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Lemia Ethnoryal
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
Pourquoi était-elle venue jusqu'ici ? Elle avait risqué sa vie juste pour venir en haut de cette foutue montagne, et dans quel but, au juste ? Il n'avait visiblement pas besoin d'elle, ni de qui que ce soit d'autre. Elle fulminait encore plus intérieurement qu'extérieurement. Elle avait l'impression d'avoir perdu un temps précieux pour rien. Pourtant, en temps normal, ça ne la dérangeait pas de se battre et d'aider les gens pour un pauvre grain de riz symbolique. Mais là, ça la mettait en rage. Et sa réaction l'énervait encore plus. Lui faire la morale ? C'était ça, pour lui ? Son regard se fit plus froid encore, les paupières plissées malgré le tiraillement de sa blessure.
- Je te fais la morale ? Est-ce que tu réalises que ça fait des mois que je te crois mort ? Pour ce que j'en savais, tu aurais pu juste avoir essayé de te lever et avoir terminé ta vie dans une ruelle sordide de Kirkwall. Et tout ce que tu me lâches, c'est que tu voulais couper les ponts ? Tu te rends compte que sans toutes ces foutues affiches, je ne saurais même pas que tu es en vie ? Est-ce que tu en as quelque chose à foutre, au moins ?
Elle sentit ses ongles s'enfoncer dans ses paumes et lutta autant qu'elle le pouvait pour desserrer les poings. Ça ne valait pas la peine de se faire mal pour ça. À quoi bon, de toute manière ? S'il avait trouvé si simple de disparaître du jour au lendemain sans même penser à lui faire savoir qu'il était vivant, c'est qu'elle aurait dû le laisser tout seul dans sa montagne. Ce n'était pas comme s'ils étaient proches avant tout ça, de toute manière…
- Tss.
Ça l'énervait. Ça l'énervait d'autant plus qu'elle ne pouvait s'empêcher de se sentir blessée et qu'elle ne supportait pas la sensation qui lui serrait la gorge. Elle détourna le regard, refusant de reposer les yeux sur lui. Il lui tapait sur les nerfs. Est-ce que c'était une crise de jalousie égoïste de ne pas vouloir se voir reléguée au rang de chose dont on se débarrasse dès qu'on commence à aller mieux ?
- On s'en fout, c'est qu'un peu de sang. Tu me soûles, bougonna-t-elle en croisant les bras.
Mais elle ne bougea pas. Elle était trop épuisée pour se remettre à crier ou pour le repousser. Ça ne changerait rien, au final. Elle était venue pour rien, autant repartir avec moins de sang sur le visage. Ça serait toujours ça de pris, à défaut de comprendre tout le reste.
- Je te fais la morale ? Est-ce que tu réalises que ça fait des mois que je te crois mort ? Pour ce que j'en savais, tu aurais pu juste avoir essayé de te lever et avoir terminé ta vie dans une ruelle sordide de Kirkwall. Et tout ce que tu me lâches, c'est que tu voulais couper les ponts ? Tu te rends compte que sans toutes ces foutues affiches, je ne saurais même pas que tu es en vie ? Est-ce que tu en as quelque chose à foutre, au moins ?
Elle sentit ses ongles s'enfoncer dans ses paumes et lutta autant qu'elle le pouvait pour desserrer les poings. Ça ne valait pas la peine de se faire mal pour ça. À quoi bon, de toute manière ? S'il avait trouvé si simple de disparaître du jour au lendemain sans même penser à lui faire savoir qu'il était vivant, c'est qu'elle aurait dû le laisser tout seul dans sa montagne. Ce n'était pas comme s'ils étaient proches avant tout ça, de toute manière…
- Tss.
Ça l'énervait. Ça l'énervait d'autant plus qu'elle ne pouvait s'empêcher de se sentir blessée et qu'elle ne supportait pas la sensation qui lui serrait la gorge. Elle détourna le regard, refusant de reposer les yeux sur lui. Il lui tapait sur les nerfs. Est-ce que c'était une crise de jalousie égoïste de ne pas vouloir se voir reléguée au rang de chose dont on se débarrasse dès qu'on commence à aller mieux ?
- On s'en fout, c'est qu'un peu de sang. Tu me soûles, bougonna-t-elle en croisant les bras.
Mais elle ne bougea pas. Elle était trop épuisée pour se remettre à crier ou pour le repousser. Ça ne changerait rien, au final. Elle était venue pour rien, autant repartir avec moins de sang sur le visage. Ça serait toujours ça de pris, à défaut de comprendre tout le reste.
Ashleigh
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
Les réelles explications semblaient sur le point d’arriver, mais pas sous la forme à laquelle je m’attendais. Lemia était une rude mercenaire, qui était certes facilement énervable, mais qui ne perdait pas son temps à batifoler dans ses émotions pour autant. Et pourtant.
"Je te fais la morale ? Est-ce que tu réalises que ça fait des mois que je te crois mort ? Pour ce que j'en savais, tu aurais pu juste avoir essayé de te lever et avoir terminé ta vie dans une ruelle sordide de Kirkwall. Et tout ce que tu me lâches, c'est que tu voulais couper les ponts ? Tu te rends compte que sans toutes ces foutues affiches, je ne saurais même pas que tu es en vie ? Est-ce que tu en as quelque chose à foutre, au moins ?"
Je pouvais le sentir, le choc sur mon visage fatigué, le silence me percer les côtes. Une espèce de réalisation commençait à y germer, qui se tarait d’être évidente. Et j’étais là, debout, bouche-bée, à essayer d’assimiler chacun de ses mots.
