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Mar 24 Nov 2020 - 17:43

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

– Garde des Ombres –

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Elémentaire mon cher Stein


La situation avait été plus que compliquée suite à mon coup d'éclat. Si fort heureusement j'avais encore des alliés parmi les gardes d'Orlaïs, pour le reste j'avais sur le dos le n°2 des Gardes qui semblait avoir très mal vécu ce petit retour parmi les vivants des plus...détonnant. Je ne m'étais pas non plus faite des alliés parmi ceux qui avaient souffert de la mort de la recrue et du Garde. Mais les discussions allaient bon train, et ce malgré les efforts pour remettre de l'ordre dans le campement. Se débarrasser des corps, éteindre les feux, abattre cette pauvre bête qui avait été l'un des dommages collatéraux de tout cela... Je ne pouvais hélas aider dans cette entreprise, me trouvant mise à l'écart et "emprisonnée. J'avouais être surprise d'avoir été assignée à résidence sur le bateau, ne pouvant juste pas contacter à ma guise les autres Gardes. Moi qui m'attendais à être jetée dans la petite prison du campement. Avait il peur que je sois intenable si on m'enfermait ainsi, ou bien espérait il ainsi apaiser ceux qui avaient pris mon parti ?

Quoi qu'il en soit, je n'allais certainement pas me plaindre. Sur le bateau, à pouvoir observer la remise au frais des palissades extérieures et de la porte, je pouvais me déplacer à ma guise et faire comme bon me semble. On m'avait assigné 2 gardes de Weisshaupt peu locaces et très remontés contre moi, vu qu'ils refusaient de faire des parties de cartes. Loin d'être du genre à me morfondre sur mon sort et à pleurer toutes les larmes de mon corps, je voyais ici une certaine opportunité. Même si c'était globalement Stein qui m'avait arrêté, je savais que les autres Gardes d'Orlaïs n'étaient pas sans rien dire. Ils étaient divisés sur leur opinion, certes, mais je voyais là une victoire qui me faisais sourire. Ils remettaient en question les actions de leur chefs, ils reprenaient leur destin en main. Et c'était là, au final, l'un des objectifs que je m'étais fixée en prenant soin d'eux. Une façon un peu sadomasochiste de procéder, j'en convient, mais au final ça marche. L'erreur de Clarel qui est suivies aveuglément par ses troupes ne se reproduira pas. Du moins avec les anciens.

Je vivais ma petite vie d'exilée pas si lointaine assez sereinement. On m'apportait à manger, on m'avait laissé de quoi m'installer dans le bateau. Le jour je faisais mes exercices quotidiens, car même sans armes il y avait fort à faire. Et que de potentiel sur ce bateau ! Monter sur les mâts, grimper sur les cordages, sauter dans le vide pour s'accrocher à une corde en face... Je me demande pourquoi je n'ai pas utilisé ça plus tôt. Je ne pouvais pas lancer de dague, mais utilisais tout de même le couteau qu'on me laissait pour manger comme sujet d'entrainement au lancé sur les planches en bois. Il y avait aussi la sieste sur le haut du mât ou sur la proue, tenter de pécher avec une canne à pêche improvisée, essayer de décrocher un mot à mes geôliers... La nuit, vu que par habitude je dormais peu, je m'entrainais pour habituer mes yeux et mes oreilles à mieux percevoir, j'écoutais le vent et les vagues, le grincement du bateau, les éclats de voix un peu plus loin des Gardes dans le campement. Assez solitaire, mais ne l'avais je pas été pendant tous ces mois après l'accident de la prise du thaig ?

Cela dura plusieurs jours, et la monotonie se fit sentir. Le bateau était grand, mais j'avais envie de gambader, de faire quelque chose d'utile. mais si je devais attendre le retour de Léopold pour me sortir de cette affaire, cela pouvait prendre un moment. Egalement pendant tout ce laps de temps j'avais été royalement ignorée par Stein. Moi qui croyais qu'il serait du genre à venir m'interroger, à croire qu'il continue à bouder dans son coin ou bien qu'il préfère rester loin de problèmes potentiels. En réfléchissant dans mon coin, je me rendais compte qu'il n'avait sans doute pas vraiment écouté ce que j'avais dit lors de l'attaque des bandits. Il me pensait sans doute complètement coupable, et ne voulait pas se donner la peine de chercher poule à cochard le vrai du faux. Stein ne me semblait pas être un mauvais bougre, bien qu'un peu rigide du casque, et contrairement aux autres je ne voyais pas Weisshaupt comme un ennemi des Garnisons. Plus comme un genre d'oncle incompris à la punition à la ceinture un peu facile. Les utiliser pour l'intérêt global des gardes me semblait plus intéressant, surtout que tout semblait faire croire qu'il y avait une réelle incompréhension des deux côtés: entre Weisshaupt et les autres petites garnisons. Le comportement des Gardes d'Orlaïs envers ceux de Weisshaupt en était le parfait exemple. Autre point important... même si je sais que je ne souhaite répondre que de ceux que j'estime et que j'apprécie, je ne suis pas une greluche pour autant. Qu'il m'ait dans le pif n'allait pas m'aider à sortir d'ici, surtout s'il allait comme je le pense influencer grandement Léopold. Adoucir son opinion à mon égard était important, au moins qu'il sache que tout ce que je fais c'est pour la Garde, et que je ne suis pas une traitre. Une folle qui a des méthodes un peu violentes et peu orthodoxes oui, une personne qui n'est pas un bon soldat très respectueux de la hiérarchie, sans aucun doute.

L'opération séduction devait donc commencer. Et quelle séduction difficile cela allait être ! Je pris mes dispositions un matin, parlant à l'un de mes geôliers pour qu'il aille porter de vive voix un message au Gouverneur. Son air renfrogné et son froncement des sourcils, ainsi que son manque total de mobilité, montraient à quel point il y mettait une très mauvaise volonté. Ce ne fut qu'en reformulant qu'en tant qu'ancienne garde-commandeur d'Orlaïs je demandais à avoir un entretien avec le Gouverneur afin d'éclaircir cette affaire et plusieurs points concernant la Garnison d'Orlaïs qu'il daigna enfin se bouger. Tout cela avait été dit dans le plus grand calme, et avec un sourire en plus. Mais mon regard perçant et froid en disait long qu'il n'était pas loin d'un bottage de cul. Il partit, revint une demi-heure plus tard mais seul. Il ne daigna même pas me dire ce qu'avait répondu Stein, disant juste qu'il avait relayé le message. Bon... Il ne me reste plus qu'à attendre. Je vaquais à mes occupations, en changeant un peu cette fois-ci en prenant en charge une opération assez délicate. J'étais à court de poison sur mesure à ingérer tous les jours, et il fallait que j'en refasse. Sauf qu'il y avait peu de chances que je puisse demander à ce qu'on m'apporte des plantes empoisonnées ou du venin, du moins pas les gardes de Weisshaupt. Le subterfuge se fit d'une autre manière, et cela faisait depuis le début de mon arrivée sur le bateau que j'avais prévu le coup. Parfois, c'était Donovan qui m'apportait mon repas, et je lui avais glissé quelques mots à l'oreille pour qu'il m'apporte à chaque fois à côté du plats quelques brins de plantes. Je n'avais pas besoin de beaucoup, et il ne fallait pas attirer l'attention. Par ce subterfuge et au bout de quelques jours, j'avais réussi à rassembler de la viveracine, de la fadortie et du champignon des Tréfonds . Ce n'était pas toute la panoplie complète, mais ça suffirait.

