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Sam 10 Avr 2021 - 23:55

Elvire
Elvire

 

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Ft. Dam Thor'Njall - 25 Frimnaire 9:40



Il n’y a pas que les flocons qui volent



9:40, 25 Frimnaire
Nevarra, un soir, un bar



Elvire s’ébroua gentiment sur le palier de l’établissement, secouant la neige de sa chevelure blanche et de ses vêtements. Ainsi emmitouflée, elle paraissait encore plus massive que d’ordinaire et sa venue imposa un silence observateur. Alors qu’elle continuait son cheminement jusqu’au bar, la salle retrouva vie et animation. C’était toujours ainsi pour la cornue qui ne s’offusqua pas de la curiosité méfiante que créait son apparition. Les humains... Elle s’assit et commanda un breuvage corsé. Un de ceux qui vous fouettent le sang et vous brûlent aimablement la gorge. J’en ai bien besoin, songea-t-elle en ôtant ses moufles humides et glacées. Elle souffla sur ses doigts rougis par le froid. Pourquoi faisait-il aussi froid dans ces contrées ? Elle avait plus manqué de perdre un bout d’orteil d’engelures que tout autre danger. Il avait fallu que son mandataire paie bien pour qu’elle accepte de livrer ce colis précieux aussi loin. En vieillissant, Elvire se découvrait un désamour certain pour l’humidité et le froid. Les deux à la fois était une panacée. Le Nevarra n’était pas une contrée qui lui était familière et la mercenaire n’avait aucune espèce d’intérêt à y rester. Elle avait donc décidé, après sa halte ici-même, de repartir le lendemain en direction du sud.

"Bonsoir, Hermid m’a dit que vous comptiez regagner le sud après sa course pour lui. Si c’est le cas, j’ai affaire à vous parler si vous avez quelques instants à m’accorder."

"Je vous écoute, répondit-elle à l’homme qui venait de l’aborder."



C’est ainsi qu’elle rencontra Veltar. Un vieil homme un peu agaçant et sibyllin. Un homme à la bourse replète, il eut donc toute l’attention de la mercenaire. Non pas qu’elle accepte toute sorte de contrat, mais il s’avérait que travailler sur le retour serait réellement une plus-value. Au fil de la discussion, elle découvrit que l’homme s’était renseigné à son sujet. Les états de services de la mercenaires garantis par la guilde locale semblèrent lui suffire. Elle comprenait également que son choix précipité était mu autant par l’urgence et le besoin de discrétion. Il tenait à sa protégée, c’est une évidence qui s’imposa à la cornue malgré qu’il ne le reconnut jamais totalement. Un attachement sincère garant de payement, n’est-ce pas ? Il fallait tout de même admettre qu’il était prudent, la moitié de la somme vint grossir son escarcelle tandis que la promesse de paiement lui était fournie lorsque la cible aurait gagné sa destination.

Une escorte discrète, quoi de plus simple, n’est-ce pas ? Veltar l’avait cela dit mise en garde. Celle qui chassait sa protégée était aussi puissante que dangereuse. Une excellente raison pour rester hors d’atteinte. Elvire se promit d’aller vérifier, mine de rien, les primes avant de partir pour vérifier que la Dame n’ait pas lancé de chasse à l’homme trop conséquente avant de se lancer.

Nevarra, sur les chemins



Il lui fallut deux jours pour gagner la position de sa proie. Elvire observa la silhouette bleue qui se pressait sur le chemin. Veltar la lui avait suffisamment décrite pour qu’elle soit sûre de ne pas se tromper : il s’agissait de sa cliente. Cependant, Elvire ne concrétisa pas de contact et l’observa discrètement passer. Une chance de l’avoir trouvée si vite, heureusement que le vieux l’avait envoyée sur sa piste rapidement. La cornue décida de la suivre de loin pour l’instant. Premièrement, parce qu’elle voulait l’observer, voir comment elle se débrouillait. Deuxièmement, il fallait s’assurer que pour l’instant elle avait été la seule à mettre la main dessus. Visiblement, la fuyarde avait devancé ses poursuivants. C’est ce qu’elle constata après une journée entière à la suivre tout en brouillant sa piste.

Il semblait évident que le vieillard avait dû couvrir son départ, un temps du moins. Frimnaire était avancé et la neige présente. L’épais manteau blanc recouvrait les campagnes et chemins, rendant la progression plus compliquée. C’était une ennemie passablement ennuyante pour qui veut rester discret. Une ennemie également pour ceux qui n’ont pas l’habitude de voyager seuls. Cela semblait être le cas de la jeune femme. Parfois, elle eut pitié de la petite silhouette tremblante qui cheminait, nerveuse, en direction du sud.

Un petit oiseau migrateur exotique passablement égaré. Elle n’a certainement jamais vécu dehors seule, pensa Elvire, accoudée au pommeau de sa selle. Son cheval renâcla. Elle flatta son encolure, placidement, et fit une nouvelle fois demi-tour pour activement veiller à l’absence de poursuivants. Heureusement pour elle, l’oiseau semblait avoir une volonté d’acier et ne pas flancher, il aurait été compliqué d’œuvrer si en plus elle devait la sauver du froid.

A la frontière d’Orlaïs



C’est marchant à côté de son cheval qu’Elvire aborda son oiseau bleu pour la première fois. Elle l’avait suivie de loin jusque-là, effectuant un travail d’éclaireur, allant et venant. La raison de sa venue était simple, elle avait repéré la présence de deux mercenaires qui ne lui plaisaient assurément pas. Peut-être ne chassaient-ils pas son oiseau ? Un pari qu’elle ne voulait pas tenir. La petite avait encore une légère avance, mais ils ne tarderaient pas à se rapprocher de manière critique. Ce soir, ils seront sur elle, estima la mercenaire. Sans perde plus de temps, elle volta et lança son destrier en direction du sud. Son cheval souffla bruyamment lorsqu’elle le fit ralentir. Il était fatigué, Elvire également, mais il fallait se dépêcher. Inutile de préciser qu'elle agit sans précipitation et prit soins de brouiller, encore une fois, les pistes.

Elle mit pied à terre et sourit à sa monture. Une bête assurément solide. Il n’avait rien d’un de ces chevaux orlésiens aux membres fins. Après tout, il avait une sacrée masse à porter et il ne fallait pas moins d’un cheval de travail au dos puissant pour soutenir la qunari. Elle aimait chercher ses chevaux chez les fermiers et paysans qui sélectionnaient ce genre de monture. Un caractère docile, mais puissant. Une volonté au travail infatigable, oui, ce n’était après tout pas grand-chose et si elle le nourrissait bien et le bouchonnait avec soin, demain il serait prêt à les porter plus loin encore sans faillir.

Avec précaution, tenant son cheval par la bride, Elvire veilla à avancer doucement les mains en évidence et loin de ses armes.

"Le vieux m’a dit de te donner ceci, Dam. Il m’a dit que tu reconnaîtrais et que cela t’appartenait."

 

Elle lança sans cérémonie une petite boursette contenant un gage de confiance donné par son commanditaire. Ne l'ayant pas ouverte, elle ne savait pas ce qu'elle contenait. Le langage commun employé par la qunari était fluide. La voix grave de la créature ne buta sur aucun mot et ne dénota d'aucun accent en particulier.

"Je te suis depuis un moment… et je ne suis pas la seule. Je pensais avoir assez bien brouillé ta piste, mais j’ai deux parasites qui s’accrochent, alors tu vas devoir me faire confiance et on va désormais avancer à ma façon, cela te va, petit oiseau ?"



