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Lemia Ethnoryal
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
C'est qu'il la narguait, en plus. Elle plissa les yeux, mais le coin de ses lèvres s'étira quand même avec une expression légèrement narquoise.
- Non, tu préfères les regarder intensément dans les yeux comme si ta vie en dépendait.
S'ils en étaient à ce genre de petite remarque, elle pouvait y aller de la sienne. Après tout, c'était lui qui avait fait dériver les choses sou cet angle, avec son agaçante sollicitude et ce regard dont elle n'avait juste pas réussi à se détacher. S'il l'avait juste regardée normalement au lieu d'avoir l'air de se noyer dans ses yeux, elle n'aurait pas eu à se poser de questions. Mais elle posa quand même sa petite question, pour gagner du temps mais aussi, un peu, en espérant qu'il saurait mettre un peu d'ordre dans ses pensées. Réflexion complètement idiote vu qu'il avait tendance à faire l'inverse, mais c'était un peu tard pour y penser.
Si elle devait lui accorder une qualité, c'est qu'il avait plus de facilité qu'elle à dire les choses directement. Ironiquement, pour quelqu'un qui avait la franchise et la délicatesse d'un coup de marteau dans la gueule, les émotions qui dépassaient le cadre de la colère avaient tendance à la laisser dans un silence profondément désagréable. Mais bon, il n'avait pas tort : les choses avaient clairement changé.
Ce qui ne l'empêcha d'avoir un rire gêné à mi-chemin entre le soupir et le toussotement quand il reprit la parole. Ok, non, beaucoup trop direct.
- T'es…
Elle soupira en levant les yeux au ciel et en détournant un peu le visage. Il était vraiment sérieux, à lâcher ça avec une désinvolture pareille ?
- Urgh, tu m'énerves.
Il était chiant, voilà. Insupportable, chiant, excessivement désagréable. À croire qu'il le faisait exprès. Quoiqu'à bien y réfléchir, connaissant le personnage, c'était sûrement le cas. Elle se redressa un peu plus et croisa les bras, une mine agacée peinte sur ses traits, et la voix pas moins emprunte de ce même agacement.
- Peut-être… Enfin… peut-être un peu.
Elle avait soudainement très très envie de lui en coller une. Surtout qu'elle pouvait déjà imaginer son sourire moqueur si énervant. Et encore, s'il n'était que énervant, elle pourrait s'y faire, mais il la faisait quand même craquer avec sa foutue mine de fouine beaucoup trop fière. Saleté.
Quelque chose lui soufflait qu'elle n'avait pas fini d'en entendre parler.
- Non, tu préfères les regarder intensément dans les yeux comme si ta vie en dépendait.
S'ils en étaient à ce genre de petite remarque, elle pouvait y aller de la sienne. Après tout, c'était lui qui avait fait dériver les choses sou cet angle, avec son agaçante sollicitude et ce regard dont elle n'avait juste pas réussi à se détacher. S'il l'avait juste regardée normalement au lieu d'avoir l'air de se noyer dans ses yeux, elle n'aurait pas eu à se poser de questions. Mais elle posa quand même sa petite question, pour gagner du temps mais aussi, un peu, en espérant qu'il saurait mettre un peu d'ordre dans ses pensées. Réflexion complètement idiote vu qu'il avait tendance à faire l'inverse, mais c'était un peu tard pour y penser.
Si elle devait lui accorder une qualité, c'est qu'il avait plus de facilité qu'elle à dire les choses directement. Ironiquement, pour quelqu'un qui avait la franchise et la délicatesse d'un coup de marteau dans la gueule, les émotions qui dépassaient le cadre de la colère avaient tendance à la laisser dans un silence profondément désagréable. Mais bon, il n'avait pas tort : les choses avaient clairement changé.
Ce qui ne l'empêcha d'avoir un rire gêné à mi-chemin entre le soupir et le toussotement quand il reprit la parole. Ok, non, beaucoup trop direct.
- T'es…
Elle soupira en levant les yeux au ciel et en détournant un peu le visage. Il était vraiment sérieux, à lâcher ça avec une désinvolture pareille ?
- Urgh, tu m'énerves.
Il était chiant, voilà. Insupportable, chiant, excessivement désagréable. À croire qu'il le faisait exprès. Quoiqu'à bien y réfléchir, connaissant le personnage, c'était sûrement le cas. Elle se redressa un peu plus et croisa les bras, une mine agacée peinte sur ses traits, et la voix pas moins emprunte de ce même agacement.
- Peut-être… Enfin… peut-être un peu.
Elle avait soudainement très très envie de lui en coller une. Surtout qu'elle pouvait déjà imaginer son sourire moqueur si énervant. Et encore, s'il n'était que énervant, elle pourrait s'y faire, mais il la faisait quand même craquer avec sa foutue mine de fouine beaucoup trop fière. Saleté.
Quelque chose lui soufflait qu'elle n'avait pas fini d'en entendre parler.
Ashleigh
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
"Non, tu préfères les regarder intensément dans les yeux comme si ta vie en dépendait."
"Ah, mais ma vie en dépend réellement. ~"
A ces mots aussi subtils qu’un druffle, je lui lançai un clin d’œil malicieux, souriant toujours avec le même éclat. Mais quelque part, mes propos étaient sincères. Je n’avais pas grand-chose avant tout cet enchaînement d’événements, et de la voir ici, de la sentir contre moi me rappela que finalement, je n’étais pas vraiment seul sur cette terre. C’était réconfortant, quelque part. Pour dire que j’avais passé ma vie à éviter ce genre de situation, il fallait en reconnaître la douceur.
