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Mar 28 Juil 2020 - 15:53

Théodore Camillus
Théodore Camillus

 

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Je veux rentrer à la maison
feat. Crassius Servis
9:31 du Dragon, Théo 10 ans

Les Camillus étaient-ils fous ? C’était la question qui turlupinait Théo depuis un bon bout de temps maintenant. Comment leurs faire comprendre qu’il n’était pas Théodore ? Qu’il n’avait pas été traumatisé par ses propres parents ? Et comment peut-on faire comprendre à des Altus que non, les Soporatis n’était pas des incapables ? Théo avait essayé de leur parler, de les raisonner, rien n’y faisait. Ils étaient toujours aussi bornés. Les Camillus ne voulant ni voir la vérité, ni le ramener chez lui, Théo avait décidé d’y aller seul. Il avait déjà essayé de sortir de la résidence des Camillus par la porte d’entrée… Quelle mauvaise idée ! Jehan l’avait tout de suite chopé, et la punition qu’il s’était écopé… Théo ne voulait plus y penser, il allait rentrer à la maison.

Voilà pourquoi Théo décida de sortir par la fenêtre de la chambre du disparu Théodore – la sienne également, apparemment. Il ouvrit la fenêtre de la chambre, observant sur une petite ruelle étroite devant lui. Que ce fut une coïncidence ou non, les murs étaient couverts de petits rebords décoratif, facilitant l’escalade. Théo sourit, enjamba la fenêtre, puis s’accrochant à la balustrade, commença à descendre. Petit, Théo n’avait pas beaucoup d’appui : il faisait plus l’équilibriste qu’autre chose. Plusieurs fois, il faillit lâcher prise – ce qui l’aurait entraîné dans une chute d’environ trois mètres de haut.

À mi-chemin entre le sol de la ruelle et la fenêtre, Théo lâcha prise, n’ayant plus de force dans ses bras. Par chance, il atterrit sain et sauf sur le sol dans un roulé-boulé digne des plus grands acrobates. Il se releva en grimaçant, étant à la prise d’une douleur générale dans tout le corps, et regarda le ciel. Le soleil étant en train de se lever et l’horizon était tinté d’une jolie couleur orangée. C’était jolie, mais Théo ne s’attarda pas. Boitant à moitié, il s’élança dans les rues de Minrathie en courant. Il devait rapidement trouver comment sortir de la ville, avant que les Camillus viennent les chercher.

Malheureusement, pour le jeune Théo, Minrathie était comme un labyrinthe insoluble. Les rues se ressemblaient presque toutes, et il avait cette étrange impression de tourner en rond. Pourquoi papa et maman ne venaient pas ? Pourquoi ne venaient-ils pas le chercher ? Sa vision se brouilla, et de grosses larmes coulèrent sur ses joues. Il s’arrêta de vagabonder dans les rues de la ville en s’asseyant dans un coin, avant de fondre en larmes. Il voulait tant que papa et maman soient avec lui.

Mer 29 Juil 2020 - 11:22

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L'air étouffant de fin de soirée des ruelles de Minrathie n'arrêta pas le groupe de jeunes Laethans. Parés de leurs plus beaux atours, au point presque de se faire passer pour plus fortunés qu'ils étaient, les cinq jeunes hommes marchés en titubant. Parmi eux, un seulement semblait sortir du lot. Parce que sa silhouette longue atteignait les deux mètres, parce que ces pas étaient plus longs, et plus assurés que ceux de ses camarades. Crassius Servis n'avait pas bu. À peine un verre de vin. Il l'avait fait durer, trempant doucement ses lèvres pendant que ses amis vidaient leurs gobelets. Ils n'avaient rien remarqué, tout aveuglé par leur propre personne. Ainsi, Crassius serait le somme homme non ivre de la soirée à laquelle ils se rendaient. Pratique, puisqu'ils allaient s'adonner à des jeux d'argent.