Question rhétorique, elle ne lui laisserait évidemment pas le choix. Il était hors de question qu’elle engage si vite le combat dans des circonstances aussi floues. Surtout s’ils pouvaient être évités. La qunari qui se tenait devant Dam était grande. Bien plus grande qu’un humain de grande taille. Elle l’observait placidement de toute sa hauteur. Ses yeux jaunes baissés sur la jeune femme avaient la couleur de ceux qu’arbore certains animaux, brillants et incisifs. Sa peau était d’une couleur grisâtre, brillant parfois d’un éclat particulier, métallique. Ses cornes torsadées encadraient son crâne et s’élançait vers l’arrière, solides. Ses cheveux blancs, abondants, étaient sommairement coiffés et attachés à l’arrière de son crâne. Ils disparaissaient dans une épaisse écharpe et un manteau de fourrure. Le reste de l’accoutrement hivernal ne laissait pas paraitre grand-chose. Elle était habillée de clair. Des couleurs plutôt discrètes qui se fondaient dans le paysage hivernal.

Dans son dos, un arc était rangé dans un carquois garni de nombreuses flèches. Deux lames courtes pendaient à ses flancs, ainsi que plusieurs bourses et sacoches. Ses bottes étaient crottées et l’ensemble de son équipement démontrait qu’il s’agissait d’une voyageuse aguerrie et très certainement d’une combattante. Malheureusement, ses mains gantées ne permettaient pas d’observer les mains puissantes et caleuses qui auraient pu confirmer à son interlocutrice bien des observations.




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Dim 2 Mai 2021 - 18:02

Dam Thor'Njall
Dam Thor'Njall

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Il n’y a pas que les flocons qui volent
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« 25 Frimmaire 9 : 40 || PV. Elvire »

« Sur les routes, tu seras seule. En as-tu bien conscience ? »

Les souvenirs se mêlaient au vent glacial qui perçait les oreilles de la mage solitaire. Emmitouflée dans sa cape bleutée, Dam avançait péniblement dans la neige épaisse.

Elle marchait depuis des jours, s’éloignait peu à peu de sa nation pour en rejoindre une autre. Le froid accompagnait son périple ; il était à la fois son allié et son ennemi. La nuit, ses hurlements plaintifs se changeaient en murmures, presque en caresses contre les joues sombres de la névarrane. Et la voix chevrotante mais assurée de son ami se joignait à ses soupirs glacials.

« Je t’ai transmis mes mauvaises manies, Astrid ne va pas apprécier ton départ. Le sais-tu ? »

Vesta. Dam songeait souvent au disciple de sa maîtresse, à cet homme mystérieux et grisonnant dont le sourire indéchiffrable préparait des tours à longueur de journées. Vesta lui manquait déjà. Elle avait toujours apprécié sa pâleur cadavérique, son détachement qui lui conférait une certaine invincibilité et sa façon hypnotique de conter moultes histoires. Il lui avait transmis ses mauvaises manies, en effet. Grâce à lui, et aux heures sombres qui avaient rapprochés le vieillard et l’enfant, Dam se sentait à présent l’âme d’une aventurière. La Nécropole ne la satisfaisait guère et la présence des cadavres ne lui suffisaient plus. Maintenant, elle était sur les routes à la recherche d’un « palpitant ».

Léandre Veloren. Son frère disparu ; le frère qu’elle avait cru mort depuis longtemps.

Il était vivant.

« Rien ne me fera changer d’avis, Veltar. Je dois y aller, pour Léandre et pour moi aussi. »

Un sourire éclaira son visage malmené par le souffle de l’hiver. Sa décision décevrait sa maîtresse mais son instinct la forçait à quitter la Nécropole pour retrouver Léandre. Sa famille importait plus que sa formation, plus que la magie, plus que les morts et que les remontrances dégoûtées d’Astrid Thor’Njall. En pensant à sa mère adoptive, Dam ressentit un soudain poids sur la poitrine mais elle l’ignora.

Elle ne ferait pas demi-tour. Pas cette fois-ci.

La nécromancienne pouvait se passer de sa fille pour quelques mois, la noiraude ne manquerait à personne là-bas. Le Névarra n’aimait pas tous ses enfants équitablement, et Dam n’avait jamais fait partie de ses favoris. Elle ressemblait plus à l’enfant défaillant, ou à cet insecte insignifiant que le monde ignorait ou dont il souhaitait se débarrasser en remarquant son existence. Mauvaise élève, ses professeurs ne retenaient rien de bien positif à son sujet. En dehors d’Astrid, personne ne comprenait son utilité.

Ainsi, Dam ne regrettait pas trop son départ. Elle songeait à sa mentor, mais se ravisait en imaginant les rencontres et les étreintes qu’elle partagerait avec son frère. Elle pensait aussi aux filles dont Veltar lui avait tant parlé. Thédas regorgeait de merveilles, de beautés en tout genre et d’enfants délicieuses qui ne demandaient qu’à être cueillis. Un ricanement lui échappa tandis qu’elle dégageait la neige et les branches qui se présentaient sur sa route. Au Névarra, Dam ne pouvait pas courtiser les filles, Astrid lui défendait farouchement. Seuls les morts méritaient l’intérêt et l’amour des mages, répétaient-elle souvent. Souvent, la petite mage acquiesçait mais n’en pensait pas moins.

Elle avait hâte d’embrasser une fille, de se réconforter entre ses bras et de découvrir de nouvelles émotions. Aujourd’hui, la névarrane avait soif de découvertes exotiques.

Alors qu’elle quittait un sentier peu praticable pour le confort d’une route enneigée, Dam s’arrêta. Elle s’étira et reprit son souffle, le voyage était pénible, il fallait bien l’admettre. Toutefois, l’enfant bleu redoublait de détermination. La neige et le froid ne l’arrêteraient pas. Elle comptait bien quitter le Névarra, explorer Thédas et retrouver son frère disparu. Après toutes ces années, la mage s’interrogeait ; Léandre la reconnaitrait-il ? Et elle, reconnaitrait-elle l’enfant qui fut autrefois son meilleur ami ? Tandis que le ciel se noircissait, son esprit bouillonnait de questions en tout genre. Les deux frères et sœurs seraient-ils heureux de se revoir ? Ou se seraient-ils trop éloignés avec les années ? Peu importât. Dam n’abandonnerait pas avant de l’avoir serré une fois dans ses bras.

Soudain, des pas dans la poudreuse et un hennissement la tirèrent de ses questionnements silencieux. Elle se retourna brusquement, agrippa fermement son bâton, celui qu’Astrid lui avait offert pour son dix-huitième anniversaire, et fit face à une incroyable apparition.

Une femme gigantesque, grise et au crâne surmontée de cornes se détachaient du décor blanc. À ses côtés se trouvait un immense cheval de trait, une créature magnifique et robuste. La vision arracha une mine émerveillée à la voyageuse solitaire, mais elle dût reprendre contenance en vitesse. L’inconnue cornue lui envoya une bourse, Dam la rattrapa au vol, intriguée.

— Qu’est-ce que…

Avec grande précaution, la mage détacha le cordon qui maintenait la bourse fermée et découvrit un petit crâne squelettique de moineau. Vesta lui avait offert ce présent des années auparavant. Il s’agissait du premier conte que l’homme lui avait raconté au coin du feu ; l’histoire de l’oiseau arrogant.

