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Mar 13 Oct 2020 - 8:25

Fragnar Meras
Fragnar Meras

 

Messages : 99
Dédale fleuri et boussole humaine

Minrathie, Tévinter
Gardien 9 :35 – PV Crassius Servis


Sous le soleil étouffant du milieu d’après-midi, les rues de Minrathie se paraient du brillant des rayons dorés, volant au ciel un peu de son éclat. Les ombres reprenaient place sous les colonnes, garantissant à Fragnar un peu de fraîcheur.

Il était habitué à la moiteur étouffante d’Orzammar, entourée par la lave en fusion, bouillonnante, mais ce n’était guère comparable à la brûlure du soleil sur sa peau qui connaissait à peine l’air libre. Cela avait beau faire presque cinq ans que son oncle l’avait sorti des griffes de Jarvia, il ne sortait sous les cieux que depuis peu de temps.

Et il s’agissait de sa première sortie en solitaire. Sa cousine n’avait pas cessé de bavasser à la maison, lui rendant sa lecture dans le calme impossible. Alors il avait préféré explorer la cité de ses propres yeux. À cette heure, les rues n’étaient pas aussi animées qu’en soirée ou aux heures de marché et il pouvait flâner devant les étales sans se sentir oppressé par la foule.

Il ne cessait pas pour autant de d’observer les passants, ses yeux analysant ceux qu’il croisait, par un réflexe qu’il n’avait pas encore perdu. Malgré lui, son regard cherchait des gardes ou tout autre personne armé qui pourrait lui vouloir l’attaquer. Il n’arrivait pas à croire son oncle lorsqu’il lui disait que les nains étaient respectés à Tévinter, même un paria comme lui.

Pourtant, à chacune de ses sorties en sa compagnie, il n’avait eu le droit ni aux insultes, ni aux crachats qu’il recevait au Cornal Roturier en tant que paria. Même maintenant qu’il était seul avec sa méfiance, rien ne semblait vouloir lui donner raison. Les mains dans les poches de son pantalon, il déambulait, suivant les rues qu’il avait déjà parcourues avec Gerrand pour ne pas se perdre.

Au moins, sous terre, il entendait la Pierre ; il pouvait s’orienter même les yeux fermés. Mais à l’air libre, ses sens étaient comme brouillés.

Soudain, son nez huma une odeur de fleurs et irrésistiblement, comme l’abeille, il bifurqua vers la direction d’où la douce fragrance sucrée parvenait.  Ses pas le menèrent devant un fleuriste, dont la devanture était une explosion de couleurs, de formes et de parfums. Son regard fut attiré par des roses écarlates, presque pourpre, et il s’avança, fasciné.

Les pétales semblaient briller, constellés de quelques gouttes d’eau causées par la pluie fine tombée quelques heures auparavant.  Il pouvait deviner sans même les toucher leur douceur de velours et leur délicate odeur l’atteignait sans qu’il ne se mette sur la pointe des pieds pour plonger son nez dans le cœur parfumé. Aucun bijoutier d’Orzammar ne pourrait fabriquer un joyau captant une telle beauté.

Ses yeux passèrent ensuite sur un bouquet de pivoine aux pétales externes roses et un cœur dans un dégradé de jaune et de blanc tout simplement merveilleux. Ses iris s’illuminèrent, alors qu’une jeune femme sortait de la boutique, sans doute une Soporati. Il acheta alors une des pivoines, esquissant un sourire heureux alors qu’il glissait son nez dans le cœur délicat pour humer la délicate fragrance.

Cependant, lorsqu’il releva les yeux, il s’aperçut que ses jambes l’avaient mené hors des ruelles connues. Il déglutit, triturant la longue tige de la fleur, avant de la glisser à sa ceinture pour ne pas trop l’abîmer. Il rebroussa chemin, tentant de retrouver l’échoppe, tandis qu’une angoisse sourde grandissait dans son ventre, tordant ses entrailles.

Il se mordilla la lèvre inférieure alors que la panique le gagnait peu à peu. Il inspira profondément alors qu’il tournait à nouveau dans une rue qui ne lui disait rien. Il se pinça l’arête du nez, expirant pour calmer son inquiétude. Il finirait bien par retrouver son chemin, ou par trouver une âme pour le guider. Si les nains étaient aussi respectés que le disait Gerrand, il ne devrait pas être si difficile que ça de trouver un guide dans ce labyrinthe.

Même si cela impliquait de faire confiance à des inconnus, ne serait-ce que pour le suivre. Ses doigts glissèrent sur la silhouette rassurante de ses dagues sur ses cuisses, dissimulées par sa veste, et il songea qu’il saurait toujours se défendre si cela tournait mal.

Ce qui ne l’empêcha pas de soupirer une nouvelle fois. Par la Pierre, quelle idée il avait eu là !


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Fragnar parle en #e9383f

Mer 14 Oct 2020 - 6:35

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Dédale fleuri et boussole humaine.

Assit sur les marches menant à l'ancien temple de Razikale et épargné par l'ombre de ses hautes pointes, Crassius se laissa aller à un instant de contemplation. De sa position et d'un seul regard il pouvait embraser presque toute la ville, depuis les taudis soporatifs jusqu'au port le plus important, en passant par son impressionnant pont gardé par ses fameux juggernauts. Le torse du jeune mage se soulevait à mesure où les embruns marins gonflaient ses poumons, ses boucles noires tombant devant ses yeux, alourdies par l'humidité encore bien présente suite à la dernière pluie. Malgré son intense état de fatigue, le mage ne pouvait qu'admirer sa ville, celle-là même qui le vit naître, celle qui devint son terrain de jeu.