Pour lui, il n'existait pas de mauvaises façons d'obtenir de l'argent. Si au grand jour, les lignées et la puissance faisaient tourner Minrathie, ce n'était pas le cas la nuit. La nuit, l'argent était la source de tout. L'argent faisait tourner son monde.
Ainsi, si ses amis souhaitaient le jeter par les fenêtres, qui était-il pour juger ?

Alors qu'ils progressaient dans un quartier plutôt cossu, Crassius remarqua de loin une petite silhouette escalader laborieusement une façade. Ou plutôt la désescalader. Il ne pipa mot à ses amis, observant avec attention ce qu'il pensait être un voleur progresser, puis se jeter au sol. Ce qu'il avait d'abord pris pour un elfe, au vu de la finesse et de la petitesse de son corps, se révéla être un enfant. Intéressé, Crassius ralentit le pas.
“Cette villa est bien la villa des Erimond ?„

Ulio, qui guidait leur petite troupe, ricana en se retournant.
“En si mauvais état ? Certainement pas. Ce doit être celle des Camillus.„
“Les Camillus n'ont pas eu de chance dernièrement en matière d'héritiers.„

Renchérit modestement Fabius tout en agrippant Ulio par la manche. Cassius se stoppa complètement. la petite silhouette venait de tourner au coin de la rue. Lui venait de prendre sa décision. Les cartes pouvaient attendre.
“Partez devant, je dois pisser.„
“Contre la villa des Camillus ?„
“Et pourquoi pas ?"

Tous rirent et continuèrent sans se faire prier. Cassius fit mine de s'approcher du mur du bâtiment, puis passa une main dans ses cheveux bouclés. Il attendit encore quelques instants, avant de prendre la suite de l'enfant aperçut plus tôt.

Étrangement, alors qu'il possédait un plutôt mauvais sens de l'orientation, Crassius navigua avec aisance dans les ruelles. Après avoir plus ou moins anticipé la direction prise par l'enfant, il le devança en passant par une artère parallèle. Ainsi, il put rapidement le rejoindre, se dressant devant lui de toute sa hauteur à l'occasion de l'embranchement suivant :
“Alors, on est perdu ?„



Jeu 30 Juil 2020 - 14:31

Théodore Camillus
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Alors, on est perdu ?
Papa ?
Une personne au moins deux fois plus grande adressa la parole à Théo, calmant temporairement ses larmes. La personne devant lui était grand, presque un géant de son point de vue. Un adulte ? Peut-être son père ? Le petit Théo leva la tête avec espoir, afin de mieux l’apercevoir. Finalement, ce n’était pas son père. Il ne lui ressemblait pas du tout. Pourquoi ses parents n’étaient-ils pas venus le chercher pour rentrer à la maison ? Théo ne comprenait pas. Il avait enfin réussi à sortir de chez ces étranges Camillus !
Où sont papa et maman ?
Théo se remit à pleurer de plus belle. Par où commencer à chercher ? Comment sortir de la ville ? Où étaient donc ses parents ? Il voulait les retrouver. Il voulait être avec eux à la maison et écouter les chansons de maman. Sa maman lui manquait beaucoup. Son papa aussi, mais en ce moment, il voulait surtout voir sa maman. Elle savait bien le consoler.
Je veux papa et maman.
Peut-être que cet adulte-là pouvait l’aider ? Petit à petit, les larmes cessèrent de couler, une nouvelle idée ayant pointé le bout de son nez. Il leva la main gauche et tira doucement sur la veste de l’étranger, souhaitant que ce dernier s’abaisse à sa hauteur. Le tissu était plutôt doux au touché, fabriqué dans un textile auquel Théo n’était pas habitué. Les Camillus en avaient aussi de semblable. Était-ce une bonne idée de lui demander de l’aide ?
Peux-tu m’aider à rentrer à la maison ? Chez l’apothicaire, à l’extérieur de la ville ! Il y a des champs, un village, j’habite là-bas.
Oui, ce monsieur n’avait pas l’air méchant, il l’aiderait.