A l’évocation de ma question, Lemia se figea complètement. La voir virer au rouge me tira un autre rire.
"T'es… Urgh, tu m'énerves."
Je ne pus retenir un rire mi-attendri, mi-moqueur. Elle était si adorable, quand elle était agacée ou énervée, je n'y pouvais rien ! Mes deux mains se posèrent avec douceur sur ses hanches, savourant du bout des doigts ses insolentes courbes, dissimulées dans sa tenue couverte de sang. Puis, je me redressai, lui attrapant les cuisses pour éviter qu’elle ne tombe. Je m’assis donc en tailleur, la gardant sur moi, puis glissai mes mains progressivement dans son dos, tandis que mon regard plongeait dans le sien.
"Peut-être… Enfin… peut-être un peu."
Cette seule évocation donnait bel espoir. Evidemment qu’à force je commençais à m’en douter, mais de l’entendre .. Mon sourire gagna en intensité, tandis que mon visage reposa contre son épaule un instant, l’enlaçant avec une certaine tendresse. Je pouvais sentir mon cœur perdre la cadence, mon esprit être recouvert par cette chaude rosée qu’étaient les sentiments, et tout était si .. Wow. Tout était si agréable. Je fermai les yeux un instant, profitant de sa présence et du léger silence qui nous enveloppait en douceur. Un rire léger et insouciant franchit mes lèvres.
"Tu m’a tellement manqué .."
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Lemia Ethnoryal
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
Il y avait eu beaucoup trop de rires, en beaucoup trop peu de temps. Elle fronça un peu les sourcils, hésitant sur la réaction à avoir. Est-ce qu'il se moquait d'elle ? Le connaissant, ça aurait très facilement pu être le cas, mais justement : son rire n'avait pas l'intonation qu'elle lui avait bien trop souvent entendu, cette petite note de satisfaction qu'il ne se privait pas de laisser passer quand il se moquait réellement, ou en tout cas qu'il jouait à la titiller. Ça ne l'empêcha pas d'exprimer son semblant de réponse avec un certain agacement, mais c'était inhérent au contexte même. Comment aurait-elle pu dire les choses autrement avec l'affirmation beaucoup trop directe à laquelle elle avait eu droit ?
Elle finit par décroiser les bras, emportée par la douceur de son étreinte et cette de ses mains contre son dos. Si le mélange de gêne et d'incrédulité l'avait empêchée d'avoir pleinement conscience des caresses sur ses hanches qui l'auraient fait réagir bien différemment en temps normal, même son tempérament ne pouvait pas lutter éternellement contre la sensation de bien-être qui surpassait son ego. Elle passa ses bras autour de lui, le gardant près d'elle, et ferma les yeux en enfouissant son visage dans ses cheveux. Oui, bon, lui aussi lui avait manqué ; elle ne le formula que par un petit son mi-approbateur, mi-plaintif. Il y avait des limites à ce qu'elle était capable d'affirmer de vive voix.
Ce fut l'odeur de sang qui la sortit de sa bulle, et elle s'écarta doucement des mèches blondes où elle s'était réfugiée. D'un main un peu trop délicate pour correspondre à sa réputation, Lemia vint décaler le visage qui reposait contre elle et essuya sa joue du bout du pouce avec un petit sourire.
- Tu vas te mettre du sang partout, espèce d'idiot.
Un petit rire ponctua sa phrase tandis qu'elle ôtait les quelques marques rouges qu'il avait récoltées en se collant à elle de façon aussi insouciante. D'elle-même, sa main se dirigea ensuite vers ses cheveux pour repousser la masse qui lui cachait son visage. Il avait l'air nettement plus en forme que la dernière fois qu'elle l'avait vu, les traits moins creusés, l'expression générale moins épuisée. Avec son sourire insouciant et son regard étincelant, il ressemblait de moins en moins à l'homme avec qui elle l'avait confondu, une éternité plus tôt – à se demander comment elle avait pu leur trouver des points communs - et une part d'elle accepta cette réalité comme un baume de réconfort, la certitude que c'est plus qu'un reste d'influence démoniaque. Une autre, cependant, restait titillée par une question qu'elle n'arrivait pas encore complètement à laisser de côté.
- Pourquoi tu ne m'as pas dit où tu étais.. ?
Si elle l'avait su, elle serait venue plus tôt… sûrement. Son esprit n'arrivait pas à occulter toute cette période où elle l'avait cru mort, ni à oublier totalement la colère et l'injustice qu'elle avait ressentie en tombant nez à nez avec des affiches affirmant le contraire. Une sensation d'abandon qui commençait à peine à trouver un sens.
- On aurait pu ne jamais se revoir…
Et elle comprenait, petit à petit, à quel point elle aurait détesté cette réalité.
Elle finit par décroiser les bras, emportée par la douceur de son étreinte et cette de ses mains contre son dos. Si le mélange de gêne et d'incrédulité l'avait empêchée d'avoir pleinement conscience des caresses sur ses hanches qui l'auraient fait réagir bien différemment en temps normal, même son tempérament ne pouvait pas lutter éternellement contre la sensation de bien-être qui surpassait son ego. Elle passa ses bras autour de lui, le gardant près d'elle, et ferma les yeux en enfouissant son visage dans ses cheveux. Oui, bon, lui aussi lui avait manqué ; elle ne le formula que par un petit son mi-approbateur, mi-plaintif. Il y avait des limites à ce qu'elle était capable d'affirmer de vive voix.
