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Lemia Ethnoryal
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
À partir de combien de temps sans nouvelle pouvait-on raisonnablement considérer quelqu'un comme étant mort ? À vrai dire, vu la personne en question, elle n'y croyait qu'à moitié. Ce type avait autant de facilité à survivre malgré lui qu'il n'en avait à gagner aux cartes de façon absolument inconcevable ; il devait sûrement être quelque part, en parfaite santé, et avait juste oublié son existence. Ce qui était vexant en soi, mais bon, tant pis. C'était du moins ce qu'elle aurait continué de penser si elle n'avait pas surpris des chasseurs de prime à la sortie d'une ville. Et surtout, leur cible.
Elle soupira. Évidemment, il avait réussi à se mettre dans la merde. Est-ce que ça aurait dû particulièrement l'étonner ? Pas vraiment. Mais tant qu'à être là...
Elle rajusta son épée et rabattit sa capuche sur son visage pour commencer à les suivre. Dans le pire des cas, s'il lui tapait trop sur les nerfs - pour changer - elle récupérerait la prime elle-même, ça lui ferait un peu d'argent pour tenir quelques jours. Pas comme si son sort lui importait vraiment. En tout cas, visiblement, le petit groupe avait une piste sérieuse, parce qu'ils filaient en ligne droite comme s'ils se faisaient la course pour la dernière prostituée disponible d'un bordel. Lemia leva les yeux au ciel et continua de les suivre, attrapant une affiche au passage. Au cas où elle se ferait surprendre à un moment ou un autre, mieux valait avoir un alibi. Elle roula le papier en boule dans sa poche sans jeter un œil au dessin ni chercher à voir si la personne qui l'avait représenté avait fait ça fidèlement.
Les chasseurs de prime progressaient rapidement à travers les chemins de montagne de plus en plus escarpés et qui ne lui laissaient que peu de possibilités de rester discrète. Un caillou roula sous sa chaussure et elle se cacha au dernier moment en serrant les dents. Les pas s'approchaient dans sa direction. Le poing serré sur la poignée de son épée, elle prit le parti de se redresser. Celui qui s'était retourné pour venir vérifier les yeux n'eut pas le temps de sortir une arme que son sang maculait déjà les phalanges de la jeune femme. Il plaqua une main sur son nez avec un grognement agacé. Elle n'avait plus besoin d'eux : si celui qu'ils cherchaient était dans cette montagne, elle pourrait le trouver toute seule.
- T'es qui, toi ?
- Je te laisse une chance de rameuter tes copains et de te casser. La prime est pour moi.
L'explication sembla suffisante pour que le gars en question essaye à nouveau de dégainer son arme, et reçoive à nouveau un poing en pleine figure. Profitant qu'il vacillait, elle tira sa propre épée. Le bruit et le cri du chasseur de prime attira les autres et elle prit une inspiration. Ils n'étaient pas assez nombreux pour qu'elle s'estime en danger, mais elle avait déjà sous-estimé des adversaires, elle ne le referait pas.
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Lemia essuya le sang de son visage, ou en tout cas essaya, avec un geste qui contribua plus à l'étaler qu'à véritablement le retirer. Elle secoua son épée et la rengaina avant de reprendre sa marche à travers la montagne. Il était quelque part par là, en théorie, elle finirait bien par tomber dessus, au moins par hasard.
Par hasard, donc, elle finit par repérer des silhouettes à une certaine distance et se rapprocha, méfiante. Mais si elle ne connaissait aucun des guerriers, elle reconnut celui qui faisait un peu tache dans le groupe et s'avança pour arriver face à eux, le visage toujours maculé de sang - en grande partie le sien, elle sentait encore ses blessures et à mesure que l'adrénaline retombait, elle commençait à prendre conscience de leur gravité relative.
- Ça t'amuse, de faire des excursions en montagne quand la moitié de Thédas essaye de te réduire en charpie ?
Elle croisa les bras. Franchement, de tous les endroits, il était obligé de choisir un coin pareil ?
Elle soupira. Évidemment, il avait réussi à se mettre dans la merde. Est-ce que ça aurait dû particulièrement l'étonner ? Pas vraiment. Mais tant qu'à être là...
Elle rajusta son épée et rabattit sa capuche sur son visage pour commencer à les suivre. Dans le pire des cas, s'il lui tapait trop sur les nerfs - pour changer - elle récupérerait la prime elle-même, ça lui ferait un peu d'argent pour tenir quelques jours. Pas comme si son sort lui importait vraiment. En tout cas, visiblement, le petit groupe avait une piste sérieuse, parce qu'ils filaient en ligne droite comme s'ils se faisaient la course pour la dernière prostituée disponible d'un bordel. Lemia leva les yeux au ciel et continua de les suivre, attrapant une affiche au passage. Au cas où elle se ferait surprendre à un moment ou un autre, mieux valait avoir un alibi. Elle roula le papier en boule dans sa poche sans jeter un œil au dessin ni chercher à voir si la personne qui l'avait représenté avait fait ça fidèlement.