— Oh Vesta…  

Un gloussement lui échappa, puis elle inspecta à nouveau la femme massive.

— Vous êtes impressionnante.

Une Qunari. Vesta lui avait parlé de ces créatures, ou plutôt de cette race robuste aux croyances et coutumes étranges. Et devant la beauté majestueuse qui se tenait devant elle, Dam oublia volontiers la haine des qunaris pour la magie. Soudain, elle ne craignait plus d’être tuée ou réduite en esclavage pour le compte de ces derniers. Elle appréciait plutôt la vue, folle qu’elle était.

— Pardon, ce n’est pas très polie de vous dévisager de la sorte mais… Attendez… Vous avez parlé de parasites ?  

Focalisée sur son inspection de la femme cornue, Dam avait écouté ses propos d’une oreille distraite. Par chance, l’enfant possédait une certaine intelligence et les liens entre le cadeau et les paroles de l’inconnue se faisaient sans difficultés.

— Vesta… Il vous a envoyé pour me protéger ? Par le Créateur, je lui avais pourtant dit que je m’en sortirais seule.  

Cet incorrigible conteur ne perdait rien pour attendre ! Toutefois, Dam lui pardonnerait sans doute, après tout il lui envoyait une femme à la fois belle et musclée. Rassurée, la mage abaissa son bâton et fit quelques pas en direction de l’inconnue. Son regard se perdait dans sa longue chevelure blanche, puis dans la grandeur de ses cornes sombres. Sa peau grise attirait également l’œil, quant à son regard brillant… Que le Créateur protégeât Dam de sa propre sensiblerie, car elle sentait ses joues rougir.

— Vous êtes vraiment… Vraiment très belle, ma dame. Je n’avais vu de Qunari avant, et je ne suis pas déçue de vous rencontrer ! Veltar m’a beaucoup parlé des gens de votre espèce, et les livres… J’ai lu quelques ouvrages sur votre culture, même si Vesta dit toujours qu’ils ne sont pas représentatifs de votre réalité. En tout cas, ils ont raison sur un point : vous êtes magnifique !
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Dam parle en #6666cc ; les souvenirs de Vesta s’expriment en #336699

Jeu 6 Mai 2021 - 22:50

Elvire
Elvire

 

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Ft. Dam Thor'Njall - 25 Frimnaire 9:40



Il n’y a pas que les flocons qui volent




Shanedan



Après avoir tremblé derrière son bâton, l’humaine se mua en une créature piaillant et s’émerveillant. Elvire était habituée à déclencher des émotions fortes, mais l’admiration n’était pas la principale. Cette pensée l’amusa, alors qu’elle s’inclinait poliment. Les enfants apprennent généralement à craindre ce qui est dangereux. Certains enfants sont toutefois dépourvus de ce bon sens. Elvire fut l'un de ceux-là, raison pour laquelle à présent elle se trouvait ici, en terre ennemie, à se battre pour récolter chaque miette d’informations qui permettront au Qun de sauver ces pauvres âmes égarées. Ce léger intérêt ne se lut pas sur le visage de marbre de la cornue qui continua placidement à écouter le déluge de mots.

"On peut toujours agir seul, effectivement."



Fut le seul commentaire que Dam obtint en réponse à sa tirade. Agir seul, mais au nom d’un Tout, toujours. Elle ne parla pas d’elle, ni des qunari, ni du Qun. C’était un point de sensiblerie qui était toujours délicat pour elle. La mercenaire était habituée à jouer son rôle, mais parfois, en son âme, elle peinait à dénigrer le Qun. Il était compliqué de minimiser l’importance absolue qu’avait sa foi. Evidemment qu’elle était magnifique. L’hissrad était issue d’une sélection minutieuse des siens au fil des générations. Puissance, agilité, dextérité, elle était issue d’une lignée faite pour l’art de la guerre. Il fallait cependant aussi tenir compte de son esprit. C’est pour cela qu’elle avait été éduquée et placée dans un rôle parfait où elle pouvait exceller et servir le Tout. Elle était tout de même curieuse de savoir quels livres basra qualifiaient de magnifiques les qunaris. En général, on ne trouvait rien de si élogieux dans la littérature de ces insipides êtres qui ne comprenait effectivement rien à l’essence de leur existence.

Au moins, la jeune femme avait la décence d’avoir conscience de son ignorance. C’était là un bon point qui étonna pour la seconde fois la qunari. Peut-être qu’après tout, cette mission ne serait pas un calvaire. C’est donc avec un optimiste tout retrouvé, que ne partageaient pas ses orteils glacés, qu’elle prit en charge la suite des évènements. Littéralement, faisant fi de toute bienséance élémentaire en matière de distanciation, elle saisit l’humaine par la taille. Dam n’était pas un petit modèle, disons même qu’elle était grande. Elle dut donc puiser dans quelques-unes de ses forces, mais ses biceps ne la trahirent pas et l’humaine se trouva propulsée sur la selle du cheval.  

"Profites-en pour te reposer un peu."



Tenant ses rennes dans ses mains, la créature cornue s’élança devant la monture. Elle l’encouragea de quelques claquements de langues contre son palais et l’animal suivi docilement la foulée souple de sa maîtresse. Il se mit donc à trotter, à foulées allongées, pour suivre la créature cornue qui s’était élancée à pas sautés en raison du manteau neigeux. Il existait plusieurs possibilités et elle devait rapidement choisir celle qui garantissait à sa cliente le plus de sécurité.

Le fait que la commanditaire adverse souhaite récupérer la jeune femme intacte lui laissait une marge confortable. Il semblait également inévitable d’être rattrapées par les deux mercenaires qu’elle avait repérés. Il fallait donc simplement qu’elle choisisse un lieu opportun. Une embuscade bien menée lui permettrait de s’en débarrasser à moindre frais. Après quelques temps, elle avisa ce qu’elle cherchait. Une vieille ferme en ruine, un endroit idéal pour camper en hiver. Elle dégagea la porte et vérifia la solidité des murs restants. Il serait sot de finir assommée sous une pierre. Cette vérification effectuée, elle fit entrer le cheval et sa cavalière. La créature cornue, peu loquace s’affaira rapidement.

Elle déharnacha la monture de gestes rapides et tendit ensuite une poignée d’herbes séchées à l’humaine qu'elle avait préalablement ramassées au sol.

"Bouchonne-le. Frotte bien partout pour le sécher, je te le confie. Je vais préparer le terrain."



Sur ses mots, elle quitta la ferme et ressorti dans la tourmente neigeuse. L’endroit était évident et attirerait les mercenaires. C’était là tout le but, à présent qu’elle s’était garantie un peu d’avance, elle allait pouvoir piéger la zone de manière optimale. La qunari y travailla avec acharnement et une fois satisfaite de son travail, regagna l’abri de la ferme. Il restait un morceau de toit, s’il était troué d’un côté, de l’autre il abritait encore la pièce. Il faisait froid, à chaque respiration naissait un nuage épais de buée. Elvire nota la présence de plusieurs vieilles poutres et morceaux de bois. Elle ramassa les objets et les plaçant dans le vieil âtre, après avoir observé la cheminée et s’être assurée de son état. Elle les alluma. Le feu fuma au début, en raison de l’humidité, puis dans le même mutisme, ressorti. Très bien, la fumée du feu se devinait parfaitement.

