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Lun 23 Mar 2020 - 21:35

Dorian Pavus
Dorian Pavus

– Inquisition –

Messages : 322
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Souriez, vous êtes jugés !

9:30 du Dragon
Feat. Crassius Servis
Etrange et sympathique rencontre - ☀ ☀ ☀


Le soleil printanier commençait à s’incliner. Je prenais une bonne bouffée d’air, tandis que mon pas légèrement distrait traçait son chemin dans les pavées de la ville. La journée fut longue, mais soulageante : après des semaines difficiles enfermé à potasser de gros livres poussiéreux, mais très intéressants, me voilà soudainement à l’air libre. Je venais de terminer une part importante de mes études, et me voilà désormais enchanteur. Ce n’était qu’une première étape avant de finalement aboutir au rang de Seigneur Enchanteur, mais il me fallait tout de même célébrer la chose : ce n’était pas tous les jours que cela arrivait !

Ce fut sur ce pas légèrement dansant que je partis pour ma promise destination, non pas le quartier des elfes comme l’on pourrait rapidement le penser, mais bel et bien la haute-ville. La fille d’un Magister relativement important, une certaine Auréa Viridi, organisait un somptueux bal dans la demeure familiale. Pour sûr, je m’y rendrais, et pour sûr, je n’y serais point seul : un bon ami à moi m’y attendrait, et il me tardait de revoir sa bouille après autant de temps sans sortir.

Lorsque j’atteignis l’escalier conduisant à un hall assez vaste, mais pas trop, j’expirai une certaine nervosité qui me collait de plus en plus à la peau, ou une bête impatience de revoir un ami. Je gravis les marches, et l’on m’ouvrit la porte. Devant moi s’étendait donc le hall d’entrée, déjà remplie de divers Altus ou Laetan qui me lancèrent un regard discret. Droit, le rictus malicieux, je m’avançai glorieusement dans la salle, l’oeil scrutant ses différents coins, avec l’espoir de repérer du premier coup la vermine que je cherchais. Je m’amusais déjà à le visualiser, fin et droit, un verre de vin déjà à la main, et jouant aux nobles. Si on ne le connaissait pas, on s’y croirait, c’était le plus surprenant dans l’affaire.

Mais pour l’heure, aucune trace de Crassius ; j’étais seul, avec ces regards faussements hasardeux, des visages se tournant subitement comme si rien ne s’était passé. Je ne pensais pas en avoir autant, il fallait dire : je m’en ramassais certains car j’étais l’enfant prodige de “puissant conseiller de l’Archonte en personne et personne ne pouvait m’arrêter car je suis trop influent et puissant” Pavus, mais tout de même. Je reconnus certains visages que je considérais comme indirectement hostiles, et cela ne me ravissait déjà pas : je craignais déjà de l’impression que donnerait Servis en arrivant, lui qui n’était pas encore vraiment quelqu’un dans cette partie hypocrite de la société. J’allais l’attendre dans le hall, et profiter d’observer ces mythiques créatures que sont les Altus tévintides.

Un serviteur s’approcha de moi avec un plateau qui transportait des verres de vins dans une main, et me demanda si je voulais éventuellement un verre : je hochai de la tête et me servis, avant de le remercier. Celui-ci n’y prêta pas vraiment attention et détala aussitôt vers d’autres nobles. Je le comprenais, ce monde ne l’intéressait sans doute pas, surtout vu la vie qu’il devait avoir. Je haussai légèrement des épaules avant de porter le verre à mes lèvres. Il fallait croire que de savourer un bon rouge ne s’était plus vraiment produit depuis un petit moment, à mon grand désarroi - et celui de ma bouche.

Lun 23 Mar 2020 - 22:01

Anonymous
Invité

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Souriez, vous êtes jugés.



Posté devant l'unique fenêtre que comportait l'appartement d'Ulio, Crassius enrageait. De l'autre côté du verre épais, la lumière déclinait. Ils étaient en retard, déjà très en retard. Et pourtant, aucun des autres hommes présents à cette soirée d'avant soirée ne semblait s'en inquiéter. Pire, chacun papillonnait à sa manière, inconscient de l'écoulement inéluctable du temps. Une main sur son épaule le força à se retourner pour faire face à son frère. Marcius Servis, ou plutôt Marcius Sulara puisqu’il avait troqué son nom contre celui de son épouse, lui sourit, un étrange ruban de dentelle passé autour du cou. En suivant le ruban de l’extrémité de ses doigts alors que son frère durcissait son étreinte, Crassius demanda :
“Tu vas vraiment porter ça ?„
“Et toi ? Tu vas vraiment te contenter de cette... Tenue ?„

Lui rétorqua son aîné en lâchant son épaule et en esquissant un pas en arrière, contemplant l'étrange sobriété qui habillait la haute carrure de son frère. Une simple tunique blanche d'une belle matière aux manches bouffantes passée sur un pantalon sombre. Sa veste, la seule pièce un peu travaillée de sa tenue, il l'avait laissée traîner sur l'une des assises basses de la pièce.
“À quoi bon s'apprêter si nous n'allons jamais à ce bal ?„