Les chasseurs de prime progressaient rapidement à travers les chemins de montagne de plus en plus escarpés et qui ne lui laissaient que peu de possibilités de rester discrète. Un caillou roula sous sa chaussure et elle se cacha au dernier moment en serrant les dents. Les pas s'approchaient dans sa direction. Le poing serré sur la poignée de son épée, elle prit le parti de se redresser. Celui qui s'était retourné pour venir vérifier les yeux n'eut pas le temps de sortir une arme que son sang maculait déjà les phalanges de la jeune femme. Il plaqua une main sur son nez avec un grognement agacé. Elle n'avait plus besoin d'eux : si celui qu'ils cherchaient était dans cette montagne, elle pourrait le trouver toute seule.
- T'es qui, toi ?
- Je te laisse une chance de rameuter tes copains et de te casser. La prime est pour moi.
L'explication sembla suffisante pour que le gars en question essaye à nouveau de dégainer son arme, et reçoive à nouveau un poing en pleine figure. Profitant qu'il vacillait, elle tira sa propre épée. Le bruit et le cri du chasseur de prime attira les autres et elle prit une inspiration. Ils n'étaient pas assez nombreux pour qu'elle s'estime en danger, mais elle avait déjà sous-estimé des adversaires, elle ne le referait pas.
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Lemia essuya le sang de son visage, ou en tout cas essaya, avec un geste qui contribua plus à l'étaler qu'à véritablement le retirer. Elle secoua son épée et la rengaina avant de reprendre sa marche à travers la montagne. Il était quelque part par là, en théorie, elle finirait bien par tomber dessus, au moins par hasard.
Par hasard, donc, elle finit par repérer des silhouettes à une certaine distance et se rapprocha, méfiante. Mais si elle ne connaissait aucun des guerriers, elle reconnut celui qui faisait un peu tache dans le groupe et s'avança pour arriver face à eux, le visage toujours maculé de sang - en grande partie le sien, elle sentait encore ses blessures et à mesure que l'adrénaline retombait, elle commençait à prendre conscience de leur gravité relative.
- Ça t'amuse, de faire des excursions en montagne quand la moitié de Thédas essaye de te réduire en charpie ?
Elle croisa les bras. Franchement, de tous les endroits, il était obligé de choisir un coin pareil ?
Ashleigh
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
Le soleil se levait encore sur les Dorsales de Givre. Le soleil se levait toujours après tout, n’est-ce pas ?
Beaucoup de choses s’étaient passé dans un temps relativement court. Beaucoup de questions, d’incertitudes, de cauchemars qui parsemèrent mes nuits grises. Le réel et les fantaisies démoniaques se mélangeaient avec aisance, menant une fourbe danse dans ma tête sans s’arrêter.
Si mes pas m’ont amené en cet endroit isolé et austère, j’y trouvai mon salut de la façon la plus inespérée qui fût. Si les premiers jours furent les moins évidents, de par ma confusion quant à cette aide sortie de nulle part, j’appris à vivre avec. Ou à vivre tout court. Il m’eut semblé important de prendre quelques cours sur le sujet.
Au fil des jours qui commençaient tôt pour finir tard, je repris un peu plus possession de moi-même, j’appris à dompter mes pensées les plus sombres. Cette nouvelle et étrange routine m’avait permis de faire le tri dans les bonnes et les mauvaises habitudes, et de repartir sur une nouvelle base. De nouvelles questions s’étaient posées sur la table, des questions auxquelles je pensais avoir une réponse depuis des années, mais qui furent complètement retournées l’espace d’un séjour joyeux en prison.
Aussi, j’avais repris l’entraînement aux armes. Je ne voyais plus cela comme une méthode de survie banale, mais plus comme une forme d’art, qui savait unir le corps et l’esprit dans un but commun. S’il me fallut des semaines avant de toucher à nouveau à une arme, voire même à un simple couteau, j’avais repris un peu plus mon aise, même si le malaise perdurait. Les images de Kirkwall n’avaient toujours pas quitté mon esprit endolori, et je savais que ce ne serait pas demain que j’oublierais.
Mais aujourd’hui, les choses étaient différentes. Le soleil commençait à s’incliner, que l’improbable se produisit. Tandis que nous étions en train de manger tous ensemble, une silhouette se dessina en contrebas. Si notre premier réflexe fut de nous arrêter de profiter de notre repas pour nous mettre en garde, la silhouette qui se révélait à nous m’intrigua.