Lun 3 Aoû 2020 - 18:45

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L'enfant qui lui faisait face, d'une dizaine d'années seulement, était en pleurs. Crassius s'en étonna, trouvant ces larmes plutôt convaincantes. En revanche, lorsque le garçon appela ses parents, faignant de méprendre l'inconnu pour son propre père, il jugea finalement l'ensemble de sa prestation plutôt maladroite. Par un examen rapide et discret du regard, Crassius chercha le butin du larcin commis par ce voleur miniature, mais l'enfant était à peine vêtu. Il ne semblait y avoir aucune cache dans ses vêtements de bonne factures, du moins rien de suffisant pour dissimuler le produit d'un vol classique dans une villa altus. À moins bien sûr que le vol n'ait été motivé par une unique relique, miniature mais puissante. En retenant son imagination visiblement fertile lorsqu'il était question d'inventer une quelconque malhonnêteté chez autrui, Crasius arqua l'un de ses sourcils noirs et épais, commençant à peine à douter de son analyse première. Ces larmes étaient-elles réelles ? Ce pouvait-il que cet enfant ne soit rien de plus que cela : un simple enfant et non un membre d'une quelconque organisation criminelle ?

Il se frotta le menton, soudainement mal à l'aise devant cet enfant demandant son assistance. Il était trop tard pour tourner les talons à présent, surtout que l'enfant tendit la main, s'agrippant à sa veste, tirant pour qu'il s'abaisse à sa hauteur. Étrangement courbé et dans un équilibre précaire, le mage écouta avec attention chacun des mots de ce garçon, dont les larmes avaient finis par se tarir, étouffé par un espoir naissant. Sortir de la ville ? Chez un apothicaire entouré de champs ? En seulement quelques mots, la méfiance de Crassius se réveilla. La méfiance était la meilleure amie des habitants de Minrathie, quel qu’ils soient.
“Je ne comprends pas : je t'ai pourtant vu tomber de la villa des Camillus. N'es-tu pas leur fils ?„

Un à un, Crassius détacha les petits doigts froids de l'enfant, et se redressa de toute sa hauteur, le toisant de son regard glacial. Sa propre main s'était refermé sur la bordure de sa veste. Son velours épais et sombre avalait le peu de lumière filtrant par les vitres des bâtiments les entourant.
“Je peux t'y reconduire. Les rues ne sont pas sûres pour un enfant de ton âge se promenant seul.„

Sans attendre la réponse du petit, Crassius rebroussa chemin, élançant ses longues jambes sans pour autant se presser. Ses pas résonnaient sur les pavés lisse de cette partie cossue de Minrathie.


Dim 9 Aoû 2020 - 12:43

Théodore Camillus
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Je ne comprends pas : je t'ai pourtant vu tomber de la villa des Camillus. N'es-tu pas leur fils ?
Le monsieur avait soudain pris un air effrayant, comme pour essayer de faire peur à Théo. Malheureusement, cela ne l'effrayait guère. Théo serra les poings. Pourquoi tout le monde, même les Camillus eux-mêmes, le prenait pour Théodore Camillus ? D'accord, la peinture du jeune Théodore avait une ressemblance troublante avec Théo, mais ils étaient différents sur de nombreux points tels que la forme des yeux et des sourcils. C'était exaspérant.
Je peux t'y reconduire. Les rues ne sont pas sûres pour un enfant de ton âge se promenant seul.
Théo renifla. Ses joues, auparavant rougis par les larmes, devinrent le reflet de sa colère. Il n'était pas Théodore Camillus. Pourquoi personne ne pouvait comprendre ce simple fait ? De ce fait, il n'avait aucun intérêt à retourner à la résidence des Camillus. Hé, pourquoi le monsieur partait-il ? Il devait l'aider ! Théo le rattrapa et se positionna devant l'homme afin de lui bloquer le passage.

