Accueil
Sénéchal
L'État-Major
– PNJ –
Messages : 223
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Spirited Away
La loutre reprit joyeusement son trajet dans le lit de la rivière. Progressivement, le duo se trouva dans une vaste plaine, encadrée de timides montagnes. Soudain, le regard de Loutre pétilla de joie, à apercevoir enfin un point d'eau, tranquille, qui cependant était coupée de la rivière vide qu'ils remontaient.
- « Regarde Lynne, regarde ! »
Elle pointa de son museau leur trouvaille, avant de courir pour s'y jeter. L'eau, avec laquelle le petit animal commença à jouer, était fraîche. Elle y faisait des tours, apparaissait, disparaissait, reparaissait autre part, et ce bonheur, qui emplissait toujours plus Loutre, s'avérait communicatif.
- « Cela ne peut signifier qu'une seule chose : nous y sommes presque ! »
Tandis qu’au loin, une fanfare de cloches commençait à chanter avec douceur, Loutre s’immobilisa dans l’eau, le regard, subitement et drôlement attentif, fixant la surface de l’eau. Il ne fallut qu’un battement de cil pour que la loutre disparut dans l’eau à nouveau et remonte à la surface, avec un poisson coincé dans ses bras. Le petit animal se mit à rire.
- « Je t’ai eu !! »
Le poisson bougeait dans tous les sens, sous les ricanements de la loutre. Puis, cette dernière se tourna vers Lynne, un grand sourire étalé sur son visage.
- « Tu crois que je devrais apprendre au pêcheur cette technique, pour qu’il puisse s’amuser avec les poissons dans la rivière ? »
La loutre libéra son bref compagnon de jeu, et le regarde sautiller, se tordre sous l’eau pour reprendre de la vitesse et repartir. Gentiment, elle reprit son trajet avec sa compagne de voyage.
- « J’aurais pu le garder avec moi, redescendre le long de la rivière et le lui offrir, il aurait eu à manger et sa faim se serait allégée. »
Son regard pétillant se posa une fois de plus sur la jeune guérisseuse, regard qui en disait énormément.
- « Mais cela ne suffirait pas, Lynne. Il lui faudrait un autre poisson, puis un autre, puis un autre, et il deviendrait dépendant de mes talents. Le plus simple serait de lui apprendre mes astuces directement, comme ça il mangera toute sa vie, il serait moins en peine. »
Elle tourna vivement la tête et s’arrêta brièvement dans sa course, puis accéléra, faisant signe à Lynne de la suivre et s’assurant que cette dernière ne la perde pas de vue.
- « Tiens, voilà le berger ! »
Sur la rive, alors que la rivière montait légèrement plus, un curieux sentier les rejoignait. Ce sentier était couvert de petits rocs pointus, avec, à certains endroits, des morceaux de cuir vagabonds. Sur cette route se trouvait un grand troupeau de moutons, toutes plus bruyantes les unes que les autres, venues en ces lieux pour boire et se reposer. Au cœur de l'énergique troupeau était assis un vieil homme, nu-pieds, habillé pauvrement, mais surtout épuisé. Le berger leva lentement son visage vers Loutre, qu’il salua d’un maigre sourire.
- « Ah, tu es revenu, et avec une amie, cette fois. »
- « Oui, elle s’appelle Lynne, elle a décidé de m’aider. »
Le vieillard observa Lynne de haut en bas, avant de hocher de la tête pour la saluer. Il s’appuyait lourdement sur sa canne, épuisé par le trajet, et probablement aussi par le sentier qu’il empruntait. Il s’adressa à la loutre une fois de plus.
- « Je .. j’aurai encore besoin de ton aide, vieille amie. Je dois amener mes compagnons aux pâturages, mais la route est toujours plus difficile à monter : mes pieds ensanglantés n’en peuvent plus. J’avais essayé de palier au problème en me servant du cuir de mes bêtes une fois dans l’au-delà, que j’ai commencé à déployer sur la route, mais il y a encore tant de trajet .. »
En effet, Lynne pouvait constater l’état de ses pieds, recouvrant légèrement de rouge le chemin. Le berger était assis au bord de ce point d'eau avec difficulté, ses épaules se relâchant dans un sentiment d’abandon.
- « Je ne peux pas continuer ainsi .. Il faut que je puisse mener mes amis là où elles pourront manger, mais je ne peux pas meurtrir mes pieds ainsi chaque jour. »
Son regard abattu rencontra alors celui de Lynne, la mine implorante.
- « Vous devez m’aider Lynne ! En échange, je vous donnerai ma perle. »
Ses doigts squelettiques sortirent d’une maigre poche une perle, légèrement couverte de saleté. Le vieil homme reprit.
- « Ce n’est pas grand-chose, je le sais, et je ne devrais peut-être pas vous en demander autant, mais je suis désespéré, mes bêtes doivent manger, elles comptent sur moi .. »
La loutre fixait également Lynne, mais avec malice. Elle haussa légèrement des épaules, avant de s’appuyer contre le bord du lit, le visage appuyé dans une main.
- « Peut-être peux-tu lui apprendre à pêcher, au lieu de lui donner ton poisson ? »
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
- « Regarde Lynne, regarde ! »
Elle pointa de son museau leur trouvaille, avant de courir pour s'y jeter. L'eau, avec laquelle le petit animal commença à jouer, était fraîche. Elle y faisait des tours, apparaissait, disparaissait, reparaissait autre part, et ce bonheur, qui emplissait toujours plus Loutre, s'avérait communicatif.
- « Cela ne peut signifier qu'une seule chose : nous y sommes presque ! »
Tandis qu’au loin, une fanfare de cloches commençait à chanter avec douceur, Loutre s’immobilisa dans l’eau, le regard, subitement et drôlement attentif, fixant la surface de l’eau. Il ne fallut qu’un battement de cil pour que la loutre disparut dans l’eau à nouveau et remonte à la surface, avec un poisson coincé dans ses bras. Le petit animal se mit à rire.
- « Je t’ai eu !! »
Le poisson bougeait dans tous les sens, sous les ricanements de la loutre. Puis, cette dernière se tourna vers Lynne, un grand sourire étalé sur son visage.
- « Tu crois que je devrais apprendre au pêcheur cette technique, pour qu’il puisse s’amuser avec les poissons dans la rivière ? »
La loutre libéra son bref compagnon de jeu, et le regarde sautiller, se tordre sous l’eau pour reprendre de la vitesse et repartir. Gentiment, elle reprit son trajet avec sa compagne de voyage.
- « J’aurais pu le garder avec moi, redescendre le long de la rivière et le lui offrir, il aurait eu à manger et sa faim se serait allégée. »
Son regard pétillant se posa une fois de plus sur la jeune guérisseuse, regard qui en disait énormément.
- « Mais cela ne suffirait pas, Lynne. Il lui faudrait un autre poisson, puis un autre, puis un autre, et il deviendrait dépendant de mes talents. Le plus simple serait de lui apprendre mes astuces directement, comme ça il mangera toute sa vie, il serait moins en peine. »
Elle tourna vivement la tête et s’arrêta brièvement dans sa course, puis accéléra, faisant signe à Lynne de la suivre et s’assurant que cette dernière ne la perde pas de vue.
- « Tiens, voilà le berger ! »
Sur la rive, alors que la rivière montait légèrement plus, un curieux sentier les rejoignait. Ce sentier était couvert de petits rocs pointus, avec, à certains endroits, des morceaux de cuir vagabonds. Sur cette route se trouvait un grand troupeau de moutons, toutes plus bruyantes les unes que les autres, venues en ces lieux pour boire et se reposer. Au cœur de l'énergique troupeau était assis un vieil homme, nu-pieds, habillé pauvrement, mais surtout épuisé. Le berger leva lentement son visage vers Loutre, qu’il salua d’un maigre sourire.
- « Ah, tu es revenu, et avec une amie, cette fois. »
- « Oui, elle s’appelle Lynne, elle a décidé de m’aider. »
Le vieillard observa Lynne de haut en bas, avant de hocher de la tête pour la saluer. Il s’appuyait lourdement sur sa canne, épuisé par le trajet, et probablement aussi par le sentier qu’il empruntait. Il s’adressa à la loutre une fois de plus.