Maugréa Crassius, avant de quitter sa fenêtre pour venir récupérer sa veste, avalé sous le postérieur d'un autre invité de la soirée. Il défroissa un instant sa fabrique, avant de se diriger d'un pas sûr en direction de la porte.
“Où tu vas ?„

Demanda dans son dos la voix d’Ulio.
“J’y vais, j’en ai assez de vous attendre. Je veux danser.„
“Attends moi, je viens avec toi.„

S'extirpant d'un groupe d'invités amassé devant un miroir sur pied, Ulio apparut, faisant couler sa petite silhouette dans la pièce. Il portait une tenue somptueuse, brodée de perles et de pierres colorées. Ses longs cheveux bruns étaient réussis en une natte serrée qui lui coula un instant sur l'épaule alors qu'il rejoint son ami en seulement quelques pas. Ils sortirent tous les deux des appartements d'Ulio, laissant derrière eux le reste des convives. Ce n'était pas la première fois.

“Il est important de savoir arriver en retard.„

Expliqua encore Ulio, alors qu'on leur ouvrait les portes de la propriété Viridi. Ils s'avancèrent lentement, s'enfonçant au milieu des convives, reçue déjà par les premiers accords de la musique, jouée par un quatuor à cordes. D'un coup d’œil, Crassius repéra le buffet aligné contre un mur, et son enchevêtrement de nourriture somptueuse. Quelle était l'occasion déjà d'un tel étalage ? Il ne pouvait se le rappeler. Ignorant une nouvelle remarque de son ami, Crassius se mit à sonder la foule. Il cherchait Dorian, sans parvenir à l'identifier.
“Qui cherches-tu ? Tu as rendez-vous avec une fille, c’est ça ?„

Crassius secoua la tête vivement, abandonnant un instant ses recherches.
“Je cherche Dorian Pavus, il m’a promis un verre pour fêter sa montée en grande. Ta fiancée sera là ?„

Ce fût au tour d'Ulio d'ignorer la remarque de Crassius. Ce dernier sourit, reconnaissant bien dans l'agitation de son ami les signes annonciateurs d'une soirée mouvementée. Comme pour valider son intuition, Ulio Lucanus sortit prestement une petite fiole d'argent de la doublure de sa manche, et répandit une fine poudre blanche sur le dos de sa main gauche. Il l'aspira avant de jeter la fiole par-dessus son épaule, surexcité. Crassius soupira, et tenta de s'éloigner, cherchant à noyer sa haute silhouette dans la foule dispersée de ce grand bal.

Lun 23 Mar 2020 - 22:10

Dorian Pavus
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9:30 du Dragon
Feat. Crassius Servis
Etrange et sympathique rencontre - ☀ ☀ ☀


La soirée avait donc déjà commencé, et ce, sans ce brave Servis. J’avais de plus en plus l’impression que cela devenait récurrent, au point de ne point trop me faire de souci sur son absence de mon champ de vision. La musique s’était lancée, certains courageux commençaient déjà à faire la cour à d’autres, voire débutaient les danses. Dommage que Crassius eut loupé une merveilleuse interaction entre un fougueux damoiseau et le mari de celle qu’il voulait inviter à danser en se pavanant bien trop devant elle pour le faire. Un peu d’action dans cette incipit de soirée n’aurait pas été de refus, mais peut-être, et je disais bien peut-être, que nous aurions une suite un peu plus tard dans la soirée.

Sinon, rien ne se passait vraiment, certains venaient poliment me faire la conversation car ils me connaissaient, ce genre de futilités. Mais j’attendais, confiant qu’il se joindrait à moi tôt ou tard. J’espérais simplement pour ce pauvre homme qu’il ne raterait pas le meilleur du drame naissant de ce genre d’événements.

Mon oeil autant clair que vif fixait la foule, et ce fut à ce moment précis que je décelai un début de silhouette familière. Mon sourire s’aiguisa, tandis que je portais à ma bouche les dernières gouttes de mon vin, avant de poser le verre sur un plateau qui passa près de moi dans mon déplacement, comme si tout était méticuleusement calculé - ce qui était très souvent le cas au sein de l’Empire.

Servis semblait accompagné par - Andrasté, quel charme - connaissance à lui que j’avais déjà eu l’occasion de croiser au Cercle ; je ne le connaissais pas tant que cela, mais étrangement, cela m’intéressait de faire plus amples connaissances. Étrangement.

Eh bien eh bien, on sait se faire attendre !

J’apparus devant lui avec un léger hasard calculé, un hasard calculé digne de ma personne bien évidemment, toujours avec ce même sourire aux lèvres. Je saluai son - Andrasté, fort charmant, mais davantage de près - accompagnant d’une légère inclinaison du haut du corps, avant de reporter mon attention sur ce brave Crassius.