dans le bateau j'avais réussi à trouver des instruments. De la toile rêche, quelques bouteilles vides, un seau avec de l'eau douce, une planche bien plate. Je m'installais tranquillement à la poupe, au niveau de la barre. Il y avait là une petite table improvisée où je me posais de temps en temps pour admirer la vue, parfait pour ce que j'avais à faire. Portant mes gants, je me mettais au travail. Très concentrée, j'alignais les plantes et m'occupais une à une d'en extraire leur jus potentiellement léthal. Je n'avais pas beaucoup de ressource devant moi, alors je devais faire extrêmement attention. L'une devait être broyée et mélangée avec de l'eau pour en sortir un suc, l'autre devait être laissée macérée avec du sel (de l'eau de met en l'occurrence) et la dernière devait être lacérée, oxydée au soleil puis chauffée dans un peu d'eau. Ensuite chaque "extrait brut" devait être jugé par sa couleur, sa consistance, son odeur pour savoir à quelle concentration je devais les incorporer dans mon eau finale. Il me fallait juste de quoi me faire une bouteille qui me durerait quelques semaines. J'étais dans mes incorporations finales quand un mouvement dans mon champs de vision lointain me fit lever la tête. C'est là que je vis Stein. Surprise mais sommes toute ravie de voir son joli minois renfrogné, je lui souriais tout en le saluant avec chaleur, comme si de rien n'était.

"Ha, bien le bonjour Gouverneur Stein. Contente de voir que vous avez accepté cet entretien. Si vous voulez bien m'excuser quelques instants, je suis bientôt à vous. "

J'avais presque fini, retournant à ma concentration quelques instants pour mettre les dernière goutte d'extrait dans la bouteille, comptant chacune d'entre elle. Puis il fallait reboucher la bouteille, laver les récipients contaminés dans le seau d'eau, y nettoyer un peu les gants et les essorer, puis jeter tout cela par dessus-bord. Cela me pris une poignée de minutes, mais pendant tout ce laps de temps je restais à l'écoute de ce que pourrait me dire Stein. En insulte ou avec mauvaise humeur, cela va de soi.

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Sam 5 Déc 2020 - 14:49

Sénéchal
Sénéchal

L'État-Major
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Elémentaire mon cher Stein


Tant de choses lui étaient tombées dessus depuis cet incident. Les indignations du comte de Val Forêt, qui avait écrit au Commandeur-Garde à la suite des différents échos qui avaient dû sans nul doute lui parvenir rapidement, le remue-ménage au sein même de la petite garnison .. Tout était bien moins grand que Weisshaupt, et pourtant, il avait la sensation que même avec une toute petite garnison, il n’arrivait pas à s’en sortir. C’était à s’en arracher les cheveux. Stein avait usé du maximum de ses atouts en terme de diplomatie pour calmer les tensions, mais il savait fort bien que ce n’était que partie remise : la garnison entière attendait son verdict – ou celui de leur véritable Commandeur-Garde, alors absent –, et dans les deux cas, le Grand Archiviste sentait qu’ils allaient grincer des dents.

Que faire ? Tolérer un acte de trahison parce que certains au sein de la Garde la soutenaient ? Ou appliquer la sentence la plus juste, mais se mettre à dos Orlaïs ? Il lui faudrait poser les choses de la bonne manière. Il était parfaitement conscient de l’étiquette « Weisshaupt » collée sur son front ici à Orlaïs, et que ses sentences seraient soit reconsidérées, soit totalement révoltantes, ou passant à la trappe. Il ne cherchait nullement à s’imposer dans cette garnison, mais il ne pouvait pas non plus rester là sans rien faire, que ce soit vis-à-vis du Premier Garde ou vis-à-vis de la population locale, et de ceux qui attendaient qu’une sentence tombe enfin sur la tête blanche de leur ancienne leader.

Ça, sans parler de son retour. Lui qui la croyait morte, et là voilà à nouveau face à lui, sourire aux lèvres, et accompagnant un groupe de guerriers qui attaquèrent Térébinthe. Comment procéder le tout rapidement ? Comment voulait-elle que le Gouverneur des Ombres ne commette pas d’erreurs, ne se laisse pas emporter par ce qu’il ressentait dans l’instant, ou n’ait simplement pas pris les meilleures décisions sur le tas ?

Ce fut encore en train de pondérer ses choix que quelqu’un frappa à la porte. Il le laissa entrer, et un garde se révéla à lui, un de ceux qui gardaient le navire. Il lui expliqua que Tullia désirait converser avec lui, afin de mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes. Les sourcils de Godefroi Stein se froncèrent, se demandant quelle audace habitait encore celle que l’on surnommait « le sixième Enclin » au sein de la garnison. Mettre les choses à plat ? Les faits n’étaient pas suffisants ? Quelle effrontée. Il se pinça l’arête du nez un instant, soupirant, avant de finalement répondre au garde, qui attendait patiemment sa réponse.

- « Dis-lui que le message a été transmis. Je verrai si lui accorder ce temps est nécessaire ou non. »

Le garde hocha de la tête, avant de repartir. Stein était à cran. D’ordinaire volontiers à l’écoute, sa patience s’érodait de plus en plus avec le sud : entre Finduilas, qui ne passait son temps qu’à le mépriser sans lui répondre, et cette situation ahurissante, il avait de quoi gentiment s’impatienter.

Le Grand Archiviste finit par se résigner à écouter malgré tout. Il n’aimait pas se refermer sur l’avis d’autrui, même si cela en venait à lui faire grincer des dents. C’était quelque chose qu’il détestait, en bon conseiller. Il termina son verre d’eau et se leva, époussetant sa tenue avant de quitter le bureau.

Tout au long de son trajet, il salua celles et ceux qu’il croisait sur sa route sur un ton calme et pas trop froid. Malgré tout, il était préoccupé par le déroulement de cet échange : Tullia serait-elle suffisamment consciente de sa situation pour ne pas commettre d’autres folies ? C’était une question qu’il était en droit de se poser, après tout.

Le temps de boucler quelques-unes de ses réflexions, et il pouvait déjà apercevoir le navire au loin, là où il congédia Tullia le temps de réfléchir à quoi faire, et de rétablir une certaine stabilité au sein de la garnison chamboulée. Il remarqua alors une silhouette à la poupe, et son souffle se bloqua. L’heure de vérité allait sonner.

Il salua les gardes qui la surveillaient d’un hochement de tête formel, avant de traverser le pont d’un pas rapide. Elle était près de la barre, assise avec une espèce de table bricolée, comme si elle l’attendait.