- « Je .. j’aurai encore besoin de ton aide, vieille amie. Je dois amener mes compagnons aux pâturages, mais la route est toujours plus difficile à monter : mes pieds ensanglantés n’en peuvent plus. J’avais essayé de palier au problème en me servant du cuir de mes bêtes une fois dans l’au-delà, que j’ai commencé à déployer sur la route, mais il y a encore tant de trajet .. »
En effet, Lynne pouvait constater l’état de ses pieds, recouvrant légèrement de rouge le chemin. Le berger était assis au bord de ce point d'eau avec difficulté, ses épaules se relâchant dans un sentiment d’abandon.
- « Je ne peux pas continuer ainsi .. Il faut que je puisse mener mes amis là où elles pourront manger, mais je ne peux pas meurtrir mes pieds ainsi chaque jour. »
Son regard abattu rencontra alors celui de Lynne, la mine implorante.
- « Vous devez m’aider Lynne ! En échange, je vous donnerai ma perle. »
Ses doigts squelettiques sortirent d’une maigre poche une perle, légèrement couverte de saleté. Le vieil homme reprit.
- « Ce n’est pas grand-chose, je le sais, et je ne devrais peut-être pas vous en demander autant, mais je suis désespéré, mes bêtes doivent manger, elles comptent sur moi .. »
La loutre fixait également Lynne, mais avec malice. Elle haussa légèrement des épaules, avant de s’appuyer contre le bord du lit, le visage appuyé dans une main.
- « Peut-être peux-tu lui apprendre à pêcher, au lieu de lui donner ton poisson ? »
Invité
Invité
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Spirited Away
Lynne continua sa route en compagnie de Loutre. Toutes deux marchèrent un temps sur le lit de la rivière avant d’en sortir, accueillies alors par la vue de petites montagnes qui venaient gouverner une prairie verdoyante. Le petit animal devint soudainement plus enjoué alors qu’ils croisèrent le chemin d’un point d’eau ; il ne résista pas bien longtemps avant de venir y batifoler joyeusement. Il ne fut qu’une question de temps avant qu’elle ne finisse par attraper un poisson entre ses crocs.
« Bravo Loutre ! » la félicita Lynne, souriante face à ce spectacle qui lui insufflait une joie contagieuse.
La mage la gratifia d’un petit applaudissement pour ponctuer ses paroles. La frimousse de Loutre affichait une expression heureuse ressemblant à un sourire ; puis, celle-ci refléta son attitude plus réflexive. Le poissons s’échappa sous le regard des deux compères, qui reprirent ensuite leur chemin tout en discutant.
« "Qui donne un poisson à un homme le nourrit pour une journée ; qui lui apprend à pêcher le nourri jusqu’à la fin de ses jours." » récita Lynne, approbatrice. « Mais tu sais, je pense que ça ne lui ferait de mal de recevoir un poisson en plus, de temps en temps. Les amis sont faits pour se soutenir, non ? »
L’indépendance était une belle chose à offrir pour quelqu’un dans le besoin, mais la gentillesse gratuite l’était tout autant du moment que la relation ne devient pas parasitaire. Du moins, c’était ce que pensait Lynne. Elle espérait que Loutre comprendrait, elle aussi.
Elles trouvèrent finalement le fameux berger que Loutre avait mentionné auparavant. Ce dont Lynne ne s’était pas attendu, c’était de le retrouver dans un état si lamentable. La faiblesse générale du pauvre vieillard lui faisait de la peine, et elle ne pouvait lui refuser de l’aide alors qu’il en avait tant besoin – perle à la clé, ou non.
« Je vais déjà m’occuper de vos blessures. » déclara t’elle gentiment.
La guérisseuse se mit à genoux devant le berger. Puis, délicatement, elle manipula chacun de ses pieds de telle sorte à ce qu’elle puisse voir l’étendue de ses blessures. C’est tout naturellement qu’elle invoqua un sort de guérison pour refermer les plaies ouvertes ; tout en faisant cela, elle reprit la parole.
« Vous savez, Loutre a raison. Même si je fais le travail à votre place pour cette journée, je ne pourrai pas vous aider les fois suivantes. Il vous faudrait de vraies chaussures, premièrement … et de quoi vous redonner la santé. Est-ce la vieillesse qui vous épuise, ou est-ce un autre mal ? »
Alors qu’elle prononçait ces mots, elle releva son regard noisette pour rencontrer celui du vieil homme.
#99ccff
Sénéchal
L'État-Major
– PNJ –
Messages : 223
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Spirited Away
Le vieillard écoutait ses paroles avec attention. Il se frotta le menton usé, hochant lentement de la tête au fil de ses mots, comme perdu dans ses réflexions.
- « Des chaussures .. pourquoi n’y avais-je jamais pensé ? »
Une faible lueur brillait dans son regard, comme une illumination. Son regard longea ensuite la route, dont certaines parties étaient recouvertes de cuir brute, jonchant simplement le sol. Le léger sourire que cette brillante idée avait occasionnée s’estompa quelque peu.
- « Cela dit, je ne suis pas cordonnier .. Vous savez comment faire des chaussures, vous ? »
Le doute envahissait quelque peu le berger, tandis que la perle, encore dans sa main, se mit à légèrement briller. Comme si elle résonnait avec .. le doute de ses capacités ? La peur de l’inconnu ? Il soupira, baissant la tête quelque peu.
- « En suis-je seulement capable, Lynne ? Je n’ai jamais fait de chaussures, et je ne voudrais pas gaspiller ce cuir si précieux, .. et mes mains sont si vieilles et usées .. »
Loutre le regardait avec un indescriptible sourire – doux ? malicieux ? –, avant d’incliner la tête vers Lynne. Le petit mammifère croyait en Lynne, et savait qu’elle trouverait la solution la plus convenable à cette situation. Elle se permit tout de même de lui offrir un dernier conseil.
- « Tu ne peux pas tout faire, pour lui comme pour le monde : souvent, il suffit de croire en eux, de les accompagner, de leur donner foi et détermination. C’est toujours difficile la première fois. »
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
- « Des chaussures .. pourquoi n’y avais-je jamais pensé ? »
Une faible lueur brillait dans son regard, comme une illumination. Son regard longea ensuite la route, dont certaines parties étaient recouvertes de cuir brute, jonchant simplement le sol. Le léger sourire que cette brillante idée avait occasionnée s’estompa quelque peu.
- « Cela dit, je ne suis pas cordonnier .. Vous savez comment faire des chaussures, vous ? »
Le doute envahissait quelque peu le berger, tandis que la perle, encore dans sa main, se mit à légèrement briller. Comme si elle résonnait avec .. le doute de ses capacités ? La peur de l’inconnu ? Il soupira, baissant la tête quelque peu.
- « En suis-je seulement capable, Lynne ? Je n’ai jamais fait de chaussures, et je ne voudrais pas gaspiller ce cuir si précieux, .. et mes mains sont si vieilles et usées .. »
Loutre le regardait avec un indescriptible sourire – doux ? malicieux ? –, avant d’incliner la tête vers Lynne. Le petit mammifère croyait en Lynne, et savait qu’elle trouverait la solution la plus convenable à cette situation. Elle se permit tout de même de lui offrir un dernier conseil.
- « Tu ne peux pas tout faire, pour lui comme pour le monde : souvent, il suffit de croire en eux, de les accompagner, de leur donner foi et détermination. C’est toujours difficile la première fois. »
Invité
Invité
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Spirited Away
Lynne savait que le vieux berger souffrait. Elle ne s’était cependant pas rendu compte que sa douleur n’avait pas de forme physique, comme les plaies qui avaient auparavant parcouru ses pieds. Non, ce qui lui rendait la vie difficile n’était nul autre que ses propres doutes envers ses capacités. Quelque part, Lynne trouvait un écho en lui ; elle aussi avait longtemps eu peu de confiance en elle, aussi comprenait-elle sa peine mieux que quiconque.
Le conseil de loutre sur la marche à suivre ne fit que renforcer sa propre résolution. Certains problèmes resteraient hors de sa portée ; ici, en l’occurrence, elle n’avait pas le talent nécessaire pour fabriquer elle-même une paire de chaussure.
Cependant, elle pouvait l’inspirer à essayer.
Après avoir offert un sourire ponctué d’un hochement de tête à Loutre, la guérisseuse posa gentiment sa main sur l’épaule de son patient.
