[Event] L'appel de l'héroïne - Les récoltes de la gloire

« Les erreurs peuvent être corrigées, il existe une place pour toute chose.»

Elle observa placidement la patte esseulée du canidé. Si ce n’était pas son chien, à qui était-il ? Ces bestioles n’ont pas l’habitude de faire preuve d’initiative telles que se promener dans les tréfonds. Il fallait admettre que ces bêtes loyales et efficaces méritaient toute l’affection de la cornue. Après tout, ils étaient similaires, hormis qu’elle n’aboyait guère. Obéissant à l’injonction donnée, elle hocha brièvement du chef. Premièrement, elle observa la plaie, patte tranchée, arrachée, mâchée ? Cela lui donnerait une once d’information sur l’auteur de ce méfait.

Ensuite, elle agit de manière méthodique et observa avec soin les deux entrées de tunnels. Ses yeux jaunes fouillèrent chaque pierre. Laquelle avait été déplacée dernièrement, les mousses, les toiles d’araignées au plafond ? Tout était source d’information. Généralement quand une personne marche, elle laisse d’infimes traces derrière elle, plus le groupe est grand, plus les indices sont présents et brouillons. Un pisteur est efficace dans un milieu qu’il connaît, principalement. Après une trentaine d'année à exercer ses sens, elle était capable de tirer bien des informations de bien des milieux. Ici, les critères étaient restreints. Il n’y avait guère de faunes et de pollutions extérieures. Il fallait simplement vérifier quelles traces étaient anciennes ou récentes. Il serait dommage pour les gardes de perdre du temps en s’égarant sur une fausse piste. Enfin, dommage pour eux, tant qu'elle avait à manger et les pieds au sec, le reste lui importait peu.

Elle avança dans le couloir, observa, inspira profondément et ouvrit la bouche pour noyer son palais des odeurs charriées par l’air vicié. Faisant claquer sa langue contre son palais, elle écouta la réverbération, puis fit demi-tour et procéda au même examen détaillé. Elle revint vers eux en se frottant machinalement une corne, réfléchissant à toutes ses observations.

Intention pour le jet de dé :

S’il est négatif : Elvire désignera avec son flegme habituel l’une des entrées en déclarant : « J’irais par-là. » Elle aurait pu désigner tant l’un que l’autre, peu lui importait. On demandait une réponse, elle en donnait une.

S’il est mitigé : Elvire désignera le tunnel qui lui offre de maigres informations. Elle énoncera. « J’irais par-là ». On lui demandait un avis, elle en donnait un, sans l’expliquer. Les informations qu’elle a relevées sont trop parcellaires pour être interprétables avec justesse… et Elvire déteste l’approximation.

S’il est réussi : Elvire désignera le tunnel le plus probant, à moins que le second ne lui semble une option plus viable et pertinente. Elle ne suivra pas forcément l’intention de suivre la trace du chien. Dans tous les cas, elle ne développera pas plus ses observations. Les gardes n’obtiendront d’elle que les informations nécessaires : « J’irais par-là. »

Dans tous les cas, que son avis soit suivi ou non, en mercenaire professionnelle, elle suivra les ordres du nain.

Tous les Gardes qui fréquentaient Oghren au quotidien ne pourraient croire ce récit : Oghren était nerveux, inquiet mais aussi très confus. Cette patte était bel et bien celle d’un mabari, et tous les scénarios parcouraient sa tête jusqu’à ce qu’Eurydice brise le silence. Tendant la patte à Elvire pour qu’elle puisse l’examiner, Oghren poussa un rire amer.

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“Je serais curieux de savoir qui pouvait la saquer dans cette garnison à part les retardataires. Donc bon, parler d’entourage …„

Mais ce n’était pas le moment de cracher sur les disparus ; il inspira longuement avant de soupirer, reprenant un semblant de calme.

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“Finduilas en a jamais eu quoi que ce soit à foutre du monde, de la Garde. Le seul truc qui pouvait attirer son attention, c’étaient les autres elfes. Par contre, on était plein de la bande à avoir un mabari, c’est pas inhabituel.„

Analyse d’Elvire vis-à-vis de la patte (1) :

Oghren réfléchissait encore, avant d’observer la terre de bien plus près. Si Elvire faisait déjà ce travail, il avait envie de se rendre plus utile, surtout que la situation était des plus imprévisibles et invraisemblables.