Alors, cher ami, tout va pour le mieux ?

Lun 23 Mar 2020 - 22:17

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L'apparition soudaine de Dorian dans le champ de vision de Crassius lui arracha un soupir de soulagement. Alors que son ami lui adressait une remarque bien pensée, soulignant s'il le fallait son retard inconvenant, Crassius le salua d'une intense courbette travaillée et exécutée avec grâce.

“Ce retard n’est pas de mon fait, mais purement le fruit du reste de notre bande, qui ne s’est certainement toujours pas mise en route !„

Puis, comme si Dorian lui-même l'avait attiré dans son sillage, un serviteur se présenta avec un plateau couvert de verres de vin. Il en attrapa un au passage, et but une première gorgée en sondant malgré lui le regard qu'échangeaient ses deux amis. Ulio et Dorian ne s'étaient pour le moment que très peu côtoyés. Généralement, Crassius s'arrangeait pour semer Ulio dans les rues étroites de Minrathie avant d'aller retrouver Dorian, comme s'il avait toujours su que la rencontre de deux êtres si... Flamboyants, risquaient de provoquer des étincelles. Alors, lorsqu'il avait compris que l'un comme l'autre allaient se présenter à ce bal, il avait simplement cessé de lutter. Pourtant, l’intérêt mutuel qu'il lisait dans les yeux de ses amis le laissait légèrement mal à l'aise....

Il sursauta en sentant un léger pincement au niveau de son postérieur. En se retournant, il découvrit Galla qui lui adressa un regard équivoque, alors qu'elle poursuivait son chemin au travers de la foule. Elle entraînait à sa suite Iovita, tenant tendrement sa main. Cette dernière effleura légèrement le dos de Crassius alors qu'elle le croisa. Un léger sourire aux lèvres, le jeune homme se désintéressa de ses amis occupés à faire connaissance, et suivit du regard un instant les deux jeunes femmes, toutes deux malheureusement fiancées à deux de ses amis.

“Pourquoi s’intéresser à Crassius ? Sa vie est proprement ennuyeuse. Je m’appelle Ulio Lucanus, heureux de faire ta connaissance.„

Affirma Ulio, tout en tendant la main en avant, laissant les bracelets d'or qu'il portait aux poignets s'entrechoquer bruyamment. Crassius, lui, n'était plus tout à fait là. Il avait repéré la piste de danse, et déjà les pulsations langoureuses arrachées aux cordes par les musiciens semblaient l'appeler. D'une traite, il finit son verre avant de s'excuser auprès de Dorian, et de s'élancer vers la musique. Ulio, la main toujours tendue vers Dorian, le regarda s’éloigner :
“Je crois qu’il est décidé à ne pas repartir seul ce soir. Grand bien lui fasse ! Et qu’il soit une inspiration pour tous !„

Ulio, lui, n'avait aucunement besoin de s'inspirer de Crassius pour se montrer tout à la fois déterminé et volage. Tous ceux qui le connaissaient le savaient. Sa réputation, dans les salons, le précédait souvent, pour son plus grand bonheur. Et Dorian l'intriguait : ce véritable prodige, espoir pour tous les Altus, n'avait pas fini de l'interpeller. Surtout à présent qu'il lui faisait face. Oui, Ulio était bien décidé à creuser en Dorian, jusqu'à découvrir son âme, s'il le fallait. Aucun mystère ne lui résistait. Jamais.

Mer 25 Mar 2020 - 18:00

Dorian Pavus
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Souriez, vous êtes jugés !

9:30 du Dragon
Feat. Crassius Servis
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Un rire franchit mes lèvres à la remarque grinçante de ce pauvre inhabitué qu’était encore Crassius.

Tu verras, tu prendras goût à l’art du retard de politesse.

J’attrapai alors un verre de vin également au passage du serviteur, et le levai légèrement vers Servis pour trinquer indirectement avec son verre. Après tout, nous étions là pour ça. Boire, ou plus s’il y avait moyen.

Mon rictus devint alors davantage lumineux quand cet Ulio prit enfin la parole, en tendant la main devant lui.

Pourquoi s’intéresser à Crassius ? Sa vie est proprement ennuyeuse. Je m’appelle Ulio Lucanus, heureux de faire ta connaissance.
Amusant, j’aurais pu te poser la même question, bien que ce bon Crassius reste tout de même quelqu’un de fort sympathique.

J’eus un rire discret, mais honnête, alors que dans un mouvement autant souple que raffiné, j’attrapai cette main tendu devant moi - qui de surcroît se révélait douce -, me penchai devant lui et lui baisai en plein coeur de la racine de ses doigts si fins. Je me redressai finalement, le regard empli d’une certaine étincelle.

Quant à moi, je m’appelle Dorian Pavus, et il y a deux chances sur trois pour que tu le saches déjà.