Après un certain temps, tandis que le vent balayait la neige entre nous, je sentis mes poumons se serrer, reconnaissant la fameuse silhouette. Si une montagne de questions concernant le pourquoi du comment fusèrent dans mon esprit, j’intimai en premier à mes compagnons des montagnes de baisser leurs gardes, car c’était une connaissance. Mais le temps de revenir à elle que la voilà, sur toute sa hauteur, le visage couvert de sang, à me dévisager en râlant, comme elle le faisait si bien.
"Ça t'amuse, de faire des excursions en montagne quand la moitié de Thédas essaye de te réduire en charpie ?"
Complètement pris de court, je ne savais vraiment pas quoi répondre à un tel fait. C’était comme redescendre sur terre, après avoir commencé une petite thérapie dans les montagnes pour aller mieux. La réalité du terrain qui adorait vous rattraper dans les meilleurs moments.
La bouche ouverte avec la prétention d’émettre le moindre son, le seul brin de réaction qui me vint le plus naturellement du monde fut de rire. Pas un rire moqueur, pas un rire empli de sarcasme. Un rire, comme une sorte de soulagement. Passant une main dans mes cheveux plus long que lors de notre dernière rencontre, je m’approchai d’elle, avant de réaliser quelque chose qui paraissait évident en fait, même vu de loin.
"Mais par quel miracle tu – PAR ANDRASTE TU SAIGNES EN FAIT."
J’arrivai enfin à sa hauteur, observant son visage avec grande minutie. Je ne savais pas ce qui lui était arrivé en chemin, mais le sang était frais, et les coupures étaient trop fines et précises pour que ce fût l’œuvre d’un animal.
Avant que je ne m’en rende compte pourtant, j’avais attrapé son visage à deux mains, observant les plaies de façon sérieuse et appliquée. Mon pouce droit effleurait son sourcil nouvellement tranché. Je poussai un soupir, m’exprimant d’une voix calme et grave, qui ronronnait presque.
"Tu pourrais au moins faire plus attention, non ? En plus t’en as étalé absolument partout .."
Mon clair regard restait finalement plongé dans le sien, guettant l’excuse minable qu’elle me sortirait pour essayer de combler une inquiétude. Si elle osait me dire qu’elle était tombée sur un ours, ..
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Lemia Ethnoryal
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10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
Il avait l'air dans un état acceptable. En vie, pour commencer, et avec un peu plus de force et de… tout, en fait, que la dernière fois qu'elle l'avait vu. Ce qui l'agaçait un peu, pour être tout à fait honnête : il aurait pu se débarrasser des chasseurs de prime tout seul comme un grand et elle n'aurait pas été obligée de se retrouver couverte de sang. Déjà, s'il lui avait des nouvelles au lieu de partir en randonnée dans la neige, elle n'aurait pas eu besoin de suivre des chasseurs de prime pour le retrouver. Déjà. Ça aurait été un bon début.
Lemia arqua un sourcil en l'entendant rire, incapable de savoir s'il se moquait d'elle ou s'il trouvait juste drôle qu'elle ait eu à escalader une foutue montagne pour avoir une chance de l'engueuler. Sa paupière tiqua légèrement quand il passa une main dans ses cheveux et elle détourna le regard un quart de seconde.
Son exclamation la fit réaliser un peu plus radicalement la présence de ses blessures. Entre l'adrénaline du combat et celle de l'escalade, elle n'y avait pas prêté attention mais l'énergie commençait à retomber et, avec elle, l'effet anesthésiant. Ça ne l'empêcha pas de réagir par un claquement de langue agacé quand il attrapa son visage, et le dégager rapidement quand il commença à approcher sa blessure du bout du pouce.
- J'avais du sang dans l’œil, je voyais rien, je l'ai viré c'est tout.
Oui, elle ne répondait qu'à son deuxième commentaire, parce qu'elle était parfaitement consciente d'avoir fait plus de mal que de bien en essayant de virer le sang de son visage, mais il avait une façon de parler et de la fixer qui la mettait mal à l'aise. Ce genre de regard un peu trop intense n'était pas spécialement dans ses habitudes, et elle finit par baisser les yeux en se réfugiant dans son agacement naturel.
- Et j'aurais pas eu à faire attention si quelqu'un n'avait pas la moitié des chasseurs de prime du continent aux trousses. Franchement, on voit ta tête partout, ça devient lassant.
Elle essaya encore un peu d'essuyer le sang sur son visage mais ses gants étaient trop secs pour véritablement réussir à le retirer et elle leva les yeux au ciel. La blessure sur sa joue avait quand même l'air sacrément profonde, elle pouvait le reconnaître, mas elle n'avait pas grand-chose pour gérer ça pour l'instant. Elle s'en occuperait plus tard, de ça et de ses fringues qui étaient aussi trempées de sang – l'inconvénient de tuer quatre personnes sur un chemin de montagne.
