[Flashback] Je veux rentrer à la maison [PV Crassius Servis]

Un regard noir, des joues rouges de colère. Il n'en fallut pas plus à Crassius pour réaliser son erreur. L'enfant était immature, il n'avait pas encore fait l'apprentissage des conventions sociales régissant le monde des adultes. Protégé, le petit soporati devait même certainement encore croire aux animaux parlant, au petit nain des dents, à la bonté des hommes, et à toute autre futilité de cet ordre. Attendre de lui qu'il soit patient, qu'il puisse comprendre naturellement les enjeux de la vie au sein d'une caste plus élevée que la sienne, n'était pas réaliste. Crassius et Hécate échangèrent un regard. Un regard lourd de sens, comportant un sous-texte que seuls eux pouvaient comprendre. Avec ses yeux, Crassius lui dit : "Il n'est pas trop tard, je peux encore me débarrasser de lui dans les catacombes. Je connais un passage pas très loin d'ici. Nous pourrions ensuite passer le reste de la soirée rien que tous les deux, dans ces jardins, ou bien encore mieux dans ta chambre." Ce à quoi Hécate répondit, usant du même médium : "Non." Vaincu, il soupira en se massant les sinus.

D'un geste doux, elle tendit la main et effleura la paume du petit garçon. Sa caresse était destinée à lui faire desserrer le poing, renfermé avec fermeté sur les tiges des malheureuses plantes à présent brisées en plus d'avoir été déracinées. Elle concentra ensuite toute son attention sur Crassius, le regard de nouveau dur, les poings sur ses hanches développées. Mais cette fois son vis-à-vis ne se laissa pas faire. Il bomba le torse et lui fit face.

Leurs deux regards se portèrent en direction du petit Théo. Alors qu'ils se retournaient, la paume de Crassius vint effleurer celle d'Hécate, qui ne la retira pas.

Il se retourna, dévorant son profil des yeux. Belle, froide et réaliste, Hécate pensait-elle la même chose que lui ? Que Théo aurait pu être vendu par ses parents naturels ? Serait-ce la raison pour laquelle il s'était retrouvé seul à gérer leur boutique au moment de l'enlèvement ? Non, il ne pouvait pas ramener Théo chez lui, il l'avait toujours su. Il n'en avait même jamais eu l'intention. Il n'avait simplement pas eu le courage, la force, ni même l'envie, de l'avouer lui-même au petit garçon. Hécate saurait trouver les mots, il en était certain.

Hécate n'ajouta rien d'autre. C'était bien normal : que pouvait-elle dire de plus ? En se mêlant de cette histoire, Crassius avait commis une grave erreur, qui risquait même de lui être fatale s'il ne la réparait pas très vite. Cela d'ailleurs ne lui ressemblait pas : habituellement le grand mage se montrait suffisamment solitaire et désintéressé pour éviter les ennuis. La jeune femme plongea de nouveau son regard dans celui de Crassius. Silencieusement, elle calculait ses options. Lui se délectait de sa compagnie, bêtement, sans prendre pleinement conscience de sa situation. Elle lui sourit, il le lui rendit. Aux yeux d'Hecate, Crassius restait toujours un enfant.

Mais contrairement aux apparences, il avait lui aussi consciencieusement évaluer ses possibilités, notant les quatre options qu'il lui restait. La première : tenir sa promesse, conduire Théo en dehors de la ville. Les Camillus le retrouveraient sans peine et une fois retrouvé, Théo serait en danger, ainsi que toute personne l'ayant aidé dans sa fugue. Sa seconde option : ramener Théo directement aux Camillus. Suivre son premier instinct et espérer une récompense. Mais comment interprèteraient-ils leur petite escapade nocturne dans les rues de Minrathie ? Cette approche frontale n'était peut-être pas la plus sécuritaire. Venait alors sa troisième option : conduire Théo auprès des Templiers, leur raconter toute la vérité et les laisser se dépatouiller avec cette épineuse question. Bien sûr les templiers restaient à la solde du Magisterium, mais ce n'était finalement pas son problème. Enfin, il existait une dernière option, vers laquelle tendrait à pencher le Laethan : guider Théo dans les rues de Minrathie jusqu'à l'y perdre, puis rentré chez lui et oublier toute cette histoire. Le perdre serait aisé s'il ... Crassius secoua véritablement la tête, éloignant cette idée bien trop tentante qui ne fonctionnerait que si l'enfant décédait mystérieusement dans les mauvais quartiers de la ville.

Hécate dû être satisfaite de son choix car elle lui attrapa la main et la serra avec chaleur. Il emmêla ses doigts entre les siens, lui coupant toute possibilité de retraite. Dans cette position, ils se retournèrent en direction de la fontaine, mais n'y trouvèrent pas Théo. Sans pour autant être inquiet, leur sourire s'effaça un instant de leur visage alors qu'ils balayaient du regard le restant du jardin, sans pour autant parvenir à situer l'enfant. Crassius se tourna vers la porte menant à la rue, restée entrouverte. Il eut un mauvais pressentiment.