« Et pourquoi en seriez-vous incapable ? » lui demanda-t-elle avec sérieux, mais bienveillance. « Je trouve que vous vous sous-estimez. Je suis sûre que vous pouvez réaliser encore beaucoup de choses, mais vous ne vous en rendez pas compte. Vous ne vous donnez même pas l'occasion d'essayer. »
Lynne retira alors sa main, regardant le chemin jonché de peau de bêtes. Sans aucun doute les restes de moutons qu’il gardait autrefois, pensa t’elle ; cela lui serait utile. Elle reprit, montrant par le même temps le chemin de cuir :
« Même si vous vous trompez au début … ce n’est pas grave. Je suis sûre que vos compagnons seraient heureux de vous avoir aidé dans votre apprentissage. Vous avez pris soin d’eux … et maintenant, c’est à leur tour de prendre soin de vous. »
Le conseil de loutre sur la marche à suivre ne fit que renforcer sa propre résolution. Certains problèmes resteraient hors de sa portée ; ici, en l’occurrence, elle n’avait pas le talent nécessaire pour fabriquer elle-même une paire de chaussure.
Cependant, elle pouvait l’inspirer à essayer.
Après avoir offert un sourire ponctué d’un hochement de tête à Loutre, la guérisseuse posa gentiment sa main sur l’épaule de son patient.
« Et pourquoi en seriez-vous incapable ? » lui demanda-t-elle avec sérieux, mais bienveillance. « Je trouve que vous vous sous-estimez. Je suis sûre que vous pouvez réaliser encore beaucoup de choses, mais vous ne vous en rendez pas compte. Vous ne vous donnez même pas l'occasion d'essayer. »
Lynne retira alors sa main, regardant le chemin jonché de peau de bêtes. Sans aucun doute les restes de moutons qu’il gardait autrefois, pensa t’elle ; cela lui serait utile. Elle reprit, montrant par le même temps le chemin de cuir :
« Même si vous vous trompez au début … ce n’est pas grave. Je suis sûre que vos compagnons seraient heureux de vous avoir aidé dans votre apprentissage. Vous avez pris soin d’eux … et maintenant, c’est à leur tour de prendre soin de vous. »
#99ccff
Sénéchal
L'État-Major
– PNJ –
Messages : 223
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Spirited Away
Le regard du vieux berger ne quitta le vague quand la douce main de Lynne rencontra sa propre épaule. Progressivement, il redressa la tête et écouta chaque mot avec toute l’attention qu’il possédait. Ses lèvres s’étirèrent étrangement à ces paroles, esquissant ce timide sourire quand l’on ne voulait admettre un fait par manque subjectif de mérite. Puis, la jeune femme lui montra les peaux de bêtes déjà présentes sur ce terrible chemin, et le berger les observait, comme s’il se souvenait de la mort de chacun d’eux, du travail du cuir, de la tâche pénible de les poser là, avec espoir. Pensif, ou perdu dans tous ses souvenirs, il répéta distraitement la fin de ses paroles touchantes.
- « C’est à leur tour de prendre soin de moi .. »
Son sourire se faisait plus sincère, quoiqu’encore timide, cette douce pensée relâchait quelque peu ses épaules. Il rangea la perle dans sa précieuse poche, et s’appuya sur sa canne pour se relever. Lentement, mais sûrement, il s’approcha du sentier, se pencha avec peine et amassa une première peau. Il se déplaça encore un peu, et recommença. Et encore. Puis, il revint auprès de l’aimable duo et se rassit, déposant les peaux ramassées devant lui. Les vieux sourcils se plissèrent, tandis qu’il observait avec attention ce qu’il avait amassé.
- « Bon .. que faudrait-il ? »
Réfléchissant à haute-voix, il sortit d’une large poche un couteau. Puis, toujours pensif, il changea de posture, de façon à pouvoir poser son nu-pied sur le cuir, et commença à laisser de vagues entailles autour de son pied, en laissant beaucoup de marges. Après ce petit temps, il retira son pied et observa ce qu’il venait de faire, dubitatif.
- « C’est grossier, mais cela devrait suffire comme forme, non ? »
Il replaça son pied sur le cuir, puis releva de ses mains les coins pour les joindre ensemble, montrant relativement la future transformation. Une certaine lumière traversa son esprit.
- « Je me demande vraiment pourquoi je n’y avais pas pensé plus tôt ! Tout paraît tellement plus simple, ainsi .. »
Le vieil homme releva la tête vers Lynne, à qui il adressa un sourire décidé. Il savait ce qu’il avait à faire, et il pouvait le faire. Il lâcha le cuir pour serrer vivement les mains de Lynne, les yeux brillants.
- « Si vous saviez à quel point je vous suis redevable .. merci du fond du cœur, Lynne ! Je crois que je sais ce qu’il me reste à faire, maintenant ! »
Il marqua une pause, avant de sortir à nouveau de sa poche la perle, qu’il tendit à Lynne sans hésiter un seul instant.
- « Je vous avais promis ma perle en échange, la voilà. Ne vous en faites pas pour moi, vous avez sans doute beaucoup à faire de votre côté .. Je vais m’en sortir ! J’ai une aiguille, des fils de laine, je devrais réussir à coudre le tout ensemble et me faire des chaussures. Je n’aurais jamais pu en être là sans votre aide ! Merci encore, du plus profond de mon cœur .. Allez, acceptez donc ma perle, tout ira bien ! »
La perle en question était légère, lumineuse. Amusée, une nouvelle lueur dans le regard, la loutre hocha de la tête, avant de se tourner vers Lynne.
- « J’ai confiance en lui, et il nous reste du trajet à faire. Mais si nous avons atteint le point d'eau, ça veut dire que nous sommes presque au sommet ! Alors, ne traînons pas ! »
Loutre salua alors le berger et repartit en direction du lit, ne manquant nullement d’attendre la jeune mage. Une fois suffisamment proche d'elle, le petit animal se permit d'ajouter une dernière chose, avant de reprendre la route.
- « Je ne l'ai jamais vu aussi heureux, tu es sans nul doute quelqu'un de spécial ! »
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
- « C’est à leur tour de prendre soin de moi .. »
Son sourire se faisait plus sincère, quoiqu’encore timide, cette douce pensée relâchait quelque peu ses épaules. Il rangea la perle dans sa précieuse poche, et s’appuya sur sa canne pour se relever. Lentement, mais sûrement, il s’approcha du sentier, se pencha avec peine et amassa une première peau. Il se déplaça encore un peu, et recommença. Et encore. Puis, il revint auprès de l’aimable duo et se rassit, déposant les peaux ramassées devant lui. Les vieux sourcils se plissèrent, tandis qu’il observait avec attention ce qu’il avait amassé.
- « Bon .. que faudrait-il ? »
Réfléchissant à haute-voix, il sortit d’une large poche un couteau. Puis, toujours pensif, il changea de posture, de façon à pouvoir poser son nu-pied sur le cuir, et commença à laisser de vagues entailles autour de son pied, en laissant beaucoup de marges. Après ce petit temps, il retira son pied et observa ce qu’il venait de faire, dubitatif.
- « C’est grossier, mais cela devrait suffire comme forme, non ? »
Il replaça son pied sur le cuir, puis releva de ses mains les coins pour les joindre ensemble, montrant relativement la future transformation. Une certaine lumière traversa son esprit.
- « Je me demande vraiment pourquoi je n’y avais pas pensé plus tôt ! Tout paraît tellement plus simple, ainsi .. »
Le vieil homme releva la tête vers Lynne, à qui il adressa un sourire décidé. Il savait ce qu’il avait à faire, et il pouvait le faire. Il lâcha le cuir pour serrer vivement les mains de Lynne, les yeux brillants.
- « Si vous saviez à quel point je vous suis redevable .. merci du fond du cœur, Lynne ! Je crois que je sais ce qu’il me reste à faire, maintenant ! »
Il marqua une pause, avant de sortir à nouveau de sa poche la perle, qu’il tendit à Lynne sans hésiter un seul instant.