Pourquoi les gens d'ici sont des idiots ? Je ne suis pas Théodore Camillus, je suis juste Théo. En quoi je ressemble à Théodore ?  
Ce monsieur... S'il voulait obtenir son aide, peut-être devait-il le convaincre un peu plus ? Lui expliquer sa situation ?
Les Camillus...
Mince, il avait oublié, les Camillus s'étaient sans doute déjà aperçus de son absence ! Des gens devaient déjà être à sa recherche ! Théo regarda rapidement autour de lui. S'il pouvait ne pas se faire attraper par ces derniers, ce serait super. Et s'il pouvait éviter une punition en passant...
Peux-tu me cacher d'eux un petit moment ? Ils doivent me chercher, et je n'ai pas envie de me faire attraper, ni de recevoir une punition. Au moins, ne leur dit pas que tu m'as vu, d'accord ?
Oui, s'il pouvait ne pas se faire attraper par les Camillus, il pourrait rentrer à la maison. Ce n'était pas grave si le monsieur ne m'aidait pas à rentrer chez lui.
Bientôt, il verrait papa et maman.

Lun 10 Aoû 2020 - 13:45

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Il s’était déjà éloigné de plusieurs longues enjambées lorsque le martellement des petits pieds de l’enfant retentit derrière lui. Il entrait à sa poursuite. Conscient de la difficulté qu’aurait le garçon à se maintenir au niveau de ses amples foulées, Crassius ralentit. D’ailleurs, il lui semblait que l’enfant accélérait à sa suite. Il ne s’arrêta pas à son nouveau, ni même comme le mage s’y serait attendu à deux ou trois pas derrière, mais le dépassa bel et bien, se stoppant en travers de sa trajectoire pour lui couper la route. Arrêté, Crassius haussa un sourcil étonné qui se retomba presque immédiatement aux dires de l’enfant. Des paroles incohérentes, brusque et un brin insultant. En s’attardant sur le visage du garçon, Crassius pouvait encore remarquer les traces de ces larmes à présent séchées, mais également l’échauffement de ses joues, dû à une brusque colère. Cet enfant, hypothétique voleur, hypothétique Altus, hypothétique fugueur avait fini par piquer sa curiosité.

Crassius laissa échapper un bref sourire avide alors que Théo, soudainement anxieux, fouillait du regard les intersections les plus proches, tout comme le prolongement de la rue devant et derrière eux, comme s’il craignait de voir surgir un monstre. Ou les Camillus. Quelle que soit l’histoire se dissimulant sous la tentative de fugue du jeune Théo, cette dernière promettait d’être divertissante. Nettement plus divertissantes qu’une simple soirée a jouer aux cartes entre amis. Quant au manque à gagner pécuniaire, Crassius trouverait facilement le moyen de l’éponger. En reconduisant par exemple le jeune Altus auprès de ses très chers parents qui sauraient, il en restait convaincu, se montrer généreux.
“Tout doux Théo, j’accepte de t’aider à te cacher, du moins le temps que tu m’expliques toute cette histoire calmement. Pour le moment, rien de ce que tu m’as dit ne faisait sens.„

Crassius secoua doucement la tête. Son expérience auprès des enfants restait foutrement limitée : rares étaient ceux présents au sein de l’ancien temple de Razikale abritant le cercle qu’il fréquentait, à moins que sa haute taille ne l’empêche de les y remarquer. Et si son frère aîné venait à peine de devenir père, Crassius ne s’était pas intéressé le moins du monde à son neveu, ou à sa nièce, pour le plus grand bonheur de sa belle-sœur qui visiblement n’appréciait que peu la famille de son mari. Ses yeux bleus toujours portés sur l’enfant, Le mage se mis à se gratter distraitement la pointe de son nez busqué. Où aller avec cet enfant ? Un endroit tranquille, où ni l’un ni l’autre, encore moins leur association, pourrait attirer l’attention. Son instinct le poussait à aller chercher refuges dans les catacombes s’étirant secrètement sous leurs pieds, mais d’expérience, il les savait peu sures pour un enfant. Ou même pour un adulte. Une taverne ne serait pas non plus la meilleure des idées. Ainsi, Crassius n’avait d’autres choix que de conduire Théo à ses propres appartements, le plus discrètement possible.
“Viens, dépêches-toi et ne te fais pas remarquer. Si jamais tu me poses le moindre souci, je t’abandonne, c’est compris ?„