Ce fut l'odeur de sang qui la sortit de sa bulle, et elle s'écarta doucement des mèches blondes où elle s'était réfugiée. D'un main un peu trop délicate pour correspondre à sa réputation, Lemia vint décaler le visage qui reposait contre elle et essuya sa joue du bout du pouce avec un petit sourire.
- Tu vas te mettre du sang partout, espèce d'idiot.
Un petit rire ponctua sa phrase tandis qu'elle ôtait les quelques marques rouges qu'il avait récoltées en se collant à elle de façon aussi insouciante. D'elle-même, sa main se dirigea ensuite vers ses cheveux pour repousser la masse qui lui cachait son visage. Il avait l'air nettement plus en forme que la dernière fois qu'elle l'avait vu, les traits moins creusés, l'expression générale moins épuisée. Avec son sourire insouciant et son regard étincelant, il ressemblait de moins en moins à l'homme avec qui elle l'avait confondu, une éternité plus tôt – à se demander comment elle avait pu leur trouver des points communs - et une part d'elle accepta cette réalité comme un baume de réconfort, la certitude que c'est plus qu'un reste d'influence démoniaque. Une autre, cependant, restait titillée par une question qu'elle n'arrivait pas encore complètement à laisser de côté.
- Pourquoi tu ne m'as pas dit où tu étais.. ?
Si elle l'avait su, elle serait venue plus tôt… sûrement. Son esprit n'arrivait pas à occulter toute cette période où elle l'avait cru mort, ni à oublier totalement la colère et l'injustice qu'elle avait ressentie en tombant nez à nez avec des affiches affirmant le contraire. Une sensation d'abandon qui commençait à peine à trouver un sens.
- On aurait pu ne jamais se revoir…
Et elle comprenait, petit à petit, à quel point elle aurait détesté cette réalité.
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
Sentir ses bras s’enrouler autour de moi me fit frissonner de réconfort. C’était si rare, tant de douceur de sa part .. Bon, de la mienne également. Mais bien rapidement, après la douce étreinte, elle attrapa mon visage pour l’éloigner d’elle. Je plongeai un regard surpris, presque naïf, dans le sien, cherchant sa préoccupation du moment. Préoccupation que je compris une fois qu’elle commença à frotter son pouce contre ma joue.
"Tu vas te mettre du sang partout, espèce d'idiot."
"Oui, maman."
Mon sourire revint, plus moqueur qu’avant, tandis que je la laissai faire. Mais d’un côté, c’était elle qui était couverte de sang, donc .. était-ce réellement ma faute ? Subtilement, je profitai de la maigre distance et qu’elle soit occupée pour défaire le nœud de son manteau. Avec ça en moins, ça ferait déjà pas mal de sang en moins à étaler.
"Il faudra penser à le nettoyer un peu avant de reprendre la route, hein. "
Dans ce même élan, je fis glisser le manteau le long de ses épaules, de ses bras, quitte à l’interrompre un peu dans sa démarche. Elle avait pris des épaules et des bras, non ? Lemia me semblait plus solide depuis Kirkwall. Mais ses solides mains se glissèrent dans mes cheveux, qu’elle repoussa un peu en arrière. Fermant les yeux, je profitai de son geste, comme si j’étais réellement en manque de son toucher depuis des mois, ce qui était sûrement un peu le cas, quelque part.
Et puis, je pus lire dans son regard qu’elle était préoccupée. Je laissai mes bras enroulés autour de sa taille, guettant le moindre mot, la mine toute autant sérieuse.
"Pourquoi tu ne m'as pas dit où tu étais.. ?"
Je sentis mon souffle se tendre, se déséquilibrer. Mes dents se serrèrent un instant, tandis que j’essayais de ne pas trop me remémorer les récents événements. Je ne pouvais pas le lui dire, elle le prendrait sûrement très mal. Mais comment expliquer que je suis parti sans donner la moindre nouvelle ? Mon regard se baissa, cherchant un point dans la fourrure un peu plus loin.
"On aurait pu ne jamais se revoir…"
Mon visage se crispa davantage face à une si atroce nouvelle. J’aurais pu tout faire foirer, comme je le faisais si bien. J’avais clairement abandonné tout le monde par peur, et je ne comptais même pas revenir. Je remontai mes yeux dans les siens, pour y déceler une douleur que je n’aurais jamais cru voir à mon attention. J’ai failli la laisser seule. J’avais presque envie de m’en coller une.
Une main remonta à sa joue avec une certaine douceur, pour m’assurer que son regard croise bien le mien. Mon ton était calme, autant que sérieux. Je ne pouvais pas le lui dire.
Après un certain temps, mon regard se baissa finalement un peu, pensif. J’essayais de ne pas y penser, mais les images me revenaient toutes seules. La rue, l’épée, cette rage aveugle, et ..
"Il fallait que je parte, Lemia. Tu l’as dit toi-même, j’étais presque mort à Kirkwall. Les choses avaient .. empiré de mon côté .."
Une soudaine pression commença à marteler mon crâne. Je pouvais sentir les souvenirs qui essayaient de m’aspirer, comme on se faisait traîner dans un sombre lac.
"Si j’étais resté là-bas .."
Mon souffle était plus intense, mes mains se ramollissaient, ..
"J’aurais causé plus de mal que .."
Je poussai un râle sans vraiment m’en rendre compte, attrapant mon cœur par réflexe. Merde. Oh merde pas maintenant.