- « Je vous avais promis ma perle en échange, la voilà. Ne vous en faites pas pour moi, vous avez sans doute beaucoup à faire de votre côté .. Je vais m’en sortir ! J’ai une aiguille, des fils de laine, je devrais réussir à coudre le tout ensemble et me faire des chaussures. Je n’aurais jamais pu en être là sans votre aide ! Merci encore, du plus profond de mon cœur .. Allez, acceptez donc ma perle, tout ira bien ! »
La perle en question était légère, lumineuse. Amusée, une nouvelle lueur dans le regard, la loutre hocha de la tête, avant de se tourner vers Lynne.
- « J’ai confiance en lui, et il nous reste du trajet à faire. Mais si nous avons atteint le point d'eau, ça veut dire que nous sommes presque au sommet ! Alors, ne traînons pas ! »
Loutre salua alors le berger et repartit en direction du lit, ne manquant nullement d’attendre la jeune mage. Une fois suffisamment proche d'elle, le petit animal se permit d'ajouter une dernière chose, avant de reprendre la route.
- « Je ne l'ai jamais vu aussi heureux, tu es sans nul doute quelqu'un de spécial ! »
Invité
Invité
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Spirited Away
Lynne observa l’effet de ses paroles sur l’homme, attentive à ses réactions ; le sourire qu’elle lu sur ses lèvres fut l’assurance qu’elle avait touché à son but. Ses prunelles brunes le suivirent quand il se leva chercher son cuir de mouton puis revint se rassoir. Loutre, à la manière de Lynne, était attentive au moindre de ses gestes, l’esprit et la mage observant avec curiosité la manière dont allait se prendre le berger.
Quand le vieil homme questionna tout haut le résultat de ses premiers pas, Lynne se permit d’intervenir, opinant du chef pour appuyer ses propos :
« Ca n’a pas besoin d’être une œuvre d’art ; tout ce qui compte, c’est que vous soyez confortable dedans. »
Encouragé, le vieillard reprit son travail avec plus d’ardeur. Bientôt, en quelques étapes rudimentaires, il parvint à atteindre son but. Les chaussures avaient une apparence très simple, très grossière ; mais aux yeux de Lynne, c’était suffisant. Son ouvrage le protégerait lors de ses futures marches, et s’il devait ne plus suffire, elle était certaine qu’il aurait le courage de réessayer.
Elle fut un peu prise de cours quand le berger lui prit ses mains pour la remercier ; elle rougit légèrement, teintée par le plaisir et la modestie. Bientôt, elle accepta sa perle scintillante, qu’elle garda entre ses doigts un instant pour l’observer avant qu’elle ne la capture dans son poing, s’adressant alors au vieil homme :
« Je ne doute pas une seule seconde que vous vous en sortirez. Merci beaucoup pour votre perle, et … n’oubliez jamais votre valeur ! »
Elle lui sourit tandis qu’elle glissait sa nouvelle acquisition dans son sac, rejoignant le butin de ses précédentes aventures.
Après quelques au revoir, les deux compagnes reprirent une fois de plus leur route pour rejoindre le lit de la rivière. Les paroles de Loutre résonnèrent en Lynne, qui se demandait avec un brin d’espoir si cela signifiait qu’elles allaient bientôt pouvoir rencontrer Tempérance. Sa patience et sa mesure allaient-elles bientôt être récompensées ?
Alors qu’elle pondérait intérieurement sur cette question, Loutre tourna sa frimousse vers elle pour lui délivrer un compliment qui ne manqua pas d’interrompre son flux de pensées.
« Spéciale ? Moi ? » répliqua-t-elle, retenant un rire face à cet adjectif qu’elle trouvait fort disproportionné par rapport à sa personne. « C’est gentil, mais tu te trompes. C’est ton conseil qui m’a mis sur le bon chemin, je n’ai pas fait grand-chose de plus ... J’essaie simplement de rester naturelle. »
Elle lui sourit d’un air amusé, reportant son regard sur la route qui se dressait devant eux avant de finalement reprendre la conversation sur un autre sujet.
« Dis-moi, Loutre … Qui allons-nous voir, maintenant ? »
#99ccff
Sénéchal
L'État-Major
– PNJ –
Messages : 223
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Spirited Away
La modestie inutile de Lynne pour diminuer ses véritables valeurs amusa la loutre, qui se contenta de simplement rire. Une âme terriblement bonne et terriblement humble, évidemment que les deux allaient de pair. Sans un mot, elle continua sa route dans le lit sec de la rivière. A l’interrogation de sa compagne de route, Loutre n’eut besoin de répondre directement : après un certain temps, les voilà face à un barrage magique, qui retenait l’eau de s’écouler dans son lit. Le point final. Le lit s’était approfondi sérieusement, au point que chaque côté s’étendait au-dessus d’eux, toujours plus difficile d’accès.
- « Nous y sommes presque. Si vous voulons atteindre Tempérance, il nous faudra grimper pour sortir du lit, ici et maintenant. »
Ce fut la seule réponse fournie pour le moment, avant que le petit être ne se tourne vers Lynne, le regard pétillant. A la fin même de sa phrase, le sac que tenait la jeune femme s’alourdit soudainement et drastiquement, au point de devoir le poser sous peine de se rompre quoi que ce soit. Loutre émit un petit rire, avant de hausser des épaules, et de s’approcher du sac pour s’asseoir juste à côté.
- « A force de porter tous les problèmes et insécurités des autres, te voilà surchargée, et incapable de te sauver toi-même. Si tu fais un pas de plus, le barrage cède maintenant, et tu n’y survivras pas. »
Son sourire restait inchangé, malicieux ou amusé. Dans ce sac, il y avait toutes ces perles amassées le long de leur chemin : le chevalier Orlésien, le pêcheur affamé, la petite fille, le jeune homme aux coquillages, l’implacable bourreau, et le vieux berger. Certaines brillaient plus que d’autres, étaient plus lourdes que d’autres. Lynne était désormais amenée à faire un choix.
- « Soit tu rebrousses chemin maintenant pour éviter de briser le barrage, soit tu tries dans les perles amassées pour ne garder que celles qui méritent ton altruisme et ta bonté. »
Agitant un peu le museau, Loutre rit à nouveau, sur un ton léger et patient. Puis, le regard toujours étincelant, toujours souriante, elle conclut son explication.
- « Voilà ta dernière épreuve, Lynne Lennhardt. »
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
- « Nous y sommes presque. Si vous voulons atteindre Tempérance, il nous faudra grimper pour sortir du lit, ici et maintenant. »
Ce fut la seule réponse fournie pour le moment, avant que le petit être ne se tourne vers Lynne, le regard pétillant. A la fin même de sa phrase, le sac que tenait la jeune femme s’alourdit soudainement et drastiquement, au point de devoir le poser sous peine de se rompre quoi que ce soit. Loutre émit un petit rire, avant de hausser des épaules, et de s’approcher du sac pour s’asseoir juste à côté.
- « A force de porter tous les problèmes et insécurités des autres, te voilà surchargée, et incapable de te sauver toi-même. Si tu fais un pas de plus, le barrage cède maintenant, et tu n’y survivras pas. »
Son sourire restait inchangé, malicieux ou amusé. Dans ce sac, il y avait toutes ces perles amassées le long de leur chemin : le chevalier Orlésien, le pêcheur affamé, la petite fille, le jeune homme aux coquillages, l’implacable bourreau, et le vieux berger. Certaines brillaient plus que d’autres, étaient plus lourdes que d’autres. Lynne était désormais amenée à faire un choix.
- « Soit tu rebrousses chemin maintenant pour éviter de briser le barrage, soit tu tries dans les perles amassées pour ne garder que celles qui méritent ton altruisme et ta bonté. »
Agitant un peu le museau, Loutre rit à nouveau, sur un ton léger et patient. Puis, le regard toujours étincelant, toujours souriante, elle conclut son explication.
- « Voilà ta dernière épreuve, Lynne Lennhardt. »
Invité
Invité
[quote="Lynne Lenhardt"]
Spirited Away
La réponse de Loutre était énigmatique, mais Lynne comprenait qu’elles toucheraient bientôt au but. Tempérance était à portée de main. Bientôt, elles converseraient. Elle espérait qu’elle accepterait sa demande et, surtout, qu’il ne s’agirait pas d’un Démon déguisé. Les plus dangereux pouvaient aller très loin pour gagner la confiance d’un individu, les faire se sentir fort et désirables, par exemple. C’est pour cela qu’elle ne pouvait pas relâcher sa garde. Pas maintenant. Même après autant de temps passé à vagabonder dans l’Immatériel. Céder à l’impatience et la paresse pourrait signer sa perte.