De loin, Dam put observer la qunari se positionner un peu plus loin, sur le flanc collineux. Deux silhouettes à cheval approchaient et mirent pied à terre avant de s’approcher. Lorsqu’ils furent près, marchant à côté d’un arbre, l’un d’entre eux fut pris dans un piège à collet. La corde qui piégea son pied l’envoya valser dans les airs et le suspendit littéralement à la lourde branche où le système avait été installé. Amateurs, siffla la qunari entre ses dents avant de décocher un tir sur la seconde silhouette. Le premier tir le toucha et tinta sur une armure métallique. Il esquiva le second tir qui se ficha dans la neige. Alors qu’il se précipitait à couvert, le troisième tir le faucha et son corps retomba dans le manteau neigeux pour y disparaître. La silhouette cornue couru dans leur direction alors que l’homme pris au piège se débattait et tentait de couper la corde à son pied, gêné par son armure et ses vêtements, il n’y parvenait pas.

Elle s’agenouilla près du corps, trifouilla un instant, puis se releva. Ce faisant, elle rangea la flèche à la pointe brisée dans son carquois.

"Qui t’envoie ?"

"Je n’ai pas à te le dire. Mais si tu me libères, je parlerais."

"Ah, rit-elle. As-tu pensé que j’étais sotte ? C’est ta dernière chance de répondre."

"Je partagerais ma prime, il y a beaucoup d’argent à se faire ! "



Le reste des mots fut emporté par une bourrasque. Les flocons énervés battaient l’air et s’écrasaient furieusement dans tout ce qu’ils rencontraient. La gorge de l’homme fut tranchée sans hésitation. Le flot rouge teinta la neige sous lui. La mercenaire fouilla avec application ses poches et étudia son équipement. Une fois cela fait, elle détacha le cadavre et l’empila avec l’autre derrière l’arbre. Elle revint vers la ruine et Dam. Ses cheveux étaient couverts de neige et elle s’ébroua pour chasser les flocons.

"Nous pourrons nous reposer ce soir. Ces deux-là étaient seuls et il n’y en avait pas dans les environs. La tempête de neige qui se lève est conséquente, personne ne viendra. Sois tranquille, donc. Ah. Et s’il subsistait un doute, j’ai trouvé leurs ordres."



Elle tendit un papier chiffonné à l’humaine, légèrement tâché de sang frais. Une fois cela fait, elle observa le pan partiellement ouvert, elle tapa la neige. Elle va finir de s’entasser ici, elle n’avait pas l’énergie de construire un mur de neige plus compact. Avec le feu, elles seraient assez au chaud. Il y avait assez de bois qui traînait pour bien des jours. Elles pourraient même être plutôt bien, songea-t-elle en défaisant sa lourde écharpe et ôtant son manteau pour les accrocher et les faire sécher. En tout cas, son cheval qui s’était posé dans un coin semblait de cet avis. Elle prit un sac dans l’un de ses sacoches et déposa une petite pile de céréale au sol que l’équidé s’empressa de venir manger.

Sous le manteau, la mercenaire portait une armure de cuir aux pièces de métal agencé. Elle ôta ses gants épais, puis elle frotta ses mains et les tendit vers le feu en souriant.  




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Mer 12 Mai 2021 - 14:32

Dam Thor'Njall
Dam Thor'Njall

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« 25 Frimmaire 9 : 40 || PV. Elvire »

La présence de la femme Qunari chassa la froideur hivernale et les tremblements de la névarrane. Soudain, le gel ne disposait plus d’emprise sur elle ; seule la gigantesque créature était digne de son attention. Accrochée à son bâton, Dam continuait de la détailler sous tous les angles. L’inconnue gardait le silence, elle parlait peu et ressemblait à une statue sans émotion. D’un coup de poing, elle pourrait sans doute assommer un humain normal et briser des nuques si l’envie lui prenait. Une telle force guerrière fit frémir Dam, et pourtant elle continuait d’admirer cette étrange qunari.

Vesta n’avait pas envoyé n’importe quel grouillot pour la protéger, il fallait l’admettre.

D’un coup, l’archère tira la mage de ses pensées. Elle la saisit par la taille et la plaça sur son cheval sans peine. Quelle force. Dam ne put s’empêcher de glousser, puis ses mains glissèrent dans l’épaisse crinière de la monture afin de s’y accrocher. Astrid ne lui avait jamais appris à monter à cheval, seul Vesta lui avait administré quelques cours dans le plus grand secret. Et cette chevauchée lui rappelait ses tentatives sur le poney des amis du vieillard, un petit quadrupède renommé Squelette par les soins de l’enfant.

La course ne s’éternisa pas, et une ferme en ruine accueillit la femme qunari, son cheval ainsi que la passagère déboussolée. Dam se savait entrainer dans une histoire qui la dépassait, en particulier lorsque sa « sauveuse » l’abandonna entre les planches tremblantes pour préparer un piège. La mage ne discuta pas les ordres de la qunari, au contraire elle s’empressa de bichonner sa monture avec la poignée d’herbes séchées tendues.  

— Toi, tu as la chance d’avoir une maîtresse qui t’aime.

Une fois le cheval séché, Dam osa sortir la tête de la cabane pour admirer la qunari en pleine action. Malheureusement, elle rata une bonne partie du spectacle. Lorsque son regard croisa celui l’inconnue, deux cadavres reposaient dans la neige. À nouveau, le corps de la mage fut traversé par un frémissement d’anticipation. Que le Créateur lui vînt en aide, elle n’avait pas encore quitté le Névarra et pourtant une femme d’exception lui tapait déjà dans l’œil.

La mercenaire passa un instant au cœur de la tempête, Dam en conclut qu’elle fouillait les cadavres pour en apprendre davantage ou trouver quelques pièces. Les morts n’avaient pas besoin d’argent, hors du Névarra, le respect des corps inertes laissait à désirer. Toutefois, la mage s’abstînt de tout commentaire pour ne pas vexer sa sauveuse. Elle se contenta d’adresser une prière au Créateur afin qu’il prît soin de l’âme des assassinés.

Dans la foulée, la qunari la rejoignit. Son visage affichait une certaine indifférence, signe que la mise à mort de leurs poursuivants n’ébranlait pas sa morale. Dam entrouvrit les lèvres pour la questionner, mais cette dernière la réduisit en silence en lui tendant un morceau de papier malmené par le temps et les flammes.

— … Hm…

Elle connaissait ce dialecte, reconnaissait des expressions purement névarranes mais le commanditaire n’avait laissé aucun indice sur son identité.

— L’écriture me rappelle celle de ma maîtresse, c’est amusant.

Après une rapide inspection qui ne lui apporta rien de plus, Dam glissa le morceau de papier entre les fourrures qui couvraient sa peau, puis elle s’installa aux côtés de la qunari. À nouveau, la névarrane détailla les muscles et l’armure de l’inconnue. Tout en cette femme suintait la force, la droiture et la violence. Les écrits décrivant les qunaris comme des buffles musclés n’avaient pas complètement tort, même s’il serait réducteur de les nommer « buffles ».

Sans aucune manière, Dam se glissa jusqu’à la Qunari puis se redressa légèrement afin d’effleurer ses cornes. Elles pouvaient sans doute empaler un homme, un elfe et peut-être même un nain.

— … Hm… Je croyais que les Qunaris restaient dans leurs terres ? Oh, à moins que vous ne soyez…

La nécromancienne se rassit brusquement sur la poudreuse, fouilla sa mémoire pour y retrouver le terme exact tandis que ses sourcils se fronçaient.

