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Mar 27 Oct 2020 - 18:36

Anonymous
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Je veux rentrer à la maison.

out au long du chemin, Crassius sentit une sorte de malaise l'envahir. Était-ce à cause de la soudaine joie légère que manifestair Théo en cavalant les rues et ruelles sans les attendre ? Ou bien fallait-il plutôt chercher la cause de son embarras dans le regard insistant de l'elfe qu'il sentait dans son dos. La servante s'obstinait à marcher plus en arrière, voulant par là certainement signifier son rang de moindre importance vis-à-vis du mage. Une décision somme toute honorable dans une ville telle que Minrathie, mais qui irritait passablement Crassius, sur le qui vive. Ainsi encadré par l'enfant remuant et par la servante silencieuse, il ne pouvait s'empêcher de croire à un piège.

Néanmoins le trio dépareillé arriva sans encombres jusqu'au pied de la villa des Camillus. Quelques heures plus tôt, alors qu'il le sillonnait avec ses amis, le quartier ne semblait pas posséder la même atmosphère. Le jeune Laethan se sentait à présent écrasé par l'imposante bâtisse. Dire qu'une seule et même famille habitait ces lieux... En s'approchant, l'allure majestueuse de la villa s'agrémenta de nombreux détails plus gênants : ici et là une lézarde fendait un mur, là la peinture s'écaillait. Comme d'autres bâtiments de la ville, cette villa semblait incontestablement vieille, pourtant les efforts employés par ses propriétaires pour la garder au gout du jour étaient criants : un certain nombre de rénovations pouvaient se deviner, comme par exemple l'ajout de volutes et de bas-reliefs sous certaines fenêtres. La somme totale de ces détails encombra l'esprit du mage, qui se figea devant le portique menant à la porte d'entrée de la villa.

Une silhouette se précipita à l'intérieur alors que Théo approchait, et seulement quelques minutes plus tard une femme à l'allure distinguée sortit à son tour, et se jeta sur Théo. Elle le sera dans ses bras, dans une démonstration flagrante d'affection.
“Enfin te voilà ! Où étais-tu donc passé ? Je m’inquiétais ! Heureusement que j’ai demandé à Jehan d’aller te chercher !„
Crassius se retourna en direction de la servante elfe, toujours trois pas en arrière, et observa son attitude face à cette femme. Elle gardait les yeux bien fixés au sol et ses muscles s'étaient contractés. Des signes que le mage interpréta sans difficulté : cette femme devait être la maîtresse de maison. Il se pencha alors légèrement, dans un salut respectueux. Les yeux momentanément au sol, il ne vit pas Théo brandir son ours en peluche, mais l'entendit simplement le présenter. Il se redressa alors bien vite, craignant à présent de passer un drôle d'individu. Fort heureusement la peluche en question était de fort belle facture, et visiblement onéreuse.
“Merci d’avoir ramené mon fils. Que puis-je faire pour vous ?„
“Oh mais c'est à dire que...„
“Venez, entrez, je vais demander qu’on amène du thé.„

Un demi-sourire se dessina sur le visage du mage heureux de voir ses espérances se concrétiser. Heureux surtout de se voir inviter à entrer par une femme si attirante. Comme Théo était raccompagné à l'intérieur par la servante elfe, et que la maitresse de maison semblait décidée à les suivre, l'immobilisme de Crassius se rompit. Il les suivit à l'intérieur, découvrant dans un premier temps un hall d'entrée somme toute classique. Arrivé ensuite dans une seconde pièce donnant sur un impressionnant escalier en pierre recouvert d'un tapis rouge ainsi que sur une multitude de portes, il voulut se présenter :
“Je me nomme Crassius Servis, mage à l'académie de Minrathie !„