Avec un soupir, Crassius lâcha les doigts d'Hécate, et s'élança dans la rue en courant assez lourdement. Vers où aller . En direction de beaux quartiers ? Certainement pas non. Crassius ralentit sa course, jusqu'à s'arrêter complètement. Après tout, quelles étaient les chances de survie de Théo dans les vieilles rues de Minrathie ? Avec son tempérament de chat échaudé ? Elles lui semblaient plutôt faibles. À quoi bon lui courir après, puisque ce scénario rejoignait naturellement l'une de ses options . Déjà essoufflé, Crassius se retourna dans la rue, prêt à rentrer, visiblement défait mais secrètement victorieux, retrouver Hécate. En rebroussant ses pas, Crassius nota qu'il n'était plus seul dans la rue malgré l'heure tardive : une elfe à la silhouette frêle d'esclave s'était arrêté près du portail de la maison d'Hécate, le visage tourné en direction des branches d'un arbre bien particulier. En approchant tranquillement, Crassius remarqua une tache blanche entre les feuilles de cet arbre. En s'approchant encore, il reconnut Théo et devint plus blanc qu'un linge immaculé, un exploit au vu de sa carnation plutôt olivâtre. Il s'arrêta à proximité de l'elfe, tournant comme elle le visage vers les branches.

Demanda-t-il de sa voix la plus froide et hautaine, dominant de toute sa taille la pauvre servante elfe.

Jamais Crassius n'avait encore vu ce type de glyphes appliqués à un enfant. N'existait-il pas un risque pour que la paralysie, même temporaire, ne cause des dommages irrémédiables à ce corps n'ayant pas encore terminé sa croissance ? En voyant que Théo ne réagissait pas lorsqu'il s'adressait à lui, Crassius se mit à le craindre. Le mage savait Hécate réfléchie et prudente, pourtant malgré son adoration pour elle il concevait aisément qu'elle ait pu faillir et commettre une erreur de jugement. Pour la couvrir, il ne resterait plus à Crassius qu'à tuer l'unique témoin, cette servante elfe, et à abandonner l'enfant abîmé comme prévu dans  le plus mauvais quartier de la ville. Ainsi Hécate et lui seraient saufs : personne ne pourrait remonter la piste jusqu'à eux. Une seule ombre subsistait à ce plan : Crassius n'était pas un tueur, il ne l'avait jamais été. Comment alors assurer avec certitude qu'il était en capacité de tuer cette pauvre esclave déjà si impressionnée par lui ?

Ce fut donc avec un soulagement immense qu'il accueillit donc le changement d'attitude de l'enfant lorsqu'il lui fit sa dernière proposition. Époussetant sa peluche, il s'anima, à présent libéré de sa paralysie magique.

Hécate, qui était finalement arrivé à son niveau, lui pinça discrètement les côtes. Crassius rougit légèrement, cherchant à se retourner, mais la jeune femme veillait à se tenir dans son exact angle mort. Pendant ce temps, Théo glissait sa main dans celle de la servante, et tout semblait pour le mieux, dans le meilleur des mondes. Mais l'enfant n'en avait pas encore tout à fait terminé avec le mage. Il l'invita à les suivre, tendant également la main dans sa direction. Hécate gloussa :

Crassius soupira, elle avait évidemment raison. Il s'accorde néanmoins un instant avant de saisir la main de Théo, instant pendant lequel ses yeux acérés analysèrent rapidement l'état de la servante elfe... La condition physique du petit personnel pouvait en dire long sur une maisonnée,  et puisque aucune marque ne semblait visible sur cette elfe, pas même sur la peau délicate de ses poignets visibles, Crassius en conclut qu'il ne risquait pas un grand danger en les suivant. Il glissa alors sa grande main dans celle de Théo, avant de chercher à son tour à ajouter un maillon à cette chaîne humaine, invitent Hécate à se joindre à eux.

Jamais Crassius n'avait encore vu ce type de glyphes appliqués à un enfant. N'existait-il pas un risque pour que la paralysie, même temporaire, ne cause des dommages irrémédiables à ce corps n'ayant pas encore terminé sa croissance ? En voyant que Théo ne réagissait pas lorsqu'il s'adressait à lui, Crassius se mit à le craindre. Le mage savait Hécate réfléchie et prudente, pourtant malgré son adoration pour elle il concevait aisément qu'elle ait pu faillir et commettre une erreur de jugement. Pour la couvrir, il ne resterait plus à Crassius qu'à tuer l'unique témoin, cette servante elfe, et à abandonner l'enfant abîmé comme prévu dans  le plus mauvais quartier de la ville. Ainsi Hécate et lui seraient saufs : personne ne pourrait remonter la piste jusqu'à eux. Une seule ombre subsistait à ce plan : Crassius n'était pas un tueur, il ne l'avait jamais été. Comment alors assurer avec certitude qu'il était en capacité de tuer cette pauvre esclave déjà si impressionnée par lui ?

Ce fut donc avec un soulagement immense qu'il accueillit donc le changement d'attitude de l'enfant lorsqu'il lui fit sa dernière proposition. Époussetant sa peluche, il s'anima, à présent libéré de sa paralysie magique.

Hécate, qui était finalement arrivé à son niveau, lui pinça discrètement les côtes. Crassius rougit légèrement, cherchant à se retourner, mais la jeune femme veillait à se tenir dans son exact angle mort. Pendant ce temps, Théo glissait sa main dans celle de la servante, et tout semblait pour le mieux, dans le meilleur des mondes. Mais l'enfant n'en avait pas encore tout à fait terminé avec le mage. Il l'invita à les suivre, tendant également la main dans sa direction. Hécate gloussa :

Crassius soupira, elle avait évidemment raison. Il s'accorde néanmoins un instant avant de saisir la main de Théo, instant pendant lequel ses yeux acérés analysèrent rapidement l'état de la servante elfe... La condition physique du petit personnel pouvait en dire long sur une maisonnée,  et puisque aucune marque ne semblait visible sur cette elfe, pas même sur la peau délicate de ses poignets visibles, Crassius en conclut qu'il ne risquait pas un grand danger en les suivant. Il glissa alors sa grande main dans celle de Théo, avant de chercher à son tour à ajouter un maillon à cette chaîne humaine, invitent Hécate à se joindre à eux.