— Hm… Comment dit-on déjà… Vesta m’en a pourtant déjà parlé…

Euréka !

— Un Tal-Vashoff ! C’est ça ? C’est ainsi que l’on appelle ceux qui abandonnent l’idéologie du Qun ?  

La femme gigantesque suscitait son intérêt et réveillait sa curiosité enfantine. Dam pourrait l’interroger toute la nuit, rester éveillée malgré la fatigue dans le seul but d’apprendre auprès de l’archère. Elle se souvenait d’une dizaine de pages dédiées aux qunaris dans les livres de Vesta, toutefois elle en saurait davantage auprès d’une bouche que dans le jaunissement d’ouvrages oubliés.

— Comment dois-je vous appeler ? Et comment Vesta vous-a-t-il trouvé ? Je sais qu’il était grand voyageur autrefois, mais il ne m’a parlé d’amis chez les Qunaris. Il paraît que vous détestez la magie, mais ça ne vous dérange pas d’escorter une nécromancienne ? Habituellement, les inconnus nous fuient et nous attribuent bien des horreurs. Même pour les autres humains, les miens et leur savoir représentent une perversion ou un danger.  

Dam esquissa soudain une grimace, si Astrid la voyait ainsi, à assommer sa sauveuse sous une myriade de questions elle lui servirait un regard noir et une réplique peu aimable.

— Excusez-moi pour ma… curiosité exacerbée, je conte beaucoup d’histoires mais je n’ai jamais entendu de légendes qunaris, cela m’intrigue.  
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Dam parle en #6666cc ; les souvenirs de Vesta s’expriment en #336699

Mer 12 Mai 2021 - 23:58

Elvire
Elvire

 

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Ft. Dam Thor'Njall - 25 Frimnaire 9:40



Il n’y a pas que les flocons qui volent




Peut-on tuer par avalanche de mots ? L’expérience est en cours.



"La calligraphie n’est pas très relevante. Ce qui l’est, c’est que c’est bien après toi qu’on en a et que je ne me suis pas trompée. "



Elle n’insista pas, cela n’aurait pas servi son dessein de discrétion. La jeune femme ne devait pas se douter de l’identité réelle du commanditaire, cela lui avait été demandé. Elle tâcherait de faire en sorte que cet état de fait demeure. Cela ne faisait pas partie de ses priorités, mais elle avait compris que ce n’était pas qu’un simple détail lors de sa discussion avec son propre employeur.

"Je vais tâcher de répondre à toutes tes questions, tu ne t’en prends qu’à toi si j’oublie des éléments…"



La créature posa ses gants sur la pierre de l’âtre, à l’écart du feu. Elle étendit son manteau et son écharpe de manière à leur permettre de sécher au mieux. Ce faisant, elle commença sa réponse au flot de questions qui venait de l’ensevelir. Elle ne s’offusqua pas de la curiosité pour ses cornes et ignora le geste invasif.

"Tu as raison de dire que je ne suis pas une suivante du Qun, mais ce sera plutôt Vashoff. Cela signifie que je n’ai aucune rancœur ou animosité contre mon ancienne patrie. Je me contente de vivre ma vie paisiblement parmi vous, comme n’importe qui. Je n’ai aucune velléité politique ou rebelle. "



La qunari acheva sa manœuvre en poussant le reste de neige qui gênait leur petit espace sec. Une fois cela fait, elle ôta littéralement ses bottes qu’elle plaça près de l’âtre qui semblait tout à fait fonctionnelle après ces minutes de combustion. Une chance que la ferme ne soit pas totalement en ruine et leur offre un abri plus ou moins étanche, au moins près de cet âtre. Une idéologie, voilà une terminologie bien barbare, mais peu étonnante, songea-t-elle. Elle ne commenta pas et continua la présentation. Il était normale qu'elle veuille en savoir plus sur elle, aussi ne se fit-elle pas désirer.

"Je me nomme Elvire. Cela dit, tu peux m’appeler comme tu le souhaites. Concernant ton protecteur, je ne suis pas son amie, c’est simplement un employeur. Je lui ai été recommandée, mais je ne sais pas par qui. C’est lui qui est venu me trouver. Vous avez eu de la chance que je me sois aventurée si loin, usuellement je ne viens pas sur les terres névarranes. Pour la magie, je n’ai pas peur de toi. Et toi ? As-tu peur de moi ? Après tout, ne sommes-nous pas des monstres qui ne désirons qu’esclavager et piller vos terres ? Il faut toujours regarder au-delà des rumeurs et croyances populaires. Je ne t’en veux pas, et après tout, vu la route qui nous attend, tu auras l’occasion de mieux me connaître pour ce que je suis. Éventuellement."



Aurait-elle dû dire que cette jeune dame perspicace avait raison ? Oui, après tout, elle pourrait bien l’égorger dans son sommeil et brûler son corps. Personne ne saurait rien de ce qu’il était advenu et elle aurait déjà empoché une partie de sa prime. C’aurait été gagnant, gagnant… pourtant, Elvire voyait beaucoup plus loin que cela et ses calculs savants sauvaient pour l’instant la fragile vie de l’humaine.  

Elle ôta ses armes et armures de gestes habitués. Une fois les lanières délassées, la cuirasse décolla de ses épaules, révélant une cotte de maille argentée.

"Mets-toi à l’aise, on va passer la nuit ici, récupérer et sécher. "



Ce disant, elle fit glisser le manteau de métal par-dessus sa tête, s’embêtant légèrement à lui faire passer ses cornes. Une fois cela fait, subsistait un habit épais et laineux, mais qui laissait entrapercevoir ses courbures féminines. Elle délia ses cuissardes et finalement s’étira de tout son long une fois l’armure totalement ôtée. C’était jouissif de ne plus sentir le poids peser sur son dos. Ah, l’âge la rendait de plus en plus rigide et il subsistait toujours sa stupide sensibilité articulaire à l’humidité.

Elle sortit de ses sacoches une petite gamelle métallique qu’elle remplit de neige et qu’elle posa à proximité du feu pour la faire fondre et sortit quelques denrées alimentaires. De modestes galettes séchées et grasses, contenant viande séchée et céréales, ainsi que de petites baies rouges acidulées, le goût n'était pas exceptionnel, mais elles étaient nourrissantes. Elle en tendit à sa protégée, puis se saisit d’une flasque qu’elle déboucha et porta à ses lèvres. L’alcool puissant fut avalé par quelques gorgées avides. Immédiatement, une sensation de feu parcouru son corps. Ah, voilà, à présent, elle se sentait tout à fait bien. Tout comme les galettes, la flasque fut partagée et tendue à Dam. Après avoir passablement parlé, elle se contenta de mâchonner ses galettes en observant un trou naissant sur sa chaussette en laine. Fichtre, il allait falloir recoudre cela.



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Mar 18 Mai 2021 - 11:52

Dam Thor'Njall
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« 25 Frimmaire 9 : 40 || PV. Elvire »

En dépit de son assise, la Qunari demeurait impressionnante. Dam se savait irrémédiablement attirée par cette femme à la peau étrangement rugueuse et aux cornes prononcées. Elle la détaillait, l’inspectait sous toutes ses coutures sans aucune tenue ; si Astrid la voyait ainsi, elle lui flanquerait une tape sur le crâne et un commentaire peu avenant. La mage se rendit compte de son comportement intrusif à retardement, l’image de sa mère adoptive lui rappela les bonnes manières et la força à prendre ses distances. Courroucer sa sauveuse n’était décidément pas un bon calcul, en particulier lorsque cette dernière pouvait lui briser la nuque d’un geste.