Lemia arqua un sourcil en l'entendant rire, incapable de savoir s'il se moquait d'elle ou s'il trouvait juste drôle qu'elle ait eu à escalader une foutue montagne pour avoir une chance de l'engueuler. Sa paupière tiqua légèrement quand il passa une main dans ses cheveux et elle détourna le regard un quart de seconde.
Son exclamation la fit réaliser un peu plus radicalement la présence de ses blessures. Entre l'adrénaline du combat et celle de l'escalade, elle n'y avait pas prêté attention mais l'énergie commençait à retomber et, avec elle, l'effet anesthésiant. Ça ne l'empêcha pas de réagir par un claquement de langue agacé quand il attrapa son visage, et le dégager rapidement quand il commença à approcher sa blessure du bout du pouce.
- J'avais du sang dans l’œil, je voyais rien, je l'ai viré c'est tout.
Oui, elle ne répondait qu'à son deuxième commentaire, parce qu'elle était parfaitement consciente d'avoir fait plus de mal que de bien en essayant de virer le sang de son visage, mais il avait une façon de parler et de la fixer qui la mettait mal à l'aise. Ce genre de regard un peu trop intense n'était pas spécialement dans ses habitudes, et elle finit par baisser les yeux en se réfugiant dans son agacement naturel.
- Et j'aurais pas eu à faire attention si quelqu'un n'avait pas la moitié des chasseurs de prime du continent aux trousses. Franchement, on voit ta tête partout, ça devient lassant.
Elle essaya encore un peu d'essuyer le sang sur son visage mais ses gants étaient trop secs pour véritablement réussir à le retirer et elle leva les yeux au ciel. La blessure sur sa joue avait quand même l'air sacrément profonde, elle pouvait le reconnaître, mas elle n'avait pas grand-chose pour gérer ça pour l'instant. Elle s'en occuperait plus tard, de ça et de ses fringues qui étaient aussi trempées de sang – l'inconvénient de tuer quatre personnes sur un chemin de montagne.
Ashleigh
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
Quel foutoir, cette femme. Couverte de sang, encore essoufflée, les cheveux en pagaille, les habits trempes à cause de la neige qui commençait à fondre un peu .. rien n’allait. Je soufflai du nez, contemplant ce merdier vivant peut-être un peu trop, avant de croiser son intense regard ambré. Lemia repoussa mes mains d’un geste vif lorsque je m’approchai trop des blessures, constat qui m’assurait de prendre les choses en main plus tard. Tout de même.
"J'avais du sang dans l’œil, je voyais rien, je l'ai viré c'est tout."
Je soufflai du nez à cette excuse qui finalement lui ressemblait bien, ne la quittant pas des yeux. Il y avait une lueur qui me captivait, un je-ne-savais-quoi de soudainement fascinant. Pourtant, ce n’était pas la première fois que je me perdais dans ses yeux, alors pourquoi aujourd’hui était soudainement différent ? C’était sûrement parce que je ne l’avais pas revu depuis un moment. C’était ça, oui.
Mais la rouquine rompit le contact, ce qui me sortit de mes réflexions, comme ..
"Et j'aurais pas eu à faire attention si quelqu'un n'avait pas la moitié des chasseurs de prime du continent aux trousses. Franchement, on voit ta tête partout, ça devient lassant."
Mon sourire complètement relâché regagna en éclat à sa petite pique, à laquelle il était aisé de répondre, bien entendu. Je semblais reprendre certaines couleurs pour la première fois depuis des mois.
"Ravi d’apprendre que t’as passé ton trajet à toutes les remarquer."
Mais à reporter attention au problème principal de cette conversation, mon visage changea instantanément d’expression à revoir les plaies encore bien ouvertes, et la vague d’inquiétude reprit.
"Oui. Bon, je .."
Je me raclai la gorge par réflexe, avant de lui attraper l’avant-bras pour remonter à notre petit campement.
"Viens, on va s’occuper de toi. Manquerait plus que ça ne s’infecte."
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Lemia Ethnoryal
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
Un petit soupir mourut sur ses lèvres tandis qu'elle écartait son visage pour qu'il cesse de toucher ses blessures. Douleur mise à part, parce qu'elle se réveillait nettement plus sérieusement, elle n'avait pas l'habitude qu'il y ait un semblant de douceur dans ses gestes et elle n'aimait pas la sensation qui lui nouait l'estomac. Elle s'empressa donc de lâcher une petite pique à laquelle il répondit, comme à son exaspérante habitude, par une remarque suave et insupportable.
- Je m'en serais passée.
Voir sa tête tous les quinze mètres, surtout qu'elle n'était pas toujours bien dessinée et qu'elle avait parfois un certain air de ressemblance avec une autre personne, n'était pas franchement agréable, n'en déplaise à son petit commentaire hautain.
