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Sénéchal
L'État-Major
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Être son propre démon
Le chat-esprit avait tant bien que mal sur l'épaule de Tullia alors que celle-ci lui avait fait évité un coup de poignard probablement fatal pour ce dernier. Il avait sorti ses griffes tant bien que mal et s'était accroché aux vêtements de la femme ainsi qu'à son épaule en désespoir de cause. Le chat, de nature si calme et en contrôle de lui-même, se retrouva ébouriffé et plutôt confus lorsque les pas de Tullia se calmèrent. Ils étaient maintenant dans un sentier, entre les deux clairères où s'était retrouvé les souvenirs de la jeune femme. Maintenant, les arbres étaient espacés et une brise semblait se propager dans les arbres. L'air n'était plus pesant, mais bien presque léger, comme après une pluie d'été. On aurait presque été confortable d'y rester si ce n'avait pas été du fait que c'était l'immatériel.
Le chat s'installa plus confortablement sur l'épaule de la jeune femme, s'adaptant à son pas. Il regarda avec consternation les blessures de celle qu'il accompagnait. Rien de grave, heureusement. Mais elle restait blessée. Il ne savait pas ce que son frère perverti avait prévu pour le dernier scénario, celui où il avait trouvé la jeune femme en proie au désespoir, mais il pourrait au moins lui venir en aide d'une autre façon que pour des conseils ici et là. La lumière dorée qui avait déjà entourée la jeune femme revint en force, l'entourant une fraction de secondes pour calmer les douleurs et limiter les saignements. Ce n'était pas grand chose, mais c'était mieux que rien.
- Mon frère risque de laisser tomber les supercheries et les moqueries. Il devient de plus en plus en proie au sentiment qu'il transmet à ses hôtes. Il devient de plus en plus désespéré...
Le chat se frotta sur les cheveux aussi blancs que ses poils avant de poursuivre.
- La prochaine personne que tu risques de croiser, c'est cet homme aux cheveux roux qui n'a mis à terre avant que te trouve. Comment penses-tu réagir ? Tu comprends maintenant le superfuge, tu comprends comment gagner contre ce démon qui te ronge. Tu as réussi a t'en sortir avant d'arriver à cette dernière étape. Qu'est-ce qui t'a fait hésité à ce moment-là. Penses bien, car mon frère ne l'a pas oublié.
Déjà, l'air se chargeait de l'odeur de la mort, apportée par ce vent qui s'était levé. Les corps des Gardes étaient toujours là, mais cette fois, Wulf n'était pas à genoux devant l'un de ses gardes, non. Il attendait Tullia, l'arme au point, l'air déterminé. Prêt au combat. Le démon avait fini de jouer. Il était maintenant temps d'en finir.
Tullia E. Von Raijer
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Flashback – Être son propre démon
Le chat semblait désolé de m'avoir infligé des griffures, mais peu m'importait. La légère brûlure n'état pas grand chose comparé au reste. Nous marchions vers un lieu plus ouvert, que je commençais à reconnaitre. La lumière m'entourant se fit plus forte, et je sentais la douleur diminuer. Je souriais, flattant le chat alors qu'il frottait sa tête contre mes cheveux. L'esprit dit que le démon allait être de plus en plus désespéré, et sans doute signifiait ainsi que je devais faire d'autant plus attention. Je souriais, pensant le remercier en premier.
"Merci... Le désespoir, ce n'est pas vraiment quelque chose que je connais. Le désespoir c'est abandonner, et c'est rarement le cas. Nous avons pour le moment l'avantage, mais je suis d'accord que l'acculer le rend plus dangereux..."
J'étais du même genre, et ce n'était pas pour rien. Un fauve coincé et mis en péril devenait plus dangereux. Mais ici c'était lui le désespéré, et je reprenait l'avantage. A moi d'exploiter sa faiblesse et de l'achever comme il se doit. L'esprit me mit en garde, ou plutôt me poussait à réfléchir. La dernière vision... Je regardais devant moi le fort se préciser, le champ de bataille se former. Mais je ne prêtais plus attention aux corps des gardes, car il n'y avait aucune foi à y prêter. Je soupirais légèrement, sachant ce qui m'attendait au bout de ce fort.