Ça ne pouvait pas être vrai. Elle ne pouvait pas le penser.
"Tss."
Et elle détourna le regard. J’inspirai longuement du nez, avant de m’asseoir devant elle, lavant le chiffon imbibé de sang. Elle ne pouvait pas être sérieuse. C’était littéralement écrit sur mon front que j’étais un danger ambulant, et elle ..
"On s'en fout, c'est qu'un peu de sang. Tu me soûles."
J’aurais trouvé matière à la taquiner, en temps normal. A dire une connerie qui l’agacerait davantage, à rire de cette situation des plus absurdes, .. Mais rien ne daignait venir. C’était comme se prendre un retour de flammes, sans savoir d’où elle venait cette foutue flamme.
Ma main gauche attrapa son visage, tandis que l’autre commençait à frotter doucement contre sa peau. Ils ne l’avaient vraiment pas loupée, en tout cas. Et j’étais là, à bêtement défendre mon isolement alors qu’elle venait de risquer sa vie sur bien des plans pour venir me voir.
Le silence était pesant, malsain, mais je n’avais pas la moindre idée de comment le combler. J’avais gaffé, ne comprenant toujours pas ce qui se passait dans sa tête, et elle était énervée. Qu’est-ce que j’étais bien censé dire, dans cette situation délicate ?
"Dis .."
Ma voix était hésitante, grave, un peu serrée par tout ce qui se passait dans ma tête en ce moment même. La joie de la revoir depuis longtemps, la confusion quant à ses réactions, l’inquiétude face à ses blessures, la méfiance quant à ses intentions, le regret de l’avoir probablement blessée au fil de la conversation. Après avoir bien frotté contre sa pommette, je déposai le chiffon dans le bol, pour le rincer un peu et maladroitement avec une seule main, tandis que je surpris mon pouce gauche effleurer la ligne de sa mâchoire. Mon regard restait planté dans cette eau teintée que j’agitais.
".. tu, hum .. tu t’es vraiment inquiétée pour moi ?"
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Lemia Ethnoryal
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
Elle n'avait pas envie de le regarder, de relever les yeux vers lui. À mesure que sa colère déclinait malgré elle, à cause de l'épuisement, d'autres émotions s'évertuait à prendre sa place et une déception douloureuse lui comprimait la poitrine. La rage incontrôlable qu'elle détestait tant avait parlé pour elle, et elle avait la sensation de s'être tiré une flèche dans le pied. Ce n'était pas la première fois que ses paroles risquaient de se retourner contre elle, ou ouvrait la porte à des désillusions, mais ça ne rendait pas ça plus facile à vivre.
Pas décidée à bouger, elle le laissa s'évertuer à essuyer le sang de ses blessures sans chercher à l'aider ou à dégager son visage. Le vide dans ses poumons était tel qu'elle tressaillit quand il balbutia un simple mot, rompant le silence qui s'était installé. Elle ne releva pas les yeux. La chute brutale de sa colère abattait toujours une chape d'épuisement sur ses épaules, et cette fois-ci ne faisait pas exception. Elle laissa échapper un soupir de lassitude tandis qu'il écartait le chiffon de son visage, frémissant très légèrement sous la caresse qui effleurait sa mâchoire. Ça ne fit que la renfermer davantage dans sa mauvaise humeur.
- Évidemment que je me suis inquiétée pour toi, imbécile, lâcha-t-elle en levant les yeux au ciel.
Même sa voix était emprunte de fatigue. Elle en avait marre de tous ces sauts émotionnels. Est-ce qu'il pensait vraiment qu'elle n'en avait rien à faire à ce point ? Que disparaître du jour au lendemain n'aurait pas la moindre réaction autre qu'un petit haussement d'épaule ?
- La dernière fois que je t'ai vu, t'étais à moitié mort. Et il manquait pas grand-chose pour l'autre moitié.
Il avait l'air d'aller mieux, maintenant, mais elle n'arrivait pas à savoir si elle trouvait ça rassurant ou encore plus crispant. Son orgueil allergique à l'échec grinçait dans un coin de sa tête, avec une sensation d'impuissance et d'inutilité qui ne parvenait qu'à amplifier son malaise. Visiblement, il se portait mieux sans elle. Tant mieux pour lui.
Elle releva le regard sur lui l'espace d'une furtive seconde. Il avait l'air totalement perdu. Il avait vraiment eu la sensation que sa disparition passerait totalement inaperçue, alors ? Lemia soupira. À quel point cet homme pouvait-il être bête ? Colérique ou pas, elle n'était pas assez insensible pour se moquer complètement de ce qui lui arrivait. Franchement…
Pas décidée à bouger, elle le laissa s'évertuer à essuyer le sang de ses blessures sans chercher à l'aider ou à dégager son visage. Le vide dans ses poumons était tel qu'elle tressaillit quand il balbutia un simple mot, rompant le silence qui s'était installé. Elle ne releva pas les yeux. La chute brutale de sa colère abattait toujours une chape d'épuisement sur ses épaules, et cette fois-ci ne faisait pas exception. Elle laissa échapper un soupir de lassitude tandis qu'il écartait le chiffon de son visage, frémissant très légèrement sous la caresse qui effleurait sa mâchoire. Ça ne fit que la renfermer davantage dans sa mauvaise humeur.