Il ferma les yeux et se laissa aller à une certaine torpeur, baigné par les chauds rayons du soleil dorant sa peau olivâtre. Le mage ne devait en rien sa grande fatigue à une quelconque soirée d'orgie et de débauche mais bien à une nuit entière d'étude studieuse entre les rayonnages poussiéreux de la bibliothèque logée au cœur du Cercle de Minrathie. Pour cause : depuis la brusque disparition de son ami Dorian, sans même un mot ni même un au revoir, le cœur de Crassius n'était plus à la fête. Souvent entouré mais solitaire dans l'âme, ce n'était pas le manque qui était la cause de ce brusque changement de comportement, mais bien le ressentiment. Dorian avait fui Minrathie avant lui, lui qui se destinait à une carrière de voyageur. Cet échec lui pesait.

En entendant des voix derrière lui, Crassius se releva et s'étira rapidement. Soucieux de son image au Cercle, qui réunissait nombreux de ses futurs potentiels employeurs, il s'y refusait toute oisiveté visible. Sans attendre, il descendit les marches deux à deux, bien décidé à rejoindre au plus vite l'intime étreinte de son édredon. Pour cela une longue route l'attendait au travers des ruelles escarpées de la ville tentaculaire. Une route qu'il avait parcourue tout au long de sa vie, qu'il pouvait suivre les yeux fermés. Trébuchant sur une marche inégale de l'escalier, le mage se dit qu'il pouvait tout aussi bien rentrer avec les yeux bien ouverts.

Plusieurs minutes plus tard, ses pas prudents l'avaient menés dans le plus important quartier commerçant de la ville. Cosmopolites, ces rues débordaient d'étales de toutes sortes, de boutiques aux devantures soignées et d'une petite poignée de voleurs à la tire plutôt discrets. Contrebandier à ses heures perdues, Crassius se devait de côtoyer aussi cette foule plus sombre, fréquentations plutôt inconvenantes pour un Laethan comme lui. Au fil des ans, il avait fini par se sentir à l'aise parmi eux, débarrassé de son complexe de l'imposteur. Il en repéra d'ailleurs un, plus amical que les autres, disparaissant dans l'obscurité d'un coupe gorge peu accueillant, et amusé il le suivit. Dans cette ruelle oppressante, Crassius allongea ses pas, redressa ses épaules et prit l'air le plus confiant possible, son bâton de mage bien visible dans son dos. Il s'approcha dudit voleur, en plein conciliabule avec deux acolytes crasseux.
“Alors Nonus, tu as repéré une victime intéressante ?„
“Salut Servis. Un nain. Avec une fleur.„
“Un nain ? Vous comptez vous en prendre à un membre potentiel de l'Ambassadoria ? Mais où va le monde si même les gredins comme vous perdent leur éthique ?„
“On a rien vu de mieux de toute la matinée Servis, faut nous comprendre.„

Un instant, ils s'observèrent tous les quatre en silence. Puis Servis soupira, et fit apparaitre une bourse discrète depuis l'une des poches de sa veste. Il en sortit quelques pièces, qu'il disposa bien en évidence dans sa paume.
“Non vraiment, s'en prendre à un nain... C'est mauvais pour les affaires. Combien comptiez-vous faire avec cette rapine dangereuse ?„

Ils se jetèrent sur les pièces et prirent la fuite sans demander leur reste. Servis les observa disparaitre, un sourire en coin affiché sur ses lèvres. À présent seul, il s'engagea à l'intersection, curieux de découvrir ce nain à la fleur, à qui il venait de sauver la journée. D'un pas sûr, il traversa la ruelle, s'apprêtant à dépasser ce pauvre nain à l'air perdu, comme si de rien n'était. Il était jeune, plus jeune que lui sans pour autant être un enfant. A la ceinture qui lui entourait la taille était passé une magnifique pivoine fraîche. Mais son regard apeuré rendait terne ce portait qui autrement aurait pu semblé charmant. Servis devait bien le reconnaître : escroquer ce nain là paraissait bien tentant, même pour lui. Pourtant il n'en avait pas la moindre intention. La fatigue, peut-être ?

Jeu 15 Oct 2020 - 11:19

Fragnar Meras
Fragnar Meras

 

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Dédale fleuri et boussole humaine

Minrathie, Tévinter
Gardien 9 :35 – PV Crassius Servis

Fragnar devait bien choisir la personne qu’il interpellerait pour l’aider. Mieux valait éviter les Soporatis et des esclaves. Même s’il n’avait aucun préjugé contre eux, compatissant plus à leur sort qu’autre chose pour avoir vécu dans la misère, il n’en restait pas moins qu’il ferait au premier abord une cible des plus appréciables. Il savait que sa silhouette fluette et sa jeunesse le rendait peu intimidant, surtout qu’il n’était pas un guerrier., mais son mal-être devait en plus s’exprimer sur son visage.

Pour toute personne ignorant qu’il avait fait partie du Carta, il devait ressembler à une proie facile.

Il frotta nerveusement son tatouage sur sa joue, cherchant du regard quelqu’un qui pourrait le sortir de sa propre perdition. S’il ne pouvait se fier à personne d’autre qu’à un Altus ou un Laetan, il devait chercher une personne avec un bâton de mage dans son dos. Et de préférence quelqu’un qui n’aurait pas l’air de vouloir l’écraser comme un cafard sous sa chaussure.