Intérieurement, Crassius espérait ne pas être sur le point de commettre une erreur monumentale.
“Habituellement, les gens comme moi évitent de mettre des Altus en colère.„

En secouant la tête, faisant voler ses cheveux souples, sombres et bouclés, Crassius se mis en marche. Il conduisit silencieusement Théo au travers du dédale de Minrathie, laissant petit à petit derrière eux ses quartiers les plus cossus.

Jeu 13 Aoû 2020 - 14:06

Théodore Camillus
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Tout doux Théo, j’accepte de t’aider à te cacher, du moins le temps que tu m’expliques toute cette histoire calmement. Pour le moment, rien de ce que tu m’as dit ne faisait sens.
Le monsieur n’avait plus l’air aussi…. Menaçant. Il était plutôt amusé ? Contant ? Au vu de son sourire il devait-être heureux, et cela rassura Théo : l’homme avait accepté de l’aider à se cacher des Camillus, il pourrait enfin rentrer à la maison. En revanche, le fait que ce monsieur n’ait toujours pas compris ce qui lui arrivait dépassait complètement Théo. N’avait-il pas été clair ? Visiblement pas assez. Théo se renfrogna. Le monsieur ne croyait pas non plus à ses dires, n’est-ce pas ?
Viens, dépêche-toi et ne te fais pas remarquer. Si jamais tu me poses le moindre souci, je t’abandonne, c’est compris ?
Théo déglutit et hocha la tête, montrant ainsi qu’il avait très bien compris les paroles de son interlocuteur. Est-ce que ce dernier punissait aussi, un peu comme le faisait les Camillus ? Théo frissonna. Il n’avait pas intérêt à commettre la moindre erreur. Lorsque le monsieur prononça le mot « abandon », Théo se tendit, sans trop savoir pourquoi.
Habituellement, les gens comme moi évitent de mettre des Altus en colère.
En m’aidant, tu risques de les mettre en colère ? Pourquoi tu m’aides, si tu risques une punition ? Je ne comprends pas.  
Théo pencha sa tête légèrement sur le côté, essayant de trouver des réponses à ses interrogations. Le monsieur était assez énigmatique. Théo ne risquerait pas une punition s’il pouvait l’éviter. Quel était son intérêt ?

Cependant, malgré ses questions, Théo suivit l’homme dans les rues de Minrathie. Bientôt, les rues furent moins ornementées et décorées. L’atmosphère fut un peu plus agréable, bien que quelque peu dérangeante. Tout lui était inconnu ici. Où pouvait bien l’emmener l’homme ? Théo se rapprocha de ce dernier, essayant de suivre la cadence de marche de l’adulte tant bien que mal.
Où comptes-tu me cacher ? Est-ce loin ?
Théo avait prononcé ces derniers mots à voix basse, ne voulant pas se faire entendre par des personnes indésirables. Du coin de l’œil, il regarda autour de lui les beaux bâtiments, si différents de ceux se trouvant dans son village, ainsi que les gens autour de lui. Les Camillus trouveraient-ils la cachette de l’homme ? Ou bien trouvraient-ils Théo avant d'y arriver?