Observations d’Elvire des alentours (1) :

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“La Pierre m’en soit témoin, y’a un truc qui cloche.„

Oghren était tombé sur ces empreintes vers la route qui continuait tout droit, mais surtout sur la petite perle de sang, qu’il observait avec toute son attention.

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“Si Finduilas est passée par là, ça veut dire qu’elle est potentiellement blessée.„

Il se releva pour revenir vers ses deux camarades de mésaventures du jour.

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“Bon, t’as trouvé quoi la cornue ? Dans les deux cas j’le sens pas. Le sang est séché, donc ce n’est plus trop récent. En tout cas on peut être sûr d’un truc : c’est qu’elle est pas seule. Elle aime pas les mabari, donc ça m’étonnerait que cette patte appartienne à un ami à elle.„

Le silence revint dans la grotte un instant. Un silence soudainement pesant. Mais Oghren devait tenir bon pour l’équipe : il était responsable d’elles après tout.

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“Bon, je propose d’aller voir à gauche prudemment et tous ensemble, et ensuite on continuera notre route. C’est clairement pas le moment de nous séparer, surtout s’il y a un potentiel ennemi dans les parages. T'en penses quoi, la cornue ?„

Il préférait la consulter avant de prendre la moindre décision. Il était important de ne pas se louper sur les prochaines actions à venir, surtout qu'un danger pointait à l'horizon. La moindre erreur pourrait être fatale.

La carte:

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Oghren : Garde des ombre ayant fait partit de l'entourage direct de l'Héroïne de Férelden, alors qu'ils combattaient ensemble contre le cinquième enclin. Ancien nain d'Orzammar, ayant fait partit de la classe des guerriers, il et est porté sur la boisson. Il s'exprime en #ff3300.

L’hésitation peut être un moteur, certainement celui de bien des défauts.

Toisant de très haut le nain, Elvire hésita un bref instant. Devait-elle préciser son explication, plus que son très laconique, j’irais par-là ? Elle passa sa langue sur ses lèvres pâles, puis soupira. Visiblement, il avait besoin qu’elle développe puisqu’il sollicitait son avis. Sagement, elle baissa sa tête cornue et s’appliqua à lui offrir un complément détaillé.





Elle fit claquer deux fois sa langue sur son palais et orienta ses oreilles effilées. Elle écarta un bras, signifiant une évidence certaine, avec emphase.



Le regard jaune se plissa, accompagné d’un rictus railleur. Petit, petit nain.



Elle se tourna sur sa droite.



Elle pivota pour regarder ses interlocuteurs.



Elle leva sa main encore rougie par leur précédent combat. Sa bouche se retroussa sur une expression circonspecte.



Elle sourit finalement. Évidemment, elle était une pisteuse aguerrie, ces informations infimes elle savait les interpréter. Là ou certains ne voyaient que mousses et poussière, elle lisait des traces. Elle espérait que son utilité marquerait le nain et lui serait profitable pour la suite.

« Vous allez marcher sur ce sol poussiéreux et me rejoindre… Je ne veux pas voir l’emprunte d’un pied. C’est possible, car voyez, me tenant face à vous j’ai traversé et nulle trace ne subsiste. Servez-vous de ce que vous avez appris en cours de pistage. Votre démarche est la clé, soyez aussi léger qu’une plume portée par la brise. Chaque trace laissée, vous vaudra un tour de course en plus.»

Y a-t-il quelque chose à savoir sur ce Wulf, que pouvons-nous déduire de sa présence, en rapport à celle de votre cheffe ? Si c’est le chien de l’un des vôtre estimez-vous toujours possible qu’elle l’ait blessé ? Voici un extrait de lot de question qui traversa son esprit. Le nain ne lui laissa pas l’occasion de les poser, reprenant la route. Il ne la considérait comme rien d’autre qu’un bras armé ou un œil aiguisé. Était-elle déçue ? Oui, un rien… elle aurait apprécié des éclaircissements pour elle et même peut-être l’elfe qui ne connaissait pas forcément ce monsieur. Qu’importe, ce n’était pas forcément le signe d’un manque d’intégration au groupe, mais plus une mise en évidence de l’esprit étriqué du nain. A la hauteur de sa taille, sourit la cornue.