Juste à cet instant, comme si la Pierre l’avait entendu et décidé de l’aider, un mage apparut, traversant la ruelle. Le nain hésita un bref instant, sa méfiance lui murmurant qu’il risquait de se faire mener en bateau. Mais il ne pouvait pas tergiverser trop longtemps. À cette heure, une bonne partie des mages devait être au Cercle, à enseigner ou à étudier, s’il avait bien compris les explications de son oncle. Il ne pouvait pas laisser passer l’occasion parce qu’il avait peur que quelque chose de pire lui arrive.
“ Excusez-moi, monsieur… ?„  l’interpella-t-il, levant la main pour attirer son attention.
Un air gêné étira ses lèvres. Fragnar ne savait même pas comme s’adresser formellement à un mage. Cela n’avait pas été la priorité durant ses premières années chez son oncle et sa tante. Il avait surtout rattrapé ce que Gerrand considérait comme des lacunes dans ses connaissances. Ce qui signifiait beaucoup, vu qu’il avait vécu dans des taudis une bonne partie de son adolescence. Il en avait presque oublié comment lire et écrire durant cette période.
“ Je… Je ne veux pas vous déranger, mais j’ai perdu mon chemin „ avoua-t-il avec un rire nerveux.
Il passa une main sur sa nuque, sous ses cheveux attachés, frottant la peau jusqu’à ce qu’elle lui brûlât. Sa bouche devint sèche et il déglutit, se maudissant pour la énième fois de s’être bêtement perdu. La prochaine fois, il ne céderait à l’appel des fleurs, il se le jurait !

Résolution que Fragnar ne pourrait pas tenir, tout bien réfléchi. Il était trop fasciné par ces merveilles de la Surface.
“ Pourriez-vous m’indiquez la localisation de la banque Meras, s’il vous plaît ? „
Il n’était pas encore assez stupide pour demander directement la maison de la famille Meras. Déjà, parce qu’il y avait des chances que l’homme lui désigne la villa de la famille principale, et non de la branche secondaire à laquelle il appartenait. Et il n’avait jamais rencontré des membres de la branche principale, il n’était déjà pas à l’aise avec son oncle et sa tante.

De deux, se faire passer pour un client diminuait les risques de porter préjudice à Gerrand, ou que le mage devant lui cherchât à exploiter sa faiblesse dans un but vicieux. Il avait peut-être agi inconsciemment en ne faisant pas attention où il allait, mais il refusait que sa stupidité retombe sur ceux qui l’avaient recueillis.


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Fragnar parle en #e9383f

Mar 20 Oct 2020 - 18:14

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Dédale fleuri et boussole humaine.

Avoir l’air détendu et désintéressé n’avait en réalité rien d’aisé. Il suffisait de s’interroger sur sa propre démarche pour que la cadence de cette dernière se dérègle, pour que les pas s’emmêlent et pour que tout l’effet recherché retombe. En dépassant le jeune nain, Crassius devait avoir l’air de ne pas l’avoir remarqué, étouffant le feu de sa curiosité au sujet de sa grosse fleur solitaire et de la trace visible sur sa joue. Il le dépassa, espérant intérieurement obtenir quelque chose – n’importe quoi – en récompense de sa bonne action. C’est alors avec soulagement qu’il entendit le nain l’interpeller. Il s’arrêta, observa par-dessus son épaule avant de se retourner, veillant bien évidemment à ne pas avoir l’air trop intéressé. Là encore, ce n’était pas une chose si facile. Il fallait doser adroitement la surprise sur son visage et l’aigreur naturelle des puissants de ce monde. Crassius n’était pas un simulateur né : ses émotions avaient tendance à se retranscrire d’elles-mêmes dans ses gestes et sur ses traits. Alors lorsqu’il vit la petite main levée du nain, qui cherchait certainement à se faire remarquer alors qu’ils n’étaient que deux dans cette ruelle, il ne put retenir un sourire amusé. Néanmoins il s’approcha alors que l’objet de toutes ses attentions avouait dans un rire nerveux avoir perdu son chemin. Minrathie pouvait se révéler labyrinthique pour les âmes étourdies.

Devant l’attitude des plus nerveuses du jeune nain, Crassius se laissa attendrir. Lui-même côtoyait principalement des mages ou des crapules, et les uns et les autres avaient en commun leur féroce appétit pour la vie, leur peu de cas pour les autres et leur ego solide. L’humilité de cet inconnu était touchante, il commençait même à comprendre pourquoi les bandits avaient ressenti l’envie de s’en prendre à lui. Les rues de Minrathie pouvaient être cruelles, surtout envers les âmes innocentes.
“Pourriez-vous l’indiquer la localisation de la banque Méras, s’il vous plaît ?„
“La banque Méras ?„

Les épais sourcils de Crassius se haussèrent. Il ne s’était pas attendu à une telle demande. À l’Ambassadoria, certainement. Aux auberges cossues logées dans le quartier le plus commerçant ? À la rigueur. Mais une banque ? Il n’existait que deux simples raisons pour vouloir se rendre dans une banque : y déposer de l’argent ou bien en retirer. Dans les deux cas, avouer vouloir se rendre en un tel lieu était un aveu de richesse, ni plus ni moins. Si Nonus avait eu vent de cette information, jamais il n’aurait accepté de se laisser acheter par l’or du Laethan. Soudainement soucieux, le mage jeta un regard inquiet par-dessus son épaule, craignant de découvrir un témoin niché dans les ombres des ruelles environnantes. Nonus pouvait très bien vouloir se faire payer deux fois, aucun serment ne le liait à Crassius. Il pouvait organiser une attaque, rien ne l’en empêchait. Les doigts frôlant le manche de son bâton de mage en pyrophyte, Crassius s’adressa au jeune nain, baissant la voix par pure précaution.
“Chut, ces rues ne sont pas sûres et …„

Un minuscule objet vint chuter contre l’épaule gauche du mage, qui instinctivement releva la tête. Il n’eut que le temps d’apercevoir une ombre, se mouvant rapidement sur les toits jouxtant la ruelle. Servis soupira, et attrapa véritablement son bâton. Il hésita un instant, mais finalement fit apparaitre une large barrière bleutée qui les engloba tous les deux.
“Reste près de moi, je vais essayer de nous sortir de là.„