Dam s’installa à bonne distance de la grande guerrière, bien qu’elle restât près du feu pour profiter de sa chaleur. Ses gants tombèrent à ses côtés, et la névarrane poussa un long soupir de contentement lorsque les flammes effleurèrent sa peau gelée. Cette bicoque abandonnée tombait à point nommée !

Et tandis qu’elle réchauffait son corps meurtri par la morsure de l’hiver, la Qunari répondait sagement à toutes ses interrogations. La mage se prit à nouveau à l’observer, la dévisager afin de remarquer ses particularités, les défauts de ses traits et la beauté glaciale de son expression. Elvire, puisqu’elle affirmait se nommer ainsi, paraissait inaccessible ; au-dessus des considérations terrestres et des hommes qu’elle venait pourtant d’assassiner. Dam trouvait son inexpressivité fascinante, dérangeante et légèrement terrifiante, mais fascinante avant tout.

— Elvire.

Contrairement à son homologue solitaire, la mémoire de la névarrane s’avérait imparfaite. Elle oubliait bien des choses, des détails parfois primordiaux et n’écoutait que d’une oreille discrète les enseignements de ses professeurs. Ce soir, elle faisait preuve d’une étonnante concentration et se devait donc de répéter les informations clés offertes par la Qunari.

— Vashoff. Employée par Vesta. Qui ne déteste pas la magie.

Un grand sourire illumina son visage pendant qu’elle saisissait les galettes tendues par Elvire. Les jours à venir s’annonçaient mouvementées, toutefois la mage s’en accommoderait volontiers.  Les hommes lancés à ses trousses ne l’effrayaient guère, car rien ne l’empêcherait de retrouver son frère. De plus, la compagnie de la guerrière cornue lui assurait une protection bienvenue. Dam se savait puissante, mais pas invincible ; contre une armée déterminée, même ses plus incroyables sorts ne suffiraient guère.

Elle acceptait donc la présence d’Elvire avec enthousiasme, même si cette dernière ne semblait pas loquace. En dehors des réponses qu’elle donnait aux questions de l’enfant émerveillée, elle parlait peu.

— Donc… commença la mage en saisissant la flasque d’alcool… Vous êtes une mercenaire ? Vous devez avoir beaucoup d’employeurs en ces temps troublés.

Astrid détestait les vivants et leurs querelles pathétiques pour le pouvoir. Elle haïssait la politique et elle avait tenu sa fille adoptive loin des conflits pour la protéger des vanités humaines. Dam connaissait peu le monde qui l’entourait, toutefois elle n’était pas dénuée de toutes informations. Avant de quitter la Nécropole, la mage s’était renseignée sur les évènements récents. De plus, la mort – ou plutôt l’assassinat – de la Divine avait secoué Thédas tout entier.

La situation en dehors des cimetières était désastreuse, en particulier pour les mages.

— Oh, Dame Elvire, n’hésitez pas à m’arrêter si je deviens trop intrusive ou curieuse à votre sujet. Mes mauvaises manies ont la vie dure, toutefois elles ne doivent pas interférer avec…

La mage chercha ses mots dans le plafond pourrissant de la ferme, Astrid lui avait pourtant répétée les mêmes tournures de phrases si souvent, au moins une bonne centaine de fois.

— … Avec… Tout ceci.

Pour conclure son explication brumeuse, Dam trempa ses lèvres dans la flasque d’alcool puis la rendit à sa propriétaire légitime.

— Habituellement, je fréquente les morts alors… Ils passent rapidement l’éponger sur mes divagations.

Dam étouffa un gloussement nerveux, en dehors du Névarra la population appréciait rarement les plaisanteries quant à leurs défunts.  
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Dam s’exprime étrangement en #6666cc
Les souvenirs de Vesta sont représentés en #336699

Mar 18 Mai 2021 - 22:47

Elvire
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Ft. Dam Thor'Njall - 25 Frimnaire 9:40



Il n’y a pas que les flocons qui volent



 Ataash varin kata

 

"C’est exact, par définition, je loue mes services. Eh, oui, le travail de manque pas."



La situation actuelle lui simplifiait clairement la vie. Il justifiait sa présence à peu près n’importe où et lui permettait de se frayer un chemin dans bien des milieux. Cette expédition en était la preuve. Un nécromancien névarran n’aurait pas fait appel à une qunari comme elle si la situation était aussi tendue et les effectifs aussi réduits de pare et d’autre.

"Je vais t’arrêter pour une chose…."



Le regard jaune se braque sur l’humaine, intense.

"Tu laisses tomber le Dame et les fioritures. Je n’ai pas l’habitude qu’on me cire les bottes comme ça. Donc tu as intérêt à me tutoyer et m’appeler par mon prénom, sinon ça ne servait à rien de me le demander."



Les yeux se plissèrent légèrement et sa bouche s’orna d’un sourire amusé après cette déclaration énoncée de sa voix grave.

"Pourquoi fréquentes-tu si souvent les morts ? Je suppose que leur présence doit être reposante, mais je n’ai jamais songé à rester en leur compagnie. Il faut dire que ce n’était pas du tout mon travail. Je vivais dans un monde où chaque chose avait un rôle précis et ma tâche était de me battre. Rien à voir avec ceux qui prennent soin des décédés. J’ai entendu beaucoup de choses sur les vôtres qui m’ont eu l’air très extravagantes. En tout cas, tu ne ressembles pas à une créature livide, habillée sombrement, qui fait des drôles de choses avec des cadavres. Beaucoup d’humains ont peur de vous, je pense, pour inventer des histoires aussi glauques. C’est comme pour les qunari, on dit vraiment des choses absurdes sur notre compte."



Elle frotta ses mains sur ses genoux, pensivement.

"Bon, je vais préparer le lit. On a intérêt à bien se reposer pour la suite. Tu dois être fatiguée."



La petite avait fuit vaillamment et la qunari se doutait que sa présence qui changeait désormais son quotidien lui permettrait de se laisser enfin aller à un peu de repos. Elle sortit de la sacoche de sa selle une épaisse couverture qu’elle disposa sur le sol. Elle la tapota ensuite, invitant de faite la jeune femme à s’installer.

"Enlève tes frusques humides et mets-toi là-dedans contre le feu. Il faut que tout sèche, toi comprise. Je vais monter la garde en premier, installe-toi."



Elle reprit une rasade et ajouta.

"Je ne regarderai pas, promis."



Elle se voulait rassurante et savait que les demoiselles humaines étaient souvent pudiques. Un mot qu’elle avait découvert avec eux. La qunari aurait pu se promener nue tant son corps lui importait peu. La seule raison de son habillement était de répondre à des normes et surtout une question d’efficacité. Après tout, son corps enduit d’un vitaar puissant était aussi bien protégé qu’avec le fer d’un plastron. Elle sourit en pensant aux drôles de coutumes humaines. D'ailleurs, elle commençait à avoir sérieusement chaud. La poutre brûlait avec vigueur et d'épaisse braises rougeoyantes habitaient désormais l'âtre. Il faisait bon. Le cheval renâcla et secoua sa lourde tête. Les yeux mi-clos, l'animal semblait apprécier lui aussi le confort du lieu. Elle lui adressa un sourire tendre.