"Wulf.... Ce sera dur, mais je sais déjà, j'ai conscience que ce n'est pas le vrai. C'est un démon, tant que je garde cela en tête, je saurais planter ma dague où il faut. Il faut compter là dessus, que mon esprit ne se perde pas en illusions, à nouveau..."
La brume se dissipait légèrement, et une silhouette au loin se précisait, lame à la main. Il était donc là, à attendre son bourreau. Car c'était bien ce que je comptais être pour lui. Le chat me demandait de tirer leçon de mon dernier échec, et je tentais de le rassurer comme je pouvais.
"J'ai perdu car j'ai cru à ce qu'il disait, et n'ai pas eu assez confiance en ce que je suis, aux bons côtés. Si je ne le prends pas au sérieux, cela devrait marcher. Cette illusion doit mourir, je le sais."
Je m'arrêtais, à une bonne vingtaine de mètres de lui. Il me fixait au loin, l'air furieux, mais ne bougeait pas. Je prenais le chat, le posant enfin au sol. Je lui souriais avec douceur, le caressant une dernière fois.
"Toi, reste ici. Quoi qu'il arrive, si jamais tu es en danger, va t'en. Même si je suis en train de perdre, sauve toi. Il ne faut pas qu'il pose ses griffes sur toi. Tu m'as aidé plus qu'il ne le fallait, et je t'en suis reconnaissante. Mais c'est à moi à présent de gagner ce duel. Ne te met pas en danger pour cela. Merci pour tout ce que tu as fait."
C'étaient des adieux étranges, car je me disais que je ne le reverrais sans doute jamais. Après tout, il n'y a que les mages qui peuvent être lucide dans leurs rêves, et donc parcourir l'Immatériel. Je fis un dernier clin d'oeil au chat, et me tournais vers mon destin. Il n'avait pas bougé. Je soupirais, m'étirant légèrement comme pour m'échauffer. Ma voix chantante et provocante reprenait de son fiel, mais la folie en moins.
"Alors, on en est réduit à ça, hein ? Haaa... Comme au bon vieux temps ~ ... Aller viens démon, dansons une dernière fois ensemble ! Ha ha ha !"
Je riais, m'élançant en avant pour l'affronter, dague en main. Ce que j'avais devant moi n'était pas Wulf, tout comme il n'avait pas été Zevran. Ce que je voyais, ce n'était pas cette tignasse rousse, ni cette barbe cachant des cicatrices. Non, je voyais un démon à vaincre, un simple démon. Ni Garde des Ombres, ni mon sauveur. Un simple démon qui avait suffisamment profité de mon corps pendant toutes ces années. Il était temps d'en finir....
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"Merci... Le désespoir, ce n'est pas vraiment quelque chose que je connais. Le désespoir c'est abandonner, et c'est rarement le cas. Nous avons pour le moment l'avantage, mais je suis d'accord que l'acculer le rend plus dangereux..."
J'étais du même genre, et ce n'était pas pour rien. Un fauve coincé et mis en péril devenait plus dangereux. Mais ici c'était lui le désespéré, et je reprenait l'avantage. A moi d'exploiter sa faiblesse et de l'achever comme il se doit. L'esprit me mit en garde, ou plutôt me poussait à réfléchir. La dernière vision... Je regardais devant moi le fort se préciser, le champ de bataille se former. Mais je ne prêtais plus attention aux corps des gardes, car il n'y avait aucune foi à y prêter. Je soupirais légèrement, sachant ce qui m'attendait au bout de ce fort.
"Wulf.... Ce sera dur, mais je sais déjà, j'ai conscience que ce n'est pas le vrai. C'est un démon, tant que je garde cela en tête, je saurais planter ma dague où il faut. Il faut compter là dessus, que mon esprit ne se perde pas en illusions, à nouveau..."
La brume se dissipait légèrement, et une silhouette au loin se précisait, lame à la main. Il était donc là, à attendre son bourreau. Car c'était bien ce que je comptais être pour lui. Le chat me demandait de tirer leçon de mon dernier échec, et je tentais de le rassurer comme je pouvais.
"J'ai perdu car j'ai cru à ce qu'il disait, et n'ai pas eu assez confiance en ce que je suis, aux bons côtés. Si je ne le prends pas au sérieux, cela devrait marcher. Cette illusion doit mourir, je le sais."