Mar 20 Oct 2020 - 23:27

Fragnar Meras
Fragnar Meras

 

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Dédale fleuri et boussole humaine

Minrathie, Tévinter
Gardien 9 :35 – PV Crassius Servis

L’humain semblait amical et souriant au premier abord, ce qui tendit d’autant plus Fragnar. Les âmes naturellement bonnes étaient rares et il aurait ainsi préféré que l’homme paraisse un peu plus agacé de s’être fait alpaguer, même par un nain. Son potentiel sauveur avait cependant l’air jeune, bien que sans doute un peu plus âgé que lui. Peut-être n’était-il pas encore vicié par la vie, mais il n’en mettrait pas sa main à couper. Lui-même avait à peine eu dix ans lorsqu’il s’était mis à travailler pour le Carta, alors il ne pourrait jurer de rien.

Il plissa cependant les yeux quand les sourcils du mage se froncèrent. Avait-il dit une bêtise en désignant la banque ? Cela lui avait semblé le plus logique sur le coup, surtout parce qu’il ne connaissait guère d’autres endroits dans la cité. Mais soudain, il avait un mauvais pressentiment.

Pressentiment qui fut confirmé quand l’inconnu toucha son bâton de mage, comme pour se rassurer, alors qu’il lui demandait de parler moins fort, de peur d’attirer des malfrats en tout genre.

Fragnar retint un rire amer. Son inquiétude pour si peu était presque... adorable. Que l’humain traîne dans les rues des Taudis d’Orzammar, et il verrait alors à quoi ressemblaient des ruelles dangereuses. Le nain ne niait pas qu’il puisse y avoir, cachés dans les ombres ou sur les toits, des voyous en quête de subsistance. Mais s’il donnait sa bourse sans rechigner, il était presque certains qu’ils le laisseraient ensuite repartir tranquillement, s’il se basait sur les dires de son oncle. Et si cela ne suffisait pas…

Hé bien, il avait fait parti du Carta et n’était pas mort, ce qui signifiait beaucoup, même s’il n’y était pas resté si longtemps que cela.

Lorsque le mage prit réellement son bâton et invoqua une sphère bleutée qui les entoura, les yeux du nain s’écarquillèrent sous l’émerveillement et la surprise, tandis qu’un soupir impressionné s’échappait de ses lèvres. Le soudain tutoiement le ramena néanmoins à l’instant présent et il secoua vigoureusement la tête quand l’humain parla de les sortir de là.

Il s’était mis dans les ennuis tout seul, il ne les partagerait pas avec l’inconnu qui n’avait rien demandé !
“ Très sincèrement, je préfère rester perdu et que vous ne vous en mêliez pas. Je ne veux pas impliquer d’innocents dans mes ennuis, ça n’a jamais bien fini. „
Sa voix se teinta d’amertume et un goût de bile remplit sa bouche. Les innocents qui se retrouvaient impliqués par malheur dans les affaires du Carta ne faisaient guère long feu. Fragnar ne préférait pas découvrir ce qui pourrait arriver au mage. La perte de sa bourse pour que des gens puissent survivre à leur misère était bien plus préférable à ce que l’humain risquât sa vie, surtout pour un inconnu.

Ce qui lui paraissait tout de même louche, mais l’ancien criminel refusait d’y penser pour l’instant. S’il se mettait à voir des ennemis dans le seul allié qu’il semblait avoir pour l’instant, il n’était pas sorti de l’auberge. Et il n’avait plus qu’une envie, se retrouver entre les murs rassurants de sa chambre, en espérant que sa cousine ait cessée de babiller à tort et à travers.
“ Puis, donner ma bourse n’est guère cher payé pour éviter le combat. „
Il passa une main derrière sa nuque, frottant la peau encore pâle, avant d’esquisser une moue agacée. Son oncle lui passerait sans nul doute un savon comme il n’en avait jamais connu s’il revenait avec du sang sur lui. Il devait éviter à tout prix un combat, surtout qu’il ignorait jusqu’à quel point il pourrait retenir ses coups pour ne pas tuer. Face à la garde civile d’Orzammar, il n’avait jamais eu le choix, s’il tenait à rester entier, mais les mendiants des rues de Minrathie ne lui avaient jamais causé de tort. Ils essayaient simplement de survivre, comme lui à une époque.

Avec un claquement de langue et un juron, Fragnar dégaina une de ses dagues pour la montrer à l’humain. Il ignorait s’il accepterait de rester à l’écart, alors même qu’il semblait déterminé à le protéger, pour une raison que le nain n’avait pas encore cernée. Autant lui prouver par A + B qu’il était capable de se débrouiller tout seul dès que cela ne concernait pas l’orientation spatiale, il gagnerait du temps et n’épuiserait pas sa patience.
“ Je sais me défendre, au pire. Je ne suis pas un enfant.„ siffla-t-il.
Il avait peut-être l’air d’une proie facile, mais il était le genre de pierre insipide sur lesquelles même les pioches pouvaient se briser si le mineur ne faisait pas gaffe. Mieux valait ne pas préparer le ragoût de cochard avant de l’avoir attrapé.


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Fragnar parle en #e9383f

Jeu 29 Oct 2020 - 18:02

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Dédale fleuri et boussole humaine.