Servis, son nom, en disait bien trop long quant à l'origine de sa famille. Car Servis, cela voulait dire esclave. Pourtant, et contrairement à son frère, Crassius n'éprouvait aucune honte particulière en prononçant son nom. Ce n'était après tout qu'un nom, que son appartenance à l'académie de Minrathie, l'une des plus difficiles du pays, suffisait en général à éclipser. En parlant, son regard fut attiré par une décoration murale bien particulière, qui à ses yeux contrastait largement avec le reste. Une peinture, ancienne et recouverte de poussière. Il n'eut en revanche pas l'occasion de l'admirer, car déjà la petite troupe s'engouffrait dans une nouvelle pièce, passant une porte à droite de l'escalier. Ils pénétrèrent alors dans un petit salon, et Crassius attendit poliment qu'on l'invitât à s'assoir. Ses bonnes manières ne faisaient aucun doute. Sa mère aurait été fière.


Lun 2 Nov 2020 - 10:38

Théodore Camillus
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L’elfe ayant bien vite déguerpi, il ne savait où, Théo suivit Cornelia à travers la maison. Ils traversèrent le hall d’entrée pour arriver au « Croisement », où l’homme se présenta comme un certain Crassius Servis. Si Théo trouva le prénom du monsieur plutôt amusant, Cornelia prit le temps de l’examiner de la tête au pied avec suspicion avant de hocher la tête. Théo observa l’attitude de Cornelia avec intérêt. Elle semblait connaître et comprendre des choses que Théo ne pouvait concevoir.
Cornelia Camillus.
Cornelia fit de suite entrer Théo ainsi que le dit Crassius Servis dans un petit salon dont la porte se trouvait à droite des escaliers. Au milieu de la pièce, une table ronde y avait été dressée, et l’elfe (qui avait disparu il y a quelques minutes à peine) y servait déjà le thé et des biscuits. Des biscuits au gingembre. Attiré par ces derniers, Théo s’assit à toute hâte sur une chaise. Presque aussitôt, Cornelia vint derrière lui.
Théodore, as-tu oublié tes manières ? Les fesses au fond de la chaise. Le dos droit. Pas de jambes qui gigotent dans tous les sens. Ce sont les mains qui se trouvent sur la table, pas les coudes.
Aussitôt, Théo arrangea sa position sous les indications de Cornelia. Plus tard, il aurait le droit à plus que quelques sermons. Mais comment dire à Cornelia que sa façon de se tenir à table était… Il avait l’impression de devenir un patin en bois !
Asseyez-vous, Crassius Servis et… Veuillez excuser les manières de mon fils.
Cornelia attendit que Crassius Servis prenne place pour s’asseoir à son tour. L’elfe servit du thé dans les tasses de Cornelia et Crassius, puis servit un fond de thé dilué dans du lait au jeune Théo. Sans plus de cérémonie, voyant que tout le monde avait été servi, Théo se jeta sur les biscuits au gingembre, les gringottant un par un. Sentant que Cornelia aurait des choses à redire sur sa façon de manger, il l’observa avec attention, ralentissant sa cadence de grignotage. Il en profita pour donner quelques biscuits au gingembre à Crassius.
Tiens, prends-en ! Ils sont bons, tu verras !  
Il s’attendait à une réprimande de Cornelia sur sa façon de manger. Une réprimande qui ne vint pas, puisqu’elle semblait beaucoup plus intéressée par le monsieur. Elle semblait attendre qu’il commence à parler.

Ven 6 Nov 2020 - 8:45

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Encore sur le seuil du petit salon des invités, Crassius hésita. Il était évident que le regard que lui portait son hôte était tout sauf accueillant et chaleureux. À l'inverse, il paraissait lourd, inquisiteur et même un brin malveillant. Son statut au sein de l'Académie de Minrathie ne semblait pas compenser aux yeux de cette Altus ce nom de famille si disgracieux. * Un point pour Marcius. * Pensa tristement Crassius en songent à son frère aîné qui, en profitant de l'occasion offerte par son mariage, avait changé de patronyme au profit de celui de son épousée. Et puisque tout espoir d'obtenir la moindre rétribution s'était tout bonnement éteint, pourquoi s'entêter au risque de ne récolter que des insultes dissimulées ou des commentaires désobligeants ?

