, ayant manqué l'elfe qui déjà tentait de le contourner. Servis réfléchit alors aux paroles d'Ulio. Les choses étaient-elles toujours aussi simples ? lui-même était très grand, ses bras pouvaient atteindre une bonne allonge. Pourtant sa taille avantageuse lui conférait également une certaine lenteur, lenteur dont Ulio par exemple, ne se privait pas de tirer avantage lors de leurs duels réguliers. Taille, allonge, puissance, tactique et technique, tout cela n'avait au final que peu à voir avec la nature même de l'espèce de l'individu. Ou peut-être que Servis était simplement un combattant médiocre. Il sourit à cette pensée des plus justifiées tout en observant l'elfe embrocher le bras du nain et mettre ainsi fin au combat.
“Ce n'était pas terrible.„
Regretta Ulio alors que l'annonceur prenait de nouveau place au centre de la tribune.
“Le Pourfendeur contre Katari, celui qui amène la mort!„
“Enfin ! Les choses sérieuses commencent !„
“Enfin ! Les choses sérieuses commencent !„
L’excitation de son camarade finit par contaminer Servis. Son regard se fixa sur la créature qui venait de faire son entrée, sous une véritable ovation de la part du public. La main en visière devant les yeux, Servis plissa pour essayer de voir au-delà de la vague figure bleutée qu'il était capable d'observer. Un Qunari, à n'en pas douter. *“Le titre est un peu pompeux„* ne put-il s'empêcher de noter, en laissant retomber sa main, déçue de ne pas parvenir à discerner correctement les traits de cette bête. L'énorme hache qu'il tenait était néanmoins impressionnante. Servis se mis à s'imaginer, lui aussi, chargé d'une arme aussi intimidante. Un bâton en forme de lance, peut-être ? Il ne lui manquerait alors plus que les cornes pour rivaliser avec cette figure lointaine, floue et bleuté, qui faisait à présent face à un homme muni d'une lance et d'un bouclier. Servis fut alors surpris par la voix qui s'éleva alors dans son dos. Cette voix qu'il avait distraitement entendu converser quelques instants plus tôt avec deux autres hommes. À présent il était évident qu'il s'adressait à eux :
“J’espère pour vous que vous avez parié sur Katari, sinon vous allez perdre gros. Le pourfendeur n’a encore jamais gagné aucun combat contre lui, le pauvre garçon.„
Servis se retourna et, de trois quarts, il observa l'homme qui s'était adressé à lui. Le visage strié de rides profondes, il semblait incroyablement sûr de ses faits. Servis sourit à l'Altus, mais ne répondit rien. Il ne savait même pas sur qui Ulio avait misé leur argent. Il se retourna rapidement, passant nerveusement son doigt de long de l'arrête busquée de son nez et alors qu'Ulio commentait l'action pour lui-même, la mâchoire serrée, Servis se pencha :
“Pour qui avons-nous parié ?„
“Toujours parier sur l'éxotique !„
“Toujours parier sur l'éxotique !„
Lâcha Ulio entre deux exclamations de surprises crachées au gré des mouvements des combattants. Servis sourit, sachant bien que l'injonction de son camarade ne se limitait pas uniquement à la situation suivante. Dans son cas, c'était même presque devenu un mantra. Dans l'arène, le monstre était tourné vers eux. Dans la direction exacte où ils se trouvaient. Servis en eut la chair de poule. Heureusement qu'il n'était pas soldat. Il ne se sentait pas de taille pour affronter ce genre de créatures, même pour le bien de l'Empire. L'Altus émis un petite rire et Servis se tourna de nouveau vers lui, alors qu'en bas le Qunari avait poussé un cri de guerre des plus menaçant.
“Je l’ai acheté après sa capture à Seheron. J’ai cru comprendre qu’il était ... Saatari? Je crois que c’est le mot dans leur langue barbare pour désigner les premières lignes lourdement armées. Il m’a fallut quelques temps pour le soumettre mais comme vous le voyez, ces bêtes-là savent obéir une fois qu’elles ont reconnu leur maître.„
Impressionné, Servis suivit de nouveau le combat. Il était évident, même à ses yeux de profanes, que le monstre avait le dessus. D'ailleurs, en un mouvement plutôt fluide, le Qunari planta sa hache dans la cuisse de l'humain et l'assomma à l'aide de son manche. En un battement de cœur, le combat était joué. Satisfait, Ulio fit éclater sa joie en levant le poing lorsque le Qunari appliqua son pied sur le torse du perdant. Son cri se mêla à ceux s'élevant de toutes les tribunes. Servis, silencieux, ne quittait plus Albucius des yeux. Il fut alors l'un des seuls à le voir signer par la négative. Et répondant à cet ordre muet, le Quinari laissa aller sa victime, sans l'abattre.
“Je vous l’avais bien dit.„
Servis eut un léger rictus involontaire. Il desserra les poings et tendit la main en direction de l'homme :
“Je me présente : Crassius Servis. Ravi de faire votre connaissance mais... Que se serait-il passé si vous l'aviez laissé faire son propre choix ?„
En entendant les paroles de Servis, Ulio se retourna à son tour. Il prit seulement alors conscience de la présence de l'Altus, et de la main tendue de son camarade. Un sourire s'étendit à son tour sur ses lèvres lorsqu'il reconnut l'homme en question : Albucius.