Les images s’intensifièrent sans prévenir. Le sang sur mes mains. Le visage d’Aelan, noyé de choc, qui se vidait progressivement de toute âme. Les pavés froids sous mes jambes. Le léger vent qui soufflait. Cette douleur à l’épaule. L’odeur de pourriture mouillée qui décorait les rues de Kirkwall, que je pouvais désormais voir clairement. Non. Pas encore. Merde.
Mon premier réflexe fut de fermer les yeux, les cachant avec cette main, couverte d’un sang innocent, tandis que je basculai mon corps vers l’arrière. Mais même en fermant les yeux, je pouvais toujours le voir, couvert de sang, blessé de mon épée, les yeux grands ouverts. Je me tins la tête à deux mains, essayant de retenir un hurlement entre mes dents, sans le moindre succès. Ce n’était pas comme si je l’entendais, ou si quelqu’un l’entendrait. J’étais seul. Dans les rues de Kirkwall. Avec pour seule compagnie une victime de mes actions.
Il était de plus en plus difficile de respirer, de bouger, de penser. J’essayai de replier les jambes contre mon torse, sans succès. Un poids m’en empêchait, comme si un démon s’amusait à me tourmenter. Mon cœur battait à m’en faire mal. Une pression dans ma gorge m’empêchait de respirer correctement. Allais-je mourir ..? C’était sûrement mérité.
Tout se brouillait autour de moi, les sons se mélangeaient aux images, aux sensations. La nuit semblait tomber sur cet épisode de ma vie, ou alors on m’arrachait peut-être les yeux pour m’épargner ce spectacle. Je ne sentais plus vraiment la douleur, donc même la seconde idée ne me paraissait absolument pas absurde. Je ne savais pas vraiment combien de temps s’était écoulé, où j’étais, ce qui se passait. Était-ce la mort qui venait enfin ?
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Lemia Ethnoryal
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
"Oui maman". Ça lui apprendrait à vouloir être gentille avec lui. Elle lui adressa une grimace qui aurait pu être qualifiée de "gna gna gna" silencieux. Mais elle afficha un petit sourire malicieux quand elle le vit commencer à tirer sur le lacet qui refermait son manteau.
- Quoi, tu veux déjà partir ?
Elle laissa le manteau glisser le long de ses épaules, sans opposer le moindre semblant de résistance, et revint passer sa main dans ses cheveux. Il lui avait manqué, elle s'était un peu trop demandé ce qui avait pu lui arriver ces derniers mois, et elle avait aussi un peu besoin de calmer le stress intérieur qui ne cessait de lui répéter que cette attirance venait de son passé et non d'elle-même. Pourtant, perdue qu'elle était à détailler les traits de son visage et ancrer chaque différence dans son esprit, ce ne fut pas la question qui s'invita sur ses lèvres. Une pointe de regret s'enfonça dans sa poitrine quand elle le vit grimacer et détourner le regard. Peut-être qu'elle aurait dû profiter simplement de l'instant et du calme au lieu de poser des questions dont elle n'était, finalement, pas sûre de vouloir la réponse. Peut-être qu'il avait vraiment décidé, à ce moment-là, ce ne plus la revoir.
Est-ce qu'elle aurait été capable d'essayer de le retrouver s'il n'y avait pas eu ces chasseurs de primes ? Ou bien n'aurait-elle simplement pas eu le courage de chercher quelqu'un pour une raison autre qu'une quête de vengeance comme elle le faisait depuis qu'elle avait quitté Tevinter ? La colère était plus facile à suivre. Plus facile à écouter, aussi…
La main sur sa joue la tira de son tourbillon de pensée et elle releva les yeux vers lui. Il avait l'air… ailleurs. Non, en fait, il n'avait juste vraiment pas l'air bien, et elle remonta sa main autour de la sienne par réflexe. Ce n'était sans doute pas la meilleure question à poser, finalement…
Il commença à respirer différemment et elle resserra la pression de ses doigts pour essayer de le ramener à la réalité. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir qu'il allait mal, et elle connaissait un peu cet état, quand bien même elle ne l'avait jamais vu très longtemps.
- Eh… Respire…
C'était facile à dire, et un peu peine perdue. C'était à se demander s'il l'entendait encore. Quand il ferma les yeux et bascula en arrière, elle se releva pour venir s'agenouiller à côté de lui, un peu perdue. Il s'était toujours isolé dans ces moments-là, elle n'était vraiment, vraiment pas sûre de la marche à suivre. Tout ce qu'elle parvint à faire, ce fut de caresser doucement sa joue, repousser les mèches sur son front, pour essayer de l'apaiser.
Que lui était-il arrivé pour qu'il finisse encore dans cet état… ?
- Ash… calme-toi, c'est juste…
Juste quoi ? Des cauchemars ? Ou des souvenirs, peut-être… Elle émit un petit son plaintif dans sa panique, cherchant une solution à la crise qu'elle ne savait absolument pas comment résoudre. Elle n'avait jamais vécu ça. Elle n'avait jamais eu à l'aider face à ça non plus. Qu'était-elle censée faire ? Elle ne pouvait pas juste rester sans l'aider...
- Quoi, tu veux déjà partir ?
Elle laissa le manteau glisser le long de ses épaules, sans opposer le moindre semblant de résistance, et revint passer sa main dans ses cheveux. Il lui avait manqué, elle s'était un peu trop demandé ce qui avait pu lui arriver ces derniers mois, et elle avait aussi un peu besoin de calmer le stress intérieur qui ne cessait de lui répéter que cette attirance venait de son passé et non d'elle-même. Pourtant, perdue qu'elle était à détailler les traits de son visage et ancrer chaque différence dans son esprit, ce ne fut pas la question qui s'invita sur ses lèvres. Une pointe de regret s'enfonça dans sa poitrine quand elle le vit grimacer et détourner le regard. Peut-être qu'elle aurait dû profiter simplement de l'instant et du calme au lieu de poser des questions dont elle n'était, finalement, pas sûre de vouloir la réponse. Peut-être qu'il avait vraiment décidé, à ce moment-là, ce ne plus la revoir.