Je m'arrêtais, à une bonne vingtaine de mètres de lui. Il me fixait au loin, l'air furieux, mais ne bougeait pas. Je prenais le chat, le posant enfin au sol. Je lui souriais avec douceur, le caressant une dernière fois.
"Toi, reste ici. Quoi qu'il arrive, si jamais tu es en danger, va t'en. Même si je suis en train de perdre, sauve toi. Il ne faut pas qu'il pose ses griffes sur toi. Tu m'as aidé plus qu'il ne le fallait, et je t'en suis reconnaissante. Mais c'est à moi à présent de gagner ce duel. Ne te met pas en danger pour cela. Merci pour tout ce que tu as fait."
C'étaient des adieux étranges, car je me disais que je ne le reverrais sans doute jamais. Après tout, il n'y a que les mages qui peuvent être lucide dans leurs rêves, et donc parcourir l'Immatériel. Je fis un dernier clin d'oeil au chat, et me tournais vers mon destin. Il n'avait pas bougé. Je soupirais, m'étirant légèrement comme pour m'échauffer. Ma voix chantante et provocante reprenait de son fiel, mais la folie en moins.
"Alors, on en est réduit à ça, hein ? Haaa... Comme au bon vieux temps ~ ... Aller viens démon, dansons une dernière fois ensemble ! Ha ha ha !"
Je riais, m'élançant en avant pour l'affronter, dague en main. Ce que j'avais devant moi n'était pas Wulf, tout comme il n'avait pas été Zevran. Ce que je voyais, ce n'était pas cette tignasse rousse, ni cette barbe cachant des cicatrices. Non, je voyais un démon à vaincre, un simple démon. Ni Garde des Ombres, ni mon sauveur. Un simple démon qui avait suffisamment profité de mon corps pendant toutes ces années. Il était temps d'en finir....
Sénéchal
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Sénéchal
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Être son propre démon
- CETTE FOIS, TU RESTERAS MORTE, TULLIA !
Alors que la garde courrait en sa direction, le chef-commandeur fit de même, l'épée relevée et la face dure. Encore une fois, il n'était pas difficile pour Tullia de remarquer que le rouquin qui se trouvait devant lui n'était pas celui qu'elle avait appris à aimer et à respecter. Celui-là tombait en morceaux : les cheveux était à peine roux, ses yeux n'avaient plus ces détails qu'ils avaient eu avant, lorsque Tullia l'avait rencontré pour la première fois dans ce monde. Non, ils étaient maintenant vides. Les détails n'avaient plus n'importance maintenant, puisque le démon en avait cure. Il lui fallait tuer le dernier espoir qu'elle avait qu'avait cette fois, lui montrer qu'elle n'avait jamais le dessus, pour réussir à la faire abandonner et finalement, pouvoir prendre possession d'elle toute entière. Mais le démon succombait peu à peu à cette émotion qu'il avait essayé d'inspirer à la jeune femme aux cheveux blancs : le désespoir. En effet, la mise en scène qui avait été si soigneusement mise en place au tout début n'était plus que miettes. Même les arbres et le vent n'étaient plus vraiment là. C'était comme si Tullia et son démon se battaient dans une vaste étendue vide.
Les lames s'entrechoquèrent bien assez vite. Le son était assourdissant, comme si le fait de se battre dans un espace aussi grand pouvait ressembler à une boite où les murs pouvaient faire raisonner n'importe quel bruit. Pour l'instant, le chat-esprit restait en retrait, le regard sur le deux comparant, les oreilles tendus et le cou tapant sur le sol alors qu'il était assis bien droit. Il ne pouvait de toute façon plus faire quelque chose à partir de ce moment. Il avait guidé Tullia correctement. Elle avait eu besoin de comprendre ce qu'était la nature du démon et pourquoi il avait cette emprise sur elle. Maintenant qu'elle savait, il ne pouvait que la regarder se combattre elle-même, autrement dit.
Le démon, quant à lui, avait complètement délaissé son frère de lumière. Il éclata d'un rire sadique lorsque Tullia lui laissa une ouverture, mais lorsque sa lame tenta de transpercer le corps de la garde, elle peut éviter l'attaque à la dernière minute. Il hurla alors, leur sol tremblant sous leurs pieds.
