[Event] L'appel de l'héroïne - Les récoltes de la gloire

Event – Eurydice Tillahnen et Elvire

L'Appel de l'Héroïne
Les récoltes de la gloire
16 Gardien 9:42

Elvire se prépare au pire, tout en longeant la petite mare de lave qui trônait près d’eux. L’air est chaud et quelque peu étouffant, mais depuis le temps que la cornue se trouve dans cet endroit, plus rien ne la surprend vraiment. De plus, de par ses origines, elle était moins impactée par cet aspect.

Eurydice non plus n’est pas trop mise à mal par la chaleur de cette salle souterraine, grâce à ses origines issues tout droit des Anderfels. La tension est palpable, et tandis qu’elle s’approche d’une des portes, une certaine odeur qui pique le nez l’intrigue. Oghren n’est pas bien loin, mais lui sent une toute autre odeur.

L’elfe s’approcha alors prudemment de la porte, son bâton bien en main. Lorsqu’elle l’ouvrit, un grincement timide l’accompagna dans son élan. Un maigre couloir l’accueillit, mal éclairé. Après avoir passé un petit escalier taillé inégalement dans la pierre, Eurydice pouvait apercevoir une petite silhouette, comme recroquevillée sur elle-même.

Au fil de ses prudents pas, elle pouvait entendre de faibles bruits, comme de petites plaintes ravalées, qui s’identifièrent finalement comme des sanglots étouffés. Quelqu’un pleurait. A en juger de la voix, il s’agissait d’un homme.

Toujours en s’approchant prudemment, Eurydice pouvait apercevoir que l’homme se tenait les mains. Ses gestes étaient chaotiques, il se balançait. Assis à même le sol, sa voix oscillait entre l’irrégularité de sa peine et le fredonnement d’une même mélodie, encore, et encore, et encore. Tel était son destin, comme tel était le destin de chaque Garde qui entendait l’atroce Appel.

Mais un pas trop hésitant, ou trop bruyant, le voilà brandit sur ses pieds, faisant face à l’elfe. Brandissant sa lame droit devant lui, le pauvre homme se tenait l’épaule, tremblant comme un animal abandonné. Son uniforme de la Garde était couvert de poussière, de sang et d’éraflures. Ses longs cheveux roux étaient mal attachés ; certaines mèches ruisselaient le long de son visage épuisé. Sa barbe était mal taillée, ses dents serrées, et son regard planté dans la silhouette qui s’avançait vers lui.



Du côté des deux autres personnages de cette histoire, Oghren appela Elvire de vive voix, flairant quelque chose qui ne lui plaisait absolument pas.



La chose venait de la seconde porte, celle que n’avait pas pris Eurydice. Le nain attendit alors que la Qunari arriva à sa hauteur, avant de prendre les devants et d’enfoncer la porte de son pied, son marteau bien en main.



Appuyant son marteau contre le sol, Oghren se boucha au mieux le nez, tant l’odeur était insupportable. Il n’y avait qu’une chose qui puait de la sorte, et cette idée n’enchantait absolument pas le nain. Puis, retrouvant la vue un instant, le nain ne retint pas le choc dans sa voix plus longtemps au tableau qui s’était dessiné devant eux.

Là, jonchant le sol, se trouvait l’Héroïne de Férelden, une dague plantée dans sa carotide. De par l’état global de son corps, elle s’était battu, avec force, même. Sa peau était tranchée à de multiples endroits, et absolument tout indiquait que ce n’était pas l’œuvre de l’engeance. Loin de là. Mais la façon de faire, en revanche, faisait sauvage, imprévisible, ou désespéré. Mais que s’était-il passé ? Oghren retira la dague et l’observa en se rapprochant davantage de la lumière extérieur, pensif.



Un scénario invraisemblable. Du moins, si on ne connaissait pas les coulisses de cette histoire, celle du Cinquième Enclin. Cette dague appartenait à Wulf ? C’était une possibilité. Lui aussi se battait avec des dagues, et puis .. il ne se séparait jamais d’Absainte.

Oghren posa un regard vif et grand sur les épaule de sa grande mercenaire.



Sorti de la petite pièce puant la mort, Oghren sondait de sa petite taille toute la salle. Eurydice n’était pas là. Le nain glissa la dague à une ceinture et reprit son marteau bien en mains.

La carte:

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16 Gardien 9:42

Elvire avait raison : il ne fallait pas trop se hâter sur les conclusions trop vite fait. Il n’y avait pas de preuves encore que c’était bel et bien Wulf, et puis, pourquoi ferait-il une chose pareille ? Le nain se frotta la nuque, pensif.



Malgré tout, le responsable était peut-être encore dans les parages. Alarmé, Oghren laissait désormais son instinct le dicter : il lui suffit d’entendre « l’autre salle » pour foncer sans hésiter, l’arme au poing. Eurydice était peut-être en danger. Mais quelle idée de se séparer, déjà ?!