Est-ce qu'elle aurait été capable d'essayer de le retrouver s'il n'y avait pas eu ces chasseurs de primes ? Ou bien n'aurait-elle simplement pas eu le courage de chercher quelqu'un pour une raison autre qu'une quête de vengeance comme elle le faisait depuis qu'elle avait quitté Tevinter ? La colère était plus facile à suivre. Plus facile à écouter, aussi…
La main sur sa joue la tira de son tourbillon de pensée et elle releva les yeux vers lui. Il avait l'air… ailleurs. Non, en fait, il n'avait juste vraiment pas l'air bien, et elle remonta sa main autour de la sienne par réflexe. Ce n'était sans doute pas la meilleure question à poser, finalement…
Il commença à respirer différemment et elle resserra la pression de ses doigts pour essayer de le ramener à la réalité. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir qu'il allait mal, et elle connaissait un peu cet état, quand bien même elle ne l'avait jamais vu très longtemps.
- Eh… Respire…
C'était facile à dire, et un peu peine perdue. C'était à se demander s'il l'entendait encore. Quand il ferma les yeux et bascula en arrière, elle se releva pour venir s'agenouiller à côté de lui, un peu perdue. Il s'était toujours isolé dans ces moments-là, elle n'était vraiment, vraiment pas sûre de la marche à suivre. Tout ce qu'elle parvint à faire, ce fut de caresser doucement sa joue, repousser les mèches sur son front, pour essayer de l'apaiser.
Que lui était-il arrivé pour qu'il finisse encore dans cet état… ?
- Ash… calme-toi, c'est juste…
Juste quoi ? Des cauchemars ? Ou des souvenirs, peut-être… Elle émit un petit son plaintif dans sa panique, cherchant une solution à la crise qu'elle ne savait absolument pas comment résoudre. Elle n'avait jamais vécu ça. Elle n'avait jamais eu à l'aider face à ça non plus. Qu'était-elle censée faire ? Elle ne pouvait pas juste rester sans l'aider...
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10 Justinien 9:42
***
Il ne fallut pas beaucoup de temps pour que Kelda abandonne son plat pour accourir auprès d’Ash, dont les cris résonnaient dans les alentours. Elle espérait que la nouvelle venue ne soit pas la cause de son état, ou sinon elle pourrait dire adieux au don merveilleux de respirer.
La vieille femme poussa le tissu de la tente avec violence, pour retrouver Ash allongé par terre, hurlant de douleur en se tenant le crâne, avec une rouquine paniquée à ses côtés. Kelda souffla du nez, tandis qu’elle s’approchait d’un pas lent du duo, avant de s’asseoir aux côtés du blondin.
Son regard était vide, son visage déformé par les souvenirs, la rage et la douleur.
"Reculez. Il peut vous blesser pendant ses crises."
Ce fut la seule chose qu’elle adressa à la nouvelle arrivante. Kelda se doutait qu’il ne voudrait pas reprendre connaissance en constatant des blessures en plus sur ce qui semblait être sa partenaire. A en juger par l’expression sur son visage, elle ne semblait pas savoir ce qui lui arrivait, ce qui ne rassurait pas l’alvar. Les deux semblaient pourtant se connaître .. Mais des bribes que la vieille femme avait entendues, il avait fui, il était recherché, menacé. Quelque chose lui était arrivé, mais même elle ne savait pas. Son passé ne l’intéressait pas particulièrement, mais si elle le savait, elle serait sûrement en meilleures conditions pour l’aider à l’heure actuelle.
Elle se pencha vers lui, posant une main calme mais solide contre son buste. Sa première réaction fut d’essayer de se lever, de lutter contre cette soudaine nouvelle menace. Kelda mit alors davantage de pression pour le maintenir contre le sol, à deux mains cette fois-ci.
"NON ! LACHE-MOI !! IL DOIT PAYER !!! NOOOOOOOOOOOOOOOON !!!"
Sa voix était à la fois emplie d’une rage et d’une douleur profondes. Rapidement, de chaudes larmes se mirent à cascader de ses yeux vides, luttant de moins en moins. La vieille femme restait calme, en parfaite maîtrise d’elle-même, guettant chaque pli sur le visage épuisé du Marchéen. Puis, son hurlement se brisa.
"RANCELIOOOOOOOOOOOOOOON !!"
C’étaient toujours les mêmes phrases, les mêmes réactions. Kelda pouvait se dire que sa crise touchait bientôt à sa fin, même qu’elle semblait plus longue que les précédentes, qui se faisaient toujours plus rares depuis son arrivée ici.
Mais progressivement, ses cris de bête se muèrent en sanglots incompréhensibles, tandis qu’il croisa progressivement ses bras tremblants, les collant avec force contre son corps comme pour se rassurer. Kelda le tourna gentiment sur le côté, et il se recroquevilla de lui-même. Tout ce qui pouvait s’entendre de cette tente étaient les pleurs incontrôlables d’Ash, le pire était passé. Kelda se releva, ne le quittant pas des yeux immédiatement, avant de ramasser le bol de sang, le vieux chiffon et le baume, quittant la tente sans un bruit.