- Évidemment que je me suis inquiétée pour toi, imbécile, lâcha-t-elle en levant les yeux au ciel.
Même sa voix était emprunte de fatigue. Elle en avait marre de tous ces sauts émotionnels. Est-ce qu'il pensait vraiment qu'elle n'en avait rien à faire à ce point ? Que disparaître du jour au lendemain n'aurait pas la moindre réaction autre qu'un petit haussement d'épaule ?
- La dernière fois que je t'ai vu, t'étais à moitié mort. Et il manquait pas grand-chose pour l'autre moitié.
Il avait l'air d'aller mieux, maintenant, mais elle n'arrivait pas à savoir si elle trouvait ça rassurant ou encore plus crispant. Son orgueil allergique à l'échec grinçait dans un coin de sa tête, avec une sensation d'impuissance et d'inutilité qui ne parvenait qu'à amplifier son malaise. Visiblement, il se portait mieux sans elle. Tant mieux pour lui.
Elle releva le regard sur lui l'espace d'une furtive seconde. Il avait l'air totalement perdu. Il avait vraiment eu la sensation que sa disparition passerait totalement inaperçue, alors ? Lemia soupira. À quel point cet homme pouvait-il être bête ? Colérique ou pas, elle n'était pas assez insensible pour se moquer complètement de ce qui lui arrivait. Franchement…
Ashleigh
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
La tension redescendait gentiment, mais sa lourdeur perdurait dans la tente. Un autre soupir de la jeune femme, comme si ma question était l’incarnation de la stupidité même sur cette terre.
"Évidemment que je me suis inquiétée pour toi, imbécile. La dernière fois que je t'ai vu, t'étais à moitié mort. Et il manquait pas grand-chose pour l'autre moitié."
Mes lèvres se pincèrent à cette mention, tandis que mon regard refusait de quitter l’eau que j’agitais désormais mollement. Puis, soufflant du nez, je lâchai ce que je faisais pour me redresser dans ma posture et affronter enfin son regard.
De la fatigue, de la lassitude. Ses épaules étaient relâchées, son regard ailleurs, mi-clos. Une montagne de questions, de constats, de remarques germait dans mon esprit, tandis que je me perdis une fois de plus en contemplation face à ce visage que je tenais encore d’une main mutilée. Cette dernière se raffermit finalement, relevant le visage de Lemia pour que son regard se mêle au mien. Je détestais ne pas pouvoir pleinement les regarder.
J’avais envie de lui demander pourquoi. Pourquoi elle avait fait tout ça, pourquoi on en était là, comme deux abrutis en silence à ne savoir vraiment que dire alors que notre esprit bouillonnait de phrase, de remarques, d’insultes à lancer. Pourquoi tout était si compliqué, pourquoi cette avalanche d’émotions, voire même de sentiments. Pourquoi elle s’inquiétait pour moi.
Mais à la place, un silence. Un silence, à chercher les réponses dans ses grands yeux ambres, à me surprendre encore à les découvrir alors que je les connaissais bien depuis le temps. Pourquoi soudainement déceler chaque subtilité de leur couleur me paraissait important ? Mes lèvres se pincèrent une fois de plus, frustré de ne pas savoir par où commencer. Mon cerveau brûlait de connaître toutes ces réponses, tandis que mon cœur était animé par une toute autre flamme, plus sauvage, plus indescriptible encore.
"Hum .."
Un flash de réalisation me sortit de cette espèce de rêverie. Je quittai enfin ses yeux, lâchai sa mâchoire, cherchant le baume du regard.
"Oui. Tes blessures. Bouge pas."
J’attrapai enfin le récipient qui contenait le baume et l’ouvris avec précaution. La douce odeur d’elfidée gagna aisément mes narines, mais je chassai cette idée. Prudemment, je trempai mon index dans la mixture, avant de revenir à .. Lemia.
J’avalai mon souffle un instant, avant de soupirer du nez et de m’approcher un peu.
"Ça risque de piquer un peu, attention .."
Et j’appliquai le baume avec douceur et attention sur les plaies rouges, anticipant les tics de douleur de sa part. J’y allais lentement mais sûrement, nous étions loin d’être pressés après tout, n’est-ce pas ?
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Lemia Ethnoryal
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
Malgré elle, et surtout malgré l'envie de regarder ailleurs qui continuait de prendre le pas sur le reste, elle releva les yeux par réflexe quand la main sur son visage raffermit sa prise pour le tourner vers celui qu'elle ne pensait pas revoir après sa disparition. Son regard accrocha le sien, et elle se sentit incapable d'en décrocher.
Ses yeux étaient la première chose qui l'avait différencié d'Ethan à leur première rencontre, et ils avaient depuis ce jour un effet hypnotisant qui avait le don de lui taper sur les nerfs. Mais il y avait quelque chose dans son regard. Ou plutôt, il manquait quelque chose : la lueur de sarcasme qu'elle avait l'habitude d'y voir était absente, et elle n'était pas sûre de savoir correctement lire l'expression qu'ils affichaient. Il ne la lâchait pas, trop intense pour qu'elle trouve la force mentale de détourner les yeux.
Le fil autour de sa gorge de dénoua, retomba lourdement dans sa poitrine pour comprimer son cœur et ses poumons. L'espace d'une seconde, elle oublia comment respirer, absorbée par son regard, débarrassée des notes d'agacement qu'il faisait naître en temps normal. Ses lèvres s'entrouvrirent sans parvenir à produire un son, son cerveau refusa d'organiser ses pensées en paroles et elle ne put que refermer la bouche, fuie par les mots qu'elle avait pourtant passé sa vie à manier et apprivoiser.