- « Ha, bien le bonjour Gouverneur Stein. Contente de voir que vous avez accepté cet entretien. Si vous voulez bien m'excuser quelques instants, je suis bientôt à vous. »

Elle semblait en total contrôle de son environnement, alors qu’elle était bel et bien la prisonnière. Qu’était-elle en train de mijoter ? Du poison pour en finir avec sa vie ? Ou avec celle de son interlocuteur ? Stein n’en laissa rien paraître, avalant instinctivement sa salive.

Tullia continuait de faire sa vie, comme si de rien n’était. Elle lavait, rangeait, triait, jetait, le tout sous le regard interrogateur de Stein. A se demander où elle avait obtenu tout ça, surtout les ingrédients, mais connaissant la division dans la garde, il n’était pas surpris si quelques failles étaient ouvertes pour elle.

- « J’imagine que vous êtes contente de vous ? »

Ce petit sarcasme franchit ses lèvres sans vraiment prévenir. Elle venait de causer la mort d’innocents lors de ses folies, et la voilà, la conscience légère, faisant ses petites affaires. Stein soupira, cherchant contenance, mais surtout à être concis.

- « Vous aviez demandé à me voir pour parler. Je suis là, alors dépêchez-vous. Quelles excuses avez-vous encore trouvé pour vous justifier, cette fois ? »


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Sam 5 Déc 2020 - 15:24

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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Elémentaire mon cher Stein


Le regard du gouverneur était froid, sa voix sarcastique, mais sa présence prouvait qu'il avait un minimum de curiosité. Pendant que je finissais de ranger, je surpris son regard curieux et inquiet sur tout ce que je faisais, et quand il me demanda si j'étais contente de moi, j'en concluais qu'il parlait de ma petite préparation. Je lui fis un grand sourire, finissant de balancer le reste des détritus par dessus bord et répondant avec une certaine fierté.

"J'avoue qu'avec ces équipements sommaires je n'étais pas certaine de réussir. Mais je dois dire que le résultat est plus probant que ce que je pensais ! Si j'avais pu obtenir une glande d'araignée géante cela aurait été parfait, mais vu les circonstances je ne vais pas faire la fine bouche. "

Il est vrai que pour le breuvage théoriquement il me manquait deux ou trois ingrédients, mais les quelques plantes que m'avaient fourni Donovan suffisaient pour le moment. Les choses terminées, je tirais un peu la table et roulais un petit tonneau du côté de Stein pour qu'il puisse s'asseoir. A ce moment là il me demanda ce que je voulais lui dire, croyant que j'allais proférer des excuses. Je lui jetais un regard perçant mais malicieux, souriant légèrement et ne me rebiffant aucunement.

"Les excuses sont pour ceux qui ont échoué, ce qui n'est pas mon cas. Non, si je vous ai demandé audience c'est pour autre chose. Je vous en prie..."

Avec courtoisie je lui montrais le petit tonneau où il pouvait poser ses fesses et fit de même de mon côté sur la caisse qui m'avait servis de siège. J'avais gardé sur la table la bouteille, la secouant un instant pour bien mélanger le contenu. Je restais détendue et nonchalante, en maitrise de la conversation même si je me savais sur des braises ardentes. Je devais jouer fin jeu, mais en un sens je ne pouvais à ce stade pas me faire passer pour quelqu'un que je ne suis pas. Et puis, il faut bien que je continue de jauger un peu ce Stein. Car qui sait, peut être qu'il pourrait se montrer magnanime et compréhensif si j'arrive à mieux le comprendre. Voir même utile. Je continuais dans ma lancée, allant droit au but.

"La situation est particulière et je sais que les informations qui circulent à mon sujet sont aussi diverses que variées, et surtout contradictoires. C'est pourquoi j'ai pensé que cela pourrait vous intéresser de pouvoir poser vos questions et éclaircir vous même le vrai du faux. Et cela non seulement pour le test d'il y a quelques jours, mais également pour toutes mes actions précédentes dans la garnison et ma venue à Orlaïs. Emery a fait son rapport j'en suis certaine, mais elle même n'a pas tous les éléments de la vérité."

Je savais qu'Emery avait envoyé régulièrement des rapports à Weisshaupt, et me méprisant elle n'avait sans doute pas négligé sa plume pour me peindre en une lumière peu flatteuse. Mais maintenant que je n'avais plus le démon et que j'y voyais plus clair, je savais qu'elle avait en partie raison d'avoir eu peur et des doutes. Mais après, elle n'a pas cherché à comprendre plus loin le comment du pourquoi, contrairement à Wulf. Et c'était cela que j'offrais à Stein. L'opportunité de comprendre. J'attendais sa réponse, l'observant sans crainte, débouchant même la bouteille pour en boire le contenu empoisonné en quelques gorgées. Ne suis je pas généreuse ?

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Sam 5 Déc 2020 - 15:41

Sénéchal
Sénéchal

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Elémentaire mon cher Stein


Tullia parla de sa concoction, ce qui ne surprit Stein qu’à moitié. Serrant des dents, il laissa couler : après tout, s’énerver maintenant alors qu’il avait pris la peine de venir jusqu’ici ne mènerait nulle part. Il focalisa son attention brièvement sur sa respiration, dans l’espoir de ne pas se laisser submerger comme la dernière fois.

Cela dit, l’ancienne Commandeure restait celle qu’elle était, insolente. Pleine de confiance, elle ne manqua pas de répondre le fond de sa pensée.

- « Les excuses sont pour ceux qui ont échoué, ce qui n'est pas mon cas. Non, si je vous ai demandé audience c'est pour autre chose. Je vous en prie... »

Pour .. pour autre chose ? Le regard perplexe de Stein se plissa légèrement, mais il ne refusa pas l’invitation à s’asseoir de façon .. rudimentaire. Bon, ils étaient sur un navire, ce n’était pas non plus le plus riche des palais. Stein s’assit alors, son attention toute focalisée sur ce que Tullia était sur le point de dire.

- « La situation est particulière et je sais que les informations qui circulent à mon sujet sont aussi diverses que variées, et surtout contradictoires. C'est pourquoi j'ai pensé que cela pourrait vous intéresser de pouvoir poser vos questions et éclaircir vous même le vrai du faux. Et cela non seulement pour le test d'il y a quelques jours, mais également pour toutes mes actions précédentes dans la garnison et ma venue à Orlaïs. Emery a fait son rapport j'en suis certaine, mais elle même n'a pas tous les éléments de la vérité. »

Elle n’avait pas tort, au sujet de ce que le monde disait d’elle. Une folle sans pitié, une meneuse hors pair, un danger pour Thédas, .. La liste pouvait se retrouver fort longue, ce qui avait pas mal embêté Stein au moment d’enquêter sur Tullia afin de l’aborder de la meilleure des façons. Rien de ce qu’il n’avait réuni à son sujet ne faisait sens, à croire que le monde était fou autour d’elle.

Il se souvenait de ce rapport. Le Premier Garde le lui avait tendu dans sa quête d’en savoir plus sur l’identité des Commandeures du Sud. Après lectures et relectures, il l’avait jugé assez incomplet pour se faire son propre avis, d’où sa requête d’aller dans le sud, pour voir les choses par lui-même. Stein hocha alors de la tête en signe d’écoute et d’approbation, les bras croisés.