J’entendis malgré moi à moitié les excuses, puis l’absence de Servis pour probablement aller danser, sur la piste ou déjà dans un lit de jeunes mariés, mais en même temps, me voilà face à une nouvelle - et très charmante, ma foi - compagnie que je pressentais d’avance prometteuse.

Sans réellement prêter attention, j’avais gardé ma main dans la sienne, ne quittant plus mon interlocuteur des yeux.

Je crois qu’il est décidé à ne pas repartir seul ce soir. Grand bien lui fasse ! Et qu’il soit une inspiration pour tous !
Mince alors, j’espère que c’est également un objectif qui t’a traversé l’esprit.

Approximativement à la fin de ma remarque déjà fortement avancée pour un début de soirée - sans réel alcool dans le sang encore - , je lâchai sa main avec douceur, en ayant pris soin avant de laisser mon pouce effleurer ses doigts une dernière fois. Puis, je portai mon verre à mes lèvres pour savourer une nouvelle gorgée de ce vin, un peu sucré pour du rouge.

J’eus une étroite pensée pour Servis, qui avait véritablement détalé sans faire la moindre vague, avant de revenir sur cet Ulio. Autant faire la conversation quelque peu, avant de passer à quelque chose de plus corsé.

J’ai souvenir de t’avoir vu à plusieurs reprises au Cercle, et je serais curieux de savoir sur quels intérêts se porte ton regard, très cher.

Mer 25 Mar 2020 - 18:36

Anonymous
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La musique. C'était comme si la musique l’envoûtait. Elle l'avait guidé jusqu'à la piste de danse, et à présent elle le poussait à entrer dans la ronde. Enfin, ce n'était pas réellement une ronde qui prenait place au milieu de la pièce, et fort heureusement tant cette danse n'était pas propice au rapprochement. Non, la danse qui s'égrainait sur la piste était bien plus personnelle, sensuelle, et pourtant anonyme : les partenaires s'échangeaient au gré des temps dans une allégresse à peine surjouée. Crassius passa rapidement la main dans ses cheveux bouclés. Il replaça distraitement certaines courbes à leur place, dégageant la vue de ses yeux perçants. Puis, presque au hasard, il se saisit délicatement de la main d'une jeune femme, et l'entraîna à sa suite sur la piste. Il se coula sans attendre dans l'enchaînement des pas de cette danse qu'il ne connaissait pourtant que moyennement, et dans la joie la plus totale il s'épuisa dans cette parade nuptiale à peine déguisée.

Il ne connaissait pas la jeune femme qu'il avait invitée sur la piste, mais ses mains étaient douces, et ses cheveux noirs savamment coiffés en une couronne rehaussée de bijoux. Ses mains à lui s'enfonçaient dans les plis de sa robe, son pouce s'enfonçant sans peine au travers du tissu, à la découverte d'une peau souple évocatrice de quelques kilos en trop. Il la fit tourner, et lui sourit largement. Mais il était déjà temps de l'abandonner à un autre, et dans un soupire, il écarta les doigts, relâchant son emprise. Les mains sur les hanches, il attendit sa prochaine cavalière alors que la musique s'accélérait. C'était ainsi que Servis aimait les femmes, fuyantes, déjà prises et cherchant peu d'attaches. Il aimait attraper quelques moments d'amour au passage, presque sans les chercher. Mais plus que tout, il aimait prendre soin de ses amies. Et justement, c'est Galla qui vint se lover contre lui, dans une posture peut-être plus rapprochée que celle préconisée par les bonnes manières. Mais Crassius fit mine de ne rien remarquer. Il laissa ses mains s'abaisser légèrement, délaissant les côtes de la jeune femme pour aller explorer d'autres contrées, son regard perdu dans les yeux noirs de celle qui bientôt allait épouser un autre homme. Bientôt, ce qui lui laissait encore un peu de temps. Le jeune Tévène était ivre de bonheur, et peut-être également de l'alcool bu en première partie de soirée. Mais ce n’était qu’un détail.

Ulio, la main toujours dans celle de Dorian, sentit son cœur manquer un battement. Bien entendu, il connaissait déjà Dorian, et ce dernier devait bien évidemment le savoir. En se présentant, tout comme lui s'était présenté, il abaissait en quelque sorte la barrière naturelle qui séparait les Altus des Laetans. Pendant un instant, le temps de ce battement de cœur manqué, Dorian et Ulio furent égaux. Il n'en fallait pas plus à Lucanus qui, sans le vouloir, se mordit la lèvre inférieure.
“Partir accompagné n’est pas réellement mon objectif. Ma fiancée doit être quelque part dans cette foule.„

Il lui lâcha la main, mais comme s'il avait peur de le voir s'enfuir s'il brisait tout contact, il lui attrapa l'épaule, doucement.
“Ce qui m’intéresse en revanche, c’est avec qui je vais passer les prochaines heures. Des heures volées à ma vie de tous les jours. Des heures d’aventures.„