Quand il s'écarta, elle tiqua comme si on l'avait giflée, reprenant soudain conscience du monde, de la douleur qui enflait dans ses blessures, de la chaleur du feu, des sons autour d'eux qu'elle avait complètement occultés. Elle battit des paupières, cligna des yeux pour essayer de remettre ses idées en place. Elle n'arrivait pas à aligner de paroles cohérentes, et elle tressaillit à peine au contact du baume sur la première plaie. Quelque chose tournait dans la tête sans parvenir à se formuler, une idée interrompue, une tentation effilochée. Elle baissa les yeux, suivit autant que possible le tracé des doigts sur sa peau ; la sensation qui lui comprimait la poitrine revint se faire une petite place, et Lemia referma à nouveau sa main sur son poignet, avec nettement moins de hargne que son geste précédent. Presque de la douceur. Un petit soupir franchit ses lèvres.
- Tu fais toujours les choses à moitié.
Idée interrompue, intention coupée dans son élan… Elle baissa doucement sa main pour l'écarter de ses blessures et se pencha en avant, resserrant son emprise autour de son bras alors qu'elle venait poser ses lèvres sur les siennes. La sensation électrisante qui remonta sur sa peau repousse un instant son égo. Elle ne l'admettrait jamais tel quel, mais ça lui avait manqué, il lui avait manqué. Elle remonta son autre main derrière sa nuque, vint à son tour attraper sa mâchoire, d'abord pour pouvoir l'embrasser plus facilement, puis pour s'assurer qu'il ne détournerait pas les yeux. C'est à peine si elle écarta son visage avant de planter son regard dans le sien.
- Ne disparais plus jamais sans prévenir…
Sa voix n'était qu'un soupir un peu essoufflé, mais elle ne s'en soucia pas. Le message avait intérêt à passer, elle n'avait pas l'intention de le poursuivre encore sur une autre montagne.
Ses yeux étaient la première chose qui l'avait différencié d'Ethan à leur première rencontre, et ils avaient depuis ce jour un effet hypnotisant qui avait le don de lui taper sur les nerfs. Mais il y avait quelque chose dans son regard. Ou plutôt, il manquait quelque chose : la lueur de sarcasme qu'elle avait l'habitude d'y voir était absente, et elle n'était pas sûre de savoir correctement lire l'expression qu'ils affichaient. Il ne la lâchait pas, trop intense pour qu'elle trouve la force mentale de détourner les yeux.
Le fil autour de sa gorge de dénoua, retomba lourdement dans sa poitrine pour comprimer son cœur et ses poumons. L'espace d'une seconde, elle oublia comment respirer, absorbée par son regard, débarrassée des notes d'agacement qu'il faisait naître en temps normal. Ses lèvres s'entrouvrirent sans parvenir à produire un son, son cerveau refusa d'organiser ses pensées en paroles et elle ne put que refermer la bouche, fuie par les mots qu'elle avait pourtant passé sa vie à manier et apprivoiser.
Quand il s'écarta, elle tiqua comme si on l'avait giflée, reprenant soudain conscience du monde, de la douleur qui enflait dans ses blessures, de la chaleur du feu, des sons autour d'eux qu'elle avait complètement occultés. Elle battit des paupières, cligna des yeux pour essayer de remettre ses idées en place. Elle n'arrivait pas à aligner de paroles cohérentes, et elle tressaillit à peine au contact du baume sur la première plaie. Quelque chose tournait dans la tête sans parvenir à se formuler, une idée interrompue, une tentation effilochée. Elle baissa les yeux, suivit autant que possible le tracé des doigts sur sa peau ; la sensation qui lui comprimait la poitrine revint se faire une petite place, et Lemia referma à nouveau sa main sur son poignet, avec nettement moins de hargne que son geste précédent. Presque de la douceur. Un petit soupir franchit ses lèvres.
- Tu fais toujours les choses à moitié.
Idée interrompue, intention coupée dans son élan… Elle baissa doucement sa main pour l'écarter de ses blessures et se pencha en avant, resserrant son emprise autour de son bras alors qu'elle venait poser ses lèvres sur les siennes. La sensation électrisante qui remonta sur sa peau repousse un instant son égo. Elle ne l'admettrait jamais tel quel, mais ça lui avait manqué, il lui avait manqué. Elle remonta son autre main derrière sa nuque, vint à son tour attraper sa mâchoire, d'abord pour pouvoir l'embrasser plus facilement, puis pour s'assurer qu'il ne détournerait pas les yeux. C'est à peine si elle écarta son visage avant de planter son regard dans le sien.
- Ne disparais plus jamais sans prévenir…
Sa voix n'était qu'un soupir un peu essoufflé, mais elle ne s'en soucia pas. Le message avait intérêt à passer, elle n'avait pas l'intention de le poursuivre encore sur une autre montagne.
Ashleigh
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
Se concentrer sur le traitement de la blessure. Se concentrer.
J’eus l’excellente idée de me perdre dans ses yeux sans prévenir. Je ne savais même pas ce que j’y cherchais, ce que j’y voyais, c’était juste .. Ah, merde. Putain. Je n’arrivais même plus à penser correctement.
Tandis que je finissais d’étaler le baume sur sa joue, voilà Lemia qui m’attrapa le poignet, avec nettement plus de douceur dans son geste, cette fois. Cet étrange constat me sortit de ma concentration du moment et me prit complètement au dépourvu. Lemia était .. douce ?