Des questions à poser .. Comment pouvait-il être certain que Tullia allait lui dire la vérité ? Il souffla du nez, conscient que cette conversation – ou interrogatoire ? – allait être plus difficile à appréhender que ce qu’il pensait.

- « Je vais commencer par le plus simple, j’imagine .. On nous a rapporté que vous étiez morte lors de la reprise du Thaig, et vous voilà face à moi aujourd’hui. Que s’est-il passé ? Comment vous en êtes-vous sortie vivante ? »


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Sam 5 Déc 2020 - 16:14

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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Elémentaire mon cher Stein


Stein semblait préoccupé, mais à aucun moment il n'avait éclaté en indignation ni voulu me rabaisser. Son attitude était encourageant, semblant convenir de la chose. Son hochement de tête me donnait espoir. Il n'était donc pas aussi fermé que ce qu'il avait laissé paraitre. Peut être que plus tard... Non, il faut attendre encore de savoir ce qu'il va poser comme question. Hors de question de vendre la peau d'un Alistair avant qu'il ait marché dans son piège à ours. J'attendais qu'il m'interroge, et fut relativement surprise qu'il commençait par le milieu de l'histoire. Je le regardais un instant avec surprise, mais me mis à affiche run grand sourire.

"Ho ça ? Ma foi, c'est le genre d'histoire à raconter avec une bière le soir autour d'un feu... Mais je vais essayer de faire court et de résumer."

Cette histoire était intéressante, vraiment. Elle avait beaucoup plus à Dorian, Bethany, Alistair et Karlan quand je le leur avais raconté. Mais ici, je savais que je ne pouvais romancer comme je le voulais, et que certains passages seraient forcément à éluder. Je réfléchissais quelques instants, regardant la mer pour trouver une source d'inspiration. Puis je débutais.

"Lors de l'attaque du Thaig, je me suis retrouvée emportée par un ogre dans la rivière souterraine qui faisait face au fort. La garde Bethany pourra en attester, elle a assisté à la scène vu que je l'ai poussé pour éviter qu'elle se fasse emporter aussi. "

Lui donner le moyen de confirmer mon histoire était sans doute le meilleur élément en ma faveur. Même si pour le reste je ne pouvais pas le faire, au moins pour le début j'avais de quoi prouver mes dires. La suite en revanche, j'avais bien été seule, et même mes souvenirs ne m'étaient pas forcément fidèles. Pour preuves, je fronças légèrement des sourcils en repensant à ce moment j'ai failli mourir (encore) dans la rivière sauvage.

"La suite est un peu flou dans mes souvenirs, mais j'ai bien failli me noyer alors que nous étions emporté dans des boyaux, quand d'un coup il devait y avoir un genre de... trou, je crois ? Et je suis tombée dans une salle."

La salle était étrange en soit, mais impossible de dire exactement en quoi. Je n'allais pas perdre mon temps en description, préférant aller à l'essentiel.

"Il n'y avait pas de porte, pas de sortie, juste un piedestal avec dessus un cristal qui brillait et... vibrait. Ne trouvant aucun moyen pour sortir, j'en ai conclu que le cristal était peut être la solution. Alors je l'ai touché."

Je m'arrêtais un instant, hésitante. Là, j'allais aborder plusieurs points délicats. Premièrement parce que je devais au final faire comprendre à Stein que j'étais possédée par le passé par un démon, deuxièmement pour réussir à lui faire croire que mon esprit est bien allé dans l'immatériel alors que normalement c'est plutôt réservé aux mages, et troisièmement que j'ai réussi à éliminer le démon. J'étais perplexe, car si cette partie là était fascinante à décrire pour amuser les gars, pour prouver ma bonne foi et être crûe complètement c'était une autre affaire. Je me lançais cependant, le mettant en garde sur ce qu'il allait entendre.

"La suite... sera sans doute plus difficile pour vous de croire. Sachez qu'à la base mes yeux étaient injectés de noir, que j'avais des marques bleues sur mon visage et qu'en effet j'étais bien plus étrange et inconstante que ce que je suis aujourd'hui. Aucun mage n'a su à quoi correspondaient ces marques ni même ce que j'avais. Mais le Cristal l'a révélé. "

Je poussais un léger soupire, et plongeant dans le nid à frelon.

"En le touchant je me suis retrouvée dans l'immatériel, et j'ai du affronter ce qui était scellé en moi pendant toutes ces années : un démon du Désespoir. Grâce à l'aide d'un esprit de la compassion j'ai réussi à le vaincre et je me suis réveillée dans la même salle. Le cristal n'était plus là, mais une porte s'était ouverte dans la salle, donnant accès aux galeries des Tréfonds."

J'haussais alors des épaules, continuant sur une partie qui était un peu plus vraisemblable.

"Pour la suite et bien... disons qu'avec de la chance, une bonne dose d'instinct de survie et l'envie de vivre j'ai réussi à retourner à la surface. J'étais en piteux état et mon corps se dégradait vu que je n'avais plus de poison à disposition. Je me retrouvais dans les tombes d'emeraude ou la chance m'a fait rencontrer un groupe de voyageurs qui comportait un mage. Ils m'ont soignés, le mage a confirmé que j'étais bien débarrassée du démon, et puis... j'ai continué ma route."

Instinctivement j'avais montré du menton la bouteille devant moi, autre preuve que ce n'était pas des mensonges. Ironique n'est ce pas ? Qu'un maitre des poisons soit condamné par le sujet même de ses créations. Même si je n'avais pas choisi d'emprunter cette voie, je devais tout de même maintenant continuer le chemin, sous peine de mourir. Encore. Dans mon histoire je n'avais pas non plus mentionné ma rencontre avec cet orlésien étrange, ni même l'académie d'Onterre. J'avais fait des promesses, et à mon avis dans tout mon récit ce n'est pas cela qu'il va remettre en question. Je soupirais, ayant finit mon histoire. Avec un léger sourire je concluais avec ma nonchalance habituelle, même si dans mon regard on pouvait sentir toute l'horreur qui avait été vécue et que je ne souhaitais certainement pas revivre.

"Sacré histoire pas vrai ? Sincèrement, en y repensant je ne sais même pas comment j'ai fait pour survivre. Cependant Mère-la-chance n'a pas voulu que ce soit ma dernière valse avec la Mort semble t'il... Mais bon, sur mes trois malédictions je m'en suis débarrassée d'une, alors je vais pas me plaindre !"

Un démon en moins, ça compte non ?

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Sam 5 Déc 2020 - 16:40

Sénéchal
Sénéchal

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Elémentaire mon cher Stein


Et Tullia débuta son récit. Stein tendit l’oreille, hochant de la tête de temps en temps. Il notait qu’il pourrait demander confirmation auprès de la sénéchale féreldienne en cas de besoin. Cependant, son histoire devint rapidement plus .. complexe ? invraisemblable ?

Elle parla d’une salle sans sortie, d’un cristal, de l’immatériel, d’un démon .. Il était vrai que son regard était désormais blanc, et plus noir comme dans ses souvenirs, ou dans les rapports divers à son sujet. Tullia était cependant hésitante dans son récit. Les informations semblaient brouillonnes pour elle-même, ou alors elle redoutait le jugement de Stein – ou alors simplement, elle mentait. Mais l’explication liée aux changement de ses yeux tenait la route, et la présence d’un démon justifierait certains agissements, certaines façons de faire, cette « folie » dont parlaient certains rapports. Cependant, ce n’était pas non plus l’excuse complète pour totalement oublier ses actions : Stein gardait cette phrase bien à l’esprit.