Le jeune mage accueillit le soupire d'émerveillement du jeune nain avec une certaine bienveillance, mais s'il subsistait encore un doute quant à son statut d'étranger, il avait été complètement balayé par ce râle incontrôlé. La magie en Tevinter était omniprésente, et une simple barrière n'avait rien, mais alors rien, de merveilleux. Une exception culturelle propre à l'ancien empire, qui commençait également à envahir la ville de Nevarra.
Devant ce soupir ébahi donc, Crassius s'enorgueillit, s'octroyant une fraction de seconde pour contempler à son tour les effets de sa magie, matérialisation de sa volonté au travers de l'immatériel. Ces reflets bleu acier sur une matière si éthérée avaient de quoi rendre songeur. Pourtant l'heure n'était pas à la contemplation et Crassius se concentra ce nouveau sur la ruelle et sur ses toits, qu'il pouvait encore apercevoir par transparence.

Il entendit alors les protestations du jeune nain, qui visiblement s'était remis de son choc premier. Gêne, hésitation, fierté, on pouvait supposer bien des raisons au refus qu'il exprima. Mais l'une de ses explications marqua bien plus le mage, qui prit de court senti un rire naître depuis ses entrailles et remonter le long de sa gorge. S'il parvint à le contenir il ne put en revanche s'empêcher de réagir :
“Je ne veux pas impliquer d’innocents dans mes ennuis, ça n’a jamais bien fini.„
“Un innocent? Moi ?„

Ce devait être là toute première fois qu'on pensait à lui dans ses termes. Ou bien non, puisque ses amis et collègues n'hésitaient pas à lui confier la garde de leur fiancée alors qu'eux-mêmes se rendaient chez leurs maîtresses ou dans les divers établissements dédiés aux plaisirs disséminés dans la ville. Dans un cas comme dans l'autre, méprendre Crassius pour un innocent pouvait à terme avoir des conséquences. Se sentant finalement presque insulté par cette insinuation, son visage se brusquement. Il observa le nain sortir une dague, et fit lui-même de nouveau tournoyer son bâton. À Minrathie, repousser l'aide d'un mage pouvait se révéler dangereux. Tout comme simplement en croiser un, d'ailleurs.
“Si tu le dis !„

D'un simple geste, Crassius déplaça sa barrière, excluant de son ombre protectrice la silhouette trapue du jeune nain. L'orbe se resserra autour du Mage et du mage seul, tout juste suffisante pour lui permettre de bouger et de faire virevolter son bâton.
“Et que comptes-tu faire de ta dague, s'ils sortent des arcs et des flèches ? Prendre sa bourse à un cadavre est nettement moins dégradant que d'avoir la quémander à un vivant.„

Il laissa cette fois-ci échapper un petit rire maîtrisant, à peine un sifflement entre ses dents serrées. Mais malgré son discours, la situation ne lui plaisait pas. Il avait une réputation à tenir, un passeport pour ces rues sombres et dangereuses. Il ne pouvait pas fuir, pas plus qu'il ne pouvait se laisser dépouiller. Il en allait de sa légitimité. Alors, après avoir sagement pesé le pour et le contre, il se focalisa de nouveau sur sa barrière. Usant de la technique de la concentration chaotique, il projeta un éclair de feu en direction des toits. L'explosion se fit sonore, et le souffle ardant fit voleter les cheveux bouclés de Crassius malgré sa barrière. Depuis les toits, des insultes et des cris fusaient. Parmi les voix Crassius reconnue avec certitude celle de Nonus.
“Mais ça ne va pas la tête ! Regarde-le l'autre là ! Il part en fumée! „

Des tuiles chutèrent au sol, preuve de la fuite des brigands, dispersant dans leur sillage une terrible odeur de cochon brûlé et leur lot d'insultes colorées. Crassius sourit, fière de lui, et abaissa sa barrière brisée d'un simple geste de la main. Il fixa de nouveau son bâton de mage dans son dos, et se retourna vers son acolyte.
“Bien, maintenant si tu le veux bien, je vais rapidement changer de quartier avant l'arrivée des templiers impériaux. Tu peux me suivre, si tu veux toujours retrouver ton chemin ! Sinon, bon vent ! Il n'y a pas meilleure ville que Minrathie pour s'y perdre! „

Sans plus attendre, il s'éloigna d'un pas rapide.

Ven 30 Oct 2020 - 23:49

Fragnar Meras
Fragnar Meras

 

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Dédale fleuri et boussole humaine

Minrathie, Tévinter
Gardien 9 :35 – PV Crassius Servis

Fragnar se demandait ce qu’il avait fait aux Hauts lorsque le mage s’étonna d’être appelé un innocent. Pourquoi, de tous les habitants imaginables de Minrathie, devait-il tomber sur l’un de ceux qui n’avait pas la conscience tranquille ? Il voulait juste retrouver son chemin, lui, de préférence sans retomber dans la criminalité ! Gerrand avait trop fait pour lui pour qu’il le remerciât ainsi.

Il s’insulta d’autant plus mentalement quand le jeune adulte pris la mouche. Il rétrécit la zone d’action de son sort, visiblement piqué au vif. Mais comment le nain aurait pu savoir, aussi, que son sauveur tenait plus du criminel que de la bonne âme ! D’ailleurs, c’était à se demander pourquoi il avait spontanément proposé son aide en le protégeant.

L’ancien membre du Carta ne le comprenait décidément pas, et il détestait ça. Cependant, il était sans doute une chance de s’en tirer avec le moins d’ennuis possible. Puisqu’il n’était pas aussi innocent qu’il en avait l’air, Fragnar avait soudain beaucoup moins de scrupules à le laisser interférer. Il n’oubliait pas cependant que le mage avait sans doute des intérêts cachés à l’aider. Il resterait sur ses gardes. Rien ne lui prouvait qu’il n’allait pas d’Hurlocks en Genlocks.