Il bégaya quelque chose avant de se racler la gorge et elle arqua à nouveau un sourcil, mais il l'attrapa par le bras avant qu'elle n'ait le temps de faire le moindre commentaire. Elle laisse échapper un petit grondement agacé.
- Je peux marcher toute seule.
Est-ce qu'il était vraiment obligé de l'entraîner comme ça ? D'accord, elle venait de se battre et d'escalader une montagne, mais elle était parfaitement capable de se déplacer sans se faire embarquer par le bras par un mec qu'elle avait cru mort depuis des mois.
D'AILLEURS.
- Et sinon, tu comptais me prévenir un jour que tu étais encore en vie ?
Elle dégagea son bras un peu sèchement, constata par le même coup que l'un des coups d'épée qu'elle avait donnés avait un peu plus tiré sur son muscle que prévu et eut une légère grimace qui disparut bien vite de ses traits. Si elle continua d'avancer, ce fut simplement pour qu'il ne marche pas tout seul loin devant en lui donnant une réponse qu'elle ne pourrait pas entendre ; mais son poing était serré de frustration.
- Je m'en serais passée.
Voir sa tête tous les quinze mètres, surtout qu'elle n'était pas toujours bien dessinée et qu'elle avait parfois un certain air de ressemblance avec une autre personne, n'était pas franchement agréable, n'en déplaise à son petit commentaire hautain.
Il bégaya quelque chose avant de se racler la gorge et elle arqua à nouveau un sourcil, mais il l'attrapa par le bras avant qu'elle n'ait le temps de faire le moindre commentaire. Elle laisse échapper un petit grondement agacé.
- Je peux marcher toute seule.
Est-ce qu'il était vraiment obligé de l'entraîner comme ça ? D'accord, elle venait de se battre et d'escalader une montagne, mais elle était parfaitement capable de se déplacer sans se faire embarquer par le bras par un mec qu'elle avait cru mort depuis des mois.
D'AILLEURS.
- Et sinon, tu comptais me prévenir un jour que tu étais encore en vie ?
Elle dégagea son bras un peu sèchement, constata par le même coup que l'un des coups d'épée qu'elle avait donnés avait un peu plus tiré sur son muscle que prévu et eut une légère grimace qui disparut bien vite de ses traits. Si elle continua d'avancer, ce fut simplement pour qu'il ne marche pas tout seul loin devant en lui donnant une réponse qu'elle ne pourrait pas entendre ; mais son poing était serré de frustration.
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10 Justinien 9:42
Malgré tout, quelque chose n’allait vraiment pas. Lemia était nettement plus tendue que d’habitude. Elle grognait et soupirait, oui, mais pas comme ça. J’espérais avoir l’occasion de lui demander pourquoi plus tard.
"Je peux marcher toute seule."
"Quoi, je suis pas en train de te soulever –"
"Et sinon, tu comptais me prévenir un jour que tu étais encore en vie ?"
La rouquine força sur ma prise pour se libérer en pestant. Je m’arrêtai alors brutalement, fixant la neige.
Cela peut paraître complètement con, compte tenu du fait qu’avant ce petit mois reposant j’avais bien quarante-deux années bien remplies dans mes bagages, mais j’avais complètement oublié la notion « d’avant ». Mes divers dilemmes, les menaces qui planaient constamment au-dessus de mon crâne, .. Comme si mon esprit était bêtement parti en vacances, laissant tous les problèmes hors de ces montagnes, le temps de souffler.
Le choc un peu passé, même si mes nuits presque vides ne me permettaient pas d’oublier, je posai un regard mi confus mi douloureux sur les épaules de Lemia, laissant le silence de la neige lui donner une première réponse.
"J’avais besoin de couper les ponts un moment, le temps d’aller mieux."
Puis, chassant les idées noires, je repris donc rapidement ma marche. J’espérai qu’elle me suive de près tout de même. Qu’elle essaye de faire l’enfant, et je reviens en arrière pour la porter comme un sac à patates.
"Bon viens, on va te soigner vite fait dans ma tente. On a de quoi soigner les plaies, mais songe à passer près d’un guérisseur à l’occas’ quand même."
Atteignant la hauteur de Kelda, qui me lançait un certain regard, je soupirai plus franchement qu’à l’extérieur du campement.
"Je la connais. C’est .. compliqué ?"
"Ça se voit. Vous êtes exactement pareils."
Sur notre bon rythme de marche, je profitai pour demander s’il restait du baume à base d’elfidée et un chiffon utilisable. La vieille femme me confirma fort heureusement, avant de partir chercher le matériel dans sa propre tente.
Je soulevai le pan de tissu qui recouvrait l’entrée de mon petit chez moi depuis quelques temps. Ce n’était pas bien grand, mais on pouvait y tenir debout, c’était déjà pas mal. Là, j’y ôtai mes gants, avant de ressortir directement pour trouver Kelda, qui me tendit le baume – que je glissai immédiatement dans une poche –, un bol d’eau et un vieux chiffon fonctionnel. Je la remerciai à mi mots, avant d’y retourner.