Jeu 13 Aoû 2020 - 18:30

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Théo pencha la tête de côté, détaillant avec attention l'attitude de l'adulte lui faisant face. Devant cet air scrutateur, et les questions qui l'avaient précédées, Crassius se mis à rire :
“Petit, à quoi bon vouloir connaître mes motivations, si au final mon intervention te permet d'obtenir ce que tu convoites ?„

Cette question, Crassius se la posait légitimement chaque jour durant. Le cœur des Hommes était si sombre, l'altruisme inexistant... Chaque acte de bonté possédait des raisons cachées. Au sein de son groupe d'amis par exemple : Fabius ne tolérait Ulio que pour jouir de son cercle de connaissance, Ulio lui-même utilisait Cassius pour éviter de se salir les mains. Galla n'était motivée que par sa quête de l'époux parfait. Et s'il devait s'analyser lui-même, Crassius devrait bien admettre que rien ni personne d'autre ne l'intéressait à part sa propre personne, même s'il semblait exister quelques exceptions à cette règle universelle. Alors il n'ajouta rien.

Malgré l'heure tardive, les rues plus populaires de Minrathie grouillaient de monde et fourmillaient de mille bruits et odeurs. Dans une telle cohue, il était facile de passer inaperçu, même en étant suivi par un enfant. Pour cela, il suffisait d'ignorer les crieurs de rues, d'insulter les vendeurs ambulants, et de bousculer les passants. Crassius était né dans ces rues, il y avait appris à marcher et maintenant qu'il s'était mué en un grand et beau jeune homme de vingt ans, Mage à l'académie de Minrathie de sur-croix, il s'y sentait invincible. Son pouls battait au même rythme que la sève de ces rues, il faisait corps avec elles. Lorsque la cohue devint trop intense, il attrapa doucement le bras de Théo derrière lui, tachant de ne pas agir brusquement pour ne pas le blesser, ou l'effrayer. Attentif aux moindres mouvements autour d'eux, il écouta en silence les questions de l'enfant.
“Nous allons bientôt arriver. Même si j'hésite encore quant à la destination que nous allons finalement suivre.„

Avoua Servis, tout en naviguant toujours aisément dans la foule, créant derrière lui un étroit passage dans lequel le petit Théo pouvait se glisser. Devait-il réellement courir le risque de tomber sur sa mère en emmenant cet enfant chez lui ? Que lui dirait-il alors pour justifier sa présence ? Mais surtout, quels autres choix possédait-il ? Il pouvait chercher refuge chez Marcius, son frère. Puisqu'il était devenu père, il saurait peut-être mieux dialoguer avec Théo. Mais Marcius était un faible, se serait courir le risque de se voir dénoncer dès les premiers instants. Restait Hécate, la douce Hécate. Mais puisque Ulio, son fiancé, était de sortie, Crassius savait ses chances maigres de la trouver chez elle. Non, décidément, il n'avait pas d'autre choix que d'introduire Théo dans ses appartements, comme il avait tenté d'introduire un chat sauvage, bien des années auparavant. En espérant que les choses tournent mieux.
“Tu vois ce vieux buste de dragon, plus loin dans la rue ? Nous allons passer la porte juste derrière. Après plusieurs étages, nous serons chez moi.„

Ses yeux étroits se fixèrent sur la statue de Zazikel qui marquait l'entrée de l'habitation. Cette statue était ancienne, ben plus que le bâtiment, et le museau de la bête avait été élimé par les nombreuses mains l'ayant caressé, croyant ainsi s'attirer un peu de chance. En passant finalement devant ce buste, Crassius laissa sa main effleurer la pierre lisse. Il poussa la lourde porte d'entrée d'un coup d'épaule, et la laissa entrouverte pour permettre à Théo de s'y engager. Il referma la porte derrière eux, et gravit sans attendre les premières marches de pierre menant aux étages supérieurs. Une imitation de marbre. Sans un regard et sans un mot, il gravit une à une les marches jusqu'à atteindre le pallier occupé par sa famille.
“Bien. Je te demanderais de te montrer le plus silencieux possible. Mes parents n'aiment pas recevoir du monde.„