Attentive, elle se redressa pour observer le nouveau lieu qui s’ouvrait à eux. De sa grande taille, elle put rapidement faire un tour global des lieux, car l’endroit était plutôt dégagé. Il n’y avait aucune odeur de cadavre ou de traces ostensiblement visible. Cependant les infrastructures et les statues masquaient certains endroit et angles. Fouiller avec attention, voici l’ordre. Sans un regard pour les petites gens de son groupe, elle s’avança en direction du pont de lave, sur la droite, pour garder un œil sur les endroits suspects à son sens en ligne de mire. Séparée du groupe, elle se décida à un minimum de préparation. Elle sortit son arc et ajusta la tension de la corde. Si tu relâches, je te mets au feu, prévint-elle l’objet. Elle glissa ses mains à sa ceinture, et porta une fiole à hauteur de son regard. Le liquide oscilla avec langueur. A son aspect et sa viscosité, elle put affirmer immédiatement que la mixture qu’elle avait préparée était toujours stable et efficace. Elle la porta à ses lèvres où elle la pinça, prête à l’usage. Elle sortit une autre flasque et s’en aspergea, fronçant son nez suite à l’odeur un peu acre qui en découla. Ces parfums qui troublent l’odorat des prédateurs, un mabari par exemple, étaient vraiment exécrables. Elle aurait pu se badigeonner de vieux sang ou autre, mais elle manquait de matière première ou de temps. S’accroupissant, elle racla la poussière et s’en aspergea copieusement. C’est donc une qunari poudrée et un peu plus blanchâtre qui se releva. Elle vérifia la présence de ses dagues à sa taille et le nombre de flèche qui se trouvaient dans son carquois.

Elle inspira longuement, à plusieurs reprises, imprégnait son nez des odeurs charriées par l’air vicié des souterrains. Il est plus aisé de trouver quelque chose, lorsque l’on sait ce qu’on recherche. Plus le temps avançait, plus elle sentait qu’il y avait quelque chose d’étrange. Les réactions du nain étaient éloquentes. Ça pue l’embrouille songea-t-elle en souriant. Une bonne vieille trahison, un petit complot, ah… ce parfum trouble et politique qui flottait lui faisait fourmiller le ventre d’excitation. Ses yeux jaunes se posèrent sur les deux silhouettes de ses compagnons qui étaient partis fouiller de leur côté l’endroit. Puis se concentra à nouveau sur ses propres recherches.

Elle continua donc à longer la courbe de la lave et veilla à ne manquer aucun recoin, quitta à glisser un œil entre les rochers amoncelé des ruines. Elle marchait à pas prudents et légers. Certains s’étonnaient souvent qu’une aussi grande carcasse que la sienne puisse se faire aussi discrète. Il résidait en cet art des secrets simples et basiques. Un long apprentissage qu’elle avait traversé au cours de son enfance et de sa formation. Aujourd’hui, elle ouvrait les angles avec précautions et se glissait parmi les ombres avec la facilité et l’habitude d’un chat. La discrétion, c’était son crédo, et elle comptait bien en user comme d’un avantage. Le dénouement approchait, c’est ce que son sixième sens lui murmurait à l’oreille, en tout cas, elle voulait l’espérer.



Elle souffla un rire à peine audible et continua à inspecter les colonnades jusqu’au fond. Il lui resterait ensuite à se tourner pour voir si l’elfe et le nain qui avaient pris plus au centre avaient obtenu des résultats et s’ils se décidaient à entrer dans les salles qui se trouvaient sur leur gauche. Elle-même ne prendrait pas cette initiative, après tout, elle n’était qu’une mercenaire payée pour suivre le mouvement des gardes. Il serait également dommage de perdre l’avantage de sa discrétion, aussi resta-t-elle bien dissimulée dans les replis et ombres.