Je m’interrompis donc – avais-je le choix, de toute façon ? –, cherchant son regard les sourcils froncés d’interrogation, avant de l’entendre soupirer. Encore. Mais ce soupir était si discret ?
"Tu fais toujours les choses à moitié."
.. Pardon ?
Confus, je laissai ma main se faire baisser, alors que je n’avais pas fini de la soigner. Et le reste dérapa rapidement. Mon souffle se bloqua aussitôt, comprenant l’intention qu’elle portait dans son regard. Un réflexe naturel me pencha légèrement vers l’arrière, tandis que je la sentis se rapprocher de moi. Le toucher de sa main libéra un frisson, et à sentir son nez frôler le mien, mon réflexe gamin fut de fermer les yeux, ne sachant réellement que faire d’autre.
Ses lèvres s’emparèrent des miennes avec une douceur nouvelle, une saveur que je n’avais jamais réellement pu goûter auparavant. Ou alors cela faisait trop longtemps que je ne l’avais pas embrassée. Ou alors .. Ce n’était pas comme d’habitude. Quelque chose semblait s’être rajouté, comme un glaçage de sentiments qui nous faisait perdre haleine.
Si je sentis mes bras faiblir face à un tel soudain réconfort, je me redressai, glissant un bras dans le creux de son dos pour la garder contre moi. Si j’avais manqué de réactivité dans un premier temps, je raffermis ma position, rendant l’échange plus intense encore.
A son tour, elle bloqua mon visage d’une main solide, avant de créer un espace qui ne demandait qu’à être comblé entre nous. Elle planta son regard dans le mien, et j’avais nulle échappatoire à cette emprise. Ce fut à ce moment précis que je réalisai la dégaine que je devais avoir, le visage bouillant, avalant ma salive avec peine, essoufflé par un tel brasier émotionnel, et le regard autant avide que confus qui jonglait, perplexe, entre ses yeux et ses lèvres. Que venait-il de réellement se passer ?
"Ne disparais plus jamais sans prévenir…"
La douleur dans son propos n’était pas difficile à entendre, ce qui me fit pincer des lèvres. Mais contrairement à mes propres anticipations, un sourire fleurit sur mon visage, le genre de sourire sur lequel nous n’avions nulle emprise. Je tentai de le contenir, mais non ; il faisait sa petite vie, comme l’adolescent que j’étais, à qui ont avouait un premier amour. Mais avec douceur, ce sourire se dissimula, car je n’étais plus un ado, loin de là. J’avais vécu, j’avais vu les conséquences de certaines actions, j’avais conscience de ma situation. Mon regard fixait ces nouvelles cicatrices, causées par ma situation. Ce que je craignais le plus avait déjà commencé, n’est-ce pas ?
Je remis sans un mot une mèche rebelle de Lemia derrière son oreille, pour dégager un peu son visage, avant de risquer de me perdre encore dans ses yeux. Le souffle me manquait encore, mais je ne pouvais plus revenir en arrière. Je ne pouvais plus me le permettre. J’avais survécu assez longtemps, je pouvais me permettre de vivre, pour la première fois depuis vingt-cinq ans.
Avec souplesse, je glissai mon autre bras dans le creux de son dos, avant de l’attirer pleinement contre moi. Je sentais avec clarté les tremblements dans mes mains, mon souffle plus intense, mais toute mon attention restait là, à dénicher son parfum sous l’odeur de sang séché. Contre son cou, peut-être .. Mais je ne restai pas longtemps dans cette position : je me laissai tomber en arrière, l’entraînant dans mon élan, un rire léger et espiègle quittant mes poumons. Je lui laissai de la marge pour qu’elle puisse se redresser un minimum, et me perdis dans son regard à nouveau. Nous étions perdus dans les Dorsales de Givre, allongés contre de la fourrure qui tenait bon chaud, à nous prendre la tête sur des conneries qui pour l’heure n’avait plus la moindre importance à mes yeux. J’espérais que cette sensation dure au moins quelques heures.
"Je n’aime pas faire des promesses, on ne sait jamais si on peut les tenir .. mais je vais faire de mon mieux. Je n’aime pas voir une telle noire tempête dans de si beaux yeux."
Resserrant l’étreinte, je profitai de gagner en proximité pour m’emparer à mon tour de ses lèvres, de les savourer encore un peu. Encore un petit peu. Le monde en dehors de ces montagnes était à feu et à sang, peut-être que je n’aurais plus jamais d’autres occasions paisibles comme celle que nous vivions actuellement.
Rompant le baiser en douceur, un rictus caractéristique se traça sur mon visage.
"C’était donc pour ça ta petite crise. T’avais peur que je m’envole avec une Féreldienne pour te laisser en plant, c’est ça ? Hihihi, petite coquine."
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Lemia Ethnoryal
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10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
Son cœur battait à ses tempes, chaotique et désordonné. Entre la sensation retrouvée de ses lèvres contre les siennes, les émotions qui se battaient en duel sous son crâne et le bras qui vint l'enserrer pour la ramener plus près de lui, une part de son esprit menaçait de craquer. D'accord, peut-être qu'elle s'était attachée à lui un peu plus que prévu. Elle n'avait pas envie de s'en défaire, mais elle trouva malgré tout la force mentale de rompre leur baiser pour river son regard dans le sien. Il semblait peiner à assimiler les événements et elle n'était pas sûre d'y parvenir mieux que lui. Le souffle lui manquait quand elle parvint à formuler enfin une pensée, mélange de réclamation et de reproche qui lui valut un sourire en réponse, presque trop naturel pour qu'elle l'associe à lui.