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Le monde est un théâtre, mais la pièce est mal distribuée
La victoire de Katari avait déclenché une ovation assez impressionnante et ce n’était clairement pas pour déplaire à Albucius. Ses deux camarades étaient à présent occupés dans une conversation compliqué qui comparait les statistiques de victoires des différents gladiateurs locaux et leurs cotes aux paris, ce à quoi le Magister grisonnant ne semblait pas porter beaucoup d’attention malgré le fait qu’il soit directement concerné par l’issu des combats. Il regarda Katari saluer une dernière fois et disparaître derrière la même porte qui s’était ouverte à son entrée.
*** Dans les vestiaires***
Katari repassa la porte des vestiaires et l’elfe du premier tour vint s’asseoir près de lui.
- « T’as encore mis une sacrée branlée au Pourfendeur, ahah le pauvre gars va finir par partir en hurlant quand il te voit. »
- « Il n’a toujours pas compris comment se servir de son allonge, tant qu’il tiendra sa lance comme si c’était sa queue, il ne gagnera pas beaucoup de combats. »
Les quelques personnes présentes dans la pièce éclatèrent de rire. Un elfe dalatien vient lui taper l’épaule et lui apporter une gourde de vin.
- « C’était quoi le cri de guerre cette fois ? Ce truc que tu as hurlé en Qunlat avant le combat ? »
- « Grosso modo j’ai dit que l’archonte allait recevoir des fraises pour satiliana…. C’était assez hilarant de voir la foule hurler sa joie après ça. »
- « Ah si j’avais eut l’idée de ne pas montrer que je parlais la langue commune quand on m’a jeté dans l’arène la première fois…. j’aurais pu hurler n’importe quoi en Dalatien et ça aurait été…. » Il leva le visage vers le plafond d’un air inspiré.
Une nouvelle salve de rires s’interrompit à l’annonce des combattants suivants. Le Dalatien se précipita devant la porte avec son bouclier sous les encouragements de ses amis.
*** Dans les gradins ***
Le couple de gladiateurs suivants furent annoncés. Deux elfes, dont un portait des tatouages faciaux symétriques. Ils étaient tous deux à l’épée et au bouclier et leur duel se suivait à l’oreille, tant le fracas de leurs armes résonnait dans le stade.
Albucius se pencha et serra la main de servis avec calme et un sourire s’étendit à nouveau sur son visage. Le nom ne lui disait rien, il doutait fortement que l’homme fut un Altus, mais un soporati n’aurait pas pu se payer de telles places. Un laetan peut-être.
- « Magister Edeon Albucius. Ravi également, ne faîtes pas attention à mes amis, ils ne viennent ici que pour se livrer à des duels de probabilités. » Il leva les yeux au ciel avec un sourire. « Pour répondre à votre question, il aurait attendu ma réponse jusqu’à ce que son adversaire meurt de sa blessure et il aurait probablement fait siffler sa hache vers quiconque aurait essayé de le faire bouger de là où il se tenait. Ne faîtes pas l’erreur de croire que ces animaux ont du libre arbitre. Le Qun est peut-être une culture barbare et obscène mais il savent apprendre à leurs sous-fifres à obéir aveuglément. »
Il eut un petit rire pour lui même. L’un des deux elfes terrassa son adversaire, puis ce fut le tour de deux humains. Pendant que les deux hommes se battaient Albucius tourna à nouveau son regard vers Servis.
- « J’imagine que vous n’avez pas l’habitude des arènes, une fois les jeux finis souhaitez vous visiter le stade et rencontrer Katari ? Votre ami est évidemment le bienvenu. »
*** Dans les vestiaires ***
L’elfe Dalatien repassa la porte et laissa la place à un humain aux cheveux roux et à la peau laiteuse. Il lui tapa dans le dos en passant pour l’encourager.
- « Vishante Kaffas » Laissa échapper un homme brun et à l’allure musculeuse. « J’ai hâte que ce tournoi se termine, qu’on puisse aller picoler. C’est le dernier pour moi cette saison, mon maître ne sera pas à Asariel pour le tournoi des -tres spicas- …. J’en ai marre de me faire taper dessus pour amuser les foules… »
Katari haussa les épaules.
- « Je viendrais bien avec vous mais vous savez comment est Maître Albucius, il va sûrement vouloir me montrer un peu partout si j’arrive à bien me classer ce soir…. Ce sera sans moi. »
- « Je ne comprendrais jamais pourquoi tu joues les barbares devant ces singes de magister… Sérieusement... »
Le Qunari répéta son geste avec nonchalance. Le combat suivant fut annoncé et il se leva pour répéter son rituel. Il se posta devant la porte, les mains sur sa hache. Il savait que le prochain combat était pour lui, les second rounds allaient commencer.
*** Dans les gradins ***
Albucius portait peu d’attention aux combats, préférant se concentrer sur Servis et son ami en attendant que Katari revienne sur la piste. Après les deux humains, un guerrier chasind et un voleur riveini s’affrontèrent …. ou plutôt se dansèrent autour pendant quelques minutes jusqu’à ce que le Riveini plante une de ses dagues dans les reins de son adversaire. Son visage noircit par le soleil, recouvert de peintures vives se leva vers la foule et il brandit le poing pour encourager les spectateurs à l’acclamer. Une fois satisfait par l’enthousiasme du stade, il s’en retourna dans son vestiaire.
- « hmmm cet assassin est le seul véritable adversaire de Katari aujourd’hui. De ce que j’ai pu comprendre son maître l’a récupéré alors qu’il avait été laissé pour mort après un entraînement chez les corbeaux… Espérons que mon Qunari soit en forme aujourd’hui. » il s’amusa un instant du tumulte grandissant de la foule. « qu’est ce qui vous a amené ici, si je puis me permettre ? Si vous n’êtes pas connaisseurs des combats ? »