Comme s'il cherchait à faire croire que son intérêt se portait ailleurs, Ulio sonda la foule d'un regard attentif, faisant jouer les muscles de ses épaules de manière à faire rouler la fabrique de son haut. De manière à dévoiler les clavicules sous sa peau, dans l’entrebâillement exagéré de son col. Distraitement il répondit :
“Au cercle, j’appartiens à l’école de l'instinct, mais je suis également de très nombreux cours de théologie. Je crois que c’est dans ce mystère que se cache la vérité, tu ne crois pas ?„

A regret, il sembla apercevoir le reste de la troupe, qui déjà franchissait les portes de la salle. Marcius en tête, ils tanguaient en alpaguant quiconque se trouvait sur leur passage. Ulio siffla entre ses dents.
“Il faudrait un miracle pour chasser de tels individus de cette soirée. Je me demande bien qui a pu les inviter ?„


Mer 25 Mar 2020 - 21:02

Dorian Pavus
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Feat. Crassius Servis
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Partir accompagné n’est pas réellement mon objectif. Ma fiancée doit être quelque part dans cette foule.

Je soufflai malgré moi du nez, comprenant cette contrainte sans réellement la vivre. Il fallait dire que je me portais bien mieux le plus loin possible de la mienne.

Le contact de sa main contre mon épaule robuste bloqua ma respiration le temps d’un battement de cil. Paradoxalement, lui qui était déjà si proche de ma personne, je te trouvais bien trop loin.

Ce qui m’intéresse en revanche, c’est avec qui je vais passer les prochaines heures. Des heures volées à ma vie de tous les jours. Des heures d’aventures.

Le dépassant de quelques centimètres, je laissai mon regard dévier le long des traits de son visage, m’amusant à toujours plus le détailler. Comment cela se faisait-il que nous ne nous rencontrions que maintenant, alors que nous connaissions tous deux - et traînions tous deux avec, j’imaginais - ce cher Servis. Ce dernier craignait-il que nous ne le laissions seul à la fin ? Il ne fallait pas rêver.

Ulio eut l’astuce de détourner le regard, me laissant le loisir de détailler de mon oeil attentif son cou, un cou qui n’attendait qu’à être mordu .. Andrasté, la soirée ne faisait que commencer, et me voilà déjà dans cet état ! Je focalisais sur sa dernière remarque, histoire de retrouver contenance en un milieu encore trop public.

J’ose espérer que ma compagnie sera à la hauteur de ta “soif d’aventure”. Pour ma part, c’est surtout de la détente que je suis venu chercher. De quoi penser à autre chose qu’aux études l’espace d’un soir, …

Je me penchai près de son oreille, et diminuai le timbre de ma voix - que je trouvais déjà bien trop suave compte tenue de ma sobriété évidente -, afin d’être discret dans un tel décor, sans pour autant ne pas prendre de risques, tout en me rapprochant un peu de lui, l’espace d’un instant.

… de quoi retrouver ce frisson d’adrénaline à vivre dans le risque, si tu vois où je veux en venir.

J’adorais le danger, braver une espèce de tabou dans mon élite sociale, le faire dans des zones à risques tout en sachant qu’on ne se ferait prendre par les mauvaises gens : les sensations n’étaient clairement pas les mêmes dans ce type d’environnement que dans un banal lit. Après, chacun ses propres goûts et couleurs.

Vint alors mon lancement de conversation plus posée - dirions-nous -, auquel mon fort curieux interlocuteur répondit sans trop me faire attendre.

Au cercle, j’appartiens à l’école de l'instinct, mais je suis également de très nombreux cours de théologie. Je crois que c’est dans ce mystère que se cache la vérité, tu ne crois pas ?
Je pense plutôt que la vérité se découvre au coeur de quelque chose, disons, de plus rationnel. Même si par loisir je suis des cours de nécromancie, mon intérêt est réellement porté sur la thaumaturgie, comprendre les phénomènes magiques, repousser de nouvelles limites, me perdre dans de vieux livres. C’est un petit trio qui ..

Je m’interrompis en entendant une espèce de vacarme, et tournai la tête en fronçant des sourcils : à entendre Ulio soupirer, j’eus la sensation qu’il s’y attendait.

Il faudrait un miracle pour chasser de tels individus de cette soirée. Je me demande bien qui a pu les inviter ?
Je ne pense pas que ce soit moi, ou quelconque Altus présent à cette soirée. Cela dit, si l’on attendait un peu de piment durant cette soirée, je crois bien qu’il est arrivé.

J’avais hâte que le plus encombrant - avec son ruban .. comment dire .. moche ? - s’embrouille avec quelqu’un, se batte avec un autre, et finisse par se faire propulser hors des lieux. Ce scénario serait des plus divertissants, il fallait l’admettre.

J’espère seulement que Crassius est psychologiquement prêt à ce qui risque d’arriver, ou du moins, qu’il en est accoutumé.