Sourire qui disparut un peu trop vite à son goût.
Elle frémit légèrement quand il ramena une mèche derrière son oreille et roula des yeux mentalement. Est-ce qu'elle était obligée d'être aussi sensible à de si petits trucs ? Ce n'était pas la première fois qu'ils se retrouvaient dans ce genre de situation, mais visiblement tout son corps, esprit compris, avait décidé de traiter ça comme quelque chose d'exceptionnel. Mais son ego pouvait dire ce qu'il voulait, ça ne l'empêcha pas de se laisser aller contre lui quand il l'attira dans son étreinte. Elle venait de tuer quatre personnes et d'escalader une foutue montagne, elle pouvait bien se détendre un peu !
Elle prit conscience qu'elle était encore couverte de sang – autant sur ses vêtements que sur une partie de son visage – mais elle se sentit basculer avant d'avoir eu le temps de s'en soucier. Se redressant un peu sur les coudes, elle eut un petit sourire en coin. La dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés dans une situation similaire, c'était elle qui se perdait dans ses yeux comme ça. Sauf que sur le moment, ça lui avait bien tapé sur les nerfs, ce qui n'était pas surprenant quand on la connaissait un peu. Là, elle était plutôt contente de pouvoir à nouveau les admirer.
- Je n'ai jamais dit que je te laissais le choix.
Chuchoté ou pas, ses dernière paroles tenaient plus de l'ordre que de la demande. Elle ne put cependant s'empêcher de sourire au compliment, qui faisait un peu trop écho à ses propres pensées, avant de laisser entraîner dans un nouveau baiser. La colère qui se diluait déjà dans son cocktail d'émotions lâcha ses dernières prises et elle se fondit un peu plus contre lui, profitant des quelques instants de calme qu'elle pouvait enfin s'accorder.
Et qui auraient pu mourir sur sa petite pique si elle n'avait pas perdu une bonne partie de sa réserve de colère. Au lieu de s'agacer comme elle en avait l'habitude, elle afficha à son tour un sourire narquois.
- Encore faudrait-il que les féreldiennes m'arrivent à la cheville pour ça.
Elle plissa les yeux tout de même. Elle n'avait pas compris ses derniers mots, mais vu son petit rire, elle doutait qu'il s'agisse d'une remarque banale. Alors elle se pencha pour murmurer à son oreille.
- Si tu veux jouer en langue étrangère, tu risques de perdre.
Il ne comprendrait sûrement pas, à moins qu'il n'ait aussi appris l'antivan pendant son escapade en montagne, mais c'était un peu le but. Après avoir déposé un bref baiser contre son cou, elle attrapa de nouveau son menton entre ses doigts - geste qui commençait déjà à devenir une habitude.
- Et pour vraiment répondre à ta question, la seule chose de plus désagréable que toi que j'ai expérimentée ces derniers temps, c'est de croire que tu étais mort. Donc j'aimerais autant que tu t'envoles avec une féreldienne, au moins je saurais où pointer mon épée.
Bon, d'accord, là c'était peut-être de la jalousie gratuite.
Sourire qui disparut un peu trop vite à son goût.
Elle frémit légèrement quand il ramena une mèche derrière son oreille et roula des yeux mentalement. Est-ce qu'elle était obligée d'être aussi sensible à de si petits trucs ? Ce n'était pas la première fois qu'ils se retrouvaient dans ce genre de situation, mais visiblement tout son corps, esprit compris, avait décidé de traiter ça comme quelque chose d'exceptionnel. Mais son ego pouvait dire ce qu'il voulait, ça ne l'empêcha pas de se laisser aller contre lui quand il l'attira dans son étreinte. Elle venait de tuer quatre personnes et d'escalader une foutue montagne, elle pouvait bien se détendre un peu !
Elle prit conscience qu'elle était encore couverte de sang – autant sur ses vêtements que sur une partie de son visage – mais elle se sentit basculer avant d'avoir eu le temps de s'en soucier. Se redressant un peu sur les coudes, elle eut un petit sourire en coin. La dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés dans une situation similaire, c'était elle qui se perdait dans ses yeux comme ça. Sauf que sur le moment, ça lui avait bien tapé sur les nerfs, ce qui n'était pas surprenant quand on la connaissait un peu. Là, elle était plutôt contente de pouvoir à nouveau les admirer.
- Je n'ai jamais dit que je te laissais le choix.
Chuchoté ou pas, ses dernière paroles tenaient plus de l'ordre que de la demande. Elle ne put cependant s'empêcher de sourire au compliment, qui faisait un peu trop écho à ses propres pensées, avant de laisser entraîner dans un nouveau baiser. La colère qui se diluait déjà dans son cocktail d'émotions lâcha ses dernières prises et elle se fondit un peu plus contre lui, profitant des quelques instants de calme qu'elle pouvait enfin s'accorder.
Et qui auraient pu mourir sur sa petite pique si elle n'avait pas perdu une bonne partie de sa réserve de colère. Au lieu de s'agacer comme elle en avait l'habitude, elle afficha à son tour un sourire narquois.
- Encore faudrait-il que les féreldiennes m'arrivent à la cheville pour ça.