Mais Crassius avait la peau dure. Il connaissait sa valeur et ne laissait personne la remettre en doute, en silence, sans forcément contester leurs dires. Le secret était de les laisser croire à leur pouvoir sur lui, car le pouvoir était bien la seule chose intéressant les puissants. Crassius, lui,ne chérissait que sa liberté. En réponse à ce regard, il baissa donc cérémonieusement la tête, dissimulant par la même occasion le léger sourire qui s'étendait sur ses lèvres. Puis, lorsqu'il y fut invité, il pénétra dans dans le petit salon des invités à la suite de Théo, qui lui s'était précipité à table. En le voyant approcher, la servante elfe se hâta de terminer le service, remplissant des tasses de porcelaines fines d'un thé noir et fumant. Une assiette, visiblement décorée à la main, était recouverte de petits biscuits dont s'élevait une entente odeur de gingembre. Un choix légèrement suranné, la mode étant à présent aux biscuits parsemés de délicats pétales de fleurs comestibles et de sucres colorés.

Il s'approcha et se tint près de la table alors que Cordelia réprimandait la posture du jeune Théo. Combien de fois s'était-il lui-même fait corriger par sa propre mère lorsque venait l'heure des repas ? Il faut dire que son frère et lui avaient la fâcheuse tendance d'en venir aux mains, impliquant même parfois leur magie. Au grand dam de leur mère, ils étaient deux garçons turbulents, mais ô combien aurait-elle été fière si elle avait pu apercevoir sa tenue à cet instant ! Digne, réservée, parfaitement adapté à son rang et à son statut, il attendait de nouveau d'être invité à s'assoir. Car même s'il refusait à l'époque de lui obéir, il l'écoutait pourtant. Théo, contrairement à lui, rectifié son attitude. Mais quelque chose dans son regard - une certaine resignation - semblait indiquer que l'incident ce n'était en réalité pas tout à fait clos malgré les apparences.

Il fut enfin autorisé à prendre place, et souleva doucement une chaise pour éviter de racler les pieds. En prenant place, il caressa des paumes la surface vernie de la table. Au toucher il repéra quelques marques invisibles à l'oeil nu, témoin du passage du temps mais parfaitement dissimulé par le personnel de maison. Un personnel hautement efficace, il fallait bien le reconnaître. Dans deux ou trois générations, peut-être les Servis pourraient-ils espérer en acquérir d'aussi compétent.
“Je ne vois aucun outrage dans l'attitude de votre fils, il est encore jeune et lui reste encore de nombreuses choses à apprendre.„

Il sourit à Cordelia avant d'être distrait par l'offrande de Théo, qui avait d'ailleurs des miettes plein le menton. Il se sait d'un biscuit qu'il garda déposa poliment sur la soucoupe de sa tasse de thé. Le manger immédiatement serait impoli : il avait encore à s'expliquer. Il remercia donc le petit garçon avec chaleur avant de se retourner une nouvelle fois sur la beauté froide de la maîtresse de maison.
“Merci. Vous devez vous demander pourquoi votre fils semble avoir passé quelque temps avec un étranger, non ?„

De sa cuillère, il remua son thé, observant un moment les débris de feuilles entraînés par ces remous artificiels. S'expliquer sur la raison de sa présence n'était pas si facile. Un mensonge risquait toujours d'être découvert surtout considérant que la loyauté de l'enfant n'était en rien acquise. Quant à la vérité... Elle restait légèrement compromettante.
“Je devais me rendre avec des amis à une soirée, lorsque j'ai aperçu un enfant en pleurs dans les rues. Votre enfant. Puisqu'il semblait perdu et désorienté, j'ai préféré le mettre en lieu sûr le temps pour lui de reprendre ses esprits, et pour moi de comprendre les raisons de ses pleurs. Je ne possède pas grand-chose, alors je l'ai tout simplement conduit chez mes parents.„