Mais si c’était un démon qui était derrière Tempérance, il agissait comme un esprit. Toutes ces tâches qu’elle avait dû résoudre, elles ressemblaient à des tests déguisés pour vérifier sa valeur. Anders l’avait prévenu qu’une telle chose arriverait – c’est ainsi que lui et Espoir s’étaient liés, après tout. Il n’y avait cependant aucune garantie qu’elle ne plongeait pas dans un piège.
Cela, elle n’en serait certaine seulement quand elle aura atteint son but.
A peine avait-elle émit cette pensée que d’un seul coup, elle eut l’impression que son sac faisait le poids d’une enclume. La brune lâcha un cri où se mêlait surprise et douleur avant de se précipiter pour lâcher sa charge au sol. Loutre se posta à coté du contenant de cuir, un sourire malicieux sur sa animale alors qu’elle lui annonçait qu’elle allait devoir faire un choix difficile.
« Garder les méritantes … ? » répéta t’elle tout en observant le sac avec étonnement. C’était sa dernière épreuve. Une épreuve réaliste dans la métaphore qu’elle soulevait. Même si son premier réflexe fu de questionner intérieurement les dires de Loutre, de réfléchir à une alternative qui pourrait sauver toutes les perles, elle se rendit bien vite compte que son effort était futile. La mettre en difficulté était le principe même de ce test. La tempérance impliquait une retenue de soi-même ; cette restriction s’exprimait ici dans son désir de protéger tout le monde. C’était pour cela même qu’elle voulait devenir guérisseuse spirituelle ; avoir le pouvoir de tricher avec la mort, donner une seconde chance à ceux prêts à partir dans l’autre monde. Mais même avec ces pouvoirs elle ne pourrait aider Thédas entier sans se consumer.
Il fallait lâcher prise, et se préoccuper de ceux qu’elle jugeait dans le besoin. Aussi bien dans le monde matériel que dans celui des rêves.
Lynne s’agenouilla devant le sac, contemplant les orbes qu’elle avait récolté pendant tout son voyage. Elle retint une grimace alors qu’elle pondérait sur le choix qu’elle allait devoir faire. Derrière chaque perle se cachait un esprit, une vision, un concept, des motivations différentes. Ignorer cela lui était impossible, et questionnait sans cesse ses choix. Les perles changeaient ainsi souvent de pile, passant de celles "à garder" à celles "à laisser" dans un dilemme qui ne semblait pas vouloir finir. Mais finalement, après deux minutes, Lynne finit par se relever.
« J’aurai voulu les emporter toutes. Mais … Personne ne peut porter le fardeau d’autant de personnes sans se perdre soi-même. » déclara t’elle, regardant Loutre avec sérieux. Ses iris bruns dérivèrent vers les trois perles qu’elle portait dans ses bras. « Voici celles que je vais prendre avec moi : le chevalier, le pêcheur et le berger. »
Avait-elle fait les bons choix ? Avait-elle raison ? Elle-même doutait, questionnait ; elle ne pu donc s’empêcher de se sentir obligée de se justifier, espérant que Loutre comprendrait l’origine de son action.
« La fillette … je comprend son désir d’avoir des amis, mais elle n’exerce aucun contrôle sur son attitude pour résoudre ce problème. S'en charger pour elle ne ferait que retarder l'inévitable, et elle n'en apprendrait rien. L’homme aux coquillages, quant à lui, avait une perle très légère et donc dénuée de soucis. Je me suis dis qu’il n’avait pas besoin d’être emmené et devrait laisser sa place à un autre. »
Tandis qu’elle exprimait son raisonnement, elle se sentit un peu plus sûre d’elle-même. Elle n’avait pas choisi ces trois élus par hasard. Elle poursuivit donc sur sa lancée.
« Enfin, le bourreau … Sans doute la perle qui m’a rendu la plus confuse. Je ne suis pas tout à fait sûre si mes explications auront du sens. » avoua t’elle, haussant légèrement ses épaules. « Le bourreau lui-même n’avait pas besoin d’aide, mais celui qui cherchait la perle qui soit disant efface la culpabilité, oui. Donc ce serait d’une certaine manière … mon problème, donc ma responsabilité. Je préfère faire passer les leurs avant les miens. »
Sa conclusion réalisée, la jeune femme se tu quelques secondes alors que son regard planait sur Loutre. Finalement, afin d’indiquer qu’elle était prête à faire face aux conséquences, elle ajouta :
« Telle est ma décision. J’espère qu’elle conviendra. »
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Spirited Away
La réponse de Loutre était énigmatique, mais Lynne comprenait qu’elles toucheraient bientôt au but. Tempérance était à portée de main. Bientôt, elles converseraient. Elle espérait qu’elle accepterait sa demande et, surtout, qu’il ne s’agirait pas d’un Démon déguisé. Les plus dangereux pouvaient aller très loin pour gagner la confiance d’un individu, les faire se sentir fort et désirables, par exemple. C’est pour cela qu’elle ne pouvait pas relâcher sa garde. Pas maintenant. Même après autant de temps passé à vagabonder dans l’Immatériel. Céder à l’impatience et la paresse pourrait signer sa perte.
Mais si c’était un démon qui était derrière Tempérance, il agissait comme un esprit. Toutes ces tâches qu’elle avait dû résoudre, elles ressemblaient à des tests déguisés pour vérifier sa valeur. Anders l’avait prévenu qu’une telle chose arriverait – c’est ainsi que lui et Espoir s’étaient liés, après tout. Il n’y avait cependant aucune garantie qu’elle ne plongeait pas dans un piège.
Cela, elle n’en serait certaine seulement quand elle aura atteint son but.
A peine avait-elle émit cette pensée que d’un seul coup, elle eut l’impression que son sac faisait le poids d’une enclume. La brune lâcha un cri où se mêlait surprise et douleur avant de se précipiter pour lâcher sa charge au sol. Loutre se posta à coté du contenant de cuir, un sourire malicieux sur sa animale alors qu’elle lui annonçait qu’elle allait devoir faire un choix difficile.
« Garder les méritantes … ? » répéta t’elle tout en observant le sac avec étonnement. C’était sa dernière épreuve. Une épreuve réaliste dans la métaphore qu’elle soulevait. Même si son premier réflexe fu de questionner intérieurement les dires de Loutre, de réfléchir à une alternative qui pourrait sauver toutes les perles, elle se rendit bien vite compte que son effort était futile. La mettre en difficulté était le principe même de ce test. La tempérance impliquait une retenue de soi-même ; cette restriction s’exprimait ici dans son désir de protéger tout le monde. C’était pour cela même qu’elle voulait devenir guérisseuse spirituelle ; avoir le pouvoir de tricher avec la mort, donner une seconde chance à ceux prêts à partir dans l’autre monde. Mais même avec ces pouvoirs elle ne pourrait aider Thédas entier sans se consumer.
Il fallait lâcher prise, et se préoccuper de ceux qu’elle jugeait dans le besoin. Aussi bien dans le monde matériel que dans celui des rêves.
Lynne s’agenouilla devant le sac, contemplant les orbes qu’elle avait récolté pendant tout son voyage. Elle retint une grimace alors qu’elle pondérait sur le choix qu’elle allait devoir faire. Derrière chaque perle se cachait un esprit, une vision, un concept, des motivations différentes. Ignorer cela lui était impossible, et questionnait sans cesse ses choix. Les perles changeaient ainsi souvent de pile, passant de celles "à garder" à celles "à laisser" dans un dilemme qui ne semblait pas vouloir finir. Mais finalement, après deux minutes, Lynne finit par se relever.
« J’aurai voulu les emporter toutes. Mais … Personne ne peut porter le fardeau d’autant de personnes sans se perdre soi-même. » déclara t’elle, regardant Loutre avec sérieux. Ses iris bruns dérivèrent vers les trois perles qu’elle portait dans ses bras. « Voici celles que je vais prendre avec moi : le chevalier, le pêcheur et le berger. »
Avait-elle fait les bons choix ? Avait-elle raison ? Elle-même doutait, questionnait ; elle ne pu donc s’empêcher de se sentir obligée de se justifier, espérant que Loutre comprendrait l’origine de son action.