"Bon, on va faire ça vite et bien, assieds-toi."
Je m’assis dans la pile de fourrures chaudes et confortables qui me servait de lit, déposant le bol avec précaution avant de ressortir le baume. Je préparai mes affaires, humidifiant le chiffon avec précaution dans une eau qui fut chauffée au feu de bois.
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Lemia Ethnoryal
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10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
Couper les ponts… Pour une raison qu'elle se s'expliquait pas, cette réponse lui fit l'effet d'un coup dans la poitrine nettement plus violent que ceux qu'elle avait reçus pendant son combat sur son chemin de montagne. Elle resta figée un instant à le fixer tandis que son cerveau essayait vainement d'analyser l'émotion sous son crâne. Son poing se serra davantage.
- Sérieusement…
La colère n'eut même pas l'énergie de remonter jusqu'à elle, la laissant un peu trop démunie à son goût, mais il lui tourna vite le dos en reprenant sa marche, et elle secoua la tête pour se remettre les idées en place. Elle l'écouta sans l'écouter, mit un petit temps à se remettre à le suivre.
L'arrivée devant la vieille femme lui tira une grimace agacée. Comment ça, exactement pareils ?
- Pas du tout.
Elle avait lâché ça sur un ton un peu trop boudeur pour être crédible et croisa les bras en levant les yeux au ciel. Elle n'avait pas besoin de son aide, un peu d'eau suffirait largement, ou en tout cas elle pouvait le faire toute seule. Elle le suivit quand même sous sa tente, histoire d'avoir quelque part où s'asseoir après sa foutue escalade en montagne pour retrouver quelqu'un qui avait visiblement décidé de se barrer tout seul pour "couper les ponts".
Ça l'énervait beaucoup trop pour être raisonnable.
Elle s'installa sans un mot, retirant ses gants en gardant le regard rivé vers le sol et en essayant de calmer autant que possible les tremblements d'agacement de ses mains. Quand il reprit la parole, elle fit la moue. Il était occupé à préparer le baume d'elfidée qui lui avait été apporté, et un morceau de tissu mouillé. Elle soupira.
- C'est bon, j'ai pas besoin d'aide. Donne-moi ça.
Agacée, elle tendit la main pour essayer d'y récupérer le chiffon humide. Elle n'avait clairement pas envie de jouer les enfants pour qu'il puisse tranquillement essuyer le sang sur son visage, elle l'avait fait assez de fois dans sa vie pour se passer de son assistance. Elle referma ses doigts sur son poignet, déterminée à lui arracher le tissu des mains.
- Sérieusement…
La colère n'eut même pas l'énergie de remonter jusqu'à elle, la laissant un peu trop démunie à son goût, mais il lui tourna vite le dos en reprenant sa marche, et elle secoua la tête pour se remettre les idées en place. Elle l'écouta sans l'écouter, mit un petit temps à se remettre à le suivre.
L'arrivée devant la vieille femme lui tira une grimace agacée. Comment ça, exactement pareils ?
- Pas du tout.
Elle avait lâché ça sur un ton un peu trop boudeur pour être crédible et croisa les bras en levant les yeux au ciel. Elle n'avait pas besoin de son aide, un peu d'eau suffirait largement, ou en tout cas elle pouvait le faire toute seule. Elle le suivit quand même sous sa tente, histoire d'avoir quelque part où s'asseoir après sa foutue escalade en montagne pour retrouver quelqu'un qui avait visiblement décidé de se barrer tout seul pour "couper les ponts".
Ça l'énervait beaucoup trop pour être raisonnable.
Elle s'installa sans un mot, retirant ses gants en gardant le regard rivé vers le sol et en essayant de calmer autant que possible les tremblements d'agacement de ses mains. Quand il reprit la parole, elle fit la moue. Il était occupé à préparer le baume d'elfidée qui lui avait été apporté, et un morceau de tissu mouillé. Elle soupira.
- C'est bon, j'ai pas besoin d'aide. Donne-moi ça.
Agacée, elle tendit la main pour essayer d'y récupérer le chiffon humide. Elle n'avait clairement pas envie de jouer les enfants pour qu'il puisse tranquillement essuyer le sang sur son visage, elle l'avait fait assez de fois dans sa vie pour se passer de son assistance. Elle referma ses doigts sur son poignet, déterminée à lui arracher le tissu des mains.
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Quelque chose me chiffonnait tout de même, dans cette interaction. Déjà, Lemia sortait de nulle part pleine de sang et blessée, puis elle semblait agacée de me voir ? Rien ne faisait de sens dans son attitude, vraiment. Allez savoir de quel service elle avait besoin de ma part pour regretter à ce point d’être venue me voir. Rien que d’y penser, je sentis une autre pression encercler mes poumons, comme si finalement je ne servais qu’à faire les sales besognes .. Mais bon, c’était mon métier, j’imagine. Et puis, nous avions un accord.