Un ricanement amer lui échappa alors que l’inconnu lui demandait ce qu’il comptait faire si leurs assaillants sortaient des arcs et des flèches. Courir en zigzag, pardi. Cela ne lui éviterait pas toutes les flèches, mais il était plus difficile de viser une cible en mouvement et aux mouvements désordonnés.

Et, si les pointes n’étaient pas empoisonnées, il y avait peu de chances que les blessures soient mortelles. Handicapantes, certes, et il prierait pour retomber sur une artère plus fréquentée. Mais cela restait moins dangereux que les Taudis et le Carta.
“Qui a dit que je n’en avais qu’une ? Et puis, perdu pour perdu, je prendrais la fuite. Ça peut difficilement être pire. „
Il ne préféra pas ajouter le propos sarcastique qui lui brûlait les lèvres et qu’il retint à grande peine. Mieux valait quémander la bourse d’abord, pour tâter le terrain avec celui d’en face. Si la cible s’avérait être un noble ou un guerrier, la fuite s’imposait sans se poser plus de questions, à Orzammar du moins. La mort avait la fâcheuse tendance à être douloureuse et définitive.

Le rire méprisant le fit grincer des dents et Fragnar ravala son regard noir en serrant les poings. Un rire plus aigu résonna à ses oreilles et il frotta nerveusement du pouce sa marque de paria. Se souvenir de Jarvia n’était clairement pas la meilleure façon de continuer la journée. Au point où il en était, il voulait juste rentrer chez lui et s’enfermer dans sa chambre pour rester seul, à l’abri du bruit et du monde.

Il prit une inspiration tremblante pour tenter de se calmer, avant d’écarquiller les yeux quand le mage lança un sort explosif vers les toits. Il eut juste le temps de lever son bras pour protéger ses yeux que le souffle ardent l’atteignait, sans pour autant le blesser.

Il hésita quelques secondes avant de baisser son bras, se tournant vers l’inconnu avec incompréhension. Il se tendit, presque prêt à bondir au moindre geste, au moindre signe de magie. Il ne comprenait pas son comportement. L’autre adulte avait réduit sa barrière, était vexé par ses propos, mais l’aidait quand même ? Il y avait anguille sous roche. Il y avait toujours anguille sous roche.

Fragnar avait soudain la crainte d’être le prochain sur la liste.

Pourtant, le mage rangea son bâton et, après l’avoir invité à le suivre s’il voulait retrouver son chemin, tourna les talons. Le nain hésita quelques secondes, encore perturbé par son étrange façon d’agir, mais soupira. Il n’avait pas trop le choix. Leurs assaillants pourraient décider de faire demi-tour, ou tout autre chose du même genre. Il avait beau se méfier de l’étranger, il restait tout de même sa meilleure chance de s’en sortir et de rentrer au plus vite.

Il courut après le mage pour le rattraper, ralentissant en arrivant à sa hauteur. Il tenta de suivre son rythme, tant bien que mal, mais refusa à lui demander de ralentir. Il suivrait sans se plaindre, même s’il devait presque trottiner pour rester à sa hauteur.

Fragnar vint frotter sa marque sur sa joue en jetant un regard en coin à son sauveur, hésitant à lui poser plus de questions. Il espérait, sans doute naïvement, qu’en apprendre un peu plus sur lui permettrait de mieux comprendre son fonctionnement.

Mais tout d’abord, il devait s’excuser de l’avoir froissé et le remercier pour son geste. Cela l’adoucirait peut-être, même si le nain n’y croyait pas trop. Cela ne marchait que rarement au Carta d’Orzammar et cela piétinait bien trop sa fierté déjà si souvent malmenée.
“ Je… Merci. Vous n’étiez pas obligé, pas après mes propos. Je vous demande pardon si je vous ai vexé, telle n’était pas mon intention. „
Il se mit à jouer avec ses doigts, nerveux et jetant des coups d’œil méfiant à son acolyte. Il aurait aimé lui faire naïvement confiance, mais c’était au-dessus de ses forces. L’illogisme dans ses actes desservait toute tentative timide de lui faire confiance.
“ Est-ce que… Est-ce que je pourrais connaître ton nom ? „
Le jeune nain marchait sur des œufs. Peut-être le mage s’offusquerait-il à nouveau devant le tutoiement et la question inquisitrice. Mais il ne perdait pas de vue que son sauveur avait peut-être des objectifs cachés, et que l’amadouer pour tenter de le cerner était pour l’instant sa meilleure option.
“ Moi, c’est Fragnar Meras. „



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Fragnar parle en #e9383f

Sam 31 Oct 2020 - 12:11

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Dédale fleuri et boussole humaine.

Il arriva au bout de la ruelle, et prit à gauche dès l'intersection. En marchant, Crassius tendis les bras vers le ciel, étirant son dos rendu rigide par sa fatigue toujours plus prononcée. Il bâilla, ralentissant un instant ses pas, le bras plié devant la bouche. Profitant de cette cadence moins rapide, le nain le rejoignit finalement, trottinant à ses côtés. Un sourire doux se dessina sur les lèvres du mage : ce petit étranger avait définitivement pris la bonne décision en le suivant. Par la même occasion, il se prouvait capable de s'assoir momentanément sur son ego. Une qualité rare dans l'entourage de Crassius, il fallait bien le reconnaitre.

