Coeur de nuit, odeur de Verveine [PV Lynne, RPCB]

Lynne chercha le regard de Cullen, en quête d’approbation vis à vis de la proposition qu’elle avait avancé. Le problème n’en était pas réellement un, car cela signifiait qu’ils pourraient encore passer du temps ensemble après avoir fait leur petite promenade.

Mais son ami semblait avoir une autre façon de voir les choses, car quand il réalisa lui-même qu’ils avaient tous deux oublier de consommer l’objet même qui les avait amenés à se réunir en premier lieu, il n’hésita pas à s’emparer de la tasse encore fumante pour la porter à ses lèvres. Lynne le regarda avec un mélange de confusion et de fascination : comptait-il réellement s’y mettre maintenant ?

« Ce n’est pas grave Cullen, comme je l’ai dit, il n’y a pas de mal à la laisser infuser plus long-- … temps … ? »

Le blond avait déjà porté la tasse à ses lèvres, engloutissant son contenu pendant qu’elle avait tenté de le convaincre de ne pas s’embarrasser de leur boisson. La brune se raidit tandis qu’elle constata la grimace que le commandant à réprimer sous le coup de la chaleur, le visage de ce dernier prenant une teinte pivoine en raison de la température de la tisane.

Quand il eut fini son regard noisette ne l’avait pas quitté, incertaine quant à la manière de réagir, hésitant entre l’inquiétude, l’admiration, l’amusement ou la pure confusion. Mais avant qu’elle ne pu réagir, Cullen l’invitait déjà à sortir.

Il faisait froid dehors. Pourtant, Lynne n’y prêta pas grande attention. Seule comptait la présence de Cullen à ses côtés, qui la guida le long des remparts en quête d’un bon endroit où observer les étoiles. Il n’y avait aucune agitation dehors : la cour intérieure déserte, couplée à l’absence de gardes dans leur périmètre, donnant au moment une atmosphère irréelle.
Ils s’arrêtèrent finalement. Là-haut, les étoiles semblaient aussi claires et proches que l’air des hauteurs enneigées était pur. Lynne savoura ce magnifique spectacle en prêtant attention aux moindres détails de ce chef d’œuvre de la nature, consciente de la chance qu’elle avait de pouvoir en profiter. Il y a des années, elle n’aurait même pas rêvé d’une telle contemplation, encore moins en telle compagnie.

Si on lui avait dit au Cercle qu’elle regarderait la voûte céleste avec son chevalier sous-capitaine, elle aurait certainement pris cela pour une mauvaise blague – et encore plus si on lui avait spécifié qu’elle en apprécierait la présence.
Mais il n’était plus cela. Du moins, elle ne le voyait plus comme tel. A présent il était son supérieur hiérarchique, mais avant tout son ami.

Mais était-ce bien la vérité ?

A l’aveuglette, sa main chercha doucement la sienne, dans un mouvement infiniment lent et précautionneux. C’était un besoin qui dépassait son habituelle mesure, une tentation innocente et que pourtant, elle considérait osée. Elle voulait simplement ressentir son contact de la manière la plus simple possible, et pourtant qu’elle considérait alléchante. Paume contre paume, doigts entrelacés. Lui montrer qu’elle serait toujours là pour lui, et qu’elle chérissait sa présence. Et puis il y avait les tendres caresses, geste d’apparence anodine, mais qui signifiaient la réciprocité d’un sentiment qu’elle sentait battre en elle au rythme de son cœur.

Mais elle n’osa pas.

Ses doigts frôlèrent simplement le dos de la main du blond avant qu’elle ne ramène innocemment ses propres mains devant elle. Elle ne détacha pas ses yeux des étoiles alors que Cullen lui glissait quelques mots au sujet de son village natal.

« Je serai curieuse de voir à quoi il ressemble. »

Peut-être pourraient-ils y aller ensemble, un jour. Du moins, c’est une espérance qu’elle nourrissait. Si elle retrouvait son courage, peut être bien que cette visite se ferait sous une perspective nouvelle, où ils pourraient visiter Honnleath main dans la main.

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