« La fillette … je comprend son désir d’avoir des amis, mais elle n’exerce aucun contrôle sur son attitude pour résoudre ce problème. S'en charger pour elle ne ferait que retarder l'inévitable, et elle n'en apprendrait rien. L’homme aux coquillages, quant à lui, avait une perle très légère et donc dénuée de soucis. Je me suis dis qu’il n’avait pas besoin d’être emmené et devrait laisser sa place à un autre. »
Tandis qu’elle exprimait son raisonnement, elle se sentit un peu plus sûre d’elle-même. Elle n’avait pas choisi ces trois élus par hasard. Elle poursuivit donc sur sa lancée.
« Enfin, le bourreau … Sans doute la perle qui m’a rendu la plus confuse. Je ne suis pas tout à fait sûre si mes explications auront du sens. » avoua t’elle, haussant légèrement ses épaules. « Le bourreau lui-même n’avait pas besoin d’aide, mais celui qui cherchait la perle qui soit disant efface la culpabilité, oui. Donc ce serait d’une certaine manière … mon problème, donc ma responsabilité. Je préfère faire passer les leurs avant les miens. »
Sa conclusion réalisée, la jeune femme se tu quelques secondes alors que son regard planait sur Loutre. Finalement, afin d’indiquer qu’elle était prête à faire face aux conséquences, elle ajouta :
« Telle est ma décision. J’espère qu’elle conviendra. »
#99ccff
Sénéchal
L'État-Major
– PNJ –
Messages : 223
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Spirited Away
Le regarde de la loutre semblait plus empreint de sagesse et de calme que de l’amusement constant d’avant. Ainsi, Lynne avait fait son choix. Elle demeura cependant assise, tandis que sa binôme d’aventure s’était relevée. La petite créature resta quelque peu silencieuse, analysant le raisonnement de Lynne derrière ses choix, avant de pousser un petit ricanement.
Le barrage se fissurait de plus en plus.
- « Ça, nous allons le savoir maintenant. »
Soudain, la barrière magique céda. L’eau, en un torrent tordu et chaotique, se déferla sur elles et les enveloppa entièrement. Lynne ne pouvait plus voir, mais résistait encore au courant qui l’assaillait avec violence. Sa vision était coupée par l’afflux d’eau, mais elle pouvait entendre la voix de Loutre, comme si elle résonnait en elle.
- « Tu es au cœur du chaos à présent, des guerres, des famines, de l’inévitable. Des gens vont souffrir, pleurer, regretter, sombrer dans la colère. Mais surtout, ils vont se tourner vers toi, avec leur confusion et leurs émotions. »
La force du courant ne cessait de croître, étrangement, comme si l’eau qui s’écoulait était infinie, comme si rien de tout cela n’avait de fin.
- « Une mère qui a perdu son enfant, un pestiféré qui a peur de la mort, un jeune homme avec seulement la rage et la vengeance dans le regard. Pourquoi, Lynne ? Pourquoi n’as-tu rien fait pour empêcher tout ça d’arriver ? Toi qui peux faire une différence. »
Et encore, la violence du torrent s’accentua, manquant d’emporter Lynne complètement. Toute cette force et ce chaos s’apparentait aux vagues d’émotions et de drames face auxquelles elle sera une fois guérisseuse spirituelle, ou face auxquelles la jeune femme était déjà en tant que simple guérisseuse. Rien n’était plus frustrant que l’échec, après tout, cette rage et cette frustration de ne pas y arriver, d’être si près du but.
Le courant était déterminé à l’emporter entièrement, mais une main, humaine cette fois-ci, attrapa celle submergée de Lynne.
- « Il te faudra garder les pieds sur terre. Tu ne pourras pas contourner l’inévitable, pas sous peine de sombrer dans le vice. Mais ce qui est également important, mais que tu ne saisis pas encore dans son entièreté, c’est que tu ne dois pas ignorer tes propres problèmes au profit des autres. Comment compteras-tu aider ton prochain, si tu ne t’aides pas toi-même d’abord ? »
L’eau diminua gentiment en intensité, ainsi qu’en hauteur. Au fil des secondes, le niveau retrouvait celui de la petite rivière qu’elle était. Le lit de la rivière avait également diminué drastiquement, arrivant aux genoux désormais. Debout face à Lynne ne se tenait plus la loutre, mais une femme. Ses cheveux marrons et lisses, qui lui arrivaient aux épaules, semblaient étrangement secs, compte tenu de leur localisation actuelle. Sa longue robe rouge et blanche ne semblait pas non plus être affecté par l’eau qui ruisselait désormais à leurs mollets. Cela dit, le regard sombre et espiègle qu’arborait la loutre demeurait chez cette femme, ainsi que son sourire amusé.
- « Ton cœur est bon Lynne, et je sais que tu trouveras ton équilibre : c’est pourquoi je ne t’ai pas laissé disparaître dans le courant. »
La jeune femme tenait encore la main de Lynne dans la sienne, avec une certaine douceur. Son visage s’attendrit alors, ne quittant nullement son interlocutrice de ce regard toujours plus attendri.
- « Je vais refaire les présentations : je suis Tempérance. J’avais pris l’apparence de Loutre pour t’observer et comprendre, et comme tu as pu te douter, j’ai mis sur ton chemin différentes épreuves pour te tester. »
Suite à ces paroles, Tempérance émit un rire léger, avant de sortir du lit de la rivière, tenant toujours la main de sa compagne précieusement pour l’entraîner hors de là.
- « Je connais la méfiance naturelle des mages à cause de la fourberie des démons, qui peuvent prendre notre apparence ou vous faire marcher. Sache qu’il en va de même pour nous, esprits, vis-à-vis de vous. Nous pourrions tomber sur un mage qui, sur le long terme, peut nous transformer, nous corrompre : d’où la nécessité de mettre en place ces épreuves. C’est un moyen pour nous de prouver que vous êtes digne de confiance. »
Au fil des pas effectués, le décor changeait complètement. Les voilà au sommet d’une montagne, le contre-bas donnant sur des plaines interminables et vertes. La rivière se changea en une mare tranquille, ornée de nénuphars en fleur ; plus loin, alors qu’un jardin fleuri grandissait toujours plus autour d’elles, se dressa un petit abri à base circulaire, dont le petit dôme servant de toit fut soutenu par une série de colonnes. En son cœur se tenaient deux chaises, ainsi qu’une petite table marbrée. Tempérance lâcha lentement la main de Lynne avant de prendre place autour de cette table, sourire aux lèvres.
- « Assieds-toi seulement, et fais-moi part de ta requête, Lynne : qu’attends-tu donc de ma personne ? Tu as exaucé le souhait de me rencontrer pour une raison, et cette raison t’as fait traverser toutes ces épreuves difficiles. Tu n’imagines pas à quel point je suis curieuse, maintenant. »
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Le barrage se fissurait de plus en plus.
- « Ça, nous allons le savoir maintenant. »
Soudain, la barrière magique céda. L’eau, en un torrent tordu et chaotique, se déferla sur elles et les enveloppa entièrement. Lynne ne pouvait plus voir, mais résistait encore au courant qui l’assaillait avec violence. Sa vision était coupée par l’afflux d’eau, mais elle pouvait entendre la voix de Loutre, comme si elle résonnait en elle.
- « Tu es au cœur du chaos à présent, des guerres, des famines, de l’inévitable. Des gens vont souffrir, pleurer, regretter, sombrer dans la colère. Mais surtout, ils vont se tourner vers toi, avec leur confusion et leurs émotions. »
La force du courant ne cessait de croître, étrangement, comme si l’eau qui s’écoulait était infinie, comme si rien de tout cela n’avait de fin.
- « Une mère qui a perdu son enfant, un pestiféré qui a peur de la mort, un jeune homme avec seulement la rage et la vengeance dans le regard. Pourquoi, Lynne ? Pourquoi n’as-tu rien fait pour empêcher tout ça d’arriver ? Toi qui peux faire une différence. »
Et encore, la violence du torrent s’accentua, manquant d’emporter Lynne complètement. Toute cette force et ce chaos s’apparentait aux vagues d’émotions et de drames face auxquelles elle sera une fois guérisseuse spirituelle, ou face auxquelles la jeune femme était déjà en tant que simple guérisseuse. Rien n’était plus frustrant que l’échec, après tout, cette rage et cette frustration de ne pas y arriver, d’être si près du but.