- Ne penses pas une seule secondes que tu pourras gagner contre moi, Tullia. Je suis toi et tu m'appartiens depuis le début. Arrêtes de te battre !
Tullia E. Von Raijer
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Flashback – Être son propre démon
Le combat était la seule chose qui comptait. Nos lames s'entrechoquaient avec violence, les coups résonnant avec fureur entre nous. L'homme face à moi, n'était qu'une pâle copie de Wulf. Il n'y avait aucun moyen pour que je le prenne pour lui, ce n'était à mes yeux qu'un démon à combattre. Un autre élément révélateur de cette imposture, en plus de son apparence, était sa manière de combattre. Le Wulf que je connaissais était posé, calme, aussi précis qu'implacable. Ici, je ne voyais qu'un regard désespéré, celle d'un bête prise au piège qui combattait pour sa vie. Moi, j'exultais. J'étais souriante, valsant avec la mort dans une danse intense tout en lui riant à la face.
" Ha ha ha ! Encore ! Encore !!! HA HA HA HA HA !!"
J'étais dans mon élément, mais mon regard n'exprimait plus la même émotion qu'avant. Mes yeux brillaient intensément, mais ils étaient lucides, débarrassés de toute fièvre sanguinaire et de leur folie dévastatrice. Je n'avais plus envie de le tuer pour le plaisir, mais bien parce que je savais que c'était nécessaire. Je n'échangeais plus de coups pour l'adrénaline et la désir de sentir cette odeur de sang caractéristique. Je frappais parce que c'était la seule solution pour le moment. Le chaos avait fait place à un certain ordre, mais j'appréciais tout de même ce combat. Je me sentais réveillée, comme révélée à moi même depuis longtemps. Le démon commettait des erreurs, et alors qu'il lançait un dernière plaidoirie je lui souriais un peu plus, le regardant avec pitié.
" Hoooo.... pauvre démon ~...."
(jet de dé destin - défense) Narquoise, je profitais de son instabilité pour lui tendre un piège, laissant ma garde ouverte. Comme prévu, il s'engouffra dedans avec imprudence en me donnant l'opportunité de le contrer. D'un coup sec je le prenais à revers pour lui taillader la main tenant son arme, le désarmant par la même occasion. Un coup de genou dans le plexus solaire vint le cueillir à point, suivis par un autre coup de genoux dans son visage. J'entendis le son de son nez qui craquait. Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais réellement pitié de ce démon. Lui qui avait passé tant d'année en moi, m'avait en effet donné quelque chose en plus... N'avait il pas droit à un peu de compassion ? J'avais rangé mes armes, me saisissant de son visage pour le relever vers moi. Son nez était légèrement de biais, sanguinolant et son regard plein de haine. Je lui souriais avec douceur, mes yeux posés sur lui dans une compassion mêlée de mépris.
"Depuis le début, tu es à moi, et c'est ça la différence. Laisse moi te dévorer comme il se doit, et repose enfin en paix... N'es tu pas las, depuis tout ce temps ~ ?"
Ma voix suave et dorlotante était une insulte en elle même, et pourtant il n'y avait pas d'autres solutions. Où il partait, ou j'allais finir par le consumer. Du moins, c'est ce qui me trottait dans la tête.
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" Ha ha ha ! Encore ! Encore !!! HA HA HA HA HA !!"
J'étais dans mon élément, mais mon regard n'exprimait plus la même émotion qu'avant. Mes yeux brillaient intensément, mais ils étaient lucides, débarrassés de toute fièvre sanguinaire et de leur folie dévastatrice. Je n'avais plus envie de le tuer pour le plaisir, mais bien parce que je savais que c'était nécessaire. Je n'échangeais plus de coups pour l'adrénaline et la désir de sentir cette odeur de sang caractéristique. Je frappais parce que c'était la seule solution pour le moment. Le chaos avait fait place à un certain ordre, mais j'appréciais tout de même ce combat. Je me sentais réveillée, comme révélée à moi même depuis longtemps. Le démon commettait des erreurs, et alors qu'il lançait un dernière plaidoirie je lui souriais un peu plus, le regardant avec pitié.
" Hoooo.... pauvre démon ~...."