Mer 25 Mar 2020 - 22:04

Anonymous
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S''amusant grandement de la situation, le petit Ulio secoua théâtralement la tête, comme s'il condamnait durement l'existence même de ces êtres, qui pourtant étaient des Laetans comme lui. Et qui pire : étaient ses amis les plus proches. Mais alors qu'il tentait de garder son sang-froid en se concentrant sur l'évolution de sa petite troupe, fortement éméchée, au milieu de cette soirée mondaine, il sentit un sourire lui monter aux lèvres. La remarque formulée par Dorian ne l'aida en rien à conserver la face.
“J’espère seulement que Crassius est psychologiquement prêt à ce qui risque d’arriver, ou du moins, qu’il en est accoutumé. „
“Oh, crois-moi, Crassius est prêt. Il l’est depuis sa naissance.„

Il se retourna alors vers Dorian Pavus, et laissa alors éclater ce sourire qui n'avait fait que grandir à ses lèvres. Hilare, il lui demanda :
“Ainsi, tu n'as jamais rencontré le frère aîné de ce cher Crassius ?„

Il désigna du menton la haute silhouette dudit frère, qui menait fièrement le reste de la troupe des Laetans. Il était impossible de se méprendre quant aux liens de parenté entre les deux hommes: ils avaient le même nez et les mêmes petits yeux clairs en amande. Mais Marcius était plus courtaud que son frère, et possédait des manières plus élaborées.
“C’est lui là :  Marcius Sulara.„

Sans prévenir Ulio se saisit de la main de Dorian. Cette main douce et chaude, il la serra légèrement, s'assurant de ne plus la perdre.
“Maintenant viens ! Il serait fâcheux qu’ils nous retrouvent aussi facilement : nous ne pourrions dès lors plus nous défaire de leur présence ! Trouvons un endroit où nous cacher.„

Il l'entraîna alors doucement, tenant toujours sa main, sentant son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, et un sourire persistant planer sur ses lèvres fines.

Par choix, jamais Crassius n'aurait souhaité s'extraire de la piste de danse. Il s'y sentait dans son élément : toujours en mouvement, anonyme et pourtant recherché. Cependant, après avoir enchaîné seulement quatre danses, le jeune mage s'impatientait. Le frottement discret des hanches de Galla contre l'intérieur de sa cuisse avait suffi à l'électriser durant la seconde contredanse, et la proposition que lui avait susurrée à l'oreille Iovita lors du quadrille avait suffi à faire flétrir en lui toute envie de danse au profit de quelque chose de bien plus animal. Il laissa ainsi s'écouler quelques mesures supplémentaires avant de se ruer hors de la piste, laissant sa place pour un autre danseur motivé. Rapidement, il chercha Iovita parmi les convives, pensant la trouver dans les parties les plus externes de la pièce, peut-être même sur un balcon. Ce n'était pas la première rencontre furtive qu'ils tentaient de réaliser alors qu'une soirée mondaine battait son plein autour d'eux, c'était même d'ailleurs plutôt leur norme. À croire que le danger de se faire surprendre motivait Iovita dans ses envies d'infidélités. Il la repéra vite dans la salle, mais elle ne l’attendait plus seule : son fiancé Fabius l’avait rejoint et lui tenait tendrement la main. Loin de se démonter, Crassius alla tout de même les rejoindre, et salua l'homme qu'il avait vu pour la dernière fois dans le boudoir d'Ulio, plus tôt dans la soirée. Si lui était là, cela voulait dire que....
“Ser Crassius !„
“Oh non…„
“Par là mon frère !„
“Je t’en supplie, oubli-moi. Oubli-moi comme tu sembles oublier l’existence même de ta femme.„

Cracha Servis entre ses dents serrées en tentant de repousser son frère, qui s'était déjà accroché à sa tunique. Soudainement en colère, Crassius condamna du regard les autres hommes qu'avait entraîné à sa suite Marcius. Aucun d'entre eux n'avait jugé utile de renvoyer ce père de famille vers ses appartements, ou tout du moins tenté de freiner sa consommation de spiritueux. Ces derniers temps, l'aîné des Servis se comportait en célibataire de la pire espèce, il n'était d'ailleurs pas repassé par chez lui depuis trois nuits, enchaînant les soirées et les journées de travail. À croire qu'il cherchait tout bonnement à oublier la vie rangée dans laquelle il avait choisi tôt de se lover. Réagissant mal à l'évocation équivoque de ses fautes, Marcius frappa l'arrière du crâne de Crassius du plat de sa main, sous une exclamation surprise involontaire de la part d'Iovita, et resserra l'emprise qu'il avait sur le col de sa tunique. Mais, en tanguant de plus belle, il sembla oublier rapidement ses griefs, passant son bras sous celui de son petit frère, riant comme un dément.
“Marcius vraiment, ressaisis-toi ! Ne vois-tu pas que tu te ridiculises ? Et moi avec ?.Nous sommes entourés d’Altus, et d’un bon nombre de jeunes magisters. C’est pour ces hommes et ces femmes que tu souhaites travailler.„

