(Terminée) [Mission] Crassius Servis et les Aventuriers de la Prison Perdue (PV. Servis)

Au passage des flammes, des torches s'allument, rassurant l'équipe qui ne tarda pas à s'engager le long de ce couloir inconnu. Il ne leur fallut pas longtemps pour déchanter.

Un nouveau râle se fit entendre, plus profond, plus fort que le précédent. Cette fois-ci il fallait bien se rendre à l'évidence : ce n'était point un hurlement produit par le vent, mais un bruit bien plus organique, concret et menaçant que cela. Pourtant, et vu que le couloir à présent éclairé ne laissait rien présager de dangereux, le groupe ne ralentit pas.

Ils ne remarquèrent la cavité qu'au dernier moment, surprenant ses occupants. Six engeances immondes et une masse bien plus terrible, bien plus imposante : un ogre. Un esclave hurla, arrachant un sursaut au mage qui découvrit alors leurs terribles adversaires. Morven et Macrinus, qui marchaient près de lui et qui l'encadraient même, allèrent de leur commentaire :
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Sous son casque, Servis se sentit pâlir. Ce n'étaient pas ses premières engeances, loin s'en faut, mais ils n'étaient pas nombreux, mal préparés pour leur faire face. Lui-même venait d'ailleurs bêtement d'user de ses premières forces, épuisant partiellement son mana. Il s'était stoppé, avait lutté pour ne pas reculer en découvrant leur tanière. Rapidement il tenta de se résonner.
Si les engeances portaient des armures, elles ne pouvaient pas être mieux protégées que les varghests qu'ils avaient l'habitude de repousser autour de leur campement. Si la corruption de leur sang était dangereuse, elle ne pouvait être pire que le crachat des phénix. Ils étaient au nombre de six, certes, mais ils avaient déjà affronté des meutes d'hyènes bien plus nombreuses.
Pourtant aucune de ces pensées rassurantes ne pouvait permettre de dédramatiser la présence de l'ogre. *Ils ont un ogre ? Nous avons Morven.* Morven qui, à peine quelques jours plus tôt, s'était montré décisif dans la capture du géant. Morven était de taille oui, voilà qui était rassurent.

Puis une pensée plus lucide s'imposa à lui : Ils n'avaient pas besoin de tuer ces créatures. Il leur suffisait de les repousser dans leurs boyaux de terre et de trouver le moyen de le reboucher, s'assurant du même coup que les créatures ne verraient pas leur nombre renforcé par d'autres engeances dissimulées dans ce conduit.
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Lui-même écarta légèrement les jambes afin de trouver une position plus stable et empoigna son bâton sans avoir pourtant aucune intention d'user de sa magie.
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La bataille débuta. Si le discours du chef d'expédition ne semblait pas avoir atteint le cœurs de ses hommes, il ne les démoralisa pas pour autant.

Marcinus était sans doute plus épuisé qu'il ne le pensait car son sort de paralysie ne fonctionna pas. La bataille ne commençait pas vraiment sous de bons augures et pourtant…

Rapidement, Morven suivit par Freyhna et Alvirius se jetèrent sur l'ogre. L'immense créature ne devait pas avoir l'habitude qu'on la charge, car c'est avec surprise qu'elle se prit le marteau de Morven en plein dans le bas du visage. Le choc retentit dans la caverne et fut même porté par l'écho. L'ogre cracha plusieurs dents mais ne put réagir aux attaques de la naine et du gladiateur et s'effondra, laissant le plaisir de l'achever à Morven qui lui brisa définitivement le crâne.

Au même moment, les guerriers et les fanatiques lutèrent désespérément contre l'engeance. Si les guerriers optèrent pour une approche défensive ce ne fut pas le cas des fanatiques qui chargèrent sans retenu dans le groupe de créatures corrompues.

Deux des fanatiques tombèrent devant l'engeance, mais ils furent vengés peu après par leurs camarades qui scandaient des bénédictions et des psaumes à la gloire de l'Ancien, se déclarant prêt à mourir pour son dessin.

Le chaos des batailles s'intensifiait et le bruit finit sans doute par atteindre la sortie. Il y avait fort à prévoir que des renforts n'allait pas tarder... pour le meilleur comme pour le pire.

plus vite qu'il ne l'aurait cru, la bataille commença. Fanatiques, gladiateurs et autres guerriers se ruèrent sur les engeances, à moins que ça ne soit l'inverse. Le combat était désordonné, brouillon, entremêlé de cri de terreur et de gargouillis d'engeances. Cette attaque n'avait rien d'une bataille : Servis avait déjà été témoin d'une meilleure distribution des forces lors du combat d'auberge. Ses hommes l'avaient-ils seulement écouté ?

Aucun de ces hommes n'était des soldats, cela ne faisait plus aucun doute à présent. Certains savaient à peine quoi faire de la lame logée au creux de leur paume. Seuls les gladiateurs semblaient savoir à peu près comment faire face, ils avançaient, couverts de leurs boucliers, devant les ennemis sans parvenir pour autant à les atteindre. Un premier homme tomba, un esclave empalé par le glaive d'une engeance. Désœuvré, Servis recula. Que pouvait-il faire d'autre ? Sa magie n'était pas faite pour les combats en mêlée, pour les zones aussi réduites que ce couloir instable.

C'est alors que l'ogre tomba, la mâchoire réduite en miettes par le marteau de Morven. Le colosse poussa un cri bestial, un cri de joie, perché sur le ventre du monstre si vite terrassé. Dans la mêlée, les choses suivaient également leur cour : de rage, les camarades de l'esclave tombé avaient redoublé d'efforts. Ils s'étaient attaqués en groupe à une engeance, puis à une autre et une autre, les frappant de toutes leurs forces de leurs lames, de leurs poings, usant même du pommeaux de leurs armes.