Après cela, elle décida d'ôter son pull pour ne garder que son haut léger et traditionnel. Il s'agissait de deux bandes de tissus qui masquaient sa poitrine et s'y croisaient. L'air frais fut à la fois vivifiant et bienvenue sur ses bras nus, ainsi que son ventre. Elle sentit ensuite la chaleur douce qui irradiait du feu caresser sa peau. C'était mieux ainsi. Elle se leva et alla dans un angle de la salle, légèrement enneigé. Elle prit une poignée blanche entre ses mains, elle frotta ensuite vigoureusement son corps. Une petite toilette était un luxe qu'elle pouvait se permettre. Elle commençait à sentir le bouc et c'était une chose qu'elle détestait et cachait toujours derrière des parfums suaves. Une fois cela fait, elle retourna vers le feu et renversa l'eau bouillante dans une gourde avant de la remplir à nouveau, continuant ainsi à refaire son stock d'eau pour le voyage. Ce faisant, elle veilla à ne pas prêter d'attention à l'humaine pour lui laisser un peu d'intimité.

Exemple de la tenue traditionnelle qu'elle porte:




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Lun 24 Mai 2021 - 9:39

Dam Thor'Njall
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« 25 Frimmaire 9 : 40 || PV. Elvire »

De cette rencontre inattendue, Dam ne savait que penser. À ses côtés, la qunari paraissait indéchiffrable. Et à bien des égards, son visage impassible rappelait celui d’Astrid Thor’Njall. La mortalitasi ne laissait personne s’approcher d’elle, comprendre ses pensées ou son opinion des choses diverses de la vie. Elle affichait une indifférence constante et troublait la plupart de ses interlocuteurs par la froideur de son regard clair. Hormis sa fille adoptive, personne ne pouvait se vanter de voir son étincelant sourire ou de connaître sa tendresse. « Personne de vivant » ajouta silencieusement la mage tandis que la guerrière plongeait ses orbes intenses dans les siennes.

À nouveau, le corps de la mage fut secoué par des frémissements d’excitation. En présence d’une pareille stature, Dam se sentait toute chose. Vesta se moquerait sans doute d’elle s’il assistait à la scène ; par la grâce du Créateur il restait bien sagement à la Nécropole.

— Soit, Elvire, nous ferons comme vous le préférez.

Bien qu’elle s’efforçât de cacher son trouble, la nécromancienne ne savait sur quel pied danser. La compagnie de la Qunari ne la dérangeait pas, au contraire elle la rassurait et rendait son voyage moins morose, toutefois son envie de balayer les codes rendait sa partenaire nerveuse. Dam souhaitait faire bonne figure, ne pas courroucer la guerrière bien aimable mais elle connaissait ses faiblesses. Loin de disposer des verves acides ou intelligentes de sa mère adoptive, la métissée se haïssait lorsqu’elle devait tenir une discussion. Seule, elle riait de tout son saoul, partageait ses histoires avec les morts et nul ne lui lançait de regards réprobateurs ou de piques acérés. Les palpitants pardonnaient moins facilement que leurs homologues décédés.

Dam ravala sa salive, tira un morceau de viande séché de sa sacoche puis le mâcha avec appétit.

— C’est mon métier !

La jeune femme bomba le torse et avala les restes de sa viande en vitesse. Elle s’empressait afin d’apporter une réponse plus claire à son homologue cornue.

— Au Névarra, nous prenons soin des morts et nous les honorons chaque jour. Ceux que nous avons perdus ne méritent pas d’être oublié, brûlé ou jeté dans la terre sans considération… Tous ceux qui ont disparus ont un jour été, nous nous devons de respecter leur mémoire et le corps que le Créateur leur a offert.

Tandis qu’elle exposait avec enthousiasme sa vision des rites funéraires, Dam entortilla ses doigts les uns aux autres. D’après Astrid, les autres nations craignaient leur façon d’être par méconnaissance ou stupidité. Les étrangers se moquaient de leurs traditions et tentaient de les détruire en insultant les névarrans de nécrophiles immondes, de mages du sang. Pour eux, le Névarra n’était pas mieux que Tévinter, une comparaison qui agaçait nombre de ses confrères. Ils ne comprenaient pas car ils ne vivaient pas sur leur terre, et parce que la mort les effrayait. Et si seulement le reste de Thédas ouvrait les yeux, il trouverait bien plus de noblesse dans leur amour des morts que dans leur manière peu habile de traiter les défunts.

— Même morts, nous pouvons servir aux vivants et nos anciens peuvent nous guider afin de prospérer. La mort n’est pas une fin, ce n’est qu’une étape sur le chemin que le Créateur a imaginé pour nous.

Dam se perdait dans ses souvenirs, cette discussion la ramenait des années auparavant, lorsqu’elle était jeune et mal-aimée des autres enfants et mages. Longtemps la petite fille avait souhaité leur échapper, quitter l’école de magie pour retourner auprès des siens. Et puis Astrid était entré dans sa vie, comme Andrasté le fît des siècles auparavant pour éclairer le monde de sa sagesse.

Mais pendant qu’elle s’égarait dans ses visions nostalgiques, Elvire ne perdait pas le nord et la tire de ses pensées. La Qunari sortit une épaisse couverture de sa sacoche, et la disposa dans leur petit abri. Dam la regarda sans bouger, craignant de l’importuner dans ses préparatifs. Puis elle lui obéit docilement et s’installa sur la douce couverture. Et à peine comprit-elle les ordres de la femme cornue que cette dernière se débarrassa de ses vêtements épais.

— Par Andrasté.  

Elle écarquilla les yeux et, en dépit de la bienséance qui lui intimait la discrétion, admira le corps presque entièrement dévêtue de sa camarade. Des rougeurs colorèrent ses joues tandis qu’elle détaillait les courbes tranchées et musclées d’Elvire. La guerrière cornue était bien plus impressionnante ainsi, car elle exposait sans pudeur sa beauté et la force de son éducation.

Dam ne parvint à détourner son regard qu’au prix de nombreux efforts et d’une petite voix intérieure qui répétait sans cesse : « De telles manières ne sont pas dignes d’une future Mortalitasi, comprends-tu, ma chère ? ». Et ainsi, la mage se dévêtit à son tour. Elle retira la cape qui couvrait ses épaules et son dos, se débarrassa du manteau imprégné d’humidité, de ses bottes recouvertes de neige et finalement se résigna à enlever pantalon et les deux pulls en laine confiés que Vesta.

Elle s’enroula dans la couverture puis se sentit soudain idiote et prude. Plus jeune, elle courait dans les couloirs de l’école sans atours et faisait rire les filles en montrant son fessier à la lune. Dam n’était pas de ces princesses droites et sages.

— Ça ne me dérange pas, vous savez !

Pour expliciter ses propos, ses mains abaissèrent la couverture afin de découvrir ses épaules métissées, dont l’une marquée d’un tatouage dorée.

— Enfin… Enfant, je courais dans toute la maison avec mon frère, et nous étions… plus ou moins vêtus. Et lorsque j’ai rejoint l’école de magie, nous dansions toutes nues avec les filles de mon dortoir.
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Dam s’exprime étrangement en #6666cc ; les souvenirs de Vesta s’expriment en #336699

Jeu 17 Juin 2021 - 18:39

Elvire
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Ft. Dam Thor'Njall - 25 Frimnaire 9:40



Il n’y a pas que les flocons qui volent




Celui qui écoute entend, mais il ne suffit pas d’entendre pour comprendre.



"Enfant, on pense bien souvent différemment, mais il bien que tu ne te gênes pas. Sur les routes, il vaut mieux être pragmatique."