Plusieurs minutes passèrent, où Ash restait dans le silence le plus total, le regard ouvert dans le vide. Il respirait encore rapidement, mais la situation s’était déjà passablement calmée par rapport à avant. Kelda revint quelques instant dans la tente pour apporter deux bols de soupe, qu’elle laissa un peu plus loin avant de toiser la rousse du regard.
"Quoi que vous ayez évoqué avant, ne le faites pas. Changez-lui un peu les idées. Je vous ai apporté un peu de soupe. Profitez de la soirée pour vous reposer tous les deux."
Et elle quitta les lieux sans plus de cérémonie.
***
La vue me revint progressivement, comme un brouillard qui se levait sur mon esprit. J’étais allongé sur le côté, en position fœtale. Mon nez et mes yeux coulaient encore .. merde. J’avais refait une crise ? Ma tête me faisait encore mal. Je poussai un râle, tandis que j’essayais de me lever, ou de me retourner au moins.
Je sentis une présence près de moi, et il me suffit de croiser son regard pour que les souvenirs commencent à revenir un peu. Ma voix était tremblante, comme un gosse qui venait de se réveiller d’un long et atroce cauchemar.
"L-Lemia .. ?"
Mais que faisait-elle là ? J’hallucinais ? Ah non. Non. Mon attention fut totalement absorbée par les marques sur son visage. L’effroi devait se voir sur mon visage.
"Oh Créateur, ce n’est pas moi qui t’ai .."
Ça me revenait. Elle venait de me retrouver. Elle m’avait un peu insulté de tous les noms pour être partie sans prévenir. J’avais réussi à me redresser un peu, portant mes doigts vers les récentes cicatrices.
"Ah non. Des mercenaires. Ça me revient. Putain, heureusement .."
Je me tins la tête, grognant encore d’inconfort comme si j’avais une immense gueule de bois. Je tenais à peine assis, et j’en étais conscient. Mes mains tremblaient, tout comme mon corps entier, à vrai dire. Ma tête me faisait un mal atroce, mes yeux pleuraient encore sans que je puisse y faire quoi que ce soit. Quel merdier. Il fallait qu’elle voie ça.
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Lemia Ethnoryal
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L'angoisse lui serrait la gorge. Elle ne savait vraiment pas comment réagir et elle n'avait jamais eu l'occasion de le voir et de l'aider quand il se retrouvait dans cet état.
- Pourquoi tu t'isolais à chaque fois, bordel…
Elle prit son visage dans ses mains en s'efforçant de se calmer. Ça ne servait à rien de paniquer autant que lui, ça ne l'aiderait pas du tout. Elle commença à marmonner pour elle-même, jusqu'à ce que quelqu'un entre brusquement dans la tente et la fasse sursauter. Elle se décala par réflexe sous l'injonction de l'alvare sans réfléchir, serrant ses mains entre elle. Elle détestait ça. Ne pas pouvoir agir et se contenter de regarder quelqu'un aider les autres à sa place. La sensation d'impuissance lui comprimait la poitrine et elle finit par détourner les yeux, les dents serrées. Il avait plutôt intérêt à ne plus jamais s'isoler ou se cacher dans les cas de ce genre parce qu'il était hors de question qu'elle se sente à nouveau aussi inutile. Elle avait passé trop de temps à être spectatrice d'événements qui la dépassaient.
Elle se recroquevilla sous la violence des cris qui ne laissaient aucune place au silence. Quels que soient les souvenirs qui l'agitaient, ils étaient d'une violence difficile à imaginer. Elle se mordit la lèvre, mal à l'aise, les poings serrés de frustration. Quand la femme quitta la pièce, Lemia resta un instant tête baissée, le regard rivé sur le sol. Si elle ne pouvait pas l'aider, peut-être qu'il était finalement mieux ici, tout ce temps, qu'avec elle. Elle prit une inspiration pour essayer de se calmer, le temps que l'autre revienne avec des bols de soupe. Ne pas en reparler, hein…
Alors sa question attendrait. D'une certaine façon, elle avait déjà eu sa réponse.
La voix fragile et tremblante qui s'adressa à elle la ramena à la réalité et elle releva rapidement la tête en se rapprochant de lui. Il n'avait pas l'air totalement remis du choc, à en juger par son regard. Quand il demanda, paniqué, s'il était responsable de ses blessures, elle secoua la tête ; mais cette petite perte de mémoire n'avait pas apaisé son inquiétude.
- Non…
Elle aurait voulu expliciter davantage mais sa voix resta bloquée dans sa gorge et ce fut lui qui finit par faire remonter ses souvenirs de lui-même. Bon, au moins sa mémoire semblait avoir reprit ses droits, ce qui était déjà une bonne chose. Elle se rapprocha un peu pour se mettre face à lui et prendre sa main dans la sienne, essuya ses larmes de l'autre.
- Ça va aller ?
Elle avait l'impression d'avoir perdu dix ans d'un coup. Toute sa verve habituelle se perdait dans l'inquiétude qui brillait dans son regard. L'autre lui avait dit de lui changer les idées, d'accord, mais… elle ne pouvait pas juste faire comme si rien ne s'était passé… Elle n'arrivait pas à se défaire de la boule dans sa gorge et elle ne serait vraiment rassurée que quand il cesserait de trembler.