Elle plissa les yeux tout de même. Elle n'avait pas compris ses derniers mots, mais vu son petit rire, elle doutait qu'il s'agisse d'une remarque banale. Alors elle se pencha pour murmurer à son oreille.
- Si tu veux jouer en langue étrangère, tu risques de perdre.
Il ne comprendrait sûrement pas, à moins qu'il n'ait aussi appris l'antivan pendant son escapade en montagne, mais c'était un peu le but. Après avoir déposé un bref baiser contre son cou, elle attrapa de nouveau son menton entre ses doigts - geste qui commençait déjà à devenir une habitude.
- Et pour vraiment répondre à ta question, la seule chose de plus désagréable que toi que j'ai expérimentée ces derniers temps, c'est de croire que tu étais mort. Donc j'aimerais autant que tu t'envoles avec une féreldienne, au moins je saurais où pointer mon épée.
Bon, d'accord, là c'était peut-être de la jalousie gratuite.
Ashleigh
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
Lemia ne marqua aucune opposition à l’idée de se laisser entraîner dans mes conneries, et nous voilà allongés par terre, en ayant sûrement tout renversé au passage. Mais bon, nous avions le temps de nous en soucier plus tard. Pour l’heure, elle était là, dans mes bras, toute souriante et taquine. Un vrai rayon de soleil.
"Je n'ai jamais dit que je te laissais le choix."
Un rire franchit mes lèvres. Evidemment qu’elle continuerait de me courir après en quoi de problème, essentiellement pour m’en coller une, après m’avoir fait la morale pendant des lustres.
"Soit, soit."
Le baiser repris, plus doux, moins vorace. Tout semblait soudainement si léger, si lumineux, si vivant. Mais le baiser se rompit à nouveau, de mon initiative cette fois, et ma remarque au sujet des Féreldiennes ne sembla pas ravir ma douce. Eh bien.
"Encore faudrait-il que les féreldiennes m'arrive à la cheville pour ça."
"J’en connais pourtant des talentueuses."
Elle se colla contre moi alors, hissant ses lèvres contre mon oreille. Je sentis un frisson parcourir mon corps, et mon souffle se couper temporairement, alors qu’elle prononça quelques mots en .. Antivan ? Rivaini ? Les deux langues se ressemblaient tellement. Dans tous les cas, un autre frisson me traversa, à l’écoute de ces sonorités exotiques, de ces roulements de « r ». Je soupirai peut-être un peu trop intensément, mais en même temps, comment étais-je censé lutter face à une voix et à un accent si suaves ? J’émis un autre rire, avant de pousser un soupir de réflexe en sentant ses douces lèvres contre mon cou.
"Et pour vraiment répondre à ta question, la seule chose de plus désagréable que toi que j'ai expérimentée ces derniers temps, c'est de croire que tu étais mort. Donc j'aimerais autant que tu t'envoles avec une Féreldienne, au moins je saurais où pointer mon épée."
"On va dire que je ne vais pas tenter le moindre démon sur le sujet, hein."
Je n’avais pas envie de me réveiller un bon matin avec une épée sous la gorge, et ce beau regard qui souhaitait ma mort. Etrangement. Et puis, je lui offris mon plus beau regard, souriant comme jamais avec une soudaine envie de la titiller, comme à mes habitudes.
"Et maintenant ? Comment suis-je censé interpréter tes petites piques de jalousies hypothétiques ?"
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Lemia Ethnoryal
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10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
Il n'avait pas changé, finalement. Passée la fameuse phase à moitié mort à Kirkwall, il semblait avoir retrouvé une bonne partie de son caractère, dont cette agaçante petite manie d'essayer de la titiller à chaque phrase. Mais. Mais mais mais. Elle avait un trop bon sens de l'observation pour ne pas remarquer le petit frisson et le changement dans son souffle quand elle vint murmurer à son oreille. Hm. Il n'avait jamais réagi comme ça… Une petite compréhension se dessina dans son esprit et elle esquissa un sourire malicieux. Ça, c'était bon à savoir. Mais elle garda l'information dans un coin de sa tête, se contentant d'un baiser léger avant de reprendre, un instant, un semblant de sérieux.
Enfin, façon de parler, vu qu'il était quand même question de menaces à cause d'une Féréldienne imaginaire.
- Sage décision. Ce n'est jamais très prudent de me mettre en colère, cariño.
Le coin de ses lèvres s'étira légèrement. C'était plus un test qu'autre chose, mais si sa réaction à son murmure venait vraiment de l'accent… eh bien ça promettait des choses intéressantes, ne serait-ce que pour le faire taire s'il s'amusait à la titiller un peu trop. Elle tenait peut-être une arme de qualité.
Elle perdit un instant l'insouciance malicieuse de son sourire en plissant les yeux. Difficile de savoir s'il posait la question sérieusement ou s'il ne disait ça que pour essayer de l'énerver comme il y arrivait si bien d'habitude. D'un côté, il soulevait un point intriguant. "Et maintenant ?" Leur relation avait clairement évolué mais elle n'avait pas vraiment les mots et les connaissances pour pouvoir répondre à cette question. Son seul semblant d'expérience au-delà du pur physique était un mariage arrangé qui ne pouvait pas vraiment servir d'exemple. Elle se redressa pour réfléchir en se mordillant la lèvre inférieure, perdue dans ses pensées, sans vraiment réaliser qu'elle jouait avec son col du bout des doigts.
- Est-ce que tu es vraiment obligé de poser ce genre de question ?