[...]

Lorsque son nom résonna dans le tunnel assombri, les épaules de Wulf se raidirent davantage. On le connaissait. La silhouette qui se présentait timidement se révéla à lui, et son regard acéré s’agrandit d’effroi. Tout s’effaçait autour de lui, se distordait. Il ne voyait plus ce que ses yeux lui montraient, n’entendaient plus ce que ses oreilles percevaient. Mais malgré tout, il voyait Eurydice, ses prunelles émeraudes plantées dans celles de l’elfe.

Sa dague fut lâchée et tomba avec fracas contre le sol de pierre. Rapidement, ses forces quittèrent ses jambes, et le cadet Cousland tomba à genoux devant elle. Tremblantes, ses mains glissèrent dans ses cheveux chaotiques, avant de les empoigner vivement. Il secoua la tête à plusieurs reprises avant de parler à nouveau, coupant la jeune femme dans sa présentation – présentation qu’il n’entendit pas.



Les sanglots reprirent, brisant sa voix usée par le tabac de sa pipe. Il les essuya péniblement, avant de reporter son attention sur Eurydice, qui malgré tout s’était approchée, inquiète. Il n’allait définitivement pas bien, il avait besoin d’aide. L’ancien marin se redressa malgré tout, laissant sa dague à terre, tendant les bras avec douceur vers elle. Un sourire douloureux déformait ses lèvres sèches.



Orthan ? Eurydice fronça des sourcils. Il devait sûrement parler du Thaig : elle avait vu les rapports sur sa prise lors de son arrivée à Térébinthe. Les garnisons d’Orlaïs et de Férelden avaient joint leurs maigres forces dans cette entreprise, et cette entreprise avait marqué le début d’une bonne entente entre les deux groupes. L’ancienne garde commandeure Tullia avait notamment participé à l’entreprise, qui avait été portée disparue, .. oh.

Au même moment, une sorte de rire tordu franchit les lèvres de l’ancien Garde-Prévôt Féreldien. Se rappelant d’où elle se trouvait, Eurydice ne pouvait que contempler le geste étrange qu’il lui destinait. Elle ne le connaissait pas, pourquoi tendait-il les bras comme s’il avait retrouvé une amie de longues dates ?



Et il s’approcha lentement. Il ne se voulait pas menaçant, mais quelque chose clochait. L’elfe essaya de corriger la méprise, car il la prenait clairement pour quelqu’un d’autre. Et il n’y avait pas mille personnes présentes lors de la prise du Thaig dont le surnom affectif pouvait être « Tutu ».



Mais un élément la figea sur place, et ce presque trop tard. Ses yeux étaient étranges, où le blanc était devenu noir. Ce n’était pas normal.



La main calleuse de Wulf se referma avec force sur sa gorge. Un rire rauque et épuisé franchit alors les lèvres étirées du rouquin, tandis que ce regard particulier se planta dans le sien.



Eurydice profita de cet instant de flottement curieux pour répliquer avec sa magie : une langue de glace aiguisé s’installa entre les deux personnages, et Wulf dut lâcher prise. Il évita l’attaque d’un saut roulé, mais ne préféra pas laisser le moindre répit à la jeune femme. Le tempête bondit droit sur elle, visant ses jambes avec efficacité. Mais la mage, malgré le poids de l’humain, continuait de se débattre, enchaînant les sorts déviés et les coups de bâton. Mais rien ne semblait le déstabiliser le moins du monde. Il grogna d’inconfort, certes, mais sentait-il réellement la douleur ?

Après avoir encore vissé sa grande main contre sa gorge, Wulf plaqua le corps de la jeune femme contre le sol rocheux. De sa main libre, il s’empara de son sceptre, qu’il balança un peu plus loin. Désemparée, Eurydice tenta malgré tout une dernière manœuvre, qui porta ironiquement ses fruits : après un bon coup de genoux au bon endroit, elle profita de sa vulnérabilité pour se sortir de ce pétrin. Elle put le repousser, rouler un bout plus loin, et partir rapidement en quête de son bâton de mage.

Le vétéran du précédent enclin avait poussé un râle bien audible, mais avant que l’elfe put atteindre son arme, la poigne de Wulf s’abattit encore sur elle, l’écrasant contre terre. A plat ventre, le Féreldien sur son dos, il lui était désormais impossible de bouger. En panique, Eurydice tenta de crier, mais un choc l’en empêcha, celui de son crâne contre le sol. Encore. Et encore. Et encore. Toujours plus fort. Toujours plus violent. La voix d’Eurydice s’était transformée et brisée pendant cet enchaînement, avant d’être réduite au silence. La jeune femme ne bougeait plus, le crâne sûrement fendu par la force brute de son assaillant.

Un bruit lourd résonna à travers le sol. Wulf releva la tête, ses réflexes aiguisés et prêts à réagir en cas de danger.