Il prit une grande inspiration, observa Théo et sa peluche.
“Ensuite nous nous sommes rendus chez une bonne amie, qui m'a gentiment indiqué l'adresse de votre villa. C'est à ce moment-là que votre servante a retrouvé Théo...dore. Il m'a semblé plus sage de les accompagner, afin de m'assurer qu'il rentre effectivement chez lui sans encombres.„



Jeu 12 Nov 2020 - 21:34

Théodore Camillus
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Crassius raconta à Cornelia les événements passés, et il commença à se demander si finalement, ce n’était pas une manie des adultes de transformer la réalité – même si cette fois-ci, c’était plutôt bienvenu. C’était lui qui avait demandé à l’homme de l’accompagner sur le chemin du retour, et la femme de toute à l’heure, Hécate… Il lui semblait qu’elle n’avait pas donné à Crassius, à sa connaissance. Il y avait également toute un autre tas de mensonge, mais… Il ne fallait pas qu’elle l’apprenne.

Seulement, Cornelia savait tout, ou presque. Inquisitrice, elle regarda Théo droit dans les yeux. Théo déglutit, lâchant soudainement son biscuit pour se cramponner à son doudou qui essuya par inadvertance les miettes égarées ici et là sur le menton et ses vêtements. Pas vraiment élégant, quelque peu dégoutant de l’avis de Cornelia. Elle soupira.
Tu es sorti dehors, seul.
Théo savait très bien ce qu’impliquait cette simple phrase. Non seulement Cornelia lui demandait ce qu’il faisait dehors – il n’avait pas reçu l’autorisation de sortir–, mais il aurait en plus le droit à un sermon et une punition supplémentaire. Théo se recroquevilla sur lui-même, voulants se cacher sous la table pour échapper à ce qu’il se passerait plus tard.
Théodore, la peluche est de trop bonne facture pour l’utiliser comme serviette. Que faisais-tu dehors ?
Je…
Théo, ne savant pas trop que répondre, pris son temps pour épousseter la peluche. Heureusement que les biscuits au gingembre n’était pas trop salissant – ou sinon, la peluche serait déjà méconnaissable. La peluche de nouveau propre, Théo eut une brillante idée de mensonge – Cornelia ne verrait que du feu.
J’ai fait un cauchemar. Tu n’étais… Tu n’étais pas là…
Déjà, de fausses larmes lui montaient aux joues, mais l’argument avait fait mouche. Bien sûr qu’après son « enlèvement » par des Soporatis, Théodore ferait d’atroce cauchemar et serait bouleversé psychologiquement. Pour une fois, Cornelia ne remit pas en cause les propos de Théo. Sans réfléchir une autre seconde, Cornelia prit Théo dans ses bras afin de réconforter son fils.
 Chut… Je suis là, ça va aller, maintenant.
Cornelia s’autorisa à câliner son enfant quelques instants avant que son attention ne revienne à l’invité du jour.
 Je vous dois une fière chandelle. Que puis-je faire pour vous ?
Le mensonge était passé aussi bien que l'eau qui coule d'une cascade, et Théo, derrière ses larmes, en était très fier.

Mar 24 Nov 2020 - 16:16

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Plutôt fière de son histoire, Crassius se permit une première gorgée prudente de son thé brûlant. Il porta la tasse à ses lèvres, souffla un court instant sans bruit et se délecta d'un thé puissant mais équilibré, infusé à la perfection. Décidément, ce personnel de maison se révélait être d'une qualité irréprochable. Plus que par son décor, ici visiblement désuet par endroits, le personnel de maison marquait la qualité d'une Grande famille. Combien de générations de Servis faudrait-il encore avant de pouvoir faire l'acquisition d'un tel personnel ? Plus de deux, c'était certain. Une progression sociale dont le cadet laissait encore une fois à l'aîné le soin de s'en préoccuper, la Gloire prochaine de sa famille ne l'intéressant finalement que très peu, s'il ne pouvait se délecter immédiatement de ses retombées. Il reposa la tasse sur sa soucoupe, juste à temps pour apercevoir le regard noir de Cordélia fixé sur Théo.