Nerveusement, Crassius balaya la foule du regard. Rien ne se déroulait comme il l'avait d'abord prévu. En se présentant à cette soirée, il avait espéré danser longuement, et discuter encore plus longuement avec son ami Dorian, en enchaînant largement les verres des meilleurs vins de l'empire. Dans ses désirs les plus fous, il s'était même imaginé échanger un nouveau moment complice avec une de ses amies, et peut-être même avec plusieurs d'entre-elles si elles s'étaient trouvés dans la même humeur. Et si tous les protagonistes de ses espoirs semblaient se trouver bien disposés, rien n'allait pour autant. D'un geste brusque, il parvint à s'arracher aux griffes de son frère, qui s'effondra dans les bras d'une totale inconnue, riant de plus belle. Crassius en profita pour s'échapper, s'éloignant le plus rapidement possible de la scène que ne manquerait pas de provoquer Marcius. Il n'avait dès lors plus que deux obsessions : retrouver l’anonymat et retrouver Dorian.

Mer 25 Mar 2020 - 22:56

Dorian Pavus
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Je m’aperçus que mon hypothèse était correcte, mais je ne compris pas tout de suite ce qui rendait Ulio d’autant bonne humeur : mes sourcils se froncèrent de confusion légère, ce qui sembla davantage divertir mon - sublime - interlocuteur.

Ainsi, tu n'as jamais rencontré le frère aîné de ce cher Crassius ?
J’ignorais même qu’il en avait un, mais j’ai le léger sentiment que c’était voulu.
C’est lui là :  Marcius Sulara.

Je suivis des yeux la direction pointée par Ulio, et m’aperçus que c’était le plus bruyant - avec son hideux ruban, limite ridicule. Maintenant que c’était évoqué, cela me parut étrangement logique.

Je sentis cette douce et fine main attraper la mienne, plus rustre en comparaison, avant de me sentir entraîner. Quelque part, il fallait l’avouer, j’avais envie que ce contact dure bien plus longtemps : mais les Altus étaient ce qu’ils étaient de meilleur dans l’infâme, et je sentis une goutte de sueur froide rouler contre ma tempe.

Maintenant viens ! Il serait fâcheux qu’ils nous retrouvent aussi facilement : nous ne pourrions dès lors plus nous défaire de leur présence ! Trouvons un endroit où nous cacher.

Mais malgré tout, je gardai un sourire légèrement carnassier aux lèvres, conscient de ce qui m’attendait. J’émis un rire léger, avant de réellement répondre.

Je te fais confiance, Ulio. Cachons-nous au mieux, après tout ..

Je fis un pas plus grand, lâchai sa main pour attraper son épaule, et le tirer légèrement vers moi, ce qui nous arrêta temporairement. Je parlai dans le creux de son oreille, d’une voix plus douce et suave.

.. il serait fort dommage que l’on nous entende.

A ces mots, je pris quelque peu les devants, m’assurant d’être bel et bien suivi. Cette soirée s’annonçait décidément très bonne. Du moins, pour moi ; je n’avais pas réussi à repérer Crassius depuis, mais probablement qu’il devait s’amuser fortement aussi. Ce fut donc sur ce pas légèrement dansant que je disparus de la soirée en finesse, avec mon compagnon du soir.

Nous émergeâmes à nouveau avec Ulio après une bonne heure ou deux - difficile à dire, la notion du temps se perdait rapidement quand l’on s’amusait bien. L’ambiance était toujours autant ennuyeuse, et cela me surprit : je fronçais des sourcils, avant de me tourner vers un Ulio légèrement décoiffé.

Je m’attendais à plus de vagues de la part de son frère, suis-je le seul surpris ?

Mon clair regard scrutait la salle, dubitatif. Je cherchai du côté de la piste de danse, mais pas le moindre signe de Crassius. Une vague inquiétude traversa ma conscience.

Ulio ? Aperçois-tu Servis dans le plus grand des hasards ? J’ai comme un mauvais pressentiment ..

Jeu 26 Mar 2020 - 19:35

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Souriez, vous êtes jugés.



Dans les jardins cossus de la merveilleuse demeure des Viridi, Crassius étreignit l'épaule de Fabius, plié en avant pour rendre sans vergogne une bonne partie des petits fous ingurgités. Plus loin, penché au-dessus d'un autre buisson de roses délicates, Marcius en faisait de même, dans un concert écœurant de haut-le-cœurs. Vraiment, c'était navrant. Crassius s'éloigna un instant, rejoignant Iovita toujours perchée sur les marches en marbre menant de nouveau à l'intérieur.
“Comment se fait-il qu’ils soient si mal ?„

demanda l'ingénue, les bras serrés autour de son propre buste, luttant visiblement contre le froid pénétrant de la nuit. Crassius ôta sa veste, et la passa presque tendrement autour des épaules de la jeune femme, avant de déclarer :
“Ce n’est pas mon problème.„

Sans ajouter quoique se soit, il haussa les épaules, et déplia ses longues jambes pour grimper les marches deux à deux. Il avait déjà perdu une heure, peut-être deux, de cette soirée bénie à chaperonner les deux hommes. Il en avait déjà bien assez fait.