C’était le marteau qu’Oghren avait lâché dans le choc. Le nain posait sur son ami de longues dates un regard épouvanté, comme s’il assistait à une blague de mauvais goût ou à un mauvais rêve bien trop réaliste pour lui. Un silence pesant les enveloppa, tandis que ni l’un, ni l’autre, ne bougea le moindre cheveu. Au bout d’un certain temps, le nain brisa le silence avec amertume et confusion, les larmes pointant le bout de leur nez.




Le nain essuya ses timides larmes, avant de ramasser son arme, et de la pointer dans sa direction. C’était son ami de longues dates, depuis les folles aventures lors de l’Enclin. Mais Oghren avait un devoir, et il ne laisserait pas des souvenirs l’empêcher de mener à bien son devoir.

Ainsi, Oghren poussa un cri qu’il voulait guerrier, mais qui montrait bien son état d’esprit dévasté à travers quelques notes brisées, avant de charger vers son ancien camarade. Wulf se releva bien vite, l’évitant sans trop de peine.




Le marteau du nain se fracassa contre la paroi avec force, mais Wulf évita l’assaut in extremis. Reculant encore, il se tint la tête, confus. Qui ?

Un rapide regard vers le corps inerte de l’elfe lui permit de comprendre. Il évita encore une attaque d’Oghren. Chancelant, les yeux brouillés du Féreldien ne quittaient plus l’inconnue qu’il avait explosé contre le sol précédemment. Mais le marteau d’Oghren continuait de remuer, tandis que la confusion laissait progressivement place à la rage, une rage chaotique et moyennement stable. Le jeune Cousland se contentait d’éviter ses assauts, ne cherchant pas le combat avec son vieil ami. Mais ça .. Le sol semblait se dérober sous ses pieds, tandis que Wulf poussa un cri douloureux et désorienté. Pourquoi criait-il ? Il n’avait plus le temps d’y penser.

Il attrapa une potion qui pendait encore à sa ceinture et la fracassa contre le mur près de lui. Une grosse fumée, ainsi qu’une poudre claire, se répandit autour d’eux. Le nain recula, surpris et méfiant, et en un battement de cils, Wulf avait disparu. Le nain toussa, avant de hurler de frustration. Il planta son marteau dans le sol, avant de fracasser son poing contre le mur.

La garnison avait un gros, gros problème.

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16 Gardien 9:42

Lentement mais sûrement, le nain reprenait ses esprits. Ce n’était pas le moment de se laisser aller, et ils avaient une mission à accomplir. Régulant son souffle enragé petit à petit, Oghren fixait le sol, pensif. On pouvait voir dans son regard les milliers de questions dont il espérait trouver une solution.

Ainsi, la proposition de la Qunari était restée en suspens un certain temps. Finalement, comme si le sol se dérobait sous ses pieds, Oghren s’adossa à la paroi et se laissa choir un instant. Il avait lâché son marteau et se tenait la tête un instant. Mais que venait-il de se passer ?! Il devait en informer le reste de la garnison au plus vite : si Wulf avait réussi à s’échapper, il pourrait tuer d’autres Gardes, et ce n’était tout simplement pas envisageable.

Après un autre temps de silence, Oghren poussa un râle pour se redresser sur ses deux pattes arrières. Il récupéra son marteau et le rangea, puis se frotta la barbe avant d’observer le cadavre d’Eurydice qui jonchait encore la roche.



Il s’approcha du corps, avant de relever la tête et de constater l’horreur, la peau déchirée, le nez cassé, ce genre de joyeuseté.



Le nain plaça l’elfe sur son épaule en silence, avant de demander à la qunari, d’un geste de l’autre main, de le suivre. Ils avaient deux corps à récupérer, après tout.



Il avait lancé cette petite remarque sur un ton humoristique surtout pour lui. Le pauvre nain venait d’en voir de toutes les couleurs, et il avait bien besoin de se changer les idées. Et en plus, il allait devoir se prendre le chou avec l’autre politicard amateur, super. Et en plus le Gouverneur était dans le coin.

[…]

Le groupe avait récupéré Eurydice et Finduilas, ainsi que les artefacts qu’elle avait laissé sur son chemin derrière elle. Les deux rejoignirent le campement initial en silence, un silence qui se répandit rapidement dans les rangs. C’étaient les risques du métier, après tout, mais tout de même : Eurydice était jeune encore.

Très peu de mots furent échangés, mais bien vite, les Gardes présents pour l’expédition repartirent pour la surface, se préparant mentalement à annoncer une bien terrible nouvelle.





La mission est désormais terminée. Calcul des points de popularité pour Oghren :

Trouver Finduilas : 5pts
Trouver Absainte : 3pts
Trouver son collier dalatien : 2pt
Trouver ses deux dagues : 1pt

Total des points accumulés : 11pts.