L'ogre et trois engeances étaient tombés, deux esclaves aussi. Finalement, ils ne s'en sortaient pas trop mal. Il suffisait de tendre la main pour décrocher la victoire, et si Servis ne participait pas à cette bataille, il pouvait craindre de se retrouver avec une mutinerie sur les bras. Il soupira et s'agrippa à l'immatériel, préparant un sort de bouclier à lancer sur le prochain de ses hommes en danger.

Il se tenait prêt, scrutant la mêlée à la recherche d'un homme à sauver, et remarqua alors un gladiateur blessé, non loin de Macrinus. Le sorcelien semblait d'ailleurs dépassé, feuilletant rapidement son grimoire à la recherche de quelque chose, n'importe quoi, qui pourrait l'aider.
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De sa main libre, Servis désigna le gladiateur, et Macrinus hocha la tête. Ce gladiateur ne survivrait pas à cette blessure, il succomberait à la corruption versée dans sa plaie. Alors, son sang était une aubaine à ne pas laisser passer.

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Alors que le combat continuait, il fut évident que c’était bien la présence de l’ogre qui offrait un sentiment de doute au groupe pourtant supérieur en nombre de Servis. Sa chute et son trépas ravivèrent un sentiment de courage fort. Si fort. Les Fanatiques ressentirent alors le sort de protection du mage-en-chef et perçurent cela comme une bénédiction de l’Ancien en personne. Leurs forces massacrèrent alors les engeances qui trépassèrent une à une devant le déluge de lames et de chants religieux.
Les rares fut les engeances qui survécurent, furent alors acculé par un mur de bouclier dresser par les gladiateurs. Si ces derniers n’étaient pas aussi sauvages que les fanatiques, ils tiraient leur force de leur discipline et non de leur foi aveugle. Les survivants corrompus ainsi, littéralement, dos au mur ne purent rien faire quand les coups des gladiateurs les massacrèrent.

Devant ce spectacle, le premier à réagir fut le prélat Marcinus.

« Je ne crois pas que cela soit nécessaire. »

La bataille avait été remporté. Les fanatiques scandèrent leur adoration de l’Ancien de manière presque hystérique le remerciant de les laisser continué à servir dans une future bataille. Deux des gladiateurs, plus expérimenté aux combats, plantèrent leurs lames dans les corps gisants des engeances tandis que celui qui fut blessé fut laisser temporairement de côté. Il n’y avait une chance que ce fier guerrier fût corrompu par l’engeance, mais aucun signe ne laissait supposer que ce fut le cas. Après un temps toujours aucun signe et le groupe put conclure que, par chance, il n’avait pas été touché par la souillure.

En fouillant la grotte, le groupe tomba sur trois nouveaux cadavres. L’un d’entre eux semblait aussi être un officier et un mage qui plus est au vu du bâton qui se trouvait à ses côtés. Après avoir rapidement fouillé les corps, Alvirius apporta un journal trouvé à Freyhna qui après une lecture rapide le tendit à Servis.

Freyha ne semblait pas vraiment rassurer par ce qui était marqué. Un peu plus loin, le groupe trouvait une autre sortie, Freyha interdit formellement de s’y rendre indiquant qu’il s’agissait des Tréfonds et pas d’un territoire sous l’influence des nains. Le groupe n’eut d’autre choix que de rebrousser chemin. Arrivant de nouveau devant les portes et le couloir emplit de piège.

pIl n'eut pas le temps de lancer son bouclier, pas le temps de participer activement à la bataille : elle fut remportée sans son concours. Stoïquement, il assista à la mise à mort des dernières engeances, et frissonna lorsque les adeptes se mirent à scander le nom de l'ancien, lui dédiant de façon tout à fait tribale les morts tombés lors de ce combat. Servis aurait préféré qu'ils taisent ce nom, qu'ils le remercient, lui, de cette victoire.

Chassant l'image de l'ancien, cette chose monstrueuse, de son esprit, Servis s'approcha du guerrier blessé. Il examina la plaie de sa main gantée, Elle était propre, nette, mais surtout exempt de toute salissure corrompue. L'homme survivrait certainement. En se relevant, l'administrateur apostropha deux fanatiques, interrompant leurs prières.
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Ils s'exécutèrent, soutenant le blessé le long du couloir sous le regard inquisiteur de Servis. Une fois qu'ils eurent disparu, il s'approcha de Freyhna qui, sans avoir attendu ses ordres, avait fait fouiller la caverne. Par chance, aucune autre engeance ne s'y trouvait. Juste trois nouveaux corps, des officiers de la griffe blanche. Lorsqu'il la rejoint, la naine était en train d'examiner la dernière entrée d'un journal, appartenant certainement à l'un des corps. Une fois sa lecture terminée, elle le tendis à Servis, qui s'empressa de l'examiner à son tour.
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Servis fit passer le journal au prélat, craignant tout naturellement d'avoir à faire face à un rarissime cas de possession. Des sortes de sylvans fait de roches, ou bien des golems. À bien y réfléchir, de nombreuses hypothèses pouvaient expliquer la présence de "gardiens de pierre", comme par exemple un reliquat d'une ancienne magie Tévintide, même s'il n'en existait aucune mention dans les archives officielles traitant de la gestion de cette prison.

Puisque la suite de cette caverne conduisait directement aux tréfonds et n'avait donc rien à voir avec la prison de Coracavus, Servis fit rebrousser chemin à son équipe, faisant placer de nouveaux glyphes de pièges à l'extrémité du couloir. Arrivé devant les portes étudiées précédemment, il en choisit une, leva son sort et la fit ouvrir par Morven, qui y asséna un violent coup d'épaule.

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