Son emprise sur mon poignet me sortit de mon retour un peu trop brutal à la réalité. Je gardai les dents serrées, tout en posant sur elle un regard tendu, presque noir. Elle avait intérêt à avoir une excellente raison pour se retrouver ici en face de moi.
"C'est bon, j'ai pas besoin d'aide. Donne-moi ça."
"Ah ouais. A se demander ce que tu viens faire ici, alors. Puisque madame n’a pas besoin d’aide .."
Je lâchai sans plus d’état d’âme le chiffon humide dans le bol d’eau chaude, avant de tirer à mon tour sur sa main pour qu’elle lâche prise. Puis, après avoir poussé le bol un peu plus près d’elle, je me levai, m’éloignant un peu plus d’elle.
Que cherchait-elle à accomplir, au juste ? Pourquoi se faire chier à venir jusqu’ici, si c’était davantage pour mes services que pour ma personne ? Le tout en repoussant finalement mes offres d’aide, comme si finalement la princesse qu’elle était n’en avait plus besoin.
Et puis merde, pourquoi ça avait soudainement son importance ?
"Qu’est-ce qui t’amène dans les Dorsales de Givre, Lemia ?"
Si ça se trouve, elle allait me planter aussi. Si ça se trouve, elle ne s’était débarrassée des autres mercenaires uniquement parce qu’elle voulait garder la prime pour elle toute seule. Donc, si ça se trouve, je n’étais qu’un abruti, n’est-ce pas ? À essayer d’accorder ma confiance à quelqu’un dans une période où le trois-quarts du continent veut m’échanger contre une prime. Quel pauvre petit con. Si ça se trouve, j’étais en danger imminent .. était-elle encore armée ?
Je me tournai d’un mouvement sec, guettant ses armes. Son épée était bien dans son fourreau, mais je ne m’y attardais pas longtemps. Il ne fallait pas éveiller les soupçons. Je plantai mon regard acéré dans le sien.
"J’attends une réponse, Lemia."
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Lemia Ethnoryal
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« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
10 Justinien 9:42
Sa réaction la fit tiquer. À vrai dire, elle avait tellement l'habitude de l'entendre se moquer d'elle et de ses commentaires qu'elle ne s'attendait pas à ce qu'il réagisse de cette manière. Mais c'était lui, qui avait disparu pendant des mois sans donner la moindre nouvelle, pour qu'elle le découvre tranquillement à camper dans les montagnes après avoir décidé de "couper les points". Et il s'étonnait qu'elle soit de mauvaise humeur ?
Elle émit un claquement de langue agacé en récupérant le chiffon pour nettoyer le sang qui maculait son arcade et sa joue, et celui de la blessure sur son nez. Les coups de dague avaient laissé leur marque, elle pouvait le sentir du bout des doigts, mais elle s'en fichait un peu. Elle le regardait juste s'éloigner tandis que le tissu se teintait de rouge. Au moins autant que sa vision.
- Pourquoi je me serais fait chier à monter jusqu'ici pour demander de l'aide, lâcha-t-elle froidement.
Elle grimaça en appuyant un peu trop fort sur une de ses plaies dans un mouvement un peu trop brusque. Pourquoi avait-elle perdu son temps à le rejoindre ? Elle aurait dû laisser les chasseurs de prime monter jusqu'ici. Ils n'auraient pas tenu longtemps, de toute façon, face au groupe de guerriers dont il avait trouvé la compagnie plus supportable que la sienne, et ça lui aurait évité, à elle, de chercher une explication à la colère trop brûlante qui enflait dans sa poitrine.
- Je sais pas, peut-être que ta gueule est placardée dans la moitié de la ville et que quatre connards ont fini par te retrouver ? Peut-être que t'as disparu du jour au lendemain sans la moindre trace et que je te retrouve à parader dans la neige ?
Il avait l'air bien tranquille dans son campement, finalement. Ça valait bien la peine de venir vérifier. Tss. Elle balança le chiffon imbibé de sang d'un geste rageur.
- Enfin, t'as l'air de bien profiter de tes vacances, au bout du compte. Je sais même pas pourquoi je me suis emmerdée à venir jusqu'ici.
Elle s'en sortait très bien de son côté depuis Kirkwall, et même avant ça, mais non, il avait fallu qu'elle suive un groupe de chasseurs de prime décérébrés, dont juste un type assez doué pour lui marquer le visage, probablement à vie. Quelle perte de temps...