Il pénétra de nouveau dans la salle principale, ou le bal à proprement dit se tenait. Si l'orchestre jouait toujours, l'ambiance était véritablement retombée. Des groupes s'étaient formé, généralement les mêmes : Altus avec Altus, Magisters avec Magisters et Laethas avec Laethans, et les discussions politiques avaient replacé les danses. Les plateaux portés par les serviteurs ne comportaient presque plus de vins, seulement quelques mets délicats au visuel hautement travaillé. Se figeant un instant à quelques mètres de la porte, Crassius sentit ses épaules s'abaisser, sa carrure se minimiser. Il avait espéré que cette soirée soit plus intéressante, mais rien ne semblait s'être produit depuis son départ. Rien qui ne vaille dumoins quelques bruits de couloir persistants.

Un bras léger se glissa sous le sien. Galla, les joues légèrement rosées, plongea ses yeux noirs dans les siens. Il lui rendit son sourire, et ensemble ils firent quelques pas dans la pièce, devisant tout en marchant de tout et de rien. Galla était une femme hautement intelligente et désinvolte et Crassius chérissait sa compagnie. La belle dame à son bras, il se sentit moins seul, comme si son corps frêle agissait comme une targe. Tout en parlant, il cherchait des yeux Dorian, ou à défaut Ulio, se doutant bien que s'il en retrouvait un, l'autre suivrait.

“Ulio ? Aperçois-tu Servis dans le plus grand des hasards ? J’ai comme un mauvais pressentiment ...„

Sans grande conviction, Ulio porta une main en visière et fixa exagérément la foule. De son autre main, il rectifia son col, qu'il sentait partir de biais après avoir remis ses vêtements en hâte. Il soupira :
“Ainsi je ne te suffit déjà plus ! Sans vouloir passer pour un jaloux, puis-je savoir ce qui t’intéresse tant dans la compagnie de ce cher Crassius ? Maintenant que tu m’as moi, tu pourrais juste l’oublier, non ?„

Il rit de lui-même, comme pour désamorcer sa propre question. Dorian était un être fascinant, à n'en point douter, et l'instant fugace qu'ils avaient partagé n'avait fait que renforcer son intérêt, mais pour autant Ulio n'était pas un homme possessif. Tout au plus, il aimait être un homme apprécié, recherché, et peut-être aussi un brin adulé. Mais pas sur que Dorian ne se laisse aller jusque-là à son charme....
“Là, il est là-bas. Sans sa veste et avec Galla à son bras.„

Au même instant, Crassius les repéra aussi. Il entraîna Galla avec lui, et traversa la pièce pour les rejoindre, attrapant au passage une verrine de cristal remplie de fruits frais. Il les attrapa discrètement du bout des doigts avant de les glisser sous sa langue. Leur gout acidulé fit danser ses papilles, alors il proposa le reste à ses amis.
“Dorian, je te présente Galla. Galla, mon très bon ami Dorian. Nous nous demandions justement : pour quel occasion avons nous tous été réunis pour ce bal ?„

Crassius fit mine de ne pas remarquer le léger essoufflement qui soulevait les épaules d'Ulio, ni même sa coiffure parfaitement en désordre. Les yeux clairs du mage dérivèrent sans le vouloir sur la moustache fine de Dorian, ou plutôt sur les traces d'humidités qui s'étaient accrochées à ses lèvres. Galla, elle, ne retint pas un petit rire cristallin, connaissant bien les travers d'Ulio, l'ami de son fiancé. Si dans leur petit groupe, elle passait moins pour une ingénue qu'Iovita, on la pensait tout de même, et à tort, prude. Mais Crassius était bien placé pour savoir qu'elle ne l'était pas. C'était elle qui, la première, était allé le chercher. Elle repoussa ses cheveux vers l'arrière, dans un geste calculé, et présenta sa main à Dorian, pour qu'il la saisisse dans un salut somme tout masculin.
“Vous êtes Dorian Pavus pas vrai ? Le fils du Magister Halward Pavus ? J’ai entendu dire que vous alliez bientôt passer Enchanteur ?„

Crassius sourit, et tapota avec courtoisie la paume de la jeune femme, encore accrochée à son bras. Il lança un regard amusé à Dorian : car s'ils devaient se retrouver ce soir, c’était justement pour fêter cette grande nouvelle. Au passage d’un serviteur, Crassius claqua des doigts :
“Il nous faudrait du vin ici, tout de suite !„


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