Le courant était déterminé à l’emporter entièrement, mais une main, humaine cette fois-ci, attrapa celle submergée de Lynne.
- « Il te faudra garder les pieds sur terre. Tu ne pourras pas contourner l’inévitable, pas sous peine de sombrer dans le vice. Mais ce qui est également important, mais que tu ne saisis pas encore dans son entièreté, c’est que tu ne dois pas ignorer tes propres problèmes au profit des autres. Comment compteras-tu aider ton prochain, si tu ne t’aides pas toi-même d’abord ? »
L’eau diminua gentiment en intensité, ainsi qu’en hauteur. Au fil des secondes, le niveau retrouvait celui de la petite rivière qu’elle était. Le lit de la rivière avait également diminué drastiquement, arrivant aux genoux désormais. Debout face à Lynne ne se tenait plus la loutre, mais une femme. Ses cheveux marrons et lisses, qui lui arrivaient aux épaules, semblaient étrangement secs, compte tenu de leur localisation actuelle. Sa longue robe rouge et blanche ne semblait pas non plus être affecté par l’eau qui ruisselait désormais à leurs mollets. Cela dit, le regard sombre et espiègle qu’arborait la loutre demeurait chez cette femme, ainsi que son sourire amusé.
- « Ton cœur est bon Lynne, et je sais que tu trouveras ton équilibre : c’est pourquoi je ne t’ai pas laissé disparaître dans le courant. »
La jeune femme tenait encore la main de Lynne dans la sienne, avec une certaine douceur. Son visage s’attendrit alors, ne quittant nullement son interlocutrice de ce regard toujours plus attendri.
- « Je vais refaire les présentations : je suis Tempérance. J’avais pris l’apparence de Loutre pour t’observer et comprendre, et comme tu as pu te douter, j’ai mis sur ton chemin différentes épreuves pour te tester. »
Suite à ces paroles, Tempérance émit un rire léger, avant de sortir du lit de la rivière, tenant toujours la main de sa compagne précieusement pour l’entraîner hors de là.
- « Je connais la méfiance naturelle des mages à cause de la fourberie des démons, qui peuvent prendre notre apparence ou vous faire marcher. Sache qu’il en va de même pour nous, esprits, vis-à-vis de vous. Nous pourrions tomber sur un mage qui, sur le long terme, peut nous transformer, nous corrompre : d’où la nécessité de mettre en place ces épreuves. C’est un moyen pour nous de prouver que vous êtes digne de confiance. »
Au fil des pas effectués, le décor changeait complètement. Les voilà au sommet d’une montagne, le contre-bas donnant sur des plaines interminables et vertes. La rivière se changea en une mare tranquille, ornée de nénuphars en fleur ; plus loin, alors qu’un jardin fleuri grandissait toujours plus autour d’elles, se dressa un petit abri à base circulaire, dont le petit dôme servant de toit fut soutenu par une série de colonnes. En son cœur se tenaient deux chaises, ainsi qu’une petite table marbrée. Tempérance lâcha lentement la main de Lynne avant de prendre place autour de cette table, sourire aux lèvres.
- « Assieds-toi seulement, et fais-moi part de ta requête, Lynne : qu’attends-tu donc de ma personne ? Tu as exaucé le souhait de me rencontrer pour une raison, et cette raison t’as fait traverser toutes ces épreuves difficiles. Tu n’imagines pas à quel point je suis curieuse, maintenant. »
Invité
Invité
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Spirited Away
Forte du poids de ses arguments, Lynne était prête à avancer avec les perles qu’elle avait décidé de sauver. Mais un craquement sonore situé dans les hauteurs du barrage mis rapidement à mal sa résolution. La jeune femme sursauta, serrant plus fort les petites orbes lumineuses contre elle. Mais elle n’eut presque pas le temps de se rendre compte que le barrage avait cédé. Tout est arrivé très vite, en l’espace de quelques secondes. Elle ne vit que l’eau se déverser dans le lit de la rivière avant de se déchaîner sur elle en l’espace d’une respiration.
Instinctivement, Lynne ferma les yeux alors que la furie aquatique de la rivière se déchaîna sur elle dans toute sa force et sa cruauté. Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, elle ne fut pas emportée ; ses pieds restèrent ancrés sur le sol, la jeune femme restant toujours debout malgré la force du courant. Mais elle sentait tout de même une puissante force qui la poussait dans la direction du courant, une force face à laquelle elle devait lutter de toutes ses forces pour ne pas devenir une victime des éléments. La pression était écrasante. La guérisseuse emprisonnait les perles contre sa poitrine alors qu’au fond d’elle, la voix de Loutre raisonnait.
C’était comme si elle parlait dans sa tête, évoquant à ses paroles des images terribles. La famine. La douleur. Le désespoir. La haine. La mort. Autant de concepts auxquelles elle était régulièrement confronté mais qu’ici, elle voyait et ressentait dans une infinité de manière. C’était comme un rêve fiévreux qui ne finissait jamais. A chaque nouvelle image en succédait une autre dans une torture dont elle ne voyait pas le terme. Tous ces gens, tous ces appels à l’aide … elle ne pouvait pas les sauver. Ils sont légions et elle, elle est toute seule face à autant de malheurs. Elle avait le pouvoir de les aider, c’était vrai ; mais ce pouvoir n’était jamais suffisant. Il en fallait toujours plus, et elle ne pouvait pas en offrir autant. A la frustration se mêlait la peur. Les échecs se succédaient. Pourtant, elle y était presque … si elle forçait un peu plus, peut-être qu’elle pourrait les sauver ?
Elle étouffa un sanglot. Une vérité s’imposa rapidement, difficile et pourtant évidente: elle ne pouvait pas tous les aider. La pression de l’eau était pareille à sa pression mentale. Elles la brisaient. C’était trop, beaucoup trop pour ses frêles épaules. Rester en place et lutter était impossible. Ses poumons brûlaient. Elle étouffait. Ce combat, elle ne pouvait le gagner.
Elle perdit pied. Son cri fut étouffé par les flots, mais elle sentit une main la rattraper. Instinctivement, elle rouvrit les yeux.
La mage ne vit d’abord rien, tandis que la voix de Loutre résonnait à nouveau au plus profond de son être pour lui dispenser des mots de sagesse. Puis, progressivement, elle aperçu sa sauveuse : devant elle, là où aurait dû se trouver Loutre, une belle jeune femme habillée dans une robe de sœur de la Chantrie. Son regard sombre et espiègle, son sourire amusé … tout lui rappelait le petit animal qui l’avait accompagné pendant si longtemps. Ses cheveux lisses avaient même cette teinte marron si caractéristique de la fourrure de la créature.
Lynne ne dit mot, encore sous le choc de l’épreuve et bien trop étonnée pour réagir immédiatement aux mots de la sœur qu’elle devina être Tempérance. Celle-ci lui offrit une expression attendrie tandis qu’elle répondait aux questions qu’elle se posait intérieurement. Depuis le début, Loutre et Tempérance étaient la même personne. Une possibilité que Lynne avait envisagé au fil de ses aventures avec sa compagne, mais dont elle n’avait jamais été complètement certaine. La révélation ne l’étonna pas moins, cependant.
Ensemble, elles quittèrent le lit de la rivière. La main de la mage serra doucement celle de Tempérance alors que cette dernière la guidait vers un lieu plus clément. Autour d’elles, le paysage changeait de forme à une rapidité anormale. La rivière devint mare, les rives devinrent des plaines émeraudes. Pendant ce temps, l’esprit lui expliquait les raisons de son test.
« Je t’avoue ne pas avoir envisagé que vous aussi, vous aviez à y perdre en faisant confiance aux mauvaises personnes. Je comprend mieux, à présent. » admit-elle avec un petit sourire.
Les esprits étaient des créatures si éloignées de leur monde qu’il était parfois difficile de cerner leurs intentions. Si éloignées, que Lynne avait toujours pensé que le but des épreuves était principalement de vérifier si les principes du mage étaient en accord avec le concept de l’esprit qui le testait. Cela avait été le cas avec Anders ; mais elle se rendait compte qu’elle avait encore beaucoup à apprendre des habitants de l’Immatériel.