Elle émit un claquement de langue agacé en récupérant le chiffon pour nettoyer le sang qui maculait son arcade et sa joue, et celui de la blessure sur son nez. Les coups de dague avaient laissé leur marque, elle pouvait le sentir du bout des doigts, mais elle s'en fichait un peu. Elle le regardait juste s'éloigner tandis que le tissu se teintait de rouge. Au moins autant que sa vision.
- Pourquoi je me serais fait chier à monter jusqu'ici pour demander de l'aide, lâcha-t-elle froidement.
Elle grimaça en appuyant un peu trop fort sur une de ses plaies dans un mouvement un peu trop brusque. Pourquoi avait-elle perdu son temps à le rejoindre ? Elle aurait dû laisser les chasseurs de prime monter jusqu'ici. Ils n'auraient pas tenu longtemps, de toute façon, face au groupe de guerriers dont il avait trouvé la compagnie plus supportable que la sienne, et ça lui aurait évité, à elle, de chercher une explication à la colère trop brûlante qui enflait dans sa poitrine.
- Je sais pas, peut-être que ta gueule est placardée dans la moitié de la ville et que quatre connards ont fini par te retrouver ? Peut-être que t'as disparu du jour au lendemain sans la moindre trace et que je te retrouve à parader dans la neige ?
Il avait l'air bien tranquille dans son campement, finalement. Ça valait bien la peine de venir vérifier. Tss. Elle balança le chiffon imbibé de sang d'un geste rageur.
- Enfin, t'as l'air de bien profiter de tes vacances, au bout du compte. Je sais même pas pourquoi je me suis emmerdée à venir jusqu'ici.
Elle s'en sortait très bien de son côté depuis Kirkwall, et même avant ça, mais non, il avait fallu qu'elle suive un groupe de chasseurs de prime décérébrés, dont juste un type assez doué pour lui marquer le visage, probablement à vie. Quelle perte de temps...
Ashleigh
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Ft. Lemia Ethnoryal – Plus qu'une simple belle délaissée ? ☆☆☆☆
« Tu es un être excessivement désagréable »
10 Justinien 9:42
"Pourquoi je me serais fait chier à monter jusqu'ici pour demander de l'aide."
Je ne voyais même pas l’intérêt de répondre. Elle s’enfonçait toute seule, à ce stade.
Dans une attitude des plus adultes, Lemia balança le chiffon, ce qui m’incita à me tourner. A lâcher finalement cette interrogation qui me brûlait les lèvres, sur un ton froid aux reflets de colère. Cette question ne semblait pas l’enchanter davantage, et elle me sortit ce qui semblait être ses quatre vérités.
"Je sais pas, peut-être que ta gueule est placardée dans la moitié de la ville et que quatre connards ont fini par te retrouver ? Peut-être que t'as disparu du jour au lendemain sans la moindre trace et que je te retrouve à parader dans la neige ? Enfin, t'as l'air de bien profiter de tes vacances, au bout du compte. Je sais même pas pourquoi je me suis emmerdée à venir jusqu'ici."
".. vacances ?"
Quelle tempête cherchait-elle à provoquer, dans cette tente ? Je me déplaçai lentement, récupérant le chiffon qu’elle avait si aimablement lancé, le contemplant un instant. Elle n’avait vraiment aucune idée de quoi elle parlait, ce qui ne m’étonnait pas.
"Parce que tu penses que je me suis isolé dans les montagnes pour prendre ma retraite, peut-être ? Je l’aurais prise à Antiva pour son soleil et son alcool, pas dans des montagnes glaciales qui peuvent me tuer à tout instant."
Je m’approchai alors de la rouquine, la toisant du regard.
"T’es en train de me dire que t’es venue jusqu’ici dans le seul but de me faire la morale pour avoir disparu, alors que tout ce qui restait de moi à Kirkwall était un cadavre mobile ? Dans le seul but de me reprocher de me soigner, avec l’espoir que tout ce qui m’est arrivé dans cette PUTAIN d’année puisse se réparer un minimum ?!"
Elle n’avait pas besoin de savoir. Je restai debout, face à elle.
"Je me passerai bien de ta petite crise de jalousie égoïste, merci. Elle n’a même pas lieu d’être, en plus."
C’était clairement l’attitude qu’elle avait, mais pourquoi ? En quoi prendre soin de moi au final la rendait jalouse ? Quelque chose m’échappait fondamentalement. Réellement. Elle n’était possiblement pas là pour me vendre aux autorités, elle me reprochait d’aller mieux, que cherchait-elle de cet échange ?
Je m’assis, soupirant avec force. Puis, le chiffon toujours en main, j’attrapai le bol d’eau encore tiède, avant d’y plonger le chiffon, avec espoir de le rincer. Je pourrais l’envoyer chier et lui demander de partir, mais un brin de conscience me suppliait de ne pas le faire. Je m’étais ramolli, il fallait croire.
"Viens par ici, tu t’es très mal essuyée en plus."
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