La cornue se saisit d’une vieille poutre et la plaça dans l’âtre de manière à faire sécher le bois et l’avoir sous la main pour alimenter le feu plus tard. Elles en avaient pour plusieurs jours au besoin. Avec un peu de chance la neige cessera de tomber et elles pourraient reprendre la route demain. Ce serait préférable au cas où d’autres avaient été envoyés. Ce n’était pas une chose certaine, de ce qu’elle avait compris, Dam était une chose précieuse à ramener. Il ne serait pas stratégique d’envoyer une horde à ses trousses. Une fois quelles seraient entrées plus profondément en terre orlésienne et quitté la frontière névarrane la pression s’atténuerait.

Les yeux jaunes de la cornue se posèrent sur la jeune femme. Sera-t-elle comme un oiseau migrateur ou ce périple sera-t-il plus définitif ? La vraie question, finalement, c’était qu’elle s’était mise dans une position inhabituelle. En temps normal, elle n’aurait jamais prêté son aide à une saarebas en fuite. Elle avait besoin d’argent, c’était une chose certaine, pour assurer son autonomie, elle devait travailler comme simple mercenaire régulièrement. Pourtant, en règle générale, elle aurait plutôt été du genre à trancher la gorge d’un mage hors de contrôle. Pas toujours bien sûr, mais contrairement aux basras sans magie, eux représentaient un risque. Auparavant, elle savait que les templiers se chargeaient de cette question épineuse. Actuellement, en raison du chaos, de l’inquisition… les cercles de mages maigres remparts contre leur inconséquence étaient tombés.

Voici une période bien sombre qui s’annonce pour ce monde et ils en sont les seuls responsables. Peut-être serait-il possible de convaincre des personnes comme elle du bienfondé du Qun ? Elle n’était pas vidathiss. C’était là toute la différence. Sa réflexion reflua doucement derrière les voiles et elle ferma cette porte sans sourciller. Elle alla se placer vers son équidé et s’enroula dans son manteau pour passer la nuit. Elle gardait ses armes à portées de main, toujours. Les pièges dehors étaient placés et le cheval réagirait si quelqu’un approchait. Il était important de se reposer avant de repartir.

Une dernière fois, elle laissa couler son regard sur la chevelure brune de la saarebas. Tu ne vis que pour l’existence de ma couverture et préserver ma mission, songea-t-elle, fataliste. Evidemment, nul ne mettrait en doute son appartenance au Qun sachant qu’elle aidait de sa pleine volonté une saarebas en fuite. L’innocence de cet oiseau était tout de même troublante. Il faudra que je l’étudie de manière approndie, conclut-elle.

Son cheval posa son chanfrein contre l’une de ses cornes et oscilla doucement sa lourde tête pour se gratter. Elle flatta ses naseaux, puis ferma les yeux. Demain serait un jour nouveau et elle avait hâte de s’enfoncer plus au sud pour quitter ces contrées trop humide et froide. Bien qu’habituée à ces conditions, elle n’avait jamais aimé la pluie et le froid. Peut-être rêverait-elle du soleil aux côtés de ce feu, bien au sec dans cet abris de fortune.





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Dim 20 Juin 2021 - 11:28

Dam Thor'Njall
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« 25 Frimaire 9 :40 || PV. Elvire »

Une femme bien énigmatique accompagnerait Dam jusqu’à la frontière du Névarra. Dans la précipitation, Vesta lui avait fourni une qunari étrange et mystérieuse, belle et assurée. La nécromancienne ne savait que penser d’elle, de ses paroles à la fois sages et objectives, et de son physique si particulier. Malgré toute leur bonne volonté, ses yeux ne pouvaient se détacher des bras musculeux, de la peau grise et de ces cornes entortillées. Par le Créateur, si l’enfant avait su plutôt… Elle serait partie à la conquête du monde des années auparavant.

Toutefois l’heure ne s’accordait pas aux regrets et au papillonnage. Dam fatiguait, après un tel enchainement d’émotions le poids du monde retombait sur ses épaules et elle sentait la couverture l’appeler de ses vœux. Le sommeil tentait de recouvrer son emprise sur elle, et il fallait bien lui céder.

Demain serait un autre jour, une nouvelle occasion d’échanger avec la qunari et de comprendre sa façon si singulière d’agir. La nécromancienne connaissait les principes de sa doctrine, mais elle avait hâte d’en apprendre davantage. Alors, si la guerrière qui l’accompagnait acceptait de révéler quelques-uns de ses nombreux secrets, Dam imaginerait de nouveaux récits et contes à proposer aux passants. La présence d’une bête cornue attirerait bien des hommes et femmes, la mage n’en doutait pas un seul instant.

— Dormez bien, Elvire.

À son tour, l’enfant métissée se blottit dans les couvertures et ferma les yeux. Le crépitement du bois la guida jusque dans ses rêves, tandis que la nuit s’écoulait doucement en dehors de la cabane abandonnée.

Au lever du jour, Dam bondit hors de son petit sanctuaire. Elle récupéra ses affaires en vitesse, s’habilla en hâte et quitta la bicoque en bois pour prendre un bain d’air frais. Les premiers rayons du soleil éclairaient les lointaines collines, se frayaient un chemin hasardeux entre les branches des arbres et la nuit glissait peu à peu dans l’oubli. Le ciel se peignait d’un doux mélange entre le rose et l’orange. La mage apprécia la vue un instant ; le monde des palpitants lui apparaissait alors dans toute sa splendeur, d’une beauté qu’Astrid ne comprenait pas.

Sa tutrice… Si seulement elle ne s’était pas opposée aussi violemment à son départ, la nécromancienne n’aurait pas fui telle une voleuse. Il était trop tard à présent ; trop tard pour regretter, trop tard pour se retourner. Elle ne rentrerait pas sans son frère, Vesta lui avait fait promettre. Ses doigts se resserrèrent contre ses fourrures, puis Dam prit une grande inspiration puis se glissa à nouveau entre les pans de bois.

Il était temps de reprendre la route.

Avec une élégance mesurée, l’enfant se coula jusqu’à la qunari et son massif compagnon. Et tandis que son regard s’attardait un instant sur le cheval aux muscles prononcés, elle songea qu’un partenaire de voyage ne serait pas de trop. Elle chercherait une monture, une fois la frontière franchie, avec l’argent fourni par Vesta elle pourrait sans doute s’en fournir une.

Toutefois, elle ne quitterait pas le Névarra sans une guerrière à la peau grisâtre. Dam devait réveiller sa gardienne, mais comment procéder ?

— Hm… Hm hm…

Après une hésitation, la nécromancienne se pencha sur sa compagne de voyage et souffla doucement sur son visage. Lorsqu’elle était enfant, Astrid lui murmurait quelques mots et terminait ainsi afin de la tirer tendrement de son sommeil.

— Elvire ? Il faut vous réveiller, ma Dame. Le temps des rêves est fini, une nouvelle journée de dur labeur nous attend, vous et moi.

Plus les yeux de la mage admiraient la qunari, plus il devenait difficile de résister à une envie ; celle de glisser sa main dans la chevelure blanche et d’apprécier leur douceur. Dam se mordit les lèvres pour ne pas céder à ses désirs, un tel geste ne serait pas correct.

— Si vous ne vous réveillez pas, je serais obligée de sévir.
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Dam s’exprime étrangement en #6666cc ;
Quant aux souvenirs de Vesta, ils apparaissent ainsi #336699.
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