Bientôt, elles prirent toutes les deux places sous un petit abri circulaire où était disposé deux chaises. A l’invitation de Tempérance, Lynne prit place. Ce fut à son tour à présent de lui devoir des explications. Cela faisait tellement de temps qu’elle attendait ce moment qu’elle fut d’abord hésitant sur la manière de commencer. Pourtant, elle se lança, suivant son instinct :
« Ce pourquoi je suis venue … Oh, je ne sais pas si cela va te plaire. Pas après la bonne leçon que tu viens de me donner. » lui avoua t’elle avec un timide sourire. « Mais j’irai droit au but : j’aimerai devenir une guérisseuse spirituelle. Or, la condition pour en devenir une est de m’allier à un esprit volontaire. »
Son regard brun resta sur l’Esprit, calme, mais pas moins grave.
« La raison qui m’a poussé à choisir cette voie, c’est tout bonnement l’expérience de la guerre. Je ne sais pas si tu as vu des échos de mon monde, mais il est actuellement bouleversé. Mon rôle, dans celle-ci, est de sauver un maximum de personnes. Mais mes pouvoirs actuels … ils me semblent insuffisants. »
Son regard se porta sur ses mains en prononçant ces mots. Elle resta silencieuse quelques secondes avant de relever ses prunelles vers Tempérance, déclarant finalement :
« J’ai vu tellement de blessés et de morts qu’à force, j’en suis venue à la conclusion que je dois me perfectionner. Je sais bien que je ne pourrai jamais sauver tout le monde avec de nouveaux pouvoirs, mais … cela ferait tout de même une différence, n’est-ce pas ? Je suis certaine que certains auraient survécu si j’avais été plus forte. »
Même si elle avait en tête la morale que lui avait dispensé Tempérance, ce n’était objectivement pas une mauvaise chose de se donner plus de moyen de réussir dans son métier.
« Je ne suis pas là par ambition, Tempérance. Je veux simplement aider les personnes que je peux secourir, et protéger ceux qui me sont chers. »
Instinctivement, Lynne ferma les yeux alors que la furie aquatique de la rivière se déchaîna sur elle dans toute sa force et sa cruauté. Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, elle ne fut pas emportée ; ses pieds restèrent ancrés sur le sol, la jeune femme restant toujours debout malgré la force du courant. Mais elle sentait tout de même une puissante force qui la poussait dans la direction du courant, une force face à laquelle elle devait lutter de toutes ses forces pour ne pas devenir une victime des éléments. La pression était écrasante. La guérisseuse emprisonnait les perles contre sa poitrine alors qu’au fond d’elle, la voix de Loutre raisonnait.
C’était comme si elle parlait dans sa tête, évoquant à ses paroles des images terribles. La famine. La douleur. Le désespoir. La haine. La mort. Autant de concepts auxquelles elle était régulièrement confronté mais qu’ici, elle voyait et ressentait dans une infinité de manière. C’était comme un rêve fiévreux qui ne finissait jamais. A chaque nouvelle image en succédait une autre dans une torture dont elle ne voyait pas le terme. Tous ces gens, tous ces appels à l’aide … elle ne pouvait pas les sauver. Ils sont légions et elle, elle est toute seule face à autant de malheurs. Elle avait le pouvoir de les aider, c’était vrai ; mais ce pouvoir n’était jamais suffisant. Il en fallait toujours plus, et elle ne pouvait pas en offrir autant. A la frustration se mêlait la peur. Les échecs se succédaient. Pourtant, elle y était presque … si elle forçait un peu plus, peut-être qu’elle pourrait les sauver ?
Elle étouffa un sanglot. Une vérité s’imposa rapidement, difficile et pourtant évidente: elle ne pouvait pas tous les aider. La pression de l’eau était pareille à sa pression mentale. Elles la brisaient. C’était trop, beaucoup trop pour ses frêles épaules. Rester en place et lutter était impossible. Ses poumons brûlaient. Elle étouffait. Ce combat, elle ne pouvait le gagner.
Elle perdit pied. Son cri fut étouffé par les flots, mais elle sentit une main la rattraper. Instinctivement, elle rouvrit les yeux.
La mage ne vit d’abord rien, tandis que la voix de Loutre résonnait à nouveau au plus profond de son être pour lui dispenser des mots de sagesse. Puis, progressivement, elle aperçu sa sauveuse : devant elle, là où aurait dû se trouver Loutre, une belle jeune femme habillée dans une robe de sœur de la Chantrie. Son regard sombre et espiègle, son sourire amusé … tout lui rappelait le petit animal qui l’avait accompagné pendant si longtemps. Ses cheveux lisses avaient même cette teinte marron si caractéristique de la fourrure de la créature.
Lynne ne dit mot, encore sous le choc de l’épreuve et bien trop étonnée pour réagir immédiatement aux mots de la sœur qu’elle devina être Tempérance. Celle-ci lui offrit une expression attendrie tandis qu’elle répondait aux questions qu’elle se posait intérieurement. Depuis le début, Loutre et Tempérance étaient la même personne. Une possibilité que Lynne avait envisagé au fil de ses aventures avec sa compagne, mais dont elle n’avait jamais été complètement certaine. La révélation ne l’étonna pas moins, cependant.
Ensemble, elles quittèrent le lit de la rivière. La main de la mage serra doucement celle de Tempérance alors que cette dernière la guidait vers un lieu plus clément. Autour d’elles, le paysage changeait de forme à une rapidité anormale. La rivière devint mare, les rives devinrent des plaines émeraudes. Pendant ce temps, l’esprit lui expliquait les raisons de son test.
« Je t’avoue ne pas avoir envisagé que vous aussi, vous aviez à y perdre en faisant confiance aux mauvaises personnes. Je comprend mieux, à présent. » admit-elle avec un petit sourire.
Les esprits étaient des créatures si éloignées de leur monde qu’il était parfois difficile de cerner leurs intentions. Si éloignées, que Lynne avait toujours pensé que le but des épreuves était principalement de vérifier si les principes du mage étaient en accord avec le concept de l’esprit qui le testait. Cela avait été le cas avec Anders ; mais elle se rendait compte qu’elle avait encore beaucoup à apprendre des habitants de l’Immatériel.
Bientôt, elles prirent toutes les deux places sous un petit abri circulaire où était disposé deux chaises. A l’invitation de Tempérance, Lynne prit place. Ce fut à son tour à présent de lui devoir des explications. Cela faisait tellement de temps qu’elle attendait ce moment qu’elle fut d’abord hésitant sur la manière de commencer. Pourtant, elle se lança, suivant son instinct :
« Ce pourquoi je suis venue … Oh, je ne sais pas si cela va te plaire. Pas après la bonne leçon que tu viens de me donner. » lui avoua t’elle avec un timide sourire. « Mais j’irai droit au but : j’aimerai devenir une guérisseuse spirituelle. Or, la condition pour en devenir une est de m’allier à un esprit volontaire. »
Son regard brun resta sur l’Esprit, calme, mais pas moins grave.
« La raison qui m’a poussé à choisir cette voie, c’est tout bonnement l’expérience de la guerre. Je ne sais pas si tu as vu des échos de mon monde, mais il est actuellement bouleversé. Mon rôle, dans celle-ci, est de sauver un maximum de personnes. Mais mes pouvoirs actuels … ils me semblent insuffisants. »
Son regard se porta sur ses mains en prononçant ces mots. Elle resta silencieuse quelques secondes avant de relever ses prunelles vers Tempérance, déclarant finalement :
« J’ai vu tellement de blessés et de morts qu’à force, j’en suis venue à la conclusion que je dois me perfectionner. Je sais bien que je ne pourrai jamais sauver tout le monde avec de nouveaux pouvoirs, mais … cela ferait tout de même une différence, n’est-ce pas ? Je suis certaine que certains auraient survécu si j’avais été plus forte. »
Même si elle avait en tête la morale que lui avait dispensé Tempérance, ce n’était objectivement pas une mauvaise chose de se donner plus de moyen de réussir dans son métier.
« Je ne suis pas là par ambition, Tempérance. Je veux simplement aider les personnes que je peux secourir, et protéger ceux qui me sont chers. »
#99ccff
Contenu sponsorisé
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