- Pourquoi tu t'isolais à chaque fois, bordel…
Elle prit son visage dans ses mains en s'efforçant de se calmer. Ça ne servait à rien de paniquer autant que lui, ça ne l'aiderait pas du tout. Elle commença à marmonner pour elle-même, jusqu'à ce que quelqu'un entre brusquement dans la tente et la fasse sursauter. Elle se décala par réflexe sous l'injonction de l'alvare sans réfléchir, serrant ses mains entre elle. Elle détestait ça. Ne pas pouvoir agir et se contenter de regarder quelqu'un aider les autres à sa place. La sensation d'impuissance lui comprimait la poitrine et elle finit par détourner les yeux, les dents serrées. Il avait plutôt intérêt à ne plus jamais s'isoler ou se cacher dans les cas de ce genre parce qu'il était hors de question qu'elle se sente à nouveau aussi inutile. Elle avait passé trop de temps à être spectatrice d'événements qui la dépassaient.
Elle se recroquevilla sous la violence des cris qui ne laissaient aucune place au silence. Quels que soient les souvenirs qui l'agitaient, ils étaient d'une violence difficile à imaginer. Elle se mordit la lèvre, mal à l'aise, les poings serrés de frustration. Quand la femme quitta la pièce, Lemia resta un instant tête baissée, le regard rivé sur le sol. Si elle ne pouvait pas l'aider, peut-être qu'il était finalement mieux ici, tout ce temps, qu'avec elle. Elle prit une inspiration pour essayer de se calmer, le temps que l'autre revienne avec des bols de soupe. Ne pas en reparler, hein…
Alors sa question attendrait. D'une certaine façon, elle avait déjà eu sa réponse.
La voix fragile et tremblante qui s'adressa à elle la ramena à la réalité et elle releva rapidement la tête en se rapprochant de lui. Il n'avait pas l'air totalement remis du choc, à en juger par son regard. Quand il demanda, paniqué, s'il était responsable de ses blessures, elle secoua la tête ; mais cette petite perte de mémoire n'avait pas apaisé son inquiétude.
- Non…
Elle aurait voulu expliciter davantage mais sa voix resta bloquée dans sa gorge et ce fut lui qui finit par faire remonter ses souvenirs de lui-même. Bon, au moins sa mémoire semblait avoir reprit ses droits, ce qui était déjà une bonne chose. Elle se rapprocha un peu pour se mettre face à lui et prendre sa main dans la sienne, essuya ses larmes de l'autre.
- Ça va aller ?
Elle avait l'impression d'avoir perdu dix ans d'un coup. Toute sa verve habituelle se perdait dans l'inquiétude qui brillait dans son regard. L'autre lui avait dit de lui changer les idées, d'accord, mais… elle ne pouvait pas juste faire comme si rien ne s'était passé… Elle n'arrivait pas à se défaire de la boule dans sa gorge et elle ne serait vraiment rassurée que quand il cesserait de trembler.
Ashleigh
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
Voir Lemia autant déstabilisée me faisait mal au cœur. Evidemment que ça la bouleverserait de me voir en pleine crise, pourquoi je m’efforçais à m’isoler, là-bas ? Je soufflai du nez, cherchant à rassembler mes forces pour que les choses aillent mieux. Il le fallait.
Puis, d’une extrême douceur, elle attrapa ma main. Ah .. J’aurais pu tomber tellement ce geste me donna envie d’instantanément fondre. Puis, avec prudence, la rouquine essuya mes larmes de l’autre. C’était une facette dont je n’avais clairement pas l’habitude de sa part. D’ordinaire, elle était du genre fonceuse, brute, à se vexer faussement ou à se montrer agressive, mais là .. Bon, elle ne devait pas non avoir l’habitude de me voir dans un état mental pareil, donc son attitude se défendait. Mais c’était d’une douceur ..
"Ça va aller ?"
Sa voix était douce, inquiète, timide. Je m’essuyai le nez d’un geste rapide, avant d’en frotter le bout comme quand j’étais nerveux ou quelconque état d’esprit similaire. Je n’aimais pas la voir dans cet état. Vraiment pas. Ce fut à mon tour de caresser d’une main aussi douce qu’hésitante sa joue.
"Ça ira. Ce n’est pas la première fois, ça ne sera pas la dernière .. Mais les crises sont en train de s’espacer toujours plus, donc j’imagine que y’a du progrès ?"
Cela devait faire plusieurs jours d’affilée que je n’avais pas fait de crise pareille, mais celle-là semblait particulièrement violente. Peut-être était-ce ma claque de réalité, de me rappeler que oui, j’avais des problèmes, et que je devrais m’en occuper tout bientôt pour éviter d’autres dérapages.
Lentement mais sûrement, je glissai ma main libre dans le creux de son dos pour l’attirer à moi. Observant ses tourments dans l’ambre de ses yeux, je finis par détourner le regard pour appuyer ma tête contre son épaule. Elle sentait toujours aussi bon .. Comment faisait-elle ?
"Navré que t’aies dû assister à ça .. ça va, toi ?"
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Lemia Ethnoryal
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
Dire qu'il était revenu à la normale aurait été un immense euphémisme, mais il semblait au moins avoir repris contact avec la réalité. Ses souvenirs, au minimum, paraissaient avoir repris leur place suffisamment pour qu'il se rappelle tout ce qui s'était passé. Ça n'empêchait pas Lemia de s'inquiéter. Le cœur serré, elle essuya ses larmes d'une main en serrant la sienne de l'autre. Elle n'avait pas l'air du genre à s'inquiéter pour les autres, mais elle n'était vraiment pas sereine. Son regard et la caresse sur sa joue ne la rassurèrent qu'à moitié.