Elle termina son récit en parlant des Tombes Emeraudes, de ces voyageurs qui la soignèrent. Une histoire complètement folle, mais elle était là, en vie, face à lui et souriante. Ses capacités à survivre étaient impressionnantes, il fallait le reconnaître ..

- « Sacré histoire pas vrai ? Sincèrement, en y repensant je ne sais même pas comment j'ai fait pour survivre. Cependant Mère-la-chance n'a pas voulu que ce soit ma dernière valse avec la Mort semble t'il... Mais bon, sur mes trois malédictions je m'en suis débarrassée d'une, alors je vais pas me plaindre ! »

.. « trois malédictions » ? Le regard se Stein s’agrandit. Peut-être considérait-elle le devoir des gardes comme une malédiction en soi, mais la troisième ? Intrigué, Stein ne s’y attarda pas pour autant : tout le monde avait ses secrets. Il se massa la tempe à la place, tentant d’assimiler l’histoire.

- « Si je comprends bien .. Vous avez donc disparu dans les Tréfonds, vous avez rencontré un DEMON, qui en fait vous POSSEDAIT, et en plus vous l’avez VAINCU ?? »

Il marqua une pause, incrédule. Jamais de sa vie aurait-il pensé un jour prononcer une telle phrase, poser une telle question. Il soupira, perplexe, mais dérangé à l’idée de ne pas réussir à trancher.

- « C’est .. Ah, comment dire. Comment espérez-vous que je croie de telles choses ? »

Il marqua une pause, se frottant le menton d’une main distraite.

- « J’imagine que vous n’attendez pas de moi que je croie à votre histoire, de toute façon. »

Il enchaîna avec autre chose, désireux d’en savoir plus sur son parcours.

- « Je n’ai pas non plus posé les questions sur un ordre chronologique, c’était simplement ma plus grande interrogation à votre sujet. Je vais reprendre depuis le tout début, si cela ne vous dérange pas.  »

Il marqua une autre pause, avant de poursuivre son interrogatoire.

- « Il m’a été donné de lire que c’est sous les recommandations de l’ancien sénéchal de Férelden, un certain Wulf Cousland, que vous êtes arrivée à Orlaïs à leur tête. Pourquoi avoir accepté ? Quelles étaient vos intentions, voire celles de ce Cousland, derrière ce transfert ? »

Comprendre les objectifs d’origine de Tullia l’aiderait sûrement à comprendre sa façon d’aborder les problématiques touchant les Gardes. Aussi, de voir comment démêler ces quiproquos qui semblaient planer entre eux deux.


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Sam 5 Déc 2020 - 17:12

Tullia E. Von Raijer
Tullia E. Von Raijer

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Elémentaire mon cher Stein


Son expression était assez intéressante à observer. Son incrédulité, comment il avait l'air de toute trier dans son esprit. Etrangement il était un livre assez ouvert, et pas désagréable à regarder en plus. quand il me redemanda si tout ceci était vrai, je ne pouvais qu'hausser des épaules et lui répondre simplement.

"Mh... oui, c'est ça. Et ne me demandez pas de le refaire, même moi j'ai mes limites."

Un démon une fois oui, mais pas deux. Mais comme je m'y attendais il ne me croyait pas. Je poussais un soupire, n'allant pas essayer d'argumenter plus loin.

"Je ne peux pas vous obliger à y croire, c'est votre décision. Je n'ai rien à perdre ici, et si je devais mentir pourquoi j'inventerai une telle histoire ? Je vous donne les éléments que vous me demandez, à vous d'en faire ce que vous voulez. "

Qu'il médite sur cette histoire de démon, mais malheureusement à part qu'on retrouve la sorcière Flémeth qui a scellé le démon en moi, je n'avais pas d'autres témoins à lui proposer. Enfin, au moins il décida de passer à autre chose. Et sa question me plut beaucoup. J'eus un grand sourire, mes yeux brillant d'intérêt.

"Haaa... Là on aborde enfin un sujet intéressant. Et vous êtes bien le premier à me poser cette question. Je vous félicite... "

Il n'y avait rien de pire que ceux qui jugeaient sans se poser de question ni essayer de connaitre les véritables raisons. Emery avait remis en cause mon jugement et mes décisions, mais jamais elle ne m'avait demandé le pourquoi du comment. Bon, pour sa défense je ne suis pas certaine qu'à l'époque je lui aurais répondu clairement. Mais aujourd'hui c'était différent. Satisfaite d'avoir enfin quelque chose de concret à raconter et qui puisse tenir la route, ou peut être juste heureuse de pouvoir partager mes aspirations et celles de feu Wulf, je ne me faisais pas prier pour lui répondre.

"Quand nous avons reçu l'appel au secours de ce qu'il restait de la garnison d'Orlaïs, Wulf voulu honorer ce que la garnison avait tenté de faire lors du 5e Enclin. Ils avaient tenté de venir aider la garnison de Férelden à l'époque, et il était temps de rendre la pareille."

Je n'étais pas là à l'époque, mais Wulf ne l'avait pas oublié. Contrairement à une certaine personne. Rien qu'en pensant à Finduilas mon regard s'assombrit, ma voix se fit plus acerbe et tranchante, laissant la bile de mes pensés s'écouler à travers ma bouche.

"Et ce n'est pas la Grincheuse qui allait lever le petit doigt ou faire quelque chose en ce sens. Si plus de Gardes des Ombres pouvaient crever, elle en aurait été bien heureuse. "

Je grognais légèrement, médisant toujours cette personne qui n'avait pas sa place là où elle était. Wulf, pourquoi par le Créateur es tu partis maintenant, et avant elle surtout. Que la peste et le choléra l'emporte, mais comme on dit il n'y a que les carnes qui vivent des siècles. J'essayais de me calmer intérieurement, passant outre cette parenthèse et reprenant mes explications d'une voix que j'essayais le plus possible de rendre détendue.

"Nous devions aider la garnison d'Orlaïs, mais la situation était autant exceptionnelle que critique. Il était convenu que des moyens conventionnels ne seraient pas suffisants pour les aider, et que pour ce temps de crise il fallait quelqu'un habitué à devoir naviguer en plein chaos. Et c'est là que j'entre en scène."

Je souriais légèrement, me rappelant de la conversation que nous avions eu avec Wulf, parlant de leur porter de l'aide, que nous ne pensions pas qu'il s'agissait d'un nouvel Enclin. Parler avec lui allait me manquer...

"Nous ne savions pas comment l'Inquisition allait considérer ce qu'il restait de la garnison, et en cas d'urgence il faut pouvoir agir rapidement sans se faire repérer ou bien rester imprévisible pour neutraliser toute tentative d'attaque. Survivre, parer à l'imprévu, être imprévisible, penser autrement, mener des hommes... c'est ma spécialité. J'ai obéis à Wulf, parce que c'est lui qui me l'a demandé et parce je voulais aussi sauver ce qu'il restait des Gardes."