Ses espoirs étant déjà comblés, le jeune mage fut étonné d'entendre le nain s'excuser verbalement de son attitude au moment le plus tendu de la possible confrontation. Il sourit cette fois-ci réellement, mais choisit en revanche de garder le silence, se contentant de se gratter discrètement l'œil. Qu'aurait-il pu ajouter de toute manière ? Qu'il possédait de bonnes raisons d'être rester l'aider . Comme celle évidemment de sauvegarder sa propre réputation, ainsi que ses bonnes relations avec les membres de l'Ambassadoria ? Non, mieux valait taire ce type de révélations.
“Est-ce que… Est-ce que je pourrais connaître ton nom ? Moi, c'est Fragnar Meras.„
“Meras ? Comme la banque donc ?„

Songeur, Crassius s'accorda trois pas supplémentaires en silence. Sans se retourner, il désigna du doigt la haute silhouette des tours de l'académie, toujours visibles entre les toits.
“Je me nomme Crassius Servis, et j'appartiens à l'Académie de Minrathie, au collège des antiquité plus précisément.„


Le jeune mage venait de dérouler l'intégralité de son curriculum vitae officiel par pur réflexe, son nom de famille pouvant parfois porter à confusion. Servis, cela voulait dire esclave, alors il lui fallait se justifier. Mais quelles étaient les chances pour que Fragnar connaisse précisément la signification de ce mot Tévène ? Il guetta néanmoins sa réaction d'une manière plutôt explicite, puisqu'il tourna bêtement la tête dans sa direction.

Il bifurqua encore, toujours à gauche, cherchant à brouiller son parcours au cas où les templiers seraient dépêchés sur les lieux de son coup d'éclat. Les chances pour que cela arrive étaient minces, il le savait, mais ne souhaitait tout de même courir aucun risque. À mesure qu'il s'éloignait, il se permit de ralentir son allure, d'allonger des pas et de détendre sa démarche.
“Dis-moi alors, qu'est-ce qui t'a conduit à Minrathie ? Seul d'autant plus !„




Dim 1 Nov 2020 - 18:42

Fragnar Meras
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Dédale fleuri et boussole humaine

Minrathie, Tévinter
Gardien 9 :35 – PV Crassius Servis

Fragnar eut un éclair d’illumination quand le mage fit le lien entre le nom de la banque et lui. Tout le monde ne se rendait pas à la banque, sans doute son sauveur avait-il pensé qu’il était un nain aisé, capable de le récompenser, ce qui expliquerait en partie son intervention. Et sans doute espérait-il désormais qu’en appartenant à cette grande famille marchande des Meras, la récompense fût à la hauteur de son aide.

Le pauvre, la réalité risquait bien de le décevoir, l’enchanteur n’était pas dans les petits papiers de la branche familiale. Il était presque certain qu’ils auraient préféré le voir mourir dans cette ruelle. Idiot qu’il était, il aurait mieux fait de se taire !
“ Exact „ confirma-t-il avec réluctance.“ Je suis un des neveux du directeur. „
Il laissait volontairement l’étranger dans le flou sur ses liens exacts avec Gerrand. Il tenait à retrouver son chemin avant d’avouer qu’il n’aurait sans doute pas une récompense digne de ses attentes. Son oncle ne pourrait rien faire sans l’approbation de la branche principale, qui serait sans nul doute réluctante à le remercier.

Il hocha la tête lorsque le mage, Crassius donc, se présenta à son tour. Il réprima un sourire alors qu’il songeait à plaisanter sur son nom de famille, mais il n’était pas forcément bien placé pour la faire. Il dépendait encore de son bien vouloir, et il ne voulait pas le vexer une nouvelle fois.
“ Comment préfères-tu que je t’appelle, alors ? Peut-être que tu préférerais que je repasse au vouvoiement ? „
Fragnar s’en fichait, à vrai dire. Il était plus à l’aise avec le tutoiement, qui le mettait sur un pied d’égalité, mais il concédait que le vouvoiement était plus respectueux, et que le mage pouvait préférer qu’il s’adressât à lui de façon plus formelle.

Il tressaillit cependant à sa question, ouvrant de grands yeux surpris avant de se tendre, méfiant. Comment avait-il deviné qu’il n’était pas d’ici ? Est-ce que cela se lisait si facilement dans ses actes, ou sa présence au moment où avait débuté ses ennuis n’avait rien eu d’accidentelle ? Quoi que, non, maintenant qu’il y réfléchissait plus longuement. Il devait vraiment avoir rencontré son chemin par hasard. Sinon, il saurait sans doute qu’il n’était pas arrivé seul à Minrathie. Peut-être était-ce son émerveillement envers sa magie qui l’avait démasqué ?

Il soupira, s’obligeant à se détendre. Peut-être était-il trop paranoïaque. Peut-être que Servis avait décidé de l’aider à moitié par altruisme, à moitié attiré par l’idée d’une récompense, et non pour une obscure raison criminelle. Mais que pouvait-il lui offrir en lieu et place d’une récompense de la famille Meras, s’il se décidait à lui répondre honnêtement ?
“ C’est… compliqué. „
Un miaulement plaintif retentit soudain et Fragnar baissa les yeux, à la recherche de l’origine. Il aperçut alors un petit chat, trempé par la pluie du début de journée, pelotonné contre le mur. Il hésita un bref instant, son regard passant de l’animal à Servis, avant qu’il ne s’approche de lui. Le chat semblait jeune, presqu’encore un chaton, mais s’approcha de la main qu’il tendit. Il n’avait pas l’air blessé, seulement sale et épuisé, sans être très sauvage. Un chaton abandonné après le sevrage, peut-être ?