Elle baissa un instant les yeux à sa réponse, pensive. Elle n'avait pas envie de le revoir dans cet état, mais il fallait être réaliste : ça ne serait effectivement pas la dernière. Elle raffermit sa prise sur sa main, relevant son regard pour croiser le sien. Elle se laissa entraîner contre lui sans vraiment réussir à se sortir de ses pensées. Son étreinte était agréable mais elle se prenait encore un peu trop la tête.
- Ça va… Tant que tu vas bien…
Lemia ferma les yeux en reposant sa tête contre la sienne, et laissa glisser autour de ses épaules la main qu'elle tenait contre sa joue.
- Tu es vraiment mieux ici, hein…
Visiblement, il y avait quelqu'un qui savait un minimum comment gérer ses crises et ses cauchemars. Pointe de jalousie mise à part, elle comprenait qu'il ait choisit de rester là le temps de guérir et de se remettre sur pieds. Sauf qu'elle n'avait clairement pas envie de repartir et de le laisser guérir loin d'elle. À contrecœur, elle s'écarta et revint croiser son regard, après avoir déposé un baiser sur sa joue.
- Je peux rester..?
C'était peut-être un peu idiot comme question, mais vu qu'elle venait de passer deux mois sans nouvelles et que rien que poser la question à ce sujet l'avait mis dans un état désastreux… Avec un petit soupir, elle tourna la tête, se rappelant au passage de la présence des deux bols.
- Ah, oui. La…
La quoi, d'ailleurs ? Quel était le rôle de cette femme ? Peu importe. C'était un détail.
- Quelqu'un a ramené ça.
Elle baissa un instant les yeux à sa réponse, pensive. Elle n'avait pas envie de le revoir dans cet état, mais il fallait être réaliste : ça ne serait effectivement pas la dernière. Elle raffermit sa prise sur sa main, relevant son regard pour croiser le sien. Elle se laissa entraîner contre lui sans vraiment réussir à se sortir de ses pensées. Son étreinte était agréable mais elle se prenait encore un peu trop la tête.
- Ça va… Tant que tu vas bien…
Lemia ferma les yeux en reposant sa tête contre la sienne, et laissa glisser autour de ses épaules la main qu'elle tenait contre sa joue.
- Tu es vraiment mieux ici, hein…
Visiblement, il y avait quelqu'un qui savait un minimum comment gérer ses crises et ses cauchemars. Pointe de jalousie mise à part, elle comprenait qu'il ait choisit de rester là le temps de guérir et de se remettre sur pieds. Sauf qu'elle n'avait clairement pas envie de repartir et de le laisser guérir loin d'elle. À contrecœur, elle s'écarta et revint croiser son regard, après avoir déposé un baiser sur sa joue.
- Je peux rester..?
C'était peut-être un peu idiot comme question, mais vu qu'elle venait de passer deux mois sans nouvelles et que rien que poser la question à ce sujet l'avait mis dans un état désastreux… Avec un petit soupir, elle tourna la tête, se rappelant au passage de la présence des deux bols.
- Ah, oui. La…
La quoi, d'ailleurs ? Quel était le rôle de cette femme ? Peu importe. C'était un détail.
- Quelqu'un a ramené ça.
Ashleigh
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10 Justinien 9:42
Cette réponse n’était pas réjouissante, et ne semblait pas vraiment la convaincre. Peu importait : dans le fond, elle savait que c’était vrai, et ce n’était pas sa petite mine triste – et insoutenable à voir – qui y changerait quoi que ce soit.
"Ça va… Tant que tu vas bien…"
Je hochai lentement de la tête, ne sachant pas vraiment comment la rassurer davantage. La sentir contre moi était envoûtant, j’avais la sensation que je pourrais m’endormir dans une telle position. Sa main passa en douceur contre mes épaules désormais relâchées. La belle rouquine ne semblait pas avoir fini ses réflexions céphalophages, j’espérais qu’elle ne se prendrait pas plus la tête que ça.
"Tu es vraiment mieux ici, hein… Je peux rester..?"
Ses lèvres se posèrent avec tendresse contre ma joue, avant que son regard ne se plonge dans le mien à nouveau. Et quel regard .. Il me fallut un moment pour retrouver la parole, bégayant un peu au passage tant sa question me déstabilisa. Evidemment qu’elle voulait rester auprès de toi, abruti. Elle n’aurait pas fait tout ce chemin et tout cet échange pour repartir droit derrière. Des fois, je me demandais comment mon cerveau réfléchissait.
"Hum .. je .. je pense que tu peux ? Enfin je ne pense pas que ça va déranger Kelda .. que tu restes, quoi."
"Ah, oui. La…"
Mon regard suivit le sien, intrigué. Je remarquai alors deux bols encore fumant de chaleur pas si loin de nous. Kelda était réellement un miracle tombé du ciel, n’est-ce pas ?
"Quelqu'un a ramené ça."
"Ça doit être Kelda."
Je n’avais pas souvenir qu’elle était passée, mais peut-être qu’elle était venue aider lors de ma crise ? Ce devait être ça. A observer depuis ma position, ce devait être des restes du repas, la soupe qu’on mangeait avant l’arrivée fracassante de Lemia.
Je me levai alors prudemment, ne voulant pas trop tester mon équilibre et ma force suite à pareille crise. Puis, je ramassai les bols avant de m’asseoir face à Lemia, lui tendant un des bols – celui qui me semblait le plus rempli.
"Tiens, t’as besoin de forces après une ascension pareille."
Puis, je me concentrai sur ma propre soupe, et commençai à la boire en silence. Manger quelque chose m’aiderait fortement à me stabiliser physiquement après pareil épisode, et c’était tant mieux.
"Bon app’."
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