Wulf était, en un sens, le pilier de mon allégeance à la Garde. Il m'avait sauvé la vie, avait été l'un des rares à voir au-delà de ma folie, à m'utiliser correctement et en me laissant ma liberté. Maintenant qu'il n'était plus là, je me sentais encore plus isolée, encore moins encline à obéir à qui que ce soit. Un tel mentor ouvert d'esprit ne se trouvait pas partout. Je regardais Stein, l'observant. Et lui alors, que faisait il ici ? Envoyer Léopold à Weisshaupt pour être formaté comme bon leur semble, est ce là leur stratégie ? J'eus un léger sourire, retournant la question alors que mes yeux devenus froids étaient posés sur lui.

"Mais vous, que pensez-vous de tout ceci ? Pourquoi croyez vous que Wulf m'a envoyé là bas ? Pour prendre possession d'une garnison, mh ? Est ce là la peur de Weisshaupt, qu'elle ne puisse placer elle même ses pions, perdre le contrôle de ce qu'elle a déjà du mal à garder d'une poigne de fer ? Pensez-vous que c'est mon objectif de rester à la tête des gardes d'Orlaïs ?"

Leur velleité à mon égard était sans aucun doute lié à cela. Non seulement j'étais imprévisible et difficilement contrôlable, mais si en plus j'avais des ambitions cela pouvait aller à l'encontre de leurs plans. Pourtant ils étaient si loin du compte. Ne l'avais je pas dit ? J'avais réussi. Mais réussie quoi, c'est là que le bât blesse et qu'ils se trompent.

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Sam 5 Déc 2020 - 18:39

Sénéchal
Sénéchal

L'État-Major
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Elémentaire mon cher Stein


Ce sujet sembla davantage intéresser Tullia, étrangement.
 
- « Haaa... Là on aborde enfin un sujet intéressant. Et vous êtes bien le premier à me poser cette question. Je vous félicite... »

.. Personne ne s’était demandé ce qu’elle faisait dans la garnison orlésienne ? Stein se retint de se pincer l’arête du nez. Personne. Ne s’était posé de questions. Ou peut-être que si justement, mais que personne ne lui avait directement demandé : cela pouvait se comprendre, mais c’était d’autant plus stupide. Cela ne faisait qu’illustrer la détresse de cette garnison à ce moment-là, acceptant l’aide de n’importe qui sans se poser de questions par après.

- « Quand nous avons reçu l'appel au secours de ce qu'il restait de la garnison d'Orlaïs, Wulf voulu honorer ce que la garnison avait tenté de faire lors du 5e Enclin. Ils avaient tenté de venir aider la garnison de Férelden à l'époque, et il était temps de rendre la pareille. »
- « Je vois .. »

A croire que ce Wulf menait vraiment la danse au sein de la garnison, lui qui n’était que sénéchal. Son image de Finduilas commençait sérieusement à être reconsidérée, passant d’héroïne à .. allez savoir quoi. Tullia poursuivit son explication, pour le plus grand bonheur du Gouverneur. Après tout, il avait décelé dans le regard de sa conteuse une lueur plus sombre, qu’il n’aurait jamais pensé voir chez elle.

- « Et ce n'est pas la Grincheuse qui allait lever le petit doigt ou faire quelque chose en ce sens. Si plus de Gardes des Ombres pouvaient crever, elle en aurait été bien heureuse. »

« La Grincheuse » ? Stein eut l’audace d’esprit de penser qu’elle parlait de l’Héroïne, ce qui ne le surprendrait pas si c’était bel et bien le cas : il penserait à lui poser la question à la fin de son récit. L’air de rien, Tullia poursuivit, plus nonchalante qu’avant.

- « Nous devions aider la garnison d'Orlaïs, mais la situation était autant exceptionnelle que critique. Il était convenu que des moyens conventionnels ne seraient pas suffisants pour les aider, et que pour ce temps de crise il fallait quelqu'un habitué à devoir naviguer en plein chaos. Et c'est là que j'entre en scène. Nous ne savions pas comment l'Inquisition allait considérer ce qu'il restait de la garnison, et en cas d'urgence il faut pouvoir agir rapidement sans se faire repérer ou bien rester imprévisible pour neutraliser toute tentative d'attaque. Survivre, parer à l'imprévu, être imprévisible, penser autrement, mener des hommes... c'est ma spécialité. J'ai obéis à Wulf, parce que c'est lui qui me l'a demandé et parce je voulais aussi sauver ce qu'il restait des Gardes. »

Stein hocha de la tête à son récit. Tullia avait donc été envoyée là-bas, car son côté imprévisible était un fort atout dans des situations qui l’exigeaient. Wulf devait avoir une très haute estime d’elle pour lui confier pareille mission, ou alors il devait savoir de quoi elle était capable, ce que peu de gens semblaient savoir apparemment.

Cependant, ses pensées furent interrompues par une question bien particulière, que lui posa Tullia.

- « Mais vous, que pensez-vous de tout ceci ? Pourquoi croyez vous que Wulf m'a envoyé là bas ? Pour prendre possession d'une garnison, mh ? Est ce là la peur de Weisshaupt, qu'elle ne puisse placer elle même ses pions, perdre le contrôle de ce qu'elle a déjà du mal à garder d'une poigne de fer ? Pensez-vous que c'est mon objectif de rester à la tête des gardes d'Orlaïs ? »

Elle devait se douter pour Léopold, donc.

Il prit le temps de réfléchir, d’analyser toutes ses questions. Il était naturel qu’elle en ait également : sans doute s’attendait-elle à tomber sur son ancien sénéchal lors de son incident de l’autre jour, et pas sur l’Archiviste. Son regard croisa une fois de plus celui de Tullia, et il répondit sur un ton assez calme.

- « Alors pourquoi revenir, dans ce cas ? Pourquoi prendre cette peine, si vous n’êtes pas intéressée par l’idée de reprendre votre place ? Pour un « test » ? »

Après tout, elle évoquait cette attaque comme un « test », et ce à chaque fois. Cherchait-elle simplement à tester ses hommes, quitte à les tuer au passage ? Si ses intentions de départ étaient d’aider la garnison, quitte à prendre les devants pour y parvenir, et qu’il s’agissait toujours de ses préoccupations primaires, alors cela se tenait. Les méthodes étaient fortement discutables, mais cela se tenait avec sa façon de procéder.

- « C’était donc un test extrême pour évaluer leur résistance en cas d’attaque imprévue. Et s’ils avaient échoué, Tullia, qu’auriez-vous fait ? Vous les auriez laissé mourir, livrés à eux-mêmes ? »

Afin de creuser un peu plus profondément la chose, et surtout pour pouvoir introduire cette question qui trottait dans sa tête, il se permit une petite pique. Stein se pencha quelque peu en avant, pour se rapprocher quelque peu de Tullia. Il ne la quittait pas des yeux en lançant ses propos.