(jet de dé destin - défense) Narquoise, je profitais de son instabilité pour lui tendre un piège, laissant ma garde ouverte. Comme prévu, il s'engouffra dedans avec imprudence en me donnant l'opportunité de le contrer. D'un coup sec je le prenais à revers pour lui taillader la main tenant son arme, le désarmant par la même occasion. Un coup de genou dans le plexus solaire vint le cueillir à point, suivis par un autre coup de genoux dans son visage. J'entendis le son de son nez qui craquait. Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais réellement pitié de ce démon. Lui qui avait passé tant d'année en moi, m'avait en effet donné quelque chose en plus... N'avait il pas droit à un peu de compassion ? J'avais rangé mes armes, me saisissant de son visage pour le relever vers moi. Son nez était légèrement de biais, sanguinolant et son regard plein de haine. Je lui souriais avec douceur, mes yeux posés sur lui dans une compassion mêlée de mépris.
"Depuis le début, tu es à moi, et c'est ça la différence. Laisse moi te dévorer comme il se doit, et repose enfin en paix... N'es tu pas las, depuis tout ce temps ~ ?"
Ma voix suave et dorlotante était une insulte en elle même, et pourtant il n'y avait pas d'autres solutions. Où il partait, ou j'allais finir par le consumer. Du moins, c'est ce qui me trottait dans la tête.
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Être son propre démon
La seule chose qu'on attendait clairement, c'était la respiration hachée et laborieuse du démon, toujours sous la forme de Wulf. Aussi excité qu'il avait été pour attaquer la jeune femme, celle-ci avait réussi à lui jouer le même tour, mais elle avait réussi, contrairement à lui. Il était maintenant étendu par terre, se tenant le nez comme s'il pouvait ressentir véritablement la douleur. En fait, il ressentait surtout la douleur de l'humiliation, du désespoir. Tout ce qu'il avait essayé de faire avait été voué à l'échec avec l'aide de l'esprit. Les mots de l'humain qu'il avait pendant longtemps possédé raisonnèrent dans sa tête. Était-il lasse ? Oui et non. Il ne voyait plus de portes ouvertes pour attraper la jeune femme dans ses filets. Elle avait compris ce qu'il avait espéré qu'elle ne comprenne jamais. Même en la prenant à sa merci, il n'aurait peut-être jamais pu vraiment la posséder. Elle avait trouvé une voix qui lui permettait d'être plus forte qu'elle ne l'avait jamais été. Il avait perdu, le démon le savait. Mais la colère n'était moins forte pour autant.
Le reste de la vaste étendue où se tenait les trois personnages tremblaient sous la rage du démon, finalement vaincu. Le chat pris le risque de s'approcher de la garde des ombres et du démon d'un pas calme et répondit pour son congénère.
- Il ne peut pas être lasse, il est désespoir, il est fait pour ne jamais totalement abandonner une proie. Sinon, comment pourrait-il réussir à les rendre fou par sa présence ? Il ne sait toutefois plus quoi faire pour le faire sur toi.
L'esprit de compassion avait raison, le démon ne disait plus un mot, restant assis, le visage dégoulinant de sang. Il avait tout essayé depuis des années. Lorsque le chat s'approcha du démon, ce dernier le regarda, mais ne tenta pas un mouvement contre lui. Le chat, tout comme il avait fait avec Tullia que quelques minutes plus tôt, frotta sa tête contre le menton de l'enveloppe de Wulf.
- Il est temps de la laisser partir, tu le sais, n'est-ce pas ? Tu ne réussira pas à la dominer, il est trop tard.
Puis, les yeux bleus acier se tournèrent vers la garde des Ombres.
- N'oublies pas ce que tu as appris ici, autant de moi que de mon frère. Retrouve ta vie, devient quelqu'un qui aura de la compassion pour les autres, puisqu'elle connaitra bien ce qu'est le désespoir. Bonne chance Tullia.
Le chat monta alors sur les genoux de Wulf et dans un flash de lumière qui aveugla la jeune femme, le démon et l'esprit disparurent. À la place de la vaste étendu vide où se tenait Tullia il y avait quelques secondes seulement, elle pu s'apercevoir qu'elle était retournée dans cette salle du Thaig où elle avait été enfermée. À la place des portes fermées, la plus grande des portes, celle qui donnait vers l'extérieur, était curieusement ouverte et laissait passer un courant d'air étrangement frais.
Tullia avait réussi.
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