Lentement, le nain le laissa renifler ses doigts, avant de s’avancer pour le prendre dans ses bras avec précaution. Il lui faisait un peu penser à lui. Il avait dû naître dans une bonne famille, mais les aléas de la vie l’avait mis à la rue, seul et abandonné. Sans quelqu’un pour lui tendre la main, sans doute deviendrait-il un chat errant, ou mourrait-il dans peu de temps.
“ Je suis un peu comme ce chat, en fait. Un enfant perdu. Je suis d’Orzammar à l’origine, et je me suis retrouvé seul à la mort de mes parents. Mon oncle a fini par me recueillir, et j’ai donc atterri à Minrathie. „
Il caressa le pelage humide, tirant un ronron faiblard du chat, tandis qu’il se redressait pour faire face à Servis. Sa bouche se tordit en une moue agacée et un soupir lui échappa à nouveau. C’était maintenant où il devait ménager la susceptibilité de Crassius pour qu’il continue à l’aider tout de même, bien qu’il n’aurait aucune récompense pour ses actes à la clé.
“ Cependant, la branche principale des Meras ne m’apprécie guère. Elle empêchera mon oncle de reconnaître une quelconque dette pour m’avoir aidé, je le crains. Si c’est ce qui vous motive… „
Il haussa les épaules, avant d’ouvrir sa veste pour recouvrir d’un pan le chat et le réchauffer. La balle était dans le camp du mage, désormais. Il pouvait encore tourner les talons, même si Fragnar ne l’espérait pas.


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Fragnar parle en #e9383f

Lun 2 Nov 2020 - 10:58

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Le simple fait que Fragnar s'enquière quant aux préférences du mage prouvait d'une certaine manière son respect à son égard, ainsi que sa compréhension quant à sa place dans cette civilisation. À moins bien sûr que ces précautions n'avaient pour unique but de ne pas froisser un inconnu considéré comme potentiellement dangereux. Dans un cas comme dans l'autre, le nain prenait une bonne décision. Avec sérieux, le mage répondit donc :
“‌Appelle-moi Crassius, cela conviendra parfaitement, comme le tutoiement. Il met sur un pied d'égalité qui n'est pas pour me déplaire.„

Puis Fragnar sembla hésiter, ne pas bien savoir comment répondre à la question posée par Crassius. Une nouvelle fois cela n'était pas pour lui déplaire. Les êtres tout noirs ou tout blancs l'ennuyaient profondément. Lui préférait l'infinité de possibilités offertes par les nuances et Fragnar, justement, semblait être un individu complexe.

Un miolement aigu attira leur attention. Il provenait d'un coin de mur crade, où était pelotonnée une petite boule de poils. Un chat des rues, à peine sevré, au pelage humide et au nez crotté. L'animal leva les yeux sur eux, avant de les refermer doucement. Le mage lui sourit gentiment tout en répondant à sa salutation en fermant à son tour et lentement les yeux : il aimait les chats, et notamment ceux, un peu gras, ayant envahi son quartier. Ces chats-là quémandaient caresses et nourriture sans distinction, alors que leur pelage brossé et leurs griffes coupées témoignaient sans aucun mal de leur appartenance à un foyer. Même devant le luxe de leurs maîtres, ils préféraient battre les pavés, se mêlant aux natifs des rues sans gêne ni honte. Crassius admirait leur opportunisme et leur intelligence et, sans tomber sous le coup de leurs manipulations grossières, il aimait à passer du temps avec eux lorsque l'occasion lui en était donnée.

Visiblement, Fragnar partageait avec lui cet amour pour ces animaux : il répondit à l'appel du chaton en allant le secourir, usant même de cette occasion pour illustrer sa réponse. Ses propos mirent en abîme les propres pensées du mage. Après tout n'était-il pas lui-même l'un de ces chats d'appartement fuyant son confort ? S'il aimait les possibilités offertes par la dépravation et la pauvreté des plus mauvais quartiers de la ville, il reconnaissait néanmoins sans mal que tous n'étaient pas faits pour y évoluer. Certains chats sont mieux en intérieur, il en allait de même pour les hommes. Crassius hocha de la tête.
“‌Je vois, et accepte mes sincères condoléances pour la perte de tes parents. Mais comme pour ce chat que tu arraches à la rue, ta venue à Minrathie sera sans doute le point de départ d'une nouvelle vie bien plus enviable.„

Il gratouilla gentiment le menton du chat et s'accroupit pour ménager son dos, écoutant à présent Fragnar briser ces hypothétiques rêves de rétributions. Un rire chaud échappa au mage qui, se désintéressant un instant du chat, se redressa pour fixer le nain.
“‌Crois-le ou non, mais pour une fois mon geste n'était motivé que par altruisme. Je crois que je préfère mieux la perspective d'une bonne conversation avec un inconnu au tintement strident que quelques piécettes dans ma main.„

Mais était-ce réellement de l'altruisme ? Initialement Crassius s'était permis de s'interposer entre Nous et Fragnar pour éviter à un membre de l'Ambassadoria d'expérimenter les revers des ruelles. Et d'ainsi éviter à ce membre influent d'aller contacter les autorités. Maintenir les templiers et les juges loin de ce quartier était primordial pour les petites occupations du mage. Se penchant sur cette intéressante question, il se mit à marcher, cherchant à présent des yeux une petite porte dérobée, cachée à l'intérieur même des murs.
“‌Je connais un raccourci pour te mener jusqu'à la banque, mais...„

Il se frotta le menton, tiraillé entre sa fatigue et son intérêt pour ce nouvel ami. Couper par les catacombes risquait d'écourter drastiquement leur petite promenade, sans oublier qu'il leur faudrait de nouveau être sur leurs grades. Non, ce n'était finalement pas une si bonne idée que cela.
“Mais je penses qu'il serait plus simple que je te montre la ville, afin que tu puisses t'y retrouver par tes propres moyens. Il existe des trucs et des astuces. Je vais te les montrer.„

Décidé, il allongea donc le pas, menant intentionnellement Fragnar aux jardins du quartier marchand. Loin d'être les plus beaux de la ville, ni les plus étendus, ces jardins devraient néanmoins lui plaire. À lui et à sa fleur, et à son chat.



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