La version des évènements livrée par Crassius possédait au moins le mérite de gommer bon nombre des erreurs causées au cours de cette soirée, mais elle ne proposait aucune explication quant à l'élément déclencheur de tous ces événements : la fugue du jeune garçon. Fort heureusement, Théo ne se laissa pas désarçonner comme lui, et inventa très vite un mensonge convainquant. Crassius fut impressionné par sa facilité à travestir la vérité, à produire des émotions d'apparence véridiques. Les enfants possédaient le don de faire vivre leurs fantasmes, de rêver éveillés et de confondre le plausible avec le réel. En somme ils étaient le terreau idéal du mensonge.

Cordelia abandonna toute froideur à son égard, et serra l'enfant dans ses bras, le rassura, le cajola. Témoin de ce nouveau débordement d'affection, Crassius ne put plus mettre en doute la bonne fois de cette mère de famille. Ce qui, naturellement, le forçait à remettre une nouvelle fois en doute la version livrée par ce petit menteur en culotte courte. Version qu'il irait lui-même vérifier dès le lendemain, comme promis.
“Je vous dois une fière chandelle. Que puis-je faire pour vous ?„

Les mains sur sa tasse, Crassius se permit un instant de réflexion, un doux sourire sur les lèvres. S'il ne se reconnaissait humblement qu'assez peu de qualité, parfois à tort, Crassius se savait fin manipulateur. Il savait jauger l'instant et n'hésitait jamais à profiter d'une situation favorable. À cet instant, pourtant, il ne sut pas exactement quoi demander. De l'argent ? Mais il en avait déjà plein, chez lui. Non, il devait se montrer plus malin, et s'assurer que son nom serait retenu par les Camillus.
“Rien, vraiment. Je suis heureux de savoir votre fils rentré sain et sauf. Ou peut-être si, juste une chose : si vous me le permettez, j'aimerais pouvoir repasser prendre de ses nouvelles. Et si cela intéresse Théodore, et évidemment si vous me le permettez, je pourrais même l'emmener avec moi. Nous avons quelques objets passionnant en notre possession, au collège des Antiquités.„

Les mains toujours sur sa tasse, il fixa aimablement la maîtresse de maison, espérant qu'elle retienne son nom et qu'elle le fasse circuler au sein de ses cercles. Crassius Servis, membre du collège des Antiquités de l'Académie de Minrathie. Citoyen digne de confiance.


Jeu 3 Déc 2020 - 13:07

Théodore Camillus
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Théo était emmitouflé dans les bras de Cornelia, un peu comme lorsque sa maman le câlinait le soir, près du feu. Il se blottit dans ses bras, espérant retrouver ainsi les mêmes sentiments qu’avec sa véritable mère – en vain. La chaleur du moment semblait fade, faux à tout point de vu, et il regretta presque que son mensonge fut si bien passé. Il se sentait mal, comme une mauvaise herbe au milieu d’un beau parterre de fleurs, mais cela ne faisait que rendre son mensonge plus réaliste. Voilà pourquoi il était si bien passé.
Bien sûr, je n’y vois pas d’inconvénient.
Théo aurait pu se réjouir du fait que Crassius, l’homme aux doudous, viendrait peut-être le voir, avec des nouvelles de ses parents. Il aurait pu. Mais trop concentré sur ses pensées, ou bien étant déjà passé à autre chose, il s’était déjà complètement détaché de la discussion. Cornélia, quant à elle, serrait un peu plus sa prise sur le jeune Théo. Elle venait de retrouver son fils, elle ne voulait pas le voir partir de sitôt.