- « A croire que finalement, vous ne vaudriez pas mieux que cette « Grincheuse » que vous avez mentionné avant, sauf si vous parvenez à me prouver le contraire. »

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Sam 5 Déc 2020 - 19:22

Tullia E. Von Raijer
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Elémentaire mon cher Stein


Je doit dire que j'appréciais cet entretien. Il me laissait parler certes, mais n'essayait pas de me contredire ni d'échapper aux questions. Il ne répondit pas directement, mais prit le temps de considérer la chose et nia nullement mes affirmations. Mes soupçons étaient fondés donc... Cependant Stein n'avait pas l'air de vouloir faire des faux-semblant. Quelle était sa position à ce sujet ? Je me le demande... En tout cas il me demanda en retour pourquoi j'étais de retour, et à quoi servait ce test, si cela en valait vraiment la peine. Cependant, je me raidissais tout à fait quand il me compara à Finduilas. Je fronçais aussitôt des sourcils, le foudroyant du regard comme si je voulais lui arracher les yeux. Je répondis aussitôt avec humeur, ma voix cinglant la moindre de mes paroles pleine de ressentiment.

"Ne m'insultez pas Gouverneur ! Je prends soin de mes hommes, je les entraine et je les aide à surmonter les obstacles. Peut être d'une manière peu orthodoxe et brutale, mais j'aime mes hommes, je les protège et PERSONNE ne les touche. Le Garde est ma famille, et quiconque s'en prend à eux doit en payer le prix fort, et je ne parle pas juste de Mort. Cette... chose là bas, ne vaut même pas sa place. Elle méprise la garde et ses hommes, ne les considère qu'avec bile et rancoeur. D'héroïne, elle n'en a que le titre et une gloire passée et ferait bien d'aller agoniser ailleurs. Ne me comparez plus jamais à elle...."

J'aurais bien dit qu'elle aille crever ailleurs, mais la connaissant elle préfèrerait mourir dans ce bastion qu'elle ne considérait même pas comme chez elle juste pour ne pas avoir à affronter ses peurs et sa honte. J'essayais de me calmer, tapotant la table nerveusement. Il ne pouvait sans doute pas savoir ce qu'elle était véritablement. De ce que je savais elle ne répondait jamais à Weisshaupt, et c'était le plus souvent Wulf qui se chargeait d'être l'intermédiaire. Pourquoi ne pas l'avoir expulsé plus tôt, c'est une chose que je me suis toujours demandé, et qui je trouve dois être la seule erreur de la vie de Wulf en tant que Garde des Ombres. Quoi qu'il en soit, c'était trop tard pour regretter. Wulf n'était plus, et la Grincheuse restait encore. Je poussais un léger soupire, répondant à sa question qui en soit était le véritable noeud du problème.

"Pour répondre à votre question, je n'ai pas été élevée pour être une perdante et je n'en avais pas tout à fait fini avec la garnison d'Orlaïs. Même s'ils ont fait beaucoup de progrès, il leur manquait encore quelque chose que je devais vérifier. D'où le fait que je ne sois revenue que 3 mois après ma sortie des Tréfonds et mon test."

J'aurais pu revenir directement à Térébinthe, mais l'opportunité était trop belle. Autant pour que Léopold puisse s'aguerrir un peu que pour moi d'aller revoir des gens que je n'avais pas vu depuis un moment. Joindre l'utile à l'agréable, ce n'est pas souvent qu'on le peut. Mais aider la garde, Stein ne devait pas s'attendre à ce genre de chose. Pourtant, la situation était telle qu'on ne pouvait pas prendre de demi-mesure.

"Car pour les aider, je ne devais pas seulement les protéger mais également les aider à se remettre sur pied, autant physiquement que psychologiquement. Vous n'avez pas vu ce qu'ils étaient à Fort Céleste. L'ombre d'eux même... Pour ça que maintenant j'en veux personnellement à ces salopards de Venatoris et qu'il était hors de question de laisser l'Inquisition profiter de leur faiblesse."

Je reste toujours sur mes gardes concernant l'Inquisition, même si ma deuxième visite et les quelques informations que j'ai récupéré de ci et de là m'ont rassurés. Pauvre fort Céleste, elle ne savait sans doute pas quel genre de bête ils avaient laissé rentrer en leur sein à l'époque... Maintenant il était trop tard et j'en avais profité. Quant au test, il avait de nouveau remis en cause le fait que je ne prenais pas en compte la vie de mes hommes. Or c'est ce que je faisais tout le temps. Juste, je ne considérais pas qu'ils étaient des soldats de porcelaine. Et puis certains avaient vraiment besoin qu'on les secoue un peu.

"Et par le Créateur, si j'avais vraiment voulu les tuer ils seraient morts depuis un moment ! Le risque était calculé, et j'étais là en cas de pépin, à surveiller. Le teste était pour les aider à surmonter leur dernier traumatisme, à savoir l'attaque de l'Inébranlable et le fait qu'ils aient perdu. Et pour Léopold, car c'était aussi pour lui le test, qu'il puisse s'affirmer comme Garde-Commandeur en cas d'attaque, qu'il devienne tout à fait légitime à sa place de meneur."

Je souriais légèrement, pensant qu'il devait sans doute maintenant s'estimer heureux de ne pas avoir eu à gérer toute cette affaire. Que Stein ait été là à sa place restait une frustration, mais je n'étais pas du genre à rester sur cette expérience amère. Au contraire, comme présentement j'essayais un maximum de tourner cela en opportunité et avantage. Mais jusqu'où cela va aller, telle est la question. Pour l'instant, le fait que Léopold manquait d'aplomb était un problème.

"Léopold est un brave garçon, mais par le Créateur qu'il a besoin qu'on le pousse avec un coup de pied aux fesses parfois... Il a du potentiel mais manque de confiance en lui et en ses capacités. C'est pour ça que je l'ai pris sous mon aile et poussé à prendre plus de responsabilité. Et pour cela aussi que j'ai mis du temps à revenir, pour qu'il prenne un peu d'expérience en tant que Garde-Commandeur et trouve sa place. Car là était le vrai dernier test : que les gardes mettent à la tête l'un des leurs, pas une personne de l'extérieure. Mais vous avez tout gâché en l'envoyant se faire engrainer dans le Nord..."

Je jetais un regard un peu courroucé à Stein, responsable au final selon moi de ma déception. On ne savait pas ce qu'ils faisaient aux garde là bas. D'un côté j'avais peur que s'il ne convenait pas à leur exigences ils l'éliminent et envoient un autre garde en remplacement, et de l'autre qu'il finisse par adhérer complètement à leurs faits pour devenir un pion sans capacité d'agir par soit même me désespérait. Comment la garde pouvait obtenir son indépendance, celle que j'essayais de leur construire depuis plusieurs mois ? Je ne voulais pas que mes efforts soient en vains, surtout après le coup de l'attaque des bandits.

"Pour en revenir aux bandits, c'était délicat, un pari risqué mais qui était prometteur. A les laisser ainsi ils restaient un danger pour les Gardes, mais les utiliser en assurant nos arrières était bien plus avantageux. Pour m'assurer la sécurité des Gardes, j'ai poussé les bandits à emprunter un chemin de derrière dans le campement et à ne pas affronter les gardes quoi qu'il arrive. Et je les ais empoisonné juste avant l'attaque, il n'avait qu'une demi-heure avant de s'affaiblir et de succomber. Je devais m'éclipser pour observer et si besoin prendre les bandits par derrière pour les déstabiliser."