Dim 16 Aoû 2020 - 11:44

Théodore Camillus
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Petit, à quoi bon vouloir connaître mes motivations, si au final mon intervention te permet d'obtenir ce que tu convoites ?
Le monsieur riait, visiblement amusé par les questions de Théo. Ce dernier ne comprenait pas : pourquoi l’homme avait-il mentionné la colère des Altus contre lui, s’il ne voulait pas discuter un peu plus de ce sujet ? Théo ne comprenait pas le raisonnement des grandes personnes : ils ne comprenaient rien, il fallait donc tous leur expliqués. Cependant, Théo avait le sentiment qu’il ne fallait pas pousser le sujet plus loin, au risque de mettre l’homme de mauvaise humeur. Théo ne dit donc rien à ce sujet.

En navigant dans les rues populaires de Minrathie, Théo fut rapidement happé par le monde qui s’y trouvait. Jamais Théo n’avait vu autant de vendeurs ambulants et de crieurs de rues rassemblés dans un même lieu. Et les passants… Jamais il n’en avait vu autant. Minrathie était une grande ville, et Théo fut frappé par son gigantisme. Il se sentait tout petit par rapport à la ville. Bientôt, la foule augmenta soudainement en densité. Complètement perdu, enseveli par les rassemblements humains, Théo fut très heureux que l’homme lui prenne son bras pour le guider à travers la ville. Où se trouvait la cachette, finalement ?
« Nous allons bientôt arriver. Même si j'hésite encore quant à la destination que nous allons finalement suivre.
Même l’homme ne savait pas où se trouvait la cachette ? Théo soupira, mais continua quand même de suivre l’adulte dans les rues de Minrathie. Tel un serpent, Théo se faufila à travers le passage étroit que laissait l’homme. Soudain, ce dernier s’arrêta et Théo faillit lui rentrer dedans.
Tu vois ce vieux buste de dragon, plus loin dans la rue ? Nous allons passer la porte juste derrière. Après plusieurs étages, nous serons chez moi.
Avec enthousiasme, Théo se précipita vers la statue de pierre, l’admirant. Le dragon sculpté était plutôt joli. Puis, détourant son attention de la statue, Théo s’aperçut que l’adulte avait ouvert la porte. Théo s’y engouffra rapidement, puis regarda l’homme faire de même. Ce dernier, sans un regard, monta les marches des escaliers. Théo fit la moue, voulant que l’adulte s’occupe un peu plus de lui, mais il monta à son tour les escaliers, comptant les marches une par une.
Bien. Je te demanderais de te montrer le plus silencieux possible. Mes parents n'aiment pas recevoir du monde.  
Les parents de l’homme semblaient plutôt stricts et ne devaient pas beaucoup aimer les étrangers. Théo déglutit. Pourquoi l’homme l’avait emmené dans sa maison dans ce cas ? Théo ne voulait pas que l’homme se fasse punir inutilement.
D’accord, je ne parlerais pas ! Je serais aussi silencieux et sage qu’une elfidée.
Challenge proposé ? Défi relevé ! À partir du moment où il entrerait dans les appartements de l’homme, il ne dirait plus un mot.

Lun 17 Aoû 2020 - 15:46

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Théo accepta docilement sa demande. Pire, il sembla la prendre comme un jeu. Au moins l'enfant n'était pas difficile à vivre, bien qu'il était évident qu'il était têtu. Une main sur la poignée menant à ses appartements, Crassius hésita encore. Il connaissait suffisamment bien sa famille pour s'imaginer sans peine ce qui risquait de se produire s'il laissait entrer Théo. Pourtant, il abaissa la poignée le plus doucement possible. Crassius était joueur. Il croyait en sa chance.