Et elle devait s’occuper un peu plus de sa discipline. Ne pas partir sans prévenir, bien se tenir à table, ne pas oublier ses manières… C’était comme s’il avait fini par tout oublier suite à son passage chez ces soporati… Elle fit venir une servante, lui confiant Théo tout en lui chuchotant quelque chose à l’oreille. Transvasé de bras en bras, Théo n’entendit rien, mais il pouvait aisément savoir ce qui l’attendait : la punition. Oh, peut-être quelle serait un peu plus douce cette fois-ci, mais chez les Camillus, le système était simple : une erreur, une punition. Personne ne pouvait vraiment y échapper longtemps, pas même Jehan.

La servante quitta la salle, Théo à sa hanche. Ce dernier ne protesta pas, il en connaissait trop bien les conséquences.

Dim 6 Déc 2020 - 14:12

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Ayant reçu un accord de principe de la part de la maîtresse de maison, Crassius sentit le poids qui pesait si lourdement sur ses épaules s'envoler subtilement. Quels que soient ses découvertes du lendemain, il pourrait les tirer au clair en les confrontant à l'enfant lui-même, et ce sans avoir à monter le moindre stratagème afin de le rencontrer en toute discrétion, loin des regards des Camillus et de leurs domestiques. Cela tombait bien : Crassius ne voyait absolument pas comment attendre l'enfant sans passer par les Camillus qui, il en était certain à présent, le surveilleraient de bien plus près dorénavant. Et si comme il le craignait à présent toute cette histoire n'était qu'une vaste farce, il saurait se montrer bon joueur. Après tout il fallait savoir se montrer humble lorsqu'un garçon d'à peine dix ans était capable de vous berner avec tant de facilité.

Reposant sa tasse une nouvelle fois dans sa soucoupe, le dos toujours bien droit et ses gestes élégants, Crassius soupira d'aise, voyant enfin cette bien étrange soirée toucher à son terme.

Comme Théo était conduit hors de la pièce, le mage sentit qu'il était temps pour lui de vider les lieux. Buvant précipitamment le reste de son thé encore fumant et glissant discrètement un, puis deux biscuits au gingembre dans la poche de sa veste, Crassius s'attendait à présent à se faire mettre à la porte. Ce qui ne tarda pas à arriver, dans les règles de l'art évidemment.

C'est donc escorté par un autre domestique que Crassius repassa la porte du petit salon pour rejoindre le couloir et son escalier, puis le hall et enfin l'air libre. La porte claqua dans son dos, l'enfermant dehors, le projetant à nouveau dans sa propre vie.

Il fit quelques pas avant de marquer une pause, se retournant malgré lui en direction de la villa des Camillus. Son imagination fit de nouveau parcourir l'une de ses façades par la mince silhouette de celui qu'il avait d'abord pris pour un voleur. Ses yeux bleus suivant le trajet de ce voleur imaginaire, le mage se demanda s'il cette rencontre-ci n'aurait pas été préférable à celle de l'enfant. Un gredin, un escroc, un artiste de l'air, aurait été plus siple à confronter. Ils auraient pu s'affronter, ou collaborer, sur un pied d'égalité. Ce qui, bien évidemment, n'avait pas été le cas avec Théo. Leur âge et leur ascendance rendaient leurs rapports plus complexes.

Après un haussement d'épaules, il reprit son chemin. La nuit était encore jeune et avec un peu de chance il allait pouvoir retrouver ses amis, toujours passablement enivrés par l'alcool et aiguayé par leurs jeux. Leur raconterait-il sa soirée ou garderait-il cette étrange rencontre pour lui ? Le raconter viendrait à révéler également sa visite à Hécate. Visite nocturne que son fiancé risquait de trouver suspicieuse. Non, mieux valait ne rien dire.

Souriant tout en se replongeant dans les souvenirs de la robe vaporeuse d'Hécate flottant autour de sa silhouette désirable, Crassius quitta le quartier Altus.



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