Elle leva les yeux au ciel mais, cette fois, son sourire resta vissé sur ses lèvres – elle commençait à se demander s'il était vraiment possible de l'en déloger. Pourtant, avec sa manie de la titiller, il aurait dû lui taper sur les nerfs mais… ça faisait trop longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus. Un léger soupir s'échappa de ses lèvres. Elle n'avait pas pris le temps de réfléchir avant de l'embrasser, après tout ; ça faisait partie de ses mauvaises habitudes.
- À ton avis ?
Ça lui laissait un peu de temps pour essayer de remettre de l'ordre dans ses idées et penser à autre chose que le beau bleu de ses yeux, parce qu'il n'y avait rien de pire pour ne pas réussir à aligner deux réflexions cohérentes.
Enfin, façon de parler, vu qu'il était quand même question de menaces à cause d'une Féréldienne imaginaire.
- Sage décision. Ce n'est jamais très prudent de me mettre en colère, cariño.
Le coin de ses lèvres s'étira légèrement. C'était plus un test qu'autre chose, mais si sa réaction à son murmure venait vraiment de l'accent… eh bien ça promettait des choses intéressantes, ne serait-ce que pour le faire taire s'il s'amusait à la titiller un peu trop. Elle tenait peut-être une arme de qualité.
Elle perdit un instant l'insouciance malicieuse de son sourire en plissant les yeux. Difficile de savoir s'il posait la question sérieusement ou s'il ne disait ça que pour essayer de l'énerver comme il y arrivait si bien d'habitude. D'un côté, il soulevait un point intriguant. "Et maintenant ?" Leur relation avait clairement évolué mais elle n'avait pas vraiment les mots et les connaissances pour pouvoir répondre à cette question. Son seul semblant d'expérience au-delà du pur physique était un mariage arrangé qui ne pouvait pas vraiment servir d'exemple. Elle se redressa pour réfléchir en se mordillant la lèvre inférieure, perdue dans ses pensées, sans vraiment réaliser qu'elle jouait avec son col du bout des doigts.
- Est-ce que tu es vraiment obligé de poser ce genre de question ?
Elle leva les yeux au ciel mais, cette fois, son sourire resta vissé sur ses lèvres – elle commençait à se demander s'il était vraiment possible de l'en déloger. Pourtant, avec sa manie de la titiller, il aurait dû lui taper sur les nerfs mais… ça faisait trop longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus. Un léger soupir s'échappa de ses lèvres. Elle n'avait pas pris le temps de réfléchir avant de l'embrasser, après tout ; ça faisait partie de ses mauvaises habitudes.
- À ton avis ?
Ça lui laissait un peu de temps pour essayer de remettre de l'ordre dans ses idées et penser à autre chose que le beau bleu de ses yeux, parce qu'il n'y avait rien de pire pour ne pas réussir à aligner deux réflexions cohérentes.
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10 Justinien 9:42
Si ma question semblait n’être qu’une petite pique sympathique, j’étais en réalité sérieux. Et maintenant, quoi ? Elle ne pouvait pas prétendre que rien n’avait changé alors que nous ne nous étions jamais embrassé avec autant de ferveur et d’émoi.
Je guettais essentiellement sa réponse, allongé dans mes fourrures à attendre. Mais son visage semblait à moitié emballé, comme si je parlais d’une aventure en terre inconnue. J’arquai un sourcil, attendant toujours sa réaction.
"Est-ce que tu es vraiment obligé de poser ce genre de question ?"
Je ne pus m’empêcher de ricaner. Elle n’avait jamais été dans une relation ? Adorable. Ou alors super triste. C’était vrai ça : n’était-elle pas mariée ? La tristesse d’une union pareille .. Je soufflai du nez.
"Ecoute ma belle, ce n’est pas moi qui embrasse avec autant d’émoi ses partenaires de cul."
Ma confiance et présence toutes retrouvées, je préférais m’y cacher afin de parler de sujets difficiles, mais qui nécessitaient une discussion malgré tout. Et merde, elle n’aurait pas pu attendre un autre jour pour exploser ainsi physiquement ?
Ma main parcourait son flanc, avant de se figer contre sa hanche. Mon regard agile cherchait à déceler les courbes sous ses vêtements, comme une vieille habitude enfin retrouvée. Elle leva les yeux au ciel, le sourire toujours aussi radieux. Et quel sourire .. Je soufflai du nez, contemplatif.
"À ton avis ?"
"Mmh .."
Je fis mine de réfléchir de façon théâtrale, mais c’était une question qui méritait une réflexion sérieuse dessus. Etais-je prêt à assumer une relation ? Aucune idée. J’avais passé ma vie à les fuir, mais là .. Je croyais avoir assez couru. Et puis .. ah. Tout était si parfait, c’était presque curieux. Comme un petit miracle pour s’excuser de la vie de merde que j’ai dû traverser en solitaire. Je haussai des épaules, toujours allongé, fixant la tenture.
"Je ne peux clairement pas décider pour deux. Mais il faut être honnête : ce n’est pas qu’une relation purement sur le physique. Du moins, aujourd’hui c’est clairement différent d’avant."
Puis, je repliai mes bras pour m’appuyer la tête dessus, la fixant droit dans les yeux, sourire aux lèvres. Elle parlait de ne pas faire les choses à moitié, eh bien elle le dirait en premier, non ?
"Je ne vois que deux possibilités : ou bien tu étais tellement en manque de moi que t’en ressors bien plus investie émotionnellement, ou bien t’es amoureuse de moi. A toi de me confirmer."
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