La porte en bois sombre, épaisse comme une paume, grinça sur ses gonds en s'ouvrant. Sur son autre face, des chaînes de sécurité tintèrent doucement. Crassius invita d'un geste le jeune Théo à s'engouffrer dans l'appartement, puis s'y engagea lui-même. Avec des gestes lents, calculés, il voulut refermer la porte le plus discrètement possible. Des pas résonnèrent sur les dalles de pierres lisses qui recouvraient le sol des appartements, puis le feulement d'une cape. Crassius aurait voulu fuir, mais il était trop tard : la silhouette sèche de sa mère se dessinait déjà dans le couloir. La vieille avait décidément l'ouïe plus fine que celle d'une chouette. Le jeune homme de 20 ans soupira, modifia sa posture afin de paraître confiant, et tenta de dissimuler Théo dans son dos.

Sa mère fondit sur lui comme un rapace en chasse. Elle s'immobilisa à seulement 30 centimètres de lui, emplissant l'air de son parfum capiteux. Sa lourde cape noire dissimulait entière son corps frêle. Sa peau sombre, couverte de rides discrètes, portait encore les traces de son maquillage du jour. Enfin, son regard bleu glace, froid, se fixa sur son fils.
“Où étais-tu passé ?
“Je...„
“As-tu rencontré la fille des Aulus, comme nous te l'avions demandée ?„
“Oui, je...„
“Pourtant ses parents m'assurent qu'ils ne t'ont jamais vu.„
“Vous m'aviez demandé de rencontrer la fille, pas de me présenter à toute leur dynastie.„
“Et où l'a tu rencontré ?„
“Mon amie Iovita l'a conduite au parc, où elle nous a présenté.„
“Tssss„

Outre ce bruit marquant sa totale désapprobation, il semblerait que la discussion soit close. Son regard froid derriva, se portant vers le sol.
“C'est qui lui ?„

Elle avait remarqué les pieds du garçon et, de fil en aiguille, le garçon lui-même. Crassius sentit une sueur froide naître entre ses omoplates. Pourtant, presque naturellement, un mensonge naquit dans son subconscient, se déroulant sur sa langue. Habituellement Crassius n'était pourtant pas un bon menteur, il préférait dissimuler plutôt que contrefaire.
“Cassius est retenu ce soir à l'académie, et comme ses parents occupent en ce moment leur demeure à Carastes, il m'a demandé de veiller sur son frère.„

Sa mère émit un nouveau sifflement désapprobateur tout en remuant la tête. Pourtant, le mensonge proféré par Crassius était solide : sa mère ne s'intéressait qu'aux familles de Laethan possédant une fille, à laquelle elle pourrait unir son fils. Elle n'avait alors aucun moyen de savoir que Cassius était fils unique.
“Peut-être aurais-je dû les imiter, et produire un autre garçon sur le tard.„

Ses dernières paroles glaciales, aux mots choisis avec grand soin, ne remplirent pas leur but : Crassius se fichait bien de rendre ses parents fiers. Il la regarda s'éloigner avec soulagement, et en éteignit de joie l'épaule ronde du petit Théo.
“Voilà qui est fait ! Suis-moi.„

D'un pas plus léger mais toujours silencieux, Crassius conduisit l'enfant en direction de sa chambre, située tout au fond de l'appartement distribué en longueur. Quelques rares chandeliers éclairaient encore leur passage, laissant l'occasion aux regards curieux d'apprécier une décoration sobre mais soignée. Puis ils pénétrèrent enfin dans la petite chambre surchargée de teintures et de coussins, où seul le lit et le bureau en bois sombres, tout aussi massifs que la porte d'entrée, semblaient être destiné à leur véritable usage. Le reste des meubles, étagères et autres coffres, débordaient d'affaires vestimentaires, empruntés pour la plupart, et d'accessoires. Sur le lit aux couvertures tirées, un unique jouet de tissu, usé et aux couleurs passées, trônait sur les coussins. Un dragon, ou peut-être bien un lézard, puisque aucune aile n'étaient plus visibles sur son dos. Crassius entrouvrit l'unique fenêtre de la pièce, laissant l'air moite de la nuit envahir tout l'espace. Il s'adossa à son bureau et regardait gravement l'enfant :
“Bien. À présent explique-moi tout, calmement, et depuis le début.„



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