Je calculais les risques et j'avais la plupart du temps un plan de secours. Ici, j'étais en tant qu'élément infiltré chez les bandits leur garde-fou et avais l'opportunité de renverser la situation si jamais cela se dégradait. Du moins, c'était le plan.

"Vous me trouvez sans doute folle et cruelle, et il y a quand même eu des morts. Mais moins selon moi que si ces bandits avaient vraiment suivis leurs plans. De plus, à chaque fois qu'un garde sort en patrouille ou va en exercice il risque sa vie tout autant. On n'est jamais à l'abri des accidents et je ne considère pas ces hommes comme étant des incompétents. Les morts, malheureusement, font parti des malchanceux. Mais la leçon est apprise par les autres, et si cette mort en évitera 10 autres à l'avenir, alors soit. Malgré tout, j'ai réussi mon pari et ils ont réussi leur test. Ils on réussi à ne pas paniquer et à agir, et ils ont remis en doute leur chef, ancien ou présent, car ils n'obéissent plus aveuglément. Et ça, mon cher Stein, est la véritable victoire pour éviter une future Clarel. "

C'est pour cela que même j'étais expulsé, je n'en étais pas moins heureuse. Ils étaient divisés mais pour de bonnes raisons, me remettaient en cause tout comme Stein. Nous étions tous les deux des personnes, au final, extérieure à la garnison d'Orlaïs. Et même si nous l'étions, qu'ils puissent se rendre compte par eux même de la folie des ordres de leur supérieur et y résister était la meilleure chose qui puisse garantir leur survie. Bien entendu, il faut que cela soit équilibré avec la confiance qu'ils ont envers leur chef, mais n'est ce pas un art consommé que de diriger non pas des soldats mais des guerriers ?

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Sam 5 Déc 2020 - 20:30

Sénéchal
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Elémentaire mon cher Stein


Comme espéré, Tullia n’apprécia pas du tout sa remarque. Mais aussi, cela lui permit de confirmer qu’en effet, elle parlait de Finduilas. La « Grincheuse » .. le surnom en disait long. Et là voilà, emportée dans ses propos, propos dont Stein prit de bonnes notes mentales : ainsi donc, Finduilas ne se préoccupait pas de ses hommes. Si Tullia travaillait pour son sénéchal, Stein ne se faisait franchement pas trop de souci vis-à-vis de la véracité de ses propos. Si Wulf était celui qui tenait le tout ensemble, il était logique que Finduilas en fasse moins. La situation à Férelden devenait de plus en plus intrigante, autant qu’inquiétante. Il lui faudrait se pencher là-dessus au plus vite.

Mais pour l’heure, il écoutait Tullia déverser sa rage sur l’Héroïne, puis elle répondit enfin à sa vraie question. Le Gouverneur écoutait attentivement ses explications. Un dernier test avant de partir, hein ? Et puis, Tullia parla de Léopold, le foudroyant du regard comme s’il avait fait capoter tous ses plans. Elle voulait voir comment lui se débrouillerait dans cette situation, mais à la place, ce fut Stein qu’elle testa. L’amertume pouvait se comprendre. Faire de Léopold un meneur compétent avant de partir pour de bon était logique en soi, mais l’explication quant à avoir un meneur Orlésien pour une garnison orlésienne faisait sens à Stein : c’était ce qui l’avait motivé à prendre position face au Premier Garde, après tout, de laisser les garnisons être leurs propres garnisons. C’était pour ça qu’il avait voulu rencontrer Tullia et Finduilas, converser avec elles, trouver des arrangements. Il hocha de la tête, sentant son tour de parler venir.

Tullia enchaîna cependant sur les bandits. D’après elle, en restant à leurs côtés, elle a limité les dégâts. Elle les avait empoisonnés avant pour en avoir un meilleur contrôle, avait emprunté d’autres chemins, et avait évité un maximum de les faire attaquer. Et en effet, les pertes étaient moindres que si l’attaque avait été de front, ou sans le moindre contrôle. Stein réfléchit un instant, se remémorant les événements.

Elle avait des excuses légitimes, mais cela ne voulait pas dire qu’il passerait l’éponge pour autant. Il ne le pouvait simplement pas. Elle les préparait à se prendre en main, à ne pas se laisser faire comme lors de l’incident de l’Inébranlable, à suivre aveuglément leur commandeure sans poser la moindre question. Mais aussi, elle avait espéré que leur commandeur futur soit à la hauteur de sa tâche. Tullia n’avait pas de mauvaises intentions, mais, par contre, des mauvaises méthodes. Et il ne pouvait pas la laisser s’en tirer sans rien derrière.

Après ces longues explications, Stein prit enfin la parole.

- « De ce que j’entends, vos intentions sont louables. Cependant, cela ne suffit pas toujours, Tullia. »

Il marqua une pause, humidifiant ses lèvres avant de reprendre.

- « Il semblerait que vous fonctionnez mieux en recevant des ordres qu’en les créant vous-mêmes, dites-moi si j’ai tort. Par conséquent, sans directives vous parvenant particulièrement, vous n’avez fait qu’improviser, ce qui nous amène à la situation actuelle. »  

Tullia agissait, elle ne planifiait pas. C’était le raisonnement que s’était fait l’Archiviste, et un raisonnement qu’il appréciait de plus en plus.

- « Je ne pense pas que votre cas soit irrécupérable, cependant, vous permettre de rester ici n’est tout simplement pas possible. Voyez-vous, dans les faits, vous avez attaqué cette garnison volontairement, et c’est malheureusement une des rares informations que retiendra le Premier Garde de mon rapport, que je le complète avec notre échange actuel ou non. »

Et il commença son explication. Puisqu’elle avait daigné s’expliquer, autant qu’il le fasse aussi, ce n’était qu’une question de bon sens.

- « Je travaille pour le Premier Garde, c’est un fait. Cependant, nous sommes deux personnes très différentes : si le Premier Garde préconise des méthodes plus radicales pour renouer avec le Sud, j’ai longtemps débattu avec lui pour que nous vous laissions une chance. S’implanter en y mettant comme Commandeurs des guerriers de Weisshaupt n’aurait fait que semer la discorde. J’ai remporté ce débat complexe, et je suis parti pour le Sud afin d’en apprendre davantage, sur vous comme sur l’Héroïne de Férelden. J’ai tenté d’ouvrir le dialogue, d’apprendre à vous connaître, d’améliorer ainsi les liens avec Weisshaupt. Si la chose se passe plutôt bien en Orlaïs, je dois dire que pour Férelden, les choses sont .. compliquées. Je pense que vous pourriez deviner sans peine les raisons. »

Il soupira, me pinçant l’arête du nez.

- « Je lui ai écrit si souvent, tout ça pour me prendre des menaces, des insultes ou autres bassesses. Je suis un homme patient, mais je commence à la perdre avec Garde-Commandeure Finduilas. Si vous avez des conseils sur comment établir la moindre conversation avec elle, je serais sincèrement preneur, je commence à tomber à court d’idées. »

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